COURS D ENTOMO
COURS D’ENTOMOLOGIE MEDICALE
PLAN DU COURS
COURS D’ENTOMOLOGIE MEDICALE
PLAN DU COURS
Introduction
a) Préambule
b) Objectifs du cours
Chapitre premier : Généralités sur les arthropodes
1. 1 Anatomie
1. 2 Classification
1. 3 Écologie
Chapitre deuxième : Les Myriapodes
o 2.1 Caractères généraux
o 2.2 Classes
o 2.3 Rôle pathogène
o 2.4 Moyens de lutte
Chapitre troisième : Les Chélicérates
o 3.1 Caractères généraux
o 3.2 Classes
o 3.2.1 Arachnides
o 3.2.1.1 Araignées et scorpions
o 3.2.1.2 Tiques
o 3.2.1.3 Acariens
o 3.3 Rôle pathogène
o 3.4 Moyens de lutte
Chapitre quatrième : Les Crustacés
o 4.1 Caractères généraux
o 4.2 Classes
o 4.3 Rôle pathogène
o 4.4 Moyens de lutte
Chapitre cinquième : Les Insectes
o 5.1 Caractères généraux
o 5.2 Classes
o 5.2.1 Diptères (moustiques, mouches tsé-tsé…)
o 5.2.2 Siphonaptères (puces et djiques)
o 5.2.3 Anoploures (poux)
o 5.2.4 Hétéroptères (punaises)
Chapitre Sisième : Malacologie
o 6.1 Caractères généraux
o 6.2 Classes
o 6.2.1 Gastropodes
o 6.2.2 Bivalves
o 6.2.3 Cephalopodes
Introduction
A) PREAMBULE
L'entomologie médicale est la branche de la médecine dont l'objet est l'étude des arthropodes.
Avec près de 1,3 million d'espèces décrites, les insectes représentent plus des deux tiers de tous les organismes vivants. Ils constituent la plus grande part de la biodiversité animale (définie par le nombre d'espèces).
Ils ont de nombreuses interactions avec les humains et leur influence sur la santé de l’homme est très capitale en raison de leur diversité, de leur abondance et de nombreux abus dont ils sont responsables.
Certains arthropodes entrent en compétition directe pour nos ressources comme les ravageurs en agriculture et en exploitation forestière (sylviculture).
D'autres peuvent causer des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs de pathogènes et de maladies infectieuses graves.
À l'opposé, ils sont utiles à l'écosystème en tant que pollinisateurs, prédateurs et source de nourriture pour de nombreuses espèces animales.
Les arthropodes d’importance médicale sont particulièrement nombreux et variés en Afrique Centrale.
Leur abondance s’explique par l’existence des conditions favorables à leur développement, notamment la température élevée et la forte humidité relative.
L’action nocive des arthropodes peut se manifester de plusieurs façons. Les plus dangereux sont les vecteurs des maladies, certains sont des piqueurs et inoculent directement l’agent pathogène (protozoaire, larve de vers, virus etc…) dans la peau ; d’autres constituent des vecteurs mécaniques actifs et passifs.
D’autres arthropodes ne transmettent pas d’agents pathogènes mais constituent eux-mêmes en parasites, c’est le cas de sarcoptes scabiei, qui colonise la peau de l’homme et provoque la gale.
Il existe d’autres arthropodes qui injectent dans l’organisme le produit toxique, c’est le cas des araignées, des scorpions, les guêpes etc…
D’autres arthropodes piqueurs non vecteurs peuvent être présent en nombre tel qu’ils deviennent une nuisance et enfin un dernier groupe, la nocivité est principalement d’ordre économique. C’est le cas d’acariens et insectes qui s’attaquent aux animaux domestiques (bétails et détruisent plantes cultivées).
Les dommages causés par les arthropodes chaque année sont considérables.
B) OBJECTIFS DU COURS
A la fin de ce cours que chaque apprenant soit capable pour de décrire chaque arthropode :
1. Déterminer sa classification, sa structure, son cycle évolutif, son intervention dans la transmission des maladies et les moyens de lutte contre ce dernier.
2. Déterminer son rôle dans l’écho-système.
Chapitre premier : Généralités sur les arthropodes
1.1 Anatomie
Schéma anatomique d'une araignée femelle
1. 2. Caractéristiques générales
Les arthropodes (Arthropoda) — du grec arthron « articulation » et podos « pied », aussi appelés « articulés » sont des eucaryotes.( eukaryota, du grec eu - vrai et karuon - noyau ) ; forment un embranchement d'animaux invertébrés dont le plan d'organisation est caractérisé par un corps segmenté ( articulé ) composé des anneaux et recouvert d'une cuticule ou d'une carapace rigide, qui constitue leur exosquelette, dans la plupart des cas constitué de chitine.
