COURS D'HYGIENE OFFICINALE
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE
INSTITUT PROTESTANT DES SCIENCES DE SANTE
LE BIEN-ETRE
IPSS/BE/ECC/CECCA 16
ADRESSE: AV. MUKASA Bis N°6
www.itmbien-etre.populus.org
KINSHASA/NGALIEMA
COURS DE NOTION DE L’HYGIENE DE L’OFFICINE
Dr BEKOMA HP
03/2021
Eléments de contenu
INTRODUCTION
- quelques définitions
- objectifs du cours
CHAP.I NOTION SUR LA MICROBIOLOGIE
1.1 Définitions
1.2 Classification et nomenclature
1.3 Anatomie des microbes
1.4 INFLUENCE DES MICROORGANISMES SUR LEUR ENVIRONNEMENT
a) Microorganismes et milieux naturels
b) Différents types de relation
c) Multiplication
1.5 Mécanisme de pouvoir pathogène
1.6 MECANISMES ET VOIES DE TRANSMISSION
1. Schéma de la chaine de transmission
2. Mode de transmission de l’infection
1.7 Lutte contre les microbes
1. Moyen physique
2. Moyen chimique
3. Moyen biologique
CHAP.II HYGIENE DE BASE
2.1 Principes de base
1 ) Prévention des facteurs de risques
2) Prévention des maladies transmissibles et lutte contre les épidémies
a) Les vaccinations
b) L'isolement des sujets contagieux
c) La désinfection et la stérilisation
d) Prévention des maladies sexuellement transmissibles
3) L'hygiène alimentaire
a) La prévention contre les infections alimentaires
b) Le choix des aliments
c) Hygiène de l'eau
2.2. HYGIÈNE DES MAINS
2.1. Définitions et objectifs
2.2. Lavage et désinfection des mains
2.3. Techniques et indications des différentes procédures d'hygiène des mains
2.3 PORT DE GANTS
3.1. Gants non stériles à usage unique
3.2. Gants stériles à usage unique
3.3. Choix d'un gant et modalités d’utilisation
2.4 ANTISEPSIQUES ET DESINFECTANTS
2.5 ENTRETIEN ET DESINFECTION DE L’OFFICINE
2.5.1 L’architecture de l’officine
2.5.2 Les matériaux
2.5.3 Les sols
2.5.4 Les murs et parois
2.5.5 Les plafonds
2.5.6 Circuit
2.5.7 Les locaux
2.5.8 Bureau
2.5.9 Nettoyage et désinfection des locaux
CHAPITRE III : HYGIENE DE LA PREPARATION ET DE LA DISTRIBUTION DES MEDICAMENTS
3.1 Objectifs
3.2 Domaines d’applications
3.3 Responsabilités
3.4. TENUE VESTIMENTAIRE AU COURS DES SOINS PHARMACEUTIQUES
3.4.1. Tenue de base
3.4.2. Tablier ou sur blouse de protection à usage unique
3.4.3. Masques à usage unique
3.5 Patients et services concernés
3.6 Les risques infectieux
3.7 Le matériel
3.8 Les recommandations de bonnes pratiques
3.9 La distribution des médicaments
3.10 L’entretien du matériel et des accessoires
3.11 Evaluation
CHAP.IV Gestion des déchets médico-pharmaceutiques
4.1 Définitions
4.2 Type des déchets
4.3 Triage
4.4 Décontamination
4.5 Traitement
CHAP.V Prévention et gestion des risques
5.1 : Prévention des risques et gestion des accidents
5.2: Gestion des risques produits
Introduction
L’hygiène est la discipline médicale qui étudie les moyens propres à maintenir l'être humain
en bonne santé en le protégeant contre les maladies. L’Hygiène est la première règle de la santé.
A un sens plus large, cette discipline cherche à maîtriser les facteurs environnementaux qui
peuvent altérer la santé : polluants, perturbateurs hormonaux, allergènes, facteurs de
modifications sociétales et climatiques…
En Afrique en générale et dans notre pays en particulier, la plupart des maladies sont causées par des microbes et des parasites.
Un microbe est un être vivant infiniment petit, invisible à l'œil nu.
Les plus connus sont :
les bactéries (tétanos, tuberculose, ...),
les virus (rougeole, poliomyélite, sida, ...),
les champignons (mycoses).
En plus des microbes, on trouve les parasites entraînant également des maladies : les amibes
(dysenterie), le plasmodium (paludisme), les vers …
Les microbes se trouvent :
dans les déchets,
dans les eaux sales,
dans l'air,
dans les aliments,
dans le corps d’un individu malade.
L’application des règles d’hygiène a une place essentielle dans la prévention des maladies transmissibles en collectivité et pour lutter contre les sources de contamination et réduire les voies de transmission. Une formation adéquate du personnel et un rappel régulier de la bonne pratique des règles d’hygiène sont nécessaires.
Les mesures d’hygiène portent sur l’hygiène des locaux, des équipements, l’hygiène individuelle et l’hygiène alimentaire.
Une application rigoureuse de ces mesures permet de s’opposer à la propagation des agents infectieux. Elles doivent s’appliquer au quotidien et être intensifiées en cas d’infection déclarée.
A) Objectifs
Ce cours guide l’apprenant aux bonnes pratiques en hygiène dans la pharmacie et reprend la notion de microbiologie, les mécanismes des infections nosocomiales et les grands principes de l’hygiène dans le secteur pharmaceutique.
Il aborde le lavage des mains, le linge officinal, l'habillement protecteur, le recyclage du textile, le nettoyage et la désinfection, l'antisepsie, la décontamination, la stérilisation, l'hygiène individuelle, les déchets médico- pharmaceutiques, les risques spécifiques ainsi que la protection du personnel officinal ainsi que les moyens de réduire l’incidence des infections par des mesures efficaces d’assainissement, d’hygiène et de prévention des infections.
B) Compétence 3: Hygiène et sécurité
Connaître les produits de nettoyage usuels et leur mode de stockage.
Connaître les dispositions légales (police du feu / loi sur les épidémies).
Appliquer de façon correcte et adéquate les pratiques de désinfection.
Utiliser et manier correctement les différents ustensiles de protection.
Respecter les réglementations internes en matière de nettoyage et d’hygiène personnelle.
Appliquer les directives pour le contrôle des températures dans les différents sites de
Stockage.
C) Définition des concepts
Chaque mot ayant un sens précis, il importe de bien le connaître en raison principalement des conséquences pratiques qui en découlent.
1. HYGIÈNE : C’est un ensemble de principes et de pratiques ayant pour but de préserver et d’améliorer la santé.
2. Hygiène de l’officine : Hygiène qui a pour but le développement et la conservation de la santé dans le milieu officinal.
3. HYGIENE PUBLIQUE : Hygiène dont l’application se fait selon des règles dictées par l’autorité publique ;
4. HYGIENE INDIVIDUELLE : ensemble de soins que l’individu porte sur son propre corps.
5. PROPRETE : qualité de ce qui est exempt de saleté ;
6. Antisepsie : Ensemble des procédés physiques ou chimiques destinés à empêcher le développement des germes pathogènes ou à accélérer leur destruction.
7. Asepsie: Absence de microorganismes dans un milieu déterminé ou Ensemble des moyens visant à empêcher la contamination d’objets, de substances, d’organismes, ou de locaux préalablement désinfectés.
8. Décontamination : Opération permettant de tuer ou d'éliminer et/ou d'inhiber les micro-organismes indésirables existant sur une personne ou sur un objet
9. Désinfection : Destruction des micro-organismes pathogènes hors de l’organisme par différents moyens physiques ou chimiques
10. Nettoyage : Opération physico-chimique visant à éliminer les matières organiques ou minérales des surfaces et des objets. Un nettoyage est obligatoirement associé à toute opération de désinfection ou de stérilisation.
11. Nettoyer (déterger) : éliminer tout ce qui ternit ou salit, selon des procédés mécaniques et/ou chimiques.
CHAP.I NOTION SUR LA MICROBIOLOGIE
Les microorganismes occupent de multiples milieux naturels : sols, lacs, rivières, océans... Ils interagissent avec leur environnement en participant activement aux cycles biogéochimiques : carbone, azote, soufre, métaux…Et sont responsables des beaucoup des maladies, est important de les connaitre pour les éliminer.
1.1 Définitions
a) La microbiologie
C’est la science qui étudie les organismes microscopiques ou microorganismes.
b) Les microorganismes aussi appelés « microbes »
Dérivé du grec: Mikros, «petit» et Organismos, «organisme», forment un ensemble d’organismes invisibles à l’œil nu (trop petits).
Leur taille est généralement inférieure à un millimètre : ils doivent être observés au microscope
(photonique/optique ou électronique) et cultivés dans des milieux permettant leur croissance et leur isolement.
c) Réservoir d’infection : Tout être vivant ou tout milieu organique ou inorganique, hébergeant et favorisant le développement des micro-organismes pathogènes susceptibles d’être transmis à l’homme ou à l’animal.
d) Hôte : Homme ou animal vivant qui, dans des conditions naturelles, entretient ou héberge un agent infectieux (bactéries, virus, parasites).
e) Infection : Envahissement d’un organisme par un agent étranger tel que bactérie, virus, parasite ou champignon, capable de s’y multiplier, et ensemble des conséquences pathologiques qui peuvent en résulter.
1.2 GENERALITES SUR LES MICROORGANISMES
Les micro-organismes sont ubiquitaires (très diversifiés), et retrouvés sur tous les types de surfaces : air, sol, eau, etc. Les microbes sont également présents dans divers phénomènes de notre quotidien : production d’aliments, médicaments, biofilms, croissance des végétaux, digestion des animaux, etc. Certains d’entre eux sont bénéfiques et d’autres sont jugés néfastes (maladies).
Les microorganismes ont des propriétés communes : leur taille microscopique, et leur organisation simple. La plupart sont unicellulaires (composés d’une seule cellule : bactéries, protozoaires, levures, algues unicellulaires), mais si ils sont pluricellulaires (Moisissures, algues pluricellulaires), alors leurs cellules sont équivalentes ou identiques (indifférenciées), sans aucune différence morphologique, physiologique ou fonctionnelle (pas d’organes et de tissus différenciés). Certains microorganismes peuvent même être acellulaires (Ils n’ont pas de cellule : virus).
Les microorganismes peuvent se différencier également par la nature du noyau : ils peuvent être acaryotes (sans noyau : virus), procaryotes (noyau primitif ou nucléoide : bactéries) ou eucaryotes (vrai noyau : protozoaires, algues microscopiques, champignons microscopiques). Ils se composent donc : des bactéries (Bactériologie), des protozoaires (Parasitologie), des champignons (Mycètes) microscopique (Mycologie), des algues (Phycologie), mais également des virus (Virologie), dont l’absence de structure cellulaire, de métabolisme et de croissance fait qu’on ne peut les considérer véritablement comme des êtres-vivants.
L. Pasteur (XVIIIème S) : découverte des microbes responsables de maladies.
1.3 Rôle des microbes
a) dans la nature
Certains microbes jouent un rôle biologique essentiel, par exemple, elles assurent la transformation des matières organiques animales ou végétales par des processus de putréfaction et de fermentation.
