ME COMPRENDE ET COMPRENDRE L'AUTRE
1.5. Psychologie Sociale
" Mieux me comprendre et comprendre l'autre"
Pour Vivre ; penser et agir avec les autres
Module: Communication
Volume horaire: 30heures. Pondération : 2
Classe: Deuxième année A2. Cote: 20 points.
Planification: Premier semestre
I. Objectifs pédagogiques (PC)
PC 2.1.2 : Donner le conseil nécessaire à une personne, une famille ou un groupe.
PC 2.1.6 : S’intégrer dans l’équipe.
PC 2.2.1 : Collecter les données sur un patient et auprès d'un groupe cible
PC 2.2.2 : Identifier les problèmes
II.Savoirs sous jacents
Chap.I Décrire les activités instinctives
1.1 Décrire les réflexes
1.2 Identifier les instincts
1.3 Décrire les tendances
Chap.II Identifier l’activité automatique
Chap.III Identifier l’activité volontaire
III. Dispositifs pédagogiques
Exposé interactif
Jeu de rôles autoscopie.
Interview d’expert.
Immersion professionnelle
Orientation vers des ressources documentaires.
Plénière
IV. Dispositifs d'évaluation :
Examen écrit, Interrogation écrite,
Exposé oral sur un événement, le comportement observé
Bibliographie :
Plan du cours
INTRODUCTION
- Définitions
- Objectifs
Chap. I Rappel sur les principes de base en psychologie
1.1Les Facteurs Influençant les Processus Psychologiques
1.2 Les concepts de base en psychologie
Chap. II Description des activités instinctives
2.1. Description des réflexes
2.2. Identification des instincts
2.3. Description des tendances
Chap.III Identification de l’activité automatique
Chap. IV Identification de l’activité volontaire
INTRODUCTION
- Définitions
- Objectifs
- Importance de la psychologie sociale
En générale la psychologie sociale vise à comprendre et à expliquer la manière dans laquelle les pensées, les sentiments et les comportements des individus sont influencées de la présence des autres.
CHAPITRE PREMIER: Les concepts de base en psychologie
La psychologie nous permet d’étudier les comportements (manifestations extérieurs) de l’homme à travers la vie mentale.
Ces manifestations se résument à des faits de connaissances et des faits de tendance. Tous ces faits sont liés les et les autres.
Les principaux les faits en psychologie sont :
- La vie cognitive : connaissance ;
- La vie affective (sentiments, plaisir, peines…) ;
- La vie active (instincts, reflexes, automatisme et volonté).
tendance.
Tous ces faits sont liés les et les autre.
1.1 Vie cognitive
C’est un ensemble des processus mentaux qui se rapportent à la connaissance.
La connaissance c’est la faculté par laquelle on connait et on distingue les objets.
Les faits de connaissance sont :
- Sensation ou perception ;
- Imagination ;
- Mémoire ;
- Association des idées ;
- Abstraction ;
- Jugement ;
- Raisonnement et expression.
1.2 Vie active
C'est un ensemble des phénomènes relatifs aux activités instinctives, automatiques et volontaires de l'homme à travers les interactions du milieu et de son environnement.
a) Activité instinctive
Elle regroupe les phénomènes ci-après :
- Les réflexes ;
- Instinct ;
- Et les tendances
1. Les réflexes
Tout mouvement involontaire automatique ou toute réaction qui répond à une excitation ou un stimulus particulier.
Des nombreux réflexes sont innés, en particulier ceux qui contrôlent les fonctions fondamentales du corps comme les frissons, réponse automatique au froid, ou au chaud.
Leur rôle est surtout de défendre l’individu et de le protéger, régulariser les fonctions physiologiques comme l’activité du cœur, des muscles lisses et des glandes.
2. Instincts
Sont impulsions intérieures qui déterminent certains comportements innés propres aux individus d’une même espèce.
Chez l’homme, il existe trois groupes de comportements où l’influence de l’instinct est sensible :
- Pour la conservation de l’individu :
o Instinct de nutrition, de défense et tendance à s’affirmer et à se faire valoir ;
- Pour la conservation de l’espèce :
o Instinct de reproduction et parental ;
- Dans ses propres rapports avec les hommes :
o Instincts sociaux, instinct grégaire (vivre en compagnie), la sympathie et l’imitation.