1. Le corps des Arthropodes présente en général trois régions :
- la tête,
- le thorax
- et abdomen
Chez la plupart des Arachnides et des Crustacés, la tête et le thorax sont plus ou moins confondus ensemble, de manière à former ce qu'on appelle le céphalothorax.
2. Leur mue (metamorphose) permet, en changeant
périodiquement leur squelette externe, de grandir en taille (mue de croissance) ou d'acquérir de nouveaux organes, voire de changer de forme (mue de métamorphose).
3. Segments du corps ou anneaux
Chaque segment du corps comporte primitivement une paire d'appendices symétriques articulés.
Les appendices remplissent des fonctions de : perception sensorielle, locomotion ou mastication.
Chacun segment porte :
- une paire d’appendices symétriques composés d’articles successifs
- un fragment vasculaire (système circulatoire)
- un fragment digestif (système digestif)
- un fragment nerveux (neuromère; système nerveux)
- un fragment musculaire (myomère)
- un fragment excréteur (néphromère; système excréteur)
- Ces fragments sont localisés dans l’hémocœle.
Chacun de ces segments / métamères est limité par :
-une partie dorsale rigide
-une ventrale rigide
-deux surfaces latérales souples
4. Le corps de l'arthropode est traversé de la tête à l'abdomen par un tube où passe le sang. L'intestin se trouve sous le tube sanguin.
5. Les Arthropodes ont un système circulatoire ouvert, leur sang n'est donc pas continuellement dans les vaisseaux sanguins mais baigne les organes internes. Le sang est propulsé par un cœur dorsal présentant des ostioles latéraux.
6. Deux longs nerfs relient le cerveau aux autres parties du corps.
7. La respiration se fait par de petits conduits sur le côté du corps( le système trachéen) ou, dans l'eau, par des branchies.
Il exixte :
- les tracheates ( Crustacés , crabes, mille-pattes,araignées …)
- Les branchéates ( les insectes…)
8. À l'intérieur de l'exosquelette une puissante musculature fait bouger la carapace.D'autre part, les appendices permettent à l'animal de se déplacer sans avoir à utiliser toute sa musculature.
9.Les organes du tact sont représentés par les palpes, qui accompagnent les organes masticateurs, et par les baguettes tactiles dont sont pourvues surtout les antennes;. Les organes auditifs sont situés dans l'article basilaire des antennes
Les yeux : Généralement, ils possèdent des yeux composés (qui peuvent être secondairement perdus), placés d'ordinaire sur la tête. Ils présentent, selon les groupes, une grande diversité quant à leur structure, leur nombre et leur arrangement ;
10.La reproduction est sexuée et les animaux sont dioïques (existences de deux sexes). Le développement et la croissance des arthropodes passent souvent par une succession de stades larvaires dont la morphologie.
11.VECTEURS : Beaucoup d'arthropodes parasites, piqueurs ou suceurs sont vecteurs de maladies. En matière de responsabilité au regard de l'importance épidémiologie mondiale pour l'homme, les moustiques sont considérés comme le premier groupe de vecteurs, le second groupe étant celui des arthropodes hématophages (ex : acariens : tiques, insectes : puces), qui ont leur pendant chez les végétaux (ex : puceron, punaises).
12. Épidémiologie nécessite l’étude :
- de l’agent pathogène ;
- des facteurs de développement ;
- des possibles « réservoirs de virus ».
13. Écologie
L'embranchement des Arthropodes est celui qui a le plus de succès sur notre planète. On retrouve des Arthropodes en abondance dans tous les habitats, des pics de montagne neigeux aux fosses abyssales, des déserts aux forêts tropicales ; les grottes, lacs et les mers.
1. 3 Principaux types d'arthropodes
1. 4.1 Myriapodes : nombreuses pattes
1.4.2 Trilobites : une vingtaine de pattes , à carapace dorsale divisée en trois régions par deux sillons longitudinaux ;
1.4.3 Crustacés : cinq à sept paires de pattes
1.4.4 Chélicérates dont arachnides : quatre paires de pattes, dépourvus
1.4.5 Les insectes : trois paires de pattes
1. 4 Classification
En tout, on considère qu’il existe 8 unités principales de classement :
• L’espèce
• Le genre
• La famille
• L’ordre
• La classe
• L’embranchement
• Le règne
• Le domaine.