Certaines d’autres améliorent la fertilité du sol en conservant l’azote atmosphérique en composés azotés utilisés par les plantes.
b) chez l’homme normal
La flore bactérienne de la peau, des muqueuses et du gros intestin joue un rôle biologique important, mais indispensable à la vie. Cependant, la flore bactérienne intestinale normale contribue à la nutrition de l’homme.
c) dans l’industrie
Les bactéries interviennent dans un grand nombre de problèmes économiques et industriels. Ainsi, les effets bénéfiques des activités chimiques des bactéries sont exploités industriellement pour la fabrication de médicaments (antibiotiques), pour la préparation des boissons alcooliques (vins, bières).
1.4 Classification et nomenclature
Les microorganismes sont une catégorie d’être vivants très diversifiée. Ils sont répartis dans les trois domaines des espèces vivantes (Eubactéries, Archéobactéries et Eucaryotes). Certains n’ont même pas de cellule (virus), mais la plupart en ont au moins une. Dans ce cas Ils peuvent êtres unicellulaires ou pluricellulaires, procaryotes ou eucaryotes. Tout cela fait que les microorganismes sont très hétérogènes et n’ont en commun que leur taille microscopique.
1. Les virus
Les virus ne sont pas constitués d’une cellule, c’est pour cela qu’on les appelle des organismes « acellulaires ». Ils sont uniquement composé d’acides nucléiques (ARN ou ADN) et de protéines. Ils mesurent quelques dizaines de nanomètres. Ils ne peuvent se reproduire qu’à l’intérieur de cellules vivantes : ce sont donc des parasites intracellulaires obligatoires.
a) virus AMARIL: Agent de la fièvre jaune.
b) virus DE L’HÉPATITE : Agent responsable des différentes hépatites. On a actuellement décrit les virus de l’hépatite A (HAV), de l’hépatite B (HBV), de l’hépatite C (HCV), de l’hépatite D (HDV, agent delta), de l’hépatite E (HEV) et de
l’hépatite G, virus à ARN de la famille des Flaviviridae.
c) virus DE L’HERPÈS SIMPLEX DE L’IMMUNODÉFICIENCE HUMAINE VIH.
d) Virus DE L’INFLUENZA de la grippe
e) virus DE LA FIÈVRE HÉMORRAGIQUE D’EBOLA
f) Virus DE LA POLIOMYÉLITE POLIOVIRUS.
g) Virus DE LA RAGE
h) virus DE LA ROUGEOLE : MORBILLIVIRUS.
i) virus DE LA RUBÉOLE :.RUBIVIRUS.
j) Virus DES OREILLONS
k) Virus DU RHUME : HINOVIRUS
2. BACTERIE
Micro-organisme unicellulaire appartenant au règne (ni végétal, ni animal) des Protistes procaryotes.
Les bactéries typiques sont des organismes unicellulaires procaryotes, appartenant au règne (ni végétal, ni animal).
Elles n’ont pas de noyau et leur génome est le plus petit des cellules vivantes.
Les bactéries se divisent en eubactéries et en archaebactéries.
Elles se multiplient généralement par division binaire (scission) et peuvent former des regroupements caractéristiques. Certaines bactéries sont mobiles grâce à des flagelles ou d’autres moyens de déplacement (glissement).
Elles peuvent être :
a) Bactéries commensale : bactéries qui vivent sur ou dans un organisme sans lui porte préjudice. Elle contribue soit à sa défense, soit à son fonctionnement, soit au bon état de ses muqueuses.
La flore commensale est principalement sur les muqueuses : peau, tube digestif,
arbre respiratoire, appareils génitaux.
b) Bactéries pathogènes : sont des bactéries qui provoquent un ensemble de troubles
spécifiques plus ou moins sévères chez un hôte infecté.
c) Bactéries opportunistes: bactérie commensale normalement présente dans
l'organisme sans l'affecter, mais qui peut provoquer une maladie à la suite d'une
diminution des défenses de l'organisme (chez les immunodéprimés ou les malades
du SIDA…)
d) Les bactéries sont des organismes unicellulaires de formes variées :
1. Bactéries de forme sphérique, arrondies ou cocci, isolées, en chaînette, en
amas (nombre variable de cellules) : Staphylocoques, Streptocoques …
2. Bactéries de forme cylindrique ou en bâtonnet: On en distingue deux
principales:
- Le bâtonnet droit ou bacille (allongée), isolée, en chaînette ou en amas, de
longueur et de diamètre variables : E.coli, Salmonella, Bacillus.
- le bâtonnet incurvé ou vibrion :forme cylindrique est celle du vibrion, bacille
incurvé, en virgule :(Vibriocholerae)
3. Bactéries de forme spiralée : spirilles, spirochètes, comme Treponema.
4. Un groupe particulier de bactéries de forme filamenteuse se rapprochant des moisissures : les Actinomycètes
3. PARASITE
Organisme animal ou végétal qui, pendant une partie ou la totalité de son existence, vit sur un être vivant (ectoparasite) ou à l’intérieur de celui-ci (endoparasite), aux dépens duquel il se nourrit.
Ils sont repartis en deux groupes :
Les helminthes : Tout ver parasite de l’homme ou des animaux : plathelminthes (ténias) et némathelminthes (ascaris, ankylostomes, anguillules).
Les protozoaires : Les protozoaires sont des organismes unicellulaires hétérotrophes, dont la structure est proche de celle des cellules animales. Dépourvus de paroi, leur membrane plasmique est donc directement au contact du milieu extérieur, dans lequel ils doivent puiser leurs nutriments
La classification des protozoaires est complexe. L’une d’entre elles se base sur le mode de déplacement ou de locomotion :
Rhizopodes
Les amibes forment des prolongements cytoplasmiques « pseudopodes ». Les pseudopodes servant à la locomotion et à la nutrition (pour se nourrir). (ex : Entamoeba histolytica)
Flagellés
Ils possèdent un ou plusieurs flagelles permettant leur déplacement (ex : Trypanosoma brucei).
Ciliés (ou « infusoires »)
Les cellules sont recouvertes de cils dont les battements permettent la locomotion, apportent les particules alimentaires et renouvellent le dioxygène (ex : Paramecium caudatum)
Sporozoaires
Ce sont des parasites intracellulaires, dont le cycle comprend plusieurs phases. Ce sont des protozoaires qui n’ont pas de moyen delocomotion (ex : Plasmodium vivax).
4. Les champignons microscopiques
Les champignons microscopiques (mycètes) se divisent en deux groupes : les champignons unicelullaires, ou levures et les champignons pluricellulaires filamenteux, ou moisissures.
5. Les micro-algues ou algues microscopiques
Les algues microscopiques sont le plus souvent unicellulaires, mais peuvent être multicellulaires. Elles possèdent une paroi (cellulose) et sont autotrophes. Elles obtiennent leur énergie par photosynthèse grâce à leurs pigments dont le plus important est la chlorophylle (algues vertes). Certaines micro-algues sont toxiques pour la faune aquatique, d’autres sont par contre peu ou pas toxiques et servent de nourriture pour la faune marine.
1.5 Anatomie des microbes
On peut distinguer chez les microbes plusieurs types de structures. Mais dans la plupart des cas, ils sont composés de trois :
- Les enveloppes (paroi, membrane) dont certaines sont
Facultatives (capsule).
- Les constituants internes sont le cytoplasme
- et l’appareil nucléaire. Les éléments internes facultatifs (flagelles et pili) et la spore.
1.6 INFLUENCE DES MICROORGANISMES SUR LEUR ENVIRONNEMENT
Les micro-organismes et en particulier les bactéries peuvent transformer toutes les substances organiques naturelles et même synthétiques, ce qui leur confère des atouts indéniables. Les microorganismes peuvent donc avoir une influence sur le milieu où ils vivent en utilisant la matière organique inerte dont ils se nourrissent, comme ils peuvent également avoir une relation avec les espèces avec lesquelles ils vivent en exerçant des effets bénéfiques ou néfaste.
6.1. Microorganismes et milieux naturels
Les microorganismes occupent de multiples milieux naturels : sols, lacs, rivières, océans... Ils interagissent avec leur environnement en participant activement aux cycles biogéochimiques : carbone, azote, soufre, métaux… Une des armes métaboliques des bactéries par exemple, est la synthèse d’enzymes inductibles uniquement en présence de leurs substrats spécifiques ce qui leur confère une adaptation exceptionnelle aux conditions du milieu.
Les microorganismes saprophytes (se nourrissent de matière organique morte = n’ont pas besoin d’hôte) se nourrissent de matières organiques présentes dans l’environnement. Dans un sol par exemple, la flore microbienne tellurique participe activement à la décomposition de la matière organique (minéralisation). Ces microorganismes (bactéries et champignons principalement) sont des décomposeurs. Dans les écosystèmes aquatiques, les bactéries assurent également la décomposition des matières organiques en solution. En surface, d’autres bactéries (Cyanobactéries, bactéries pourpres et vertes) et des algues unicellulaires assurent au contraire la production primaire de matière organique grâce à la photosynthèse.
6.2 Différents types de relation
a) La symbiose
La symbiose désigne une interaction étroite entre un microorganisme et son hôte. Lorsque les deux
organismes interagissent à leur profit mutuel, il s’agit d’une relation de type mutualisme.
b) Le commensalisme
Dans ce type de relation, le microorganisme tire un bénéfice de son hôte, sans lui nuire pour autant. L’hôte par contre ne tire pas profit de cette relation. Les bactéries vivant sur la peau, au niveau de l’oropharynx, de l’appareil génital ou dans le tube digestif sont des bactéries commensales.
c) Le parasitisme et la pathogénicité
Un micro-organisme parasite satisfait ses besoins nutritifs aux dépens de l’hôte. S’il entraîne un état maladif de l’hôte, il est dit pathogène.
Chez les bactéries on retrouve par exemple :
Les bactéries pathogènes strictes (BPS) entraînent des maladies cliniquement définies chez l’hôte sain.
Exemples : Salmonella Typhi, Yersinia pestis, Shigella dysenteriae
Les bactéries pathogènes opportunistes (BPO) produisent une maladie chez l’hôte dont les défenses sont affaiblies (immunodéficience). De nombreuses bactéries saprophytes ou commensales peuvent devenir pathogènes lorsque le « terrain » est favorable. Exemples : Klebsiella, Enterococcus…
6.3 Multiplication des microbes
Toute cellule bactérienne provient de la division d’une cellule mère qui donne naissance à un clone. La plupart des bactéries sont unicellulaires et se multiplient par scission binaire transversale.
6.4 Mécanisme de pouvoir pathogène
Le pouvoir pathogène peut être dû à deux raisons majeures :
- la multiplication bactérienne à l’intérieur des tissus de l’hôte
- la production par les bactéries des toxines dangereuses pour l’hôte.
6.5 MECANISMES ET VOIES DE TRANSMISSION
Une infection peut être générée par :
a) des micro-organismes provenant d'un environnement contaminé : l'infection est dite EXOGENE
● par des éléments inanimés contaminés : objet, air, surface, aliments, etc....
● par des êtres humains : le personnel, les visiteurs et les malades eux-mêmes.