3. Tendances
Une tendance est action, une poussée interne ou force de l’être vivant vers un objet extérieur à lui-même.
Chaque tendance a comme base :
- Besoin à satisfaire
- Objet extérieur comme moyen pour satisfaire : nourriture ; boisson ; une personne, Dieu, habit, style, idéologie, vocation…
L’objet d’une tendance suscite un intérêt et des sentiments agréables si on atteint l’objet ou désagréables si on est privé.
Ils deux moyens pour connaitre nos tendances :
- Obstacle (difficultés qui empêche la tendance d’atteindre son objet exemple la répression, jalousie, colère, orgueil, égoïsme) ;
- Réflexion sur nous-mêmes (examen de conscience).
b) Activité automatique (habitudes)
1. Définition : C’est une facilité, acquise par la répétition, à reproduire des actes.
2. Notion :
L’habitude donne à l’homme une certaine facilité à faire les actes, comme rouler à vélo, lire, écrire. Ou bien l’homme acquiert une nouvelle disposition, il s’adapte, s’accoutume à une situation, par ex. s’accoutume aux bruits, au piment…
Rôle et importance :
- Forme le caractère et donne la continuité à la conduite ;
- Grace à l’automatisation de nos activités physiques que nous faisons de grandes économies d’énérgie, qui peut être employés à d’autres fins ;
C’est grâce à l’habitude que des actes qui demandaient beaucoup d’efforts au début deviennent faciles par après.
Types des bonnes habitudes :
- Habitudes physiques : d’ordre, de propreté, de tenue, d’honnête, de tempérance …
- Habitudes intellectuelles : d’observations, de réflexion, d’attention…
- Habitudes sociales : de politesse, de bienveillance, d’esprit d’entraide, de charité, de patience…
- Habitudes morales : de soumission, de travail ; d’endurance, de prière…
a) Activité volontaire
Définition : Une activité volontaire est un acte accompli après réflexion et choix entre divers alternatives possibles.
Phases d’une activité volontaire :
- Conception ou idée de l’acte : c’est l’œuvre de l’intelligence ;
- Délibération : c’est le moment où l’on considère les différentes raisons pour ou contre l’action ; on pèse la valeur de chacune des raisons ;
- Décision ou le choix d’une solution : c’est le point capital ;
- L’exécution qui peut suivre ou ne pas suivre immédiatement la décision.
Qualité d’une activité volontaire :
- une activité volontaire doit être intelligente ;
- activité volontaire est réfléchie ; elle n’obéit pas aveuglement à une impulsion spontanée mais cherche et pèse soigneusement ses motifs ou ses raisons d’agir.
- une activité volontaire est libre .
En conclusion la volonté est la faculté de poser des actes motivés par la raison ou c’est le pouvoir de se déterminer à une action après réflexion.
CHAPITRE.II. DESCRIPTION DES ACTIVITÉS INSTINCTIVES
1.1. Description des réflexes
1.1.1 Exemples
- Vous avez, par mégarde, toucher le fer à repasser. Vous retirez la main avant de penser à ce que vous faites
- Vous dormez, on pique l’orteil : vous retirez le pied sans vous réveiller.
- Les mouvements de l’estomac dans la digestion, des poumons dans la respiration, du cœur dans la circulation du sang,… sont aussi des mouvements réflexes.
1.1.2 Notions
On appelle réflexe, tout mouvement, toute réaction simple, automatique d’un organe (œil, cœur, poumon) ou une partie du corps.
Les réflexes sont ordinairement automatiques, non volontaires. Leur rôle est surtout de défendre l’individu et de le protéger, de régulariser ses fonctions physiologiques.
Bon nombre de mouvements de petits enfants réflexes généralement
destinés à :
- exercer et fortifier les muscles et l’organisme de l’enfant
- préparer l’enfant à exécuter plus tard des mouvements plus difficiles et plus complexes, comme la marche, c’est pourquoi, il est bon de laisser aux petits la liberté de mouvements.
1.2. Identification des instincts
1.2.1. Exemples
- L’enfant qui vient au monde manifeste d’emblée une tendance à sucer
- A peine né, le poumon se met à picoter et obéit aux appels de la couveuse
- L’araignée tisse sa toile ; le chat poursuit la souris.
1.2.2. Notions
L’instinct est une disposition innée qui détermine un animal à agir dans un sens donné et d’une manière propre, suivant sa nature et sa structure physiologique.
