vendeur en phar et premiers soins
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET METIERS
VILLE PROVINCE DE KINSHASA
INSTITUT PROTESTANT DES SCIENCES
DE SANTE LE BIEN-ETRE
ECC/CECCA 16
KINSHASA/NGALIEMA
WWW.itmbien-être.populus.org
ECOLE DES VENDEURS(SES) EN PHARMACIE
COURS DE SOINS DE SANTE PRIMAIRES EN OFFICINE
A l’intention des apprenants vendeurs en pharmacie
Par Dr BEKOMA YAMABESP
Expert médico-légal
Septembre 2020
Contenu du cours
INTRODUCTION
- Objectifs
- Compétences
CHAPITRE I : Notion sur la santé et maladie
CHAPITRE II : Les soins de santé primaires
CHAPITRE III. Les soins de santé primaires en Officine
INTRODUCTION
Les soins de santé primaires (SSP) occupent une grande importance dans le développement des systèmes de santé depuis la conférence d’Alma Ata de 1978. Bien que ses contours exacts restent à ce jour relativement nébuleux, une approche inclusive est aujourd’hui largement admise, comme décrite durant la conférence d’Astana de 2018, et un consensus existe autour de la place centrale des soins de santé primaires sur le chemin de la couverture sanitaire universelle.
Le développement concomitant du concept de médicaments essentiels occupe une place importante dans l’organisation de ces soins de santé primaires. D’une part puisque le recours à une liste restreinte de médicaments essentiels permet de traiter un grand nombre de pathologies courantes, aigues comme chroniques, ne nécessitant pas de structure sanitaire secondaire ou tertiaire et l’intervention de spécialistes.
C’est donc un élément essentiel de la stratégie thérapeutique au premier échelon sanitaire particulièrement dans les pays où l’offre de soins secondaires et tertiaires est encore peu développée, ou peu accessible au plus grand nombre.
Après une présentation des concepts de « soins de santé primaires » et du système de santé de la RDC, nous étudierons notamment les soins de santé primaires en Officine au travers de son système d’approvisionnement pharmaceutique « médicaments essentiels », les rôles du vendeur en pharmacie dans le développement et de enjeux majeurs de la couverture sanitaire universelle.
- Objectifs et compétences du cours
A la fin de ce cours, l’apprenant doit être capable :
Analyser les données d’un problème de santé d’un client et tout bénéficière de soins ;
d’identifier les structures du système de soins de santé primaires en charge des problèmes de la communauté ;
de déterminer leurs rôles spécifiques de sa profession dans la prise charge des problèmes de santé dans la communauté.
CHAPITRE PREMIER : NOTION SUR LA SANTE ET LA MALADIE
1.1 Les définitions
a) Santé
C’est l’État normal des fonctions organiques et psychiques.
Selon la définition de l’OMS (1946) : la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.
Etre en bon état de santé, c'est :
- jouir d'un bien-être physique : le corps fonctionne bien et ne souffre d'aucune maladie ou infirmité
- se sentir mentalement bien portant : l’état psychologique (intelligence, mémoire, nos pensées) permet d'être utile et heureux là où l’on vit
- se sentir bien dans son milieu : c'est le bien-être social qui concerne la vie de famille, la vie avec d'autres membres de la communauté, la possibilité de satisfaire nos besoins essentiels (manger, boire, se vêtir, ...).
La santé ne concerne donc pas seulement les maladies et les soins. La santé concerne aussi l'éducation des personnes en bonne santé pour leur apprendre à éviter les maladies.
b) La maladie
C’ est la rupture de l'état de bien-être, dont les causes sont connues et signalée par des symptômes.
c) Santé publique
C’est aussi un ensemble de prestations qui portent sur la gestion de l’environnement, la lutte contre les infections transmissibles, la formation en sciences de la Santé, l’organisation des services de soins médicaux et infirmiers en vue de permettre le diagnostic précoce, le traitement préventif de maladies et le développement de structures sociales de façon à donner à chacun un niveau de vie propre à maintenir un bon état de Santé.
d) Soins de Santé primaires
Les soins de Santé essentiels fondés sur des méthodes et des techniques pratiques, scientifiquement valables et socialement acceptables, rendus universellement accessibles à tous les individus et à toutes les familles de la communauté, avec leur pleine participation et à un coût que la communauté et le pays peuvent assumer à tous les stades de leur développement, dans un esprit d’auto-responsabilité et d’auto-détermination.
1.2 Les déterminants et besoins en santé
Il s’agit de facteurs individuels (biologiques et génétiques) sociaux, économiques et environnementaux que l’on peut associer à un problème de santé particulier ou encore à un état de santé global.
a) Indicateurs de santé
Pour suivre l’état de santé, on utilise des indicateurs que représentent :
- les données de mortalité et plus particulièrement la mortalité périnatale.
- les données de morbidité
- l’espérance de vie (En RDC 20 à 25 ans en 60 ans) :
b) Les caractéristiques d’une personne en bonne santé
Le profil d’une personne en bonne santé correspond à un ensemble de caractéristiques qui modifie significativement la trajectoire de santé ( le bien-être physique, mental et social, et une absence de maladie ou d’infirmité).
Il existe des facteurs qui influencent les caractéristiques de la bonne santé.
