COURS DE PSYCHIATRIE 3 èma A2
République Démocratique du Congo
Ministère de la Santé
Institut Technique Médical
LE BIEN-ETRE
Ecoles d’Infirmier(e) s et Technicien(ne) s en
Soins bucco-dentaires
Kinshasa-Ngaliema
Tél. : 0999982552
E-mail :bienetre_80@yahoo.fr
Site web: www.itmbien-etre.populus.org
COURS DE PSYCHIATRIE
A l’intention des élèves de la troisième année A2
Par Dr BEKOMA YAMABESP
Médecin et formateur
COURS DE PSYCHIATRIE
PLAN DU COURS
INTRODUCTION
-Objectifs du cours
CHAPITRE I Généralités sur la pathologie psychiatrique
1.1 Définitions
1.2 Origines et psychogenèse des signes
1.3 Examen clinique
CHAPITRE II LES NEVROSES
2.1 Généralités
2.2 Les principales névroses
1. La névrose d'angoisse.
2. L'hystérie.
3. La névrose phobique.
4. La névrose obsessionnelle.
5. La névrose traumatique.
CHAPITITRE III LES ETAT-LIMITES
3.1. Généralités
3.2. Principaux états limites
1 Etats dépressifs
2 Perversions
3 Toxicomanie
4 Alcoolisme
5 Troubles de caractères
CHAPITRE IV LES PSYCHOSES
4.1 Généralités
4.2 Principales psychoses
1. Psychoses aigues
2. Psychoses chroniques
3. Troubles psychiatriques gravidiques et du post-partum
4. Thérapeutique non médicamenteux en psychiatrie
CHAPITRE V LES ASPECTS PSYCHO-SOCIAUX DU VIH/SIDA
51. Effets psychosociaux du VIH sur l’individu
5.2. Soutien psychosocial
5.3. Effets psychosocial sur la famille
5.4. Soutien en groupe
5.5 Conseil et soutien
CHAPITRE VI CAS CLINIQUES ET QUESTIONS
CAS CLINIQUES EN PSYCHIATRIE
INTRODUCTION
Si le corps peut-être malade, l'esprit peut également être victime de maux plus ou moins grave.
Objectif du cours
A la fin de ce cours l’élève doit être capable de prendre en charge des patients atteints des conflits psychiques:
Connaître les multiples facteurs qui déterminent l’éclosion des troubles mentaux et les moyens de les prévenir ;
Connaître les éléments de sémiologie significatifs qui permettent de différencier un comportement de type névrotique, un comportement type état limite et un comportement de type psychotique.
Établir un bon contact avec le patient présentant des troubles psychiatriques
Prendre en charge des patients atteints des conflits psychiques.
CHAPITRE I Généralités sur la pathologie psychiatrique
1.1 Définitions
1.2 Origines et psychogenèse des signes
1.3 Examen clinique
1.1 Définitions
1. LA PSYCHIATRIE : étymologiquement « médecine de l’âme »
C’est la branche de la médecine spécialisée dans les troubles mentaux (troubles de l’esprit).
La psychiatrie est une spécialité médicale dont l’objet est la pathologie mentale qui menace l’homme dans son humanité et sa liberté et défait sa coexistence avec les autres et la construction du monde de sa vie quotidienne.
2. MALADIE PSYCHIATRIQUE : C’est tout ce, dans une culture donnée, chez une personne ou un groupe de personnes, perturbe la capacité de penser, d’aimer, de travailler et d’être en relation les autres.
3. MALADIE PSYCHOSOMATIQUE : sont les maladies relatives à l'esprit et au corps.
4. PSYCHOPATHIE : La psychopathie est un trouble de la personnalité
5. PERSONNALITE : C’est ce qui spécifique d’une personne, et ce qui permet de la différencier des autres.
1.2 Origines et psychogenèse des signes
L’appareil psychique est composé de 3 instances :
1. le ça=plaisir, pulsions (instinct) sexuelles
2. Le moi=réalité
3. Le surmoi=interdits
A. Développement de la personnalité
Des expériences négatives durant le trajet parcouru par l’enfant dès la conception jusqu’à la fin de sa croissance (25 ans) peuvent entraîner les conflits psychiques. Tout au long de sa croissance, l’enfant a besoin d’être entouré d’affection parentale et de soins dispensés avec amour.
1. De la conception à la naissance :
L’état de santé et de nourriture de la mère a des influences sur le développement du fœtus, il semble que l’enfant se croit être au paradis lorsqu’il est dans l’utérus de sa mère.
Les mauvaises conditions de l’évolution de la grossesse, la naissance qui est vécue comme une séparation avec sa mère ou une perte du paradis peuvent aussi constituer une source des conflits.
Le nouveau-né doit être vêtu de l’affection de ses parents, qui le consolera de la perte du paradis et le rassurera dans sa nouvelle (découverte) existence.
2. Le stade oral (de la naissance à 12-18 mois : plaisir succion).
Au cours des premiers mois, la bouche est le lieu essentiel des sensations de plaisir de l'enfant. Le bébé éprouve le plaisir de téter le sein ou le biberon. Puis, il commence à sucer son pouce. En fait, la zone érogène est constituée du carrefour aéro-digestif et par extension, des organes sensoriels de la peau. L'objet original du désir est le sein maternel qui provoque "la satisfaction libidinale étayée sur le besoin physiologique d'être nourri".
Vers 3è mois, on recommande de compléter l’allaitement par des aliments riches en protéines (découverte) et vers 8 è mois le SEVRAGE est vécu par l’enfant comme une séparation et il découvre avec angoisse l’existence d’autres personnes en dehors de sa mère.
Vers 8-10 mois, l'activité orale devient plus vigoureuse et plus agressive. En effet, à cette époque, peut se manifester chez l'enfant une certaine agressivité (refus de la nourriture) qui peut être aggravée par celle de la mère (gavage intensif).
C’est l’âge aussi où l'enfant mord ses parents ou d'autres enfants. C'est par la bouche que l'enfant entre en contact avec le monde extérieur.
3. Le stade anal (à partir de 12 mois : contrôle sphinctérien, plaisir lors de l’émission et retenue.), les zones érogènes se déplacent de la bouche à la région anale, tout ce qui sort de son corps lui intéresse, l’enfant peut boire ses propres urines et manger ses propres matières fécales. En même temps l’enfant se rend compte que sa force musculaire se développe et qu’il peut l’utiliser pour agir sur lui ou sur les objets pour satisfaire ou exprimer son agressivité.
4. Le stade phallique (3 ans : sexuel)
La source se déplace vers organes génitaux .L’organe génital devient un objet de puissance.
L’enfant découvre la différence entre les sexes et l’existence d’autres enfants de son âge, et se pose des questions de savoir d’où viennent les ? Pourquoi des filles et des garçons ? L’enfant croit que les bébés naissent par le nombril ou par l’anus.
L’inquiétude ou l’angoisse de angoisse de perdre son pénis, castration :- chez le garçon
- Chez la fille désir de l’acquérir. GARCON : Du fait d'avoir un pénis qui manque aux filles,le garçon surinvestit le pénis comme instrument de satisfaction sexuelle. Et en tant que symbole de valorisation narcissique de soi => tendances exhibitionnistes prédominantes à ce stade.
Pour lutter contra angoisse de castration le garçon va nier la réalité.
Ensuite il pense que cela poussera aux filles.
Et enfin il imagine que si la fille ne l'a pas c'est 1 punition du plaisir masturbatoire (castration) cependant il refuse d'étendre ce constat à toutes les femmes et le garçon (comme la fille) pense que sa mère a 1 pénis => c'est une
mère idéalisée qui ne serait pas qui ne serait pas tombée sous le coup de la castration et garde donc sa toute puissance.
FILLE : Découvrant son manque de pénis, après 1 période de dénégation et d'espoir, elle est forcée d'accepter assez vite cette absence.
Pour la fille, il s'agit d'1 véritable et profonde blessure narcissique => sentiment d'infériorité
Pour lutter :
1- Elle va revendiquer le pénis (elle l'a eu, elle l'a perdu, elle va le reconquérir)
Autres mode de défense :
2- forcée d'accepter son manque, elle en fait grief a sa mère et se rapproche du père => changement d'objet qui va lui permettre d'entrer dans l'oedipe.
3- le désir d'avoir 1 enfant va remplacer le désir de pénis => elle se rapproche du père dans le but d'avoir un enfant de lui
A ce niveau de développement psycho sexuel, l'enfant (fille ou garçon) ne se situe plus dans une relation duelle (mère uniquement) il y a relation triangulaire
5. Le Complexe d’oedipe (3-5 ans)
L’enfant est attiré par le parent du sexe opposé. Le parent du même sexe que l’enfant devient alors rival, ce qui peut constitué une source de conflit.
6. Le stade de latence (5 ou 6 ans jusqu’à la puberté)
L’enfant se tourne vers d’autres domaines que sexuel : école, camarades, des jeux, livres…Cette période sera favorable aux acquisitions éducatives, scolaires et culturelles.
A cette période, l'enfant se tourne vers d'autres domaines que sexuel : école, camarades de jeux, livres…… On observe 1 désexualisation de la relation de l'enfant à ses parents et ses sentiments de tendresse l'emportent sur ses désirs sexuels
L'enfant cherche à s'identifier à ses parents et ressent tendresse, dévotion, respect pour eux.
L'âge de 7 ans est considéré comme âge de raison, l'Enfant veut des explications logiques sur tout; il est attiré par des objets concrets. Il commence à aller vers d’autres personnes
7. L’adolescence
Cette période est caractérisée par :
- les modifications pubertaires
- Evolution intellectuelle
- Comportement social : On distinguera 3 phases (opposition, d'affirmation du Moi, insertion)
- Remaniement de la personnalité affective
- Les étapes de la génitalisation : (ou l'accession à la sexualité adulte)
L'adolescence est la dernière chance d'aborder les conflits de l'enfance et de les résoudre de manière spontanée. Si ces mêmes conflits survenaient par la suite, ce serait du domaine du pathologique. La personne s'y engluerait gravement. D'ailleurs la plupart des pathologies adultes éclosent à l'adolescence. La structure de la personnalité se fait durant les 5 premières années de la vie, mais on peut la remanier à l'adolescence.
B. Mécanisme de défense.
Quelle en est sa fonction
Lorsque qu’une personne vit de grandes tensions internes cela génère des angoisses.
L’individu va alors mettre en place des « stratégies » d’adaptation afin de diminuer cette angoisse. C’est ce que l’on nomme mécanisme de défense ou mécanismes de protection de soi.
1. Déni : Une personne à qui on vient d’annoncer qu’elle est séropositive et qui se comporte comme si rien n’était ,qui affiche une attitude faussement détachée
2. Compensation : L’infirmière qui ne peut avoir d’enfant et qui insiste pour travailler dans un service de pédiatrie ou, l’infirmier (ère) qui n’a pas connu ses grands parents et qui insiste pour travailler dans une unité de gériatrie
3. Rationalisation : L’étudiant qui triche à un examen en disant qu’au fond, il n’est pas pire que les autres qui le font.
4. Régression : Une personne reconnue très indépendante au travail et qui, depuis sa maladie et son arrivée à l’hôpital, demande en permanence à l’infirmier (ère) son autorisation pour effectuer chaque acte de la vie quotidienne.
5. Refoulement : Le patient qui raconte l’accident d’automobile au cours duquel il a été grièvement blessé sans manifester de sentiments.
6. Identification : L’adolescent qui choisit le même type de vêtements que son chanteur favori et qui utilise les mêmes expressions verbales ou non verbales.
C. Origines des troubles mentaux
En bref
Les facteurs favorisant l'émergence des troubles sont :
- la consommation de psychotropes,
- les causes inconnues,
- une prédisposition familiale,
- interaction d'un terrain génétique,
- de facteurs environnementaux,
- les causes psychologiques et relationnelles,
- en situation de guerre ou de catastrophe, quand le sujet a ressenti une menace (viol, attentat, mort d'un enfant ou d'un conjoint, accident de la circulation),
- les infections et anomalies du système nerveux,
- les facteurs traditionnels.
En détail
Il existe plusieurs facteurs et étiologies qui sont à l’origine des troubles mentaux, les unes sont organiques et les autres environnementaux.
1- Facteurs organiques
1.1 Facteurs ante- natals d'origine maternelle (atteinte embryonnaire ou fœtale acquise in utero). :
- Atteinte infectieuse (virale, bactérienne) ou parasitaire : rubéole, cytomégalie, herpès, toxoplasmose, listériose, syphilis, etc.
- Atteinte toxique liée :- à la prise de médicaments ; à un alcoolisme maternel ; à la prise de drogues ; à une irradiation (rayon X ou radiothérapie), etc.
- Atteinte liée à une maladie maternelle : Diabète, néphropathie, malformation cardiaque, malnutrition sévère, etc.
1.2 Facteurs périnataux (facteurs intervenant tout à la fin de la grossesse, lors de la naissance et des premiers jours de vie). :
- Prématurité, dysmaturité, hypotrophie fœtale, Souffrance cérébrale périnatale ( un traumatisme obstétrical (dystocie dynamique, accouchement par le siège difficile, circulaire du cordon, forceps laborieux, et une anoxie liée à un état de mort apparente du nouveau-né ou à une détresse respiratoire,
- Incompatibilité sanguine fœto-maternelle
1 .3 Atteintes cérébrales post-natales
-d'origine infectieuse (virale, bactérienne) ou parasitaire :Encéphalites ou méningo-encéphalites virales (herpétique ou liée à une affection telle que rougeole, etc.)
- d'origine toxique (Intoxications médicamenteuses accidentelles, etc.)
- Atteinte liée à un traumatisme cérébral (accidentel ou lié à de mauvais traitements, exemple : hématomes sous duraux du nourrisson.
-Tumeurs cérébrales (Quelles qu'en soient l'origine et la nature).
1.4 Maladies d'origine génétique ou congénitales ( les maladies de l'enfant liées à une affection prénatale génétique ou congénitale engendrant (ou risquant d'engendrer) une atteinte cérébrale) :
-Trisomie 21 ou Mongolisme
- Hypothyroïdies congénitales (Lesquelles peuvent être d'origine génétique ou non)
-Malformations cérébrales congénitales (Micro ou macrocéphalie, encéphalocèle et autres malformations pouvant s'accompagner d'hydrocéphalie, etc.)
1.5 Infirmités et affections somatiques à long cours (pouvant comporter une grave invalidité).
- Déficits sensoriels auditifs, visuels, essentiellement.
- Atteinte motrice d'origine cérébrale : IMC
- Atteinte neurologique non cérébrale d'origine centrale (paraplégies de causes diverses, etc.) ou périphérique (séquelles de poliomyélite, etc.)
- Affections musculaires essentiellement les myopathies, la myasthénie.
- Malformations congénitales autres que cérébrales (Spina-bifida, ambiguïtés sexuelles, cardiopathie congénitale, fente palatine, luxation congénitale de hanche, etc.)
- Séquelles d'accident physique sans atteinte cérébrale
- Déficit immunitaire congénital ou acquis (le SIDA)
- Hémophilie
- Maladie somatique à long cours (Hémopathie chronique autre, cancer, diabète, cardiopathie, affection broncho-pulmonaire, mucoviscidose, affection rénale, métabolique ou endocrinienne, etc.
1.6 Convulsions et épilepsie
1.7 Antécédents de maladies somatiques dans l’enfance
(leur répétition et/ou leur prolongation à un moment donné, par exemple des otites à répétition ou l'asthme du nourrisson).
2 - Facteurs et conditions d'environnement
2.1 Troubles mentaux ou perturbations psychologiques avérées dans la famille
-Psychose puerpérale directement en rapport avec les remaniements somatiques et psychiques propres à la grossesse, l'accouchement et la lactation. Exclure les troubles psychotiques qui s'inscrivent dans un autre cadre, en particulier les épisodes maniaques, dépressifs, délirants, survenant en période puerpérale chez une malade dont la psychose a été antérieurement reconnue.
-Dépression maternelle dans la période post-natale
-Discontinuité des processus de soins maternels dans la première année (séparation, multiplicité des intervenants), tantôt en rapport avec la variabilité dans le temps des conduites maternelles (fluctuations de l'investissement maternel, alternance des périodes de sur ou sous stimulation, etc.).
- Troubles mentaux d'un ou des parents
-Troubles mentaux d'un autre membre de la famille
reconnus chez des membres de la famille proche autres que père et mère (grands-parents, fratrie, etc.).
- Alcoolisme ou toxicomanie parentale
- Perturbations psychologiques sévères et actuelles dans le réseau familial: conflits, dysfonctionnements familiaux, deuils, etc., qu'elles s'associent ou non à une pathologie avérée d'un des membres de la famille.
2.2 Carences affectives, éducatives, sociales, culturelles
- Carences affectives précoce une carence de soins engendrant au plan affectif et relationnel un manque quantitatif, une insuffisance d'interaction entre l'enfant et sa mère..
- Carences affectives ultérieures :les situations engendrant, à partir de trois ans, une carence importante dans les échanges affectifs et relationnels entre l'enfant et son entourage.
- Carences socio-éducatives : les situations caractérisées par la pauvreté globale des apports sociaux, éducatifs, culturels de l'entourage, la défaillance des modèles, les défauts de l'encadrement, l'absence de projet.
2.3 Mauvais traitements et négligences graves : les enfants maltraités non seulement en raison des sévices physiques mais aussi d'abus sexuels, de négligences graves et de violences émotionnelles.
- Sévices et violences physiques (quelle qu'en soit la forme)
- Négligences graves : les enfants confrontés à un manque de soins, à des situations où domine le défaut de protection.
- Abus sexuels : les situations de participation à des activités sexuelles subies sous la contrainte et qui transgressent les interdits. Ces abus, selon la définition qu'en donne l'OMS, peuvent prendre différentes formes : appels téléphoniques, outrages à la pudeur et voyeurisme, images pornographiques, rapports ou tentatives de rapports sexuels, viol, inceste, prostitution des mineurs.
2.4 Evénements entraînant la rupture de liens affectifs
- Hospitalisation ou séjour institutionnel prolongé ou répétitif de l'enfant
- Hospitalisation ou séjour institutionnel prolongé ou répétitif d'un ou des parents par maladie, accident, incarcération, etc.
-Décès d'un ou des parents, des grands parents
- Abandon parental
2.5 Contexte socio –culturel et familial particulier :
- Gémellité ,enfant actuellement placé ,enfant adopté ,enfant de parents divorcés, quel que soit le mode de garde,enfant élevé par les grands-parents , famille monoparentale, famille immigrée ou transplantée , maladie organique grave d'un parent, milieu socio familial très défavorisé etc...
2.6 Coutume ou tradition : sorcellerie, fétichisme, magie, vengeance de l’esprit offensé des ancêtres, actions des revenants, transgression de tabous ou interdits etc…
1.3 Examen clinique
Le Diagnostic repose sur
1. L’interrogatoire,
2. L’examen clinique,
3. L’examen psychiatrique.
4. Les examens complémentaires
A) Interrogatoire
L’observation clinique exige l’établissement d’un bon contact avec le patient présentant des troubles psychiatriques.
1. Se présenter et mettre le patient à l'aise.
2. Indiquer le but de l'entretien : préciser et identifier les difficultés ressenties en les situant dans l'histoire du patient et en notant les événements les plus marquants
B) Examen clinique général
Les examens physiques à effectuer dans ce cas sont :
-inspection pour rechercher les signes des traumatismes crâniens,
-examen neurologique complet
-examens des principaux appareils (cœur, poumons, foie, système digestif et urinaire,
-tension artérielle.
C) Examen psychiatrique :
1. Evaluer l’état psychique du patient :
- Observer soigneusement l'apparence physique et le comportement postural, mimique et gestuel,
-rechercher les troubles intellectuels (perception, parole, conscience, intelligence, mémoire et pensée),
-rechercher les troubles des fonctions physiologiques (troubles de sommeil, de l’alimentation, excrémentiel et de la sexualité)
2. Etre attentif aux réponses et surtout aux formulations spontanées du patient
3. Employer un langage adapté au niveau intellectuel et culturel du patient
4. Utiliser suivant les possibilités de verbalisation du patient des questions ouvertes ("parlez-moi de vos difficultés") ou plus précises ("vous sentez-vous déprimé ?)
L'entretien clinique doit mettre en évidence les troubles dont souffre le patient ou qui l'amènent à consulter. Il doit également préciser les antécédents pathologiques personnels et familiaux, l'histoire du patient et ses liens avec sa famille et son entourage social et professionnel.
Dans la plupart des cas, l'examen clinique doit être complété par les informations recueillies auprès de l'entourage.
L'examen clinique doit permettre de dépister une affection somatique et d'envisager les examens complémentaires nécessaires.
D) Examens complémentaires et tests psychologiques
Les examens complémentaires nécessaires sont :
-examens de laboratoires (sang complet, avec glycémie, urée, tests hépatiques, recherche de parasites)
-fond d’œil, Rx crâne, ponction lombaire, EEG etc…
-test d’intelligence : On utilise la notion du quotient intellectuel (QI)=le rapport de l’age mental à l’age chronologique multiplié par 100
AM
QI= ¨¨¨¨ X 100
AC
Normalement l’age mental suit l’age chronologique et le QI est donc de 1/1X100=100.
Les résultats inférieurs à 100 montrent un déficit intellectuel (les idiots et imbéciles)
Classification :
Quotient Intellectuel
de 0 à 20... : Idiots
de 20 à 50... : Imbéciles ou déficients profonds
de 50 à 70... : Débiles légers
de 70 à 80... : Zone marginale
de 80 à 90... : Lenteur d'esprit
Les résultats supérieurs à 100 montrent une intelligence forte (les doués et surdoués)
CHAPITRE II LES NEVROSES
2.1 Généralités
2.2 Les principales névroses
2.2.1. La névrose d'angoisse.
2.2.2 L'hystérie.
2.2.3. La névrose phobique.
2.2.4. La névrose obsessionnelle.
2.2.5. La névrose traumatique.
2.1 Généralités
A. Définition :
La névrose est une affection mentale se caractérisant par des troubles du comportement dont le malade est conscient, mais qu'il ne peut dominer ou se débarrasser.
Il n'y a pas de grave désorganisation de la pensée et ni de la relation avec la réalité. Le sujet est critique, c'est à dire qu'il a conscience de ses troubles et de leurs caractères pathologiques. Il est demandeur de soin.
B. Causes :
En général est un conflit très ancien (qui remonte de l’enfance) et devenu inconscient et qui se manifeste à l'âge adulte et dans des circonstances diverses.
La névrose est due à un conflit psychique non résolu. En fait, c'est une étape de la maturité psychique qui n'a pas été franchie.
C. Signes :
Le comportement névrotique est perturbé, mais il reste dans des limites socialement acceptables, et la personnalité n'est pas profondément désorganisée. On les oppose aux psychoses, en fonction de la position du patient par rapport à la réalité : dans la psychose, le patient perd le contact avec celle-ci, tandis que le névrosé est en conflit avec elle et garde une conscience importante de ses troubles. Mais il existe des cas graves de névrose où la frontière qui la sépare de la psychose n'est pas très nette ( ETAT-LIMITE), et les troubles névrotiques sont parfois plus graves et plus invalidants que beaucoup de psychoses.
Les névroses sont nombreuses et différentes. On observe donc dans chaque cas des conduites et des symptômes particuliers :
• Peur
• Troubles hypocondriaques (inquiétude permanente)
• Agressivité
• Manque d'assurance en société (qui se traduit souvent par de l'agressivité, en compensation)
• Interprétation passionnelle des évènements (le sujet ne sait pas " garder la tête froide ")
• Frigidité ou impuissance
• Troubles alimentaires
• Inhibition (blocage) : Réduction des fonctions intellectuelles, psychologiques, ce qui fait que le sujet va faire de moins en moins d'activités professionnelles ou de loisirs
• Troubles de sommeil et asthénie
2.2 Les principales névroses
2.2. 1. La névrose d’angoisse (inquiétude profonde)
A. Définition : La névrose d'angoisse est un état névrotique permanent, dans lequel les symptômes et les comportements sont l'expression directe d'une inquiétude profonde omniprésente. Elle se manifeste par des crises sur un fond anxieux constant.
B. Signes : La crise est brutale. Elle se traduit par :
• Une grande fatigue
• Des maux de tête violents
• Une impression de malaise général
• Des sueurs
• Une pâleur
• Des palpitations
• Une accélération du rythme cardiaque
• Une accélération de la respiration
• L'apparition de douleurs diffuses (mal au ventre, angine de poitrine, spasme de l'estomac, tremblement)
• Une ouverture du diamètre des pupilles (mydriase)
• La peur des espaces clos (claustrophobie)
• La peur des lieux publics (agoraphobie)
La crise se termine aussi rapidement qu'elle a commencé.
Entre les crises, la personne présente des symptômes d'anxiété, avec une inquiétude de l'avenir, un pessimisme habituel, une sensibilité exacerbée, une hypertonie musculaire, des troubles du sommeil. Elle présente souvent un état de tension et d'alerte. Sa personnalité, où domine l'incertitude douloureuse, est caractéristique.
C. L'évolution de la maladie est chronique. Il y a des périodes de crise et d'autres de rémission. Elle peut rester à un stade peu intense, mais peut aussi réaliser un tableau dramatique.
D. Le traitement consiste,
- dans un premier temps, à prendre des anxiolytiques (médicaments contre l'anxiété) pour calmer la crise,
- puis à suivre une psychothérapie, afin d'essayer de résoudre le conflit à l'origine de la névrose (soutien relaxation).
2.2.2 La névrose hystérique (Grande excitation.)
A. Définition
Maladie nerveuse caractérisée par des sentiments exprimés de manière exagérée, et des signes somatiques (organiques) fréquents et spectaculaires , et ne sont dus à aucune cause organique.
C’est un ensemble de symptômes organiques à caractère neurologique, dont on ne peut déceler aucune cause organique et auxquels on attribue une cause psychique. La maladie affecte surtout les femmes, plus rarement les hommes.
B. Mécanismes
L'hystérie est une maladie à manifestations variées. Les conflits psychiques inconscients s'expriment symboliquement en des symptômes corporels et/ou psychiques, paroxystiques ou durables. Elle se caractérise par du théâtralisme (comportement excessif, qui vise à attirer l'attention)
L'hystérie n'est pas de la simulation. Le simulateur veut tromper alors que l'hystérique se trompe lui-même en même temps qu'il trompe l'entourage.
C. Les signes de la maladie
Certains troubles sont durables. Ce sont des atteintes motrices ou sensorielles qui diminuent les possibilités d'action du patient.
Parmi les atteintes motrices :
- L'astasie abasie ou incapacité de la station debout avec sensations vertigineuses ;
- Des paralysies et des crampes localisées, capricieuses, sans signe objectif. Parmi les atteintes sensitives :
• Anesthésies localisées non systématisées ;
• Douleurs fréquentes...
Parmi les atteintes sensorielles :
• Des troubles visuels : brouillard visuel, diplopie...
• Surdité...
• Spasmes des muscles lisses (système neurovégétatif)...
Les troubles paroxystiques sont des crises syncopales, tétaniques.
Des troubles de la conscience sont possibles ainsi que des troubles de la mémoire, de la sexualité, une inhibition intellectuelle.
Le diagnostic est très difficile car le médecin ne doit pas ignorer une possible maladie organique tout en évitant de se lancer dans une série d'examens inutiles et coûteux.
D. Traitement
Le traitement associe :
• Pour certains médecins, à isoler le patient de sa famille ou du public à dédramatiser la situation.
• Des anxiolytiques (médicaments contre l'anxiété). Le placebo (" faux " médicament, sans activité pharmacologique) donne de bons résultats.
• Des séances de psychothérapie ou de psychanalyse, en sachant que certains patients n'hésitent pas à faire des tentatives de suicide ou à avoir recours la toxicomanie pour mettre le thérapeute à l'épreuve.
• L'adoption par le thérapeute d'une attitude d'autorité à la fois ferme et bienveillante. .
. . .
2.2.3. La névrose obsessionnelle
A. Définition
C’est une névrose est caractérisée par l'existence de sentiments, d'idées, de conduites qui s'imposent (assiègent) de façon contraignante et qui entraînent le patient dans une lutte incessante et anxieuse.
Une obsession c'est un mot, une image, une idée qui s'imposent à l'esprit sans que le patient puisse l'éviter. Alors qu'il a conscience de leur caractère pathologique. L’obsession touche autant les hommes que les femmes, ce sont souvent des patients au niveau intellectuel élevé
La névrose obsessionnelle est la névrose la plus difficile à soigner.
Elle survient en règle sur une personnalité obsessionnelle, marquée par le souci de l'ordre, la tendance au doute, aux scrupules, aux vérifications.
B. Les signes de la maladie
Souvent les obsessions déterminent des comportements stéréotypés (répétés), des gestes absurdes, gratuits
Parmi les plus fréquentes des obsessions figurent :
• La crainte permanente des germes ou de la saleté, qui entraîne comme rituel de se laver les mains des dizaines de fois par jour, de ne pas pouvoir serrer la main des gens, de nettoyer son bureau ou son logement en permanence ;
• Les doutes sur ce qu’on vient de faire (a-t-on bien fermé la porte à clef avant de partir, par exemple), qui obligent à vérifier des dizaines de fois des actes simples de la vie quotidienne ;
• Des pensées de violence, ou d’actes sexuels envers des proches, pensées auxquelles on craint de céder et qui font mettre en place des rituels pour ne pas y succomber ;
• L’obsession de l’ordre, de la symétrie, qui conduit à effectuer des opérations de rangement incessantes.
Ces rituels ne procurent aucun plaisir particulier au malade, mais il se sent contraint de s’y livrer. C’est la seule manière d’obtenir un répit temporaire de ses obsessions. De même le sujet se rend compte en général que les obsessions et les rituels pour les combattre n’ont aucun sens, mais il ne peut les arrêter.
C. Causes et l’évolution
Les causes des troubles obsessionnels compulsifs ne sont pas connues. Les hommes et les femmes sont atteints de façon à peu près égale. La maladie commence le plus souvent à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Elle est volontiers de tendance familiale.
L’évolution est très variable. Dans certains cas les symptômes ne sont pas trop importants ou ils diminuent avec le temps et restent supportables et compatibles avec une vie normale. Dans d’autres cas ils évoluent par poussées entre lesquelles ils restent modérés. Dans d’autres cas enfin ils s’aggravent progressivement et nécessitent un traitement spécialisé.
D. traitements
Il y a deux sortes de traitements : les psychothérapies et les médicaments. Ils sont souvent utilisés de concert.
a) Les psychothérapies sont diverses.
La relaxation ; une psychothérapie ayant pour but de désensibiliser le sujet vis-à-vis de l'objet source d'anxiété et la mise en contact direct avec ce qui provoque l'obsession (immersion directe) de façon à supprimer les rituels
b) Les médicaments anxiolytiques (benzodiazépines notamment) réduisent l’anxiété, mais les antidépresseurs, sans que l’on sache exactement pourquoi, ont souvent un effet très positif sur la maladie
2.4. La névrose phobique
A. Définition
La phobie ( du grec "phobos", peur) est une crainte angoissante déclenchée par un objet ou une situation n'ayant pas en eux-mêmes un caractère objectivement dangereux, l'angoisse disparaissant en l'absence de l'objet ou de la situation.
Le patient reconnaît le caractère absurde de sa crainte mais ne peut pas la maîtriser.
Il en résulte des conduites d'évitement caractéristiques qui se situent au-delà du contrôle volontaire.
Plus simplement, la phobie est une réaction émotionnelle anxieuse déclenchée par une situation donnée. .
B. Mécanismes.
La phobie serait en somme, un système de défense par sélection : on enferme l'adversité dans un seul objet, même si, par l'effet d'une loi naturelle, elle s'y accumule jusqu'à devenir explosive. Certains définissent la phobie comme une peur sans objet. Cependant il est quelquefois difficile de tracer la frontière entre une anxiété "normale" dans une situation phobogène et une peur pathologique dans la même situation
C. Causes et facteurs de risque
Les phobies possibles sont très nombreuses. Dans la phobie, le névrosé se trouve devant une menace dont la véritable origine ne peut jamais être atteinte..
D. Classification
Il existe plusieurs sortes de phobies :
• Agoraphobie (peur des espaces vides et étendus ou au contraire de la foule),
• claustrophobie (peur des espaces clos et étroits),
• phobies des moyens de transports, phobies d'impulsion (peur d'accomplir contre son gré des actes agressifs ou dangereux,
• peur de se jeter par la fenêtre ("j'ai peur d'avoir envie de sauter dans le vide"), phobie des instruments tranchants, des armes…
• La zoophobie (peur des animaux)
• L'acrophobie (peur des lieux élevés)
• La nosophobie : Peur des maladies. Il y a beaucoup d'angoisse car la maladie peut venir du dedans (cancer par exemple)
• La phobie de l'obscurité : Peur de séparation d'avec la Mère. L'Objet contra phobique pourra être une petite lumière, ou un ours en peluche.
• Les dysmorphophobies : Très souvent bénignes, elles peuvent être quelque fois symptôme de schizophrénie.
On distingue en fait trois entités :
- L'agoraphobie (phobie la plus sévère) ;
- Les phobies simples ;
- Les phobies sociales moins invalidantes.
L'agoraphobie
L'aspect essentiel de l'agoraphobie est la peur d'être seul ou dans un endroit d'où le sujet ne pourrait s'échapper sans difficultés ni être secouru s'il venait à ressentir une soudaine incapacité. Ce n'est donc pas la peur spécifique de certains lieux ou situations.
Les activités normales sont progressivement réduites pendant que la peur d'avoir peur et les comportements d'évitement qui en résultent dominent la vie de l'individu.
Souvent les sujets (des femmes jeunes dans les deux tiers des cas) insistent pour être accompagnés lorsqu'ils sortent de chez eux ou cherchent à mettre en place des stratagèmes visant à se rassurer quand ils sont contraints d'affronter des situations redoutées. Parmi celles-ci, les plus communément évitées sont les foules, les rues ou magasins fréquentés, les transports publics, les tunnels, les ponts, les ascenseurs...
Les phobies sociales
Elles sont constituées par l'existence d'une peur irrationnelle et persistante, associée au désir d'éviter des situations dans lesquelles l'individu peut être exposé à l'observation des autres.
On décrit divers types de phobies sociales : peur de parler en public (trac), de manger ou de boire en public, d'écrire devant les autres, crainte de rougir en public (éreuthophobie)...
E. Evolution de la maladie
L'évolution est variable.
Soit les conduites de lutte contre la phobie (contra phobiques) sont efficaces et le patient vit comme cela très bien.
Soit le patient est obligatoirement confronté aux circonstances qui provoquent la phobie (phobogènes) et il est en situation d'angoisse et de crise permanentes.
Soit les conduites contra phobiques sont invalidantes et n'autorisent plus la vie en société.
Le phobique est comme tout névrosé menacé de dépression.
F. Traitement
Le traitement est basé sur :
• les anxiolytiques (médicaments contre l'anxiété exemple : Tranxène)
• Les antidépresseurs, les bêtabloquants (de façon ponctuelle)
• La psychanalyse
• La thérapie comportementale
• La désensibilisation (confronter le malade à l'objet de son obsession pour lui apprendre à vaincre sa peur).
• La relaxation.
.
2.2.5. Névrose traumatique, état de stress post-traumatique
Elle surgit classiquement en situation de guerre ou de catastrophe, quand le sujet a ressenti une menace (viol, attentat, mort d'un enfant ou d'un conjoint, accident de la circulation).
Son évolution se fait en deux phases, avec une réaction immédiate au stress, pouvant associer :
• Confusion mentale
• Désorientation
• Hébétude
• Etat second susceptible d'évoluer vers la stupeur
• Agitation
• Colère clastique (refus de l'épisode traumatisant)
• Fuite
• Anxiété
• Oubli partiel ou total de l'incident
L'évolution de ces signes se fait vers une amélioration des symptômes en 2 ou 3 jours, après un temps de latence de quelques jours à quelques semaines, et généralement quand le sujet retrouve des conditions de sécurité.
Un état de stress post-traumatique peut alors apparaître avec :
• Des sursauts déclenchés par le bruit et la surprise
• Des difficultés de concentration
• Des cauchemars
• Des souvenirs qui angoissent et qui obsèdent le patient
• Des impulsions d'agressivité qui reproduisent le traumatisme sous une forme symbolique
• Des crises d'angoisse survenant le plus souvent à la date anniversaire de l'évènement ou lors d'événements qui rappellent le traumatisme
• Une fatigue importante
• Des troubles du sommeil
Le traitement consiste à soigner rapidement ce type de névrose en effectuant :
• Une psychothérapie brève qui va permettre au patient d'exprimer son traumatisme (abréaction)
• Une prise de médicaments de type antidépresseur (IMAO, sérotoninergiques)
• La recherche de solution aux éventuels problèmes (financiers ou autres).
CHAPITITRE III LES ETAT-LIMITES
3.1. Généralités
3.2. Principaux états limites
3.21 Etats dépressifs
3.2. 2 Perversions
3.2.3 Toxicomanie
3.2.4 Alcoolisme
3.2.5 Troubles de caractères
3.1. Généralités
a)Définition :
L'état limite, ou borderline, serait la situation de sujets qui sont à la frontière de la névrose et de la psychose ou sont des troubles mentaux entre les névroses et les psychoses.
b) Mécanisme :
La première année de la vie se passe sans histoire. Le sujet vit un traumatisme psychique précoce (2ème ou 3ème année), provocant un effondrement psychique, par exemple un deuil au moment où le sujet a reconnu l'être proche dont il a le plus besoin. Cela plonge la personne dans une latence précoce, puis ensuite dans une latence tardive qui se prolongera au delà de l'adolescence. C'est un deuxième traumatisme qui va réveiller le premier. Le deuxième traumatisme correspond toujours à une perte (deuil, déménagement...), provocant l'éclosion de la maladie.
L'état limite renferme tous les comportements (perversion, caractériels, les toxicomanies...) qui permettent d'éviter d'assumer une dépression. Le sujet état limite n'accepte pas l'idée d'être atteint dans son intégrité ni dans son narcissisme.
3.2. Principaux états limites
3.2.1. ETATS DEPRESSIFS
A. Définition
La dépression est un trouble de l’humeur. Elle est synonyme d’abattement, de faiblesse, d’épuisement, d’affaiblissement, de fatigue, d’accablement, de mélancolie, de désespoir, de tristesse, de découragement, de consternation et de démoralisation.
B .Mécanisme
La notion de dépression tourne autour de la problématique de la perte. Le dépressif vit dans la perte d'un Objet très aimé et idéalisé
Cet Objet intériorisé est alors "bon" ou "mauvais". La perte provoque des sentiments ambivalents vis à vis de l'Autre et vis à vis de soi, de son Narcissisme (culpabilité). Si dépression est trop importante, il pourra y avoir un délire de culpabilité amenant la mélancolie. Et alors seule la mort semblera pouvoir effacer la "faute".
C. Causes et facteurs de risque
Les causes exactes de la dépression sont encore méconnues. Cependant un certain nombre de facteurs favorisants ont pu être individualisés.
• Les facteurs personnels : les antécédents familiaux ou personnels de dépression, une structure de personnalité névrotique sont des facteurs de risque. La consommation de drogue ou d'alcool peut avoir un rôle déclencheur ;
• Les facteurs liés à l'environnement : le surmenage, le manque de sommeil, les expériences frustrantes, la solitude peuvent favoriser une dépression ;
• Les facteurs génétiques : il pourrait y avoir une prédisposition génétique à la dépression endogène.
D. Classification
Les psychiatres distinguent plusieurs syndromes parmi les états dépressifs :
• La dépression endogène (mélancolie en cas psychose maniaco- dépressive) ;
• Les états dépressifs exogènes névrotiques ou réactionnels
• Les états dépressifs dits secondaires : alcool, corticoïdes, infections, traumatismes, tumeurs cérébrales...
Les dépressions endogènes
Elles sont représentées par la dépression mélancolique ou crise de mélancolie s'intégrant dans une psychose maniaco-dépressive unipolaire ou bipolaire. Le sujet s'installe dans la dépression sans cause apparente. S'il s'agit d'une psychose maniaco-dépressive bipolaire, les états dépressifs alternent avec des états maniaques (hyper activité, succession de joie violente et de colères..).
Les dépressions exogènes
Ce sont les dépressions les plus fréquentes. Elles sont dites névrotiques ou réactionnelles.
Le patient est déprimé à l'occasion d'un événement extérieur. Cependant, la réaction du sujet est plus douloureuse que chez une autre personne. Le patient fera lui-même la relation entre l'événement responsable et l'accès dépressif.
E. Les signes de la maladie
L'humeur dépressive
Elle s'accompagne d'une vision pessimiste du monde et de soi-même, de désintérêt. La dévalorisation est fréquente : le patient se reproche de ne pas avoir assez de volonté, alors que celle-ci est justement inhibée par sa maladie. Le dépressif se sent coupable et inutile, et a souvent du mal à prendre des décisions.
La tristesse n'est pas la dépression. C'est un état affectif inhérent aux difficultés psychologiques rencontrées par tout individu. Elle n'est pas pathologique lorsqu'elle est liée à un événement douloureux ou consécutive à une perte d'objet (deuil, échec, séparation) et qu'elle s'atténue spontanément avec le temps. Les capacités d'adaptation du sujet permettent un réajustement affectif et un investissement dans d'autres centres d'intérêt. Le déprimé est au contraire incapable de ce réajustement.
L'inhibition
C'est une diminution de l'élan vital, de l'énergie, des processus intellectuels et de la dépense physique, allant de la fatigue et du ralentissement à l'arrêt total des activités. Le patient a du mal à se concentrer, à réfléchir, à réagir, ce qui ne fait qu'augmenter son sentiment de dévalorisation.
L'anxiété
Elle est souvent présente dans les états dépressifs, et peut parfois être au premier plan. Elle conditionne en partie l'importance des troubles du sommeil, l'intensité des plaintes et facilite le passage à l'acte suicidaire.
Les troubles somatiques
• Troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie) ;
• Anorexie, amaigrissement ou au contraire prise de poids, constipation ;
• Troubles sexuels, baisse de la libido ;
• Irritabilité.
F. Traitement
Le traitement est difficile mais actuellement, les thérapeutiques permettent une évolution favorable en 3 à 5 semaines.
Les médicaments antidépresseurs doivent toutefois être poursuivis plusieurs semaines après la normalisation de l'humeur et le patient surveillé régulièrement pour contrôler l'éventuel passage à un état d'excitation maniaque.
Au décours de l'accès, se discute le traitement préventif par les sels de lithium.
La mélancolie est très sensible aux traitements modernes et ne laisse aucune séquelle invalidante. Même si le spécialiste peut déceler une particulière fragilité psychique chez ces patients, elle n'empêche généralement pas une bonne adaptation socioculturelle et affective.
Psychothérapie
Basée sur le principe d’une thérapie de soutien, plus directive. Eviter les discours de valeur.
3.2.2. ALCOOLISME
A) Définition : C’est la toxicomanie à l’alcool éthylique
L'alcoolique est quelqu'un qui a perdu sa liberté face à l'alcool. L'alcool a un effet euphorisant et un effet anxiogène. On ne trouve pas de personnalité alcoolique type, mais bien plutôt des populations à risque.
L'alcoolémie est comprise entre 1 à 2 g / litre. L'alcool diminue l'esprit critique du buveur.
B) Causes
Elles sont nombreuses :
1. Facteurs externes (ou sociologiques).
a. Facteurs culturels.
- Pays de culture viticole (consommation quotidienne avec des ivresses rares).
- Dans les pays anglo-saxons, c'est l'inverse: la consommation se fait le week-end avec des alcools forts.
- Inégalité des populations.
-Culturelle: Interdiction dans certaines cultures ou religions.
-Raciale: Les asiatiques sont protégés de l'alcool. 80es asiatiques ont une anomalie enzymatique ce qui leur donne une très mauvaise tolérance de l'alcool. Cette anomalie se retrouve chez 20es sujets caucasiens.
b. Facteurs économiques.
- Plusieurs millions de personnes vivent de l'alcool. Plus les revenus des ménages augmentent, plus la consommation de vin ordinaire, de cidre diminue et la consommation de bière, de vin de qualité, des alcools forts augmentent.