Ainsi, l’abeille, l’araignée,… ont leurs propres instincts différents parce que la constitution de leur organisme est différente.
1.2.3. Caractéristiques
Le comportement instinctif est :
a) Inné : (par opposition à l’habitude qui n’est autre qu’une tendance acquise)
Il ne s’apprend pas. Il ne s’acquiert ni par exercice, ni par réflexion, ni par imitation.
b) Inné : veut dire ; sans apprentissage préalable. En conséquence, l’acte est
correct et efficace dès la première fois (certains livres disent « parfois », cependant « correct » vaut mieux)
c) Inné ne veut pas dire nécessairement : »qui se manifeste dès la naissance ».si certaines tendances instinctives éclosent tout de suite (succion, défense contre la peur,..), d’autres ne se manifestent que lorsque les conditions physiologiques requises sont réalisées (instinct maternel).
L’acte est correct (mais non parfait) car il est perfectible : l’expérience précise, affine la tendance. Exemple : la marche d’un enfant
b) Uniforme et spécifique
Spécifique : propre à chaque espèce d’animal
Uniforme : le même pour chaque animal de cette espèce. Ainsi, l’araignée construit des toiles de manière précise, l’abeille ne se mettra pas à construire des toiles, ni le chien un nid sur l’arbre.
c) Invariable
Depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, d’un continent à l’autre, telle espèce d’oiseaux construit son même nid, de la même façon, invariable. Il n’y a pas de progrès notable. Cependant, l’animal est capable d’adaptation aux circonstances ou à des problèmes nouveaux. (Oiseaux faisant son nid dans une serre ne couve que la nuit – absence des matériaux habituels pour faire le nid)
d) Aveugle et irréfléchi
L’animal n’aperçoit pas le but à atteindre et continue son activité, même si elle est inutile (abeille continuant à remplir une cellule de miel, alors qu’est trouée et tout le miel s’écoule – la poule continuant o couver sans œufs…)
e) En général, tout instinct conduit à un but utile soit à l’individu, soit à la race, donc au service des besoins vitaux.
1.2.4. Les trois instincts
1. Individualisation des instincts (ou spécialisation des instincts)
« Tout instinct qui s’est une fois satisfait dans un objet est exposé à s’y complaire exclusivement ». Il se forme une habitude qui précise l’instinct et le renforce dans ce sens.
L’instinct prend ses impulsions naturelles vers les objets de même nature.
Ex. : l’oiseau cherche à faire son nid au même endroit.
2. Caducité des instincts
« Certains instincts auxquels le sujet ne se livre pas ne réapparaissent plus »
Ex. : un enfant nourri à la cuillère n’a plus de tendance à sucer.
3. Neutralisation des instincts (ou confluence)
« Si un objet est susceptible d’éveiller 2 tendances contraire l’inhibition de l’autre ».
Ex. : un enfant en présence d’un chien est poussé par 2 tendances opposées : la crainte et le désir de caresser l’animal.
1.2.5.L’homme a-t-il des instincts ?
Chez l’homme, l’activité instinctive à l’état pur n’existe pas, si ce n’est au début de la vie, tandis que les animaux sont conduits presque exclusivement par leur instinct.
Il y a 3 groupes de comportements où l’influence de l’instinct est sensible :
a) Pour la conservation de l’individu
- Instinct de nutrition
- Instinct de défense
- Tendance à s’affirmer, à se faire valoir
b) Pour la conservation de l’espèce
- Instinct de reproduction
- Instinct maternel (parental)
c) Dans ses rapports avec les autres hommes
- instincts sociaux
- instinct grégaire (vivre en compagnie)
- sympathie
- imitation
1.3. Description des tendances
1.3.1. Notion
La tendance est une poussée interne, une impulsion ou un « élan de l’être vivant vers un objet extérieur à lui-même »
Base de chaque tendance
- Un besoin à satisfaire
- Un objet extérieur comme moyen pour atteindre cette satisfaction
Toutes les tendances se ramènent à une base fondamentale commune, à une tendance foncière de notre nature même : c’est la tendance à vivre et à se développer et cela par le contact avec les autres êtres, notamment les choses de la nature, les autres hommes, Dieu, etc. (ce qu’on appelle instinct de conservation)
1.3.2. Sortes de tendances
a) Au point de vue origine de ses besoins
- Tendance innée
- Tendance acquise
b) Au point de vue connaissance de ses besoins
- Tendance consciente
- Tendance inconsciente
c) Au point de vue finalité d’une tendance, d’un objet concret
- Tendance bonne
- Tendance mauvaise
1.3.3. Moyens de connaître nos tendances
Il y a 2 moyens pour discerner nos tendances :
- l’obstacle, la difficulté qui empêche la tendance d’atteindre son objet
- la réflexion sur nous-même, la recherche des mobiles de nos actions
1.3.4. Les instincts dans la vie sociale
Dans la vie sociale, les instincts les plus animaux (manger, boire,…) ont été organisés, éduqués et comme voilés par les relations sociales. Ainsi, le repas est devenu une institution sociale. Les besoins sont satisfaits, mais le côté animal passe au second plan.