Il existe quatre modes de transmission exogène :
Par contact
Il peut être direct de la source au patient, ou indirect par l’intermédiaire d’un “support” entre
la source et le patient (mains, objets,..). La transmission manu-portée est prépondérante dans ce mode d’infestation
Par gouttelette
Ce sont des sécrétions du rhino-pharynx ou du tractus respiratoire, la source est alors proche du patient ou client.
Par voie aérienne
Il s’agit de microorganismes sur support de poussière ou de cellules squameuses, la source peut être distante du patient ou client.
Par dispositifs médicaux, produits biologiques, aliments
Dans ce cas il n’y a pas nécessité de multiplication des micro-organismes sur le support pour que le risque de transmission existe.
b) des germes hébergés par le patient : l'infection est dite ENDOGENE
1. Schéma de la chaine de transmission
2. Mode de transmission de l’infection
6.6 Lutte contre les microbes
1. MOYEN PHYSIQUE
Il s’agit essentiellement de la stérilisation qui est procédé de désinfection aboutissant à une destruction totale de micro-organisme dans un milieu donné.
Stérilisation par la chaleur sèche, utilisant le four pasteur à une température variant entre 170°-180°c pendant 15 à 20 minutes.
Stérilisation par le chaleur humide ou autoclavage : c’est un moyen de stérilisation utilisant la chaleur, la pression et l’humidité au même moment à 115° - 121 ° C pendant 15 minutes à 1 atmosphère.
Stérilisation par flambage : consiste à flamber les matériels à stériliser dans l’alcool à brûler.
2 MOYEN CHIMIQUE
Le plus souvent ce sont les antiseptiques qui sont des substances chimiques très diverses agissant puissamment sur les bactéries qu’elles détruisent à une vitesse constante mais plus au moins rapide.
Les antiseptiques sont de nature variée : ex. Détol, eau oxygénée, alcool à 70°C, Ether, tiluène, permanganate, formol.
3 MOYEN BIOLOGIQUE
Il s’agit ici essentiellement de l’utilisation des antibiotiques comme moyen de lutte antibactérienne. Les antibiotiques présentent une certaine spécificité sur les germes à éliminer.
CHAP.II HYGIENE DE BASE
2.1 Principes de base
L’hygiène est un ensemble de principes et de pratiques ayant pour but de préserver et d’améliorer la santé.
L’application des règles d’hygiène a une place essentielle dans la prévention des maladies transmissibles en collectivité pour lutter contre les sources de contamination et réduire les voies de transmission.
Un rappel régulier de la bonne pratique des règles d’hygiène est nécessaire.
Les principes portent en priorité sur l’hygiène individuelle (de l’accueillant(e) et des enfants), l’hygiène alimentaire ,l’hygiène des équipements, et l’hygiène des locaux.
Une application rigoureuse de ces mesures permet de s’opposer à la propagation des agents infectieux. Elles doivent s’appliquer au quotidien et être intensifiées en cas d’infection déclarée.
a) PRÉVENTION DES FACTEURS DE RISQUES
L’état de santé de l’être humain peut être affecté par des facteurs naturels ou sociaux
(climat, microbes ; pollution, nuisances, promiscuité). Ces facteurs peuvent être déterminés
précisément grâce à l’épidémiologie qui étudie le lieu, le moment, et les raisons d’apparition
d’une maladie.
Il est ainsi parfois plus facile d’agir sur les contextes d’apparition des maladies que sur les
causes directes. Il faudra donc agir sur les comportements individuels et collectifs, même si
cela peut être rendu difficile de par la nature humaine et ses facteurs de résistance d’ordre
psychologique (exemple du port du préservatif dans le cadre de la prévention des infections
sexuellement transmissible), culturel (exemple du mode de cuisson des aliments) ou
physiologique (exemple du tabagisme qui est connu pour ses ravages, mais qui reste
malgré tout très répandu de par l’addiction qu’il crée).
b) PRÉVENTION DES MALADIES TRANSMISSIBLES ET LUTTE CONTRE LES ÉPIDÉMIES
1. Les vaccinations
Elles permettent de donner des moyens de défense à l’organisme contre la contamination
ou le développement de la maladie. L’usage des vaccins est règlementé en France par le
code de la Santé Publique. Ainsi certaines vaccinations sont obligatoires pour l’ensemble
de la population, d’autres pour une certaine catégorie de population exposée ; d’autres ne
sont que recommandées.
Enfin, certaines peuvent être rendues obligatoires par le Règlement sanitaire international
dans le cadre de l’autorisation de voyages à destination de pays où des épidémies sont en
cours.
2. L'isolement des sujets contagieux
L’isolement de la population ne se pratique plus depuis l’avènement de la médecine
moderne et l’utilisation des traitements antibiotiques ayant considérablement raccourci les
durées de contagiosité des maladies. Mais un isolement en milieu hospitalier, de courte
durée, peut être utile dans certains cas (tuberculose en phase aigue, typhoïde, choléra…).
3. La désinfection et la stérilisation
La désinfection consiste à détruire les agents infectieux au moyen de produits chimiques ou
de procédés physiques. Elle peut s’appliquer à l’homme ou à son environnement.
La stérilisation permet une disparition totale et définitive des germes infectieux. Elle est
particulièrement utilisée en chirurgie, ou lors de soins médicaux spécifiques.
4. Prévention des maladies sexuellement transmissibles
Les infections sexuellement transmissibles (ou IST) sont nombreuses : virus de
l'immunodéficience humaine, syphilis, herpès, chlamydia, hépatites, etc. Les mesures de
prévention sont de limiter le nombre de partenaires sexuels, d’éviter les partenaires à
risques et d’utiliser des préservatifs masculins ou féminins.
Selon les maladies, les traitements sont plus ou moins applicables. Leur dépistage reste
aussi difficile à mettre en place dans certains cas.
La découverte d’une IST implique des mesures individuelles rigoureuses pour celui qui est
infecté (respect de la dose et de la durée du traitement prescrit, utilisation de préservatif)
mais également de prévenir son ou ses partenaires afin qu’ils puissent bénéficier d’un
dépistage et si nécessaire d’un traitement.
c) L'HYGIÈNE ALIMENTAIRE
1. LA CONSERVATION DES ALIMENTS
• Vérifier les délais de conservation des aliments
• Conserver tous les produits frais dans un réfrigérateur
• Les réfrigérateurs des offices alimentaires ne doivent contenir que les aliments réservés
aux résidents. Un relevé de la température doit être effectué 1 fois par jour (en assurer la traçabilité)
Ils doivent être dégivrés, nettoyés, rincés et désinfectés selon un rythme établi et au minimum
une fois par mois et systématiquement en cas de souillures.
• Il est recommandé d’utiliser un détergent-désinfectant agréé contact alimentaire
2.LA TABLE
• Changer les serviettes au minimum tous les jours ou à chaque repas si nécessaire
• Nettoyer la table avant et après le repas avec un détergent neutre ou un détergent-désinfectant
agréé contact alimentaire
3.LA DISTRIBUTION DES REPAS
« Inciter les résidents à effectuer une hygiène des mains avant chaque prise alimentaire »
• Installer les résidents avant la distribution des repas
• Réaliser une hygiène des mains
• Revêtir une tenue de protection type tablier plastique
• Vérifier la conformité de la température des aliments avec une sonde adaptée nettoyée avec un détergent désinfectant agréé contact alimentaire avant l’utilisation et entre chaque plat
• S’assurer de la conformité du contenu du plateau (régimes et choix des résidents)
• Prendre en compte les besoins des résidents, leur degré d’autonomie et leurs difficultés à se servir (emballages, proximité immédiate du verre, des couverts). Si besoin, couper la viande, préparer les fruits, ouvrir et sucrer les yaourts
• Servir en dernier les résidents nécessitant une aide au repas de façon à assurer cette aide dans de meilleures conditions : ne sortir les plats chauds qu’au dernier moment.
4. La prévention contre les infections alimentaires
L’ensemble de la chaîne alimentaire doit bénéficier de mesures d’hygiène : production,
stockage, transport, distribution, mode de préparation, consommation. Plusieurs
commissions dépendant des ministères de l’Agriculture et de la Santé sont responsables de
la surveillance et des contrôles. Par exemple, en restauration collective, les aliments
doivent être transportés en liaison chaude (+ 65°) ou froide (- 18°) jusqu’au consommateur.
Lors de toxi-infections alimentaires, une déclaration obligatoire doit être réalisée auprès de
l’Agence Régionale de la Santé qui met alors en œuvre des enquêtes afin de connaître la
source de celle-ci.
Individuellement, les citoyens doivent prendre des mesures d’hygiène individuelles (lavage
des mains, des aliments, mode de cuisson, délai de consommation, etc.).
2. Le choix des aliments
L’hygiène alimentaire doit aussi être la garantie d’une alimentation qui répond aux besoins
de l’organisme (protéines, glucides, lipides, vitamines, oligoéléments) : c’est une
alimentation équilibrée qui doit être apportée.
La tendance alimentaire des pays industrialisés est marquée par une sur consommation de
viande et de sucres rapides. Il faut donc privilégier les sucres lents et les graisses
végétales.
3. Hygiène de l'eau
La mesure de prévention la plus importante au niveau de l’hygiène de l’eau est le contrôle
du rejet des eaux usées sous le contrôle des municipalités en France. En effet, la
contamination de l’eau est en majeure partie due à la pollution fécale et à la pollution
industrielle. Cette mesure de prévention a un coût important, ce qui explique le problème
des contaminations par l’eau dans les pays en voie de développement
2.2 L'HYGIENE DE VIE
L’hygiène de vie est le meilleur équilibre physique et psychologique de l’homme dans son
milieu naturel et social.
1) ENVIRONNEMENT
Un environnement pollué est un déterminant majeur de la santé. On parle de santé
environnementale. En effet, qu’elle soit biologique, chimique, due aux radiations ionisantes,
sonores ou lumineuses, la pollution est une source de maladies.
2) MODE DE VIE
Le mode de vie est un vecteur important des facteurs de risques de nombreuses maladies comme les cancers, les accidents et les affections cardio-vasculaires. Ainsi l’équilibre physique et psychologique de l’homme passe par la propreté du corps, l’exercice physique quotidien et une bonne alimentation.
Certains comportements sont néfastes pour la santé : l’alcoolisme et le tabagisme sont
fréquents et souvent combinés. Ainsi certaines mesures collectives ont été prises afin de
protéger le plus grand nombre et les plus fragiles, comme l’interdiction en partie de la
publicité pour l’alcool et le tabac.
D’autres facteurs de risques peuvent être dévoilés par les conditions de travail, la
sédentarité et le développement des nouvelles technologies.
Une étude anglaise réalisée entre 1993 et 2007 a permis de déterminer un mode de vie
idéal pour la santé humaine :
● absence de tabac,
● consommation d’alcool égale ou inférieure à un demi-verre par jour,
● consommation de 5 fruits et légumes par jour,
● et exercice physique d’une durée de 30 minutes par jour.
Cette étude peut être complétée par quelques comportements limitant les facteurs de
risques:
● préparer soi même ses repas avec des produits frais,
● éviter les expositions excessives au soleil
2.3 Hygiène des mains
1 DEFINITION
Le lavage des mains est l’action de se mouiller les mains, de les savonner, de les frotter , de les rincer et de les sécher pour éliminer les souillures et diminuer le nombre de germes qui sont sur la peau.