- Quand la densité d'occupation des logements augmente, la consommation augmente.
c. Les facteurs professionnels et familiaux.
- Travail.
- Les personnes qui ont un travail pénible: les mineurs, dans les forges, dans les carrières, les dockers, les déménageurs, dans les cuisines.
- Les personnes qui ont un contact avec le public: les serveurs, les restaurateurs, les agents de police, les facteurs, les voyageurs de commerce, les hommes d'affaires, certains syndicalistes.
- Les professions agricoles, les marins, le Bâtiment et Travaux Publics ( BTP).
- Familiale.
- Enfants d'alcooliques.
- Facteurs environnementaux et il y a un terrain génétique.
2. Facteurs internes (ou individuels).
a. Facteurs psychologiques.
- L'alcoolisme et la dépression.
- Dépression primaire: le sujet déprimé va sombrer dans l'alcoolisme.
- Dépression secondaire qui survient après une longue phase d'alcoolisation.
- L'apparition d'une dépression chez un sujet alcoolique assombrit le diagnostic et augmente le risque de suicide.
- L'alcoolisme et le syndrome anxio-phobique.
- L'angoisse est l'une des principales motivations de l'ingestion d'alcool. L'alcool va apaiser l'angoisse momentanément.
- L'alcool et les autres structures.
- Psychose maniaco-dépressive: le sujet peut boire dans les moments exaltés et il peut boire dans les moments déprimés.
- Schizophrénie: l'alcoolisme se voit surtout chez les hébéphrènes (schizophrènes prostrés) qui utilisent l'alcool pour se stimuler.
- Psychopathies: ils s'alcoolisent beaucoup.
b. Facteurs physiologiques.
- Le sexe.
Les femmes sont beaucoup plus vulnérables que les hommes et les complications surviennent plus rapidement pour des quantités d'alcool moindre.
- Le poids.
L'alcoolémie dépend du poids.
- L'âge.
Plus l'âge de l'alcoolisation est précoce, plus le risque de devenir alcoolique est important.
- États pathologiques.
Ils peuvent augmenter l'alcoolémie: hépatites virales, gastrectomies, dénutrition.
c. Facteurs génétiques.
Il existe une transmission héréditaire de l'alcoolisme
C. Etude psychique
Les troubles psychiques entraînés par la consommation d'alcool seront directement liés à son influence sur le système nerveux, et indirectement liés à la destruction physiologique, via la chronicité.
- L'alcoolique (1,5 Litre de vin par jour) pourra ne pas présenter de manifestations pathologiques s'il n'est qu'un" buveur d'habitude".
- Le "buveur d'habitude" excessif, buvant plus que précédemment, présentera quelques troubles somatiques. Il pourra arrêter de boire suite aux conseils.
- L'alcoolique pur (toxicomane), ne peut plus se passer de l'alcool.
D. Formes cliniques
- Alcoolisme aigu
• Ivresse simple : On observe une excitation intellectuelle et motrice, avec parfois des manifestations d'agressivité ou de dépression. Possibilité d'euphorie, d'optimisme...
• Ivresse augmentée : Les propos sont incohérents, avec présence de troubles neurologiques et moteurs, vision double et floue, cerebellite alcoolique, maladresse...
• Ivresse aiguë : C'est à ce niveau qu'apparaissent les comas, les troubles neurologiques importants pouvant entraîner la mort, les hémorragies digestives...
-Alcoolisme chronique
• Tremblements matinaux : On observe des nausées, des diarrhées, des sueurs, de l'irritabilité. En cas d'arrêt d'alcool, les tremblements persistent plusieurs jours, avec cauchemars et anxiété.
• Crises convulsives : Risquent d'apparaître après un sevrage de 48 heures, et peuvent annoncer un delirium tremens.
• Hallucinose des buveurs : C'est un délire hallucinatoire non critiqué, sur fond d'anxiété.
• Delirium tremens : (ou "délire tremblant"). Le sujet est massivement intoxiqué, depuis plus de 10 ans. Le DT (Delirium tremens) se déclenche après une diminution d'alcool (suite à une opération, une maladie, un sevrage volontaire...) et l'on notera les signes précurseurs suivants: Tremblements, anorexie, soif intense, anxiété, agitation nocturne. Après 2 à 4 jours survient le DT avec: Etat confus onirique, grande agitation, troubles neurologiques. Le patient est obnubilé, désorienté, halluciné (visuel), agité, vivant son délire dans un état de panique anxieuse. L'insomnie est totale. Le syndrome neurologique se présente avec un tremblement intense et généralisé, ainsi qu'un trouble de la parole (dysarthrie). Les signes généraux sont une température constante à 38° ou 40° avec sueur, entraînant une déshydratation importante. L'évolution sous surveillance et soins montrera en quelques jours un retour du sommeil et du calme, avec néanmoins un pronostic qui pourra être fatal (hémorragie digestive, comas hépatique...).
• Pré delirium tremens : Plus fréquent que le DT, présente un onirisme très riche. L'agitation est moins intense. Il y a peu de déshydratation. L'évolution sans traitement peut se faire vers la rémission.
E. Complications.
- Hépatite alcoolique aiguë, Pancréatique chronique, Oesophagite ulcéreuse, Oesophagite chronique, Varices oesophagiennes et Cancer de l'oesophage, Gastrite alcoolique aiguë.
-. Complications gastriques./ Gastrite alcoolique aiguë ; cancer ; Gastrite alcoolique chronique.
Polynévrite des membres inférieurs. – Encéphalopathie ;Coma hépatique terminal. ; Épilepsie.
- Ivresse et coma alcoolique, Syndrome de sevrage, La démence alcoolique.
- Affaiblissement intellectuel fréquent chez l'alcoolique, S’accompagne de troubles caractériels, Délires chroniques des alcooliques.
- Complications cardiaques de l'alcoolisme (myocardiopathies).
- Complications embryo- foetologiques(prématuré et hypotrophe).
- La morbidité obstétricale est plus élevée chez une mère alcoolique.
- La fécondité est plus élevée chez une mère alcoolique.
- Il y a souvent des malformations associées (coeur, rein, organes génitaux) chez l'enfant
- La croissance de l'enfant est mauvaise.
F. Le traitement
1) Hospitalisation et servage progressif).
Le malade doit être dans une chambre, sans stimulation, attaché au besoin. Quelqu'un pourra le veiller, sans trop le stimuler.
2) Symptomatique.
Réanimation : Tentera de corriger la déshydratation en faisant boire beaucoup le patient (3 litres d'eau par jour, ou pose de perfusions).
Vitaminothérapie ; Neuroleptiques sédatifs ; Hypnotiques, somnifères : L'agitation sera calmée par Diazepan (1 à 2 amp. IM par jour) et vitamines (B1, B6, B12, et pp.
Prescrire des glucides et Antalgiques.
3) Traitement des complications
4) Cure de dégoût de l'alcool.
Avec l'espéral (médicament) qui est utilisé dans les cures de dégoût. Ca rend malade la personne qui a bu. Cela donne des céphalées importantes, une sensation de chaleur et de rougeur au niveau du visage et du cou qui peut durer entre ¾ d'heure et 1h30.
5) Psychothérapie
- Psychothérapie individuelle. - Le sujet doit être vu régulièrement en tête à tête. Il faut comprendre le vécu de l'alcoolique. En début d'hospitalisation, il y a une minimisation du problème alcoolique. Après quelques jours de sevrage, le sujet aura envie de boire. Il va ressentir angoisse et culpabilité. Le sujet va tout faire pour se faire renvoyer (agressivité et violence). Après ce temps de violence, le patient va se livrer de lui même. Il va alors pouvoir demander une véritable aide.
- Psychothérapie de couple. - A chaque fois qu'il existe un couple il faudra essayer de les voir ensemble car il existe toujours des problèmes conjugaux (causes ou conséquences).
- Psychothérapie de groupe. - Chez l'alcoolique, c'est fondamental car il a beaucoup de mal à s'exprimer en tête à tête.
3.2.3. TOXICOMANIE
Généralités
Définition
C’est l’usage habituel et excessif de substances médicamenteuses ou toxiques destiné à procurer un plaisir plus ou moins excessif ou à supprimer un déplaisir.
L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) préfère définir un "état de dépendance psychique associé ou non à une dépendance physique liée à la consommation répétée d'un produit licite ou non licite". Cela permet d'écarter le problème de tout caractère socio culturel.
On associe la toxicomanie à l'adolescence. L'adolescent est quelqu'un qui s'oppose, qui recherche les limites pour pouvoir se structurer. Il renforce certains traits de caractère en fonction de l'extérieur.
Les produits
• Chanvres et dérivés : Se fument et produisent un état d'ébriété et d'ivresse plus ou moins fort, dépendant de la personne. Ces produits n'entraînent pas de dépendance de type physique. Le cannabis noir, Pakistanais, est le plus fort.
• Alcool
• Stimulants (amphétamines, anorexigènes..) : Se prennent par la bouche et entraînent un effet semblable à la toute puissance. Pas de dépendance de type physique.
• Hallucinogènes (LSD) : Apportent un état hallucinatoire, agréable ou terrifiant suivant l'individu. Produits pris par la bouche sans dépendance physique
• Opiacées (opium, morphine...) : Entraînent un bien être extrême (euphorie) et régressif au moment de l'injection. L'usage du début crée une euphorie (le "flash") de 1 à 2 secondes. Se prennent par voie veineuse.
• Barbituriques: Souvent utilisés avec de l'alcool (effet maniaque). Entraînent une dépendance et l'état de manque est caractérisé par des crises comitiales pouvant être mortelles (seuil épileptogène diminué).
• Benzodiazépines
Souvent, il y a utilisation de plusieurs produits en alternance, soit par défaut d'approvisionnement, soit par choix individuel. On aura donc généralement des poly toxicomanies.
TRAITEMENT
a) Sevrage progressif par :
-hospitalisation et surveillance médicale.
Le cadre du soin se fera avec une chambre seule, le malade étant isolé des autres patients. Pas de visites à part la famille, pas de coups de téléphone (interdiction de recevoir des appels téléphoniques).
L'accompagnement du sevrage fait partie du traitement. Les médicaments seront alors de deux types: des antalgiques (Viscéralgine) et des sédatifs (Tranxène, Tercian...). Les sevrages de barbituriques pouvant être mortels, on suivra un traitement de barbituriques régressif et ayant des visées anti comitiales (Gardenal...), différent de ce que le toxicomane utilise.
Il faudra surveiller l'apparition d'éléments de type dépressif, informant de la bonne marche de la thérapie.
L'hospitalisation n'est donc pas facile, dure généralement une dizaine de jours et comportera beaucoup de demandes somatiques, symptomatiques de la difficulté du service à contenir. Cela sera très net chez le toxicomane. Mais le problème de fond est bien la dépendance psychique, et des post-cures seront parfois nécessaires pour faire transition entre l'hôpital et la société. Une suite de soins, de soutien sera proposée mais la rupture est inscrite dans la vie même du toxicomane
b) Abord psychologique des conflits et des tensions.
Au cours des entretiens, il faudra discuter du cadre, des projets, car le temps du sevrage, bien investi par le patient, ne doit pas masquer l'avenir.
Il ne faut pas mettre deux toxicomanes en même temps dans le service, car le sevrage devra se faire dans un cadre bien délimité.
3.2.4. LES PERVERSIONS
3.2.4.1 – INTRODUCTION.
Perversion :
C'est une déviation des conduites instinctives. C'est une conduite anormale par rapport aux normes d'une société donnée avec ses règles morales et ses conventions. La plupart des perversions sont des perversions sexuelles.
Perversité :
C'est un état qui concerne des sujets (pervers) qui n'ont aucun sens moral et dont la conduite est dominée par la méchanceté et la tendance à nuire aux autres. Les pervers ont toujours des perversions.
Perversion sexuelle :
Ce sont des conduites particulières différentes au coït normal et susceptible de provoquer l'orgasme.
Coït normal :
"C'est un coït (acte sexuel) visant à obtenir l'orgasme par pénétration vaginale avec une personne du sexe opposée".
Les perversions sont souvent un signe de souffrance psychologique. Les perversions peuvent mettre en cause un partenaire non consentant (problème médico-légal).
3.2.4.2. SORTES DES PERVERSSIONS
A. HOMOSEXUALITE.
Définition : Choix d'un partenaire du même sexe pour réaliser l'acte sexuel et également dans les rêves et dans les fantasmes.
Causes :
-Homosexualité masculine. .
Sujets jeunes. Sujets immatures. Sujets sollicités par un homosexuel plus âgé. Acte sexuel accidentel favorisé par la boisson des personnes qui se prostituent pour de l'argent Pour compenser des échecs affectifs ou sexuels connus dans l'hétérosexualité
-Homosexualité féminine.
Très souvent c'est une homosexualité occasionnelle et circonstancielle (prison, pensionnat).
B. FETICHISME
C'est l'utilisation d'objets inanimés dans un but d'excitation et de satisfaction sexuelle, donc l'instinct sexuel est dévié vers un objet matériel sans lequel il y aura beaucoup de difficultés à obtenir l'orgasme.
Très souvent un vêtement (un gant, une ceinture, des chaussures, des bottes, de la lingerie en général).
Objets plus insolites : un jouet, une poupée, un animal naturalisé.
Parfois le fétichiste va s'orienter vers une partie du corps.
Le mode d'utilisation est de manipuler l'objet pendant la masturbation ou pendant le rapport sexuel.
C.LE SADISME ET LE MASOCHISME
Le sadisme.
L'orgasme provient de la souffrance infligée à autrui donc il trouve une jouissance aiguë. Quand il soumet sa partenaire au cours d'un coït, a des gestes violents, flagellation, blessures, brûlures de cigarettes. Il y a souvent une mise en scène très stéréotypée. Le but est d'obtenir les plaintes, les cris, l'humiliation du partenaire. Le partenaire peut être hétérosexuel ou homosexuel. L'orgasme survient au moment où la violence est maximale. La souffrance morale est aussi importante que la souffrance physique. Parfois il y a des actes de sadisme criminel (viol, meurtre, mutilation). Cela reste très exceptionnel (psychopathie).
Le masochisme.
L'orgasme va provenir de la souffrance infligée par autrui. Le déroulement de l'acte est programmé avec le partenaire, donc le masochiste va se soumettre (le sujet est piétiné, chevauché par le partenaire). L'excitation sexuelle augmente parallèlement à la douleur. C'est souvent plus l'humiliation que la douleur qui provoque le plaisir.
Le sadomasochisme.
Assez souvent c'est associé chez un même sujet mais pas en même temps mais par période.
D. L'EXHIBITIONNISME ET LE VOYEURISME
Exhibitionniste.
C’est le fait d'exhiber ses organes génitaux (quasi exclusivement que des hommes).
Il va s'exhiber et surtout se masturber dans des lieux particuliers (transports en commun, sortie d'école). Il recherche un type particulier de victime (enfant, femme seule). Il attend une réaction de surprise et de répulsion pour atteindre l'orgasme très rapidement par masturbation.
Voyeurisme.
C'est essentiellement masculin. Il s'agit de surprendre les gens dans une relation sexuelle, nus ou parfois aux toilettes.
Le voyeur n'est jamais satisfait et recherche toujours de nouvelles expériences. Il obtient son plaisir par masturbation.
F. LE TRAVESTISME.
Le fait de porter des vêtements de l'autre sexe. Il n'y a aucun désir de changer de sexe.
Le travestisme bivalent où le sujet ne recherche pas d'excitation sexuelle dans le fait de s'habiller avec des vêtements de l'autre sexe.
Le travestisme fétichiste : le sujet porte des vêtements dans le but d'obtenir un orgasme.
Travestisme hétérosexuel.
Il est proche du fétichisme. L'homme s'habille en femme (parfois totalement ou parfois avec une ou deux pièces féminines suffisent).
Soit il se masturbe en se regardant dans la glace, soit il a une relation hétérosexuelle.
Il y a une autre perversion sexuelle, le masochisme ou il se fait dominer par sa partenaire. Généralement le sujet enlève les vêtements féminins après l’orgasme.
Travestisme homosexuel.
Il peut s'agir de prostitution de sujets qui sont très homosexuels, d'un phénomène de mode.
E. LE TRANSSEXUALISME.
Chez l'adolescent et chez l'adulte.
C'est la conviction d'appartenir au sexe opposé avec le désir impérieux d'un changement de sexe anatomique et civil. Chez ces sujets il y a une négation absolue des sentiments et des pensées de leur propre sexe. Il y aune identification totale aux pensées du sexe opposé. Il refuse formellement l'étiquette homosexuelle. Ils refusent également l'étiquette de travesti. Ils vont chercher à modifier l'apparence physique par des hormones (disparition des caractères masculins), à la chirurgie et modifier leur état civil. Ils cherchent à épouser un homme. Il y a souvent des troubles de la personnalité et des idées délirantes. Chez ces sujets il y a des épisodes dépressifs sévères.
Chez l'enfant.
Chez le garçon.
Souvent il va dire que son sexe va disparaître ou qu'il est dégoûtant. Il n'aime pas jouer aux jeux de garçon. Souvent il aime beaucoup le contact des petites filles (pour être comme elles).
Chez la fille.
Refus d'uriner en position assise. Souvent elles disent avoir un pénis ou qu'il va en pousser un. A la puberté, il y a un refus des règles et d'avoir de la poitrine. Elle n'aime pas s'habiller en petite fille.
F. LA PEDOPHILIE.
L'enfant est considéré comme un objet sexuel. La relation peut être soit hétérosexuelle, soit homosexuelle.
Il existe des femmes pédophiles. 90es cas de pédophilie passent inaperçus.
L'attirance pour l'enfant peut rester platonique (pas de passage à l'acte). il peut y avoir des passages à l'acte.
Un pédophile a très souvent été victime de pédophilie.
G. L'INCESTE.
C'est une perversion dans la quasi-totalité des cultures et des sociétés.
En France il y aurait 95es cas qui resteraient inconnus. C'est souvent favorisé par la promiscuité et l'alcoolisme.
Inceste le plus souvent : inceste père – fille, moins souvent : mère – fils. Les incestes père – fils ou mère – fille sont exceptionnels.
H. LA MASTURBATION.
Elle peut être pathologique quand elle est préférée à l'acte sexuel.
I. LES AUTRES PERVERSIONS.
Le viol.
La nécrophilie : l’objet d’amour est un cadavre
L'ondinisme : l'homme se fait uriner dessus par sa partenaire.
La gérontophilie. L’objet d’amour est un vieillard.
La zoophilie ou la bestialité : l’objet d’amour est un animal
3.2.4.3 TRAITEMENT
CHAPITRE IV LES PSYCHOSES
4.1 Généralité
I – DEFINITION.
Une psychose est un trouble mental caractérisé par la perte du contact avec la réalité, une désorganisation de la personnalité, et par l'inconscience totale ou partielle de leur état pathologique par les patients.
Les psychoses se distinguent ainsi des névroses, dans lesquelles le patient garde la notion du réel, même si parfois il en maîtrise mal l'interprétation. Dans une névrose, le sujet garde un esprit critique vis à vis de sa maladie.
II – LES DIFFERENTS SYMPTOMES DE PSYCHOSES.
1. Délire : Egarement de l’esprit, exemple le malade se croit habiter par un animal ou être possédé du démon.
2. Dépression : abattement, découragement
3. Illusion : Erreur des sens, vaine espérance, irréalité.
4. Hallucination : Perception de sensations sans objet extérieur qui les fasse naître.
5. Manie : Habitude bizarre, idée fixe, tendance excessive.
6. Mélancolie : Disposition triste et rêveuse.
7. Narcissisme (culpabilité)
4.2 LES DIFFERENTS TYPES DE PSYCHOSES.
1. Les psychoses aiguës.
Ce sont des bouffées délirantes aiguës avec un début brutal, l'apparition d'un délire et évolution vers la guérison.
- les bouffées délirantes aiguës
- Psychose maniaco-dépressive
2. Les psychoses chroniques.
- Schizophrénie
- Paranoia
Le point commun entre les psychoses chroniques et les psychoses aiguës, c'est la présence d'un délire.
4.2.1 LES PSYCHOSES AIGUES
A° LES BOUFFEES DELIRANTES AIGÜES
I - Définition
Il s'agit d'un épisode psychotique transitoire caractérisé par un délire à thèmes polymorphes, souvent accompagné de troubles hallucinatoires multiples, survenant brusquement chez un sujet jusque-là indemne de troubles psychiques et disparaissant spontanément au bout de deux à trois semaines et guérissant la plupart du temps sans laisser de séquelles.
Cette atteinte est nommée "bouffée ou accès (crise) car elle dure en général quelques semaines, et reste inférieure à 6 mois.
II - Causes
La cause exacte n’est pas connue. Cette maladie touche plus volontiers des jeunes femmes, et des personnalités plutôt immatures.
On trouve parfois des éléments qui "déclenchent" le délire, ce sont en général des chocs émotionnels forts : un échec professionnel ou un échec amoureux, un deuil, une première relation sexuelle par exemple.
III -Diagnostic.
- Début brutal.
- Parfois comportement inhabituel 3 à 4 jours avant le début de la crise / troubles du sommeil.
- Parfois il y a des circonstances déclenchantes :
- Choc émotionnel.
- Echec professionnel ou scolaire.
- Séparation, deuil.
- Emprisonnement.
- Service militaire.
IV - Types de DELIRE.
- Idées délirantes polymorphes.
- S'enchaînent, se chevauchent, se mélangent : grande impression d'incohérence.
- Il y a toujours un "automatisme mental" : le sujet se plaint que ses idées sont devinées.
- Les hallucinations sont très riches.
(Aucune critique du délire). L'humeur du patient va osciller selon les phases délirantes.
NB : La BDA peut induire des troubles du comportement :
- Excitation psychomotrice.
- Stupeur.
- Logorrhées ou mutisme.
- Fugue.
- Des actes médico-légaux.
Très souvent, une dépersonnalisation importante, soit l'impression de ne plus être soi-même. Il n'y a pas de désorientation temporo-spatiale.
V - EVOLUTION.
Episode régressif et unique.
- Dans 50 es cas, il n'y a jamais aucune récidive de bouffée délirante aiguë.
- La guérison se fait en quelques jours ou quelques semaines avec un mois d'hospitalisation.
Evolution intermittente avec récidive.
- Parfois identique à la première bouffée délirante aiguë ou différente.
- Diagnostic différentiel : psychose maniaco-dépressive.
Evolution vers la chronicité.
- Dés la première bouffée délirante aiguë ou après plusieurs (rapprochées).
- Sujet jeune : schizophrénie.
- Sujet âgé : Délire non schizophrénique.
VI - TRAITEMENT.
Hospitalisation.
La bouffée délirante aiguë est une urgence psychiatrique car il peut être dangereux pour lui-même et pour les autres.
Traitement médicamenteux.
- Neuroleptiques : incisifs (anti-hallucinatoires) Haldol.
- Le traitement dure en général 6 mois.
- Quand le délire disparaît, il peut suivre un épisode dépressif.
Psychothérapie.
- Pas de psychothérapie structurée mais du soutien qui aura pour but d'accompagner le patient.
- Cette psychothérapie devra se poursuivre après la sortie de l'hôpital et jusqu'à l'arrêt du traitement.
B° LA PSYCHOSE MANIACO-DEPRESSIVE
I - Définition
La psychose maniaco-dépressive est un trouble de l'humeur caractérisé par des épisodes alternant euphorie et dépression (troubles cycliques).
C’est une psychose caractérisée par la succession, à intervalles irréguliers, d'accès de manie ou de mélancolie.
2. Causes et facteurs de risque
Au début, on retrouve rarement un élément déclenchant évident de l'accès. Le tableau s'installe progressivement ou rapidement.
L'accès mélancolique (dépression endogène ou majeure) est une des phases de la maladie.
Le patient qui, d'abord a éprouvé des maux de tête, une grande fatigue, un désintérêt pour tout, et qui a perdu le sommeil, demeure prostré, le regard fixe. Il ne sort de son mutisme que pour gémir.
Souvent, il renonce à accomplir les gestes les plus simples, refuse de quitter son lit et devient grabataire, véritable paralysé de la volonté.
Le sentiment de culpabilité, d'indignité, toujours très fort chez le mélancolique, explique cette attitude.
La douleur morale est intolérable et s'accompagne d'un sentiment de catastrophe imminente, souvent d'idées de mort, souvent aussi d'un sentiment d'incurabilité.
L'anxiété est variable, parfois majeure, elle crée alors un état d'agitation psychomotrice; le risque de suicide, qui n'est jamais négligeable, devient très important.
L'insomnie est fréquente, souvent de fin de nuit : le malade se réveille tôt.
Parfois le syndrome dépressif s'accompagne d'idées délirantes ou d'hallucinations.
1) - Accès maniaques
a) Mode de début.
Soit brutal.soit progressif.
Un même patient rechute toujours avec les mêmes symptômes.
b) Période d'état.
Excitation évidente. Le patient est jovial, volubile (mimiques expressives).
Tenue voyante.
Son lieu de vie est dans le désordre le plus complet.
Il a un contact très familier avec tout le monde mais très superficiel.
Il plaisante beaucoup, est très à l'aise en toutes circonstances.
Il ne tient pas en place. En entretien, plus cela se prolonge, plus l'excitation augmente et plus la pensée est désordonnée.
Troubles de l'humeur, de la vie intellectuelle.
Excitation euphorique de l'humeur.
Le sujet a l'impression de vivre intensément. Il se sent infatigable et il l'est. Tout Lui semble familier, rien ne l'intimide. Tout est perçu avec ravissement.
Il échafaude des projets grandioses et se voit capable de tout entreprendre et de tout réussir.
Versatilité de l'humeur. Il a des moments d'impatience, d'irritabilité pour la moindre contrariété au milieu de l'exaltation. Il peut passer du rire aux larmes, de l'inconscience au découragement.
Désordre intellectuel.
Relâchement des censures morales et sociales : il mange sans retenue, a des rapports sexuels répétés, peut déclencher des propos orduriers. Il peut aussi entraîner des incidents (tapage nocturne, scandale sur la voie publique, attentat à la pudeur).
Troubles de l'idéation.
La pensée maniaque est concrétisée par le désordre, la précipitation, l'improductivité. L’imagination est débordante.
Une fuite des idées. Des souvenirs resurgissent en désordre. Les idées s'enchaînent sans aucune cohérence. Il fait des jeux de mots. Cela se traduit par des logorrhées.
Troubles de l'activité.
Il se manifeste par une hyper-activité par des lettres, des démarches, des achats inconsidérés, une agitation constante. Il gesticule en permanence, il déambule, il manipule des objets avec un caractère ludique.
Symptômes somatiques.
• L'insomnie.
Le plus important.
C'est souvent le premier symptôme à apparaître. Elle est constante, rebelle aux hypnotiques. C'est également le dernier symptôme à disparaître.
• Augmentation de la faim et de la soif.
Le patient ne grossit pas car il est hyper-actif.
• Aménorrhées.
Pendant la crise.
Formes cliniques.
• Accès hypomaniaque.
C'est l'accès mineur d'un accès maniaque.
La symptomatologie est la même mais plus atténuée. Il y a quand même des complications (conflit familial, problèmes professionnels, matériels).
• Etats mixtes.
C'est l'association de symptômes maniaques et dépressifs.
c) Diagnostic différentiel.
Les ivresses excitatrices. Toutes les ivresses peuvent entraîner un tableau d'allure maniaque mais se sera de courte durée.
La schizophrénie.
Le syndrome frontal.
Atteinte du lobe frontal du cerveau. Une origine médicamenteuse.
Corticoïdes, dopamine.
d) Le traitement.
Sans traitement, il y a une évolution spontanée en 5 à 6 mois.
Avec un traitement, la guérison se fait en un mois maximum avec une amélioration progressive.
- Les neuroleptiques à forte dose. Traitement per os ou en intramusculaire si le patient refuse.
On diminue progressivement la dose de neuroleptiques et on poursuit le traitement pendant plusieurs mois.
- hospitaliser l'accès maniaque et si besoin en hospitalisation à la demande d'un tiers.
2) - Accès mélancoliques
a) mode de début.
Il est souvent progressif.
Le premier signe est la fatigue et l'insomnie. Puis après quelques semaines ou quelques mois il apparaît un sentiment d'incapacité et de dépréciation.
Une difficulté à s'intéresser à ses proches, à ses loisirs habituels.
Dans 25 es cas on retrouve une cause déclenchante.
Dans certains cas, à l'accès mélancolique succède l'accès maniaque.
b) La période d'état.
Il a un visage terreux, une hypo mine, des yeux fixes et l'activité est réduite au minimum.
Humeur dépressive.
Quand le patient parle, il a un sentiment de tristesse importante, d'abattement, de désespoir, de découragement.
Il a une douleur morale quand le sentiment de tristesse est très intense.
Parfois cette humeur dépressive est remplacée par :
• La dysphorrhée. C'est une humeur nuisible et incessible avec des colères agressives.
• L'anédonie. c'est un sentiment de lassitude, de désintérêt général, d'émoussement affectif. Le sujet n'éprouve plus de plaisir.
• L'hyperthymie. C'est une hypersensibilité à des évènements sans aucune importance et à certaines émotions tendres. Elle prédomine au réveil puis s'atténue en fin de journée.
Globalement le sujet a perdu toute capacité d'effort et d'initiative. il est totalement passif. Il y a un laisser aller général.
Ralentissement psychomoteur.
Ralentissement moteur.
Tout est lent chez le sujet. Il traîne le pas, le corps est affaissé, les gestes sont lents. Il parle très peu d'une voix monocorde, affaiblie. Sa mimique est très pauvre et son expression est très lente.
Ralentissement psychique.
La pensée est appauvrie et laborieuse. Le patient parle toujours des mêmes choses. Les pensées n'ont pas de souplesse, de fluidité. La pensée est fatiguée.
Il y a une baisse de l'attention, de la mémoire.
Le sujet s'en plaint de façon disproportionnée. C'est la mémoire à certain terme qui est touchée.
Distorsion de la pensée.
La pensée dépressive est caractérisée par l'infériorité, la déchéance, l'échec, l'impuissance, l'auto-dépréciation, le pessimisme, le désespoir.
Le sujet n'arrive pas à se débarrasser de ses pensées. Il y a un trouble du jugement qui va l'empêcher de voir le caractère excessif de toutes ses plaintes.
Perte de tout espoir de guérison. La vision de l'avenir est modifiée. Sa vision du monde est déformée. Il se sent menacé, incompris, maltraité par son entourage. Ce sentiment se développe au niveau du corps avec des plaintes hypochondriaques.
Conduite suicidaire.
Le sujet s'interroge sur l'intérêt qu'il a à vivre.
Il va se dire qu'il éprouverait un soulagement à l'idée de mourir.
Il s'accuse souvent de manquer de courage pour passer à l'acte.
Il y a une volonté manifeste de se donner la mort.
Ces 4 stades peuvent être très rapides.
Anxiété.
Quasiment constante.
Signes psychiques.
Ils sont constants et très précoces. Ils peuvent précéder les autres symptômes.
Asthénie. Le plus fréquent des symptômes.
Troubles du sommeil. Très fréquents, de plusieurs types (insomnie d'endormissement, du milieu de nuit, de fin de nuit).
Appétit. Le plus souvent il y a une anorexie (cela peut aller du désintérêt alimentaire à l'anorexie). Il y a parfois une hyperphagie.
Troubles sexuels. C'est très fréquent et souvent dissimulés (baisse de la libido jusqu'à un dégoût de la sexualité).
Signes digestifs (sensation de lenteur digestive).
Signes urinaires (dysurie).
Tachycardie.
Hypertension artérielle.
c) Diagnostic.
Il est parfois difficile à faire.
Disproportion entre les symptômes et les conséquences sur l'état général.
Tonalité pessimiste.
Chercher les troubles du sommeil.
Prédominance matinale des troubles.
Antécédent dépressif.
d) Traitement.
Sans un traitement l'évolution se fait vers la guérison en 6 à 7 mois en moyenne.
Avec un traitement la guérison se fait en un mois si le traitement antidépresseur est efficace. L'amélioration est progressive avec une reprise de l'activité et de l'appétit et par la suite le rétablissement du sommeil et une reprise de poids.
Il faut toujours se méfier des améliorations incomplètes.
Le traitement devra être poursuivi pendant plusieurs mois.
Traitement médicamenteux.
Les antidépresseurs tricycliques (anafranil, laroxyl).
Contre- indications : glaucome, hypertrophie prostatique, troubles du rythme et de la conduction (infarctus du myocarde récent, insuffisance cardiaque décompensée), épilepsie.
Effets indésirables : Les antidépresseurs ont des propriétés anticholinergiques et peuvent entraîner une sécheresse de la bouche, une constipation, des troubles de l'accommodation,hypotension orthostatique, des troubles de la conduction cardiaque, insomnie, agitation, crise anxieuse, somnolence.
Les IMAO. (Inhibiteurs de la monoamine oxydase)
Ce sont des antidépresseurs très difficiles à utiliser du fait de son régime alimentaire associé très contraignant et de ses nombreuses interactions médicamenteuses. Ils sont donc très rarement prescrits.
Psychothérapie.
Psychothérapie de soutien : dédramatiser et expliquer le traitement.
L'hospitalisation.
4.2.3 LES PSYCHOSES CHRONIQUES
A° La schizophrénie
Définition
C'est une psychose délirante caractérisée par une perte de contact avec la réalité et une dissociation de la personnalité.
Le terme de schizophrénie veut dire une coupure (schizo) de l’esprit (phrénie). Le schizophrène donne l’impression d’avoir un déficit de sa motricité qui serait une « coupure », une dissociation, entre l’idée d’un mouvement et sa réalisation.
C'est la maladie mentale chronique la plus fréquente. Elle frappe près de 1 e la population des pays économiquement développés, autant les filles que les garçons, entre 15 et 35 ans.
Les causes
La cause est inconnue actuellement.
Cependant, il existe probablement un facteur biologique qui reste inconnu. Deux voies de recherche sont suivies actuellement : la première étudie les neurotransmetteurs et les récepteurs, l'autre étudie le développement des structures cérébrales. Dans les deux, un facteur génétique pourrait intervenir.
Les signes de la maladie
1 - Le début de la maladie
Le plus souvent les premiers troubles apparaissent chez l’adolescent ou l’adulte jeune.
Dans la majorité des cas, la maladie débute entre 15 et 35 ans.
1.1 Débuts insidieux, progressifs
- un désintérêt intellectuel, un repli sur soi. Un adolescent de plus en plus solitaire qui se coupe progressivement du monde.
- Un tableau pseudo dépressif, avec une humeur dépressive, une anesthésie affective.
- Un caractère qui change et qui inquiète l’entourage.
- Des épisodes d’agressivité (auto ou hétéro agressivité) inexplicables.
- Une vie marginale ; une consommation importante de cannabis ; un élève jusqu'alors studieux qui ne fait plus rien.
- Une bizarrerie des comportements comme des goûts excessifs ou exclusifs pour certaines activités (l’ésotérisme, la musique etc.).
- Des débuts pseudo névrotiques avec des phobies, des obsessions ou des préoccupations corporelles d’allure hypocondriaque.
- Des questionnements sur la préférence sexuelle (homo ou hétéro) ou sur l’identité sexuelle (homme ou femme).
- Etc.
1.2 Un début rapide ou brutal
La maladie peut ainsi se révéler par une transformation rapide du caractère et des conduites.
Le début peut être une bouffée délirante.
Le début peut sembler être secondaire à un événement de vie notable (deuil, échec scolaire, rupture sentimentale, rupture avec les parents, fugue, etc.)
Cela peut être aussi l'installation rapide d'un état pseudo-dépressif
• N.B Des symptômes physiques sont souvent associés : psychomoteurs (catatonie), végétatifs ou neuroendocriniens.
Évolution de la maladie
En pratique :
- La maladie risque d'entraîner un handicap.
- La vie sociale des schizophrènes est menacée par la pauvreté et la précarité.
- La maladie peut plus ou moins rapidement évoluer vers une dépendance à l'institution hospitalière, avec des hospitalisations fréquentes ou prolongées
Aussi souvent :
- Un tabagisme parfois très important participe à la surmortalité et à la diminution des revenus financiers.
- Les abus en substances : alcool, cannabis, opiacée (Héroïne, Subutex®, etc.)
- Les pathologies organiques sont fréquentes et les schizophrènes ont volontiers d'autres pathologies (difficultés des diagnostics, relative hostilité à être accueillis dans des structures de soins, négligence, hygiène de vie, etc.)
- Le suicide est une cause fréquente de décès.
Traitement de la maladie
Il est souvent nécessaire d'hospitaliser ces patients, en particulier au début de la maladie.
Les médicaments (neuroleptiques : Solian, Haldol) peuvent atténuer les symptômes, ainsi qu'une psychothérapie et un suivi dans une structure de soins.
B°PARANOIA
Définition
Psychose à caractère délirant dans laquelle le malade se sent persécuté ou menacé.
C'est un délire chronique d'apparition plus tardive vers 35 - 45 ans, ce sont des sujets satisfaits d'eux-mêmes ou se surestimant, n'acceptant aucune remarque. Ce sont souvent des personnes appartenant à des couches sociales plus favorisées
Symptômes
-Surestimation de soi: Fausse modestie, sentiment d'être incompris en permanence, orgueil,
-Fausseté du jugement: Pensée paralogique (conclusion erronée ou fausse à partir d'un fait réel), force de conviction, impossibilité de se remettre en cause, autoritarisme
-Méfiance: Susceptibilité, rejet ou réticence des idées différentes des siennes
-Psychorigidité: Froideur affective, a besoin de la dépendance de l'autre envers lui, entêtement, insociable et procédurier, querelleur
-Délire: Systématisé, ordonné, cohérent, clair, conviction totale dans son délire (d'interprétation, de revendication, de persécution, de jalousie)
Traitement
-ils ne sont jamais prêts à entendre des remarques -leur montrer du respect-ne jamais devenir son persécuteur
-toujours préciser les lois institutionnelles-poser un cadre défini (ce qui est autorisé ou non)
-distance et réserve dans ce que l'on dit et fait
-les convaincre de la nécessité d'un traitement et expliquer les effets secondaires
-ne pas montrer de compassion
-ne pas être trop rigide dans les réponses
-ne jamais critiquer le délire
-adapter ses réponses
-être en relation triangulaire face à son délire (à 3 personnes pour qu'il ne prenne pas une personne comme son persécuteur)
C° TROUBLES PSYCHIATRIQUES DE LA GROSSESSE ET DU POST-PARTUM
1) GRAVIDITÉ
• Décompensations
- anxieuses
- névrotiques plus structurées (phobies)
• Troubles mineurs du comportement
- labilité émotionnelle, craintes
- boulimie
- troubles neuro-végétatifs
• Dépression
• Accès mélancoliques (rare)
- proche du terme, note confusionnelle
• Décompensation psychotique (rare)
- bouffée délirante aiguë
- aggravation d'un état psychotique antérieur
2) SYNDROME DU 3ème JOUR (“Post-partum blues”)
• Très fréquent (50% à 85%)
• Bénin, transitoire (< à 8 jours)
• Contemporain de la montée laiteuse
• Associe :
- asthénie, tristesse, pleurs
- insomnie, plaintes somatiques
- susceptibilité, sentiment d'incapacité, crainte pour l'enfant
• Risque évolutif : dépression majeure
(20%)
3) DÉPRESSION DU POST-PARTUM
• Fréquent (10 à 20 %)
• Début dans les 2 premières semaines du post-partum mais peut survenir plus tard
• 1er épisode dépressif dans 60% des cas
• Facteurs de risque :
- antécédents dépressifs personnels ou familiaux
- grossesse pathologique ou non désirée
- mésentente conjugale
- anxiété et dépression durant la grossesse
• Syndrome dépressif avec :
- asthénie, irritabilité, pleurs
- intolérance vis à vis de l'enfant
- phobies d'impulsions
- insomnie
4) PSYCHOSES PUERPÉRALES
• Début typiquement dans les 6 premières semaines du post-partum
• Risque d'infanticide +++
• Épisodes thymiques
- trouble bipolaire avec manifestations psychotiques (délire)
- mélancolie délirante : risque suicidaire et altruiste +++
• Bouffées délirantes aiguës
- note confusionnelle (fréquente)
- délire polymorphe
- bon pronostic
• Etats délirants paranoïdes et dissociatifs
Intérêt de l'hospitalisation
MÈRE + ENFANT
GRAVIDITÉ
• Décompensations
- anxieuses
- névrotiques plus structurées (phobies)
• Troubles mineurs du comportement
- labilité émotionnelle, craintes
- boulimie
- troubles neuro-végétatifs
• Dépression
• Accès mélancoliques (rare)
- proche du terme, note confusionnelle
• Décompensation psychotique (rare)
- bouffée délirante aiguë
- aggravation d'un état psychotique antérieur
D°thérapeutiques non médicamenteuses en psychiatrie
Qu'est-ce que c'est ?
Le terme de psychothérapies regroupe l'ensemble des moyens psychologiques qui peuvent être mis en oeuvre dans un but thérapeutique.
Les troubles graves du comportement mettant en danger le sujet et son entourage relèvent de l'hospitalisation ou de l'internement dans un hôpital psychiatrique.
Les états d'arriération et de démence comportent des mesures d'éducation et d'assistance.
Les troubles névrotiques peuvent être traités par :
• Le psychiatre si les symptômes sont sévères ou sont susceptibles d'être soignés par une psychothérapie, analytique ou non ;
• Le médecin généraliste au moyen d'une attitude de soutien et de médicaments : tranquillisants ou anxiolytiques, antidépresseurs, neuroleptiques.
Le terme de psychothérapie a été créé en 1891 par Freud.
La psychanalyse et la psychothérapie classique sont bien connues et stucturées.
D'autres techniques, plus modernes, ont été mises au point : on en compte plus de 200 !
Parmi celles-ci : le psychodrame, la dynamique de groupe, l'analyse existentielle, la non-directivité,l’hypnose, la végétothérapie, l'analyse transactionnelle, la bioénergie, le cri primal, la gesalt-thérapie, la méditation transcendale, les groupes de recontre...
D'une façon générale, ces psychothérapies débordent largement le milieu médical et sont orientées en fait vers le "mieux-être". Elles donnent une place importante à l'approche corporelle, à l'expression émotionnelle, à la communication non verbale, aux actes, au travail en groupe.
Ces nouvelles psychothérapies utilisent beaucoup les apports de la recherche ethnologique. Cliquez sur l'une d'elles pour en connaître le détail :
CAS CLINIQUES
1.
Madame D., âgée de 29 ans, mariée, deux enfants de six et quatre ans, est hospitalisée le 17 février dans un service de psychiatrie à la demande de son mari.
Madame D. est très agitée. Elle se déplace beaucoup, ne tient pas en place, va et vient dans le couloir en permanence. Elle se montre très exubérante et gesticule beaucoup.
Elle a craché à deux reprises dans le couloir. Elle s'exprime avec un débit verbal accéléré. Elle met son mari en cause et le prend à partie : elle dit ne plus le désirer. Elle déclare ne plus avoir besoin ni de boire, ni de manger, ni de dormir. "Je peux tout entreprendre et tout réussir" dit elle.
Madame D. est une femme de petite taille : 1,60m, 56 kg. Ses vêtements sont de couleurs très vives et disparates.
Devant son état d'agitation, l'équipe médicale décide de placer cette patiente en chambre fermée quelques jours, afin de mettre en route le traitement en toute sécurité, tant pour elle que pour le service.
A l'entrée, son pouls est de 98 pulsations/mn et sa TA 150/70mmHg.
HISTOIRE DE LA MALADIE
En interrogeant son mari, on apprend que Madame D est dans cet état depuis quatre jours. Elle ne se rend plus à sont travail (elle occupe un poste de secrétaire de direction depuis cinq ans).
Elle assure à son mari que, grâce à son pouvoir elle peut, sans se déplacer et depuis son domicile, intervenir professionnellement de façon très efficace.
Monsieur D dit redouter pour sa femme un licenciement. Il se montre très affecté par les troubles de sa femme, ce qui a motivé sa demande d'aide. Il signale également qu'elle ne dort pratiquement plus (entre trois et quatre heures de sommeil) alors qu'elle se plaint de fatigue. Il se dit inquiet devant sa conduite alimentaire : il lui arrive de manger fréquemment dans la journée avec voracité.