Sur un arbre taxonomique on ne représente pas l’évolution des espèces mais simplement différentes classifications. Un auteur peut décider de classer telle ou telle espèce dans un genre, un autre peut en décider autrement
Dans le vivant le domaine étant la première subdivision de la classification, on distingue alors trois domaines : les eucaryotes, les procaryotes et les archées (LUCA) 1960
Chapitre deuxième : Les Myriapodes
2.1 Caractères généraux
Les myriapodes ou mille-pattes regroupent des arthropodes de 8 mm à 28 cm présentant une paire d'antennes, des mandibules et une respiration aérienne, grâce à des trachées, petits tubes amenant l'air nécessaire aux organes: ils font partie, avec la classe des insectes, des trachéates.
Ils se distinguent des insectes par le grand nombre de segments et de paires de pattes: on ne trouve néanmoins aucun mille-pattes ayant mille pattes, mais, au maximum, 181 paires chez certains géophiles indigènes et 250 paires chez certains diplopodes.
La tête comporte une paire d'antennes, des lèvres supérieures, 4 paires de mandibules, et deux paires de machoîre .
Les anneaux qui suivent la tête portent chacun soit une, soit deux paires de pattes, sans que le total dépasse ordinairement une centaine.
Dans le corps des myriapodes, tout est allongé et suit la périodicité des anneaux: le tube digestif est rectiligne, le cœur est formé de nombreuses chambres en série linéaire, le système nerveux est en corde à nœuds, etc.
Les seuls organes sensoriels sont des poils tactiles, et des yeux simples ou ocelles.
Ils subissent de légères métamorphoses de la sortie de l'œuf à l'âge adulte.
Ils se distinguent des autres Arthropodes par le fait que les métamères sont regroupés deux à deux de manière plus ou moins apparente, on parle de diplopode.
Chaque groupement est appelé diplosegment, il porte dans le cas le plus simple deux paires de pattes. Chez les Chilopodes, un ordre de Myriapode, les diplosegments ne portent qu’une seule paire d’appendices.
Le corps des Myriapodes est divisé en deux parties, la tête et le tronc.
La tète comporte une paire d’antenne, des lèvres supérieures, quatre paire de mandibule et deux paire de mâchoires.
Ils sont niusant par leur venins ou par leurs aspects.
2.2 Ecologie
Les myriapodes sont tous des animaux terrestres. On peut cependant les trouver grimpant aux arbres soit pour se faire chauffer au soleil pour élever leur température, soit pour se nourrir du feuillage. Les myriapodes sont répartis sur toute la terre. Les pays tropicaux abritent les plus grandes formes.
Toutes ces espèces vivent cachées pendant le jour, et sortent la nuit.
. .
2.3 Classes
Les myriapodes forment un clade dont la monophylie est encore discutée. Les 4 classes qui le composent pourraient ne pas être apparentées :
1. classe Chilopoda — (mille-pattes, scolopendre)
2. classe Diplopoda — (mille-pattes, iule)
3. classe Pauropoda — (mille-pattes nains)
4. classe Symphyla
On les divise classiquement en deux suivant qu'ils possèdent deux paires de pattes par anneaux (chilognathes ou diplopodes) ou une seule (chilopodes). C'est à ces derniers que se rapportent les espèces venimeuses, dont le régime est carnassier.
2.2.1 Les Chilopodes
Possèdent une tête et un thoqx fusinné avec l’abdomen,aplati dans le sens dorso-ventral et formé des nombreux segments,chaque segment porte une paire de pattes sauf le premier dont la paire d'appendices est transformée en paire de crochets à venin appelés « forcipules ». Cette particularité unique parmi les myriapodes, définit leur classe. La morsure des plus grandes espèces est douloureuse pour un homme adulte et peut parfois être très dangereuse pour un enfant.
Les chilopodes sont prédateurs d'autres arthropodes ou de vers. Ils sont tous terrestres mais ont besoin d'un milieu humide car leur cuticule ne possède pas de couche de cire leur permettant de résister à la déshydratation. Ce sont des espèces lucifuges (qui fuient la lumière).
Ils jouent un rôle important dans les communautés d'espèces qui contribuent à la production du sol et en particulier de l'humus.
2.2.2 Les diplopodes
Les diplopodes ou mille-pieds (traduction de l'anglais "millipedes").
La tête porte les pièces buccales et les antennes.Le thorax abdomen est cylindrique et formé des nombreux segments identiques ,la plupart étant pourvu s d’une paire de pattes.L’orifice génital est antérieur et distingue les chilopodes des diplopodes.
Ils sont des organismes lents, herbivores, détritivores, saprophages et mycophages. Ils comprennent entre autres les iules, coriaces myriapodes luisants de section circulaire communément rencontrés sous les souches, les glomeris, organismes terricoles qui s'enroulent sur eux-même jusqu'à constituer une sphère, et les polydesmes, d'une vingtaine de segments et légèrement aplatis.