1.3.5. Instincts et affects
On peut s’étourer de retrouver dans des chapitres différents, sous des rubriques différents, les mêmes mots. Ainsi, la peur est classée par les uns parmi les instincts, par d’autres, parmi les affects. Cela n’a aucune importance : l’instinct de conservation crée en nous la peur du danger, l’instinct parentaire crée la tendance d’une mère.
1.3.6. Les instincts dans la vie morale
On attache de plus en plus d’importance aux tendances dans la psychologie contemporaine. Toute tendance instinctive est une force, une richesse. Il ne peut donc jamais être question de les étouffer et de les arracher.
CHAP.II IDENTIFICATION DE L’ACTIVITÉ AUTOMATIQUE
2.1 Exemple
Observez un homme qui apprend à manier l’ordinateur. Que de mouvements inutiles et superflus il fait. Puis petit à petit, tout se simplifie… Il saisit le texte facilement et même sans beaucoup d’attention : il en a l’habitude.
2.2 Notion
L’habitude est une facilité, acquise par la répétition à reproduire des actes. Il peut s’agir d’actes de nature très différente :
- une technique comme l’informatique
- une vertu comme la loyauté
- un vice comme l’ignorance
L’habitude donne à l’homme une certaine facilité à faire les actes comme lire, écrire, rouler à vélo…
2.3 Formation des habitudes
L’habitude comporte une phase de formation.
Ex : j’apprends à parler l’anglais en m’y exerçant.
Il a aussi une phase d’état.
Ex : je parle l’anglais.
La première phase se compose d’une série de transformation, répétitions d’un acte chaque fois plus parfaitement posé. Les progrès, généralement rapides au début, ralentissent au fur et à mesure que l’apprentissage avance et finissent par devenir pratiquement …………………..
La phase d’état est atteinte. La conscience très active au début de la formation de l’habitude, diminue peu à peu dans la suite ; finalement l’acte se déclenche et se déroule sans l’intervention de la conscience.
2.4 Rôle et importance des habitudes
Un psychologue a prétendu que 99 % de notre activité est purement automatique et habituel. En effet, l’habitude a une place énorme dans notre vie.
Ex : je me promène : grâce à l’habitude, je marche les pieds et déplacer les jambes.
L’habitude joue aussi un grand rôle, fort import dans le domaine de l’instruction.
CHAP.IV IDENTIFICATION DE L’ACTIVITÉ VOLONTAIRE
3.1. Notion
Il y a congé trimestriel. Il fait beau. Que vais-je faire ? Si j’allais rendre visite mon amie? ... Cependant… il y aura bientôt examen d’histoire. Je n’en connais pas encore grande chose. Ce ne sera pas possible de tout étudier en une fois. Il se peut d’ailleurs que mon amie soit partie. Je vais plutôt étudier mon histoire ce matin; j’irai voir mon amie à 4 h. Au travail !
Ce qui précède est un exemple d’acte volontaire. En l’analysant nous retrouvons les différentes phases d’un tel acte:
1) la conception ou l’idée de l’acte : c’est l’oeuvre de l’intelligence.
2) la délibération : c’est le moment où l’on considère les différentes raisons pour ou contre l’action; on pèse la valeur de chacune des raisons.
3) la décision ou le choix d’une solution.
4) Vient ensuite l’exécution qui peut suivre ou ne pis suivre immédiatement la décision.
3.2. Part de la volonté dans ces différentes phases
La volonté intervient dans les trois dernières phases à des degrés divers.