La veille de son hospitalisation, Madame D. a fait un chèque d'un montant de 40 000 francs pour l'achat d'un bijou. Elle l'a choisi pour sa couleur, dit elle, et songe l'offrir à sa voisine.
Le mari précise qu'il y a quelques années, sa femme a eu une période dépressive après la naissance de leur deuxième fille. Elle avait alors des "idées noires", refusait toute visite et toute sortie, dit son mari. Puis elle a ensuite traversé une période de grande excitation où elle se montrait très active; se réveillant la nuit et se levant pour vaquer à des tâches domestiques.
Elle est donc admise le 17 février.
Un bilan d’entrée est prescrit:
• NFS,VS, ionogramme, sang ,urée créatine,ECG,Test de Grossesse (en vue du traitement)
Un traitement est prescrit en urgence:
• DROLEPTAN (butyrophénone : neuroleptique sédatif à action rapide) : 25 mg en IM ce jour.
• BARNETIL (sultropide - benzamide : neuroleptique sédatif à action rapide, médicament type de l'urgence psychiatrique) : 200 mg en IM matin et soir à J2.
• IMOVANE (zopiclone - hypnotique - benzodiazépine) : un comprimé à 7,5mg le soir à partir de J2.
• TERCIAN (cyamémazine - phénothiazide : neuroleptique): un comprimé à 100 mg x 3 à partir de J4.
Aucune visite n'est permise pendant les premières 48 heures d'hospitalisation.
Le 19 Février, Madame D n'est plus en chambre fermée; elle se montre plus calme qu'à l'arrivée et semble accepter le traitement. Elle a des temps de repos l'après-midi et dort 5 heures par nuit.
Les résultats du bilan d'entrée ne montrent aucune anomalie.
Le diagnostic médical est celui d'un accès maniaque typique, s'inscrivant dans un tableau de psychose maniaco-dépressive, avec alternance d'état maniaque et d'état dépressif.
Au plan thérapeutique, il est rapidement envisagé de prescrire du LITHIUM à la patiente.
QUESTIONS
1° En vous appuyant sur le diagnostic médical, sur les éléments du texte et sur l'ensemble de vos connaissances, dégagez les problèmes réels et potentiels de madame D.
Argumentez en énonçant les causes et les signes.
2° En regard des problèmes de santé identifiés, citez en deux prioritaires (tant au niveau des problèmes réels que potentiels).
Argumentez votre choix et proposez les objectifs de soins ainsi que les actions à mettre en oeuvre et ce, dans le cadre de votre rôle propre.
Essayez de définir les critères d'évaluations possibles.
3° Expliquez l'intérêt de chacune des prescriptions médicamenteuses.
Indiquez les actions essentielles à mettre en oeuvre et citez les éléments de surveillance (vous pouvez présenter votre réponse sous forme de tableau).
4° Madame D est hospitalisée en HDT.
Que savez vous de ce mode d'hospitalisation?
Quelles en sont les modalités?
5° Quelles sont les mesures de protection juridique,
2.
Madame LOPEZ, 37 ans, est hospitalisé dans une unité de psychiatrie pour état dépressif.
Madame LOPEZ est née en Afrique du nord, le milieu est aisé, est la dernière d'une fratrie de quatre enfants.
Elle est accompagnée de son ami.
A l'entretien, elle présente :
• un ralentissement psychomoteur
• des idées de culpabilité évoquées en pleurant
• une négligence de l'hygiène et vestimentaire
L'ami ajoute des éléments biographiques.
Madame LOPEZ est arrivée en France à l'âge de 8ans ; elle a été énurétique durant 2 ans.
A 14 ans, elle fait une tentative de suicide.
Etudes brillantes, passe son bac et fait des études de pharmaceutiques.
A 22 ans, elle est enceinte d'un homme de 35 ans, la famille refuse la grossesse et le mariage, la rejette. Elle pratique une I.V.G et abandonne ses études.
Elle trouve un emploi dans une librairie où elle rencontre son ami actuel. Ils vivent ensemble et effectuent un voyage dans son pays natal. C'est au cours de ce voyage que commence l'état dépressif. Cet état apparaît tous les deux ans à la même époque.
L'ami s'inquiète car depuis plusieurs semaines sa compagne ne veut plus sortir, elle passe la majeure partie de son temps couchée avec les volets fermés. Il trouve qu'elle a maigri considérablement.
Mme LOPEZ est venue, il y a quatre jours aux urgences après avoir fait une chute de sa hauteur dans le jardin. Il a été diagnostiqué une entorse du pied droit. Le traitement a consisté à lui mettre une attelle plâtrée, fraxiparine 0,3 ml/24 eures, appui interdit.
Une consultation est prévu quinze jours plus tard.
Propos recueillis à l'entretien :
• Dieu m'a puni en refusant d'avoir un enfant avec mon ami
• Je n'ai plus envie de rien
• Je pense à la mort, tout le monde aura la paix
Le diagnostic évoque une dépression sévère avec risque suicidaire majeur.
Le médecin a établit une prescription d'ANAFRANIL 75 mg/jour en dérivation dans 150 ml de sérum physiologique en 40 minutes, un garde veine de 500 ml de G5n 24 heures. (raisonnement et calcul doivent apparaître, si erreur – 8 points)
Nous sommes au dizième jour de traitement, l'humeur de Mme LOPEZ est toujours triste, mais elle n'exprime plus d'idées de mort. Ce matin, elle a dit à l'aide-soignante qu'elle voulait rentrer chez elle. L'aide soignante vous rapporte que Mme LOPEZ a été plus participative lors de sa douche et qu'elle a réclamé ses vêtements.
1 – Décrivez vos actions et votre surveillance en fonction de la prescription et du comportement de Mme LOPEZ ( 16 points)
2 – Deux problèmes en rapport avec le rôle propre sont identifiées à l'entrée dans l'unité : perte d'espoir et perturbation de l'estime de soi. Décrivez vos actions IDE
3.
Monsieur x , agé de 19 ans, etudiant en premiere année de medecine, est hospitalisé en service de Psychiatrie, en HDT à la demande de sa mére, trés inquiete.
D'aprés les dires de sa mére, monsieur X a toujours été un enfant sans probléme, trés brillant.
Sa premiere année de Medecine se passait sans difficultés jusqu'a l'echec aux premiers partiels.
Depuis, il s'isole dans sa chambre ou il discute à haute voix sous la couette. Intrigué sa mére ecoutera ce monologue et comprendra que monsieur X...entretient une conversation avec chacun des ses organes (coeur, foie, pourmon)
Lorsqu'elle veut intervenir, Monsieur X....devient agressif et lui répond "je dois obeir, c'est eux qui controlent tout.".
Durant l'entretien d'entrée avec le psychiatre, Monsieur X...expliquera que suite à une radiation d'origine extraterrestre, ces organes se sont personnifiés. Depuis ils lui parlent et revendiquent parfois leur independance. En effet, ils sont souvent dans la discorde : "mon poumon droit et jaloux du gauche et ne veut plus respirer avec lui".
Monsieur X... est trés angoissé, il se demande ce qu'il va devenir si ses organes se dispersent : "dernierement, j'ai surpris mon foie et mon coeur disant qu'ils voulaient partir ensemble".
Ses propros sont flous, sans logique,mais il semble fasciné et persuadé de ce qu'il dit.
Le psychiatre posera comme diagnostic : Bouffée Delirante Aigue et un traitement antipsychotique sera instauré.
Dans le service, Mr X..., refuse de s'alimenter : "mon estomac a peur d'être empoisonné". Il est persuadé de cela.
Son hygiéne est douteuse et son sommeil est perturbé. Il a des conversations animées avec ses organes. Il demande trés frequemment à retourner dans sa chambre, il ne participe pas à la vie de l'unité. Il passe du riri aux larmes.
Il peut rester prostré, abbatu, le regard dans le vague et triste ou au contriare, s'isoler, s'agiter, parler seul et fort; il sera dans ces moments là trés inquiet, posant énormément de questions sur le fonctionnement des organes, ou encore sur la vie extraterrestre.
QUESTION 1 : Donnez la date et l'intitulé exact de la loi qui régit l'HDT
QUESTION 2 : Quels sont les documents nécessaires à l'admission de Monsieur X en HDT ? De qui emanent -ils ?
Question 3 : Quels documents et procédures seront nécessaires au suivi de l"HDT pendant l'hospitaliation ?
QUESTION 4 : Donnez la definition de la BDA et ses évolutions possibles.
QUESTION 5 : Relevez, classez et nommez les signe cliniques présentés pa Monsieur X
QUESTION 6 : Donnez les actions de la prise en charge infirmiére de Monsieur X à cout terme dans l'unité
4.
Vous travaillez dans un service de psychiatrie.
Vous avez en charge Mme H. admise il y a 44 jours dans votre service en hospitalisation libre. Mme H. est dépressive chronique, elle est veuve, mère de 5 enfants.
Histoire de la maladie
Son fils ainé l'accompagne et vous apprend que les troubles sont apparus peu après le décès du père, qui s'est suicidé par pendaison il y a 20 ans. Mme H. est décrite comme une femme craintive très influençable, peu sure d'elle, qui a toujours vécu sous la domination de son mari. L'état dépressif s'aggrave lorsque Mme H. subit 2 déclassements professionels à quelques années d'intervalle pour aboutir à une mise à la retraite anticipée. A l'origine, elle assurait un emploi de secrétaire comptable dans une entreprise.
On note à ce moment, un désordre alimentaire avec prise de poids importante, un isolement affectif, une incurie.
Depuis 3 semaines son état évolue : elle reste alitée, incapable d'assurer les gestes de la vie quotidienne, son fils signale qu'elle ne prend plus de psychotrope depuis 3 mois car elle pense qu'elle deviendra dépendante et elle n'ose pas en parler au psychiatre car elle dit avoir une certaine méfiance envers cette catégorie professionelle.
Il vous informe également que Mme H. ne paie plus son loyer depuis 2 mois. Cette situation s'aggravant, les enfants de Mme H. se sentent démunis.
L'appartement est sale, elle reste au lit toute la journée et puis nous aussi nous avons une famille à nourrir, alors les dettes à éponger...
A son arrivé dans le service, Mme H. est une femme obèse, 100kg pour 1m60, son visage est triste et figé, elle est inhibée. Les entretiens s'avèrent difficile. Vous notez une pauvreté du discours, elle répond aux questions par monosyllabes, les mêmes phrases reviennent sans cesse "tout est trop difficile, trop compliqué...je ne peux plus faire mon ménage". Elle se déplace avec difficulté, invoquant une douleur aux genoux.
A ce jour
Mme H. va mieux, la sortie est envisagée pour jeudi prochain. Son traitement est le suivant :
DEROXAT (antidépresseur sérotinergique) comprimé (2 0 0)
LEXOMIL (benzodiazépine anxiolytique) comprimé (1/4 1/4 1/4 1/4)
Entretien thérapeutique : 1 fois par semaine et consultation diététique tous les 15 jours.
QUESTION 1: Relevez les éléments en faveur de la dépression chronique présents chez Mme H. Un classement pertinent des éléments est attendu.
QUESTION 2 : En équipe vous envisager d'éduquer Mme H. par rapport à l'observance du traitement antépresseur en vue de la sortie de la patiente. Expliquer votre démarche auprès de Mme H.
4
Développement de la personnalité
Question 1 1,5 point
Amélie, 5 ans, s’accroche à son papa en lui entourant le cou « amoureusement » et repousse
sa maman.
1.1 D’après vous, à quel stade de développement de la personnalité selon la théorie de
S.Freud se trouve Amélie ? Vous argumenterez votre réponse. 0,50 point
Arthur, 8 mois, tête en permanence son jouet en caoutchouc et tout ce qu’il peut attraper.
1.2 D’après vous, à quel stade de développement de la personnalité selon la théorie de
S.Freud se trouve Arthur ?
1.3 Expliquer son comportement en vous appuyant sur la théorie du développement de la personnalité selon S. Freud.
Question 2 1,25 point
2.1. Définir la névrose. 0,50 point
2.2. Quels sont les deux éléments de sémiologie significatifs qui permettent
de différencier un comportement de type névrotique et un comportement
de type psychotique ? 0,50 point
2.3 Définir la « structure de personnalité
Les mécanismes de défense
Question 3 2 points
3.1 Expliquer ce qu’est un mécanisme de défense. Quelle en est sa fonction ? 0,50 point
3.2 Pour chaque situation exposée, vous donnerez le mécanisme de défense correspondant,
selon la théorie psychanalytique. 1,50 point
(Associer le numéro de la question à la réponse et reporter le tout sur votre copie)
__3.2.1 Une personne à qui on vient d’annoncer qu’elle a fait un infarctus et qui se
comporte comme si rien ne s’était passé, qui affiche une attitude faussement
détachée.
__3.2.2 L’infirmière qui ne peut avoir d’enfant et qui insiste pour travailler dans un
service de pédiatrie, ou, l’infirmier(ère) qui n’a pas connu ses grands parents et qui
insiste pour travailler dans une unité de gériatrie.
__3.2.3 L’étudiant qui triche à un examen en disant qu’au fond, il n’est pas pire que les
autres qui le font.
__3.2.4 Une personne reconnue très indépendante au travail et qui, depuis sa maladie et
son arrivée à l’hôpital, demande en permanence à l’infirmier(ère) son autorisation
pour effectuer chaque acte de la vie quotidienne.
__3.2.5 Le patient qui raconte l’accident d’automobile au cours duquel il a été
grièvement blessé sans manifester de sentiments.
__3.2.6 L’adolescent qui choisit le même type de vêtements que son chanteur favori et qui utilise les mêmes expressions verbales ou non verbales.
5.
Vous êtes Etudiant(e) en Soins Infirmiers aux Urgences vous travaillez de 21 h à 6 h 30. Il est 22 h, Monsieur S. arrive aux Urgences de l’hôpital accompagné de sa femme. Pour elle, il a besoin des soins d’un psychiatre, ce soir elle a réussi à le convaincre. Depuis plusieurs mois, il souffre d’insomnies peuplées de cauchemars, d’irritabilité et d’une anxiété grandissante qui rend le quotidien difficile.
Après consultation, il est dirigé à l’UMP.
6.
Monsieur S., 29 ans, père de deux enfants de 3 et 9 ans, est gérant d’une entreprise de vente de matériel agricole. Il est en arrêt de travail depuis un an, suite à un braquage par deux hommes armés et masqués qui l’ont menacé et frappé au visage avec leur revolver. Il leur a alors remis la caisse. Il évoque cet événement d’une voix à peine audible semblant revivre cette situation. Depuis, il est toujours sur le « qui-vive », ne sort plus de chez lui, n’a plus
d’activités.
Il se désintéresse de ses enfants et ne peut plus leur montrer d’affection, il n’a plus de relations sexuelles avec sa femme depuis dix mois.
Vous assistez à l’entretien avec le médecin. Il évoque le diagnostic de névrose posttraumatique.
4.1 Dans le texte, relever les éléments de sémiologie qui confirme le diagnostic de névrose
post-traumatique. 1,50 point
4.2 Sur le plan théorique, quels sont les éléments spécifiques de sémiologie qui confirme un
diagnostic de névrose post-traumatique ? 1,75 point
4.3 Lors d’un psycho-traumatisme 2,25 points
__ Comment se nomme la prise en charge immédiate qui permet de prévenir la
névrose post-traumatique ? 0,25 point
__ Quelle est la finalité de cette prise en charge ? 0,50 point
__ Quels en sont les grands principes de mise en oeuvre ? 1,25 point
(5 éléments de réponses sont attendus)
__ Comment se nomme la prise en charge se déroulant dans 2 à 7 jours suivant le
psycho-traumatisme ? 0,25 point
4.4 Quelles sont les missions de l’UMP ? 0,75 point
Question 5 1 point
5.1 Dans le cadre du projet thérapeutique, expliquer l’intérêt d’un dispositif sectoriel
La femme de Monsieur S. a entendu parler « d’hospitalisation à la demande d’un tiers ; d’hospitalisation libre ». Elle est inquiète et vous demande à vous, étudiant infirmier en première année, des explications.
Question 1 0,25 point
__ Pouvez-vous, sur le plan législatif, lui transmettre ces informations ?
__ Argumenter votre réponse.
Question 2 0,5 point
__ Expliquer à Madame S. ces différentes mesures :
- l’hospitalisation à la demande d’un tiers
- l’hospitalisation libre
Question 3 0,25 point
Dans le décret 2004-802 du 29/07/04, le livre I concerne la profession d’infirmier ou
d’infirmier. Ce livre est divisé en deux chapitres.
__ Quels sont ces deux chapitres ?
Question 4 0,5 point
__ En faisant référence au décret 2004-802 du 29/07/04, citer trois exemples de soin relevant du rôle propre infirmier et trois autres exemples relevant du rôle sur
prescription de l’infirmier.
Question 5 0,50 point
__ Répondre par oui ou par non aux situations suivantes :
5-1 La chambre du patient est un espace privé.
5-2 Vous pouvez donner les résultats d’un examen réalisé le matin à l’épouse d’un patient par téléphone.
7
Module 3 Soins infirmiers /2 points
__ Face à l’inquiétude exprimée par Madame S. concernant le devenir de son mari, quelle
sera votre attitude et quels éléments de réponse lui apporterez-vous ?
Argumenter votre réponse.
1 point
__ Citer deux des cinq axiomes de la communication selon P. Watslawick.
(Ecole de Palo Alto). Vous donnerez un exemple pour chaque exemple. 1 point
Module Pharmacologie /2 points
__ Le démarrage d’un traitement antidépresseur expose à un risque majeur.
Nommer et argumenter ce risque. 1 point
__ Quelles sont les modalités de délivrance et de prescription des médicaments ? 1 point
7.
Développement de la personnalité
Question 1 1,50 point
Amélie, 5 ans, s’accroche à son papa en lui entourant le cou « amoureusement » et repousse
sa maman.
D’après vous, à quel stade de développement de la personnalité selon la théorie de
S.Freud se trouve Amélie ? Vous argumenterez votre réponse. 0,50 point
Complexe d’oedipe. (0,25) L’enfant est attiré par le parent du sexe opposé. Le parent du même sexe que l’enfant devient alors rival. (0.25)
Arthur, 8 mois, tête en permanence son jouet en caoutchouc et tout ce qu’il peut attraper.
D’après vous, à quel stade de développement de la personnalité selon la théorie de S. FREUD se trouve Arthur ?44
Expliquer son comportement en vous appuyant sur la théorie du développement de la personnalité selon S. Freud. 1 point
Le stade oral (de la naissance à 12-18 mois) (0,25) Au cours des premiers mois, la bouche est le lieu essentiel des sensations de plaisir de l'enfant. Le bébé éprouve le plaisir de téter le sein ou le biberon. Puis, il commence à sucer son pouce. En fait, la zone érogène est constituée du carrefour aéro-digestif et par extension, des organes sensoriels de la peau. L'objet original du
désir est le sein maternel qui provoque "la satisfaction libidinale étayée sur le besoin physiologique d'être nourri".
Vers 8-10 mois, l'activité orale devient plus vigoureuse et plus agressive. En effet, à cette époque, peut se manifester chez l'enfant une certaine agressivité (refus de la nourriture) qui peut être aggravée par celle de la mère (gavage intensif).
C’est l’âge aussi où l'enfant mord ses parents ou d'autres enfants. C'est par la bouche que l'enfant entre en contact avec le monde extérieur. (0.75)
Question 2 1,25 point
Définir la névrose 0,50 point
« Maladie qui regroupe un ensemble de symptômes et de troubles du comportement qui vont avoir des répercussions sur l’équilibre du patient, son comportement social et parfois l’équilibre somatique. Le patient névrosé garde le contact avec la réalité et a par conséquence conscience du caractère pathologique de ses troubles. L’équilibre psychique agressé, lors
d’une névrose, vit de grandes tensions internes. »
ou Affection psychogène ou les symptômes sont l’expression symbolique d’un conflit psychique trouvant ses racines dans l’histoire infantile du sujet et constituant des compromis entre le désir et la défense.
Quels sont les deux éléments de sémiologie significatifs qui permettent de différencier un comportement de type névrotique et un comportement de type psychotique ?
0,50 point (0,25 x 2)
Névrose :
Conscience des troubles (0.25)
Etre dans le réel (0.25)
Définir la « structure de personnalité » 0,25 point
C’est l’organisation, le fonctionnement de l‘appareil psychique
Les mécanismes de défense
Question 3 2 points
Expliquer ce qu’est un mécanisme de défense. Quelle en est sa fonction ? 0,50 point
Lorsque qu’une personne vit de grandes tensions internes cela génère des angoisses.
L’individu va alors mettre en place des « stratégies » d’adaptation afin de diminuer cette . C’est ce que l’on nomme mécanisme de défense ou mécanismes de protection de soi.
Pour chaque situation exposée, vous donnerez le mécanisme de défense correspondant, selon la théorie psychanalytique. 1.5 point (0.25 x 6)
(Sur votre copie, associez le numéro de la question à la réponse)
__3.2.1 Une personne à qui on vient d’annoncer qu’elle a fait un infarctus et qui se
comporte comme si rien ne s’était passé ,qui affiche une attitude faussement détachée
__Déni
__3.2.2 L’infirmière qui ne peut avoir d’enfant et qui insiste pour travailler dans un service de pédiatrie ou, l’infirmier(ère) qui n’a pas connu ses grands parents et qui insiste pour travailler dans une unité de gériatrie
__Compensation
__3.2.3 L’étudiant qui triche à un examen en disant qu’au fond, il n’est pas pire que les autres qui le font.
__Rationalisation
__3.2.4 Une personne reconnue très indépendante au travail et qui, depuis sa maladie et son arrivée à l’hôpital, demande en permanence à l’infirmier(ère) son autorisation pour effectuer chaque acte de la vie quotidienne.
__Régression
__3.2.5 Le patient qui raconte l’accident d’automobile au cours duquel il a été
grièvement blessé sans manifester de sentiments.
__Refoulement
__3.2.6 L’adolescent qui choisit le même type de vêtements que son chanteur favori et qui utilise les mêmes expressions verbales ou non verbales.
__Identification
Question 4 7,25 points
Vous êtes Etudiant(e) en Soins Infirmiers aux Urgences vous travaillez de 21 h à 6 h 30. Il est 22 h,
Monsieur S. arrive aux Urgences de l’hôpital accompagné de sa femme. Pour elle, il a besoin des soins d’un psychiatre, ce soir elle a réussi à le convaincre. Depuis plusieurs mois, il souffre d’insomnies peuplées de cauchemars, d’irritabilité et d’une anxiété grandissante qui rend le quotidien difficile.
Après consultation, il est dirigé à l’UMP.
Monsieur S., 29 ans, père de deux enfants de 3 et 9 ans, est gérant d’une entreprise de vente de matériel agricole. Il est en arrêt de travail depuis un an, suite à un braquage par deux hommes armés et masqués qui l’ont menacé et frappé au visage avec leur revolver. Il leur a alors remis la caisse. Il
évoque cet événement d’une voix à peine audible semblant revivre cette situation. Depuis, il est toujours sur le « qui-vive », ne sort plus de chez lui, n’a plus d’activités.
Il se désintéresse de ses enfants et ne peut plus leur montrer d’affection, il n’a plus de relations sexuelles avec sa femme depuis dix mois.
Vous assistez à l’entretien avec le médecin. Il évoque le diagnostic de névrose post- traumatique.
Dans le texte, relever les éléments de sémiologie qui confirme le diagnostic de névrose post-traumatique. 1,50 point
6 éléments de réponses sont attendus :0.25 point par éléments manquants
1- En arrêt depuis 1 an
2- suite à un braquage par deux hommes armés qui l’ont menacé en le frappant au visage avec
leur revolver.
3- Depuis plusieurs mois, des insomnies peuplées de cauchemars,
4- une irritabilité et une anxiété grandissante
5- Depuis il est toujours sur le « qui-vive », ne sort plus de chez lui, n’a plus d’activité.
6- Il se désintéresse de ses enfants et ne peut plus leurs montrer d’affection,
7- il n’a plus de relations sexuelles avec sa femme depuis 10 mois.
Sur le plan théorique, quels sont les éléments spécifiques de sémiologie qui confirme un diagnostic de névrose post-traumatique ? 1,75 point
7 éléments de réponses sont attendus (0.25 x 7)
Délai entre le traumatisme et ses manifestation : temps « d’incubation » variable selon les individus (de 6 mois à plusieurs années)
Traumatisme : idée d’effraction avec risque de mort imminente.
Passage à l’acte
Dépression :idées suicidaires, perte de l’élan vital, insomnie, repli sur soi, tristesse, conduites additives, retrait social, détachement
Phobie
Réminiscences
Cauchemars
Flash back
Emoussement émotionnel
Etat d’éveil permanent
Lors d’un psycho-traumatisme 2,25 points
Comment se nomme la prise en charge immédiate qui permet de prévenir la névrose post-traumatique ? 0,25 point
Le Diffusing
Quelle est la finalité de cette prise en charge ? 0,50 point
La prise en charge psychologique Ou soins immédiats sur le terrain avec pour but d’éviter la fermeture psychique après l’effraction.
Quels en sont les grands principes de mise en oeuvre ? 1,25 point
(5 éléments de réponses sont attendus (0,25 x 6)
__Elle se déroule 2 ou 3 heures d’après les principes d’accueil immédiat :
__favoriser les émotions , mettre des mots : Attitude empathique
__contenir la personne
__évoquer le contexte de vie habituelle
__évoquer l’histoire et les antécédents (personnalité névrotique ou psychotique)
__dédramatisation
__Aide à la recherche de personnes proches aptes à sécuriser
__Il faut accepter et respecter certains symptômes
Comment se nomme la prise en charge se déroulant dans 2 à 7 jours suivant le psychotraumatisme
? 0,25 point
Le débriefing
Quelles sont les missions de l’UMP ? 0,75 point
Prise en charge dans l’urgence de tous les problèmes psychologiques et psychiatriques
Evaluation des situations
Orientation des patients
Question 5 1 point
Dans le cadre du projet thérapeutique, expliquer l’intérêt d’un dispositif sectoriel.
Soin de proximité, capacité à accueillir continuité de soin cohérence
investissements multiples et différenciés de la possibilité du patient à prendre sa place dans le projet
7
Module 2 Soins infirmiers /2 points
L’infirmière évoque pour Monsieur S. «le problème de dépression».
Argumenter ce problème.
Le problème de dépression en lien avec le traumatisme et le délai significatif entre l’effraction et l’apparition des signes : insomnies peuplées de cauchemars.
De reviviscences : est sur le « qui-vive ».
Une baisse de la libido : il n’a plus de relations sexuelles avec sa femme depuis 10 mois
Par une désocialisation : ne sort plus de chez lui, n’a plus d’activité.
Par une dé-affectivité : il se désintéresse de ses enfants et ne peut p
Connaissances/ Compréhension
La femme de Monsieur S. a entendu parler « d’hospitalisation à la demande d’un tiers ; d’hospitalisation libre ». Elle est inquiète et vous demande à vous, étudiant infirmier en première année, des explications.
Question 1 0,25 point
Pouvez-vous, sur le plan législatif, lui transmettre ces informations ?
Argumenter votre réponse.
Oui, il s’agit d’informations administratives non confidentielles
bjr tout le monde ; voici quelques questions très intéressantes concernant la psychiatrie pour ceux qui préparent le test et même les externes
ITM LE BIEN-ETRE programme des cours de la section bucco dentaire bon courage:shifty:
Question n° 1 :
Parmi les propositions suivantes, laquelle (lesquelles) caractérise(nt) un syndrome maniaque ?
1. Fuite des pensées
2. Thèmes délirants de type mégalomaniaque
3. Achats inconsidérés
4. Hyperactivité motrice désordonnée
5. Humeur douloureuse
Corrigé : A B C D Commentaires : E - Dépression.
Question n° 2 :
La peur de commettre des actes sacrilèges au cours d'un office religieux est caractéristique de :
1. Une agoraphobie
2. Une phobie sociale
3. Un signe de discordance
4. Une impulsion pathologique
5. Une phobie d'impulsion
Corrigé : E
Question n° 3 :
La psychose maniaco-dépressive de forme bipolaire :
1. Comporte des accès maniaques et dépressifs
2. A souvent un caractère familial
3. Est sensible à l'action prophylactique des sels de lithium
4. Débute le plus souvent après 50 ans
5. Est plus fréquente chez les femmes
Corrigé : A B C
Question n° 4 :
Un arrêt brusque dans le déroulement et l'énonciation de la pensée s'appelle :
1. Une phobie
2. Une amnésie sélective
3. Un coq à l'âne
4. Un barrage
5. Une obsession
Corrigé : D
Question n° 5 :
Parmi les thèmes délirants suivants, quels sont ceux qui évoquent un accès mélancolique?
1. Incurabilité
2. Mégalomanie
3. Négation d'organe
4. Influence
5. Indignité
Corrigé : A C E Commentaires : B - Accès maniaque. D - Psychose hallucinatoire.
Question n° 6 :
Quels symptômes appartiennent au registre des manifestations cliniques déficitaires de la schizophrénie ?
1. Affects émoussés
2. Hallucinations auditives
3. Délire mystique
4. Apragmatisme
5. Baisse du rendement scolaire
Corrigé : A D E
Question n° 7 :
Le rationalisme morbide évoque une affection mentale. Laquelle ?
1. Névrose obsessionnelle
2. Crise d'originalité de l'adolescence
3. Délire paranoïaque
4. Paraphrénie
5. Schizophrénie
Corrigé : E
Question n° 8 :
Le délire d'influence à base d'automatisme mental et d'hallucinations auditivo-verbales est évocateur d'une ou des affections suivantes :
1. Délire chronique interprétative
2. Délire mélancolique
3. Délire schizophrénique
4. Délire systématisé paranoïaque
5. Psychose hallucinatoire chronique
Corrigé : C E
Question n° 9 :
Quelle est l'affection qui comporte le plus de risques suicidaires ?
1. Schizophrénie de type hébéphrénique
2. Obssessions névrotiques
3. Accès mélancolique
4. Attaque de panique anxieuse
5. Psychose hallucinatoire chronique
Question n°10
Interne de garde, vous êtes appelé(e) en urgence dans le service d'obstétrique pour un état d'agitation aiguë chez une jeune parturiente au dixième jour. A votre arrivée, la patiente est en train de hurler, les bras couverts de scarifications sanglantes, menaçant les infirmières d'un couteau. Elle présente des troubles de la vigilance à type d'obnubilation, et alterne crises de larmes et épisodes euphoriques tout en proférant des propos délirants : " On a volé mon véritable enfant, celui-ci est un mort-vivant, regardez, il vole au-dessus de son berceau. Rendez-moi mon enfant… ".
Question n° 1
Devant un tel tableau, quels diagnostics devez-vous envisager ?
A - Thrombophlébite cérébrale.
B - Rétention placentaire.
C - Post-partum Blues.
D - Mélancolie du post-partum.
E - Psychose puerpérale.
ABC
Question n° 2
Parmi les propositions suivantes, identifiez les facteurs de risque de la psychose du post-partum :
A - Age supérieur à 30 ans.
B - Antécédents personnels de psychose maniaco-dépressive.
C - Primiparité.
D - Premiers rapports sexuels précoces.
E - Situation économique précaire.
Question n° 3
Quelle(s) thérapeutique(s) devez-vous mettre en œuvre en urgence devant un tel tableau ?
A - Antidépresseurs.
B - Neuroleptiques.
C - Sismothérapie.
D - Lithium.
E - Psychothérapie.
Question n° 4
Parmi les propositions suivantes relevez celles qui constituent des contre-indications absolues à la sismothérapie :
A - Anévrisme aortique.
B - Décollement de rétine.
C - Obstacle prostatique.
D - b-bloquants.
E - Hypertension intracrânienne.
Question n° 5
Concernant les psychoses du post-partum, certaines affirmations sont fausses, lesquelles ?
A - La fréquence de survenue est de 1 à 2 pour mille accouchements.
B - L'évolution est favorable dans 80 % des cas.
C - Dans 50 % des cas, elles constituent un tableau inaugural de pathologie thymique ou psychotique.
D - On observe une récidive dans 20 % des cas à la prochaine grossesse.
E - Elles sont d'autant plus graves que la mère est jeune.
Corrigé : C
Question n° 10 :
Quelle affirmation concernant l'érotomanie est fausse ?
1. C'est un délire en réseau
2. Elle se développe en trois stades : espoir, dépit, puis rancune
3. C'est un délire passionnel
4. Elle comporte des interprétations délirantes
5. Elle est plus fréquente chez les femmes
Corrigé : A
Question n° 11 :
Les formes graves et les formes psychotiques de dépression sont très améliorées par :
1. Les fortes doses d'antidépresseurs tricycliques
2. Les thérapies de déconditionnement (thérapie cognitive)
3. Les anxiolytiques type benzodiazépine
4. Les sismothérapies
5. La relaxation
Corrigé : A D
Question n° 12 :
Parmi les éléments suivants, indiquez celui ou ceux qui sont incompatibles avec le diagnostic d'insuffisance mentale légère chez un adolescent de 18 ans :
1. Insertion professionnelle correcte
2. Absence de facteurs organiques
3. Absence de troubles affectifs
4. QI = 95
5. Niveau socio-culturel familial élevé
Corrigé : D Commentaires : Les autres sont compatibles. Attention aux doubles négations.
Question n° 13 :
L'état maniaque dans sa forme typique comprend :
1. Fuite des idées
2. Tasikinésie
3. Logorrhée excessive
4. Anxiété permanente
5. Automatisme mental
Corrigé : A C
Question n° 14 :
L'agoraphobie est caractérisée par :
1. La peur d'être surveillé
2. La peur de parler en public
3. La peur de se retrouver seul dans la foule
4. La peur d'effectuer des actes sacrilèges
5. L'évitement de certains lieux publics
Corrigé : C E Commentaires : B : phobie sociale Agoraphobie : peur des grands espaces vides ou remplis par la foule
Question n° 15 :
Parmi les propositions suivantes, quels sont les éléments nécessaires pour réaliser une hospitalisation sur demande d'un tiers chez un sujet maniaque ?
1. Une demande rédigée par la famille
2. Un certificat rédigé par un médecin obligatoirement qualifié en psychiatrie
3. Deux certificats médicaux dont un rédigé par un médecin étranger à l'établissement
4. Une mesure de sauvegarde de justice demandée en urgence
5. La demande du tiers et deux certificats médicaux rédigés par les médecins de l'établissement
Corrigé : C Commentaires : A : Pas obligatoirement par la famille
Question n° 16 :
Le délire paranoïaque passionnel de jalousie se caractérise par :
1. Sa construction illogique
2. Sa construction à base d'interprétations pathologiques
3. Un vécu d'exaltation affective
4. Son évolution chronique
5. L'absence de dangerosité
Corrigé : B C D
Question n° 17 :
Parmi les propositions suivantes, quels sont les éléments évocateurs d'un risque de passage à l'acte suicidaire devant un patient présentant des idées suicidaires ?
1. Projet explicité à l'entretien
2. La présence d'antécédents familiaux de tentatives de suicide ou de suicide
3. La présence d'antécédents personnels de tentatives de suicides
4. Isolement social et affectif
5. Hallucinations impératives
Corrigé : A B C D E
Question n° 18 :
Au cours d'une dépression non compliquée survenant dans le post-partum, quel est le symptôme évocateur?
1. Dénégation de la naissance
2. Humeur triste
3. Phobie d'impulsion de blesser l'enfant
4. Dénégation de l'accouchement
5. Troubles du sommeil
Corrigé : B
Question n° 19 :
La phobie scolaire est :
1. " l'école buissonnière "
2. La crainte de ne pas réussir le travail scolaire
3. Une inhibition empêchant les acquisitions scolaires
4. Une angoisse d'entrer dans l'école ou dans la salle de classe
5. Liée à une insuffisance mentale légère
Corrigé : D
Question n° 20 :
L'anorexie mentale de la jeune fille est caractérisée, à la période d'état, par une triade symptomatique qui comporte outre l'anorexie et l'amaigrissement :
1. Une hypersomnie
2. Une grande fatigabilité
3. Un fléchissement intellectuel
4. Une aménorrhée
5. Une polydipsie
Corrigé : D Commentaires : Contemporaine de l'amaigrissement, peut parfois le précéder.
Question n° 21 :
Parmi les symptômes suivants, quel est celui ou quels sont ceux qui sont habituels lors des accès maniaques ?
1. Discordance
2. Logorrhée
3. Anxiété
4. Insomnie
5. Tremblements
Corrigé : B D E
Question n° 22 :
Parmi les symptômes suivants, on ne rencontre habituellement pas dans une crise maniaque :
1. Logorrhée
2. Conduites agressives
3. Barrages
4. Fugue
5. Dissociation mentale
Corrigé : C E Commentaires : C, E - Caractéristiques de schizophrénie. D - Agitation physique mais pas de comportement fugueur.
Question n° 23 :
Quel est ou quels sont les mécanismes de défense du Moi mis en jeu dans l'hystérie ?
1. Le déni
2. La projection
3. La conversion somatique
4. Le mécanisme psychosomatique
5. Le refoulement
Corrigé : C E
Question n° 24 :
Quels sont les symptômes couramment observés au cours d'une crise d'angoisse névrotique aiguë typique ?
1. Onirisme visuel
2. Nosophobie aiguë
3. Tachycardie
4. Sueurs
5. Précordialgies
Corrigé : B C D E Commentaires : La crise d'angoisse aiguë (ou attaque de panique) est souvent associée à un riche cortège de signes fonctionnels (sueurs, palpitations, tachycardie, précordialgie, troubles digestifs...).
Question n° 25 :
Chez une jeune fille de 20 ans ayant commis un geste suicidaire dans les 24 heures, certains items parmi les suivants ont une valeur pronostique péjorative :
1. Pathologie schizophrénique
2. Antécédents personnels de phobie
3. Préparation minutieuse du projet suicidaire
4. Antécédents familiaux de suicide
5. Antécédents personnels de toxicomanie
Corrigé : A C D E
Question n° 26 :
Quels sont les symptômes évocateurs de la psychose hallucinatoire chronique ?
1. Hallucinations olfactives
2. Commentaire des actes
3. Délire systématisé passionnel
4. Hallucinations acoustico-verbales
5. Echo de la pensée
Corrigé : A B D E Commentaires : B et E sont évocateurs d'automatisme mental.
Question n° 27 :
La nature endogène d'une dépression récidivante est évoquée devant :
1. L'insomnie avec réveil précoce à heure fixe
2. La tentative récente de suicide
3. L'alcoolisme de la mère
4. Le caractère saisonnier
5. L'alternance de dépression et de manie dans la fratrie
Corrigé : A D E
Question n° 28 :
Parmi les propositions suivantes quelles sont les chimiothérapies pouvant être utilisées comme traitement symptomatique d'une crise d'angoisse aiguë sans agitation chez un sujet d'âge moyen, présentant un trouble panique connu ?
1. Lorazépam (Témesta(r)) 2,5 mg en voie sublinguale ou per os
2. Lorazépam (Témesta(r)) 10 mg en voie sublinguale ou per os
3. Dropéridol (Droleptan(r)) 1 ampoule en intramusculaire
4. Clorazépate dipotassique (Tranxène(r)) 20 mg : 1 ampoule intramusculaire
5. Imipramine (Tofranil(r)) 25 mg per os
Corrigé : A D Commentaires : C : si agitation majeure
Question n° 29 :
Les bouffées délirantes présentent comme caractéristique(s) :
1. De revêtir une évolution chronique
2. D'être systématisées
3. L'absence de troubles thymiques
4. De survenir surtout au cours des démences séniles
5. D'être exposées aux récidives
Corrigé : E Commentaires : Accès aigus, évoluant vers la guérison avec possibles récidives. Les délires sont polymorphes, non systématisés et s'accompagnent de troubles de l'humeur.
Question n° 30 :
Au sujet de la mesure de sauvegarde de justice, quelles sont les propositions exactes ?
1. Elle ne décharge pas le sujet de sa capacité juridique
2. Elle peut permettre la rescision d'actes préjudiciables au patient
3. Elle impose que le sujet soit représenté d'une manière permanente dans les divers actes de sa vie civile
4. Elle implique l'intervention du juge des tutelles
5. Elle ne peut pas être renouvelée pour plus de 2 mois
Corrigé : A B Commentaires : 2 mois, renouvelable 3 fois Le sujet conserve la capacité civile et civique Se fait par déclaration du médecin au procureur de la République
Question n° 31 :
Patiente souffrant d'une exacerbation de sa psychose hallucinatoire chronique avec des réactions scandaleuses dans le quartier. Elle vit seule. Quelle est ou quelles sont les mesures médico-administratives à prendre ?
1. Demande de tutelle en urgence
2. Tutelle aux prestations
3. Hospitalisation d'office
4. Hospitalisation à la demande d'un tiers
5. Signalement au procureur
Corrigé : C
Question n° 32 :
Parmi les symptômes suivants, le(s)quel(s) peu(ven)t être l'expression d'une conversion hystérique ?
1. Astasie
2. Aphasie
3. Cécité
4. Dysphonie
5. Spasmes
Corrigé : A C D E Commentaires : B - Non, mais possible dysphonie ou aphonie.
Question n° 33 :
Quels sont les symptômes évocateurs d'une bouffée délirante aiguë ?
1. Thèmes délirants polymorphes
2. Accès de dépersonnalisation
3. Fixité de l'humeur mélancolique
4. Hallucinations auditivo-verbales
5. Absence de confusion mentale
Corrigé : A B D E Commentaires : C- Faux, troubles de l'humeur fréquents et labiles.
Question n° 34 :
Dans le cadre d'une inhibition psychomotrice profonde, quel est ou quels sont les symptômes évocateurs d'une dépression mélancolique ?
1. Hallucinations visuelles
2. Syndrome catatonique
3. Sentiments d'incurabilité
4. Insomnie avec éveil précoce à heure fixe
5. Pessimisme permanent
Corrigé : C D E
Question n° 35 :
Quand, dans les suites de couches, la patiente est convaincue de ne pas avoir accouché ou d'avoir accouché d'un enfant mort, alors que l'enfant est normal, vous évoquez le ou les diagnostics suivants ?
1. Post-partum " blues "
2. Dépression névrotique
3. Névrose obsessionnelle
4. Psychose du post-partum
5. Accès évolutif de schizophrénie
Corrigé : D E
_________________
A quoi bon soulever des montagnes quand il est si simple de passer par-dessus ?
MINISTERE DE LA SANTE
Institut Technique Médical le Bien-Être
Ecole des techniciens en soins bucco-dentaires
Kinshasa/Ngaliema
COURS
D’introduction
A LA SANTE BUCCO-DENTAIRE
A l’intention des élèves techniciens en soins bucco-dentaires de niveau secondaire
Par l’équipe pédagogique :
Dr BEKOMA YAMABESP médecin formateur
Dr BANINGOLA chirurgien-dentiste
LONGE KOLI formateur en soins
AVRIL 2009
COURS
D’introduction
A LA SANTE BUCCO-DENTAIRE
A l’intention des élèves techniciens en soins bucco-dentaires de niveau secondaire
La santé passe par la bouche
La bouche est en relation avec tout le corps et notre état général y est totalement associé. Fonctions vitales, fonctions affectives, fonctions de communication, elle est le carrefour des échanges fondamentaux du corps humain.
Conserver une bouche en pleine santé, c’est aussi l’une des cartes à jouer pour s’assurer de vivre mieux et longtemps.