1. Facteurs biologiques et sanitaires
Il s’agit d’hérédité qui détermine non seulement l’apparence physique et caractérielle, mais la transmission de certaines maladies aux descendants, tel est le cas de la drépanocytose, certaines folies à caractère familial etc.
2. Facteurs environnementaux
2.1. Facteurs liés à l’environnement physique
Il s’agit ici du milieu dans lequel vit la famille, un entourage malsain, insalubre, expose les membres de la famille à un risque élevé de perdre la santé.
La malpropreté et les conditions précaires d’hygiène du milieu sont responsables d’un grand pourcentage de décès et un taux de morbidité chez nous.
Par contre un environnement physique sain, salubre et l’habitat hygiénique favorise l’épanouissement de la population.
2.2 Facteurs liés à l’environnement psychologique
L’environnement psychologique est aussi très influent sur la santé. Dans une famille où les parents se querellent tout le temps ne permet ni l’épanouissement physique, ni mental des enfants. La plupart de délinquants et de décès dans la société proviennent de la famille désunie et en discorde.
2.3 Facteurs liés à l’environnement politique
La politique du pays influence également la santé dans le sens que toutes les décisions gouvernementales concourent soit au bon ou mauvais fonctionnement du ménage (l’économie, le social et l’environnement en général en dépend).
Une bonne politique sanitaire d’un pays favorise l’accessibilité aux soins et influence positivement la santé de la famille.
2.4. Facteurs liés à l’environnement économique
La disproportion entre le revenu et le coût de la vie c’est à dire lorsque le revenu familial est inférieur au coût de la vie (la pauvreté, le chômage), ces facteurs influencent négativement la santé de la famille.
2.5 Facteurs liés à l’environnement sanitaire
1. L’absence des structures sanitaires viables.
2. Le coût élevé de soins par rapport aux moyens de ménages.
3. L’absence de structure de vulgarisation sanitaire pour apporter les informations nécessaires aux utilisateurs de soins.
4. L’inaccessibilité aux soins pour des raisons de mauvaise distribution géographique.
3. Facteurs culturels
Les coutumes et les croyances peuvent influencer la santé de la famille tel que :
- Les interdits alimentaires pour certaines catégories des personnes les exposent à la malnutrition (femmes enceintes, enfants).
- Les us dans certaines tributs exposent la santé de certains membres de la famille (ex : excision de jeunes filles).
- Certaines croyances également influencent sur la santé de la famille.
4. Facteurs sociaux.
Le divorce de parents déséquilibre les membres de la famille peut influencer la santé.
Le décès d’un membre de la famille surtout du pilier de la famille ex : père.
L’analphabétisme.
La promiscuité influence négativement la santé de la famille.
c) Besoins en santé
Définition de besoin :
Le besoin est défini comme une déficience, comme ce qui est requis pour remédier au problème identifié.
Sortes de besoin
Les besoins de l’homme pour se maintenir en santé
Il existe des besoins en santé ressentis et exprimés par la population elle-même et d’autres non moins importants, mais ignorés par elle. Il existe des besoins de plusieurs ordres, sanitaire, économique, social, culturel etc.
Les besoins sont également de plusieurs types : besoins de manger, de s’habiller, de se soigner, de se protéger contre les infections et les catastrophes, de posséder les sources d’eau aménagées et de bonnes installations sanitaires, de s’informer etc.
5. Hygiène individuelle et collective
- Hygiène dont l’application se fait selon des règles dictées par l’autorité publique,
la conduite et de l’éducation sexuelle, la prévention des maladies contagieuses ou non contagieuses (mais non épidémiques) qui ont, du fait de leur durée et de leur importance, un retentissement social important.
1.3 Maintient et promotion en santé
Le Maintient et promotion en santé vise d’assurer à la population l’accès à une vie saine et lui permettre d’être socialement et économiquement productif, le Gouvernement devra promouvoir son droit à la Santé à travers le renforcement de mécanismes garantissant l’éthique en Santé, l’équité dans la distribution des soins et des services de Santé, la solidarité communautaire et l’humanisation des services de Santé.
Le but de bonne politique sanitaire est de promouvoir l’état de Santé de toute la population en fournissant des soins de Santé de qualité, globaux, intégrés et continus avec la participation des communautés dans le contexte global de la lutte contre la pauvreté.
La bonne politique de Santé est basée sur les principes suivants :
1. de garantir le droit à la Santé à chaque citoyen ;
2. de mettre à la disposition de la communauté les soins de Santé de qualité accessibles géographiquement, culturellement et économiquement à tous, afin d’assurer à chacun d’une manière permanente le bien être ;
3. d’affirmer le droit du malade de se faire soigner par le professionnel de Santé qualifié et dans une institution de son choix ;
4. d’assurer au personnel de Santé des conditions de travail décentes ;
5. de lutter contre la maladie et
6. de participer à la gestion des catastrophes.
1.4 NOTION SUR LA MALADIE
a) La maladie est la rupture de l'état de bien-être, signalée par des symptômes. La maladie peut être physique ou mentale.
Le corps peut être malade parce qu'il est attaqué par des microbes, ou parce qu'il manque des éléments indispensables à son bon fonctionnement.
Les maladies entraînent des douleurs, de la fatigue, de la diarrhée ou d’autres signes qu’on appelle des symptômes. Si la maladie n’est pas soignée, elle peut s’aggraver et entraîner la mort.