On distingue le lavage simple et le lavage chirurgical des mains
2 BUT OU OBJECTIFS
• pour sa propre protection en cas de soins à des patients atteints de maladies infectieuses.
• Comme mesure préventive importante contre la propagation des micro-organismes :
- d’un patient à l’autre, ou à un autre membre du personnel
- du patient aux personnes en provenance de l’extérieur.
3 MOYEN UTILISES
• Moyens mécaniques
- Par l’eau courante qui, encoublant, enlève les grosse saletés, ou au moyen d’une cuvette contenant de l’eau ;
- La brosse qui détache les saletés ;
- Le savoir ordinaire qui facilité l’élimination des huiles, des graisses et d’autres saletés
• Moyens chimiques
- Par le savoir antiseptique (par ex : savon germol ), le savon chirurgical liquide, les divers produits antiseptiques (par ex : Dettol, cetrimide, cendre)
Le plus souvent, le matin ou lors des soins courants, un bon lavage simple avec de l’eau et du savoir est suffisant.
4 EQUIPEMENT
• des lavabos, en nombre suffisant et bien implantés (un par chambre), dès la conception des locaux
• matériaux non poreux, sans trop plein, siphons aisément démontables, pour une facilité d'entretien
• robinetterie dégagée (commande non manuelle pour les blocs chirurgicaux et services à haut risque)
• des distributeurs de savon de préférence muraux facilement nettoyables et désinfectables, pouvant être actionnés par le coude ou le pied
• savon liquide non antiseptique, bactériologiquement stable et non irritant
• savon liquide antiseptique pour les postes de soins
• Essuie-mains à usage unique, en papier de très bonne qualité pour éviter tout microtraumatisme au niveau de la peau et pouvant être à l'origine d'irritation, sécheresse de la peau
• Poubelle équipée d'une commande à pied et entretenue régulièrement.
Le savon en pain est à proscrire : réservoirs de germes contaminants. Les essuie-mains collectifs en tissu, les sèche-mains électriques sont à proscrire formellement.
Remarques:
1. Pour les services de psychiatrie, personnes âgées, adapter l'équipement --> distribution de consommables avec un système de sécurité
2. Assurer la permanence des approvisionnements en consommable.
Il faut également savoir que:
• les lavabos doivent être nettoyés et désinfectés quotidiennement
• les distributeurs doivent être nettoyés et désinfectés avant leur remplissage
• Les pompes distributrices doivent être changées entre chaque flacon ou être soigneusement décontaminées puis rincer avant réintroduction dans le flacon.
• Le savon liquide doux doit être conservé dans son conditionnement d'origine.
• Il est important de noter la date d'ouverture du flacon pour limiter son utilisation dans le temps, et éviter une contamination ou dégradation du produit. La date de péremption correspond à la durée de conservation du produit non ouvert.
5. types et techniques de lavage des mains
5.1 Le lavage simple des mains
5.1..1 Définition
Le lavage simple consiste à se frotter les mains avec de l’eau et du savoir jusqu’à hauteur du poignet.
5.1.2 Technique
- avoir les coupés courts
- rincer les mains avec de l’eau
- appliquer le savoir sur les mains
- laver soigneusement les mains avec un mouvement rotatif : attention aux espaces interdigitaux
- rincer les mains soigneusement
- sécher les mains avec un linge propre (ou, en l’absence de linge, les secouer énergiquement pour éliminer le maximum d’eau
5.2 Le lavage chirurgical des mains
5.2.1 Définition
Le lavage chirurgie consiste en un brossage systématique des mains et des avant- Bras pendant plusieurs minutes avec du savon chirurgical ou un autre antiseptique.
Avant certaines techniques (ponctions diverses, pansements chez les brûlés…), lors d’opérations chirurgicales et lors des accouchements, il est indispensable de faire un lavage chirurgical avant de porter des gants stériles.
5.2.2 Technique
- Enlever la montre, bagues, bracelets
- Avoir les ongles coupés courts et bien les nettoyer (de nombreux microbes se logent sous les ongles)
- Mouiller les mains et les avant – bras avec de l’eau courante
- Laver soigneusement les mains et les avant- bras jusqu’au coude à l’eau et au savon
- Faire un premier lavage avec la brosse et le savon chirurgical (ou antiseptique) procéder par ordre : ongle ,face interne des doigts espace interdigitaux ,ensuite paume et dos de main ,face interne et externe de l’ avant bras .insister au autour des ongles ,dans les espaces interdigitaux , les plis de la peau ,poser la brosse sur le côté; puis faire de même avec la main droite ;.
- Bien rincer en commençant par les mains puis les avant-bras en élevant graduellement les mains du corps afin que l’ eau puissent s’ écouler en direction du coude.
- Recommencer une deuxième fois les deux points précédents
- Une fois rincés, lever les bras devant soi sans toucher le corps (en position de prière) si l’on doit port et des gants, il faut bien sécher les mains avec un linge stérile avant de les enfiler.
N.B :
- Les robinets sont considérés comme contaminés (puisqu’ils sont utilisés par tout
le monde), donc il ne faut pas les fermer avec les mains déjà lavées ; les faire fermer par une tierce personne ou le fermer avec le coude
- certains hôpitaux préfèrent ne plus utiliser de brosses pour le lavage chirurgical des mains afin d’éviter des abrasions (mini blessures).
- Il faut aussi éviter un lavage trop prolonger car il y a risque de chute de cellules superficielles libérant des microbes et obstruction de pores par gonflement du derme ce qui générait l’action ultérieur de l’alcool. Lavage chirurgical doit durer 10 minutes.
II.6 RECOMMANDATION GENERALES
• Les bijoux doivent être retirés.
• Les ongles seront courts.
• Les vernis sont interdits (y compris l'incolore) car ils représentent un réservoir de microbes et peuvent présenter des microfissures.
• La tenue doit être à manches courtes.
• Le port de gants n'exclut pas le lavage de mains.
• Les différentes techniques de lavage de mains et leurs indications doivent être connues par tous les membres de l'équipe de soins ; une mauvaise technique liée au manque de mouillage des mains et/ou un excès de savon et/ou un mauvais rinçage souvent trop rapide et insuffisant et/ou un essuyage trop énergique sont des facteurs favorisant l'irritation, le dessèchement et à l'origine de problème d'allergie.
2.4 Port de gants
1. Définition
Les gants médicaux sont des dispositifs à usage unique utilisés lors
des procédures de soins médicaux.
Ils comprennent :
1. Les gants de soins (stériles et non stériles) ;
2. Les gants chirurgicaux, qui sont caractérisés par leur épaisseur, leur élasticité et leur solidité, et qui sont stériles ;
3. Les gants pour chimiothérapie
Usage des Gants
2. Raisons à l’usage des gants médicaux
L’usage des gants médicaux est recommandé pour deux raisons principales:
1. Réduire le risque de contamination des mains du personnel
soignant par du sang ou d’autres liquides biologiques,
2. Réduire la dissémination des germes dans l’environnement et le risque de transmission des germes du personnel soignant au patient et vice versa, et d’un patient à un autre. eut effectivement être à l’origine de la transmission des germes.
3. Les types de gants
En règle générale, le choix de gants non poudrés est recommandé afin de prévenir toute réaction au contact du produit de friction hydroalcoolique utilisé dans l’établissement de soins.
a) Gants non stériles à usage unique
b) Gants stériles à usage unique
Tableau : Synthèse des indications relatives au port et au retrait de gants
Indication
Port de gants 1) Avant une procédure de soin stérile ;
2) Lorsqu’un contact avec du sang ou un autre liquide biologique est anticipé y compris en cas de contact avec une muqueuse
ou une peau lésée, indépendamment de
la nécessité de créer ou maintenir des conditions stériles ;
3) En cas de contact avec le patient (et son environnement immédiat) lors de l’application des précautions de « contact ».
Retrait des gants 1) Dès que les gants sont endommagés ou défectueux (ou que leur non-intégrité est
suspectée) ;
2) Aussitôt qu’un contact avec du sang, un autre liquide biologique, une peau lésée ou une muqueuse prend fin ;
3) Aussitôt qu’un contact avec un patient et son environnement immédiat, ou avec un
site corporel contaminé prend fn ;
4) Lorsqu’une indication à l’hygiène des mains
se présente.
document publié est diffusé sans aucune garantie, expresse ou implicite. La responsabilité de l’interprétation et de l’utilisation de ce document incombe au lecteur.
En aucun cas, l’OMS ne saurait être tenue responsable des préjudices subis du fait de son utilisation.
2.5 ANTISEPTIQUES ET DESINFECTANTS
1. DÉFINITIONS
a) Les antiseptiques
Sont des substances anti-bactériennes non spécifiques agissant globalement et rapidement sur les bactéries, virus, champignons et spores.
Pour une souche donnée ,l’antiseptique peut être « statique » s’il inhibe temporairement l’action du microorganisme, ou « cide » s’il le détruit.
L'antiseptique est réservé à l'usage externe car toxique par voie générale.
b) L’antisepsie
Action d'éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d'inactiver les virus en fonction des objectifs fixés.
Les différents antiseptiques disponibles permettent en fonction d'objectifs fixés d'atteindre ce résultat.
2. CRITÈRES DE CHOIX D’UN ANTISEPTIQUE
Le choix est fonction de :
• L'efficacité sur l'ensemble des micro-organismes.
• La rémanence qui est la persistance de l'activité bactériostatique après l'application.
On privilégie un antiseptique rémanent pour le lavage des mains et la préparation du champ
opératoire.
• La tolérance : un antiseptique ne doit pas entraîner de toxicité, ou d'allergies trop
importantes. Cette tolérance peut être variable selon l'âge ou la zone d'application.
• La vitesse d'action : pour réaliser une injection, on préférera un antiseptique à
action rapide (alcoolique généralement).
• Le rapport coût/efficacité.
• La couleur peut être un critère de choix secondaire dans certains cas : préparation
pré- opératoire, pose d'un cathéter.
Par ailleurs, il peut y avoir des interférences :
- avec les matières organiques : tel que pus, souillures, sécrétions qui inhibent de façon
variable l'activité des antiseptiques. Cette caractéristique implique la nécessité de laver un
site avant l'application d'un antiseptique.
- avec d'autres antiseptiques, savons ou autres produits susceptibles d'entrer en contact
avec l'antiseptique.
3. LES RÈGLES D’EMPLOI
● Vérifier la date de péremption et le délai d’utilisation
● apposer de la date d'ouverture sur le flacon
● fermer les flacons après utilisation.
● respecter la concentration préconisée
● réaliser les dilutions d'antiseptiques juste avant leur utilisation dans un flacon
nettoyé et désinfecté. Ne jamais les conserver plus de 24 h.
● ne pas mélanger et/ou utiliser successivement des antiseptiques de familles
différentes avec un risque d'inactivation ou de toxicité.
● ne pas stocker les flacons d'antiseptiques dans le placard à médicaments - proscrire les transvasements
● ne jamais compléter un flacon partiellement vide
● préférer les conditionnements unitaires, stériles et prêts à l'emploi.