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION
Liste des sigles et abréviations
I.GENERALITES
1. Objectifs du cours
2. Définitions
3. importance
II.PRINCIPES DE BASE DE LA SANTÉ BUCCO-DENTAIRE
2.1 Une composante essentielle et à part entière de la santé
2.2 Un facteur déterminant de qualité de vie
2.3 Relation avec la santé générale
2.4 Dépistage précoce des maladies bucco-dentaires
2.5 Connaissance des grands problèmes de la santé bucco-dentaire
2.6 Surveillance de la santé bucco-dentaire
III.HYGIENE BUCCO-DENTAIRE
3.1 Brossage
3.2 Hygiène alimentaire
3.3 Dépistage précoce
3.4 Apport suffisant en fluor
IV. CADRE POLITIQUE DE SANTÉ BUCCO-DENTAIRE EN R.D.C
4.1 Evolution de la politique de la santé bucco-dentaire en RDC
4.2 Politique à l’échelon mondial
V. PRÉVENTION DES MALADIES BUCCO-DENTAIRES ET PROMOTION DE LA SANTÉ
5.1 Promotion de la santé et santé bucco-dentaire
5.2 Prévention des maladies bucco-dentaires
VI. DOMAINES D’ACTIONS PRIORITAIRES POUR LA SANTÉ BUCCO-DENTAIRE
6.1 Fluorures
6.2 Alimentation et nutrition
6.3 Tabac
6.4 Promotion de la santé à l'école
6.5 Les jeunes
6.6 Les personnes âgées
6.7 Qualité de vie
6.8 Systèmes de santé bucco-dentaire
6.9 VIH/SIDA et santé bucco-dentaire
6.10 Systèmes d’information sur la santé bucco-dentaire
6.11 Recherche en santé bucco-dentaire
VII EDUCATION POUR LA SANTE BUCCO-DENTAIRE
BANGUE DES QUESTIONS
BIBLIOGRAPHIIE
I. INTRODUCTION
La santé bucco-dentaire est une composante essentielle et à part entière de la santé, être en bonne santé bucco-dentaire signifie avoir des dents saines et ne pas souffrir d’aucune maladie ou trouble affectant les tissus bucco-dentaires et maxillo-faciaux.
Les maladies bucco-dentaires constituent pour les pays en voie de développement de lourds fardeaux qui pèsent considérablement sur leur développement socio-économique, un réel problème de santé publique émergent à cause de leur ampleur et de leur gravité.
. Le tableau de la morbidité évolue partout rapidement. Il est étroitement lié à l’évolution du mode de vie avec notamment une alimentation riche en sucre et l’augmentation de la consommation de tabac et d’alcool.
La santé bucco-dentaire dépend des facteurs sociaux et environnementaux et aussi, fortement, de ceux liés au mode de vie. Ces facteurs constituent des risques pour la plupart des maladies chroniques ou au contraire des facteurs protecteurs, comme une exposition appropriée aux fluorures ou une bonne hygiène.
. Les maladies bucco-dentaires comme pour toutes les maladies, elles atteignent principalement les populations défavorisées et socialement marginalisées. Il faut également prendre en considération les effets qu’elles peuvent avoir en terme de douleur, de déficience fonctionnelle et de détérioration de la qualité de vie.
Le traitement classique des maladies bucco-dentaires est extrêmement coûteux dans nombre de pays industrialisés et est inaccessible dans la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire.
La prévalence des maladies bucco-dentaires et leur incidence ne sont pas encore bien connues en R.D.CONGO.
Les données existantes, par rapport à la carie et aux parodontes ne reflètent pas la réalité du terrain, car les supports de collecte des données et de leur compilation ne permettent pas de disposer des fréquences relatives à chacune des affections bucco-dentaires.
La stratégie mondiale OMS de Prévention et de Contrôle des Maladies Non Transmissibles et l'approche fondée sur les facteurs communs de risque constituent une nouvelle façon d’aborder la prévention et le contrôle des maladies bucco-dentaires.
La réussite de la stratégie de l’OMS nécessite une collaboration intersectorielle, l’implication de la communauté et l’appui technique et financier des partenaires
Liste des sigles et abréviations
ABD : Affections Bucco-dentaires
ADF : Association Dentaire Française
AOI : Aide Odontologique Internationale
Asc : Agent de Santé Communautaire
CAO : Cariées, Absentes, Obturées (Dents)
CCC : Communication pour le Changement de Comportement
IEC : Information Education et Communication
IADR : l’Association Internationale de Recherche Dentaire
IPS : Inspection Provinciale de la Santé
CDI : Centre Dentaire Infantile
CNIECS : Centre National d’Information, d’Education et de Communication pour la Santé
CNRS : Centre National de Recherche Scientifique
CNTS : Centre National de Transfusion Sanguine
CS : Centre de Santé
CSR : Centre de Santé de Référence
CSPD : Centre de Soins et de Prothèses Dentaires
CSR : Centre de santé de référence
FDI : Fédération Dentaire Internationale
HGR : Hôpital Général de Référence
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PMA : Paquet Minimum d’Activités
PCIME : Programme de Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant
PNMLS : Programme National Multisectoriel de lutte le VIH/SIDA
PRONANUT : Programme National de Nutrition humaine
SANRU : Projet des soins de primaire en milieu Rural
SRSS : Système de Renforcement de Soins de Santé
SSP : Soins de Santé Primaire
SBD : Santé Bucco-dentaire
SIS : Système d’Information Sanitaire
SR : Santé de la Reproduction
ZS : Zone Sanitaire
I. GENERALITES
1.1 Objectif(s) du cours
Objectif pédagogique général :
La formation de l’élève en soins bucco-dentaire doit le rendre capable d’assurer des soins bucco-dentaires curatifs, préventifs, promotionnels et réadaptatifs aux membres de la communauté selon les ressources scientifiques et économiques accessibles et disponibles dans la communauté.
Objectifs spécifiques : A la fin de ce cours que l’apprenant soit capable de :
-donner des conseils pour améliorer l’hygiène bucco-dentaire pour une bonne santé.
-analyser les habitudes alimentaires de la population et adapter les principes de nutrition aux besoins bucco-dentaires.
- identifier les causes et les conséquences des affections bucco-dentaires.
-appliquer les méthodes de contrôle et les techniques de l'hygiène bucco-dentaire.
-décrire les principes, les méthodes et les outils de travail propres à l'intervention de type communautaire.
-concevoir des programmes de prévention en hygiène dentaire en tenant compte des caractéristiques épidémiologiques et sociologiques des personnes cibles, des principes de base de la santé bucco-dentaire et des principes de base de l'éducation sanitaire dentaire.
-concevoir et construire du matériel éducatif de prévention en hygiène dentaire.
1.2 Définitions
La santé bucco-dentaire se définit comme étant « la santé de la cavité buccale, y compris la denture et les structures et tissus qui la soutiennent. Elle est caractérisée par l’absence de toute maladie, et le fonctionnement optimal de la bouche, et de ses tissus, qui font la grande fierté de celui qui en jouit»
Être en bonne santé bucco-dentaire signifie avoir des dents saines et ne pas souffrir d’aucune maladie ou trouble affectant les tissus bucco-dentaires et maxillo-faciaux.
1.3 Importance de la santé bucco-dentaire
La santé bucco-dentaire est étroitement liée à l’état de santé général et au bien-être ; Les maladies dentaires imposent aussi de lourds fardeaux financiers et sociaux, car les traiter est généralement coûteux. De plus, la douleur dentaire est synonyme d’absentéisme au travail et à l’école.
La santé bucco-dentaire est importante pour :
1. Réduire le poids des maladies bucco-dentaires et leurs conséquences invalidantes potentielles, notamment auprès des populations pauvres et marginalisées;
2. Promouvoir des modes de vie sains et réduire les facteurs de risque, liés à l'environnement, au comportement ainsi qu’à des causes économiques et sociales;
3. Développer des systèmes qui améliorent celle ci équitablement répondent aux demandes légitimes de la population et qui soient financièrement acceptables;
4. Elaborer des politiques fondées sur son intégration aux programmes de santé nationaux et communautaires pour le développement de la société.
II. PRINCIPES DE BASE DE SANTÉ BUCCO-DENTAIRE
2.1 Une composante essentielle et à part entière de la santé
Elle fait partie intégrante de l’état de santé générale et est essentielle au bien-être.
2.2 Un facteur déterminant de qualité de vie
Le complexe maxillo-facial nous permet en effet de parler, de sourire, de toucher, de sentir, de goûter, de mâcher, d'avaler et de pleurer sans éprouver de douleur.
Il nous protège contre les infections microbiennes et les menaces liées à l'environnement. Les maladies bucco-dentaires restreignent les activités scolaires, professionnelles et personnelles, entraînant la perte de millions d'heures d'étude et de travail chaque année partout dans le monde. De plus, l'impact psychologique et social de ces maladies diminue sensiblement la qualité de vie.
2.3 Relation avec la santé générale
Une santé bucco-dentaire compromise peut avoir des répercussions importantes sur la qualité de vie et la santé physique.
La forte corrélation entre plusieurs maladies bucco-dentaires et des maladies non transmissibles chroniques est principalement due à des facteurs communs de risque. De nombreuses affections générales peuvent avoir des manifestations bucco-dentaires qui accroissent le risque de maladies bucco-dentaires, lesquelles, à leur tour, représentent un facteur de risque pour un certain nombre d’affections générales. Des formes sévères de maladies parodontales sont, par exemple, associées au diabète
2.4 Dépistage précoce des maladies bucco-dentaires
Un dépistage précoce des maladies dentaires permettrait au dentiste de stopper les dommages et d'en renverser la progression par des méthodes plus douces, tel l'usage de fluorure, plutôt qu'en recourant à l'ablation irréversible puis à la restauration souvent douloureuse de la structure dentaire.
Le dépistage précoce de la maladie est, dans la plupart des cas, essentiel pour sauver des vies.
2.5 Les grands problèmes de la santé bucco-dentaire
Les maladies bucco-dentaires constituent de nos jours un important problème de santé publique et parmi elles, la carie affecte particulièrement la santé des enfants et menace dangereusement leur vie.
Les maladies bucco-dentaires constituent pour les pays en voie de développement de lourds fardeaux qui pèsent considérablement sur leur développement socio-économique.
Les effets des maladies bucco-dentaires - douleur, souffrances, dysfonctionnement et baisse de la qualité de la vie - sont nombreux et coûteux. Le traitement représenterait des dépenses.
L’accès aux soins de santé bucco-dentaire est limité et les dents ne sont pas toujours soignées ou extraites",
Les principales affections sont :
- la carie dentaire avec les maladies parodontales, touche plus les élèves dans les pays industrialisés et la grande majorité des adultes ;
- les traumatismes bucco-dentaires surviennent chez les enfants de 6 ans ;
- les manifestations bucco-dentaires du VIH/SIDA sont très fréquentes ;
- les cancers de la cavité buccale chez les hommes ont une fréquence particulièrement élevée.
- des affections très graves comme le noma tuent les enfants de 2 à 6 ans en l’absence de traitement approprié.
2.6 Surveillance de la santé bucco-dentaire
Les affections bucco-dentaires, à cause du fardeau qu’elles entraînent, doivent faire l’objet de surveillance.
La surveillance doit se faire à travers la collecte, le traitement, l’analyse, l’interprétation et la transmission des données.
La surveillance permettra d’apporter en temps opportun des réponses appropriées aux problèmes relatifs à la santé bucco-dentaire.
L’OMS a mis sur pied il y a déjà plusieurs années des systèmes de surveillance des maladies bucco-dentaires, en particulier en ce qui concerne la carie dentaire chez l’enfant.
L’Indice de Clin et Palmer est utilisé pour la surveillance de la carie dentaire.
CALCUL DE L’INDICE CAO
Pour mesurer les problèmes de santé bucco-dentaire d’une communauté on utilise des indices
, le plus simple est l’indice CAO décrit par Klein et Palmer en 1937.
Le CAO ou CAO individuel = C + A + O
C étant le nombre de dents cariées
A étant le nombre de dents absentes pour cause de carie
O étant le nombre de dents obturées définitivement dans la bouche de la personne examinée
• L’indice CAO appelé aussi CAO moyen est la moyenne qui résulte du nombre total des dents Cariées, Absentes pour cause de carie et Obturées définitivement d’une population donnée que l’on divise par le nombre de personnes examinées.
C total + A total + O total
L’indice CAO = ————————————
Le nombre de personnes examinées
Le chiffre obtenu nous permettra alors de mesurer le niveau d’atteinte carieuse d’une population donnée :
- niveau très bas quand 0 < l’indice CAO < 1,1
- niveau bas quand 1,2 < l’indice CAO < 2,6
- niveau moyen quand 2,7 < l’indice CAO < 4,4
- niveau élevé quand 4,5 < l’indice CAO < 6,5
- niveau très élevé quand l’indice CAO est > 6,5
• Le CAO écrit en majuscule concerne les dents définitives
• Le cao écrit en minuscule est une adaptation de l’indice CAO aux dents de lait
L’indice cao ou cao moyen est donc la moyenne qui résulte du nombre total des dents temporaires cariées, absentes pour cause de carie et obturées définitivement que l’on divise par le nombre d’enfants examinés.
c total + a total + o total
L’indice cao = ————————————
Le nombre d’enfant examinée
III.HYGIENE BUCCO-DENTAIRE
Elle fait partie de l’hygiène corporelle, et au même titre, on doit induire un changement de comportement : la population doit acquérir un comportement sain vis à vis de sa santé bucco-dentaire comme pour le reste du corps et ce, par l’apprentissage correct et régulier du brossage dentaire.
La santé bucco-dentaire en quatre points
Une bonne hygiène bucco-dentaire suppose :
1) des visites régulières chez votre chirurgien-dentiste;
2) un bon équilibre alimentaire;
3) une bonne technique de brossage;
4) un apport suffisant en fluor.
3.1 Brossage
Pour brosser les dents, on procède par la méthode 3 minutes, 3 fois par jour avec la méthode BROS. On commence toujours par la mâchoire du Bas avec un mouvement Rotatif. On doit se servir de la brosse en tournant le poignet de la gencive vers la dent. Mais pour les poignets délicats, les brosses à dents électriques font preuve de plus d'efficacité. Il faut également penser à brosser la gencive de façon Oblique. Enfin le S nous indique qu'il faut suivre toujours le même trajet, de bas en haut de l'intérieur vers l'extérieur, puis le dessus de la dent, et n'oublier aucune face. Mais il faut savoir qu'il faut également brosser la langue pas uniquement les dents car c'est la langue qui est source des mauvaises haleines avec la salive que nous produisons.
3.2 Hygiène alimentaire
Elle consiste à corriger les mauvaises habitudes alimentaires et à développer des conseils visant à écarter les aliments les plus cariogènes tout en favorisant une alimentation équilibrée.
Les habitudes alimentaires influencent la santé buccodentaire, notamment le développement des caries dentaires et la formation de la plaque dentaire. Le lien entre l’alimentation et les maladies infectieuses comme la maladie parodontale sont moins évidents, surtout parce que l’hygiène buccodentaire joue un rôle crucial dans ces problématiques.
Plusieurs facteurs reliés à l’alimentation sont à considérer dans la prévention de l’apparition et du développement des caries et la formation de la plaque dentaire :
- l’acidité provoquée par l’ingestion des aliments peut entraîner la déminéralisation des dents. L’acidité est créée par le métabolisme de sucres et de glucides fermentescibles. Les glucides fermentescibles sont des glucides (saccharides et amidons) qui commencent leur digestion dans la cavité buccale par l’entremise de l’amylase salivaire.
- L’absorption de sucres permet aux bactéries de se multiplier et à la plaque dentaire de se développer.
Des échelles permettent de classer les aliments selon leur potentiel cariogène, c’est-à-dire à favoriser l’apparition de caries. Certaines d’entre elles se basent sur le caractère acidogène des aliments. Par exemple, le lait, les noix et le pain sont des aliments faisant partie du groupe des moins acidogènes, tandis que le jus de pomme, le jus d’orange, les raisins secs et le pain de blé entier sont des aliments ayant un indice acidogène élevé.
D’autres échelles s’appuient plutôt sur la capacité des aliments à dissoudre l’émail des dents ou sur des modèles animaux. Cependant, ces échelles ne permettent pas de rendre compte de l’ensemble des facteurs qui influencent le développement des caries, ni de leur interaction.
Parmi ces autres facteurs, se retrouvent : le type d’aliment et sa composition, la façon d’apprêter les aliments, la quantité d’aliments, la fréquence des repas et le temps d’exposition des aliments dans la cavité buccale (ou clairance buccale).
Les conditions optimales pour prévenir l’apparition et le développement des caries seraient de favoriser un apport en sucre naturel (fruits et produits laitiers) plutôt qu’artificiel, de limiter la consommation d’aliments de la journée exclusivement à la période des repas et de combiner des aliments cariogènes avec d’autres aliments qui le sont moins.
À ce sujet, certains aliments ont été qualifiés d’anti-cariogène. En effet, en plus de ne pas avoir de potentiel de créer des caries, ils peuvent contrer l’effet néfaste d’autres aliments sur les dents. Plusieurs mécanismes sont proposés pour expliquer ce phénomène, particulièrement pour l’action des fromages et autres produits laitiers. D’abord, ces aliments provoqueraient une augmentation du flot salivaire, ce qui aurait pour conséquence de neutraliser l’acidité de la plaque en augmentant la capacité d’effet tampon. De plus, la stimulation de la salive aurait pour effet de diminuer le temps de rétention des aliments dans la cavité buccale en facilitant le délogement des débris. D’autre part, les produits laitiers inhiberaient la croissance bactérienne de la plaque. La diminution du nombre de bactéries causée par cette inhibition aurait pour effet de réduire la production d’acide. Finalement, les produits laitiers sont riches en substances alcalines comme le calcium, le phosphate et la caséine, et auraient le potentiel à la fois de diminuer la déminéralisation des dents et de favoriser leur reminéralisation.
D’autres recommandations sont proposées, comme l’ajout de fruits et légumes crus dans l’alimentation afin de favoriser la salivation, ainsi que le rinçage de la bouche avec de l’eau après chaque repas. L’important est d’adapter ces recommandations en fonction des besoins particuliers de chaque individu. Par exemple, au lieu d’éliminer complètement les collations chez une personne qui a une masse corporelle insuffisante, elles peuvent être remplacées par des fruits, yaourt ou fromage. Un autre aspect important à considérer pour la situation des aînés est la préparation des aliments. Les diètes en purée sont plus susceptibles d’être dommageables pour les dents, puisque les aliments ont le potentiel de demeurer plus longtemps dans la cavité buccale. Il devient donc très important de rincer la bouche avec de l’eau à la fin des repas et après l’administration de médication sucrée ou avec purée de fruits. Dans l’éventualité où la personne ne peut elle-même se brosser les dents et que le personnel n’est pas disponible en nombre suffisant pour prodiguer les soins d’hygiène buccodentaire aussi souvent qu’ils le devraient, la modification de certaines pratiques alimentaires peut tout de même freiner l’apparition des caries. Terminer le repas avec un yaourt plutôt qu’avec un gâteau au chocolat pourrait être une alternative intéressante.
3.3 Dépistage précoce
Le dépistage est une méthode utilisée pour déceler une maladie à un point de son histoire naturelle qui n’est pas encore symptomatique.
La logique serait que le dépistage précoce permettrait de modifier le cours naturel de la maladie, en empêchant celle-ci de progresser et les effets néfastes de se manifester. En ce sens, le dépistage a généralement fonction de prévention secondaire.
Le dépistage au cabinet dentaire
Le dentiste devrait posséder à la fois la formation et l’équipement nécessaires pour dépister avec fiabilité les caries dentaires, en examinant les dents (p. ex., avec un explorateur métallique) et en prenant des radiographies ; la maladie parodontale, en prenant des radiographies et en effectuant des tests normalisés comme l’indice CPITN de l’Organisation mondiale de la santé; et le cancer de la bouche, en examinant visuellement la cavité buccale. Comme tels, ces tests devraient faire partie intégrale des examens réguliers.
Un des problèmes principaux rencontrés avec le dépistage au cabinet dentaire est l’accès limité : les individus qui sont le plus susceptibles aux maladies buccales et qui requièrent des dépistages plus fréquents sont souvent ceux qui appartiennent aux groupes socio-économiques bas. Ces patients, dont beaucoup sont des personnes âgées, sont moins enclins à rendre régulièrement visite au dentiste en raison de contraintes financières, d’un manque d’installations adéquates ou de leur indifférence envers la santé bucco-dentaire.
Le dépistage dans la population
Il est possible de résoudre le manque d’accessibilité du dépistage au cabinet dentaire en offrant un dépistage généralisé de la population.
Un dépistage précoce de la carie permettrait au dentiste de stopper les dommages et d'en renverser la progression par des méthodes plus douces, tel l'usage de fluorure, plutôt qu'en recourant à l'ablation irréversible puis à la restauration souvent douloureuse de la structure dentaire. La réorientation des soins bucco-dentaires vers un diagnostic plus précis et une meilleure gestion de la santé bucco-dentaire du patient.
Dix principes de dépistage
1. L’état recherché devrait causer d’importants problèmes de santé.
2. L’histoire naturelle de la maladie devrait être bien comprise.
3. La phase précoce de la maladie devrait pouvoir être identifiée.
4. Le traitement précoce de la maladie devrait être plus bénéfique que celui amorcé à une étape avancée de la maladie.
5. On devrait effectuer un test approprié.
6. Le test devrait être accepté par la population.
7. On devrait disposer des installations nécessaires pour diagnostiquer et traiter les anomalies décelées.
8. Pour les maladies au début insidieux, le dépistage devrait se faire à des intervalles répétés et établis suivant l’histoire naturelle de la maladie.
9. Les chances d’aggraver l’état physique ou psychologique du patient testé devraient être moindres que celles de l’améliorer.
10. On devrait comparer les bienfaits du programme de dépistage aux coûts qu’il entraîne.
3.4 Apport suffisant en fluor.
La mesure la plus efficace pour prévenir la carie dentaire est de maintenir en permanence un niveau suffisant de fluorures dans la cavité buccale.
Le fluorure contribue à la protection des dents contre le développement des caries en favorisant la reminéralisation des dents et la création d’une surface résistante à la déminéralisation
Pour cela, il faut faire recours à l’eau de boisson, au sel, au lait, aux bains de bouche et aux dentifrices fluorés, ou à l’application de fluorures par un professionnel ou bien encore à une combinaison de dentifrice fluoré et d’une autre source de fluorures.
L’exposition prolongée à un niveau optimal de fluorures se traduit par une diminution de la carie tant chez l’enfant que chez l’adulte.
Toutefois, il peut y avoir des effets secondaires indésirables à l’apport excessif de fluorures. L’expérience a montré qu’il n’est pas toujours possible d’obtenir une prévention efficace de la carie à base de fluorures sans un certain degré de fluorose dentaire, quelle que soit la méthode choisie pour maintenir ce faible niveau de fluorures dans la cavité buccale. Il faut chercher à réduire au maximum la carie tout en minimisant les risques de fluorose dentaire.
D’autres formes d’applications de fluorures (applications topiques, bains de bouche, comprimés/gouttes) peuvent être administrées.
L’usage généralisé des dentifrices fluorés à un coût abordable dans les pays en développement est efficace dans la prévention de la carie.
IV. CADRE POLITIQUE DE SANTÉ BUCCO-DENTAIRE
4.1 EVOLUTION DE LA POLITIQUE DE LA SANTE BUCCO-DENTAIRE EN RDC
Avant l’époque coloniale, sa prise en charge était uniquement du ressort des guérisseurs traditionnels et des chasseurs.
Pendant la colonisation, elle fut l’oeuvre du missionnaire blanc à travers l’assistance médicale gratuite et la colonie Belge qui assuraient les activités de lutte et de dépistage contre les pathologies bucco-dentaires.
Depuis l’indépendance, elle se fait dans les cabinets dentaires des établissements publics hospitaliers, de certains centres de santé, et dans des structures privées.
La prise en charge de la carie se faisait dans quelques établissements publics hospitaliers d’état par les chirurgiens dentistes, rares stomatologistes nationaux et ceux des coopérations étrangères.
En dehors des structures étatiques et des cabinets privés, les autres structures ne disposent pas d’un plateau technique requis en matière de soins bucco-dentaires : le personnel de santé qualifié y est également insuffisant et les équipements techniques sont vétustes, en panne ou font défaut.
De 1980 à ce jour : La RDC a adhéré à la stratégie des SSP en 1981, et a structuré son système sanitaire, lequel fonctionne suivant trois niveaux :
* niveau central (Ministre de la santé, Secrétariat général à la santé et les Directions centrales et programmes spécialisés)
*niveau intermédiaire ou provincial (IPS et ses 7 bureaux, les Districts sanitaires)
*niveau local ou périphérique (Zones de Santé)
La 5ème Direction (chargée des soins de santé primaires) est responsable de :
- de la santé bucco-dentaire et la nutrition,
- des relations avec les organismes spécialisés impliqués dans la santé
- du développement des centres de santé et de la standardisation des stratégies
- des soins préscolaires
- de la protection maternelle et infantile.
Le Gouvernement, à travers la cinquième direction du ministère de la santé (soins de santé primaire), doit créer un programme de Santé Bucco-dentaire dans le cadre de la prévention et la lutte contre les affections bucco-dentaires, dont l’une des missions essentielles est d’assurer la coordination, le suivi, l’appui technique aux structures de santé régionales et locales, et l’évaluation des actions en matière de santé bucco-dentaire.
L’élaboration d’un plan stratégique de santé bucco-dentaire sera une réponse à cette préoccupation et vient combler le vide en la matière.
Le but du plan sera d’améliorer l’état de santé bucco-dentaire de la population et la survie des enfants.
Il pourra comprendre six axes stratégiques qui sont :
- le renforcement des capacités de détection et de prise en charge efficace des affections bucco-dentaires,
- l’extension de la couverture en matière de santé bucco-dentaire,
- le développement de la communication pour le changement de comportement en faveur de la santé bucco-dentaire,
- le renforcement du partenariat autour de la lutte contre les maladies buccodentaires, et le renforcement des capacités d’intervention du programme,
- le développement de la surveillance des affections bucco-dentaires,
- la réalisation de la recherche sur les affections bucco-dentaires.
La réussite du plan nécessite une collaboration intersectorielle, l’implication de la communauté et l’appui technique et financier des partenaires.
4.2 POLITIQUE À L’ECHELON MONDIAL
Au cours des dernières années, des changements très importants sont notamment survenus en matière de santé, au niveau mondial. On comprend mieux maintenant les causes et les conséquences des problèmes de santé. Les déterminants sociaux, économiques, politiques et culturels de la santé sont désormais considérés comme importants et on peut faire valoir qu’en réduisant la pauvreté, il est possible d’améliorer la santé. Les systèmes de santé, y compris celui de la santé bucco-dentaire, ont leur rôle à jouer. Or, ils deviennent de plus en plus complexes et les attentes des populations ont considérablement évolué vis-à-vis des soins de santé.
Dans de nombreux pays, le rôle de l’Etat évolue rapidement avec l'émergence du secteur privé et de la société civile comme acteurs importants. Dans les pays en développement en particulier, un nombre croissant d’organisations de développement, de fondations privées et d’organisations non gouvernementales (ONG) prennent une part active dans le secteur de la santé.
Les objectifs de l'OMS visent à promouvoir la santé des communautés et des populations. Quatre orientations stratégiques définissent le cadre général de l’action technique de l’OMS et elles ont également des répercussions pour le Programme de Santé Bucco-dentaire:
1. Réduire le poids des maladies bucco-dentaires et leurs conséquences invalidantes potentielles, notamment auprès des populations pauvres et marginalisées;
2. Promouvoir des modes de vie sains et réduire les facteurs de risque, pour la santé bucco-dentaire, liés à l'environnement, au comportement ainsi qu’à des causes économiques et sociales;
3. Développer des systèmes de santé bucco-dentaire qui améliorent celle ci équitablement répondent aux demandes légitimes de la population et qui soient financièrement acceptables;
4. Elaborer des politiques fondées sur l’intégration de la santé bucco-dentaire aux programmes de santé nationaux et communautaires ainsi que promouvoir la santé bucco-dentaire en tant que dimension de la politique de développement d’une société.
V. PRÉVENTION DES MALADIES BUCCO-DENTAIRES ET PROMOTION DE LA SANTÉ
5.1 Promotion de la santé et santé bucco-dentaire
Une bonne santé est une ressource capitale pour le développement social, économique et personnel. Certains facteurs politiques, économiques, sociaux, culturels, environnementaux, comportementaux et biologiques peuvent améliorer la santé ou au contraire lui nuire.
L’action de promotion de la santé vise à rendre ces conditions favorables à la santé. Elle va donc au-delà des seuls soins de santé. Elle place la santé au centre de l’action des politiques dans tous les secteurs et à tous les niveaux, leur enjoignant de tenir compte des conséquences de leurs décisions sur la santé et d’accepter leur responsabilité en la matière. La politique de promotion de la santé allie des méthodes variées mais complémentaires s’appuyant sur la législation, les mesures financières ou fiscales ou le changement organisationnel. Il s’agit d’un effort concerté en faveur de la création d’environnements propices et du renforcement de l’action communautaire. Promouvoir la santé, c’est mettre en oeuvre un certain nombre d’actions communautaires concrètes et efficaces pour définir des priorités, prendre des décisions, prévoir des stratégies et les mettre en oeuvre pour améliorer la santé.
La promotion de la santé traite des déterminants de la santé au sens large et vise à réduire les risques à travers des politiques et des mesures adaptées. Promouvoir la santé là où les gens vivent, travaillent, étudient ou jouent est manifestement le moyen le plus créatif et qui a le meilleur rapport coût/efficacité pour améliorer la santé bucco-dentaire et donc la qualité de la vie.
Le Programme OMS de santé bucco-dentaire applique la philosophie « penser globalement – agir localement ». L’élaboration de programmes de promotion de la santé bucco-dentaire, dans des pays ciblés, est axée sur:
* L’identification des déterminants de la santé; la mise en place de mécanismes visant à améliorer la capacité de concevoir et de mettre en oeuvre des interventions pour promouvoir la santé bucco-dentaire;
* La mise en oeuvre de projets de démonstration dans la communauté pour promouvoir la santé bucco-dentaire, en privilégiant les groupes de populations pauvres et défavorisés;
* Le renforcement des capacités de planification, d’évaluation des programmes nationaux de promotion de la santé bucco-dentaire et des interventions mises en place;
• La mise au point de méthodes et d’outils pour analyser le déroulement et les résultats des interventions de promotion de la santé bucco-dentaire dans le cadre des programmes nationaux de santé;
* La création de réseaux et d’alliances visant à renforcer les mesures nationales et internationales de promotion de la santé bucco-dentaire. L’accent est également mis sur la création de réseaux pour l’échange de données d’expérience dans le cadre du programme OMS.
5.2 Prévention des maladies bucco-dentaires
La prévention et la lutte contre les affections bucco-dentaires s’articuleront autour de six axes principaux qui sont :
- le Renforcement des capacités du personnel de santé des structures sanitaires à la détection précoce et à la prise en charge efficace des affections bucco-dentaires.
Il comprendra les activités essentielles suivantes:
- la formation du personnel,
- l’élaboration de directives techniques pour la détection et la prise en charge efficace des affections bucco-dentaires au sein des établissements sanitaires,
- la supervision du personnel de santé
- l’Extension de la couverture géographique et sanitaire en matière de santé buccodentaire. Le droit à la santé bucco-dentaire ne peut exister que si la majeure partie de la population a accès à des structures de prise en charge et à l’offre de services de base de qualité.
Les activités à ce niveau sont :
- la construction et l’équipement de structures ;
- l’élaboration et la mise en oeuvre d‘un PMA (Paquet Minimum d’Activités) de soins bucco-dentaires au niveau des structures de premier contact et de référence.
- la Communication pour le Changement de Comportement des populations en faveur de la santé bucco-dentaire, L’objectif du plan de communication est de favoriser l’acquisition de connaissances et de compétences élémentaires relatives à ces maladies et l’adoption de comportements individuels et collectifs pour leur prévention à travers :
- l’information et la sensibilisation de la communauté, surtout des mères de famille,
- l’élaboration de messages et d’autres supports de la communication,
- la diffusion de messages au moyen de canaux et supports appropriés :
•radios, TV, livrets scolaires, dépliants, images ;
•conférences-débats, des jeux-concours ;
•canaux traditionnels (crieurs, griots, sketches, etc) ; leaders religieux et communautaires.
-le Renforcement du partenariat dans la prévention et la lutte contre les affections bucco-dentaires,
L’Etat et les professionnels de la santé bucco-dentaire ne peuvent, à eux seuls, mener efficacement la prévention et la lutte contre les affections bucco-dentaires : le premier, à cause des ressources toujours limitées, les seconds, à cause de leur nombre très insuffisant.
L’appui d’autres partenaires, dont les populations bénéficiaires des activités programmées, est indispensable à cet égard.
La communauté sera impliquée aux efforts de sensibilisation et d’information et aux choix des agents de santé communautaires (relais communautaires).
Les guérisseurs ,la Stratégie PCIME (Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant) ,les leaders communautaires et religieux, références sociales et morales, les associations de jeunes et de femmes joueront un rôle très important dans la lutte contre les affections bucco-dentaire
La mise en place des associations de lutte contre les affections bucco- dentaires à tous les niveaux contribuera largement à la promotion de la santé buccodentaire et constituera à cet effet un soutien important pour le développement des activités du programme.
Les ONG et les partenaires bilatéraux et multilatéraux apporteront leur appui technique et financier à la réalisation du plan.
- l’Intégration de la surveillance épidémiologique des affections bucco dentaires dans le système de surveillance épidémiologique existant.
Les affections bucco-dentaires, à cause du fardeau qu’elles entraînent, doit faire l’objet de surveillance par le ministère de la santé à travers la 4ème Direction chargée de l’épidémiologie et Médecine Préventive, qui doit dégagé des tendances pour la carie depuis en fonction du niveau de développement du pays et des différents groupes d’âge cibles.
La surveillance épidémiologique a permis à l’OMS de fixer des objectifs 2020 pour 16 « cibles associées à la santé bucco-dentaire »
La surveillance se fera à travers la collecte, le traitement, l’analyse, l’interprétation et la transmission des données.
Elle permettra d’apporter en temps opportun des réponses appropriées aux problèmes relatifs à la santé bucco-dentaire.
- le Développement de la Recherche dans le domaine de la santé bucco-dentaire,
L’enquête nationale sur les maladies bucco-dentaires est une recherche qu’il est indispensable de mener afin d’évaluer la prévalence des affections et de fournir les efforts nécessaires à sa réduction.
La recherche, sur des thèmes variés et divers, va contribuer à fournir des réponses aux problèmes de santé bucco-dentaires perçus par les populations ou par les structures de santé.
5.2.7 Nivaux d’action
L’Organisation de la lutte contre les maladies bucco-dentaires doit se faire à trois nivaux :
A) Au niveau des décideurs
Les décideurs doivent prendre conscience de l’ampleur des désagréments (douleurs, inconfort), de la sévérité (mortalité, séquelles lourdes) et des pertes que subissent les populations et l’Etat (dépenses et absentéisme du lieu de travail) à cause des maladies bucco-dentaires.
Les problèmes afférents à la santé bucco-dentaire revêtent un caractère de santé publique.
Aussi, ils doivent prendre en compte au niveau d’un programme de développement par la prévision d’activités à exécuter aux différents niveaux à travers l’élaboration et la mise en oeuvre du plan d’action.
B) Au niveau des prestataires
La détection des cas de la carie et la prise en charge des autres affections se font dans les cabinets dentaires privés ou corporatifs et dans les établissements sanitaires étatiques et communautaires.
C) Au niveau du partenariat
L’OMS et FDI (Fédération Dentaire Internationale)
Ce sont les deux partenaires clés qui apportent leur appui technique et financier dans la lutte contre les affections bucco-dentaires en général.
Elle est, avec l’OMS et la Fédération Dentaire Internationale (FDI) l’instigatrice du
Réseau d’échanges et de formation en matière de santé bucco-dentaire en Afrique.
VI. DOMAINES D’ACTIONS PRIORITAIRES POUR LA SANTÉ BUCCO-DENTAIRE
6.1 Santé bucco-dentaire et fluorures
Les recherches ont montré que la mesure la plus efficace pour prévenir la carie dentaire était de maintenir en permanence un faible niveau de fluorures dans la cavité buccale. L’objectif des programmes communautaires de santé publique devrait donc être de mettre en oeuvre le moyen le plus approprié pour maintenir ce niveau faible mais constant de fluorures chez autant de personnes que possible. Pour cela, on peut avoir recours à l’eau de boisson, au sel, au lait, aux bains de bouche et aux dentifrices fluorés, ou à l’application de fluorures par un professionnel ou bien encore à une combinaison de dentifrice fluoré et d’une autre source de fluorures. Les données montrent clairement que l’exposition prolongée à un niveau optimal de fluorures se traduit par une diminution de la carie tant chez l’enfant que chez l’adulte.
Toutefois, il peut y avoir des effets secondaires indésirables à l’apport excessif de fluorures. L’expérience a montré qu’il n’est pas toujours possible d’obtenir une prévention efficace de la carie à base de fluorures sans un certain degré de fluorose dentaire, quelle que soit la méthode choisie pour maintenir ce faible niveau de fluorures dans la cavité buccale. Les administrateurs de la santé publique doivent chercher à réduire au maximum la carie tout en minimisant les risques de fluorose dentaire.
Les fluorures sont largement utilisés à l’échelle mondiale et avec profit. Plus de 500 millions de personnes dans le monde utilisent des dentifrices fluorés, près de 210 millions ont accès à une eau fluorée, quelque 40 millions à du sel fluoré. D’autres formes d’applications de fluorures (applications topiques, bains de bouche, comprimés/gouttes) sont administrées à près de 60 millions de personnes. Par contre, les populations de nombreux pays en développement n’ont pas accès aux fluorures pour la prévention de la carie dentaire, pour des raisons tant pratiques qu’économiques.
Une des politiques de l’OMS consiste à soutenir l’usage généralisé des dentifrices fluorés à un coût abordable dans les pays en développement. Ceci est particulièrement important compte tenu de l’évolution de l’alimentation et de l’état nutritionnel dans ces pays. Des études récentes menées localement ont montré que des dentifrices fluorés, d’un coût abordable, sont efficaces dans la prévention de la carie et devraient être mis à disposition des autorités sanitaires dans les pays en développement. Le Programme mondial OMS de Santé Bucco-dentaire met actuellement en oeuvre des projets de démonstration en Afrique, en Asie et en Europe afin d’évaluer les effets de ces dentifrices, de même que ceux de la fluoration du lait et du sel.
6.2 Alimentation, nutrition et santé bucco-dentaire
Nous sommes aujourd’hui confrontés dans le monde à deux types de malnutrition, le premier associé à la faim ou aux carences nutritionnelles et le second à la suralimentation. L’urbanisation et le développement économique entraînent des changements rapides du régime alimentaire et des modes de vie. La mondialisation des marchés a des répercussions importantes en matière de suralimentation, entraînant des maladies chroniques comme l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, le cancer, l’ostéoporose et les maladies bucco-dentaires. L’alimentation et la nutrition ont des répercussions sur la santé bucco-dentaire à différents titres. La nutrition, par exemple, influence le développement cranio-facial, le cancer de la cavité buccale et les maladies infectieuses de la bouche. Les pathologies dentaires liées à l’alimentation comprennent notamment la carie dentaire, les anomalies de développement de l’émail, l’érosion dentaire et les maladies parodontales.
Les effets des changements nutritionnels montrent comment des risques communs influencent la santé publique, y compris la santé bucco-dentaire. Les acteurs de santé publique s’occupant de santé bucco-dentaire aurait intérêt à mieux comprendre les effets sur la santé de ces facteurs complexes sur la santé afin de prévenir ou de contrôler les maladies bucco-dentaires.
Les principaux défis à relever sont les suivants:
* Mettre en place des conseils nutritionnels, en soulignant les bienfaits d’une bonne alimentation sur la santé en général et en insistant également sur les aspects liés directement à la santé bucco-dentaire. L’effet de la consommation de sucre après l’éruption des dents est l’un des facteurs étiologiques de la carie dentaire;
* Faciliter des actions de sensibilisation lors de la promotion de l’allaitement maternel. Parmi d’autres avantages importants pour la santé, le lait maternel prévient la survenue des caries de la petite enfance, provoquées par une exposition fréquente et prolongée des dents au sucre et souvent dues au fait que l’on met l’enfant au lit avec un biberon d’eau sucrée ou qu’on l’autorise à boire de l’eau sucrée à volonté pendant la journée;
* Faire connaître les avantages d’une diminution de la consommation de boissons sucrées, qui est le risque majeur pour la carie dentaire. L’érosion dentaire semble également être un problème croissant qui, dans certains pays, est associé à une augmentation de la consommation de boissons contenant des acides;
* Promouvoir une alimentation saine et rationnelle parmi les personnes vivant dans des zones défavorisées ou isolées des pays à revenu faible ou intermédiaire en encourageant le recours aux produits naturels de bonne valeur nutritionnelle à la place de produits alimentaires raffinés et industrialisés;
* Préconiser une alimentation saine qui peut également aider à prévenir le cancer de la cavité buccale. Les fruits et légumes frais, jaunes ou verts, seraient bénéfiques, tout comme les suppléments de vitamines A, C et E. La consommation excessive d’alcool est un important facteur de risque dans l’étiologie des lésions précancéreuses et cancéreuses de la cavité buccale. Ces habitudes doivent être modifiées.
Selon l’OMS et la FAO, il existe une relation entre l’alimentation et l’activité physique et les principales maladies chroniques d’origine nutritionnelle.
C’est donc aux autorités sanitaires nationales qu’il incombe de faire en sorte que des programmes de fluoration réalisables soient mis en oeuvre dans leur pays.
Afin de réduire au maximum la survenue de l’érosion dentaire, qui semble étroitement liée à la consommation de boissons contenant des acides, il faudrait limiter la quantité et la fréquence des boissons sucrées et de jus de fruits consommés. L’élimination de la sous-alimentation permet d’éviter l’hypoplasie de l’émail et d’autres effets potentiels sur la santé bucco-dentaire (atrophie des glandes salivaires, maladies parodontales, maladies infectieuses de la cavité buccale, par exemple).
Le Programme OMS de Santé Bucco-Dentaire contribue à la mise en oeuvre de la Stratégie Mondiale sur l’Alimentation, l’Activité Physique et la Santé. De nombreuses interventions peuvent être mises en place au niveau national, particulièrement dans les domaines suivants:
* services de santé bucco-dentaire;
* écoles: programmes des études, cantines et santé scolaire;
* industrie alimentaire, supermarchés;
* restauration, etc;
* ONG (en lien avec la santé et autres);
* législation et politique;
* médias;
* suivi, surveillance et recherche.
Les ministères de la santé devraient veiller à ce que les mécanismes de collaboration intersectorielle soient examinés attentivement. Les stratégies devraient porter à la fois sur les taxes, les prix, l’étiquetage des aliments, les cantines scolaires et l’appui aux programmes de nutrition.
6.3 Tabac et santé bucco-dentaire
La prévalence du tabagisme a baissé dans certains pays à haut revenu, mais continue à augmenter dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, notamment parmi les jeunes et les femmes. Il ne fait pas de doute que le nombre croissant de fumeurs et de consommateurs de tabac sans fumée parmi les jeunes, dans certaines régions du monde, aura des effets considérables sur l’état de santé générale et la santé bucco-dentaire des générations futures. La prévalence du tabagisme est généralement plus élevée chez les personnes ayant un faible niveau d’instruction ou parmi les populations pauvres et marginalisées.
Le tabagisme est la principale cause évitable de décès prématuré et de plusieurs grandes maladies. En outre, la cigarette, la pipe, le cigare et le "tumbako" et d’autres formes traditionnelles du tabagisme ont divers effets sur la cavité buccale. Le tabac est un facteur de risque pour le cancer de la cavité buccale, les récidives de ce cancer, les maladies parodontales de l’adulte et les anomalies congénitales telles que le bec de lièvre et la fente palatine chez l’enfant. Le tabac supprime la réponse immunitaire aux infections bucco-dentaires, compromet la guérison après une intervention chirurgicale bucco-dentaire ou une blessure accidentelle, favorise la dégénérescence du parodonte chez les diabétiques et a des effets défavorables sur le système cardio-vasculaire. En outre, les risques liés à la consommation de tabac augmentent considérablement lorsqu’elle est associée à l’alcool ou à la noix d’arec. La plupart des conséquences bucco-dentaires du tabagisme ont des répercussions sur la qualité de la vie, aussi simples que la mauvaise haleine, aussi complexes que les anomalies congénitales bucco-dentaires, aussi répandues que les maladies parodontales et aussi pénibles que les complications de la cicatrisation d’une plaie.