L'équilibre psychologique et social peut se rompre et l’individu souffre de maladies mentales (folie) ou bien devient très malheureux.
Si la rupture de l'équilibre mental ou social persiste, elle peut parfois entraîner des maladies physiques (ulcère de l'estomac, mal de tête, ...).
b) Principales causes des maladies : microbes et parasites
En Afrique la plupart des maladies sont causées par des microbes et des parasites.
Un microbe est un être vivant infiniment petit, invisible à l'oeil nu. Les plus connus sont :
- les bactéries (tétanos, tuberculose, ...),
- les virus (rougeole, poliomyélite, sida, ...),
- les champignons (mycoses).
En plus des microbes, on trouve les parasites entraînant également des maladies : les amibes (dysenterie), le plasmodium (paludisme), les vers …
Les microbes se trouvent :
- dans les déchets,
- dans les eaux sales,
- dans l'air,
- dans les aliments,
- dans le corps d’un individu malade.
c) Transmission et prévention
Beaucoup de maladies peuvent être évitées en prenant certaines précautions. En effet, plutôt que d’être malade et d’avoir besoin de médicaments, il vaut mieux essayer de ne pas attraper la maladie.
Pour cela, il faut apprendre à toutes les personnes quelques règles importantes. C’est ce qu’on appelle la prévention.
Modes de transmission Prévention
Voie cutanée :
- par contact direct avec une plaie
- par contact indirect par la piqûre d'un insecte (ex : moustique pour le paludisme)
- soigner les plaies, se faire vacciner contre le tétanos
- éviter le contact avec les insectes : se protéger la nuit avec des moustiquaires imprégnées
Voie digestive :
- en mangeant des aliments contaminés
- en mangeant des aliments avec les mains sales
- adopter des habitudes de propreté (lavage des mains),
- boire de l’eau propre, ou sinon la faire bouillir avant et la filtrer
- bien laver les casseroles pour la cuisine
- consommer des aliments propres
- bien faire cuire la nourriture, surtout la viande
Voie aérienne :
- en respirant de la poussière contaminée (ex : méningite)
- en respirant l'air qui environne les malades (ex : tuberculose)
- se faire vacciner contre les maladies infectieuses (microbes ou virus) : tétanos, coqueluche, rougeole, diphtérie, poliomyélite …
Voie sexuelle :
- en ayant des rapports sexuels avec une personne contaminée (IST, Sida).
- avoir des rapports protégés : utilisation de préservatifs
d) Traitement des maladies
Synonyme : thérapeutique.
1. Définition
C’est un ensemble de moyens (prescriptions médicamenteuses, hygiéniques et diététiques) employé pour guérir ou combattre une maladie, ou encore combattre ses symptômes.
2. Classification
CURATIF : Traitement qui guérit radicalement une maladie.
PALLIATIF : Traitement qui, faute de pouvoir combattre la cause même d’une maladie, vise à en atténuer les symptômes.
PRÉVENTIF ou PROPHYLACTIQUE : Traitement qui a pour objet principal d’empêcher l’apparition de la maladie.
SPÉCIFIQUE ou étiologique : Traitement curatif spécialement adapté à une maladie déterminée.
SYMPTOMATIQUE : Traitement qui vise à supprimer les symptômes et non leurs causes (par exemple le traitement d’une douleur).
la chirurgical
Psychothérapie : Toute méthode thérapeutique des troubles mentaux
PHYTOTHÉRAPIE : Traitement par les plantes ou par des substances d’origine végétale.
PHYSIOTHÉRAPIE : Utilisation des agents physiques tels que la lumière, la chaleur, l’air, l’eau, etc., dans un but thérapeutique.
CHAPITRE II: LES SOINS DE SANTE PRIMAIRES.
2.1. HISTORIQUE
a) Dans le Monde
La conférence internationale sur les soins de Santé Primaires s’est tenue du 06 au 12/09/1978 en ex U.R.S.S/Alma- Ata dans la République de KAZAKHE. Cette conférence réagissait à un sentiment général d’impuissance devant les inégalités observées dans tous les pays dans le domaine de la santé et des soins de santé.
La Conférence répondait à un appel en faveur d’un changement radical du contenu et de la conception des services de santé afin d’atteindre l’objectif fixé : santé pour tous d’ici l’an 2000 = niveau de santé acceptable pour tous.
Elle regroupait 134 états membres et les représentants des organisations des nations unies, institutions spécialisées et organisations non gouvernementales.
La documentation de base fournie par la conférence s’intitule : « SOINS DE SANTE PRIMAIRES ».
Dix ans après (1988) : s’est tenue une réunion d’experts de toutes les régions de l’O.M.S, PNUD et les organisations non gouvernementales pour examiner les problèmes non résolus par la déclaration d’Alma Ata à 2 ans du delai fixé et envisager ce que serait la situation vers l’an 2000 et au delà.
La documentation élaborée à cette réunion s’intitule : « Riga : La réaffirmation d’Alma Ata déclaration réitérant et renforçant l’engagement en faveur de la santé pour tous en l’an 2000 et au-delà. »
b) En Afrique
L’Afrique à adhérer à la stratégie de soins de santé primaires à partir de la Charte de Développement sanitaire de 1980 y compris le Zaïre (R.D.C).
c) En République Démocratique du Congo
La stratégie des soins de santé primaires a été adoptée par le conseil exécutif et ratifié par la décision N°010/CC/81 du comité central du parti état.