1) Dans la délibération, son premier rôle est:
a) d’arrêter l’activité instinctive, celle-ci me portait à visiter mon amie; la volonté a commandé l’inhibition de ce premier mouvement. Puis la volonté :
b) m’a rendu attentive aux raisons propres à me déterminer: raisons d’ordre intellectuel ou motifs, raisons d’ordre affectif ou mobiles.
C’est l’intelligence qui discute le pour et ‘e contre, mais c’est la volonté qui maintient l’attention sur tel groupe de raisons et lui fait abandonner tel autre.
2) Dans la décision, tout revient à la volonté. Il s’agit bien entendu, d’une décision vraie, comme dans l’exemple cité. II arrive, en effet, que certaines indécisions prennent fin sans qu’il y ait acte personnel de décision: c’est le cas, par ex e ni pi r, d o dormeur l , ci tendant sonner le réveil, hésite à se lever, puis finit par le faire machinalement sans trop savoir pourquoi.
3) Dans l’exécution, la volonté n ‘intervient que pour maintenir l’idée qui a fait l’objet de la décision. Si l’exécution est facile et immédiate, comme par exemple, sortir de chez soi pour faire une visite, une fois la décision prise, la volonté n’a plus à intervenir: l’exécution se fait en quelque sorte automatiquement - Mais quand il s’agit d’entreprises difficiles, de résolutions à long terme ou qui ne peuvent s’accomplir que peu à peu, comme la correction d’un défaut, la volonté doit renouveler constamment la première décision prise.
Dans l’acte volontaire, la décision est donc le point capital. Toutefois, c’est généralement l’exécution qui prouve la sincérité de la décision. Mais l’exécution peut manquer par suite de circonstances qui en empêchent la réalisation, par exemple, l’oeuvre de charité à laquelle j’ai souscrit petit ne pas s’établir; je n’en ai pas moins fait un acte de volonté en envoyant in on adhésion.
3.3. Qualités d’un acte volontaire
1) L ‘activité volontaire est intelligente : elle connaît 1e but vers lequel elle tend, elle prévoit les moyens à utiliser et les conséquences possibles de l’acte. L’animal (ex. un chien enfermé dans un enclos) fait une série d’essais au hasard d’où parfois peut surgir une bonne solution; l’homme, grâce son intelligence, remplace ces expériences réelles par (les expériences mentales.
2) L’activité volontaire est réfléchie: elle n’obéit pas aveuglément à une impulsion spontanée, mais elle cherche et pèse soigneusement ses motifs ou ses raisons d’agir.
3) L’activité volontaire est libre: elle est capable de décider, de choisir telle solution plutôt qu’une autre.
Nous pouvons maintenant définir la volonté :
La volonté est la faculté de poser des actes motivés par la raison — ou — c’est le pouvoir de se déterminer à une action après réflexion.
3.4. Différences entre instinctive et l’activité volontaire
ACTIVITE INSTINCTIVE ACTIVITE VOLONTAIRE
L’activité instinctive est aveugle: la conscience aune représentation (les actes exécutés, mais ne les invente pas; elle est représentative, non créative Un acte volontaire est un acte accompli après réflexion et choix entre diverses alternatives possibles
L’activité instinctive est parfaite dès sa première manifestation et immuable Un acte volontaire est un acte accompli après réflexion et choix entre diverses alternatives possibles
L’activité instinctive est aveugle: la conscience aune représentation (les actes exécutés, mais ne les invente pas; elle est représentative, non créative L’activité volontaire n’est pas parfaite dès sa 1ère manifestation. Elle est perfectible et change constamment. L’éducation de la volonté est le centre de l’éducation.
L’activité instinctive est héréditaire et spécifique…
Les oeuvres que l’instinct produit sont propres à une espèce (lé terminée ou clans une variété donnée Les 1ers mouvements de l’enfant sont aveugles. Progressivement, des désirs irréfléchis orientent certains mouvements. Les 1ères manifestations d’activité volontaire sont motrices, plus tard... vient l’inhibition. La volonté varie avec I ‘individu
L’activité instinctive est spéciale. Elle est parfaite dans le domaine qui lui est propre, non dans les domaines différents L’activité volontaire s’exerce dans les domaines différents.