Le Programme OMS de Santé Bucco-dentaire vise à lutter contre les maladies bucco-dentaires liées au tabac et autres affections à travers diverses stratégies. A l’OMS, le Programme est rattaché à l’initiative OMS pour un monde sans tabac, et complètement intégré à d’autres programmes en rapport avec la santé bucco-dentaire. A l’extérieur, il encourage l’adoption et l’application des politiques OMS de contrôle et de sevrage du tabagisme par les organisations nationales et internationales intervenant dans le domaine de la santé bucco-dentaire. Ses principaux partenaires sont les centres collaborateurs OMS pour la santé bucco-dentaire et les ONG en relations officielles avec l’OMS, à savoir l’Association Internationale de Recherche Dentaire (IADR) et la Fédération Dentaire Internationale (FDI).
Les professionnels de la santé bucco-dentaire sont invités à renforcer leur contribution aux programmes incitant à cesser de fumer et ce, pour diverses raisons éthiques, morales et pratiques, dont les suivantes:
* Ils sont particulièrement concernés par les effets néfastes de la consommation de tabac sur la sphère oropharyngée;
* Ils rencontrent régulièrement des enfants et des jeunes ainsi que des personnes qui s’en occupent. Ils ont donc la possibilité de les inciter à éviter de fumer, à
* Ils passent souvent plus de temps avec les patients que d’autres cliniciens, ce qui leur donne la possibilité d’intégrer éducation et intervention;
* Ils traitent souvent des femmes en âge de procréer et sont donc en mesure d’informer ces patientes des risques potentiels pour leurs enfants de la consommation de tabac;
* Ils sont tout aussi efficaces que d’autres personnels de santé pour aider les consommateurs de tabac à abandonner leur habitude et les résultats n’en sont que meilleurs lorsque plusieurs disciplines interviennent dans le processus;
* Ils peuvent motiver leurs patients en leur montrant les dégâts du tabac dans la cavité buccale.
L’objectif de la Santé Bucco-dentaire dans le domaine du tabac consiste à faire en sorte que les équipes de santé bucco-dentaire et les organisations compétentes soient directement, judicieusement et systématiquement impliquées dans l’éducation des patients et du grand public afin de les inciter à éviter toute forme de tabagisme ou à arrêter de consommer du tabac.
Le but de la lutte contre le cancer est de réduire à la fois l’incidence de la maladie, la morbidité et la mortalité. Cela exige non seulement la connaissance de l’histoire de la maladie, mais également une bonne compréhension des facteurs sociaux, économiques et culturels sous-jacents. Le dépistage précoce peut sauver des vies. Plusieurs pays développés et en développement mettent en oeuvre des programmes de prévention du cancer comprenant celui de la cavité buccale. Il est indispensable d’apprendre aux individus à reconnaître les signes et symptômes précoces du cancer de la cavité buccale. Dans les pays en développement en particulier, les agents de soins de santé primaires formés au dépistage du cancer de la cavité buccale sont appelés à devenir une force de prévention considérable grâce au dépistage précoce et à la promotion de la santé en vue de sensibiliser la communauté. Un système d’orientation efficace doit être trouvé pour permettre la prise de mesures vitales.
6.4 Santé bucco-dentaire et promotion de la santé à l'école
. La promotion de la santé à l'école est un enseignement qui veille constamment à renforcer la capacité à instaurer un cadre de vie, d’apprentissage et de travail sain.
L’état doit mobiliser et à renforcer les activités d’éducation et de promotion de la santé aux niveaux local, national, régional et local afin d’améliorer la santé des enfants, du personnel scolaire, des familles et autres membres de la collectivité, et cela à travers l’établissement scolaire.
L’initiative sera de :
1. Développer les capacités de sensibilisation en vue d’améliorer les programmes de santé scolaire.
2. Créer des réseaux et des alliances afin de développer le concept de promotion de la santé à l'école.
3. Renforcer les capacités nationales.
4. Mener des recherches afin d’améliorer les programmes de santé scolaire.
Les arguments importants en faveur de la promotion de la santé bucco-dentaire par l’école sont les suivants:
* Pendant leurs années de formation, de l’enfance à l’adolescence, les élèves sont accessibles. Ce sont des stades importants dans la vie de l’individu car c’est à ce moment-là qu’il adopte des comportements mais aussi des croyances et des attitudes vis-à-vis de la santé bucco-dentaire qu’il gardera toute sa vie;
* Les écoles peuvent offrir un environnement propice à la promotion de la santé bucco-dentaire. L’accès à l'eau potable, par exemple, peut favoriser les programmes d’hygiène en général et d’hygiène bucco-dentaire en particulier. De même, un environnement matériel de sécurité peut contribuer à réduire le risque d’accidents et par conséquent le risque de traumatismes dentaires;
* Le poids des maladies bucco-dentaires chez l’enfant est important. La plupart d'entre elles, une fois établies, sont irréversibles et auront un impact sur la qualité de vie et l’état de santé générale;
* Des politiques scolaires, un environnement propice et une éducation pour la santé sont essentiels à l’instauration de la santé bucco-dentaire et au contrôle des comportements à risque comme la consommation d’aliments et de boissons sucrés, le tabagisme ou la consommation d’alcool;
* Les écoles peuvent offrir une plate-forme pour la prestation de soins bucco-dentaires préventifs et curatifs.
Grâce à un réseau étendu de promotion de la santé à l’école (Health Promoting Schools), l’OMS collabore, aux niveaux régional et mondial, avec Education International, l’ONUSIDA et l’UNESCO pour permettre aux organisations représentatives des enseignants du monde entier de mettre à profit leur capacité et leur expérience pour améliorer la santé par l’école.
Le Programme OMS de Santé Bucco-dentaire est rattaché à ces réseaux comme aux réseaux scolaires de santé bucco-dentaire établis dans les divers pays et régions.
Des programmes de formation de formateurs, à l’intention des instituteurs, doivent être organisés pour développer les capacités nationales d’intégration de la promotion de la santé bucco-dentaire à l’école afin de surveiller l’état de santé des enfants et des enseignants.
6.5 La santé bucco-dentaire des jeunes
Les adolescents, âgés de 10 à 19 ans selon la définition de l’OMS, représentent un cinquième de la population mondiale. Un jeune ayant confiance en lui, bien intégré socialement, qui croit en des valeurs et a accès aux informations pertinentes est mieux à même de prendre des décisions positives pour sa santé. Les facteurs extérieurs ont un impact énorme sur la façon dont les adolescents pensent et se comportent ; les valeurs et les comportements de leurs pairs sont de plus en plus importants tandis que les parents et les autres membres de la famille gardent toujours une influence. L'environnement plus large de ces jeunes a également une importance (médias, industries, institutions communautaires, par exemple). Les programmes visant à améliorer la santé bucco-dentaire des jeunes doivent tenir compte de ces facteurs, notamment la consommation de bonbons, de boissons sucrées, de tabac ou d’alcool. Des alliances efficaces entre l’environnement familial, le milieu scolaire, les professionnels et les organisations communautaires sont nécessaires si l’on veut contrôler les risques pour la santé bucco-dentaire des jeunes.
6.6 Amélioration de la santé bucco-dentaire chez les personnes âgées
La répartition selon l’âge de la population mondiale évolue. Avec les progrès de la médecine et l’allongement de l’espérance de vie, la proportion de personnes âgées va continuer à augmenter partout dans le monde. Par exemple, le Rapport sur la santé dans le monde 1998 dénombrait 390 millions de personnes âgées de plus de 65 ans, par exemple. On estime que ce chiffre devrait doubler d’ici 2025.
La génération du baby boom d’après-guerre aura 65 ans en 2011, venant grossir sensiblement les rangs des personnes âgées.
D'ici 2025, dans de nombreux pays en développement, en particulier en Asie et en Amérique latine, on attend une augmentation de la population âgée pouvant aller jusqu’à 300%. D’ici 2050, il y a aura 2 milliards de personnes de plus de 60 ans, dont 80% dans les pays en développement. La croissance de cette population est gigantesque et pose des problèmes énormes du point de vue de la prise en charge des personnes âgées. A mesure que les gens vieillissent, leur susceptibilité aux maladies chroniques et aux maladies qui engagent le pronostic vital ainsi qu’aux infections aiguës augmente, et est encore aggravée par des déficits du système immunitaire . Dans ce groupe d'âge, le cancer, les maladies cardio-vasculaires,
le diabète, les infections et une mauvaise santé bucco-dentaire (avec notamment la perte de dents ou des formes sévères de maladie parodontale) sont plus fréquentes. Les conséquences de ces maladies et affections sont significatives, entraînant des incapacités et une qualité de vie diminuée.
Les maladies bucco-dentaires sont généralement évolutives et cumulatives. Le processus du vieillissement peut directement ou indirectement accroître le risque de maladies bucco-dentaires et de perte des dents, phénomène que compliquent encore un mauvais état de santé générale, la présence de maladies aiguës ou chroniques. Parmi les personnes âgées, on observe une prévalence élevée de co-morbidité et des obstacles aux soins, en même temps que des problèmes de santé bucco-dentaire liés aux phénomènes suivants:
* évolution de l’état de la dentition;
* prévalence de la carie et besoins de soins non satisfaits;
* poches parodontales/perte d’attache parodontale et mauvaise hygiène bucco-dentaire;
* édentation et perte fonctionnelle;
* conséquences de prothèses dentaires amovibles mal adaptées;
* cancer de la cavité buccale;
* xérostomie;
* douleur et gêne cranio-faciales.
L’interrelation entre la santé bucco-dentaire et l’état de santé générale est particulièrement prononcée chez les personnes âgées. Une mauvaise santé bucco-dentaire peut accroître les risques pour la santé générale et se répercuter sur l’apport nutritionnel lorsque les capacités de mastication et d’alimentation sont amoindries. De même, les maladies systémiques et/ou les effets secondaires indésirables de leur traitement peuvent entraîner un risque accru de maladies bucco-dentaires, une diminution du flux salivaire, une altération du goût et de l’odorat, des douleurs dento-faciales, une hypertrophie des gencives, une résorption de l’os alvéolaire et la mobilité des dents. La prévalence élevée de traitements associant plusieurs médicaments dans ce groupe d’âge peut encore aggraver les effets sur la santé bucco-dentaire. Parmi les autres déterminants figurent une alimentation à forte teneur en sucre, une mauvaise hygiène bucco-dentaire par manque de dextérité, la consommation d’alcool ou de tabac, autant de facteurs de risque pour la santé bucco-dentaire.
Les obstacles aux soins de santé bucco-dentaire pour les personnes âgées sont considérables. La perte de mobilité les empêche d’avoir accès aux soins, en particulier pour celles qui habitent en milieu rural lorsque les moyens de transport public sont insuffisants. La situation est plus grave encore dans les pays en développement s’il n’existe pas de services de santé bucco-dentaire et de soins à domicile. Certaines personnes âgées pouvant par ailleurs éprouver des difficultés financières après leur retraite, le coût réel ou l’idée qu’elles se font du coût du traitement dentaire, allié à des attitudes négatives à l’égard de la santé bucco-dentaire, peuvent les décourager de consulter un dentiste. La peur de la violence peut rendre les personnes âgées craintives face à des étrangers, ce qui peut gêner la communication avec les personnels soignants.
Dans certains pays, les personnes âgées ont tendance à vivre seules, loin de leurs amis ou de leur famille. L’absence de soutien social et les sentiments de solitude et d’isolement peuvent se répercuter sur leur santé mentale et leur bien-être. Il existe à l’évidence des besoins non satisfaits dans ce groupe d’âge. Il est important que les personnels des services de santé tiennent compte des facteurs psycho-sociaux non négligeables ayant une incidence sur la santé et le bien-être des personnes âgées. Il faut donc fournir des services de santé bucco-dentaire adaptés, qui soient accessibles, appropriés et acceptables. L’état de santé des personnes âgées doit également être pris en compte avant de planifier un traitement complexe pouvant comporter des interventions chirurgicales. Le diagnostic de ces besoins particuliers et la planification en cas de traitement sophistiqué sont essentiels. Enfin, les incidences pour la recherche et la formation sont considérables.
Le Programme OMS de Santé Bucco-dentaire entend élaborer des stratégies pour améliorer la santé bucco-dentaire des personnes âgées.
Les planificateurs nationaux de la santé bucco-dentaire doivent intégrer des activités systématiques dans ce domaine afin d’améliorer la qualité de la vie.
6.7 Santé bucco-dentaire, état de santé générale et qualité de vie
La santé bucco-dentaire fait partie intégrante de la santé au sens large. Les maladies parodontales, par exemple, sont associées à des problèmes de santé comme les maladies cardio-vasculaires et le diabète. Les personnes présentant des affections complexes sont plus exposées au risque de maladies bucco-dentaires qui compliquent encore leur état de santé générale. Certaines maladies ont des manifestations buccales, et ces lésions peuvent être le premier signe d’autres maladies potentiellement mortelles comme le VIH/SIDA. En outre, certains médicaments ou traitements courants utilisés pour traiter des maladies systémiques peuvent compromettre la santé et le fonctionnement de la sphère bucco-dentaire.
Non traitées, même pendant peu de temps, les maladies bucco-dentaires peuvent avoir des conséquences néfastes. Une infection bucco-dentaire peut tuer. Une infection bucco-dentaire est considérée comme un facteur de risque dans nombre d’affections générales. La propagation de bactéries peut entraîner ou aggraver sérieusement des infections dans l’organisme tout entier, en particulier chez les personnes immunodéprimées. Les personnes souffrant de maladies cardio-vasculaires ou de diabète sont particulièrement vulnérables. Des études ont montré que les maladies bucco-dentaires (carie dentaire et maladie paradontale, par exemple) étaient associées à d’autres maladies non transmissibles, et cette interrelation mérite des recherches plus approfondies.
Une mauvaise santé bucco-dentaire peut avoir des répercussions importantes sur la qualité de vie. La douleur, la survenue d’abcès dentaires, des difficultés à mastiquer ou à se nourrir, une gêne provoquée par la forme des dents ou des dents manquantes, colorées ou abîmées peuvent avoir des répercussions sur la vie quotidienne et le bien-être des individus. Ces dernières années, de nombreuses recherches ont montré l’impact de la santé bucco-dentaire sur la qualité de la vie. Plusieurs mesures de la qualité de vie liée à la santé bucco-dentaire ont été élaborées afin d’évaluer les répercussions fonctionnelles, psychologiques, sociales et économiques; mesures très importantes pour l’évaluation des programmes de santé bucco-dentaire dans la communauté.
Les facteurs de risque pour la santé tels qu’une consommation excessive d’alcool, le tabagisme ou d’autres formes de consommation du tabac et de mauvaises habitudes alimentaires peuvent également se répercuter sur la santé bucco-dentaire. La corrélation entre ces comportements liés au mode de vie et le risque accru de caries dentaires, de maladies parodontales, d’infections de la bouche, d’anomalies maxillo-faciales, de cancers de la cavité buccale et d’autres affections de la bouche montre bien la nécessité d’adopter une approche intégrée de la promotion à la fois de la santé bucco-dentaire et de la santé générale. L’approche fondée sur des facteurs communs de risque offre une possibilité intéressante d’intégrer la promotion de la santé bucco-dentaire dans la promotion de la santé générale. Une telle approche devrait être plus efficace que les programmes dirigés contre une seule maladie ou affection.
Le ministère de la Santé et la 5ème direction Bucco-dentaire doivent élaborer des politiques destinées à faciliter l’intégration de la santé bucco-dentaire dans les programmes nationaux et communautaires. Ces initiatives passent par une analyse des connaissances disponibles et la création de banques de données sur la santé bucco-dentaire, la santé générale et les facteurs communs de risque.
6.8 Systèmes de santé bucco-dentaire
La stratégie de la Santé pour Tous basée sur les soins de santé primaires n’a pas encore été pleinement mise en oeuvre. Dans notre pays, les capacités et les ressources nationales − humaines, financières et matérielles – sont encore insuffisantes pour assurer l’offre de services de santé essentiels de qualité et l’accès à ceux-ci pour tous, notamment dans les communautés défavorisées. Plusieurs pays sont désormais engagés dans un processus de changement. Certains procèdent à une réforme du secteur public dans son ensemble, d’autres ne réforment que le secteur de la santé en décentralisant les services publics, en favorisant la participation du secteur privé et en réorganisant leur mode de financement et de prestation de services. Ces changements ont principalement pour but de réduire les inégalités dans l’accès aux services de santé, de promouvoir une couverture universelle et d’améliorer l’efficacité de l’ensemble du système de santé.
La transition des services de santé bucco-dentaire coïncide avec la tendance générale de la réforme des services de santé. Plusieurs pays industrialisés occidentaux offrent à leur population des services de santé bucco-dentaire, aussi bien préventifs que curatifs, qui reposent sur des systèmes privés ou publics. Par contre, les personnes appartenant à des groupes défavorisés ou à certaines minorités ethniques, les enfants de la rue, les personnes handicapées ou les personnes qui ne peuvent sortir de chez elles et les personnes âgées ne sont pas suffisamment couvertes par les soins bucco-dentaires.
Dans les pays en développement, les services de santé bucco-dentaire sont principalement offerts par les hôpitaux centraux ou régionaux des centres urbains, peu d’importance étant donnée aux soins préventifs ou conservateurs. De nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine connaissent une pénurie de personnels de santé bucco-dentaire et, d’une manière générale, la capacité des systèmes de santé se limite au soulagement de la douleur ou aux soins d’urgence. En Afrique, le nombre de dentistes par habitant est d’environ 1 pour 150 000 contre 1 pour 2000 dans la plupart des pays industrialisés.
Le Programme OMS de Santé Bucco-Dentaire est favorable au développement de services correspondant aux besoins de chaque pays. La réorientation des services de santé bucco-dentaire en faveur de la prévention et de la promotion de la santé se fait en collaboration avec les bureaux OMS régionaux ou nationaux. Un module de base de soins bucco-dentaires a été mis au point et les outils proposés peuvent être utiles dans certains pays. Pour les pays en développement, en particulier, des modèles de soins de santé primaires applicables aux soins bucco-dentaires essentiels sont encouragés et plusieurs projets de démonstration dans la communauté basés sur le contexte socioculturel sont soutenus ou mis en oeuvre conjointement avec le Programme OMS de Santé Bucco-Dentaire. En outre, ce Programme a mis au point une composante santé bucco-dentaire dans le cadre du projet de prise en charge intégrée des maladies de l’adolescent et de l’adulte.
La question du personnel de santé bucco-dentaire – à savoir les catégories de personnel à former, leurs fonctions et les effectifs dans chaque catégorie – retient l’attention depuis de nombreuses années. Son importance est apparue plus clairement dans certains pays où la formation de dentistes est inadaptée aux besoins et à la demande de soins de santé bucco-dentaire. Certains pays connaissent encore un problème de formation, de catégories et d’effectifs inadaptés des professionnels de la santé bucco-dentaire. On a signalé, en particulier, que dans les pays en sureffectif, les fonctions traditionnellement dévolues aux assistants sont maintenant réalisées par les dentistes eux-mêmes. Dans ces pays, l’introduction de personnel auxiliaire a été retardée. L’évolution du tableau de morbidité bucco-dentaire et des facteurs socio-démographiques indique qu’un ajustement des structures existantes du personnel de santé bucco-dentaire est nécessaire dans plusieurs pays développés. Dans les pays en développement, le problème consiste à encourager les programmes de formation pour les types de personnel correspondant aux besoins et à l’infrastructure de santé bucco-dentaire du pays.
6.9 VIH/SIDA et santé bucco-dentaire
L’épidémie de VIH/SIDA est l’une des plus graves qu’ait connue l’humanité. Près de 40 millions de personnes étaient infectées par le VIH en 2001 et des millions sont déjà mortes du SIDA.
Plusieurs études ont montré qu’environ 40 à 50% des personnes séropositives présentaient des infections virales, bactériennes ou mycosiques de la bouche, qui surviennent souvent à un stade précoce de la maladie. Les lésions buccales directement associées à l’infection à VIH sont la candidose buccale pseudomembraneuse, la leucoplasie chevelue buccale, la gingivite et la parodondite liées au VIH, le sarcome de Kaposi, les lymphomes non hodgkiniens et la sécheresse buccale due à une diminution du flux salivaire.
Le principal défi de l’action contre le VIH/SIDA à l’heure actuelle est de faire en sorte que des stratégies de prévention et de soins ayant fait leur preuve, soient largement mises en oeuvre au niveau où elles sont susceptibles d’avoir un impact décisif sur l’épidémie.
Le Programme OMS de Santé Bucco-Dentaire peut apporter une contribution importante au diagnostic précoce, à la prévention et au traitement de cette maladie.
Le Programme OMS de Santé Bucco-Dentaire a rédigé un guide qui propose une approche systématique de la mise en oeuvre d’études épidémiologiques portant sur les affections de la cavité buccale associées à l’infection au VIH. Il contient des directives pour la collecte, l’analyse, le rapport et la diffusion des données, ce qui devrait faciliter les comparaisons des résultats de différentes études. Il vise également à encourager le personnel de santé bucco-dentaire et les praticiens de santé publique à faire de l’état de santé bucco-dentaire un élément de prise en charge optimale des cas et des activités de surveillance des maladies associées à l’infection au VIH.
En collaboration avec d’autres programmes techniques de l’OMS et les centres collaborateurs OMS pour la santé bucco-dentaire, le Programme OMS de Santé Bucco-Dentaire facilitera et coordonnera l’élargissement des initiatives efficaces grâce à un soutien technique et gestionnaire.
Ces activités porteront principalement sur:
* l’identification des manifestations buccales les plus révélatrices du VIH/SIDA;
* la participation du personnel de santé bucco-dentaire à la documentation du VIH/SIDA pour assurer une évaluation médicale, une prévention et un traitement appropriés;
* la formation des autres professionnels de santé au dépistage des lésions buccales et des manifestations extrabuccales; l’utilisation d’une méthode de « formation de formateurs » pour atteindre les agents de santé au niveau du village et de la communauté;
* la diffusion d’informations sur la maladie et sa prévention par tous les moyens de communication possibles;
* l’appui technique de l’OMS aux réunions organisées au niveau régional ou inter-régional pour mettre en commun les expériences des pays en matière de prévention du VIH/SIDA et la modification des modes de vie à travers des campagnes et des programmes communautaires.
6.10 Systèmes d’information sur la santé bucco-dentaire
Le poids des maladies bucco-dentaires et les besoins des populations évoluent. De même, les systèmes de santé bucco-dentaire et les connaissances scientifiques changent rapidement.
Afin de répondre à ces besoins, les acteurs de santé publique et les décideurs ont besoin d’outils, de moyens et d’informations pour évaluer et suivre les besoins de santé, choisir les interventions, élaborer des options politiques adaptées à leur situation et améliorer la performance du système de santé bucco-dentaire.
L’Etat doit mettre sur pied les systèmes d’information comprenant des données complémentaires sur les indicateurs épidémiologiques.
Les informations qui peuvent être obtenues à travers un système d’information sanitaire peuvent être utilement classées dans les sous-systèmes connexes suivants:
* surveillance épidémiologique;
* couverture de la population par les services;
* dossiers et comptes rendus des services;
* administration et gestion des ressources;
* qualité des soins dispensés;
* surveillance du programme de santé bucco-dentaire et évaluation des résultats.
Les évaluations systématiques des systèmes de santé bucco-dentaire font défaut et le Programme OMS de Santé Bucco-Dentaire préconise un modèle complet permettant de mesurer les ressources, le processus, les services produits et les résultats
Ces systèmes d’information sont mis pour la surveillance des tendances des maladies bucco-dentaires et des facteurs de risque. La banque de données sur la santé bucco-dentaire réunit des informations utiles au suivi du tableau épidémiologique et des évolutions, dans le temps, de la santé bucco-dentaire. Le principal instrument de surveillance est baptisé "STEPS" (approche par étapes de la surveillance) selon l’OMS. Il s’agit d’une approche simple offrant aux pays des méthodes normalisées communes, mais qui laissent suffisamment de souplesse pour élargir leurs outils en y ajoutant les informations intéressantes pour leur situation propre.
Le Programme OMS de Santé Bucco-Dentaire propose des systèmes modernes d’information sanitaire, au niveau mondial, à travers diverses activités:
* La révision des méthodes fondamentales d’enquête sur la santé bucco-dentaire, tenant compte du nouveau tableau de la morbidité bucco-dentaire (par exemple l’érosion dentaire et la consommation de boissons sucrées) et permettant d’enregistrer des facteurs de risque et des facteurs liés à la qualité de vie (y compris les comportements à risque tels que les habitudes alimentaires, le tabagisme, la consommation d’alcool et les habitudes en matière d’hygiène bucco-dentaire);
* La mise au point de techniques de gestion et d’analyse des données utilisant les technologies de l’information;
* Le rattachement de la banque de données mondiale sur la santé bucco-dentaire au système d’information du Programme des profils de pays/région;
* L’élaboration de méthodologies et d’approches pour l’évaluation de l’efficacité des programmes communautaires de santé bucco-dentaire, axés sur la promotion de la santé et la prévention de la maladie. Cette évaluation comprend également une documentation des procédés pour permettre une mise en commun des expériences des différents programmes.
L’OMS a commencé à élaborer de nouveaux objectifs. Le Bureau Régional de l’Europe a défini des cibles en la matière, pour 2020 dans le cadre de sa politique Santé. L’OMS, la Fédération Dentaire Internationale (FDI) et l’Association Internationale de Recherche Dentaire (IADR) ont conjointement préparé de nouveaux objectifs pour la période allant jusqu’à 2020. Les objectifs et les cibles ont été élargis de façon à couvrir des indicateurs significatifs liés à la santé bucco-dentaire de groupes de population. Les buts fixés à l’échelle mondiale n’ont pas de caractère normatif. Ce cadre est conçu principalement pour encourager les responsables de l’élaboration des politiques de santé aux niveaux régional, national et local à fixer des normes de santé bucco-dentaire en ce qui concerne la douleur, les troubles fonctionnels, les maladies infectieuses, le cancer de l’oropharynx, les manifestations buccales de l’infection au VIH, le noma, les traumatismes, les anomalies maxillo-faciales, la carie dentaire, les anomalies de développement des dents, les maladies parodontales, les maladies des muqueuses buccales, les troubles des glandes salivaires, la perte de dents, les services de santé et les systèmes d’information sanitaire.
6.11 Recherche en santé bucco-dentaire
La recherche est un processus systématique visant à produire des connaissances nouvelles. Sur la base des progrès des sciences sociales et biomédicales, de la santé publique et des technologies de l’information, de nouveaux concepts peuvent conduire à des interventions novatrices ayant un impact direct sur le diagnostic, la prévention, le traitement, mais aussi les aspects éthiques et sociaux de la maladie. Les progrès dans le domaine des connaissances n’ont, toutefois, pas encore pleinement bénéficié aux pays en développement. On estime par exemple que 10% seulement des fonds alloués au niveau mondial à la recherche en santé sont consacrés à des problèmes qui touchent 90 % de la population mondiale (49). Les disparités évidentes sur les plans économique, politique, des ressources, des moyens scientifiques, et d’accès aux réseaux mondiaux de l’information ont, en réalité, élargi l’écart entre pays riches et pays pauvres dans le domaine des connaissances.
Le Programme OMS de Santé Bucco-Dentaire contribue à redresser le déséquilibre dans la répartition des connaissances en matière de santé bucco-dentaire de telle sorte que les résultats de la recherche profitent à tous, y compris aux pauvres, et cela de manière durable et équitable. Les connaissances étant un moyen important d’améliorer la santé des pauvres en particulier, le Programme se concentrera sur la promotion de la recherche en santé bucco-dentaire dans les pays développés et les pays en développement afin de réduire les facteurs de risque et la charge de morbidité bucco-dentaire et d’améliorer les systèmes de santé bucco-dentaire et l’efficacité des programmes communautaires. Il faudrait notamment consacrer davantage de recherches aux aspects suivants: les inégalités en matière de santé bucco-dentaire; les répercussions psycho-sociales de la santé ou de la maladie bucco-dentaire; l’alimentation, la nutrition et la santé bucco-dentaire; les programmes de sevrage tabagique; les relations entre santé bucco-dentaire, état de santé générale et qualité de vie; et le VIH/SIDA.
Le renforcement des capacités de recherche est l’une des stratégies les plus efficaces, les plus rentables et les plus durables pour permettre aux pays en développement de profiter des progrès des connaissances, en particulier à travers la promotion de réseaux régionaux et inter-pays de recherche en santé bucco-dentaire. Le Programme OMS de Santé Bucco-Dentaire entend favoriser la recherche effectuée dans ce domaine pour, avec et par les pays en développement, de plusieurs façons:
* En soutenant les initiatives susceptibles de renforcer les moyens de recherche des pays en développement, de sorte que la recherche soit reconnue comme le fondement d’une politique de santé bucco-dentaire;
* En associant davantage les centres collaborateurs OMS pour la santé bucco-dentaire dans les domaines prioritaires de recherche dans le cadre des réseaux de centres nationaux, régionaux ou inter-régionaux;
* En encourageant les programmes de formation à la recherche en santé bucco-dentaire au niveau local ou sur la base de programmes concertés inter-universités;
* En offrant aux universités des pays en développement un accès aisé à la littérature scientifique sur la santé bucco-dentaire par un accès en ligne aux revues scientifiques;
* En réduisant l’écart 10/90 en matière de recherche en santé bucco-dentaire par une action dans le cadre du Forum mondial pour la recherche en santé . Ce forum aide à fixer les priorités, à diffuser les conclusions de la recherche et à mesurer les résultats afin de rompre le cercle vicieux de la maladie et de la pauvreté.
VII EDUCATION POUR LA SANTE BUCCO-DENTAIRE
7.1 Définition : L’éducation pour la santé bucco-dentaire est un processus dynamique et complexe qui vise avant tout changement de comportements favorables à la santé bucco-dentaire.
7.2 L’objectif : Induire un changement de comportement : faire acquérir à la population un comportement sain vis à vis de sa santé bucco-dentaire comme pour le reste du corps et ce, par l’apprentissage correct et régulier du brossage dentaire, par la correction des mauvaises habitudes alimentaires (écarter les aliments les plus cariogènes) en favorisant une alimentation équilibrée.
7.3 Buts :
-renforcer les attitudes et les comportements favorables à la santé bucco-dentaire.
- aider la population à prendre conscience de sa responsabilité dans l’amélioration de sa santé bucco-dentaire, à comprendre et à surmonter les différents problèmes qui l’empêchent d’être en bonne santé.
7.4 ETAPES
a) les préalables : examiner un certain nombre de questions fondamentales :
-identifier les problèmes de santé bucco-dentaire,
-formuler les objectifs,
-déterminer la population cible,
-élaborer le message éducationnel,
-faire le choix du canal de transmission des messages d’éducation pour la santé bucco-dentaire.
b) organisation matérielle
Préparation des supports d’information (affiches, diapositives, dépliants, films et autre matériel didactique) et concertation avec tous les autres intervenants (notamment le personnel enseignant).
c) déroulement des activités
1- Phase théorique
1-1. Familiarisation de la population avec le chirurgien-dentiste ou technicien en soins bucco-dentaire et le matériel dentaire
Le chirurgien-dentiste se présente en blouse blanche dans la salle de la séance avec un plateau dentaire contenant la petite instrumentation et explique son utilisation.
Il profitera de cette séance pour présenter le programme et ses objectifs.
1-2. La séance d’éducation pour la santé bucco-dentaire comprenant :
• La leçon d’éducation sanitaire (sous forme d’un cours interactif).
Elle sera élaborée selon différents niveaux correspondants aux classes pédagogiques des âges cibles.
Elle doit comporter des éléments d’information à transmettre aux enfants tels que la description de la dent, sa fonction, l’importance de la 1ère molaire et une sensibilisation à la préservation d’une bonne santé bucco-dentaire.
La séance dure une heure comprenant le cours (rappels + consolidation), débat et la démonstration sur maquette géante.
* Information - Motivation - Sensibilisation :
- Anatomie d’une dent saine et son environnement
- Dent malade : les différents stades d’une carie
- Conséquences des pathologies bucco-dentaires
* Initiation pour une bonne santé bucco-dentaire
- Conseils d’hygiène buccale
- Notions d’hygiène alimentaire
• L’apprentissage d’une technique correcte du brossage dentaire sur modèle (maquette géante)
• Un débat
2- Phase pratique
2-1. Une séance de brossage avec brosse à dents sans dentifrice
- Comment tenir sa brosse à dent
- Séquences du brossage
2-2. Séances de brossage au lavabo avec dentifrice
- Comment tenir sa brosse à dent et appliquer le dentifrice
- Séquences du brossage
Le chirurgien-dentiste ou le technicien en soins bucco-dentaire prendra les ou les enfants par groupes de 10 à 15 (un groupe travaille, l’autre est observateur).
La périodicité des séances de brossage varie selon les classes cibles (voir exemple de fiches techniques jointes en annexe).
Le chirurgien-dentiste assurera ou le technicien en soins bucco-dentaire les trois premières séances au moins puis l’enseignant prendra le relais si nécessaire.
BANQUE DES QUESTIONS
1. Que veut dire la santé bucco-dentaire ?
La santé bucco-dentaire se définit comme étant « la santé de la cavité buccale, y compris la denture et les structures et tissus qui la soutiennent. Elle est caractérisée par l’absence de toute maladie, et le fonctionnement optimal de la bouche, et de ses tissus, qui font la grande fierté de celui qui en jouit»
2. Que signifie être en bonne santé bucco-dentaire ?
C’est avoir des dents saines et ne pas souffrir d’aucune maladie ou trouble affectant les tissus bucco-dentaires et maxillo-faciaux.
3. Quelle est l’Importance de la santé bucco-dentaire,
La santé bucco-dentaire est importante pour :
1. Réduire le poids des maladies bucco-dentaires et leurs conséquences invalidantes potentielles, notamment auprès des populations pauvres et marginalisées;
2. Promouvoir des modes de vie sains et réduire les facteurs de risque, liés à l'environnement, au comportement ainsi qu’à des causes économiques et sociales;
3. Développer des systèmes qui améliorent celle ci équitablement répondent aux demandes légitimes de la population et qui soient financièrement acceptables;
4. Elaborer des politiques fondées sur son intégration aux programmes de santé nationaux et communautaires pour le développement de la société.
4. Quelle liaison y a-t’il entre la santé bucco-dentaire et l’état général ?
- Il existe un lien entre la santé buccodentaire et l'état de santé général, la santé bucco-dentaire fait partie intégrante de la santé au sens large. Les maladies parodontales, sont associées à des problèmes de santé comme les maladies cardio-vasculaires et le diabète. Les personnes présentant des affections complexes sont plus exposées au risque de maladies bucco-dentaires qui compliquent encore leur état de santé générale. Certaines maladies ont des manifestations buccales, et ces lésions peuvent être le premier signe d’autres maladies potentiellement mortelles comme le VIH/SIDA. En outre, certains médicaments ou traitements courants utilisés pour traiter des maladies systémiques peuvent compromettre la santé et le fonctionnement de la sphère bucco-dentaire.
Non traitées, même pendant peu de temps, les maladies bucco-dentaires peuvent avoir des conséquences néfastes. Une infection bucco-dentaire peut tuer. Une infection bucco-dentaire est considérée comme un facteur de risque dans nombre d’affections générales. La propagation de bactéries peut entraîner ou aggraver sérieusement des infections dans l’organisme tout entier, en particulier chez les personnes immunodéprimées. Les personnes souffrant de maladies cardio-vasculaires ou de diabète sont particulièrement vulnérables.
- Les affections buccodentaires peuvent être source de douleur et causer la perte des dents et la mauvaise haleine. Une mauvaise santé buccodentaire peut être la source d'autres affections systémiques telles que le diabète chez les personnes de tous âges et les maladies respiratoires surtout chez les personnes âgées, les cardiopathies, la prématurité et l'insuffisance pondérale à la naissance.
- Il existe des facteurs communs de risque entre les pathologies générales et les pathologies bucco-dentaires. De nombreuses affections générales peuvent avoir des manifestations bucco-dentaires qui accroissent le risque de maladies bucco-dentaires, lesquelles, à leur tour, représentent un facteur de risque pour un certain nombre d’affections générales.
5. a) Quel est l’impact de la santé bucco-dentaire sur la qualité de la vie ?
Une mauvaise santé bucco-dentaire peut avoir des répercussions importantes sur la qualité de vie. La douleur, la survenue d’abcès dentaires, des difficultés à mastiquer ou à se nourrir, une gêne provoquée par la forme des dents ou des dents manquantes, colorées ou abîmées peuvent avoir des répercussions sur la vie quotidienne et le bien-être des individus.
Il y a des répercussions fonctionnelles, psychologiques, sociales et économiques
5. b) Quels sont les effets de la santé buccodentaire sur l'état de santé général? Et quels sont les liens avec d’autres maladies ?
-Les maladies des gencives s'attaquent à l'ensemble des tissus de soutien des dents, non traitées peuvent entraîner la perte de dents et un risque accru d'affections plus graves, y compris des maladies cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux.
- La plaque dentaire qui s'épaissit et durcit, se transforme en tartre, favorisant ainsi les infections gingivales.
-Les bactéries que renferme la plaque peuvent migrer de la bouche à la circulation sanguine, et elles ont été associées à l'obstruction des artères et à des lésions des valvules cardiaques. Ces mêmes bactéries peuvent également atteindre les poumons et causer une infection ou aggraver des affections pulmonaires existantes.
-Il existe également un lien entre le diabète et les maladies des gencives. Les personnes souffrant de diabète sont ainsi plus vulnérables aux maladies des gencives, lesquelles peuvent augmenter le risque de complications du diabète.
-La santé buccodentaire est aussi extrêmement importante pour les femmes enceintes. Les femmes enceintes présentant des maladies des gencives courent un risque accru de donner naissance à des enfants prématurés et de petit poids. les nouveau-nés présentent déjà un risque accru de nombreux problèmes, notamment : les troubles du développement, l'asthme, les infections de l'oreille, les malformations congénitales et les troubles du comportement, tels que l'hyperactivité avec déficit de l'attention. Ils sont en outre davantage exposés au risque de mortalité infantile.
6. Comment une bonne santé bucco-dentaire protège le coeur
La prévention et le traitement des maladies des gencives auraient pour résultat une diminution significative du risque d'être confronté à des problèmes vasculaires.
7. Laquelle de ces affections est réversible : la gingivite ou la maladie parodontale?
La gingivite peut être prévenue et enrayée grâce au maintien de bonnes habitudes d'hygiène buccodentaire
8. Comment se brosser les dents?
Utilisez une brosse à dents à soies souples
Placez les soies contre les gencives
Exécutez délicatement un mouvement de va-et-vient avec la brosse
Brossez toutes les surfaces de la dent
les surfaces internes (du côté de la langue)
les surfaces externes (du côté de la joue)
le dessus (surface de mastication)
Brossez-vous la langue
L'élimination de la plaque une fois par jour empêchera l'apparition de caries et de maladies des gencives.
9. Comment utiliser la soie dentaire?
Prélevez du contenant l'équivalent de 40 à 50 cm de soie dentaire. Enroulez la soie autour du majeur de chaque main en laissant environ 2 à 3 cm de fil entre les deux doigts.
Utilisez le pouce et l'index pour maintenir en place le fil.
Glissez la soie entre les dents en formant un demi-cercle, comme un «C», à la base de la dent, sous la gencive. Puis, frottez délicatement le fil contre la dent en effectuant un mouvement de haut en bas et de bas en haut, ce qui enlèvera la plaque dentaire.
Utilisez un bout de fil propre après chaque dent.
10. Comment nettoyer les dents de l’enfant?
Soyez prêt(e)! Ayez sous la main une débarbouillette ou une compresse (gaze) humide et douce.
Tenez l'enfant dans vos bras. Enroulez la compresse ou la gaze humide autour de votre index.
Frottez délicatement les gencives de l'enfant de l'arrière vers l'avant en enlevant tout reste de lait ou de préparation pour nourrissons.
Vous pouvez utiliser une petite brosse à dents humide à soies douces dès l'apparition des dents.
11. Quand les dents de bébé peuvent percent?
Les 20 dents de lait (ou dents primaires) devraient toutes avoir percé avant l'âge de 2 ou 3 ans. Souvenez-vous que chaque enfant est un cas particulier. Chez certains enfants, l'apparition des dents peut se faire avant ou après les périodes indiquées dans l'illustration ci-dessous.
12. À quoi servent les dents de lait?
-Mastiquer : Des dents solides facilitent la mastication des aliments. La carie dentaire peut rendre difficile et douloureuse la mastication.
-Parler : Les dents jouent un rôle important dans l'élocution. Les dents servent d'appui à la langue pour la prononciation de toutes les syllabes, d'où leur importance dans l'acquisition d'une bonne élocution.
-Prévoir l'espace pour les dents permanentes : Les dents de lait tiennent un espace pour les dents permanentes à venir et guident leur éruption. Sans ce guide, la dent permanente peut pousser en angle, et causer ainsi un chevauchement des dents permanentes.
-Sourire : La perte précoce des dents peut nuire à l'estime de soi.
13. Quant l’enfant peut-il lui-même prendre soin de ses dents et de ses gencives?
Si votre enfant peut écrire son nom en lettres attachées, il est en mesure de se brosser les dents tout seul. Si non, il ne peut le faire convenablement sans aide. L'enfant a de la difficulté à tenir une brosse à dents et à bien la guider pour qu'elle atteigne toutes les régions de sa bouche. Vous pouvez l'aider à se brosser les dents.
14. Quand apparaissent les dents permanentes chez l’enfant?
15. Quel est le problème dentaire le plus courant chez les adultes?
La maladie des gencives.
16. Quels sont les Facteurs de risques des maladies dentaires ?
Il y a nombre de facteurs de risques associés au cancer de la bouche :
Âge : Les personnes âgées de plus de 50 ans sont plus à risques de développer un cancer de la bouche.
Sexe : Il touche plus les hommes que les femmes.
Tabagisme : Le tabagisme ou l'usage des produits du tabac, surtout s'il est combiné à une grande consommation d'alcool, augmente le risque.
Alcool : Une grande consommation d'alcool, surtout si elle combinée au tabagisme, augmente le risque.
Les personnes dont les lèvres sont exposées à la lumière du soleil de façon régulière.
Un régime alimentaire faible en fruits et en légumes.
17. Comment éviter les maladies dentaires ?
a) La prévention est l'élément clé
Consultez régulièrement votre professionnel de soins dentaires pour un examen et un nettoyage périodiques.
Cessez de fumer et de faire usage des produits du tabac.
Réduisez votre consommation d'alcool.
Appliquez une protection contre les rayons UV sur vos lèvres lorsqu'elles sont exposées au soleil.
Adoptez des habitudes alimentaires saines qui respectent les recommandations du Guide alimentaire canadien pour manger sainement.
Brossez-vous les dents et passez la soie dentaire chaque jour. Apprenez-en davantage sur les habitudes d'hygiène dentaire.
b) Détection précoce
Le cancer de la bouche peut-être traité avec succès s'il est détecté tôt. Dans le cas contraire, il pourra se propager à d'autres parties du corps et il sera alors plus difficile à traiter. Pour une détection précoce du cancer, demandez à votre professionnel de soins dentaires/de la santé de procéder régulièrement au dépistage du cancer de la bouche.
18. Quels sont les risques associés à une piètre santé buccodentaire ?
Les maladies des gencives résultent d'une inflammation qui peut également s'attaquer à l'ensemble des tissus de soutien des dents. La plaque est un film bactérien transparent et collant qui s'accumule sur les dents, s'épaissit et durcit. À défaut de se brosser les dents et d'utiliser de la soie dentaire tous les jours, la plaque durcit et se transforme en tartre, favorisant l'infection gingivale.
Les maladies des gencives non traitées peuvent entraîner la perte de dents et accroître le risque d'affections plus graves, y compris les maladies respiratoires. Les bactéries que renferme la plaque peuvent migrer de la bouche aux poumons et causer une infection ou aggraver une affection pulmonaire existante.
Il y a aussi un lien entre le diabète et les maladies des gencives. Les personnes souffrant de diabète sont ainsi plus vulnérables aux maladies des gencives, qui peuvent augmenter le risque de complications du diabète.