2.3. LES COMPOSANTES DE SOINS DE SANTE PRIMAIRES.
2.3.1. Les composantes essentielles de soins de santé primaires (8)
1) L’éducation pour la promotion de la santé et prévention des maladies
La prévention des maladies dépend d’un changement des habitudes personnelles et collectives.
Dans cette composante, le SSP consiste à apprendre, former et informer la population sur les mesures à prendre pour lutter contre les maladies.
Quelques activités liées à la composante
- laver les mains après l’utilisation des installations sanitaires
- l’importance d’éviter la consommation d’alcool et tabac
- l’utilité de porter les souliers
2) La Promotion des bonnes conditions alimentaires et nutritionnelles
Dans le tiers-monde le 2/3 environ des enfants de moins de 5 ans sont mal nourris (malnutrition protéino-calorique).
Les S.S.P c’est assurer une alimentation suffisante à un prix abordable et un régime équilibré.
Une nourriture suffisante et complète donne la force et favorise la santé. Ce principe consiste également à faire acquérir les bonnes habitudes dans la façon de produire, de s’approvisionner, de conserver, de cuire et de manger ces aliments.
3) Approvisionnement suffisant en eau potable et mesures d’assainissement de base.
Les S.S.P c’est garantir à chacun de l’eau potable et assurer les mesures d’assainissement.
Il s’agit également de prendre des mesures nécessaires pour assurer la protection des lieux de captage, de traitement d’eau à boire.
Cette composante vise à diminuer certaines maladies dont la transmission se fait par l’eau.
4) La Protection maternelle, infantile y compris la planification familiale
D’une façon générale, la population est composée de :
- 20 % d’enfants de moins de 5 ans
- 22 % de femmes en âge d’avoir un les enfants.
Cette composante vise à protéger les mères et les enfants par l’organisation de la consultation préscolaire (C.P.S), la consultation prénatale et le programme des naissances désirables.
Les buts visés sont les suivants :
• Diminuer la mortalité des enfants en dessous de 5 ans
• Diminuer la mortalité liée à l’accouchement
• Limiter les naissances
5) La Vaccination contre les grandes maladies infectieuses
Cette composante est sous responsabilité du programme élargi de la vaccination.
Les principales maladies visées sont :
- Tuberculose
- Rougeole
- Coqueluche
- Tétanos
- Poliomyélite
L’objectif est de diminuer la mortalité et la mobilité par l’immunisation des enfants de 0-5 ans et Les femmes enceintes.
6) Prévention et contrôle des endémies locales
En RDC, un certain nombre de maladies microbiennes ou parasitaires sévissent à l’état endémique, c’est à dire en permanence dans certaines provinces.
Il s’agit de :
- Trypanosomiase
- Les Filarioses
- La schistosomiase
Ces endémies dépendent d’un pays à l’autre. Le but visé par les S.S.P est d’empêcher la propagation et l’expansion vers d’autres sites.
7) Traitement des maladies, lésions ou traumatisme courants.
Dans le traitement des maladies et lésions, les S.S.P visent à prévenir de décès et incapacités qu’elles entraînent. Nous citerons les maladies diarrhéiques, paludisme et les verminoses.
8) La Fourniture en médicaments essentiels
C’est approche capitale dans cette stratégie, car à quoi servirait un bon diagnostic, si les médicaments nécessaires pour traiter le malade ne sont pas disponibles.
Dans l’optique des S.S.P, les médicaments doivent être accessibles à tous, à un prix abordable.
N.B : Les 8 composantes essentielles de soins de santé se résument en trois actions :
• Actions préventives
1. Education pour la protection de la santé et prévention des maladies.
2. Protection maternelle, infantile et la planification familiale.
3. Vaccination et contrôle des endémies locales.
4. Préventions.
• Actions curatives
1. Traitement des maladies et lésions courantes.
2. Fournitures des médicaments essentiels.
• Actions promotionnelles
1. Promotion de bonnes conditions alimentaires et nutritionnelles.
2. Approvisionnement suffisant en eau potable et mesures d’assainissement
2.3.2. Les composantes Ajoutées par la R.D.C.
Au regard des réalités du pays, les autorités compétentes avaient trouvées l’opportunité d’adjoindre aux 8 composantes les composantes suivantes :
1) La santé mentale
2) Le processus gestionnaire
3) La formation du personnel de santé
4) Le développement du partenariat
2.4. LES CARACTERISTIQUES DES S.S.P
a) Accessibles : la distance géographique ne doit pas dépasser 1O-15 Km, il faut considérer la possibilité pour la population à atteindre le lieu de soins ou de soi même. Aussi, l’apport de soins à la population compte tenu de leur moyen.
b) Continues: Il faut avoir un rapport entre le centre de santé et l’hôpital de référence (sans interruption du début à la fin de l’épisode qui a occasionné la consultation).
c) Intégrés : Les soins sont globaux, c’est à dire curatif, préventifs et promotionnels.
d) La participation communautaire
e) Acceptables : les soins doivent être acceptés par la population
f) Globaux : il faut que les soins touchent tous les aspects de la vie de la personne concernée. l’équipe de santé doit tenir compte des plaintes physiques, les aspects psychologiques, des réalités communautaires et familiales du malade.
g) Simples : fait usage d’une technologie appropriée.
h) Primaires : au niveau de la base (centre de santé, poste de santé).
i) Rationalisation : les services de santé doivent être organisé de façons à délivrés les soins continuent, globaux et intégrés à une population donnée.