2.6 DESINFECTANTS ET DECONTAMINATION
2.6.1 DESINFECTANTS
1. Définition
c’est une substance capable d'éliminer ou d'inhiber dans leur développement les agents pathogènes (d'un lieu, d'un objet ou de la surface externe du corps humain) l'eau de Javel est un désinfectant ;tandisque le Détergent est une substance servant à nettoyer.
2. TYPES DE PRODUITS
a. Détergent :
Permet l’élimination des souillures visibles et diminue la charge microbienne par élimination des souillures porteuses de germes.
Souvent de pH neutre ou alcalin (PH > 7). Le détergent a uniquement des propriétés nettoyantes.
b. Désinfectant :
Substances chimiques capables de tuer ou d’inactiver les micro-organismes tels que : bactéries, champignons ou virus. Un nettoyage doit impérativement précéder l’application d’un désinfectant.
c. Détergent-désinfectant :
Produit qui contient à la fois du détergent et du désinfectant. Produit plus désinfectant que nettoyant.
Le conditionnement des produits peut être choisi en sachet dose, flacon doseur, bidon avec pompe doseuse, centrale de dosage.
3. REGLES D’UTILISATION
• Manipuler les produits avec des gants de ménage pour une protection efficace.
• Ne pas mélanger les produits
- risque de réactions chimiques dangereuses pour le manipulateur
- risque d’inactivation et d’incompatibilité
• Respecter les indications d’utilisation :
- les dosages
- la température de l’eau
- la durée de conservation des solutions diluées
- les temps de contact préconisés par le fabricant
- Préparer la solution en versant le produit dans le seau ou le bac rempli d’eau et non l’inverse
• Utiliser uniquement des flacons ou pulvérisateurs contenant les produits nécessitant une dilution (étiqueter et dater)
• Vider et nettoyer quotidiennement les pulvérisateurs réutilisables
• Vaporiser le produit sur les chiffonnettes et non sur les surfaces pour limiter l’aérosolisation
2.6.2 Décontamination (ou pré-désinfection)
1. Définitions
A) La décontamination est le premier traitement à effectuer sur les objets et matériels souillés
dans le but de diminuer la population de micro-organismes et de faciliter le nettoyage
ultérieur.
Pratiquée d’emblée, elle vise tout d’abord à éliminer les souillures visibles et comporte
l’essuyage externe avec des compresses ou du papier à usage unique et +/- le rinçage
abondant à l’eau du réseau.
B) La pré-désinfection a également pour but de protéger le personnel lors de la manipulation
des instruments et d’éviter la contamination de l’environnement.
C’est l’étape indispensable avant toute désinfection ou stérilisation.
C) La désinfection est une opération au résultat momentané, qui permet d’éliminer ou de tuer
les microorganismes et/ou d’inactiver les virus indésirables portés par les milieux inertes
contaminés en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux
micro-organismes présents au moment de l’opération.
Lors d’une désinfection, il n’y a pas de conditionnement de l’objet, et dès la fin du traitement
une recolonisation de l’objet survient. Par définition, une désinfection vise à réduire une
population de micro- organismes, mais pas nécessairement à la supprimer en totalité.
2. ETAPES
Un cycle de décontamination et de désinfection comprend les étapes ci-après :
a) Trempage :
c’est l’action de mouiller le matériel en la mettant dans un liquide ou d’humecter d’eau ou une solution.
Les produits utilisés peuvent posséder uniquement des propriétés de détergence
(détergent) ou combiner des propriétés de détergence et de désinfection (détergent désinfectant), cette combinaison étant la plus fréquente. Si le produit est un détergent désinfectant, il doit posséder les qualités suivantes :
● bactéricide
● fongicide
● virucide
Après trempage, le matériel sera brossé, nettoyé, puis rincé abondamment à l'eau du
réseau. Pour ce faire, le personnel affecté à cette tâche, revêtu de gants longs et épais,
ouvrira les articulations des instruments afin d'éviter toute zone d'ombre néfaste à un bon
nettoyage. Pendant cette opération, il devra porter également des lunettes de protection qui
seront désinfectées aussi souvent que nécessaire et au moins une fois par jour et un tablier
plastique à usage unique.
L'utilisation de machines à laver et à désinfecter les instruments avec un cycle détergent et
une montée thermique (80° et plus), permet de supprimer cette phase de trempage à
condition de mettre les instruments immédiatement dans la machine : la machine se trouve
à côté du bloc et les instruments sont mis directement dans les paniers.
Il existe des appareils à ultra-sons, qui ne désinfectent pas, mais qui sont particulièrement
intéressants pour décoller les souillures sur les pinces à biopsie et autres instruments
délicats et difficiles à nettoyer. Ils seront remplis avec une solution dD pour faire tremper les
instruments.
Le matériel lavé sera examiné sérieusement avant le conditionnement : il serait
effectivement aberrant de stériliser des instruments non utilisables ultérieurement.
b) Le nettoyage :
C’est l’action de laver le matériel à l’aide d’un liquide.
Le nettoyage des instruments fait suite à l’opération de pré-désinfection. Tout nettoyage
associe un agent chimique détergent et un agent physique.
Dans tous les cas, le nettoyage au moyen d’une machine à laver est préférable au
nettoyage manuel.
Le lavage manuel dans un bain de cette même solution détergente, doit comporter en particulier le brossage des extrémités, des recoins et anfractuosités, et l’écouvillonnage des canaux. Le rinçage se fait à l’eau du réseau.
c) Le séchage :
C’est rendre sec,il est réalisé en fin de nettoyage.
Après cette première phase, on peut envisager trois possibilités selon l'usage du matériel
ou la composition du matériau le constituant. En effet :
● soit le matériel doit être propre : dans ce cas, on peut se contenter de cette phase
de nettoyage-désinfection dans un produit et le produit sera rangé dans le lieu de stockage adéquat.
● soit il doit être stérile, mais il est thermosensible : il subira donc une désinfection à
basse température, soit chimique soit par gaz plasma ou oxyde d'éthylène.
● soit il doit être stérile, mais il est thermostable : il sera stérilisé par la chaleur humide (autoclave vapeur)
Ces étapes du processus de stérilisation sont primordiales car "ON NE STERILISE BIEN
QUE CE QUI EST PROPRE ET SEC ".
2.6.3 Stérilisation
a) définition
La stérilisation est une opération permettant d’éliminer ou de tuer les micro-organismes présents
dans un milieu organique, dans une substance ou sur un objet quelconques.
b) Moyens
1. Physiques (chaleur, irradiation, etc.)
Stérilisation par la chaleur sèche
Elle est de moins en moins utilisée : Poupinel.
Appareil peu fiable ne permettant de toute façon que de traiter du verre et du métal qui a disparu ou quasiment en milieu hospitalier.
Les températures utilisées doivent être élevées : 180°, 1H30.
Stérilisation par la chaleur humide (Autoclave)
Le premier stérilisateur à vapeur à usage hospitalier a vu le jour en 1881, il s'agissait alors
d'un stérilisateur portable de 6 litres, chauffé à l'alcool.
La stérilisation par la vapeur d'eau est le procédé de référence pour la stérilisation en milieu
hospitalier. L'autoclave est un appareil à pression de vapeur d'eau.
Stérilisation par les gaz ou les radiations ionisantes pour les instruments
qui ne résistent pas à la chaleur
La stérilisation par l’oxyde d’éthylène : c’est un gaz très utile pour stériliser le matériel
médico- chirugical thermosensible.
Stérilisation à froid du matériel thermosensible (endoscopes)
2. chimiques (antiseptiques)
On utilise les produits à base de chlore (eau de javel par exemple)
CHAPITRE III ENTRETIEN ET DESINFECTION DE L’OFFICINE
3.1 Introduction
L’installation des établissements sanitaires doit se faire conformément à la réglementation en vigueur.
Le maintien de l’hygiène dans tout Etablissement sanitaire est obligatoire.
Chaque établissement sanitaire doit disposer :
- d’une source d’approvisionnement en eau potable et d’installations sanitaires appropriées.
- de son propre système d’évacuation approprié et de traitement des déchets liquides. les effluents doivent faire l’objet de désinfection préalable avant leur rejet dans l’environnement, cour d’eau, épandage, eau territoriale, réseau d’infiltration).
En l’absence d’un réseau d’égouts public, et d’une station de traitement des eaux usées, les déchets liquides peuvent être évacués dans les fosses septiques ou les latrines.
Dans le cadre du contrôle des maladies contagieuses, notamment celles à potentiel épidémique, tout cas de l’une de ces maladies doit faire l’objet d’une déclaration à l’autorité sanitaire par tout médecin, tout(e) infirmier(e) et en général tout personnel de santé responsable d’une formation sanitaire publique ou privée, qui en a constaté l’existence ou en a été informé.
3.2. L’architecture de l’officine
Le local est construit en matériaux durables, électrifiée et plafonnée, comprenant au moins quatre pièces :
* salle de vente :
- comptoir vitré et étagères appropriées.
* salle de stockage + laboratoire :
- verreries et autres accessoires pour les préparations magistrales et extemporanées,
* Bureau du pharmacien :
- table, chaises, armoires pour les différents dossiers de la pharmacie, armoires à poison fermant à clé ;
- bibliothèques comprenant quelques ouvrages
- Installations hygiéniques avec eau courante.
3.3 Hygiène des locaux
Il s’agit de l’hygiène des sols et surfaces (tapis de sol, chaises, tables...)
a) définitions
- Nettoyer (déterger) = éliminer tout ce qui ternit ou salit, selon des procédés mécaniques et/ou chimiques.
- Savon = mélange d’une matière grasse et d’un alcalin qui sert à nettoyer, à dégraisser, à blanchir.
b) Recommandations
Nettoyage régulier des sols et de toutes les surfaces lavables, si possible sans omettre les robinets, poignées de porte, chasses d’eau, grilles de ventilation... à l’aide de produits détergents.
Le choix d’un détergent tout usage, non toxique et quasi complètement
Biodégradable est idéal. (exemple, savon noir, savon le coq...).
Il est conseillé d’utiliser la technique des « deux seaux » : l’un pour laver,
l’autre pour rincer. Le seau d’eau savonneuse est le seau d’eau propre ; le seau d’eau non savonneuse sert à rincer la serpillière en récoltant les souillures (« eau sale », à changer régulièrement).
Il est impératif de rincer à l’eau claire après chaque nettoyage.
Il faut changer de serpillière pour chaque local.
Les serpillières doivent être lavées à 60°.
Il faut absolument éviter les produits de nettoyage qui contiennent aussi un
Désinfectant (produits mixtes). En effet, c’est inutile et la substance désinfectante peut être irritante.
c) Méthode
L’entretien régulier des surfaces consiste à :
1. Dépoussiérer les sols avec une microfibre sèche ou un aspirateur à filtre ;
2. Nettoyer à l’eau avec un détergent multi usages
3. Aérer 2 fois par jour 15 minutes quand et comment désinfecter ?
Si le nettoyage suffit dans la majorité des cas, dans certaines situations une désinfection est
nécessaire.
3.4 Entretien des locaux
a) Chaque jour
● Nettoyer la pharmacie de dispensation : éliminer les objets/déchets qui encombrent le sol et les étagères, balayer et laver le sol, jeter les ordures, nettoyer poubelles et étagères si nécessaire.