Les femmes enceintes dont la santé buccodentaire est déficiente courent un risque accru de donner naissance à un enfant prématuré de faible poids.. Les bébés prématurés ou de faible poids à la naissance sont plus vulnérables à de nombreuses anomalies : retards du développement, asthme, infections de l'oreille, malformations congénitales, troubles du comportement et risque de mortalité infantile.
19. Comment réduire les risques ?
Pour assurer une bonne santé buccodentaire, vous devriez suivre les recommandations suivantes :
Brossez-vous les dents et utilisez la soie dentaire tous les jours. L'utilisation d'un rince-bouche antimicrobien peut aussi contribuer à éliminer les bactéries de la bouche.
Consultez régulièrement votre professionnel de soins dentaires pour un examen buccodentaire.
Évitez de fumer. Si vous fumez, assurez-vous de consulter votre professionnel de soins dentaires régulièrement.
Si vous êtes enceinte, consommez des aliments sains et maintenez une bonne hygiène buccodentaire.
Brossez les dents de vos enfants jusqu'à ce qu'ils puissent écrire leur nom en lettres attachées. Ils seront alors capables de se brosser les dents sans votre aide.
20. Qu’est-ce que sont les maladies des gencives?
R. Les maladies des gencives (ou maladies parodontales) sont des infections chroniques qui sont le plus souvent causées par l’accumulation de plaque dentaire. Les maladies des gencives s’accompagnent rarement de symptômes, à moins d’être à un stade bien avancé. Ces infections peuvent cependant être très dommageables pour vos dents et nuire à votre état de santé en général.
21. Est-ce que ce sont des affections graves?
R. De plus en plus de données scientifiques établissent un lien entre les maladies des gencives (aussi appelées maladies parodontales) et une myriade de problèmes de santé qui vont de la pneumonie et des maladies respiratoires chroniques aux maladies cardiovasculaires, aux accidents vasculaires cérébraux, aux accouchements prématurés et à l’insuffisance de poids à la naissance.
20. Est-ce que cela signifie que les maladies des gencives peuvent être la cause de crises cardiaques?
R. Des études scientifiques (prospectives) ont établi un lien entre les maladies parodontales et les maladies cardiovasculaires.
Il existe un état d’un risque de maladies cardiovasculaires fatales, de trois à sept fois plus élevé chez les souffrant d’une maladie des gencives grave.
21. Quel est le lien entre les accidents vasculaires cérébraux et les maladies des gencives?
R. Selon des chercheurs, le risque d’accidents vasculaires cérébraux pourrait être jusqu’à trois fois plus élevé chez les personnes ayant une mauvaise hygiène buccodentaire.]
22. Quel est le lien entre les maladies des gencives chez les femmes, l’accouchement prématuré et l’insuffisance de poids à la naissance?
R. Des recherches montrent que les femmes souffrant de maladies parodontales pourraient être jusqu’à 7 fois plus à risque de donner naissance à un bébé prématuré de faible poids.
Et bien que ce risque augmente avec la gravité des maladies, même les femmes qui ne présentent que des signes minimes de maladies parodontales y sont exposées.
23. Pourquoi les risques d’accouchements prématurés sont-ils plus élevés chez les femmes atteintes de maladies parodontales?
R. Deux raisons pourraient expliquer ce phénomène. Premièrement, il a été démontré que les toxines qui entrent dans la circulation sanguine, par les gencives irritées qui se détachent de l’os, créent un stress sur le foetus qui pourrait favoriser l’accouchement prématuré et l’insuffisance de poids à la naissance. Autre cause possible, la bactérie associée aux maladies des gencives pourrait avoir un effet de renforcement sur l’hormone prostaglandine qui stimule le travail.
24. Les maladies des gencives sont-elles fréquentes?
R. Jusqu’à 80 p. 100 des gens seront atteints d’une maladie des gencives à un moment ou l’autre de leur vie. Les maladies des gencives constituent la principale cause de la perte des dents . L’incidence des maladies des gencives graves augmente en outre avec l’âge, ces maladies touchant un adulte d’âge moyen sur sept, alors que la proportion est de un sur trois chez les personnes âgées.
25. Quelles sont les causes des maladies des gencives?
R. Même si de nombreux facteurs contribuent à l’apparition des maladies des gencives, l’accumulation de plaque dentaire en est la cause la plus fréquente. Cette plaque, qui consiste en une pellicule incolore de bactéries, recouvre les dents et s’infiltre entre la surface des dents et le tissu gingival.
Au fil du temps, la plaque durcit pour former du tartre et elle cause l’inflammation des gencives. Non traitée, cette inflammation peut provoquer une infection grave qui attaquera les os supportant les dents et causera le rétrécissement du tissu gingival.
26. Est-il possible de prévenir les maladies des gencives?
R. Oui, il est possible de les prévenir. Et la prévention commence par de bonnes habitudes d’hygiène buccodentaire. Brossez-vous les dents au moins deux fois par jour et passez la soie dentaire chaque jour. La soie dentaire permet de nettoyer des endroits que la brosse à dents ne peut pas atteindre et qui représentent environ le tiers de la surface des dents. Il est également important de maintenir de saines habitudes de vie. Un régime alimentaire bien équilibré et l’abandon du tabac sont d’autres moyens d’améliorer votre état de santé général, y compris votre santé buccodentaire.
À noter qu’un nettoyage professionnel en cabinet dentaire est le seul moyen efficace d’éliminer le tartre durci qui cause les maladies des gencives.
De plus, l’examen fait par le dentiste permettra de déceler tout signe de maladies parodontales.
27. La carie est-elle fréquente chez les enfants?
R. La carie dentaire est un des problèmes de santé les plus répandus chez les enfants; elle est ainsi cinq fois plus fréquente que l’asthme et sept fois plus répandue que le rhume des soins. La carie dentaire est causée par une infection bactérienne et elle touche 60 p. 100 des personnes âgées de 5 à 17 ans.
28. Qu’est-ce que la CPE?
R. CPE signifie carie de la petite enfance. Il s’agit d’une forme particulièrement dommageable de carie dentaire, qui touche les dents primaires des enfants d’âge préscolaire.
29. La carie dentaire grave est-elle nocive pour les enfants?
R. Elle est un facteur qui peut contribuer à un retard staturopondéral. Ce retard de croissance est aussi souvent associé à de graves problèmes médicaux ou carences nutritionnelles.
- La CPE peut également nuire au développement du langage et à l’esthétique du visage et causer un désalignement des dents permanentes.
- Elle peut avoir un effet défavorable sur les jeunes enfants et leur qualité de vie et peut ainsi causer de la douleur, nuire au sommeil et aux habitudes alimentaires et aussi, dans certains cas, causer des problèmes de comportement.
30. La CPE est-elle fréquente?
R. La prévalence de la CPE chez les enfants d’âge préscolaire des régions urbaines du varie de 6 à 8 p. 100; cependant, dans certaines populations défavorisées 64 p.100 des enfants de 4 ans en sont atteints.
Cette maladie demeure plus répandue que d’autres maladies infantiles évitables, comme les oreillons et la rougeole.
31. Comment peut-on prévenir la CPE?
R.1° Pour prévenir la carie dentaire chez les très jeunes enfants, ne laissez pas votre bébé s’endormir avec un biberon de jus ou de lait dans la bouche. Aussi, n’oubliez pas d’essuyer les dents et les gencives de votre bébé avec un linge humide et propre, après l’avoir nourri.
2°La prévention par de bonnes habitudes d’hygiène buccodentaire, apprendre aux enfants à bien prendre soin de leurs dents.
3°Il faudrait toujours brosser les dents des enfants, ou les aider à se brosser les dents, au moins deux fois par jour.
31. À quel moment une mère devrait amener son enfant pour une visite/consultation/évaluation?
R. Les enfants aussi devraient consulter le dentiste deux fois par année. La première visite d’évaluation chez le dentiste se fasse dans les six mois suivant l’apparition de la première dent ou vers l’âge d’un an.
32. Quel est le rapport entre VIH/SIDA et la santé bucco-dentaire
La plupart des personnes séropositives présentent des infections virales, bactériennes ou mycosiques de la bouche, qui surviennent souvent à un stade précoce de la maladie. Les lésions buccales directement associées à l’infection à VIH sont la candidose buccale pseudomembraneuse, la leucoplasie chevelue buccale, la gingivite et la parodontite liées au VIH, le sarcome de Kaposi, les lymphomes non hodgkiniens et la sécheresse buccale due à une diminution du flux salivaire.
33. Y a - t’il un programme de l’OMS en matière de la santé bucco-dentaire Et quelles sont les stratégies dans le domaine de prévention et de soins des lésions buccales directement associées à l’infection à VIH ?
a) Oui, c’est le Programme OMS de Santé Bucco-dentaire
b) Ces activités porteront principalement sur:
* l’identification des manifestations buccales les plus révélatrices du VIH/SIDA;
* la participation du personnel de santé bucco-dentaire à la documentation du VIH/SIDA pour assurer une évaluation médicale, une prévention et un traitement appropriés;
* la formation des autres professionnels de santé au dépistage des lésions buccales et des manifestations extra buccales; l’utilisation d’une méthode de « formation de formateurs » pour atteindre les agents de santé au niveau du village et de la communauté;
* la diffusion d’informations sur la maladie et sa prévention par tous les moyens de communication possibles;
* l’appui technique de l’OMS.
.
34. Quels sont les dix principes de dépistage des maladies bucco-dentaires ?
Dix principes de dépistage sont :
1. L’état recherché devrait causer d’importants problèmes de santé.
2. L’histoire naturelle de la maladie devrait être bien comprise.
3. La phase précoce de la maladie devrait pouvoir être identifiée.
4. Le traitement précoce de la maladie devrait être plus bénéfique que celui amorcé à une étape avancée de la maladie.
5. On devrait effectuer un test approprié.
6. Le test devrait être accepté par la population.
7. On devrait disposer des installations nécessaires pour diagnostiquer et traiter les anomalies décelées.
8. Pour les maladies au début insidieux, le dépistage devrait se faire à des intervalles répétés et établis suivant l’histoire naturelle de la maladie.
9. Les chances d’aggraver l’état physique ou psychologique du patient testé devraient être moindres que celles de l’améliorer.
10. On devrait comparer les bienfaits du programme de dépistage aux coûts qu’il entraîne.
35. Quelle est l’importance d’une bonne hygiène alimentaire dans la prévention des caries -dentaires ?
R/ Hygiène alimentaire consiste à corriger les mauvaises habitudes alimentaires et à développer des conseils visant à écarter les aliments les plus cariogènes tout en favorisant une alimentation équilibrée.
Les habitudes alimentaires influencent la santé buccodentaire, notamment le développement des caries dentaires et la formation de la plaque dentaire.
36. A quoi consiste une bonne hygiène bucco-dentaire ?
Une bonne hygiène bucco-dentaire suppose :
1) des visites régulières chez votre chirurgien-dentiste;
2) un bon équilibre alimentaire;
3) une bonne technique de brossage;
4) un apport suffisant en fluor.
37. Que savez-vous de l’indice de CAO ? (Importance, noms des auteurs, année de description, sa formule et son interprétation)
L’Indice de CAO est utilisé pour la surveillance de la carie dentaire.
L’indice CAO décrit par Klein et Palmer en 1937.
Le CAO ou CAO individuel = C + A + O
C étant le nombre de dents cariées
A étant le nombre de dents absentes pour cause de carie
O étant le nombre de dents obturées définitivement dans la bouche de la personne examinée
C total + A total + O total
L’indice CAO = ————————————
Le nombre de personnes examinées
Le chiffre obtenu nous permettra alors de mesurer le niveau d’atteinte carieuse d’une population donnée :
- niveau très bas quand 0 < l’indice CAO < 1,1
- niveau bas quand 1,2 < l’indice CAO < 2,6
- niveau moyen quand 2,7 < l’indice CAO < 4,4
- niveau élevé quand 4,5 < l’indice CAO < 6,5
38. Quels les grands problèmes de la santé bucco-dentaire
Les maladies dentaires imposent aussi de lourds fardeaux financiers et sociaux, car les traiter est généralement coûteux. De plus, la douleur dentaire est synonyme d’absentéisme au travail et à l’école.
39. Quelles sont les affections bucco-dentaires les courantes ?
Les principales affections sont :
- la carie dentaire avec les maladies parodontales, touche plus les élèves dans les pays industrialisés et la grande majorité des adultes ;
- les traumatismes bucco-dentaires surviennent chez les enfants de 6 ans ;
- les manifestations bucco-dentaires du VIH/SIDA sont très fréquentes ;
- les cancers de la cavité buccale chez les hommes ont une fréquence particulièrement élevée.
- des affections très graves comme le noma tuent les enfants de 2 à 6 ans en l’absence de traitement approprié.
40. Sur quoi repose la formation des techniciens en soins bucco-dentaire ?
La formation repose sur la prévention par l’hygiène bucco-dentaire, le diagnostic précoce et les soins bucco-dentaires.
41. Quelles les principales activités du technicien en S.B.D dans le cadre de
Soins de Santé primaire ?
Les activités de prévention, d’éducation sanitaire et les activités curatives dans les
limités de ses connaissances.
42. Quelles sont les répercussions de l’alimentation et la nutrition sur la santé bucco-dentaire ?
L’alimentation et la nutrition ont des répercussions sur la santé bucco-dentaire à différents titres :
- La nutrition influence le développement cranio-facial, le cancer de la cavité buccale et les maladies infectieuses de la bouche.
- Les pathologies dentaires liées à l’alimentation comprennent notamment la carie dentaire, les anomalies de développement de l’émail, l’érosion dentaire et les maladies parodontales.
- Les effets des changements nutritionnels montrent comment des risques communs influencent la santé publique, y compris la santé bucco-dentaire.
43. Quels sont les objectifs qui visent la pratique des soins buccodentaires ?
R/ Les objectifs suivants guident la pratique des soins buccodentaires :
• Maintenir l’intégrité, la lubrification et la propreté des lèvres et de la muqueuse buccale;
• Garder les dents libres de débris et de plaque;
• Maintenir une bonne hygiène des prothèses dentaires et prévenir l’apparition de conditions reliées au port de prothèses dentaires;
• Prévenir les infections;
• Prévenir l’inconfort buccodentaire;
• Encourager un apport nutritionnel adéquat;
44. Qu’entendez-vous par soins buccodentaires ?
Les soins buccodentaires sont définis comme l’ensemble des mesures préventives, pouvant être effectuées par les malades eux-mêmes ou les soignants, visant à éviter l’apparition de problèmes de santé et favoriser le bien-être du patient.
45. Citez les composantes des soins buccodentaires
Les soins buccodentaires se composent de quatre volets :
- L’hygiène buccodentaire,
- L’évaluation buccodentaire,
- L’alimentation,
- Les soins spécifiques.
46. Un examen dentaire pour qu’il soit mener exige des stratégies ,lesquelles ?
R/ Les stratégies à utiliser pour l’examen dentaire sont diversifiées :
• Établir un contact avec le patient hospitalisé, en expliquant le but de la visite, en manifestant une attitude calme et respectueuse et en utilisant le toucher;
• Procurer un environnement calme, exempt de distractions;
• Réduire le nombre de personnes dans la chambre à un maximum de deux;
• Solliciter l’aide du personnel soignant, qui connaît bien les habitudes du patient ;
• Procéder étape par étape, en démontrant et répétant les directives;
• Utiliser des repères visuels, en montrant des objets associés aux soins buccodentaires pour faciliter la compréhension du patient;
• Éviter l’utilisation excessive de l’abaisse langue pendant l’examen dentaire;
• Permettre au résident de se reposer pendant l’examen dentaire ou procéder à l’examen en deux séances.
47. Un soin bucco dentaire passe également par le détartrage régulier ou le surfaçage. Donnez la différence entre les deux techniques de soins
Le surfaçage consiste à éliminer du tartre en entrant sous la gencive malade pour nettoyer les racines des dents.
Le détartrage consiste à éliminer du tartre soit manuellement en le grattant à l'aide d'instruments appelés curettes, soit par l'utilisation d'un appareil à ultrason
Les deux techniques peuvent être complémentaires.
48. Quel est le mécanisme de formation du tarte à partir de la plaque dentaire?
La plaque est une pellicule naturelle composée de différents microorganismes s’accrochant de façon tenace aux dents et autres tissus buccaux. La plaque est reformée à toutes les 24 heures. Après quelques jours, si la plaque n’est pas désorganisée, un processus de calcification s’enclenche pour éventuellement mener à la formation de tartre, quelques mois plus tard
49. Quels sont les obstacles et contraintes de la prévention buccodentaire
- le manque de temps pour les praticiens et l'absence de conseils pour les patients constituent des facteurs négatifs à l'application de cette prévention.
- les praticiens souvent sollicités pour des urgences et des soins curatifs importants et relèguent la prévention au second plan.
- les patients quant à eux ne se préoccupent souvent que du motif de leur consultation et sont satisfaits une fois soulagés.
- de l'attitude "curato-consciente" plutôt que"prévento-consciente" des praticiens (dentistes, techniciens).
- la formation du praticien peu orientée vers la prévention.
- du manque d'autres professionnels de la santé de niveau intermédiaires tels que les assistants de cabinets,techniciens en soins buccodentaire ou les agents de santé communautaires ou les hygiénistes qui s'occuperaient plus spécifiquement du volet prévention.
- méconnaissance des moyens de prévention par des populations souvent analphabètes de leur geste en matière d'hygiène buccale.
- peu d'intérêt accordé aux dents postérieures en général.
50. Que veut dire le terme la santé passe par la bouche ?
La bouche est en relation avec tout le corps et notre état général y est totalement associé. Fonctions vitales, fonctions affectives, fonctions de communication, elle est le carrefour des échanges fondamentaux du corps humain.
Conserver une bouche en pleine santé, c’est aussi l’une des cartes à jouer pour s’assurer de vivre mieux et longtemps.
عععععععععععععڳשּׂ
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Poul Erik Petersen : l’Approche du Programme OMS de Santé Bucco- Dentaire, OMS 2003 Genève
2. OMS - La Santé bucco-dentaire dans la Région Africaine: Stratégie régionale
1999 - 2008, Hararé, Zimbabwé ,1998
3. Dr BOUCHOUCHI – MEFTAHI Farida : Programme National de Santé Bucco-dentaire en Milieu Scolaire D.A.S.S Bénin, OMS ,2001
4. DIRECTION NATIONALE DE LA SANTE du MALI : Plan stratégique national de santé bucco-dentaire 2004 -2008 MALI, 2004
5. L. O. DJONDANG, , Approche épidémio – clinique de la carie dentaire au Centre Dentaire Infantile de Bamako, A propos de 500 enfants âgés de 2- 10 ans de Juin 96-Janvier 97, Thèse médecine, Bamako, 1999 ,67 p, N°45
6. F.TOGOLA Approche épidémiologique de la carie dentaire dans le cabinet privé « Stomadent » au marché de Lafiabougou de décembre à juillet 96,ThèseBamako ;1997- 67 p, N°16
7. O.FAYE et al : dans Ann Dermatol Venerol 200 » ; 130 ; 199 – 201 Noma chez des adultes infectés par le VIH, 2003.
8. R. H. Hart ; M.A. BELSEY ; E. TARIMO, L’intégration des services de santé maternelle et infantile dans les soins de santé primaires, OMS Genève 1991, 101 pages
9. FDI : Conférence de la planification de la Santé bucco- dentaire dans la Région
Africaine. Document de référence Nairobi, Kénya, 2004
10. Paul Deep, B.Sc., M.Sc.:dépistage commune des maladie, Journal de l’Association dentaire canadienne Juin 2000, Vol. 66, No 6 299
11. Dolnard W .Lewis et Amid I.Ismail:prévention de la carie dentaire
12. Weinstein P, Milgrom P, Melnick S, et al: How effective is oral hygiene instruction? J Pub Health Dent 1989; 49: 32-38
13. Andlaw RJ: Oral hygiene and dental caries – a review. Int Dent J 1978; 28:1-6
14. Dr Lorraine Arav : LES CARIES DE LA PETITE ENFANCE Congrés de l’ADF 2008, Paris
15. Dr KAMBAU Shangonz : Cours d’introduction à la santé publique ; premier graduat biomédical et bucco-dentaire, UNIKIN, 2007-2008
16.OMS :Manuel de soins bucco-dentaires,AOI ,Burkinafaso,1991,51 P
COURS DE PSYCHIATRIE
PLAN DU COURS
INTRODUCTION
-Objectifs du cours
CHAPITRE I Généralités sur la pathologie psychiatrique
1.1 Définitions
1.2 Origines et psychogenèse des signes
1.3 Examen clinique
CHAPITRE II LES NEVROSES
2.1 Généralités
2.2 Les principales névroses
1. La névrose d'angoisse.
2. L'hystérie.
3. La névrose phobique.
4. La névrose obsessionnelle.
5. La névrose traumatique.
CHAPITITRE III LES ETAT-LIMITES
3.1. Généralités
3.2. Principaux états limites
1 Etats dépressifs
2 Perversions
3 Toxicomanie
4 Alcoolisme
5 Troubles de caractères
CHAPITRE IV LES PSYCHOSES
4.1 Généralités
4.2 Principales psychoses
1. Psychoses aigues
2. Psychoses chroniques
CHAPITRE V CAS CLINIQUES EN PSYCHIATRIE
Dr BEKOMA HP
INTRODUCTION
Si le corps peut-être malade, l'esprit peut également être victime de maux plus ou moins grave.
Objectif du cours
A la fin de ce cours l’élève doit être capable de prendre en charge des patients atteints des conflits psychiques:
Connaître les multiples facteurs qui déterminent l’éclosion des troubles mentaux et les moyens de les prévenir ;
Connaître les éléments de sémiologie significatifs qui permettent de différencier un comportement de type névrotique, un comportement type état limite et un comportement de type psychotique.
Établir un bon contact avec le patient présentant des troubles psychiatriques
Prendre en charge des patients atteints des conflits psychiques.
CHAPITRE I Généralités sur la pathologie psychiatrique
1.1 Définitions
1.2 Origines et psychogenèse des signes
1.3 Examen clinique
1.1 Définitions
1. LA PSYCHIATRIE : étymologiquement « médecine de l’âme »
C’est la branche de la médecine spécialisée dans les troubles mentaux (troubles de l’esprit).
La psychiatrie est une spécialité médicale dont l’objet est la pathologie mentale qui menace l’homme dans son humanité et sa liberté et défait sa coexistence avec les autres et la construction du monde de sa vie quotidienne.
2. MALADIE PSYCHIATRIQUE : C’est tout ce, dans une culture donnée, chez une personne ou un groupe de personnes, perturbe la capacité de penser, d’aimer, de travailler et d’être en relation les autres.
3. MALADIE PSYCHOSOMATIQUE : sont les maladies relatives à l'esprit et au corps.
4. PSYCHOPATHIE : La psychopathie est un trouble de la personnalité
5. PERSONNALITE : C’est ce qui spécifique d’une personne, et ce qui permet de la différencier des autres.
1.2 Origines et psychogenèse des signes
L’appareil psychique est composé de 3 instances :
1. le ça=plaisir, pulsions (instinct) sexuelles
2. le moi=réalité
3. le surmoi=interdits
A. Développement de la personnalité
Des expériences négatives durant le trajet parcouru par l’enfant dès la conception jusqu’à la fin de sa croissance (25 ans) peuvent entraîner les conflits psychiques. Tout au long de sa croissance, l’enfant a besoin d’être entouré d’affection parentale et de soins dispensés avec amour.
1. De la conception à la naissance :
L’état de santé et de nourriture de la mère a des influences sur le développement du fœtus, il semble que l’enfant se croit être au paradis lorsqu’il est dans l’utérus de sa mère.
Les mauvaises conditions de l’évolution de la grossesse, la naissance qui est vécue comme une séparation avec sa mère ou une perte du paradis peuvent aussi constituer une source des conflits.
Le nouveau-né doit être vêtu de l’affection de ses parents, qui le consolera de la perte du paradis et le rassurera dans sa nouvelle (découverte) existence.
2. Le stade oral (de la naissance à 12-18 mois : plaisir succion).
Au cours des premiers mois, la bouche est le lieu essentiel des sensations de plaisir de l'enfant. Le bébé éprouve le plaisir de téter le sein ou le biberon. Puis, il commence à sucer son pouce. En fait, la zone érogène est constituée du carrefour aéro-digestif et par extension, des organes sensoriels de la peau. L'objet original du désir est le sein maternel qui provoque "la satisfaction libidinale étayée sur le besoin physiologique d'être nourri".
Vers 3è mois, on recommande de compléter l’allaitement par des aliments riches en protéines (découverte) et vers 8 è mois le SEVRAGE est vécu par l’enfant comme une séparation et il découvre avec angoisse l’existence d’autres personnes en dehors de sa mère.
Vers 8-10 mois, l'activité orale devient plus vigoureuse et plus agressive. En effet, à cette époque, peut se manifester chez l'enfant une certaine agressivité (refus de la nourriture) qui peut être aggravée par celle de la mère (gavage intensif).
C’est l’âge aussi où l'enfant mord ses parents ou d'autres enfants. C'est par la bouche que l'enfant entre en contact avec le monde extérieur.
3. Le stade anal (à partir de 12 mois : contrôle sphinctérien, plaisir lors de l’émission et retenue.), les zones érogènes se déplacent de la bouche à la région anale, tout ce qui sort de son corps lui intéresse, l’enfant peut boire ses propres urines et manger ses propres matières fécales. En même temps l’enfant se rend compte que sa force musculaire se développe et qu’il peut l’utiliser pour agir sur lui ou sur les objets pour satisfaire ou exprimer son agressivité.
4. Le stade phallique (3 ans : sexuel)
La source se déplace vers organes génitaux .L’organe génital devient un objet de puissance.
L’enfant découvre la différence entre les sexes et l’existence d’autres enfants de son âge, et se pose des questions de savoir d’où viennent les ? Pourquoi des filles et des garçons ? L’enfant croit que les bébés naissent par le nombril ou par l’anus.
L’inquiétude ou l’angoisse de castration :- chez le garçon angoisse de perdre son pénis,
- Chez la fille désir de l’acquérir . GARCON : Du fait d'avoir un pénis qui manque aux filles ,le garçon surinvestit le pénis comme instrument de satisfaction sexuelle. Et en tant que symbole de valorisation narcissique de soi => tendances exhibitionnistes prédominantes à ce stade.
Pour lutter contra angoisse de castration le garçon va nier la réalité.
Ensuite il pense que cela poussera aux filles.
Et enfin il imagine que si la fille ne l'a pas c'est 1 punition du plaisir masturbatoire (castration) cependant il refuse d'étendre ce constat à ttes les femmes et le garçon (comme la fille) pense que sa mère a 1 pénis => c'est une
mère idéalisée qui ne serait pas qui ne serait pas tombée sous le coup de la castration et garde donc sa toute puissance.
FILLE : Découvrant son manque de pénis, après 1 période de dénégation et d'espoir, elle est forcée d'accepter assez vite cette absence.
Pour la fille, il s'agit d'1 véritable et profonde blessure narcissique => sentiment d'infériorité
Pour lutter :
1- Elle va revendiquer le pénis (elle l'a eu, elle l'a perdu, elle va le reconquérir)
Autres mode de défense :
2- forcée d'accepter son manque, elle en fait grief a sa mère et se rapproche du père => changement d'objet qui va lui permettre d'entrer dans l'oedipe.
3- le désir d'avoir 1 enfant va remplacer le désir de pénis => elle se rapproche du père dans le but d'avoir un enfant de lui
A ce niveau de développement psycho sexuel, l'enfant (fille ou garçon) ne se situe plus dans une relation duelle (mère uniquement) il y a relation triangulaire
5. Le Complexe d’oedipe (3-5 ans)
L’enfant est attiré par le parent du sexe opposé. Le parent du même sexe que l’enfant devient alors rival, ce qui peut constitué une source de conflit.
6. Le stade de latence (5 ou 6 ans jusqu’à la puberté)
L’enfant se tourne vers d’autres domaines que sexuel : école, camarades, des jeux, livres…Cette période sera favorable aux acquisitions éducatives, scolaires et culturelles.
A cette période, l'enfant se tourne vers d'autres domaines que sexuel : école, camarades de jeux, livres…… On observe 1 désexualisation de la relation de l'enfant à ses parents et ses sentiments de tendresse l'emportent sur ses désirs sexuels
L'enfant cherche à s'identifier à ses parents et ressent tendresse, dévotion, respect pour eux.
L'âge de 7 ans est considéré comme âge de raison, l'Enfant veut des explications logiques sur tout; il est attiré par des objets concrets. Il commence à aller vers d’autres personnes
7. L’adolescence
Cette période est caractérisée par :
7 les modifications pubertaires
8 Evolution intellectuelle
9 Comportement social : On distinguera 3 phases ( opposition, d'affirmation du Moi, insertion)
10 Remaniement de la personnalité affective
11 Les étapes de la génitalisation : (ou l'accession à la sexualité adulte)
L'adolescence est la dernière chance d'aborder les conflits de l'enfance et de les résoudre de manière spontanée. Si ces mêmes conflits survenaient par la suite, ce serait du domaine du pathologique. La personne s'y engluerait gravement. D'ailleurs la plupart des pathologies adultes éclosent à l'adolescence. La structure de la personnalité se fait durant les 5 premières années de la vie, mais on peut la remanier à l'adolescence.
B. Mécanisme de défense.
Quelle en est sa fonction
Lorsque qu’une personne vit de grandes tensions internes cela génère des angoisses.
L’individu va alors mettre en place des « stratégies » d’adaptation afin de diminuer cette angoisse. C’est ce que l’on nomme mécanisme de défense ou mécanismes de protection de soi.
1. Déni : Une personne à qui on vient d’annoncer qu’elle est séropositive et qui se comporte comme si rien n’était ,qui affiche une attitude faussement détachée
2. Compensation : L’infirmière qui ne peut avoir d’enfant et qui insiste pour travailler dans un service de pédiatrie ou, l’infirmier (ère) qui n’a pas connu ses grands parents et qui insiste pour travailler dans une unité de gériatrie
3. Rationalisation : L’étudiant qui triche à un examen en disant qu’au fond, il n’est pas pire que les autres qui le font.
4. Régression : Une personne reconnue très indépendante au travail et qui, depuis sa maladie et son arrivée à l’hôpital, demande en permanence à l’infirmier (ère) son autorisation pour effectuer chaque acte de la vie quotidienne.
5. Refoulement : Le patient qui raconte l’accident d’automobile au cours duquel il a été grièvement blessé sans manifester de sentiments.
6. Identification : L’adolescent qui choisit le même type de vêtements que son chanteur favori et qui utilise les mêmes expressions verbales ou non verbales.
C. Origines des troubles mentaux
En bref
Les facteurs favorisant l'émergence des troubles sont :
- la consommation de psychotropes,
- les causes inconnues,
- une prédisposition familiale,
- interaction d'un terrain génétique,
- de facteurs environnementaux,
- les causes psychologiques et relationnelles,
- en situation de guerre ou de catastrophe, quand le sujet a ressenti une menace (viol, attentat, mort d'un enfant ou d'un conjoint, accident de la circulation),
- les infections et anomalies du système nerveux,
- les facteurs traditionnels.
En détail
Il existe plusieurs facteurs et étiologies qui sont à l’origine des troubles mentaux,les unes sont organiques et les autres environnementaux.
1- Facteurs organiques
1.1 Facteurs ante- natals d'origine maternelle (atteinte embryonnaire ou fœtale acquise in utero). :
- Atteinte infectieuse (virale, bactérienne) ou parasitaire : rubéole, cytomégalie, herpès, toxoplasmose, listériose, syphilis, etc.
- Atteinte toxique liée :- à la prise de médicaments ; à un alcoolisme maternel ; à la prise de drogues ; à une irradiation (rayon X ou radiothérapie), etc.
- Atteinte liée à une maladie maternelle : Diabète, néphropathie, malformation cardiaque, malnutrition sévère, etc.
1.2 Facteurs périnataux (facteurs intervenant tout à la fin de la grossesse, lors de la naissance et des premiers jours de vie). :
- Prématurité, dysmaturité, hypotrophie fœtale, Souffrance cérébrale périnatale ( un traumatisme obstétrical (dystocie dynamique, accouchement par le siège difficile, circulaire du cordon, forceps laborieux, et une anoxie liée à un état de mort apparente du nouveau-né ou à une détresse respiratoire,
- Incompatibilité sanguine fœto-maternelle
1 .3 Atteintes cérébrales post-natales
-d'origine infectieuse (virale, bactérienne) ou parasitaire :Encéphalites ou méningo-encéphalites virales (herpétique ou liée à une affection telle que rougeole, etc.)
- d'origine toxique (Intoxications médicamenteuses accidentelles, etc.)
- Atteinte liée à un traumatisme cérébral (accidentel ou lié à de mauvais traitements, exemple : hématomes sous duraux du nourrisson.
-Tumeurs cérébrales (Quelles qu'en soient l'origine et la nature).
1.4 Maladies d'origine génétique ou congénitales ( les maladies de l'enfant liées à une affection prénatale génétique ou congénitale engendrant (ou risquant d'engendrer) une atteinte cérébrale) :
-Trisomie 21 ou Mongolisme
- Hypothyroïdies congénitales (Lesquelles peuvent être d'origine génétique ou non)
-Malformations cérébrales congénitales (Micro ou macrocéphalie, encéphalocèle et autres malformations pouvant s'accompagner d'hydrocéphalie, etc.)
1.5 Infirmités et affections somatiques à long cours (pouvant comporter une grave invalidité).
- Déficits sensoriels auditifs, visuels, essentiellement.
- Atteinte motrice d'origine cérébrale : IMC
- Atteinte neurologique non cérébrale d'origine centrale (paraplégies de causes diverses, etc.) ou périphérique (séquelles de poliomyélite, etc.)
- Affections musculaires essentiellement les myopathies, la myasthénie.
- Malformations congénitales autres que cérébrales (Spina-bifida, ambiguïtés sexuelles, cardiopathie congénitale, fente palatine, luxation congénitale de hanche, etc.)
- Séquelles d'accident physique sans atteinte cérébrale
- Déficit immunitaire congénital ou acquis (le SIDA)
- Hémophilie
- Maladie somatique à long cours (Hémopathie chronique autre, cancer, diabète, cardiopathie, affection broncho-pulmonaire, mucoviscidose, affection rénale, métabolique ou endocrinienne, etc.
1.6 Convulsions et épilepsie
1.7 Antécédents de maladies somatiques dans l’enfance
(leur répétition et/ou leur prolongation à un moment donné, par exemple des otites à répétition ou l'asthme du nourrisson).
2 - Facteurs et conditions d'environnement
2.1 Troubles mentaux ou perturbations psychologiques avérées dans la famille
-Psychose puerpérale directement en rapport avec les remaniements somatiques et psychiques propres à la grossesse, l'accouchement et la lactation. Exclure les troubles psychotiques qui s'inscrivent dans un autre cadre, en particulier les épisodes maniaques, dépressifs, délirants, survenant en période puerpérale chez une malade dont la psychose a été antérieurement reconnue.
-Dépression maternelle dans la période post-natale
-Discontinuité des processus de soins maternels dans la première année (séparation, multiplicité des intervenants), tantôt en rapport avec la variabilité dans le temps des conduites maternelles (fluctuations de l'investissement maternel, alternance des périodes de sur ou sous stimulation, etc.).
- Troubles mentaux d'un ou des parents
-Troubles mentaux d'un autre membre de la famille
reconnus chez des membres de la famille proche autres que père et mère (grands-parents, fratrie, etc.).
- Alcoolisme ou toxicomanie parentale
- Perturbations psychologiques sévères et actuelles dans le réseau familial: conflits, dysfonctionnements familiaux, deuils, etc., qu'elles s'associent ou non à une pathologie avérée d'un des membres de la famille.
2.2 Carences affectives, éducatives, sociales, culturelles
- Carences affectives précoce une carence de soins engendrant au plan affectif et relationnel un manque quantitatif, une insuffisance d'interaction entre l'enfant et sa mère..
- Carences affectives ultérieures :les situations engendrant, à partir de trois ans, une carence importante dans les échanges affectifs et relationnels entre l'enfant et son entourage.
- Carences socio-éducatives : les situations caractérisées par la pauvreté globale des apports sociaux, éducatifs, culturels de l'entourage, la défaillance des modèles, les défauts de l'encadrement, l'absence de projet.
2.3 Mauvais traitements et négligences graves : les enfants maltraités non seulement en raison des sévices physiques mais aussi d'abus sexuels, de négligences graves et de violences émotionnelles.
- Sévices et violences physiques (quelle qu'en soit la forme)
- Négligences graves : les enfants confrontés à un manque de soins, à des situations où domine le défaut de protection.
- Abus sexuels : les situations de participation à des activités sexuelles subies sous la contrainte et qui transgressent les interdits. Ces abus, selon la définition qu'en donne l'OMS, peuvent prendre différentes formes : appels téléphoniques, outrages à la pudeur et voyeurisme, images pornographiques, rapports ou tentatives de rapports sexuels, viol, inceste, prostitution des mineurs.
2.4 Evénements entraînant la rupture de liens affectifs
- Hospitalisation ou séjour institutionnel prolongé ou répétitif de l'enfant
- Hospitalisation ou séjour institutionnel prolongé ou répétitif d'un ou des parents par maladie, accident, incarcération, etc.
-Décès d'un ou des parents, des grands parents
- Abandon parental
2.5 Contexte socio –culturel et familial particulier :
- Gémellité ,enfant actuellement placé ,enfant adopté ,enfant de parents divorcés, quel que soit le mode de garde,enfant élevé par les grands-parents , famille monoparentale, famille immigrée ou transplantée , maladie organique grave d'un parent, milieu socio familial très défavorisé etc...
2.6 Coutume ou tradition : sorcellerie, fétichisme, magie, vengeance de l’esprit offensé des ancêtres, actions des revenants, transgression de tabous ou interdits etc…
1.3 Examen clinique
Le Diagnostic repose sur
12 l'interrogatoire,
13 l'examen clinique,
14 des examens complémentaires et l'examen psychiatrique.
A) Interrogatoire
L’observation clinique exige l’établissement d’un bon contact avec le patient présentant des troubles psychiatriques.
1. Se présenter et mettre le patient à l'aise.
2. Indiquer le but de l'entretien : préciser et identifier les difficultés ressenties en les situant dans l'histoire du patient et en notant les événements les plus marquants
B) Examen clinique
Les examens physiques à effectuer dans ce cas sont :
-inspection pour rechercher les signes des traumatismes crâniens,
-examen neurologique complet
-examens des principaux appareils (cœur, poumons, foie, système digestif et urinaire,
-tension artérielle.
C) Examen psychiatrique :
1. Evaluer l’état psychique du patient :
- Observer soigneusement l'apparence physique et le comportement postural, mimique et gestuel,
-rechercher les troubles intellectuels (perception, parole, conscience, intelligence, mémoire et pensée),
-rechercher les troubles des fonctions physiologiques (troubles de sommeil, de l’alimentation, excrémentiel et de la sexualité)
2. Etre attentif aux réponses et surtout aux formulations spontanées du patient
3. Employer un langage adapté au niveau intellectuel et culturel du patient
4. Utiliser suivant les possibilités de verbalisation du patient des questions ouvertes ("parlez-moi de vos difficultés") ou plus précises ("vous sentez-vous déprimé ?)
L'entretien clinique doit mettre en évidence les troubles dont souffre le patient ou qui l'amènent à consulter. Il doit également préciser les antécédents pathologiques personnels et familiaux, l'histoire du patient et ses liens avec sa famille et son entourage social et professionnel.
Dans la plupart des cas, l'examen clinique doit être complété par les informations recueillies auprès de l'entourage.
L'examen clinique doit permettre de dépister une affection somatique et d'envisager les examens complémentaires nécessaires.
D) Examens complémentaires et tests psychologiques
Les examens complémentaires nécessaires sont :
-examens de laboratoires (sang complet, avec glycémie, urée, tests hépatiques, recherche de parasites)
-fond d’œil, Rx crâne, ponction lombaire, EEG etc…
-test d’intelligence : On utilise la notion du quotient intellectuel (QI)=le rapport de l’age mental à l’age chronologique multiplié par 100
AM
QI= ¨¨¨¨ X 100
AC
Normalement l’age mental suit l’age chronologique et le QI est donc de 1/1X100=100.
Les résultats inférieurs à 100 montrent un déficit intellectuel (les idiots et imbéciles)
Classification :
Quotient Intellectuel
de 0 à 20... : idiots
de 20 à 50... : imbéciles ou déficients profonds
de 50 à 70... : débiles légers
de 70 à 80... : zone marginale
de 80 à 90... : lenteur d'esprit
Les résultats supérieurs à 100 montrent une intelligence forte (les doués et surdoués)
CHAPITRE II LES NEVROSES
2.1 Généralités
2.2 Les principales névroses
1. La névrose d'angoisse.
2. L'hystérie.
3. La névrose phobique.
4. La névrose obsessionnelle.
5. La névrose traumatique.
2.1 Généralités
A. Définition :
La névrose est une affection mentale se caractérisant par des troubles du comportement dont le malade est conscient, mais qu'il ne peut dominer ou se débarrasser.
Il n'y a pas de grave désorganisation de la pensée et ni de la relation avec la réalité. Le sujet est critique, c'est à dire qu'il a conscience de ses troubles et de leurs caractères pathologiques. Il est demandeur de soin.
B. Causes :
En général est un conflit très ancien (qui remonte de l’enfance) et devenu inconscient et qui se manifeste à l'âge adulte et dans des circonstances diverses.
La névrose est due à un conflit psychique non résolu. En fait, c'est une étape de la maturité psychique qui n'a pas été franchie.
C. Signes :
Le comportement névrotique est perturbé, mais il reste dans des limites socialement acceptables, et la personnalité n'est pas profondément désorganisée. On les oppose aux psychoses, en fonction de la position du patient par rapport à la réalité : dans la psychose, le patient perd le contact avec celle-ci, tandis que le névrosé est en conflit avec elle et garde une conscience importante de ses troubles. Mais il existe des cas graves de névrose où la frontière qui la sépare de la psychose n'est pas très nette ( ETAT-LIMITE), et les troubles névrotiques sont parfois plus graves et plus invalidants que beaucoup de psychoses.
Les névroses sont nombreuses et différentes. On observe donc dans chaque cas des conduites et des symptômes particuliers :
• Peur
• Troubles hypocondriaques (inquiétude permanente)
• Agressivité
• Manque d'assurance en société (qui se traduit souvent par de l'agressivité, en compensation)
• Interprétation passionnelle des évènements (le sujet ne sait pas " garder la tête froide ")
• Frigidité ou impuissance
• Troubles alimentaires
• Inhibition (blocage) : Réduction des fonctions intellectuelles, psychologiques, ce qui fait que le sujet va faire de moins en moins d'activités professionnelles ou de loisirs
• Troubles de sommeil et asthénie
2.2 Les principales névroses
2.2. 1. La névrose d’angoisse (inquiétude profonde)
A. Définition : La névrose d'angoisse est un état névrotique permanent, dans lequel les symptômes et les comportements sont l'expression directe d'une inquiétude profonde omniprésente. Elle se manifeste par des crises sur un fond anxieux constant.
B. Signes : La crise est brutale. Elle se traduit par :
• Une grande fatigue
• Des maux de tête violents
• Une impression de malaise général
• Des sueurs
• Une pâleur
• Des palpitations
• Une accélération du rythme cardiaque
• Une accélération de la respiration
• L'apparition de douleurs diffuses (mal au ventre, angine de poitrine, spasme de l'estomac, tremblement)
• Une ouverture du diamètre des pupilles (mydriase)
• La peur des espaces clos (claustrophobie)
• La peur des lieux publics (agoraphobie)
La crise se termine aussi rapidement qu'elle a commencé.
Entre les crises, la personne présente des symptômes d'anxiété, avec une inquiétude de l'avenir, un pessimisme habituel, une sensibilité exacerbée, une hypertonie musculaire, des troubles du sommeil. Elle présente souvent un état de tension et d'alerte. Sa personnalité, où domine l'incertitude douloureuse, est caractéristique.