L’activité instinctive est intermittente. Elle ne se manifeste qu’à certaines époques. Ex. construction des nids L’activité volontaire se manifeste à tout instant.
3.5. Double aspect de la volonté
L’activité volontaire présente deux aspects distincts :
- un aspect négatif : l’inhibition
- un aspect positif : la décision
1) L‘inhibition
Les tendances que nous ressentons nous poussent â des actes. Le premier rôle de la volonté est de s’opposer à cette tendance et d’empêcher ou d’inhiber la réalisation immédiate de cet acte, pour se donner le temps de réfléchir ou de délibérer.
“Quelqu’un m’injurie. Une tendance intérieure me pousse à répondre par une injure. Le rôle de ma volonté est d’arrêter l’injure qui me monte â la bouche, et de délibérer: si je réponds à l’injure par une injure, je me rabaisse : et puis ça finira par une bataille: d’ailleurs ce ne serait pas chrétien”. Je puis raisonner autrement: “Si je ne réponds pas par une injure, on dira que j’ai peur; répondre au mal n’est pas chrétien, mais tant pis.”
Grâce à ce pouvoir inhibiteur de la volonté, l’acte n’est plus une obéissance automatique et aveugle aux tendances, mais devient quelque chose de réfléchi, de consenti.
L‘inhibition chez l’enfant
Cette fonction d’arrêt de la volonté n’existe pas au début de la vie. Chez l’enfant tout est spontanéité. Rien n’arrête le flot de la vie. La volonté-frein s’éveille peu à peu entre 10 et 12 ans.
L’inhibition sociale prend diverses formes : pudeur, respect humain, peur
du “qu’en dira-t-on”. L’inhibition morale se forme elle aussi. Au début l’inhibition n’agit que pour des actes extérieurs: retenir une parole inconvenante, contenir une réaction de colère. Peu à peu la volonté s’intériorise, l’enfant commence à inhiber ses pensées. La lutte s’engage contre les écarts de l’imagination et contre les tentations.
C’est alors aussi que l’enfant devient de plus en plus capable d’attention volontaire. Mais cette volonté inhibitrice ne peut pas encore s’exercer durant de longs moments. Elle ne sera vraiment efficace qu’à la fin de l’adolescence. Alors seulement le jeune sera vraiment maître de sa pensée et de ses émotions.
2) La décision
Le rôle positif de la volonté, c’est de décider, de trancher le conflit mental en cours. La décision peut être parfois bien difficile, surtout lorsqu’elle porte sur l’orientation de notre vie, sur les valeurs essentielles de la vie.
Exemple :
J’aime cet homme, mais il est marié; il est près d’abandonner sa femme, et me sollicite. Vais-je suivre ma passion et faire taire ma conscience ? Vais-je m’écarter de cet homme pour toujours comme ma conscience m l’ordonne?
Motivation de la décision
Où la volonté puise-t-elle la force nécessaire pour résoudre le conflit mental et pour imposer une décision ? Elle trouve cette force dans les motifs, les raisons d’agir. La valeur de ces motifs est jugée par l’intelligence. Remarquons cependant que la volonté a le pouvoir de ne pas permettre à l’intelligence de considérer certains motifs qui ne lui plaisent pas.
La décision chez l’enfant
Au début de la vie, il n’est pas question de décision; l’enfant agit par impulsion, sous l’influence immédiate de ses impressions. Sa conduite est réactive. C’est pourquoi elle nous semble souvent -incohérente. (manque de liaison, manque de suite, de logique).
Plus tard, vers 10 ans, lorsque l’inhibition aura fait son apparition, l’enfant commencera à prendre des décisions.
Celles-ci seront prises sans beaucoup d’hésitation, car l’enfant ne réfléchit pas aux difficultés, il est tout entier à son idée et ne voit pas tous les aspects du problème. (Ainsi la fillette qui décide de broder une nappe pour sa maman : elle vicie ses économies pour acheter tissu et cotons; elle se met au travail. Mais les points sont difficiles et le travail n‘avance pas vite; les jours de congé il y a réunion. Elle abandonne bientôt ce qu’elle avait entrepris avec courage...). Ce n’est que peu à peu et sous l’influence d’une motivation de plus en plus solide que la décision deviendra ferme et tenace.
L’étude de l’évolution de la conscience enfantine nous fera comprendre plus profondément l’évolution de la volonté.