La rationalisation des services consistera à faire de sorte que les services de santé de la base soient déployés équitablement là que les besoins se font sentir.
Les ressources y afférentes devront être judicieusement reparties.
Au niveau du centre de santé, les soins doivent s’administrer selon les stratégies claires pour éviter les soins non raisonnés (excès de placebo, prescription excessive et coûteuse).
2.5 LES PRINCIPES DE BASE DES S.S.P.
Les soins de santé primaires sont la clé de la santé pour tous, ils doivent obéir aux cinq principes suivants :
1) Couverture universelle de la population par des soins répondant aux besoins.
C’est un appel à l’équité. Nul ne doit être laissé à l’écart, aussi démuni ou isolé soit-il.
2) Les services doivent être axés sur la promotion, la prévention, le traitement et la réadaptation
Les services ne doivent pas seulement être curatifs, mais contribuer aussi à mieux sensibiliser la population aux problèmes de santé et à une vie saine, et aller jusqu’aux causes profondes de la maladie en mettant l’accent sur la prévention.
3) Les services doivent être efficaces, acceptables sur le plan culturel abordable sur le plan financier et facile à gérer
Les programmes élaborés en matière de santé doivent être adaptés aux problèmes locaux. L’efficacité marche aussi de pair avec l’acceptabilité culturelle et le coût abordable.
4) La communauté doit participer au développement des services afin d’encourager l’auto responsabilité et diminuer la dépendance.
L’élaboration des programmes doit se faire suivant les problèmes ciblés et les solutions qui en découlent, puis l’évaluation (n’est pas appliquer les programmes conçus à l’extérieur et qui ne concordent pas aux réalités).
5) Les approches de la santé doivent prendre en compte d’autres secteurs du développement.
Les interactions entre la santé et les autres secteurs donnent une évolution généralisée des problèmes du développement, d’où il faut insister sur les autres aspects tels que :
- Alphabétisation
- Accroissement des revenus
- L’eau potable et l’assainissement
- L’amélioration du logement
- Le soutien écologique, etc. …
2.6. Organisation des SSP en RDC
a) La politique sanitaire en R.D.C. et ses objectifs.
Le bien être et la qualité de la vie constituent l’objectif fondamental à atteindre pour le peuple congolais. La santé pour tous d’ici 2000 et au-delà visée par les S.S.P constitue une option pour y parvenir.
b) Le fondement de la politique sanitaire en R.D.C
Le Congo s’est choisi un type d’organisation de S.S.P basé sur la zone de santé. Selon les milieux (urbain et rural), nous pouvons avoir :
- La zone de santé urbaine.
- La Zone de santé rurale
c) La définition de la stratégie générale.
L’objectif principal est de rendre les S.S.P accessibles géographiquement économiquement et culturellement.
- L’accessibilité géographique : veut dire que la distribution physique des services de santé doit épargner des grandes distances à la communauté.
- L’accessibilité économique : c’est la possibilité pour l’individu ou la communauté de faire face au coût des soins.
- L’accessibilité culturelle : implique que les services fournis soit acceptables aux destinataires.
2.2 La Zone de Santé
Définition
C’est une unité opérationnelle de planification sanitaire, géographiquement identifiée et officiellement reconnue permettant de procurer les soins intégrés à une population de 100.000 habitants en milieu rural et 150.000 habitants en milieu urbain.
Actuellement, le pays est subdivisé en 516 zones de santé.
Structure d’une zone de santé.
Par ordre croissant, la structure d’une zone de santé est constituée des échelons ci-après :
1. Poste d’animation pour la santé (P.A.S)
2. Poste de santé (P.S)
3. Centre de santé (C.S)
4. Centre de santé de référence (C.S.R)
5. Hôpital général de référence (H.G.R)
HGR
CSR
CS
PS
PAS
L’organigramme fonctionnel d’une zone de santé
Organes de gestion d’une zone de santé
Le conseil d’administration de la zone de santé
Le comité de gestion de la zone de santé
Le bureau central de la zone de santé
Le Conseil de gestion de l’HGR
Le Comité de développement
2.4 Les activités des soins de santé primaires par niveau d’exécution
a) Le Poste d’Animation pour la Santé (P.A.S)
- Animation pour la santé
- Soins élémentaires
- sensibilisation de la population
- Education pour la santé
b) Poste de Santé (P.S) C’est une structure semi-durable. C’est un C.S qui ne remplit pas toutes les fonctions dévolues au C.S. Il a pour fonction de promouvoir quelques activités des S.S.P au niveau de la communauté. Un infirmier dirige un P.S.
Le Centre de Santé (C.S) : c’est une structure durable dotée d’une maternité, capable de prendre en charge toutes les activités des S.S.P (C.P.S, C.P.N, CPON, P.E.V ; N.D).
Centré de Santé de Référence (C.S.R) : C’est un échelon facultatif qui peut évoluer en hôpital général de référence.
L’Hôpital Général de Référence (H.G.R) : Il reçoit tous les malades transférés par les C.S. Il constitue le sommet de l’action médico - sanitaire de la zone de santé. Il soigne les malades référés par le centre de santé environnants.
e peut être réduite dans les milieux urbains ou la population est dense.