C. L'évolution de la maladie est chronique. Il y a des périodes de crise et d'autres de rémission. Elle peut rester à un stade peu intense, mais peut aussi réaliser un tableau dramatique.
D. Le traitement consiste,
- dans un premier temps, à prendre des anxiolytiques (médicaments contre l'anxiété) pour calmer la crise,
- puis à suivre une psychothérapie, afin d'essayer de résoudre le conflit à l'origine de la névrose (soutien relaxation).
2.2.2 La névrose hystérique (Grande excitation.)
A. Définition
Maladie nerveuse caractérisée par des sentiments exprimés de manière exagérée, et des signes somatiques (organiques) fréquents et spectaculaires , et ne sont dus à aucune cause organique.
C’est un ensemble de symptômes organiques à caractère neurologique, dont on ne peut déceler aucune cause organique et auxquels on attribue une cause psychique. La maladie affecte surtout les femmes, plus rarement les hommes.
B. Mécanismes
L'hystérie est une maladie à manifestations variées. Les conflits psychiques inconscients s'expriment symboliquement en des symptômes corporels et/ou psychiques, paroxystiques ou durables. Elle se caractérise par du théâtralisme (comportement excessif, qui vise à attirer l'attention)
L'hystérie n'est pas de la simulation. Le simulateur veut tromper alors que l'hystérique se trompe lui-même en même temps qu'il trompe l'entourage.
C. Les signes de la maladie
Certains troubles sont durables. Ce sont des atteintes motrices ou sensorielles qui diminuent les possibilités d'action du patient.
Parmi les atteintes motrices :
- L'astasie abasie ou incapacité de la station debout avec sensations vertigineuses ;
- Des paralysies et des crampes localisées, capricieuses, sans signe objectif. Parmi les atteintes sensitives :
• Anesthésies localisées non systématisées ;
• Douleurs fréquentes...
Parmi les atteintes sensorielles :
• Des troubles visuels : brouillard visuel, diplopie...
• Surdité...
• Spasmes des muscles lisses (système neurovégétatif)...
Les troubles paroxystiques sont des crises syncopales, tétaniques.
Des troubles de la conscience sont possibles ainsi que des troubles de la mémoire, de la sexualité, une inhibition intellectuelle.
Le diagnostic est très difficile car le médecin ne doit pas ignorer une possible maladie organique tout en évitant de se lancer dans une série d'examens inutiles et coûteux.
D. Traitement
Le traitement associe :
• Pour certains médecins, à isoler le patient de sa famille ou du public à dédramatiser la situation.
• Des anxiolytiques (médicaments contre l'anxiété). Le placebo (" faux " médicament, sans activité pharmacologique) donne de bons résultats.
• Des séances de psychothérapie ou de psychanalyse, en sachant que certains patients n'hésitent pas à faire des tentatives de suicide ou à avoir recours la toxicomanie pour mettre le thérapeute à l'épreuve.
• L'adoption par le thérapeute d'une attitude d'autorité à la fois ferme et bienveillante. .
Dr BEKOMA HP
. . .
2.2.3. La névrose obsessionnelle
A. Définition
C’est une névrose est caractérisée par l'existence de sentiments, d'idées, de conduites qui s'imposent (assiègent) de façon contraignante et qui entraînent le patient dans une lutte incessante et anxieuse.
Une obsession c'est un mot, une image, une idée qui s'imposent à l'esprit sans que le patient puisse l'éviter. Alors qu'il a conscience de leur caractère pathologique. L’obsession touche autant les hommes que les femmes, ce sont souvent des patients au niveau intellectuel élevé
La névrose obsessionnelle est la névrose la plus difficile à soigner.
Elle survient en règle sur une personnalité obsessionnelle, marquée par le souci de l'ordre, la tendance au doute, aux scrupules, aux vérifications.
B. Les signes de la maladie
Souvent les obsessions déterminent des comportements stéréotypés (répétés), des gestes absurdes, gratuits
Parmi les plus fréquentes des obsessions figurent :
• La crainte permanente des germes ou de la saleté, qui entraîne comme rituel de se laver les mains des dizaines de fois par jour, de ne pas pouvoir serrer la main des gens, de nettoyer son bureau ou son logement en permanence ;
• Les doutes sur ce qu’on vient de faire (a-t-on bien fermé la porte à clef avant de partir, par exemple), qui obligent à vérifier des dizaines de fois des actes simples de la vie quotidienne ;
• Des pensées de violence, ou d’actes sexuels envers des proches, pensées auxquelles on craint de céder et qui font mettre en place des rituels pour ne pas y succomber ;
• L’obsession de l’ordre, de la symétrie, qui conduit à effectuer des opérations de rangement incessantes.
Ces rituels ne procurent aucun plaisir particulier au malade, mais il se sent contraint de s’y livrer. C’est la seule manière d’obtenir un répit temporaire de ses obsessions. De même le sujet se rend compte en général que les obsessions et les rituels pour les combattre n’ont aucun sens, mais il ne peut les arrêter.
.
Dr BEKOMA HP
C. Causes et l’évolution
Les causes des troubles obsessionnels compulsifs ne sont pas connues. Les hommes et les femmes sont atteints de façon à peu près égale. La maladie commence le plus souvent à l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Elle est volontiers de tendance familiale.
L’évolution est très variable. Dans certains cas les symptômes ne sont pas trop importants ou ils diminuent avec le temps et restent supportables et compatibles avec une vie normale. Dans d’autres cas ils évoluent par poussées entre lesquelles ils restent modérés. Dans d’autres cas enfin ils s’aggravent progressivement et nécessitent un traitement spécialisé.
D. traitements
Il y a deux sortes de traitements : les psychothérapies et les médicaments. Ils sont souvent utilisés de concert.
a) Les psychothérapies sont diverses.
La relaxation ; une psychothérapie ayant pour but de désensibiliser le sujet vis-à-vis de l'objet source d'anxiété et la mise en contact direct avec ce qui provoque l'obsession (immersion directe) de façon à supprimer les rituels
b) Les médicaments anxiolytiques (benzodiazépines notamment) réduisent l’anxiété, mais les antidépresseurs, sans que l’on sache exactement pourquoi, ont souvent un effet très positif sur la maladie
2.4. La névrose phobique
A. Définition
La phobie ( du grec "phobos", peur) est une crainte angoissante déclenchée par un objet ou une situation n'ayant pas en eux-mêmes un caractère objectivement dangereux, l'angoisse disparaissant en l'absence de l'objet ou de la situation.
Le patient reconnaît le caractère absurde de sa crainte mais ne peut pas la maîtriser.
Il en résulte des conduites d'évitement caractéristiques qui se situent au-delà du contrôle volontaire. Dr BEKOMA HP
Plus simplement, la phobie est une réaction émotionnelle anxieuse déclenchée par une situation donnée. .
B. Mécanismes.
La phobie serait en somme, un système de défense par sélection : on enferme l'adversité dans un seul objet, même si, par l'effet d'une loi naturelle, elle s'y accumule jusqu'à devenir explosive. Certains définissent la phobie comme une peur sans objet. Cependant il est quelquefois difficile de tracer la frontière entre une anxiété "normale" dans une situation phobogène et une peur pathologique dans la même situation
C. Causes et facteurs de risque
Les phobies possibles sont très nombreuses. Dans la phobie, le névrosé se trouve devant une menace dont la véritable origine ne peut jamais être atteinte..
D. Classification
Il existe plusieurs sortes de phobies :
• Agoraphobie (peur des espaces vides et étendus ou au contraire de la foule),
• claustrophobie (peur des espaces clos et étroits),
• phobies des moyens de transports, phobies d'impulsion (peur d'accomplir contre son gré des actes agressifs ou dangereux,
• peur de se jeter par la fenêtre ("j'ai peur d'avoir envie de sauter dans le vide"), phobie des instruments tranchants, des armes…
• La zoophobie (peur des animaux)
• L'acrophobie (peur des lieux élevés)
• La nosophobie : Peur des maladies. Il y a beaucoup d'angoisse car la maladie peut venir du dedans (cancer par exemple)
• La phobie de l'obscurité : Peur de séparation d'avec la Mère. L'Objet contra phobique pourra être une petite lumière, ou un ours en peluche.
• Les dysmorphophobies : Très souvent bénignes, elles peuvent être quelque fois symptôme de schizophrénie.
On distingue en fait trois entités :
- L'agoraphobie (phobie la plus sévère) ;
- Les phobies simples ;
- Les phobies sociales moins invalidantes.
Dr BEKOMA HP
L'agoraphobie
L'aspect essentiel de l'agoraphobie est la peur d'être seul ou dans un endroit d'où le sujet ne pourrait s'échapper sans difficultés ni être secouru s'il venait à ressentir une soudaine incapacité. Ce n'est donc pas la peur spécifique de certains lieux ou situations. . Dr BEKOMA HP
Les activités normales sont progressivement réduites pendant que la peur d'avoir peur et les comportements d'évitement qui en résultent dominent la vie de l'individu.
Souvent les sujets (des femmes jeunes dans les deux tiers des cas) insistent pour être accompagnés lorsqu'ils sortent de chez eux ou cherchent à mettre en place des stratagèmes visant à se rassurer quand ils sont contraints d'affronter des situations redoutées. Parmi celles-ci, les plus communément évitées sont les foules, les rues ou magasins fréquentés, les transports publics, les tunnels, les ponts, les ascenseurs...
Les phobies sociales
Elles sont constituées par l'existence d'une peur irrationnelle et persistante, associée au désir d'éviter des situations dans lesquelles l'individu peut être exposé à l'observation des autres.
On décrit divers types de phobies sociales : peur de parler en public (trac), de manger ou de boire en public, d'écrire devant les autres, crainte de rougir en public (éreuthophobie)...
E. Evolution de la maladie
L'évolution est variable.
Soit les conduites de lutte contre la phobie (contra phobiques) sont efficaces et le patient vit comme cela très bien.
Soit le patient est obligatoirement confronté aux circonstances qui provoquent la phobie (phobogènes) et il est en situation d'angoisse et de crise permanentes.
Soit les conduites contra phobiques sont invalidantes et n'autorisent plus la vie en société.
Le phobique est comme tout névrosé menacé de dépression.
F. Traitement
Le traitement est basé sur :
• les anxiolytiques (médicaments contre l'anxiété exemple : Tranxène)
• Les antidépresseurs, les bêtabloquants (de façon ponctuelle)
Dr BEKOMA HP
• La psychanalyse
• La thérapie comportementale
• La désensibilisation (confronter le malade à l'objet de son obsession pour lui apprendre à vaincre sa peur).
• La relaxation.
.
2.2.5. Névrose traumatique, état de stress post-traumatique
Elle surgit classiquement en situation de guerre ou de catastrophe, quand le sujet a ressenti une menace (viol, attentat, mort d'un enfant ou d'un conjoint, accident de la circulation).
Son évolution se fait en deux phases, avec une réaction immédiate au stress, pouvant associer :
• Confusion mentale
• Désorientation
• Hébétude
• Etat second susceptible d'évoluer vers la stupeur
• Agitation
• Colère clastique (refus de l'épisode traumatisant)
• Fuite
• Anxiété
• Oubli partiel ou total de l'incident
L'évolution de ces signes se fait vers une amélioration des symptômes en 2 ou 3 jours, après un temps de latence de quelques jours à quelques semaines, et généralement quand le sujet retrouve des conditions de sécurité.
Un état de stress post-traumatique peut alors apparaître avec :
• Des sursauts déclenchés par le bruit et la surprise
• Des difficultés de concentration
• Des cauchemars
• Des souvenirs qui angoissent et qui obsèdent le patient
• Des impulsions d'agressivité qui reproduisent le traumatisme sous une forme symbolique
• Des crises d'angoisse survenant le plus souvent à la date anniversaire de l'évènement ou lors d'événements qui rappellent le traumatisme
• Une fatigue importante
• Des troubles du sommeil
Le traitement consiste à soigner rapidement ce type de névrose en effectuant :
Dr BEKOMA HP
• Une psychothérapie brève qui va permettre au patient d'exprimer son traumatisme (abréaction)
• Une prise de médicaments de type antidépresseur (IMAO, sérotoninergiques)
• La recherche de solution aux éventuels problèmes (financiers ou autres). . Dr BEKOMA HP
CHAPITITRE III LES ETAT-LIMITES
3.1. Généralités
3.2. Principaux états limites
1 Etats dépressifs
2 Perversions
3 Toxicomanie
4 Alcoolisme
5 Troubles de caractères
3.1. Généralités
a)Définition :
L'état limite, ou borderline, serait la situation de sujets qui sont à la frontière de la névrose et de la psychose ou sont des troubles mentaux entre les névroses et les psychoses.
b) Mécanisme :
La première année de la vie se passe sans histoire. Le sujet vit un traumatisme psychique précoce (2ème ou 3ème année), provocant un effondrement psychique, par exemple un deuil au moment où le sujet a reconnu l'être proche dont il a le plus besoin. Cela plonge la personne dans une latence précoce, puis ensuite dans une latence tardive qui se prolongera au delà de l'adolescence. C'est un deuxième traumatisme qui va réveiller le premier. Le deuxième traumatisme correspond toujours à une perte (deuil, déménagement...), provocant l'éclosion de la maladie.
L'état limite renferme tous les comportements (perversion, caractériels, les toxicomanies...) qui permettent d'éviter d'assumer une dépression. Le sujet état limite n'accepte pas l'idée d'être atteint dans son intégrité ni dans son narcissisme.
3.2. Principaux états limites
1. ETATS DEPRESSIFS
A. Définition
La dépression est un trouble de l’humeur. Elle est synonyme d’abattement, de faiblesse, d’épuisement, d’affaiblissement, de fatigue, d’accablement, de mélancolie, de désespoir, de tristesse, de découragement, de consternation et de démoralisation.
B .Mécanisme
La notion de dépression tourne autour de la problématique de la perte. Le dépressif vit dans la perte d'un Objet très aimé et idéalisé
Cet Objet intériorisé est alors "bon" ou "mauvais". La perte provoque des sentiments ambivalents vis à vis de l'Autre et vis à vis de soi, de son Narcissisme (culpabilité). Si dépression est trop importante, il pourra y avoir un délire de culpabilité amenant la mélancolie. Et alors seule la mort semblera pouvoir effacer la "faute".
C. Causes et facteurs de risque
Les causes exactes de la dépression sont encore méconnues. Cependant un certain nombre de facteurs favorisants ont pu être individualisés.
• Les facteurs personnels : les antécédents familiaux ou personnels de dépression, une structure de personnalité névrotique sont des facteurs de risque. La consommation de drogue ou d'alcool peut avoir un rôle déclencheur ;
• Les facteurs liés à l'environnement : le surmenage, le manque de sommeil, les expériences frustrantes, la solitude peuvent favoriser une dépression ;
• Les facteurs génétiques : il pourrait y avoir une prédisposition génétique à la dépression endogène.
D. Classification
Les psychiatres distinguent plusieurs syndromes parmi les états dépressifs :
• La dépression endogène (mélancolie en cas psychose maniaco- dépressive) ;
• Les états dépressifs exogènes névrotiques ou réactionnels
• Les états dépressifs dits secondaires : alcool, corticoïdes, infections, traumatismes, tumeurs cérébrales...
Les dépressions endogènes
Elles sont représentées par la dépression mélancolique ou crise de mélancolie s'intégrant dans une psychose maniaco-dépressive unipolaire ou bipolaire. Le sujet s'installe dans la dépression sans cause apparente. S'il s'agit d'une psychose maniaco-dépressive bipolaire, les états dépressifs alternent avec des états maniaques (hyper activité, succession de joie violente et de colères..).
Les dépressions exogènes
Ce sont les dépressions les plus fréquentes. Elles sont dites névrotiques ou réactionnelles.
Le patient est déprimé à l'occasion d'un événement extérieur. Cependant, la réaction du sujet est plus douloureuse que chez une autre personne. Le patient fera lui-même la relation entre l'événement responsable et l'accès dépressif. ;
E. Les signes de la maladie
L'humeur dépressive
Elle s'accompagne d'une vision pessimiste du monde et de soi-même, de désintérêt. La dévalorisation est fréquente : le patient se reproche de ne pas avoir assez de volonté, alors que celle-ci est justement inhibée par sa maladie. Le dépressif se sent coupable et inutile, et a souvent du mal à prendre des décisions.
La tristesse n'est pas la dépression. C'est un état affectif inhérent aux difficultés psychologiques rencontrées par tout individu. Elle n'est pas pathologique lorsqu'elle est liée à un événement douloureux ou consécutive à une perte d'objet (deuil, échec, séparation) et qu'elle s'atténue spontanément avec le temps. Les capacités d'adaptation du sujet permettent un réajustement affectif et un investissement dans d'autres centres d'intérêt. Le déprimé est au contraire incapable de ce réajustement.
L'inhibition
C'est une diminution de l'élan vital, de l'énergie, des processus intellectuels et de la dépense physique, allant de la fatigue et du ralentissement à l'arrêt total des activités. Le patient a du mal à se concentrer, à réfléchir, à réagir, ce qui ne fait qu'augmenter son sentiment de dévalorisation.
L'anxiété
Elle est souvent présente dans les états dépressifs, et peut parfois être au premier plan. Elle conditionne en partie l'importance des troubles du sommeil, l'intensité des plaintes et facilite le passage à l'acte suicidaire.
Les troubles somatiques
• Troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie) ;
• Anorexie, amaigrissement ou au contraire prise de poids, constipation ;
• Troubles sexuels, baisse de la libido ;
• Irritabilité.
F. Traitement
Le traitement est difficile mais actuellement, les thérapeutiques permettent une évolution favorable en 3 à 5 semaines.
Les médicaments antidépresseurs doivent toutefois être poursuivis plusieurs semaines après la normalisation de l'humeur et le patient surveillé régulièrement pour contrôler l'éventuel passage à un état d'excitation maniaque.
Au décours de l'accès, se discute le traitement préventif par les sels de lithium.
La mélancolie est très sensible aux traitements modernes et ne laisse aucune séquelle invalidante. Même si le spécialiste peut déceler une particulière fragilité psychique chez ces patients, elle n'empêche généralement pas une bonne adaptation socioculturelle et affective.
Psychothérapie
Basée sur le principe d’une thérapie de soutien, plus directive. Eviter les discours de valeur.
2. ALCOOLISME
A) Définition C’est la toxicomanie à l’alcool éthylique Dr BEKOMA HP
L'alcoolique est quelqu'un qui a perdu sa liberté face à l'alcool. L'alcool a un effet euphorisant et un effet anxiogène. On ne trouve pas de personnalité alcoolique type, mais bien plutôt des populations à risque.
L'alcoolémie est comprise entre 1 à 2 g / litre. L'alcool diminue l'esprit critique du buveur.
B) Causes
Elles sont nombreuses :
1. Facteurs externes (ou sociologiques).
a. Facteurs culturels.
- Pays de culture viticole (consommation quotidienne avec des ivresses rares).
- Dans les pays anglo-saxons, c'est l'inverse: la consommation se fait le week-end avec des alcools forts.
- Inégalité des populations.
-Culturelle: Interdiction dans certaines cultures ou religions.
-Raciale: Les asiatiques sont protégés de l'alcool. 80es asiatiques ont une anomalie enzymatique ce qui leur donne une très mauvaise tolérance de l'alcool. Cette anomalie se retrouve chez 20es sujets caucasiens.
b. Facteurs économiques.
- Plusieurs millions de personnes vivent de l'alcool. Plus les revenus des ménages augmentent, plus la consommation de vin ordinaire, de cidre diminue et la consommation de bière, de vin de qualité, des alcools forts augmentent.
- Quand la densité d'occupation des logements augmente, la consommation augmente.
c. Les facteurs professionnels et familiaux.
- Travail.
- Les personnes qui ont un travail pénible: les mineurs, dans les forges, dans les carrières, les dockers, les déménageurs, dans les cuisines.
- Les personnes qui ont un contact avec le public: les serveurs, les restaurateurs, les agents de police, les facteurs, les voyageurs de commerce, les hommes d'affaires, certains syndicalistes.
- Les professions agricoles, les marins, le Bâtiment et Travaux Publics ( BTP).
- Familiale.
- Enfants d'alcooliques.
- Facteurs environnementaux et il y a un terrain génétique.
2. Facteurs internes (ou individuels).
a. Facteurs psychologiques.
- L'alcoolisme et la dépression.
- Dépression primaire: le sujet déprimé va sombrer dans l'alcoolisme.
- Dépression secondaire qui survient après une longue phase d'alcoolisation.
- L'apparition d'une dépression chez un sujet alcoolique assombrit le diagnostic et augmente le risque de suicide.
- L'alcoolisme et le syndrome anxio-phobique.
- L'angoisse est l'une des principales motivations de l'ingestion d'alcool. L'alcool va apaiser l'angoisse momentanément.
- L'alcool et les autres structures.
- Psychose maniaco-dépressive: le sujet peut boire dans les moments exaltés et il peut boire dans les moments déprimés.
- Schizophrénie: l'alcoolisme se voit surtout chez les hébéphrènes (schizophrènes prostrés) qui utilisent l'alcool pour se stimuler.
- Psychopathies: ils s'alcoolisent beaucoup.
b. Facteurs physiologiques.
- Le sexe.
Les femmes sont beaucoup plus vulnérables que les hommes et les complications surviennent plus rapidement pour des quantités d'alcool moindre.
- Le poids.
L'alcoolémie dépend du poids.
- L'âge.
Plus l'âge de l'alcoolisation est précoce, plus le risque de devenir alcoolique est important.
- États pathologiques.
Ils peuvent augmenter l'alcoolémie: hépatites virales, gastrectomies, dénutrition.
c. Facteurs génétiques.
Il existe une transmission héréditaire de l'alcoolisme
C. Etude psychique
Les troubles psychiques entraînés par la consommation d'alcool seront directement liés à son influence sur le système nerveux, et indirectement liés à la destruction physiologique, via la chronicité.
- L'alcoolique (1,5 Litre de vin par jour) pourra ne pas présenter de manifestations pathologiques s'il n'est qu'un" buveur d'habitude".
- Le "buveur d'habitude" excessif, buvant plus que précédemment, présentera quelques troubles somatiques. Il pourra arrêter de boire suite aux conseils.
- L'alcoolique pur (toxicomane), ne peut plus se passer de l'alcool.
D. Formes cliniques
Alcoolisme aigu
• Ivresse simple : On observe une excitation intellectuelle et motrice, avec parfois des manifestations d'agressivité ou de dépression. Possibilité d'euphorie, d'optimisme...
• Ivresse augmentée : Les propos sont incohérents, avec présence de troubles neurologiques et moteurs, vision double et floue, cerebellite alcoolique, maladresse...
• Ivresse aiguë : C'est à ce niveau qu'apparaissent les comas, les troubles neurologiques importants pouvant entraîner la mort, les hémorragies digestives...
Alcoolisme chronique
• Tremblements matinaux : On observe des nausées, des diarrhées, des sueurs, de l'irritabilité. En cas d'arrêt d'alcool, les tremblements persistent plusieurs jours, avec cauchemars et anxiété.
• Crises convulsives : Risquent d'apparaître après un sevrage de 48 heures, et peuvent annoncer un delirium tremens.
• Hallucinose des buveurs : C'est un délire hallucinatoire non critiqué, sur fond d'anxiété.
• Delirium tremens : (ou "délire tremblant"). Le sujet est massivement intoxiqué, depuis plus de 10 ans. Le DT (Delirium tremens) se déclenche après une diminution d'alcool (suite à une opération, une maladie, un sevrage volontaire...) et l'on notera les signes précurseurs suivants: Tremblements, anorexie, soif intense, anxiété, agitation nocturne. Après 2 à 4 jours survient le DT avec: Etat confus onirique, grande agitation, troubles neurologiques. Le patient est obnubilé, désorienté, halluciné (visuel), agité, vivant son délire dans un état de panique anxieuse. L'insomnie est totale. Le syndrome neurologique se présente avec un tremblement intense et généralisé, ainsi qu'un trouble de la parole (dysarthrie). Les signes généraux sont une température constante à 38° ou 40° avec sueur, entraînant une déshydratation importante. L'évolution sous surveillance et soins montrera en quelques jours un retour du sommeil et du calme, avec néanmoins un pronostic qui pourra être fatal (hémorragie digestive, comas hépatique...).
• Pré delirium tremens : Plus fréquent que le DT, présente un onirisme très riche. L'agitation est moins intense. Il y a peu de déshydratation. L'évolution sans traitement peut se faire vers la rémission.
E. Complications.
- Hépatite alcoolique aiguë, Pancréatique chronique, Oesophagite ulcéreuse, Oesophagite chronique, Varices oesophagiennes et Cancer de l'oesophage, Gastrite alcoolique aiguë.
-. Complications gastriques./ Gastrite alcoolique aiguë ; cancer ; Gastrite alcoolique chronique.
Polynévrite des membres inférieurs. – Encéphalopathie ;Coma hépatique terminal. ; Épilepsie.
- Ivresse et coma alcoolique, Syndrome de sevrage, La démence alcoolique.
- Affaiblissement intellectuel fréquent chez l'alcoolique, S’accompagne de troubles caractériels, Délires chroniques des alcooliques.
- Complications cardiaques de l'alcoolisme (myocardiopathies).
- Complications embryo- foetologiques(prématuré et hypotrophe).
- La morbidité obstétricale est plus élevée chez une mère alcoolique.
- La fécondité est plus élevée chez une mère alcoolique.
- Il y a souvent des malformations associées (coeur, rein, organes génitaux) chez l'enfant
- La croissance de l'enfant est m
F. Le traitement
1) Hospitalisation et servage progressif). Le malade doit être dans une chambre, sans stimulation, attaché au besoin. Quelqu'un pourra le veiller, sans trop le stimuler.
2) Symptomatique.
Réanimation : Tentera de corriger la déshydratation en faisant boire beaucoup le patient (3 litres d'eau par jour, ou pose de perfusions).
Vitaminothérapie ; Neuroleptiques sédatifs ; Hypnotiques, somnifères : L'agitation sera calmée par Diazepan (1 à 2 amp. IM par jour) et vitamines (B1, B6, B12, et pp.
Prescrire des glucides et Antalgiques.
3) Traitement des complications
4) Cure de dégoût de l'alcool.
Avec l'espéral (médicament) qui est utilisé dans les cures de dégoût. Ca rend malade la personne qui a bu. Cela donne des céphalées importantes, une sensation de chaleur et de rougeur au niveau du visage et du cou qui peut durer entre ¾ d'heure et 1h30.
5) Psychothérapie
- Psychothérapie individuelle. - Le sujet doit être vu régulièrement en tête à tête. Il faut comprendre le vécu de l'alcoolique. En début d'hospitalisation, il y a une minimisation du problème alcoolique. Après quelques jours de sevrage, le sujet aura envie de boire. Il va ressentir angoisse et culpabilité. Le sujet va tout faire pour se faire renvoyer (agressivité et violence). Après ce temps de violence, le patient va se livrer de lui même. Il va alors pouvoir demander une véritable aide.
- Psychothérapie de couple. - A chaque fois qu'il existe un couple il faudra essayer de les voir ensemble car il existe toujours des problèmes conjugaux (causes ou conséquences).
- Psychothérapie de groupe. - Chez l'alcoolique, c'est fondamental car il a beaucoup de mal à s'exprimer en tête à tête.
3. TOXICOMANIE
Généralités
Définition
C’est l’usage habituel et excessif de substances médicamenteuses ou toxiques destiné à procurer un plaisir plus ou moins excessif ou à supprimer un déplaisir.
L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) préfère définir un "état de dépendance psychique associé ou non à une dépendance physique liée à la consommation répétée d'un produit licite ou non licite". Cela permet d'écarter le problème de tout caractère socio culturel.
On associe la toxicomanie à l'adolescence. L'adolescent est quelqu'un qui s'oppose, qui recherche les limites pour pouvoir se structurer. Il renforce certains traits de caractère en fonction de l'extérieur.
Les produits
• Chanvres et dérivés : Se fument et produisent un état d'ébriété et d'ivresse plus ou moins fort, dépendant de la personne. Ces produits n'entraînent pas de dépendance de type physique. Le cannabis noir, Pakistanais, est le plus fort.
• Alcool
• Stimulants (amphétamines, anorexigènes..) : Se prennent par la bouche et entraînent un effet semblable à la toute puissance. Pas de dépendance de type physique.
• Hallucinogènes (LSD) : Apportent un état hallucinatoire, agréable ou terrifiant suivant l'individu. Produits pris par la bouche sans dépendance physique
• Opiacées (opium, morphine...) : Entraînent un bien être extrême (euphorie) et régressif au moment de l'injection. L'usage du début crée une euphorie (le "flash") de 1 à 2 secondes. Se prennent par voie veineuse.
• Barbituriques: Souvent utilisés avec de l'alcool (effet maniaque). Entraînent une dépendance et l'état de manque est caractérisé par des crises comitiales pouvant être mortelles (seuil épileptogène diminué).
• Benzodiazépines
Souvent, il y a utilisation de plusieurs produits en alternance, soit par défaut d'approvisionnement, soit par choix individuel. On aura donc généralement des poly toxicomanies.
TRAITEMENT
a) Sevrage progressif par :
-hospitalisation et surveillance médicale.
Le cadre du soin se fera avec une chambre seule, le malade étant isolé des autres patients. Pas de visites à part la famille, pas de coups de téléphone (interdiction de recevoir des appels téléphoniques).
L'accompagnement du sevrage fait partie du traitement. Les médicaments seront alors de deux types: des antalgiques (Viscéralgine) et des sédatifs (Tranxène, Tercian...). Les sevrages de barbituriques pouvant être mortels, on suivra un traitement de barbituriques régressif et ayant des visées anti comitiales (Gardenal...), différent de ce que le toxicomane utilise.
Il faudra surveiller l'apparition d'éléments de type dépressif, informant de la bonne marche de la thérapie.
L'hospitalisation n'est donc pas facile, dure généralement une dizaine de jours et comportera beaucoup de demandes somatiques, symptomatiques de la difficulté du service à contenir. Cela sera très net chez le toxicomane. Mais le problème de fond est bien la dépendance psychique, et des post-cures seront parfois nécessaires pour faire transition entre l'hôpital et la société. Une suite de soins, de soutien sera proposée mais la rupture est inscrite dans la vie même du toxicomane
b) Abord psychologique des conflits et des tensions.
Au cours des entretiens, il faudra discuter du cadre, des projets, car le temps du sevrage, bien investi par le patient, ne doit pas masquer l'avenir.
Il ne faut pas mettre deux toxicomanes en même temps dans le service, car le sevrage devra se faire dans un cadre bien délimité.
4. LES PERVERSIONS
4.1 – INTRODUCTION.
Perversion :
C'est une déviation des conduites instinctives. C'est une conduite anormale par rapport aux normes d'une société donnée avec ses règles morales et ses conventions. La plupart des perversions sont des perversions sexuelles.
Perversité :
C'est un état qui concerne des sujets (pervers) qui n'ont aucun sens moral et dont la conduite est dominée par la méchanceté et la tendance à nuire aux autres. Les pervers ont toujours des perversions.
Perversion sexuelle :
Ce sont des conduites particulières différentes au coït normal et susceptible de provoquer l'orgasme.
Coït normal :
"C'est un coït (acte sexuel) visant à obtenir l'orgasme par pénétration vaginale avec une personne du sexe opposée".
Les perversions sont souvent un signe de souffrance psychologique. Les perversions peuvent mettre en cause un partenaire non consentant (problème médico-légal).
4.2. SORTES DES PERVERSSIONS
A. HOMOSEXUALITE.
Définition : Choix d'un partenaire du même sexe pour réaliser l'acte sexuel et également dans les rêves et dans les fantasmes.
Causes :
-Homosexualité masculine. .
Sujets jeunes. Sujets immatures. Sujets sollicités par un homosexuel plus âgé. Acte sexuel accidentel favorisé par la boisson des personnes qui se prostituent pour de l'argent Pour compenser des échecs affectifs ou sexuels connus dans l'hétérosexualité
-Homosexualité féminine.
Très souvent c'est une homosexualité occasionnelle et circonstancielle (prison, pensionnat).
B. FETICHISME
C'est l'utilisation d'objets inanimés dans un but d'excitation et de satisfaction sexuelle, donc l'instinct sexuel est dévié vers un objet matériel sans lequel il y aura beaucoup de difficultés à obtenir l'orgasme.
Très souvent un vêtement (un gant, une ceinture, des chaussures, des bottes, de la lingerie en général).
Objets plus insolites : un jouet, une poupée, un animal naturalisé.
Parfois le fétichiste va s'orienter vers une partie du corps.
Le mode d'utilisation est de manipuler l'objet pendant la masturbation ou pendant le rapport sexuel.
C.LE SADISME ET LE MASOCHISME
Le sadisme.
L'orgasme provient de la souffrance infligée à autrui donc il trouve une jouissance aiguë. Quand il soumet sa partenaire au cours d'un coït, a des gestes violents, flagellation, blessures, brûlures de cigarettes. Il y a souvent une mise en scène très stéréotypée. Le but est d'obtenir les plaintes, les cris, l'humiliation du partenaire. Le partenaire peut être hétérosexuel ou homosexuel. L'orgasme survient au moment où la violence est maximale. La souffrance morale est aussi importante que la souffrance physique. Parfois il y a des actes de sadisme criminel (viol, meurtre, mutilation). Cela reste très exceptionnel (psychopathie).
Le masochisme.
L'orgasme va provenir de la souffrance infligée par autrui. Le déroulement de l'acte est programmé avec le partenaire, donc le masochiste va se soumettre (le sujet est piétiné, chevauché par le partenaire). L'excitation sexuelle augmente parallèlement à la douleur. C'est souvent plus l'humiliation que la douleur qui provoque le plaisir.
Le sadomasochisme.
Assez souvent c'est associé chez un même sujet mais pas en même temps mais par période.
D. L'EXHIBITIONNISME ET LE VOYEURISME
Exhibitionniste.
C’est le fait d'exhiber ses organes génitaux (quasi exclusivement que des hommes).
Il va s'exhiber et surtout se masturber dans des lieux particuliers (transports en commun, sortie d'école). Il recherche un type particulier de victime (enfant, femme seule). Il attend une réaction de surprise et de répulsion pour atteindre l'orgasme très rapidement par masturbation.
Voyeurisme.
C'est essentiellement masculin. Il s'agit de surprendre les gens dans une relation sexuelle, nus ou parfois aux toilettes.
Le voyeur n'est jamais satisfait et recherche toujours de nouvelles expériences. Il obtient son plaisir par masturbation.
D. LE TRAVESTISME.
Le fait de porter des vêtements de l'autre sexe. Il n'y a aucun désir de changer de sexe.
Le travestisme bivalent où le sujet ne recherche pas d'excitation sexuelle dans le fait de s'habiller avec des vêtements de l'autre sexe.
Le travestisme fétichiste : le sujet porte des vêtements dans le but d'obtenir un orgasme.
Travestisme hétérosexuel.
Il est proche du fétichisme. L'homme s'habille en femme (parfois totalement ou parfois avec une ou deux pièces féminines suffisent).
Soit il se masturbe en se regardant dans la glace, soit il a une relation hétérosexuelle.
Il y a une autre perversion sexuelle, le masochisme ou il se fait dominer par sa partenaire. Généralement le sujet enlève les vêtements féminins après l’orgasme.
Travestisme homosexuel.
Il peut s'agir de prostitution de sujets qui sont très homosexuels, d'un phénomène de mode.
E. LE TRANSSEXUALISME.
Chez l'adolescent et chez l'adulte.
C'est la conviction d'appartenir au sexe opposé avec le désir impérieux d'un changement de sexe anatomique et civil. Chez ces sujets il y a une négation absolue des sentiments et des pensées de leur propre sexe. Il y aune identification totale aux pensées du sexe opposé. Il refuse formellement l'étiquette homosexuelle. Ils refusent également l'étiquette de travesti. Ils vont chercher à modifier l'apparence physique par des hormones (disparition des caractères masculins), à la chirurgie et modifier leur état civil. Ils cherchent à épouser un homme. Il y a souvent des troubles de la personnalité et des idées délirantes. Chez ces sujets il y a des épisodes dépressifs sévères.
Chez l'enfant.
Chez le garçon.
Souvent il va dire que son sexe va disparaître ou qu'il est dégoûtant. Il n'aime pas jouer aux jeux de garçon. Souvent il aime beaucoup le contact des petites filles (pour être comme elles).
Chez la fille.
Refus d'uriner en position assise. Souvent elles disent avoir un pénis ou qu'il va en pousser un. A la puberté, il y a un refus des règles et d'avoir de la poitrine. Elle n'aime pas s'habiller en petite fille.
F. LA PEDOPHILIE.
L'enfant est considéré comme un objet sexuel. La relation peut être soit hétérosexuelle, soit homosexuelle.
Il existe des femmes pédophiles. 90es cas de pédophilie passent inaperçus.
L'attirance pour l'enfant peut rester platonique (pas de passage à l'acte). il peut y avoir des passages à l'acte.
Un pédophile a très souvent été victime de pédophilie.
G. L'INCESTE.
C'est une perversion dans la quasi-totalité des cultures et des sociétés.
En France il y aurait 95es cas qui resteraient inconnus. C'est souvent favorisé par la promiscuité et l'alcoolisme.
Inceste le plus souvent : inceste père – fille, moins souvent : mère – fils. Les incestes père – fils ou mère – fille sont exceptionnels.
H. LA MASTURBATION.
Elle peut être pathologique quand elle est préférée à l'acte sexuel.
I. LES AUTRES PERVERSIONS.
Le viol.
La nécrophilie : l’objet d’amour est un cadavre
L'ondinisme : l'homme se fait uriner dessus par sa partenaire.
La gérontophilie. L’objet d’amour est un vieillard.
La zoophilie ou la bestialité : l’objet d’amour est un animal
4.3 TRAITEMENT
CHAPITRE IV LES PSYCHOSES
4.1 Généralité
I – DEFINITION.
Une psychose est un trouble mental caractérisé par la perte du contact avec la réalité, une désorganisation de la personnalité, et par l'inconscience totale ou partielle de leur état pathologique par les patients.
Les psychoses se distinguent ainsi des névroses, dans lesquelles le patient garde la notion du réel, même si parfois il en maîtrise mal l'interprétation. Dans une névrose, le sujet garde un esprit critique vis à vis de sa maladie.
II – LES DIFFERENTS SYMPTOMES DE PSYCHOSES.
1. Délire : Egarement de l’esprit, exemple le malade se croit habiter par un animal ou être possédé du démon.
2. Dépression : abattement, découragement
3. Illusion : Erreur des sens, vaine espérance, irréalité.
4. Hallucination : Perception de sensations sans objet extérieur qui les fasse naître.
5. Manie : Habitude bizarre, idée fixe, tendance excessive.
6. Mélancolie : Disposition triste et rêveuse.
7. Narcissisme (culpabilité)
4.2 LES DIFFERENTS TYPES DE PSYCHOSES.
1. Les psychoses aiguës.
Ce sont des bouffées délirantes aiguës avec un début brutal, l'apparition d'un délire et évolution vers la guérison.
Psychose manioco-dépressive
2. Les psychoses chroniques.
Schizophrénie
Paranoia
Le point commun entre les psychoses chroniques et les psychoses aiguës, c'est la présence d'un délire.
4.2.1LES BOUFFEES DELIRANTES AIGÜES
I - DEFINITION.
Il s'agit d'un épisode psychotique transitoire caractérisé par un délire à thèmes polymorphes, souvent accompagné de troubles hallucinatoires multiples, survenant brusquement chez un sujet jusque-là indemne de troubles psychiques et disparaissant spontanément au bout de deux à trois semaines et guérissant la plupart du temps sans laisser de séquelles.
Cette atteinte est nommée "bouffée ou accès (crise) car elle dure en général quelques semaines, et reste inférieure à 6 mois.
II - CAUSES
La cause exacte n’est pas connue. Cette maladie touche plus volontiers des jeunes femmes, et des personnalités plutôt immatures.
On trouve parfois des éléments qui "déclenchent" le délire, ce sont en général des chocs émotionnels forts : un échec professionnel ou un échec amoureux, un deuil, une première relation sexuelle par exemple.
III -Diagnostic.
- Début brutal.
- Parfois comportement inhabituel 3 à 4 jours avant le début de la crise / troubles du sommeil.
- Parfois il y a des circonstances déclenchantes :
- Choc émotionnel.
- Echec professionnel ou scolaire.
- Séparation, deuil.
- Emprisonnement.
- Service militaire.
IV - TYPES DE DELIRE.
Idées délirantes polymorphes.
- S'enchaînent, se chevauchent, se mélangent : grande impression d'incohérence.
- Il y a toujours un "automatisme mental" : le sujet se plaint que ses idées sont devinées.
- Les hallucinations sont très riches.
(Aucune critique du délire). L'humeur du patient va osciller selon les phases délirantes.
La BDA peut induire des troubles du comportement :
- Excitation psychomotrice.
- Stupeur.
- Logorrhées ou mutisme.
- Fugue.
- Des actes médico-légaux.
Très souvent, une dépersonnalisation importante, soit l'impression de ne plus être soi-même. Il n'y a pas de désorientation temporo-spatiale.
V - EVOLUTION.
Episode régressif et unique.
- Dans 50 es cas, il n'y a jamais aucune récidive de bouffée délirante aiguë.
- La guérison se fait en quelques jours ou quelques semaines avec un mois d'hospitalisation.
Evolution intermittente avec récidive.
- Parfois identique à la première bouffée délirante aiguë ou différente.
- Diagnostic différentiel : psychose maniaco-dépressive.
Evolution vers la chronicité.
- Dés la première bouffée délirante aiguë ou après plusieurs (rapprochées).
- Sujet jeune : schizophrénie.
- Sujet âgé : Délire non schizophrénique.
VI - TRAITEMENT.
Hospitalisation.
La bouffée délirante aiguë est une urgence psychiatrique car il peut être dangereux pour lui-même et pour les autres.
Traitement médicamenteux.
- Neuroleptiques : incisifs (anti-hallucinatoires) Haldol.
- Le traitement dure en général 6 mois.
- Quand le délire disparaît, il peut suivre un épisode dépressif.
Psychothérapie.
- Pas de psychothérapie structurée mais du soutien qui aura pour but d'accompagner le patient.
- Cette psychothérapie devra se poursuivre après la sortie de l'hôpital et jusqu'à l'arrêt du traitement.
4.2.2 LA PSYCHOSE MANIACO-DEPRESSIVE
I - Définition
La psychose maniaco-dépressive est un trouble de l'humeur caractérisé par des épisodes alternant euphorie et dépression (troubles cycliques).
C’est une psychose caractérisée par la succession, à intervalles irréguliers, d'accès de manie ou de mélancolie.
2. Causes et facteurs de risque
Au début, on retrouve rarement un élément déclenchant évident de l'accès. Le tableau s'installe progressivement ou rapidement.
L'accès mélancolique (dépression endogène ou majeure) est une des phases de la maladie.
Le patient qui, d'abord a éprouvé des maux de tête, une grande fatigue, un désintérêt pour tout, et qui a perdu le sommeil, demeure prostré, le regard fixe. Il ne sort de son mutisme que pour gémir.
Souvent, il renonce à accomplir les gestes les plus simples, refuse de quitter son lit et devient grabataire, véritable paralysé de la volonté.
Le sentiment de culpabilité, d'indignité, toujours très fort chez le mélancolique, explique cette attitude.
La douleur morale est intolérable et s'accompagne d'un sentiment de catastrophe imminente, souvent d'idées de mort, souvent aussi d'un sentiment d'incurabilité.
L'anxiété est variable, parfois majeure, elle crée alors un état d'agitation psychomotrice; le risque de suicide, qui n'est jamais négligeable, devient très important.
L'insomnie est fréquente, souvent de fin de nuit : le malade se réveille tôt.
Parfois le syndrome dépressif s'accompagne d'idées délirantes ou d'hallucinations.
II.2.1.A - Accès maniaques
a) Mode de début.
Soit brutal.
Soit progressif.
Un même patient rechute toujours avec les mêmes symptômes.
b) Période d'état.
Excitation évidente. Le patient est jovial, volubile (mimiques expressives).
Tenue voyante.
Son lieu de vie est dans le désordre le plus complet.