Qualités et défauts de la volonté
Les deux grandes qualités de la volonté sont l’énergie et la droiture;
1) Une volonté énergique se manifeste :
a) dans la délibération par le maintien ferme d’une idée et l’inhibition des éléments psychologiques qui lui seraient contraires.
b) dans la décision, pat le caractère résolu du “je veux” ou “je ne veux pas”. La volonté indécise, irrésolue, ne sait se déterminer à prendre un parti.
c) dans l’exécution, par le courage, la constance, la persévérance. Le courage fait entreprendre l’action; la constance la poursuit malgré les difficultés, la persévérance l’achève. “Il y a, dit James, bien des mesures de la volonté humaine. La plus exacte et la plus sûre est celle
d) qui s’exprime par cette question: De quel effort êtes-vous capable?
Les défauts opposés aux qualités de l’exécution sont la paresse et l’inconstance. Que de gens ignorent “l’art de finir”, cet art dont on a dit justement qu’il est le signe le plus indiscutable de la force de volonté !
2) La volonté est droite quand elle est dirigée vers la véritable fin de l’homme, le bien moral, la vertu. Lorsqu’elle se dé tourne (le cette fin e t s ‘applique à vouloir le mal, elle est perverse.
On a donné le nom d’aboulie un état psychologique caractérisé par
l’impuissance de la volonté.
On distingue:
a) l’aboulie des impulsifs, qui ne connaissent pas la délibération et ne savent pas dire “non” à leurs tendances impulsives.
b) l’aboulie des intellectuels, qui se perdent dans des délibérations sans fin et ne sait pas dire “oui” devant une décision à prendre.
c) l’aboulie des obsédés ou gens à idées fixes.
On parle parfois d’excès de volonté, d’hyperboulie : ce serait le cas des entêtés, des boudeurs, des gens qui ayant pris une décision, ne veulent pas en démordre, alors même qu’ils en reconnaissent l’insanité. Semblables attitudes, Loin de prouver la force de volonté, en manifestent l’impuissance.
Importance de la volonté
La volonté est la plus importante des facultés, en raison du rôle qu’elle joue dans la conduite de la vie. C’est elle qui dirige toutes les autres facultés. La volonté plie le corps à de multiples exigences.
Elle exerce un contrôle permanent sur la sensibilité; sans elle, nous deviendrions esclaves de nos passions.
Elle aide l’intelligence à acquérir des connaissances en attaquant énergiquement les obstacle&; sans elle nous renoncerions à tout ce qui ne nous intéresse pas naturellement. Enfin et surtout, la volonté est tout dans la vie morale. C’est elle qui nous prépare une éternité de bonheur ou de malheur.
3. Applications pédagogiques
Puisque les qualités principales de la volonté sont la rectitude et l’énergie, I éducation aune double mission :
- la fortifier et la rendre capable d’efforts énergiques et persévérants.
- la diriger vers le bien et la fixer dans la pratique de la vertu.
1) Rendre la volonté énergique
- La volonté doit dominer le corps: exiger des enfants une tenue énergique, l’amour du travail, le courage de ne pas se plaindre d’une petite fatigue, d’un mal de tête, de la chaleur.
- Le bon maître donne à ses enfants la science précieuse du sacrifice qui consiste â faire volontairement des choses qu’on h’aime pas et â ne pas faire certaines choses qu’on aime.
Pourquoi l’habitude du sacrifice est-elle précieuse ?
a) Elle donne à l’âme de grands mérites pour le ciel
b) Elle fortifie la volonté qui résistera mieux aux tentations.
- L’éducateur doit lui-même donner l’exemple d’une volonté réfléchie et ferme : avant de faire connaître ses ordres et ses exigences, il les pèsera; mais une fois qu’ils sont donnés, il sera strict pour leur exécution.
2) Rendre la volonté droite
- Le premier devoir du maître est d’éclairer la raison, d’apprendre aux enfants où est le bien et où est le mal. Il faut renforcer la connaissance du bien sous toutes ses formes... Mais il ne faut parler du mal que lorsque cela est nécessaire.
- Il faut apprendre aux enfants, surtout aux impulsifs, â réfléchir avant d’agir.
- Il faut enfin leur donner la joie de l’effort et celle du bien accompli; et leur faciliter l’accomplissement du bien par la création de bonnes habitudes.
BIBLIOGRAPHIE