2.7 LA PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE
Pour mener des actions visant à l’amélioration de son niveau de vie ,la population doit s’engager activement et volontairement par ses propres initiatives.
a) Importance de la participation communautaire dans le contexte de SSP
- Soutien du public aux services sanitaires et connexes
- Mobilisation des ressources financières lorsque la communauté apporte les ressources humaines et matérielles ;
- La participation revêt une valeur intrinsèque pour la communauté quand celle-ci a joué un rôle actif dans le processus gestionnaire (analyse de situation, planification, mise en œuvre, suivi et évaluation)
- Joue le rôle catalyseur pour de nouveaux efforts de développement ;
- favorise le sens de responsabilité à l’égard du projet (la communauté le considérant comme sien) ;
- La participation garantit le besoin réel et donc favorise l’utilisation de services fournis ;
- Permet l’utilisation des connaissances et compétences locales.
- Permet à la communauté de mieux comprendre la nature des contraintes qui l’empêchent de se développer (population conscientisée).
- la participation communautaire réveille un sentiment d’appartenance à une communauté ou à un groupe.
b) Structures de la participation communautaire.
1. RELAIS COMMUNAUTAIRE
Un relais communautaire (RC ou RECO) est une personne volontaire s’occupant des problèmes de santé d’une Rue, avenue ou village donné.
Il est l’intermédiaire entre sa rue, son avenue ou son village et la cellule d’animation communautaire.
b) CAC (cellule d’animation communautaire)
L’ensemble de 3 ou 4 RC constitue une CAC pour la résolution commune des problèmes de santé d’un groupe des rues ou des villages.
c) LE COMITE DE DEVELOPPEMENT (CODEV)
Il joue le rôle de :
- Etudier les problèmes relatifs au développement et de chercher des solutions pratiques à ces problèmes et faire appliquer les solutions par la population.
- Cogestionnaire et Animateur pour la santé
Il est composé de :
• vingtaine de membres volontaires, crédibles, bénéficiant de la confiance de la population et acceptent le bénévolat.
• Il est présidé par Président des différents CODEV
• Il se réuni une fois le mois, comprend en son sein les représentants des commissions.
CHAPITRE III : Les soins de santé primaires en Officine
En RDC, la politique nationale en matière de santé a consacré une part belle aux soins primaires auxquels doivent contribuer les professionnels du secteur pharmaceutique d’officine (prévention, dépistage, diagnostic, traitement et suivi des patients, éducation pour la santé, etc.)
Une fonction importante de tout système de soins de santé consiste à fournir des produits et des services de santé appropriés de manière équitable , fiable et efficace.
Les vendeurs en pharmacie représentent des points de services de premières lignes privilégiés pour rejoindre et intervenir auprès de la population.
Etant donné que tous les professionnels de santé sont compétents pour dispenser des soins primaires, il est essentiel de rechercher comment le Vendeur en pharmacie d’officine, en particulier, peut participer à ces soins, dans le respect de ses compétences.
I- Le dépistage et la prévention à l’officine
Les actions de dépistage et de prévention ont, en effet toute leur place à l’officine, grâce à la disponibilité et à la facilité d’accès du vendeur en pharmacie.
L’intérêt d’organiser un dépistage à la pharmacie est de pouvoir toucher des patients qui ne vont pas chez le médecin. Le vendeur peut contribuer à une amélioration du dépistage des maladies chroniques grâce à des tests simples à effectuer en officine.
Les gestes de prévention touchent entre autre la communication des messages préventifs auprès de sa clientèle, la réalisation de pratiques cliniques préventives, ainsi que les activités favorisant l’autonomie du patient en matière de comportements préventifs. L’environnement de la pharmacie constitue un point d’accès à des services de santé de première ligne pour la population. Pour cette raison, c’est un endroit idéal pour communiquer des messages préventifs et de santé publique.
Le vendeur d’officine est le professionnel le plus accessible qui côtoie au quotidien toutes les franges de la population, malades et saines. Il a donc un rôle naturel dans la santé publique via la mise en place de services de dépistage, de campagnes d’information, de prévention et éducation à la santé.
II- Le vendeur d’officine et la santé maternelle, infantile, y compris la planification familiale.
La santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant est une priorité sanitaire mondiale du fait de l’incidence qu’elle peut avoir sur plusieurs générations.
Les vendeurs disposent des connaissances et compétences nécessaires pouvant contribuer à faciliter l’accès ou à fournir les produits et services qui améliorent la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant.
Immédiatement accessible au sein de leurs officines et disposant d’un important capital de confiance dans la population, les vendeurs sont particulièrement sollicités par les femmes enceintes, les mères, jeunes accouchés ou non, etc. du fait du rôle et de ses obligations dans la dispensation du médicament. Pour des petits « bobos », la famille se tournera plus facilement vers l’officine toujours disponible que vers le centre de santé souvent moins accessible.
Bon nombre des contributions actuelles des officines sont en adéquation avec les interventions recommandés par l’OMS dont on peut énumérer quelques exemples :
- Informer les femmes sur les différentes options contraceptives,
- Evaluer les médicaments potentiellement tératogènes et conseiller aux patients des traitements alternatifs si la teratogénicité du traitement est connue ou qu’une diminution des risques encourus s’impose,
- Evaluer la pharmacocinétique et le passage des médicaments dans le lait maternel,
- Etc.