● S’assurer du fonctionnement du ventilateur et/ou du climatiseur.
● Vérifier l’ordre et le rangement du réfrigérateur, et noter la température sur la fiche de suivi.
● S’assurer de la protection des médicaments de la lumière solaire directe.
● Veiller à la fermeture des placards sécurisés, de la porte de la pharmacie de dispensation, de la porte de la réserve.
b) Chaque semaine
● Dans la réserve s’assurer que les cartons sont empilés correctement (risque d’écrasement, d’humidité ou d’altération par les insectes/rongeurs des cartons inférieurs).
● Contrôler visuellement la bonne place des médicaments sur les étagères.
● Trier les médicaments altérés ou périmés et les mettre de côté pour élimination.
c) Chaque mois
● Inspecter la réserve de stockage à la recherche des détériorations des murs, sols, toiture.
● Nettoyer le sol, les étagères et les cartons de la réserve de stockage.
d) Chaque semestre
● Éliminer les produits périmés ou endommagés du stock (qui ont été mis à part chaque semaine).
● Inspecter visuellement les extincteurs pour s’assurer qu’ils sont maintenus sous pression et prêts à l’emploi.
3.5 DEPOUSSIERAGE HUMIDE DES SURFACES HORS SOLS ET DES SOLS
a) Définition
Opération qui consiste à enlever d’une surface autre que le sol des salissures en évitant de les remettre en suspension dans l’air
Opération qui consiste à récupérer les salissures non adhérentes sur les sols secs et lisses
Etape préalable au lavage des sols
b) Objectifs
- Eliminer les souillures
- Abaisser le niveau de contamination
- Eliminer jusqu’à 90 % des poussières en limitant leur mise en suspension dans l’air
- Abaisser le niveau de contamination
c) Matériel
- Chiffonnettes réutilisables ou à usage unique
- Pulvérisateur
- Seau contenant la solution nettoyante désinfectante
- Balai trapèze
- Gazes à usage unique pré-imprégnées
- Balai pour lavage à plat équipé d’une frange humidifiée
d) Produit Détergent-désinfectant Aucun
e) Technique
- Imprégner la chiffonnette de solution détergente-désinfectante
- Changer de chiffonnettes entre chaque chambre et chaque lit
- Plier la chiffonnette de façon à utiliser toutes ses faces
- Fixer la gaze (ou la frange) sur le balai
- Procéder au détourage de la pièce puis faire pivoter le balai en décrivant des S sur le sol (cf. schéma ci-contre)
- Ne pas soulever le balai au cours de l’opération
- Refermer soigneusement les sachets de gazes préimprégnées pour éviter leur dessèchement
- Utiliser au minimum une gaze ou une frange par chambre
f) Fréquence
Les surfaces horizontales doivent être nettoyées tous les jours
Les surfaces verticales (murs, bouches d’aération, radiateurs,…) sont à nettoyer au minimum une fois par an ;au minimum, 2 fois par semaine.
CHAPITRE IV : HYGIENE DE LA PREPARATION ET DE LA DISTRIBUTION DES MEDICAMENTS
.
4.1 Objectifs
Ils visent à assurer la sécurité du patient en limitant la contamination manu portée ou environnementale des médicaments ainsi que la qualité intrinsèque de ces derniers.
4.2 Domaine d’application
Ils abordent la préparation et la distribution des médicaments solides, liquides
ou gels ingérés. Toutes les autres formes galéniques sont exclues : aérosols, collyres, collutoires, pommades, formes rectales, formes injectables, etc.
4.3 Responsabilité
le préparateur en pharmacie est responsable de la préparation et de la distribution des médicaments dans les établissements de santé et les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.
- Dans les établissements médicaux sociaux, en particulier les orphelinats, l’aide à la distribution des médicaments est un acte de la vie courante. "Si la personne est empêchée d’accomplir ce geste, il peut être assuré par l’infirmier ou par toute autre personne chargée de l’aide aux actes de la vie courante (aide-soignante, auxiliaire de vie, aide médico-psychologique) sous la responsabilité de l’infirmier", avec mention faite sur l’ordonnance qu’il s’agit d’un acte de la vie courante.
4.4. TENUE VESTIMENTAIRE AU COURS DES SOINS PHARMACEUTIQUES
Une bonne tenue vestimentaire et d’un comportement respectueux des patients, des clients et des autres membres du personnel sont d’importance capitale car ils constituent les Eléments d’appréciation, de promotion de l’image et la réputation de l’institution.
Tout collaborateur du pharmacien représente l’institution dans le cadre de son activité
professionnelle. Comme tel, il est attendu que chacun ait un comportement personnel et professionnel respectueux des personnes qu’il côtoie, que celles-ci soient des patients, des usagers ou des collaborateurs.
La tenue ne doit donc ni provoquer, ni choquer. A cet effet, il convient d’éviter une tenue qui pourrait être jugée indécente ou inappropriée. En outre, les règles essentielles d’hygiène corporelle et d’hygiène hospitalière doivent impérativement être respectées.
Une tenue correcte, adaptée aux conditions de travail est exigée. Certaines règles relatives à cet aspect sont développées ci-dessous.
Habits de travail
Les habits de travail sont fournis par l’institution au personnel ayant un contact direct avec les patients ou selon les besoins spécifiques des divers services de l’établissement. Leur entretien est assuré par l’institution. Dès lors :
• chaque collaborateur doit appliquer scrupuleusement les standards vestimentaires prescrits par l’institution dans le cadre de sa fonction ;
• le collaborateur veille à changer régulièrement ses habits de travail, conformément aux règles d’hygiène et d’hygiène hospitalière et ou officinale ;
• les habits de base sont :
- Tablier ou sur blouse de protection à usage unique
- Masques à usage unique
Ils doivent être portés fermés lors d’activités en contact direct avec les patients et/ou le public. Les habits civils ne doivent pas dépasser le vêtement de travail lors de soins aux patients (notamment les manches longues) ;
• les vêtements de travail spécifiques à certains secteurs (tels que les tenues et sabots de couleur réservés aux lieux de fabrications ou préparation des médicaments ne doivent, en aucun cas, franchir les limites du secteur ;
• hormis le personnel en activité professionnelle, il est interdit de quitter les limites de l’institution avec ses vêtements de travail ;
Je suis fier de ma profession :
Mes cheveux sont propres et attachés J’enlève ma tenue de ville et mes bijoux
Je ne porte pas d’effets personnels (gilet, sous vêtements à manches longues)
Je travaille avec une tenue propre
Je porte des chaussures propres, fermées ou à bride, facilement nettoyables et réservées au travail
Mes ongles sont courts et non vernis, je ne porte pas de faux ongles
Je nettoie régulièrement mon vestiaire et je n’y laisse pas de denrées alimentaires
Je suis personnellement responsable des vêtements de travail qui me sont confiés.
4.5 Patients et services concernés
La distribution de médicaments sur prescription médicale concerne le patient hospitalisé dans un établissement de santé ou le résident hébergé dans une structure médico-sociale.
4.6 Les risques infectieux
Le risque de contamination dans le cadre de la distribution des médicaments est associé à plusieurs facteurs.
1. Les manipulations
Elles peuvent être à l’origine d’une transmission croisée en cas de non respect du lavage ou de la désinfection des mains lors de la préparation et de la distribution des médicaments.
2. Le contact avec la salive et la muqueuse buccale du patient
La cavité buccale est habituellement colonisée par de nombreuses bactéries voire des levures (Candida albicans). La salive, qui possède une activité antimicrobienne naturelle, contient néanmoins des micro-organismes.
Certains patients ou résidents peuvent être porteurs d’affections virales, parfois asymptomatiques, dans lesquelles le virus est excrété par la salive en quantité variable (cytomégalovirus, herpes virus, virus d’Epstein Barr, VIH, VHB, VHC entre autres).
Si le risque de transmission directe est prouvé, le risque de transmission croisée par du matériel semble relativement faible : il est majoré par le temps de contact et la présence de lésions éventuelles et de sang
.
3. Les conditions de stockage
Des projections, des poussières et des salissures diverses peuvent souiller le matériel et les médicaments.
4. Les types de présentations galéniques
Avant toute autorisation de mise sur le marché (AMM), les médicaments sont soumis à des essais de stabilité. La durée et les conditions de conservation sont fixées en fonction des résultats de ces essais et doivent être respectées par le personnel infirmier [6]. Le risque infectieux lié à une contamination est très variable selon les formes galéniques et considéré comme faible pour les formes galéniques orales sèches . Les solutés buvables, les sirops sont plus vulnérables.
4.7 Le matériel
1. Problématique
Il existe de nombreux types de matériel sur le marché. Leurs composants, taille et forme sont très variés, et constituent parfois des limites à l'entretien (graduation en creux, diamètre, rainures…)
Par ailleurs, ce matériel n'ayant pas été conçu exclusivement pour les hôpitaux, il résiste mal à des températures élevées ou à des produits désinfectants. A long terme, les plateaux des chariots de distribution peuvent se déformer, devenir poreux, ne plus coulisser correctement et les chocs répétés limitent leur durée de vie. Les pipettes, compte gouttes, sont difficiles à nettoyer en raison de leur faible diamètre et leurs composants multiples (verre, caoutchouc…).
4.8 Les recommandations de bonnes pratiques
1. Liste du matériel (non exhaustive)
• chariot de distribution ,
• guéridon ou chariot de soins
• plateau dispensateur,
• dispensateur ou pilulier,
• verre ou gobelet gradué, cupule de dispensation
avec ou sans couvercle,
• coupe-broyeur de comprimé ou mortier,
• coupe-médicaments,
• pipette, compte-gouttes,
• ciseaux.
2. Le personnel
• Le lavage simple des mains est indispensable en cas de contact avec du
matériel souillé (haricot, urinal, bassin…).
• La désinfection des mains par friction est indispensable avant la préparation
des médicaments, avant et en cours de distribution des médicaments, en
particulier en cas de contact avec un patient.
Il est donc fortement recommandé de disposer d’un flacon de produit hydroalcoolique sur le chariot de distribution de médicaments.
3. Les exigences réglementaires
• Il n'existe pas de textes réglementaires stipulant les caractéristiques du matériel destiné à la préparation et la distribution des médicaments. Ces matériels et accessoires ne relèvent pas des dispositifs médicaux (DM).
• Les médicaments doivent être stockés dans des locaux, armoires ou autres dispositifs de rangement fermés à clef ou disposant d’un mécanisme de fermeture assurant une sécurité similaire.
Il en est de même pour les modalités de transport.
• Les médicaments doivent être stockés de préférence dans leur conditionnement d’origine ou à défaut dans des récipients étiquetés selon les dispositions spécifiques précisées dans la réglementation, et selon
les spécifications du fournisseur en ce qui concerne la température.
4. Critères de choix du matériel
Ils sont à définir pour l'élaboration du cahier des charges.
Le matériel devrait répondre aux caractéristiques suivantes :
• immersion possible pour les accessoires,
• tolérance à une chaleur > à 60°C pour un passage au lave-vaisselle,
• résistance aux détergents–désinfectants (dD),
• surfaces lisses, angles arrondis,
• démontage possible,
• roues pleines pour les chariots.