Il a un contact très familier avec tout le monde mais très superficiel.
Il plaisante beaucoup, est très à l'aise en toutes circonstances.
Il ne tient pas en place. En entretien, plus cela se prolonge, plus l'excitation augmente et plus la pensée est désordonnée.
Troubles de l'humeur, de la vie intellectuelle.
Excitation euphorique de l'humeur.
Le sujet a l'impression de vivre intensément. Il se sent infatigable et il l'est. Tout Lui semble familier, rien ne l'intimide. Tout est perçu avec ravissement.
Il échafaude des projets grandioses et se voit capable de tout entreprendre et de tout réussir.
Versatilité de l'humeur.
Il a des moments d'impatience, d'irritabilité pour la moindre contrariété au milieu de l'exaltation.
Il peut passer du rire aux larmes, de l'inconscience au découragement.
Désordre intellectuel.
Relâchement des censures morales et sociales : il mange sans retenue, a des rapports sexuels répétés, peut déclencher des propos orduriers. Il peut aussi entraîner des incidents (tapage nocturne, scandale sur la voie publique, attentat à la pudeur).
Troubles de l'idéation.
La pensée maniaque est concrétisée par le désordre, la précipitation, l'improductivité. L’imagination est débordante.
Une fuite des idées. Des souvenirs resurgissent en désordre. Les idées s'enchaînent sans aucune cohérence. Il fait des jeux de mots. Cela se traduit par des logorrhées.
Troubles de l'activité.
Il se manifeste par une hyper-activité par des lettres, des démarches, des achats inconsidérés, une agitation constante. Il gesticule en permanence, il déambule, il manipule des objets avec un caractère ludique.
Symptômes somatiques.
• L'insomnie.
Le plus important.
C'est souvent le premier symptôme à apparaître. Elle est constante, rebelle aux hypnotiques. C'est également le dernier symptôme à disparaître.
• Augmentation de la faim et de la soif.
Le patient ne grossit pas car il est hyper-actif.
• Aménorrhées.
Pendant la crise.
Formes cliniques.
• Accès hypomaniaque.
C'est l'accès mineur d'un accès maniaque.
La symptomatologie est la même mais plus atténuée. Il y a quand même des complications (conflit familial, problèmes professionnels, matériels).
• Etats mixtes.
C'est l'association de symptômes maniaques et dépressifs.
c) Diagnostic différentiel.
Les ivresses excitatrices.
Toutes les ivresses peuvent entraîner un tableau d'allure maniaque mais se sera de courte durée.
La schizophrénie.
Le syndrome frontal.
Atteinte du lobe frontal du cerveau.
Une origine médicamenteuse.
Corticoïdes, dopamine.
d) Le traitement.
Sans traitement, il y a une évolution spontanée en 5 à 6 mois.
Avec un traitement, la guérison se fait en un mois maximum avec une amélioration progressive.
- Les neuroleptiques à forte dose. Traitement per os ou en intramusculaire si le patient refuse.
On diminue progressivement la dose de neuroleptiques et on poursuit le traitement pendant plusieurs mois.
- hospitaliser l'accès maniaque et si besoin en hospitalisation à la demande d'un tiers.
II.2.1.B - Accès mélancoliques
a) mode de début.
Il est souvent progressif.
Le premier signe est la fatigue et l'insomnie. Puis après quelques semaines ou quelques mois il apparaît un sentiment d'incapacité et de dépréciation.
Une difficulté à s'intéresser à ses proches, à ses loisirs habituels.
Dans 25 es cas on retrouve une cause déclenchante.
Dans certains cas, à l'accès mélancolique succède l'accès maniaque.
b) La période d'état.
Il a un visage terreux, une hypomine, des yeux fixes et l'activité est réduite au minimum.
Humeur dépressive.
Quand le patient parle, il a un sentiment de tristesse importante, d'abattement, de désespoir, de découragement.
Il a une douleur morale quand le sentiment de tristesse est très intense.
Parfois cette humeur dépressive est remplacée par :
• La dysphorrhée. C'est une humeur nuisible et incessible avec des colères agressives.
• L'anédonie. c'est un sentiment de lassitude, de désintérêt général, d'émoussement affectif. Le sujet n'éprouve plus de plaisir.
• L'hyperthymie. C'est une hypersensibilité à des évènements sans aucune importance et à certaines émotions tendres. Elle prédomine au réveil puis s'atténue en fin de journée.
Globalement le sujet a perdu toute capacité d'effort et d'initiative. il est totalement passif. Il y a un laisser aller général.
Ralentissement psychomoteur.
Ralentissement moteur.
Tout est lent chez le sujet. Il traîne le pas, le corps est affaissé, les gestes sont lents. Il parle très peu d'une voix monocorde, affaiblie. Sa mimique est très pauvre et son expression est très lente.
Ralentissement psychique.
La pensée est appauvrie et laborieuse. Le patient parle toujours des mêmes choses. Les pensées n'ont pas de souplesse, de fluidité. La pensée est fatiguée.
Il y a une baisse de l'attention, de la mémoire.
Le sujet s'en plaint de façon disproportionnée. C'est la mémoire à certain terme qui est touchée.
Distorsion de la pensée.
La pensée dépressive est caractérisée par l'infériorité, la déchéance, l'échec, l'impuissance, l'auto-dépréciation, le pessimisme, le désespoir.
Le sujet n'arrive pas à se débarrasser de ses pensées. Il y a un trouble du jugement qui va l'empêcher de voir le caractère excessif de toutes ses plaintes.
Perte de tout espoir de guérison. La vision de l'avenir est modifiée. Sa vision du monde est déformée. Il se sent menacé, incompris, maltraité par son entourage. Ce sentiment se développe au niveau du corps avec des plaintes hypochondriaques.
Conduite suicidaire.
Le sujet s'interroge sur l'intérêt qu'il a à vivre.
Il va se dire qu'il éprouverait un soulagement à l'idée de mourir.
Il s'accuse souvent de manquer de courage pour passer à l'acte.
Il y a une volonté manifeste de se donner la mort.
Ces 4 stades peuvent être très rapides.
Anxiété.
Quasiment constante.
Signes psychiques.
Ils sont constants et très précoces. Ils peuvent précéder les autres symptômes.
Asthénie. Le plus fréquent des symptômes.
Troubles du sommeil. Très fréquents, de plusieurs types (insomnie d'endormissement, du milieu de nuit, de fin de nuit).
Appétit. Le plus souvent il y a une anorexie (cela peut aller du désintérêt alimentaire à l'anorexie). Il y a parfois une hyperphagie.
Troubles sexuels. C'est très fréquent et souvent dissimulés (baisse de la libido jusqu'à un dégoût de la sexualité).
Signes digestifs (sensation de lenteur digestive).
Signes urinaires (dysurie).
Tachycardie.
Hypertension artérielle.
c) Diagnostic.
Il est parfois difficile à faire.
Disproportion entre les symptômes et les conséquences sur l'état général.
Tonalité pessimiste.
Chercher les troubles du sommeil.
Prédominance matinale des troubles.
Antécédent dépressif.
d) Traitement.
Sans un traitement l'évolution se fait vers la guérison en 6 à 7 mois en moyenne.
Avec un traitement la guérison se fait en un mois si le traitement antidépresseur est efficace. L'amélioration est progressive avec une reprise de l'activité et de l'appétit et par la suite le rétablissement du sommeil et une reprise de poids.
Il faut toujours se méfier des améliorations incomplètes.
Le traitement devra être poursuivi pendant plusieurs mois.
Traitement médicamenteux.
Les antidépresseurs tricycliques (anafranil, laroxyl).
Contres indications : glaucome, hypertrophie prostatique, troubles du rythme et de la conduction (infarctus du myocarde récent, insuffisance cardiaque décompensée), épilepsie.
Effets indésirables : Les antidépresseurs ont des propriétés anticholinergiques et peuvent entraîner une sécheresse de la bouche, une constipation, des troubles de l'accommodation,hypotension orthostatique, des troubles de la conduction cardiaque, insomnie, agitation, crise anxieuse, somnolence.
Les IMAO. (Inhibiteurs de la monoamine oxydase)
Ce sont des antidépresseurs très difficiles à utiliser du fait de son régime alimentaire associé très contraignant et de ses nombreuses interactions médicamenteuses. Ils sont donc très rarement prescrits.
Psychothérapie.
Psychothérapie de soutien : dédramatiser et expliquer le traitement.
L'hospitalisation.
La schizophrénie
Définition
C'est une psychose délirante caractérisée par une perte de contact avec la réalité et une dissociation de la personnalité.
Le terme de schizophrénie veut dire une coupure (schizo) de l’esprit (phrénie). Le schizophrène donne l’impression d’avoir un déficit de sa motricité qui serait une « coupure », une dissociation, entre l’idée d’un mouvement et sa réalisation.
C'est la maladie mentale chronique la plus fréquente. Elle frappe près de 1 e la population des pays économiquement développés, autant les filles que les garçons, entre 15 et 35 ans.
Les causes
La cause est inconnue actuellement.
Cependant, il existe probablement un facteur biologique qui reste inconnu. Deux voies de recherche sont suivies actuellement : la première étudie les neurotransmetteurs et les récepteurs, l'autre étudie le développement des structures cérébrales. Dans les deux, un facteur génétique pourrait intervenir.
Les signes de la maladie
1 - Le début de la maladie
Le plus souvent les premiers troubles apparaissent chez l’adolescent ou l’adulte jeune.
Dans la majorité des cas, la maladie débute entre 15 et 35 ans.
1.1 Débuts insidieux, progressifs
- un désintérêt intellectuel, un repli sur soi. Un adolescent de plus en plus solitaire qui se coupe progressivement du monde.
- Un tableau pseudo dépressif, avec une humeur dépressive, une anesthésie affective.
- Un caractère qui change et qui inquiète l’entourage.
- Des épisodes d’agressivité (auto ou hétéro agressivité) inexplicables.
- Une vie marginale ; une consommation importante de cannabis ; un élève jusqu'alors studieux qui ne fait plus rien.
- Une bizarrerie des comportements comme des goûts excessifs ou exclusifs pour certaines activités (l’ésotérisme, la musique etc.).
- Des débuts pseudo névrotiques avec des phobies, des obsessions ou des préoccupations corporelles d’allure hypocondriaque.
- Des questionnements sur la préférence sexuelle (homo ou hétéro) ou sur l’identité sexuelle (homme ou femme).
- Etc.
1.2 Un début rapide ou brutal
La maladie peut ainsi se révéler par une transformation rapide du caractère et des conduites.
Le début peut être une bouffée délirante.
Le début peut sembler être secondaire à un événement de vie notable (deuil, échec scolaire, rupture sentimentale, rupture avec les parents, fugue, etc.)
Cela peut être aussi l'installation rapide d'un état pseudo-dépressif
• N.B Des symptômes physiques sont souvent associés : psychomoteurs (catatonie), végétatifs ou neuroendocriniens.
Évolution de la maladie
En pratique :
- La maladie risque d'entraîner un handicap.
- La vie sociale des schizophrènes est menacée par la pauvreté et la précarité.
- La maladie peut plus ou moins rapidement évoluer vers une dépendance à l'institution hospitalière, avec des hospitalisations fréquentes ou prolongées
Aussi souvent :
- Un tabagisme parfois très important participe à la surmortalité et à la diminution des revenus financiers.
- Les abus en substances : alcool, cannabis, opiacée (Héroïne, Subutex®, etc.)
- Les pathologies organiques sont fréquentes et les schizophrènes ont volontiers d'autres pathologies (difficultés des diagnostics, relative hostilité à être accueillis dans des structures de soins, négligence, hygiène de vie, etc.)
- Le suicide est une cause fréquente de décès (15
Traitement de la maladie
Il est souvent nécessaire d'hospitaliser ces patients, en particulier au début de la maladie.
Les médicaments (neuroleptiques : Solian, Haldol) peuvent atténuer les symptômes, ainsi qu'une psychothérapie et un suivi dans une structure de soins.
Dr Lyonel Rossant,
PARANOIA
Définition
Psychose à caractère délirant dans laquelle le malade se sent persécuté ou menacé.
C'est un délire chronique d'apparition plus tardive vers 35 - 45 ans, ce sont des sujets satisfaits d'eux-mêmes ou se surestimant, n'acceptant aucune remarque. Ce sont souvent des personnes appartenant à des couches sociales plus favorisées
Symptômes
Surestimation de soi: Fausse modestie, sentiment d'être incompris en permanence, orgueil,
Fausseté du jugement: Pensée paralogique (conclusion erronée ou fausse à partir d'un fait réel), force de conviction, impossibilité de se remettre en cause, autoritarisme
Méfiance: Susceptibilité, rejet ou réticence des idées différentes des siennes
Psychorigidité: Froideur affective, a besoin de la dépendance de l'autre envers lui, entêtement, insociable et procédurier, querelleur
Délire: Systématisé, ordonné, cohérent, clair, conviction totale dans son délire (d'interprétation, de revendication, de persécution, de jalousie)
Traitement
-ils ne sont jamais prêts à entendre des remarques -leur montrer du respect-ne jamais devenir son persécuteur
-toujours préciser les lois institutionnelles-poser un cadre défini (ce qui est autorisé ou non)
-distance et réserve dans ce que l'on dit et fait
-les convaincre de la nécessité d'un traitement et expliquer les effets secondaires
-ne pas montrer de compassion
-ne pas être trop rigide dans les réponses
-ne jamais critiquer le délire
-adapter ses réponses
-être en relation triangulaire face à son délire (à 3 personnes pour qu'il ne prenne pas une personne comme son persécuteur)
Les thérapeutiques non médicamenteuses en psychiatrie
[?] Qu'est-ce que c'est ?
Le terme de psychothérapies regroupe l'ensemble des moyens psychologiques qui peuvent être mis en oeuvre dans un but thérapeutique.
Les troubles graves du comportement mettant en danger le sujet et son entourage relèvent de l'hospitalisation ou de l'internement dans un hôpital psychiatrique.
Les états d'arriération et de démence comportent des mesures d'éducation et d'assistance.
Les troubles névrotiques peuvent être traités par :
• Le psychiatre si les symptômes sont sévères ou sont susceptibles d'être soignés par une psychothérapie, analytique ou non ;
• Le médecin généraliste au moyen d'une attitude de soutien et de médicaments : tranquillisants ou anxiolytiques, antidépresseurs, neuroleptiques.
Le terme de psychothérapie a été créé en 1891 par Freud.
La psychanalyse et la psychothérapie classique sont bien connues et stucturées.
D'autres techniques, plus modernes, ont été mises au point : on en compte plus de 200 !
Parmi celles-ci : le psychodrame, la dynamique de groupe, l'analyse existentielle, la non-directivité,l’hypnose, la végétothérapie, l'analyse transactionnelle, la bioénergie, le cri primal, la gesalt-thérapie, la méditation transcendale, les groupes de recontre...
D'une façon générale, ces psychothérapies débordent largement le milieu médical et sont orientées en fait vers le "mieux-être". Elles donnent une place importante à l'approche corporelle, à l'expression émotionnelle, à la communication non verbale, aux actes, au travail en groupe.
Ces nouvelles psychothérapies utilisent beaucoup les apports de la recherche ethnologique. Cliquez sur l'une d'elles pour en connaître le détail :
Madame D., âgée de 29 ans, mariée, deux enfants de six et quatre ans, est hospitalisée le 17 février dans un service de psychiatrie à la demande de son mari.
Madame D. est très agitée. Elle se déplace beaucoup, ne tient pas en place, va et vient dans le couloir en permanence. Elle se montre très exubérante et gesticule beaucoup.
Elle a craché à deux reprises dans le couloir. Elle s'exprime avec un débit verbal accéléré. Elle met son mari en cause et le prend à partie : elle dit ne plus le désirer. Elle déclare ne plus avoir besoin ni de boire, ni de manger, ni de dormir. "Je peux tout entreprendre et tout réussir" dit elle.
Madame D. est une femme de petite taille : 1,60m, 56 kg. Ses vêtements sont de couleurs très vives et disparates.
Devant son état d'agitation, l'équipe médicale décide de placer cette patiente en chambre fermée quelques jours, afin de mettre en route le traitement en toute sécurité, tant pour elle que pour le service.
A l'entrée, son pouls est de 98 pulsations/mn et sa TA 150/70mmHg.
HISTOIRE DE LA MALADIE
En interrogeant son mari, on apprend que Madame D est dans cet état depuis quatre jours. Elle ne se rend plus à sont travail (elle occupe un poste de secrétaire de direction depuis cinq ans).
Elle assure à son mari que, grâce à son pouvoir elle peut, sans se déplacer et depuis son domicile, intervenir professionnellement de façon très efficace.
Monsieur D dit redouter pour sa femme un licenciement. Il se montre très affecté par les troubles de sa femme, ce qui a motivé sa demande d'aide. Il signale également qu'elle ne dort pratiquement plus (entre trois et quatre heures de sommeil) alors qu'elle se plaint de fatigue. Il se dit inquiet devant sa conduite alimentaire : il lui arrive de manger fréquemment dans la journée avec voracité.
La veille de son hospitalisation, Madame D. a fait un chèque d'un montant de 40 000 francs pour l'achat d'un bijou. Elle l'a choisi pour sa couleur, dit elle, et songe l'offrir à sa voisine.
Le mari précise qu'il y a quelques années, sa femme a eu une période dépressive après la naissance de leur deuxième fille. Elle avait alors des "idées noires", refusait toute visite et toute sortie, dit son mari. Puis elle a ensuite traversé une période de grande excitation où elle se montrait très active; se réveillant la nuit et se levant pour vaquer à des tâches domestiques.
Elle est donc admise le 17 février.
Un bilan d’entrée est prescrit:
• NFS,VS, ionogramme, sang ,urée créatine,ECG,Test de Grossesse (en vue du traitement)
Un traitement est prescrit en urgence:
• DROLEPTAN (butyrophénone : neuroleptique sédatif à action rapide) : 25 mg en IM ce jour.
• BARNETIL (sultropide - benzamide : neuroleptique sédatif à action rapide, médicament type de l'urgence psychiatrique) : 200 mg en IM matin et soir à J2.
• IMOVANE (zopiclone - hypnotique - benzodiazépine) : un comprimé à 7,5mg le soir à partir de J2.
• TERCIAN (cyamémazine - phénothiazide : neuroleptique): un comprimé à 100 mg x 3 à partir de J4.
Aucune visite n'est permise pendant les premières 48 heures d'hospitalisation.
Le 19 Février, Madame D n'est plus en chambre fermée; elle se montre plus calme qu'à l'arrivée et semble accepter le traitement. Elle a des temps de repos l'après-midi et dort 5 heures par nuit.
Les résultats du bilan d'entrée ne montrent aucune anomalie.
Le diagnostic médical est celui d'un accès maniaque typique, s'inscrivant dans un tableau de psychose maniaco-dépressive, avec alternance d'état maniaque et d'état dépressif.
Au plan thérapeutique, il est rapidement envisagé de prescrire du LITHIUM à la patiente.
QUESTIONS
1° En vous appuyant sur le diagnostic médical, sur les éléments du texte et sur l'ensemble de vos connaissances, dégagez les problèmes réels et potentiels de madame D.
Argumentez en énonçant les causes et les signes.
2° En regard des problèmes de santé identifiés, citez en deux prioritaires (tant au niveau des problèmes réels que potentiels).
Argumentez votre choix et proposez les objectifs de soins ainsi que les actions à mettre en oeuvre et ce, dans le cadre de votre rôle propre.
Essayez de définir les critères d'évaluations possibles.
3° Expliquez l'intérêt de chacune des prescriptions médicamenteuses.
Indiquez les actions essentielles à mettre en oeuvre et citez les éléments de surveillance (vous pouvez présenter votre réponse sous forme de tableau).
4° Madame D est hospitalisée en HDT.
Que savez vous de ce mode d'hospitalisation?
Quelles en sont les modalités?
5° Quelles sont les mesures de protection juridique, instaurée par la loi du 2 janvier 1968?
Madame LOPEZ, 37 ans, est hospitalisé dans une unité de psychiatrie pour état dépressif.
Madame LOPEZ est née en Afrique du nord, le milieu est aisé, est la dernière d'une fratrie de quatre enfants.
Elle est accompagnée de son ami.
A l'entretien, elle présente :
• un ralentissement psychomoteur
• des idées de culpabilité évoquées en pleurant
• une négligence de l'hygiène et vestimentaire
L'ami ajoute des éléments biographiques.
Madame LOPEZ est arrivée en France à l'âge de 8ans ; elle a été énurétique durant 2 ans.
A 14 ans, elle fait une tentative de suicide.
Etudes brillantes, passe son bac et fait des études de pharmaceutiques.
A 22 ans, elle est enceinte d'un homme de 35 ans, la famille refuse la grossesse et le mariage, la rejette. Elle pratique une I.V.G et abandonne ses études.
Elle trouve un emploi dans une librairie où elle rencontre son ami actuel. Ils vivent ensemble et effectuent un voyage dans son pays natal. C'est au cours de ce voyage que commence l'état dépressif. Cet état apparaît tous les deux ans à la même époque.
L'ami s'inquiète car depuis plusieurs semaines sa compagne ne veut plus sortir, elle passe la majeure partie de son temps couchée avec les volets fermés. Il trouve qu'elle a maigri considérablement.
Mme LOPEZ est venue, il y a quatre jours aux urgences après avoir fait une chute de sa hauteur dans le jardin. Il a été diagnostiqué une entorse du pied droit. Le traitement a consisté à lui mettre une attelle plâtrée, fraxiparine 0,3 ml/24 eures, appui interdit.
Une consultation est prévu quinze jours plus tard.
Propos recueillis à l'entretien :
• Dieu m'a puni en refusant d'avoir un enfant avec mon ami
• Je n'ai plus envie de rien
• Je pense à la mort, tout le monde aura la paix
Le diagnostic évoque une dépression sévère avec risque suicidaire majeur.
Le médecin a établit une prescription d'ANAFRANIL 75 mg/jour en dérivation dans 150 ml de sérum physiologique en 40 minutes, un garde veine de 500 ml de G5n 24 heures. (raisonnement et calcul doivent apparaître, si erreur – 8 points)
Nous sommes au dizième jour de traitement, l'humeur de Mme LOPEZ est toujours triste, mais elle n'exprime plus d'idées de mort. Ce matin, elle a dit à l'aide-soignante qu'elle voulait rentrer chez elle. L'aide soignante vous rapporte que Mme LOPEZ a été plus participative lors de sa douche et qu'elle a réclamé ses vêtements.
1 – Décrivez vos actions et votre surveillance en fonction de la prescription et du comportement de Mme LOPEZ ( 16 points)
2 – Deux problèmes en rapport avec le rôle propre sont identifiées à l'entrée dans l'unité : perte d'espoir et perturbation de l'estime de soi. Décrivez vos actions IDE
Monsieur x , agé de 19 ans, etudiant en premiere année de medecine, est hospitalisé en service de Psychiatrie, en HDT à la demande de sa mére, trés inquiete.
D'aprés les dires de sa mére, monsieur X a toujours été un enfant sans probléme, trés brillant.
Sa premiere année de Medecine se passait sans difficultés jusqu'a l'echec aux premiers partiels.
Depuis, il s'isole dans sa chambre ou il discute à haute voix sous la couette. Intrigué sa mére ecoutera ce monologue et comprendra que monsieur X...entretient une conversation avec chacun des ses organes (coeur, foie, pourmon)
Lorsqu'elle veut intervenir, Monsieur X....devient agressif et lui répond "je dois obeir, c'est eux qui controlent tout.".
Durant l'entretien d'entrée avec le psychiatre, Monsieur X...expliquera que suite à une radiation d'origine extraterrestre, ces organes se sont personnifiés. Depuis ils lui parlent et revendiquent parfois leur independance. En effet, ils sont souvent dans la discorde : "mon poumon droit et jaloux du gauche et ne veut plus respirer avec lui".
Monsieur X... est trés angoissé, il se demande ce qu'il va devenir si ses organes se dispersent : "dernierement, j'ai surpris mon foie et mon coeur disant qu'ils voulaient partir ensemble".
Ses propros sont flous, sans logique,mais il semble fasciné et persuadé de ce qu'il dit.
Le psychiatre posera comme diagnostic : Bouffée Delirante Aigue et un traitement antipsychotique sera instauré.
Dans le service, Mr X..., refuse de s'alimenter : "mon estomac a peur d'être empoisonné". Il est persuadé de cela.
Son hygiéne est douteuse et son sommeil est perturbé. Il a des conversations animées avec ses organes. Il demande trés frequemment à retourner dans sa chambre, il ne participe pas à la vie de l'unité. Il passe du riri aux larmes.
Il peut rester prostré, abbatu, le regard dans le vague et triste ou au contriare, s'isoler, s'agiter, parler seul et fort; il sera dans ces moments là trés inquiet, posant énormément de questions sur le fonctionnement des organes, ou encore sur la vie extraterrestre.
QUESTION 1 : Donnez la date et l'intitulé exact de la loi qui régit l'HDT
QUESTION 2 : Quels sont les documents nécessaires à l'admission de Monsieur X en HDT ? De qui emanent -ils ?
Question 3 : Quels documents et procédures seront nécessaires au suivi de l"HDT pendant l'hospitaliation ?
QUESTION 4 : Donnez la definition de la BDA et ses évolutions possibles.
QUESTION 5 : Relevez, classez et nommez les signe cliniques présentés pa Monsieur X
QUESTION 6 : Donnez les actions de la prise en charge infirmiére de Monsieur X à cout terme dans l'unité
Vous travaillez dans un service de psychiatrie.
Vous avez en charge Mme H. admise il y a 44 jours dans votre service en hospitalisation libre. Mme H. est dépressive chronique, elle est veuve, mère de 5 enfants.
Histoire de la maladie
Son fils ainé l'accompagne et vous apprend que les troubles sont apparus peu après le décès du père, qui s'est suicidé par pendaison il y a 20 ans. Mme H. est décrite comme une femme craintive très influençable, peu sure d'elle, qui a toujours vécu sous la domination de son mari. L'état dépressif s'aggrave lorsque Mme H. subit 2 déclassements professionels à quelques années d'intervalle pour aboutir à une mise à la retraite anticipée. A l'origine, elle assurait un emploi de secrétaire comptable dans une entreprise.
On note à ce moment, un désordre alimentaire avec prise de poids importante, un isolement affectif, une incurie.
Depuis 3 semaines son état évolue : elle reste alitée, incapable d'assurer les gestes de la vie quotidienne, son fils signale qu'elle ne prend plus de psychotrope depuis 3 mois car elle pense qu'elle deviendra dépendante et elle n'ose pas en parler au psychiatre car elle dit avoir une certaine méfiance envers cette catégorie professionelle.
Il vous informe également que Mme H. ne paie plus son loyer depuis 2 mois. Cette situation s'aggravant, les enfants de Mme H. se sentent démunis.
L'appartement est sale, elle reste au lit toute la journée et puis nous aussi nous avons une famille à nourrir, alors les dettes à éponger...
A son arrivé dans le service, Mme H. est une femme obèse, 100kg pour 1m60, son visage est triste et figé, elle est inhibée. Les entretiens s'avèrent difficile. Vous notez une pauvreté du discours, elle répond aux questions par monosyllabes, les mêmes phrases reviennent sans cesse "tout est trop difficile, trop compliqué...je ne peux plus faire mon ménage". Elle se déplace avec difficulté, invoquant une douleur aux genoux.
A ce jour
Mme H. va mieux, la sortie est envisagée pour jeudi prochain. Son traitement est le suivant :
DEROXAT (antidépresseur sérotinergique) comprimé (2 0 0)
LEXOMIL (benzodiazépine anxiolytique) comprimé (1/4 1/4 1/4 1/4)
Entretien thérapeutique : 1 fois par semaine et consultation diététique tous les 15 jours.
QUESTION 1: Relevez les éléments en faveur de la dépression chronique présents chez Mme H. Un classement pertinent des éléments est attendu.
QUESTION 2 : En équipe vous envisager d'éduquer Mme H. par rapport à l'observance du traitement antépresseur en vue de la sortie de la patiente. Expliquer votre démarche auprès de Mme H.
Développement de la personnalité
Question 1 1,5 point
Amélie, 5 ans, s’accroche à son papa en lui entourant le cou « amoureusement » et repousse
sa maman.
1.1 D’après vous, à quel stade de développement de la personnalité selon la théorie de
S.Freud se trouve Amélie ? Vous argumenterez votre réponse. 0,50 point
Arthur, 8 mois, tête en permanence son jouet en caoutchouc et tout ce qu’il peut attraper.
1.2 D’après vous, à quel stade de développement de la personnalité selon la théorie de
S.Freud se trouve Arthur ?
1.3 Expliquer son comportement en vous appuyant sur la théorie du développement de la personnalité selon S. Freud.
Question 2 1,25 point
2.1. Définir la névrose. 0,50 point
2.2. Quels sont les deux éléments de sémiologie significatifs qui permettent
de différencier un comportement de type névrotique et un comportement
de type psychotique ? 0,50 point
2.3 Définir la « structure de personnalité
Les mécanismes de défense
Question 3 2 points
3.1 Expliquer ce qu’est un mécanisme de défense. Quelle en est sa fonction ? 0,50 point
3.2 Pour chaque situation exposée, vous donnerez le mécanisme de défense correspondant,
selon la théorie psychanalytique. 1,50 point
(Associer le numéro de la question à la réponse et reporter le tout sur votre copie)
__3.2.1 Une personne à qui on vient d’annoncer qu’elle a fait un infarctus et qui se
comporte comme si rien ne s’était passé, qui affiche une attitude faussement
détachée.
__3.2.2 L’infirmière qui ne peut avoir d’enfant et qui insiste pour travailler dans un
service de pédiatrie, ou, l’infirmier(ère) qui n’a pas connu ses grands parents et qui
insiste pour travailler dans une unité de gériatrie.
__3.2.3 L’étudiant qui triche à un examen en disant qu’au fond, il n’est pas pire que les
autres qui le font.
__3.2.4 Une personne reconnue très indépendante au travail et qui, depuis sa maladie et
son arrivée à l’hôpital, demande en permanence à l’infirmier(ère) son autorisation
pour effectuer chaque acte de la vie quotidienne.
__3.2.5 Le patient qui raconte l’accident d’automobile au cours duquel il a été
grièvement blessé sans manifester de sentiments.
__3.2.6 L’adolescent qui choisit le même type de vêtements que son chanteur favori et qui utilise les mêmes expressions verbales ou non verbales.
Vous êtes Etudiant(e) en Soins Infirmiers aux Urgences vous travaillez de 21 h à 6 h 30. Il est
22 h, Monsieur S. arrive aux Urgences de l’hôpital accompagné de sa femme. Pour elle, il a
besoin des soins d’un psychiatre, ce soir elle a réussi à le convaincre. Depuis plusieurs mois, il
souffre d’insomnies peuplées de cauchemars, d’irritabilité et d’une anxiété grandissante qui
rend le quotidien difficile.
Après consultation, il est dirigé à l’UMP.
Monsieur S., 29 ans, père de deux enfants de 3 et 9 ans, est gérant d’une entreprise de vente
de matériel agricole. Il est en arrêt de travail depuis un an, suite à un braquage par deux
hommes armés et masqués qui l’ont menacé et frappé au visage avec leur revolver. Il leur a
alors remis la caisse. Il évoque cet événement d’une voix à peine audible semblant revivre
cette situation. Depuis, il est toujours sur le « qui-vive », ne sort plus de chez lui, n’a plus
d’activités.
Il se désintéresse de ses enfants et ne peut plus leur montrer d’affection, il n’a plus de
relations sexuelles avec sa femme depuis dix mois.
Vous assistez à l’entretien avec le médecin. Il évoque le diagnostic de névrose posttraumatique.
4.1 Dans le texte, relever les éléments de sémiologie qui confirme le diagnostic de névrose
post-traumatique. 1,50 point
4.2 Sur le plan théorique, quels sont les éléments spécifiques de sémiologie qui confirme un
diagnostic de névrose post-traumatique ? 1,75 point
4.3 Lors d’un psycho-traumatisme 2,25 points
__ Comment se nomme la prise en charge immédiate qui permet de prévenir la
névrose post-traumatique ? 0,25 point
__ Quelle est la finalité de cette prise en charge ? 0,50 point
__ Quels en sont les grands principes de mise en oeuvre ? 1,25 point
(5 éléments de réponses sont attendus)
__ Comment se nomme la prise en charge se déroulant dans 2 à 7 jours suivant le
psycho-traumatisme ? 0,25 point
4.4 Quelles sont les missions de l’UMP ? 0,75 point
Question 5 1 point
5.1 Dans le cadre du projet thérapeutique, expliquer l’intérêt d’un dispositif sectoriel
La femme de Monsieur S. a entendu parler « d’hospitalisation à la demande d’un tiers ;
d’hospitalisation libre ». Elle est inquiète et vous demande à vous, étudiant infirmier en
première année, des explications.
Question 1 0,25 point
__ Pouvez-vous, sur le plan législatif, lui transmettre ces informations ?
__ Argumenter votre réponse.
Question 2 0,5 point
__ Expliquer à Madame S. ces différentes mesures :
- l’hospitalisation à la demande d’un tiers
- l’hospitalisation libre
Question 3 0,25 point
Dans le décret 2004-802 du 29/07/04, le livre I concerne la profession d’infirmier ou
d’infirmier. Ce livre est divisé en deux chapitres.
__ Quels sont ces deux chapitres ?
Question 4 0,5 point
__ En faisant référence au décret 2004-802 du 29/07/04, citer trois exemples de soin
relevant du rôle propre infirmier et trois autres exemples relevant du rôle sur
prescription de l’infirmier.
Question 5 0,50 point
__ Répondre par oui ou par non aux situations suivantes :
5-1 La chambre du patient est un espace privé.
5-2 Vous pouvez donner les résultats d’un examen réalisé le matin à l’épouse d’un patient
par téléphone.
7
Module 3 Soins infirmiers /2 points
__ Face à l’inquiétude exprimée par Madame S. concernant le devenir de son mari, quelle
sera votre attitude et quels éléments de réponse lui apporterez-vous ?
Argumenter votre réponse.
1 point
__ Citer deux des cinq axiomes de la communication selon P. Watslawick.
(Ecole de Palo Alto). Vous donnerez un exemple pour chaque exemple. 1 point
Module Pharmacologie /2 points
__ Le démarrage d’un traitement antidépresseur expose à un risque majeur.
Nommer et argumenter ce risque. 1 point
__ Quelles sont les modalités de délivrance et de prescription des médicaments ? 1 point
Développement de la personnalité
Question 1 1,50 point
Amélie, 5 ans, s’accroche à son papa en lui entourant le cou « amoureusement » et repousse
sa maman.
D’après vous, à quel stade de développement de la personnalité selon la théorie de
S.Freud se trouve Amélie ? Vous argumenterez votre réponse. 0,50 point
Complexe d’oedipe. (0,25) L’enfant est attiré par le parent du sexe opposé. Le parent du
même sexe que l’enfant devient alors rival. (0.25)
Arthur, 8 mois, tête en permanence son jouet en caoutchouc et tout ce qu’il peut attraper.
D’après vous, à quel stade de développement de la personnalité selon la théorie de
S. FREUD se trouve Arthur ?44
Expliquer son comportement en vous appuyant sur la théorie du développement de la
personnalité selon S. Freud. 1 point
Le stade oral (de la naissance à 12-18 mois) (0,25) Au cours des premiers mois, la bouche est
le lieu essentiel des sensations de plaisir de l'enfant. Le bébé éprouve le plaisir de téter le sein
ou le biberon. Puis, il commence à sucer son pouce. En fait, la zone érogène est constituée du
carrefour aéro-digestif et par extension, des organes sensoriels de la peau. L'objet original du
désir est le sein maternel qui provoque "la satisfaction libidinale étayée sur le besoin
physiologique d'être nourri".
Vers 8-10 mois, l'activité orale devient plus vigoureuse et plus agressive. En effet, à cette
époque, peut se manifester chez l'enfant une certaine agressivité (refus de la nourriture) qui
peut être aggravée par celle de la mère (gavage intensif).
C’est l’âge aussi où l'enfant mord ses parents ou d'autres enfants. C'est par la bouche que
l'enfant entre en contact avec le monde extérieur. (0.75)
Question 2 1,25 point
Définir la névrose 0,50 point
« Maladie qui regroupe un ensemble de symptômes et de troubles du comportement qui vont
avoir des répercussions sur l’équilibre du patient, son comportement social et parfois
l’équilibre somatique. Le patient névrosé garde le contact avec la réalité et a par conséquence
conscience du caractère pathologique de ses troubles. L’équilibre psychique agressé, lors
d’une névrose, vit de grandes tensions internes. »
ou
Affection psychogène ou les symptômes sont l’expression symbolique d’un conflit psychique
trouvant ses racines dans l’histoire infantile du sujet et constituant des compromis entre le
désir et la défense.
Quels sont les deux éléments de sémiologie significatifs qui permettent de différencier
un comportement de type névrotique et un comportement de type psychotique ?
0,50 point (0,25 x 2)
Névrose :
Conscience des troubles (0.25)
Etre dans le réel (0.25)
Définir la « structure de personnalité » 0,25 point
C’est l’organisation, le fonctionnement de l‘appareil psychique
Les mécanismes de défense
Question 3 2 points
Expliquer ce qu’est un mécanisme de défense. Quelle en est sa fonction ? 0,50 point
Lorsque qu’une personne vit de grandes tensions internes cela génère des angoisses.
L’individu va alors mettre en place des « stratégies » d’adaptation afin de diminuer cette
angoisse. C’est ce que l’on nomme mécanisme de défense ou mécanismes de protection de
soi.
Pour chaque situation exposée, vous donnerez le mécanisme de défense correspondant,
selon la théorie psychanalytique. 1.5 point (0.25 x 6)
(Sur votre copie, associez le numéro de la question à la réponse)
__3.2.1 Une personne à qui on vient d’annoncer qu’elle a fait un infarctus et qui se
comporte comme si rien ne s’était passé ,qui affiche une attitude faussement détachée
__Déni
__3.2.2 L’infirmière qui ne peut avoir d’enfant et qui insiste pour travailler dans un
service de pédiatrie ou, l’infirmier(ère) qui n’a pas connu ses grands parents et qui
insiste pour travailler dans une unité de gériatrie
__Compensation
__3.2.3 L’étudiant qui triche à un examen en disant qu’au fond, il n’est pas pire que
les autres qui le font.
__Rationalisation
__3.2.4 Une personne reconnue très indépendante au travail et qui, depuis sa maladie et
son arrivée à l’hôpital, demande en permanence à l’infirmier(ère) son autorisation
pour effectuer chaque acte de la vie quotidienne.
__Régression
__3.2.5 Le patient qui raconte l’accident d’automobile au cours duquel il a été
grièvement blessé sans manifester de sentiments.
__Refoulement
__3.2.6 L’adolescent qui choisit le même type de vêtements que son chanteur favori et
qui utilise les mêmes expressions verbales ou non verbales.
__Identification
Question 4 7,25 points
Vous êtes Etudiant(e) en Soins Infirmiers aux Urgences vous travaillez de 21 h à 6 h 30. Il est 22 h,
Monsieur S. arrive aux Urgences de l’hôpital accompagné de sa femme. Pour elle, il a besoin des
soins d’un psychiatre, ce soir elle a réussi à le convaincre. Depuis plusieurs mois, il souffre
d’insomnies peuplées de cauchemars, d’irritabilité et d’une anxiété grandissante qui rend le quotidien
difficile.
Après consultation, il est dirigé à l’UMP.
Monsieur S., 29 ans, père de deux enfants de 3 et 9 ans, est gérant d’une entreprise de vente de
matériel agricole. Il est en arrêt de travail depuis un an, suite à un braquage par deux hommes armés et
masqués qui l’ont menacé et frappé au visage avec leur revolver. Il leur a alors remis la caisse. Il
évoque cet événement d’une voix à peine audible semblant revivre cette situation. Depuis, il est
toujours sur le « qui-vive », ne sort plus de chez lui, n’a plus d’activités.
Il se désintéresse de ses enfants et ne peut plus leur montrer d’affection, il n’a plus de relations
sexuelles avec sa femme depuis dix mois.
Vous assistez à l’entretien avec le médecin. Il évoque le diagnostic de névrose post- traumatique.
Dans le texte, relever les éléments de sémiologie qui confirme le diagnostic de névrose
post-traumatique. 1,50 point
6 éléments de réponses sont attendus :0.25 point par éléments manquants
1- En arrêt depuis 1 an
2- suite à un braquage par deux hommes armés qui l’ont menacé en le frappant au visage avec
leur revolver.
3- Depuis plusieurs mois, des insomnies peuplées de cauchemars,
4- une irritabilité et une anxiété grandissante
5- Depuis il est toujours sur le « qui-vive », ne sort plus de chez lui, n’a plus d’activité.
6- Il se désintéresse de ses enfants et ne peut plus leurs montrer d’affection,
7- il n’a plus de relations sexuelles avec sa femme depuis 10 mois.
Sur le plan théorique, quels sont les éléments spécifiques de sémiologie qui confirme un
diagnostic de névrose post-traumatique ? 1,75 point
7 éléments de réponses sont attendus (0.25 x 7)
Délai entre le traumatisme et ses manifestation : temps « d’incubation » variable selon les
individus (de 6 mois à plusieurs années)
Traumatisme : idée d’effraction avec risque de mort imminente.
Passage à l’acte
Dépression :idées suicidaires, perte de l’élan vital, insomnie, repli sur soi, tristesse, conduites
additives, retrait social, détachement
Phobie
Réminiscences
Cauchemars
Flash back
Emoussement émotionnel
Etat d’éveil permanent
Lors d’un psycho-traumatisme 2,25 points
Comment se nomme la prise en charge immédiate qui permet de prévenir la névrose
post-traumatique ? 0,25 point
Le Diffusing
Quelle est la finalité de cette prise en charge ? 0,50 point
La prise en charge psychologique
Ou soins immédiats sur le terrain avec pour but d’éviter la fermeture psychique après
l’effraction.
Quels en sont les grands principes de mise en oeuvre ? 1,25 point
(5 éléments de réponses sont attendus (0,25 x 6)
__Elle se déroule 2 ou 3 heures d’après les principes d’accueil immédiat :
__favoriser les émotions , mettre des mots : Attitude empathique
__contenir la personne
__évoquer le contexte de vie habituelle
__évoquer l’histoire et les antécédents (personnalité névrotique ou psychotique)
__dédramatisation
__Aide à la recherche de personnes proches aptes à sécuriser
__Il faut accepter et respecter certains symptômes
Comment se nomme la prise en charge se déroulant dans 2 à 7 jours suivant le psychotraumatisme
? 0,25 point
Le débriefing
Quelles sont les missions de l’UMP ? 0,75 point
Prise en charge dans l’urgence de tous les problèmes psychologiques et psychiatriques
Evaluation des situations
Orientation des patients
Question 5 1 point
Dans le cadre du projet thérapeutique, expliquer l’intérêt d’un dispositif sectoriel.
Soin de proximité, capacité à accueillir
continuité de soin
cohérence
investissements multiples et différenciés
de la possibilité du patient à prendre sa place dans le projet
7
Module 2 Soins infirmiers /2 points
L’infirmière évoque pour Monsieur S. «le problème de dépression».
Argumenter ce problème.
Le problème de dépression en lien avec le traumatisme et le délai significatif entre l’effraction
et l’apparition des signes : insomnies peuplées de cauchemars.
De reviviscences : est sur le « qui-vive ».
Une baisse de la libido : il n’a plus de relations sexuelles avec sa femme depuis 10 mois
Par une désocialisation : ne sort plus de chez lui, n’a plus d’activité.
Par une dé-affectivité : il se désintéresse de ses enfants et ne peut p
Connaissances/ Compréhension
La femme de Monsieur S. a entendu parler « d’hospitalisation à la demande d’un tiers ;
d’hospitalisation libre ». Elle est inquiète et vous demande à vous, étudiant infirmier en
première année, des explications.
Question 1 0,25 point
Pouvez-vous, sur le plan législatif, lui transmettre ces informations ?
Argumenter votre réponse.
Oui, il s’agit d’informations administratives non confidentielles
SSSS