Les vendeurs constituent un maillon incontournable dans l’itinéraire thérapeutique. L’officine reste le premier recours de la population pour plusieurs raisons : la proximité géographique, l’accessibilité psychologique car le choix se solde en général par une bonne écoute et une satisfaction même partielle de l’utilisateur (50) et la réduction du coût total de la prise en charge en évitant certains frais de consultation et de transports.
III- Le vendeur d’officine et la promotion de bonnes conditions alimentaires et nutritionnelles.
Le vendeur en tant que professionnel de santé de proximité, amené à côtoyer des populations de divers groupes socio-économiques peut permettre de faciliter l’accessibilité des informations nutritionnelles et de limiter les inégalités sociales en matière de santé publique.
En effet, nombre de pathologies, tout en ayant des origines multifactorielles, ont un rapport avec l’alimentation et le mode de vie : maladies cardio-vasculaires, diabète, ostéoporose, cancer, obésité, etc.
Ces maladies entrainent des dépenses considérables en termes de santé publique. La délivrance des conseils alimentaires et le rappel des règles hygiéno-diététiques par le pharmacien d’officine permettraient donc de réduire les facteurs de risques de ces maladies et ainsi de diminuer leur impact économique.
De plus, il peut notamment dans le cadre de rendez-vous santé à l’officine proposer des fiches de conseils hygiéno-diététiques aux clients. Ceci permettra de dialoguer plus facilement avec le patient, de le conseiller, le sensibiliser, de promouvoir le dépistage puis de suivre et soutenir le patient dans une démarche d’éducation thérapeutique en relais avec les autres professionnels de santé (médecin, diététicien, nutritionnistes…).
Le vendeur en officine a un rôle important à jouer en matière de prévention et de promotion de la santé auprès des patients, malades ou en bonne santé, qui fréquentent l’officine
IV- L’éducation pour la santé à l’officine
L’éducation de la santé est en partie de la responsabilité du pharmacien d’officine. Il est le professionnel de santé qui verra le plus souvent le patient à l’occasion de la délivrance de l’ordonnance et de ses renouvellements où il est pertinent de s’assurer que le patient prend
régulièrement son traitement (le dossier pharmaceutique (DP) s’il a été ouvert pour le patient peut s’avérer d’une aide précieuse).
Dans le cadre officinal, le vendeur en pharmacie peut jouer un rôle très important dans l’éducation des patients. L’éducation pour la santé réalisée par le vendeur en pharmacie consiste à expliquer au patient les prescriptions et les posologies des médicaments, les risques d’effets indésirables, les bénéfices attendus et le bon usage des médicaments. Il explique et informe également le patient sur sa maladie, lui apporte le soutien nécessaire et l’aide dans la gestion des problèmes pouvant survenir en cours de traitement. Enfin, il informe le patient sur les problèmes de santé publique, la prévention, la vaccination, etc
D’une façon générale, la pratique officinale consiste à accompagner les patients et à s’assurer que les médicaments prescrits et dispensés apportent les résultats thérapeutiques attendus.
V- La pharmacie d’officine et l’approvisionnement en
Médicaments Essentiels (ME).
En 1945, l’OMS a défini le concept de ME qui sont ceux qui répondent aux principales maladies dont souffrent la population. Ces médicaments devraient être donc disponible à tout moment, sous les formes pharmaceutiques galéniques et à un prix abordable pour la collectivité.
L’approvisionnement en médicaments essentiels était mis à la charge principalement du secteur public mais les difficultés que connaît ce secteur, en termes de ruptures de stock, ont entrainé une indisponibilité de ces médicaments, contraignant les populations à s’approvisionner auprès du secteur privé.
En effet les structures privées comme les officines peuvent faciliter l’approvisionnement et l’accès aux ME, car :
- Elles mettent en vente des médicaments génériques à prix plus accessibles afin de favoriser l’accès aux ME,
- Elles jouent un rôle important dans la réduction des dépenses de santé en promouvant un plus large recours aux Médicaments Essentiels Génériques (MEG), dans les cas appropriés,
- Elles ont la possibilité de substitution et de déconditionnement des médicaments en officines privée.
Les officines sont les structures de santé les plus accessibles au grand public, surtout les plus vulnérables et les plus défavorisés. A travers la possibilité de délivrer des MEG, ils jouent un rôle nouveau et central dans les politiques de maîtrise des dépenses de santé.
VI- Le vendeur d’officine et le traitement curatif des maladies et lésions courantes
Le vendeur en pharmacie est devenu un interlocuteur privilégié du système de santé, de par son accès sans contrainte à l’officine. Son devoir de conseil est reconnu comme jouant un rôle capital dans le circuit préventif et curatif des patients. Du fait de la multiplication et de la complexité des traitements médicamenteux, les conseils pharmaceutiques sont devenus essentiels.
Ainsi, le vendeur en pharmacie peut s’approprier certaines activités pour améliorer les résultats thérapeutiques et l’observance du patient à l’officine :
▀ L’entretien pharmaceutique : Outil permettant au pharmacien de réaliser le suivi et l’accompagnement de ses patients, afin d’assurer une prise en charge efficace et personnalisée.