5. La préparation des médicaments
Elle doit être effectuée dans les conditions suivantes :
• la surface de travail est préalablement nettoyée et désinfectée,
• le médicament est maintenu dans son conditionnement d'origine, dans un support propre,
• le matériel servant à la préparation est propre et sec (compte-gouttes, pipette…),
• les ciseaux utilisés pour la préparation des médicaments doivent être réservés à cet usage,
• pour les solutions buvables, les flacons multidoses doivent être datés à leur ouverture et conservés
conformément aux recommandations du laboratoire. Le flacon est immédiatement refermé après
emploi.
Il est rappelé que la date de péremption notée sur le flacon est la limite
de conservation du flacon fermé non utilisé. Après ouverture du flacon,
la durée de conservation est définie par le laboratoire.
• aucun mélange ne doit être effectué sans l’avis du pharmacien, et il en est de même pour le choix du
support de dilution (eau aromatisée, jus de fruit, lait) pour éviter tout risque d’interférence.
6. La distribution des médicaments
Afin de conserver la qualité intrinsèque des médicaments et leur propreté, certaines mesures doivent être appliquées :
• Les médicaments présentés en conditionnement unitaire ou sous blister peuvent être posés directement sur une surface propre (table adaptable, table de nuit…) mais il est préférable de les mettre dans un contenant spécifique.
• Les médicaments en vrac (ou sans conditionnement unitaire) doivent être mis dans un contenant propre (godet, cupule, cuillère…).
• La préparation des solutions buvables doit être réalisée extemporanément, au moment de leur administration.
• Les pipettes et les compte-gouttes présentent des repères
de dosage qui diffèrent selon les produits. Au cours de la distribution, il faut donc respecter le couple médicament/dispositif de dosage. Après utilisation, ces accessoires sont collectés dans un contenant réservé à cet effet.
• Les flacons multidoses, en particulier les flacons comptegouttes, ne doivent pas être mis en contact direct avec le patient. Au mieux, ces flacons devront être à patient unique, dans la mesure du possible.
7. L’entretien du matériel et des accessoires
Il est recommandé de nettoyer ces matériels et accessoires en office alimentaire comme tout élément de vaisselle ; par contre, il est fortement déconseillé de les nettoyer avec les matériels de soins et les dispositifs médicaux dont le niveau de contamination est supérieur, afin d’éviter le risque de contamination croisée.
7.1. Méthode
• Entretien par immersion
- L’entretien peut être manuel mais le lavage automatisé (lave-vaisselle) est à privilégier.
- Les pipettes sont démontées avant nettoyage.
• Entretien par essuyage humide
Le matériel qui ne supporte pas ou ne nécessite pas l'immersion est soumis à un essuyage humide
effectué à l’aide d’un support textile imprégné d’une solution détergente-désinfectante.
Chariot
Guéridon Plateau
dispensateur Dispensateur
ou pilulier
journalier
hebdomadaire
individuel Coupe-
broyeur de
comprimés
Mortier Ciseaux Pipettes
Compte
gouttes Gobelets
gradués
avec couvercle
Cupules de
Dispensation
Lavage
manuel
avec un
détergent
vaisselle x x x x x x
Lavage en
machine à
laver la
vaisselle
à 60° C x x x x x
Essuyage
humide
avec dD de
surfaces x
Après
utilisation.
Entretien
périodique
Approfondi Fréquence
d’entretien Hebdomadaire Hebdomadaire Après utilisation Après utilisation Après utilisation Après utilisation
7.2. Choix du produit
Le choix du produit est fonction de l’utilisation du matériel et du risque infectieux.
• Le matériel de transport comme le chariot de distribution, le guéridon, les plateaux feront l’objet d’un essuyage humide avec un détergent-désinfectant pour sols/surfaces comme tout élément mobilier de la salle de soins.
• Pour les accessoires et le matériel de préparation qui ne rentrent pas en contact avec le patient ou le résident, le nettoyage à l’aide d’un détergent vaisselle est suffisant, sous réserve du respect des règles d’hygiène énoncées pour les manipulations.
• Les verres ou gobelets gradués, cupules de dispensation et cuillères dose présentent les mêmes risques infectieux que la vaisselle, que nous considérons comme étant faible. Par conséquent, les procédures classiques de lavage de la vaisselle suffisent sous réserve de la qualité de la procédure.
• Tout risque d'interaction entre un produit chimique, la texture du matériel et le médicament doit être évité : un rinçage minutieux est indispensable.
• Il est donc recommandé de laver ce matériel à l’eau chaude additionnée de détergent
vaisselle, de le rincer à l’eau chaude et de le sécher rapidement avec un torchon propre pour éviter toute nouvelle contamination.
• Les matériels difficiles à sécher avec un torchon (intérieur des pipettes), peuvent être séchés à l’air libre à l’abri des contaminations et après évacuation d’un maximum d’eau.
7.3 Le stockage du matériel
Tout matériel propre doit être rangé dans un endroit propre, sec et à l’abri de la poussière.
7.4 L’élimination des déchets
- Les emballages de conditionnement des médicaments doivent être éliminés dans les déchets domestiques ou assimilés.
- Les médicaments non utilisés ou périmés sont à retourner à la pharmacie.
3.9 La distribution des médicaments
3.10 L’entretien du matériel et des accessoires
3.11 Evaluation
4.8. Evaluation
Audit
Quelques critères sont proposés pour la réalisation d’un audit des pratiques.
• Structure
- Les équipements et matériels sont accessibles au nettoyage
- Les accessoires sont en quantité suffisante
- Les accessoires peuvent être tous nettoyés dans les conditions définies
• Pratiques
- Il existe une procédure de distribution des médicaments
- La personne qui effectue la préparation connaît et utilise la procédure
- La surface de travail est nettoyée et désinfectée avant la préparation des médicaments
- Le matériel et les accessoires utilisés sont propres
- Le lavage des mains, ou la désinfection par friction, est effectué avant la préparation des médicaments
- La désinfection des mains par friction est effectuée entre deux patients en cours de distribution
- Le médicament est conservé dans son emballage d’origine
- Les médicaments déconditionnés sont mis dans un contenant propre
- La préparation des solutions buvables est réalisée extemporanément
- La date d’ouverture est systématiquement notée sur un flacon multidose
- Le matériel et les accessoires sont systématiquement nettoyés après usage
CHAPITRE.V Gestion des déchets médico-pharmaceutiques
5.1 Définitions
Les déchets médicaux pharmaceutiques (DMP) sont définis comme :
« Tout déchet issu des activités de diagnostic, de soin et de traitement préventif, palliatif ou curatif dans les domaines de la médecine humaine ou vétérinaire et tous les déchets
résultant des activités des hôpitaux publics, des cliniques, des établissements de la recherche scientifique, des laboratoires d’analyses opérant dans ces domaines et de tous établissements similaires. »
5.2 Buts
- Réduire les risques traumatiques, chimiques, toxiques, infectieux et psycho émotionnels.
- Lutter contre la pollution du sol, de l’eau et de l’air.
- Contrôler l’incidence économique
5.3 Type des déchets
Catégorie 1 :
a- Déchets comportant un risque d'infection du fait qu'ils contiennent des micro-organismes viables ou des toxines susceptibles de causer la maladie chez l'homme ou chez d'autres organismes vivants ainsi que les organes et tissus humains ou animaux non identifiables ;
b- Matériels piquants ou tranchants destinés à l’abandon, qu’il ait été ou non en contact avec un produit biologique ;
c- Produits et dérivés sanguins à usage thérapeutique incomplètement utilisés, avariés ou périmés.
Catégorie 2 : Médicaments et produits chimiques et biologiques non utilisés,
avariés ou périmés/ Déchets cytostatique et cytotoxique
Catégorie 3 : Organes et tissus anatomiques humains ou animaux aisément identifiables par un non spécialiste;
Catégorie 4 : Déchets assimilés aux déchets ménagers.
5.4 PROCEDURE
Une procédure rigoureuse de gestion des déchets permet :
■ de protéger les médicaments ;
■ de protéger les clients et l’équipe de la pharmacie ;
■ de trier et d’éliminer les déchets conformément à leur statut.
5.5 Processus de gestion
1. Tri/Emballage
2. Collecte et transport sur site
3. Stockage sur site
4. Transport hors site
5. Traitement et élimination
A. Déchets à trier et traiter de façon spécifique
Tous les déchets à trier et traiter spécifiquement font partie de la catégorie des déchets médicaux
A. Types de déchets B. Traitement à appliquer
1. produits pharmaceutiques solides dès que leur quantité devient > 10 % du reste des autres déchets idéal : incinération haute température (recommandée par l’OMS) ;
– sinon : combustion puis enfouissement.
2. produits pharmaceutiques liquides – idéal : incinération haute température ;
– sinon : les jeter à l’égout après dilution
3. ampoules et flacons de verre contenant les produits liquides – idéal : incinération haute température après avoir cassé les ampoules ;
– sinon : les broyer, les envelopper dans un papier solide ou un carton, et les
jeter à la décharge.
4. désinfectants et antiseptiques – les diluer obligatoirement ;
– puis les jeter à l’égout en ne dépassant pas un volume de 50 litres / jour.
– NB : il est également possible de les rejeter dans un cours d’eau rapidemais jamais dans une eau stagnante !
5. médicaments anti-infectieux (antibiotiques surtout)
et anticancéreux (toxiques) – idéal : incinération haute température ;
– sinon : à la décharge mais après conditionnement dans une boîte bien
isolée (le but est de neutraliser le produit).
6. déchets piquants / coupants (aiguilles, lames) – à collecter dans des boîtes spéciales sécurisées (“safety-box”), puis :
– idéal : incinération haute température ;
– sinon : combustion puis enfouissement.
7. déchets biologiques àcollecter dans une poubelle spéciale (munie d’un sac poubelle étanche et
solide), puis :
– idéal : incinération haute température ;
– sinon : combustion puis enfouissement ; ou bien il est possible de faire
couler du ciment assez liquide dans la bouteille où les aiguilles ont été
collectées puis d’enfouir la bouteille ainsi « solidifiée ».
8. certaines substances réglementées
(certains analgésique et psychotropes) – les éliminer selon les règles en vigueur dans le pays.
B. Organisation pratique de l’élimination des déchets
● Prévoir une grande poubelle pour tous les déchets qui peuvent être jetés à la décharge municipale.
Ces déchets suivront le circuit classique organisé par l’État.
● Trier les déchets spécifiques au fur et à mesure, selon le mode d’élimination recommandé :
– conserver tous les déchets à incinérer ou à brûler dans un carton rangé à part et signalé comme contenant des déchets potentiellement dangereux ;
– les déchets piquants/coupants doivent être triés de façon à éviter toute blessure du personnel chargé de l’élimination des déchets. Des boîtes spécifiques existent pour conserver ces déchets en toute sécurité (Safety-box), par défaut il est possible de fabriquer un contenant sécurisé avec du matériel local (ex : une bouteille en plastique doublée [par une autre bouteille coupée] et refermée par un capuchon) ;
– l’incinération haute température (incinérateur fermé, température > 1 000 °C) est la meilleure méthode car elle détruit tout (y compris piquants/coupants et micro organismes), réduit le volume de déchets et ne pollue pas. Cette technique nécessite des moyens financiers et humains (budget initial d’investissement, de formation du personnel, de fonctionnement au fuel et d’entretien de l’appareil) ;
– l’alternative est la combustion à moyenne ou basse température + enfouissement : dans un four en briques ou une simple fosse d’incinération (combustion ouverte) creusée dans un endroit protégé du passage, loin de tout point d’eau, et placée à plus de 1,5 m au dessus de la nappe phréatique.