▀ Accompagnement pharmaceutique : Son but est de s’assurer que le traitement médicamenteux d’un patient soit initié, suivi et évalué dans les meilleures conditions possibles.
▀ Le suivi pharmaceutique : Son but est de prévenir la survenue d’accidents ou d’incidents iatrogènes.
▀ Les soins pharmaceutiques : Ils ont pour but de garantir que le patient utilise ses médicaments le plus correctement, efficacement et sûrement possible. Le pharmacien, expert en médicaments, est le dernier professionnel de santé en contact avec le patient pendant le démarrage ou lors du renouvellement de son traitement. Il occupe donc une place privilégiée pour compléter la consultation médicale, afin de mieux informer, suivre ses patients, et répondre à leurs interrogations si nécessaire.
▀ Accompagnement des patients atteints de pathologies chroniques : Par sa proximité avec les patients, un accès facile et une excellente connaissance des thérapeutiques, le pharmacien occupe une place de choix lui permettant d’intervenir auprès des patients atteints de maladies chroniques.
Le vendeur en pharmacie peut ainsi établir un dialogue avec le patient dès la première dispensation de son traitement, l’aider à la compréhension de sa maladie et de ses traitements, et jouer un rôle de relais entre le patient et le médecin, afin d’améliorer l’efficacité de son traitement et sa qualité de vie au quotidien.
Figure 1 : Processus des soins pharmaceutiques à l’officine d’après l’OMS (52)
Patient recevant ou ayant besoin d’un produit ou suivi pharmaceutique
Etape 1 : Evaluer les besoins et identifier les problèmes médicamenteux.
Etape 4 : Superviser et réviser le plan de soins
Etape 2 : Mettre au point un plan de soins
Etape 3 : Mettre en œuvre le plan de soin
VII- Le vendeur d’officine et la vaccination de base.
Professionnel de santé de proximité, le pharmacien d’officine a un rôle clé à jouer dans la sensibilisation du public à l’importance de se faire vacciner et de mettre à jour ses vaccinations.
De par sa formation et par sa présence sur le territoire, il peut contribuer à l’amélioration de la couverture vaccinale.
Le rôle du vendeur en pharmacie est multiple :
- d’une part, il assure l’approvisionnement en vaccins et doit donc maîtriser et contrôler la chaîne du froid,
- d’autre part, il a un rôle très important dans le « conseil ».
Ce conseil s’exerce à plusieurs niveaux : rappel du calendrier vaccinal, orientation des personnes vers le médecin, information sur l’intérêt d’un vaccin et sur le rationnel des recommandations du calendrier vaccinal, conseils de conservations des vaccins au moment
de la délivrance du produit, contribution à la surveillance des effets adverses des vaccins, combattre les idées reçus et donner des informations scientifiques validées.
Le vendeur en pharmacie d’officine est un professionnel de santé hautement qualifié. Aux côté des autres professionnels de soins primaires, il peut devenir un pivot informationnel de la couverture vaccinale, comme un acteur opérationnel de la vaccination proprement dite.
VII- Le vendeur d’officine et l’éducation thérapeutique
1) Education du patient insulinotraité :
- Expliquer au patient et/ ou à sa famille les signes du Diabète et la nécessité du Traitement à Vie et de la surveillance médicale.
- Apprendre à faire une injection sous cutanée
- Prévenir que les dosages ne sont pas identiques.
- Apprendre à changer les doses en fonction des résultats des glycémies
- Apprendre à faire les analyses des urines
- Apprendre à dépister les effets indésirables du traitement : sueur, pâleur, sensation de faim et spécifier qu’une boisson sucrée ou quelques morceaux de sucre peuvent corriger.
- Apprendre à connaître les signes de l’hyperglycémie.
2) Education du patient sous les antibiotiques
- Respecter les doses, horaires, et les modalités de traitement.
- Prévenir le médecin en cas des effets indésirables
- Ne pas utiliser les antibiotiques d’une prescription antérieure
3) Education du patient sous antiretroviraux
- Prendre le traitement avant le repas, pendant où après
- Connaître les boissons autorisées
- Apport liquidien important selon le traitement
- pas d’automédication sans avis du médecin
- ne pas interrompre le traitement sans avis du médecin
4) Education du patient avec hypertension artérielle
- Respecter les doses, l’heure de prise des médicaments et examens de laboratoire.
- Ne pas prendre d’autres médicaments sans l’avis du médecin
- Régime hyposodé
- Avoir une activité physique régulière
- Se lever lentement le matin.
5) Education au patient sous antituberculeux
Insister sur la nécessité de la prise régulière des médicaments
Durée de sommeil suffisant
Eviter l’alcool,
Eviter d’interrompre le traitement brutalement sans l’avis du médecin
Informer le patient de la coloration des secrétions et des selles par la rifampicine.
Hygiène de la vie alimentaire équilibrée.
BIBLIOGRAPHIE
1. CODE DE SANTE PUBLIQUE RDC, Loi n° 18/035 du 13 décembre 2018fixant
2. Atelier de mise en œuvre de la reforme du programme infirmier. Cours de Soins de Santé primaires Juillet 2005
3. Benjamin Rouffy-Ly, Renforcement des soins de santé primaires au travers de l’approvisionnement pharmaceutique , Burkina Faso. 2020.
4. COEE , Médicaments essentiels en soins de santé primaires, contact 2009