Dans ce cas, il faut ensuite bien enterrer les résidus (sous 10 à 15 cm de terre) car cette combustion ne détruit pas totalement les déchets et ne tue pas les micro-organismes. De plus, les fumées de ces combustions sont polluantes, il faut donc essayer de placer le four ou la fosse de façon à ne pas exposer les individus à ces fumées.
● Les déchets à éliminer à l’égout sont à éliminer au fur et à mesure (après avoir vérifié que l’évier n’est pas bouché), mieux vaut les stocker le moins longtemps possible. Ils doivent être manipulés avec précaution : une protection est indispensable (port de gants, de lunettes, et d’une blouse) lors de la dilution dans l’eau et de l’élimination dans l’évier car les risques d’inhalation et de projection de substances toxiques sont réels.
5.6 Le traitement des produits périmés
• Principe
La mise en garde des patients sur les risques d’utilisation de produits périmés, la récolte et la destruction des médicaments périmés ou non utilisés constitue des démarches importantes à la fois pour la santé et pour l’environnement.
Le pharmacien les exécute avec toute la rigueur et l’attention qu’elles requièrent.
• Règles générales
Aucun médicament, matière première ou autre produit périmé ne peut être détenu dans la pharmacie si ce n’est dans un endroit distinct exclusivement réservé à cet effet et clairement identifié.
Dans le cadre de l’information sur le bon usage des médicaments et autres produits de soins et de santé qu’il dispense, le pharmacien attire l’attention du patient sur les dangers d’une utilisation de produits dont la date de péremption est dépassée.
Dans le cadre des conventions conclues avec les autorités publiques compétentes, le pharmacien est responsable de la réception et de la collecte des médicaments périmés ou non utilisés par les patients.
Il s’engage à respecter les règles et les procédures définies par la convention à laquelle il est soumis. Il élimine ces médicaments de la façon prévue par ces règles et procédures.
Le pharmacien s’associe aux actions d’information et aux efforts de sensibilisation visant à assurer la bonne réalisation de ces objectifs.
Les matières premières périmées et non utilisées sont également éliminées d’une manière appropriée, respectant l’environnement.
Chapitre 5 : Prévention et gestion des risques
Les salariés travaillant dans les pharmacies d’officines sont exposés à de nombreux risques :
- Chimiques (Contact avec les produits chimiques,
- Infectieux (Contact avec les clients et patients infectés, Par contact indirect avec du matériel contaminé (récupération matériel médical et/ou seringues) ; Récupération de prélèvements biologiques ;
- physiques (postures, ambiance lumineuse, Chutes de plain-pied sur sol inégal et encombré ;Chutes de hauteur (utilisation escabeau,…) Ouverture de cartons ou colis au cutter ;Manipulation de contenants en verre ;Utilisation de plaques chauffantes ;Locaux exigus ;Postures debout prolongée, piétinement ;Bras levés (médicaments stockés en hauteur) Gestes répétitifs (mise en rayon, étiquetage,…)Manutention manuelle (réception livraisons) ;Travail sur écran (posture, ergonomie du poste, positionnement du matériel informatique …)
- et aussi psychosociaux (Contact avec des patients en souffrance, horaires décalés, pression économique et administrative, surcharge de travail, mauvaise ambiance dans l’équipe, peur du braquage...
Le moral des équipes officinales est parfois en souffrance. Une charge mentale importante, car « les pharmaciens, préparateurs et vendeurs en pharmacies n’ont pas droit à l’erreur », lors de la délivrance ou en cas de mauvaise orientation du patient.
La prévention des risques est à la fois importante pour le bien-être des salariés et pour le porte-monnaie.
5.1 : Prévention des risques et gestion des accidents
5.2: Gestion des risques produits
5.1 : Prévention des risques et gestion des accidents
a) Assurer une prévention des risques
Assurer une prévention des risques au sein d’une officine consiste à mettre en place des mesures préventives destinées à les éviter ou à limiter leur survenue.
La première étape est d’identifier, de répertorier et de hiérarchiser les activités et les situations à risques en les regroupant selon leur cible :
- les membres de l’équipe officinale (risques de posture, risques psycho-sociaux, risques chimiques (manipulations de produits dangereux, inflammables), risques physiques (chutes…), risques de contagion : soins de premier secours, épidémies…, situations dangereuses (braquages…),
- la clientèle (chutes, risques de contagion, situations dangereuses...),
- les locaux : risque d’explosion, d’incendie, mauvaise adaptation (du poste de travail…)
La deuxième étape est de trouver des mesures préventives avec pour objectif l’élimination des risques ou du moins leur réduction.
La troisième étape réside dans la mise en application de ces mesures. Elles peuvent revêtir plusieurs formes : formations et sensibilisations pratiques, mise en place de procédures, de recommandations, modification des locaux...
Les mesures préventives mises en place sont évaluées périodiquement et adaptées en fonction des résultats
b) Gérer les accidents
Le risque zéro n’existant pas, des procédures de traitement de l’accident doivent être mises en place. Si les causes de cet accident n’ont pas été répertoriées dans les risques précédents, leur analyse est effectuée pour éviter son renouvellement.
5.2 : Gestion des risques produits
Elle consiste à :
a) : Assurer une gestion des erreurs liées à l’utilisation des produits de santé ;
b) : Participer à la surveillance des produits de santé liée à l’activité officinale ;
c) : Assurer le traitement des informations de sécurité ;
d) : Assurer l’élimination des produits de santé (périmés, usagés, abîmés, retournés, reliquats non utilisables issues du déconditionnement), des produits chimiques (périmés, non utilisés, altérés ou interdits d’utilisation) et des déchets d’activités de soins à risques infectieux perforants produits par les patients en auto traitement dans certaines conditions.
5.2.1 Assurer une gestion des erreurs liées à l’utilisation des produits de santé
L’erreur médicamenteuse est l’omission ou la réalisation non intentionnelle d’un acte survenu au cours du processus de soins impliquant un médicament qui peut être à l’origine d’un risque ou d’un événement indésirable pour le patient . Cette définition peut être élargie à l’utilisation des autres produits de santé, notamment les dispositifs médicaux. Elle peut être à l’origine d’un évènement iatrogène pour le patient nécessitant une hospitalisation dans les cas les plus graves.
Cette erreur médicamenteuse est définie par son caractère évitable.
L’erreur médicamenteuse se définit comme :
- avérée lorsqu’elle résulte en l’administration au patient d’un médicament erroné, d’une dose incorrecte, par une mauvaise voie, ou selon un mauvais schéma thérapeutique,
- potentielle si elle est interceptée avant l’administration du produit au patient,
- latente (ou risque d’erreur) s’il s’agit d’une observation témoignant d’un danger potentiel pour le patient.
L’analyse des causes des erreurs médicamenteuses se produisant dans une officine oblige l’équipe officinale à se remettre en question et à s’interroger sur ses pratiques professionnelles quotidiennes. La mise en place d’actions correctives et préventives pour limiter ou empêcher leur reproductibilité améliore la sécurisation des dispensations.
5.2.2 Participer à la surveillance des produits de santé liée à l’activité officinale
L’officine a un rôle de vigilance de premier ordre dans la détection et le traitement des effets indésirables ou inattendus des produits de santé.
Les vigilances sanitaires réglementaires permettent de surveiller et d’évaluer les incidents ou risques d’incidents, les effets indésirables ou risques d’effets indésirables liés à l’utilisation des produits de santé après leur mise sur le marché. Cette surveillance s’effectue par un processus continu de recueil, d’enregistrement, d’identification, de traitement, d’évaluation et d’investigation.
Les vigilances réglementaires pour l’officine sont : la pharmacovigilance (humaine et vétérinaire), la matériovigilance, la toxicovigilance, la cosmétovigilance, la nutrivigilance, la pharmacodépendance (lutte contre le mésusage et le détournement).
Tout professionnel du secteur pharmaceutique sera particulièrement vigilant vis à vis des produits de santé sous plan de gestion des risques défini par la réglementation :
les médicaments ou produits contenant une nouvelle substance active,
tout médicament connu pour lequel des changements significatifs vont intervenir (nouveau dosage, nouvelle voie d’administration, nouveau procédé de fabrication, nouvelle indication),
tout médicament connu pour lequel un risque important a été identifié après sa mise sur le marché.
L’écoute des patients est particulièrement attentive et la mise en œuvre d’un questionnement peut faciliter la mise en évidence d’effets indésirables inconnus.
5.2.3 Assurer le traitement des informations de sécurité
Via le dossier pharmaceutique, les pharmaciens reçoivent automatiquement les alertes sanitaires : de retraits et rappels de lots.
Dès leur réception à l’officine, les alertes sont traitées le plus rapidement possible.
Des informations de sécurité peuvent être transmises également sous forme de messages, de lettre aux professionnels.
Le contenu de l’information transmise présente un caractère de gravité potentiel ou avéré nécessitant la mise en œuvre, en urgence, d’actions correctives et /ou préventives.
5.2.4 Assurer l’élimination des produits de santé (périmés, usagés, abîmés, retournés, reliquats issus du déconditionnement), des produits chimiques (périmés, non utilisés, altérés ou interdits d’utilisation) et des déchets d’activité de soins à risques infectieux perforants produits par les patients en autotraitement dans certaines conditions.
Tout producteur ou détenteur de déchets est responsable de la gestion de ces déchets jusqu’à leur élimination même lorsque le déchet est transféré à des fins de traitement à un tiers (Code de l’environnement).
La destruction des produits de santé, des produits chimiques et des répond à des normes (exigences) bien précises (Code de la Santé Publique, Code de l’environnement).
En fonction de leur catégorie, ils doivent être détruits selon leur réglementation propre, médicaments et substances classés comme stupéfiants, produits chimiques non dangereux et dangereux.
La destruction des (périmés, usagés et abîmés est assurée généralement par des filières de collecte de proximité spécifiques par exemple : par l’hôpital le plus proche ou par les services de la ville. En l’absence de ce dispositif, les pharmacies d’officine seront prochainement mises à contribution pour assurer la collecte et le traitement des DMP et les périmés, usagés ou abîmés.
BIBLIOGRAPHIE
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2. Agnès ANTOINE, L’Hygiène au quotidien dans les Etablissements Médico- Sociaux, PICARDIE – 2011
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4. les normes techniques relatives aux établissements pharmaceutiques .2008
5. Guide de bonnes pratiques pour la prévention des infections liées aux soins réalisés en dehors des établissements de santé ;
6. F.BYHP ; microbiologie appliquée ; IPSS ; 2016
7. RÉFÉRENTIEL DE PHARMACIE D’OFFICINE ;Société Française de Pharmacie Clinique
ISBN 978-2-9526010-7-8