Ils sont nocturnes ou lucifuges, ils vivent (exceptionnellement en colonies denses) sous les pierres, dans le sol, dans le bois mort et en décomposition et dans les endroits humides.
Comme les vers de terre, mais moins profondément, les diplopodes contribuent à la formation de l'humus, forestier notamment, ainsi qu'à l'aération du sol et au brassage de ses couches superficielles et de la matière ligneuse en décomposition.
Ils sont composés de nombreux segments. Les quatre premiers portent une simple paire de pattes, les suivants sont fusionnés deux à deux et montrent de ce fait deux paires de pattes par segment (contrairement à ceux des chilopodes qui n'en portent qu'une seule). Ils ne possèdent pas de crochets venimeux comme les chilopodes, leur régime alimentaire est végétarien et détritivore. Pour se défendre, ils peuvent s'enrouler et émettent des substances répulsives et toxiques.
Lorsqu'il est inquiété par un prédateur, l'iule se roule en spirale pour se protéger. Il peut parfois sécréter une substance répulsive benzoquinone et hydroquinone qui laisse sur la peau des taches de couleur jaune-orangé et parfois une odeur acide. Ces taches disparaissent spontanément, en une semaine. L'utilisation de ce moyen de défense varie selon les espèces. Certaines personnes peuvent réagir à ces sécrétions, les réactions vont de légères rougeurs à l'urticaire.
Par contre, il a été observé que le singe capucin utilisait cette substance répulsive exsudée par les segments thoraciques de certaines variétés de scolopendres, pour éloigner les moustiques.
Sur les quelque 10 000 espèces de mille-pattes connues, Illacme plenipes est le myriapode en ayant le plus, avec 750 pattes. Après une première observation en 1926, il a été redécouvert en Californie en 2006. Archispirostreptus gigas semble être le plus long, avec un record de 38,5 cm.
Certains diplopodes, comme Tachypodoiulus niger et Ommatoiulus sabulosus, font de la périodomorphose, une stratégie de reproduction particulière.
Chez les Diplopodes, chaque mue apporte, suivant les groupes, un nombre plus ou moins grand de nouveaux anneaux. Par exemple 4 ou 5 pour les Julidae, 2 à 4 pour les Polydesmidae, un seul pour les Glomeridae.
2.2.3 Pauropoda — (mille-pattes nains)
On en connaît aujourd'hui 400 espèces réparties en 5 familles :
• Millotauropodidae
• Pauropodidae
o Pauropodus
Pauropodus silvaticus
• Brachypauropodidae
• Afrauropodidae
• Eurypauropodidae
2.2.4 Symphyla
On en compte environ 150 espèces, réparties dans deux familles :
• famille Scolopendrellidae
• famille Scutigerellidae
Chapitre troisième:
Les Chélicérates ou mandibulates
3.1 Caractères généraux
Les Chélicérates ou Chélicérés sont un sous-embranchement majeure de l'embranchement des arthropodes dont leurs bouches sont pourvues des chélicères ou mandibules ( pièces buccales tranchantes ou munies des pinces pour mordre) et quatre paires de pattes .
Ils possèdent un céphalothorax et un abdomen,mais pas de palpe ni antenne.
Ces animaux, pour la plupart prédateurs et la plupart des chélicérates marins,
et comprend les arachnides et les mérostomes, les arachnides, de loin les plus abondants, les plus répandus et les plus diversifiés.
Le corps est divisé en 2 parties :
• un prosome antérieur (ou céphalothorax), composé de 8 segments . Le prosome porte habituellement des yeux.
• un opisthosome postérieur (ou abdomen), constitué de 12 segments (et d'une pièce terminale supplémentaire, le telson).
Les segments ne sont guère visibles de l'extérieur, sauf au niveau de l'abdomen chez les scorpions. Chez les opilionides et les acariens, céphalothorax et abdomen sont soudés.
Chaque segment du prosome comprend les appendices ci-après :
1. Les chélicères : ce sont des pièces buccales pour mordre. La plupart des Chélicérates sont incapables d'ingérer de la nourriture solide : ils sont donc amenés à boire du sang ou à projeter leurs sucs digestifs pour digérer leurs proies à l'extérieur du corps (digestion externe).
2. Les pédipalpes : ce sont des appendices couverts de soies sensorielles, ils encadrent l'orifice buccal. Ils ont un rôle tactile et servent à manipuler les proies. Chez les scorpions, les pédipalpes sont modifiés et forment les pinces.
3. Quatre paires de pattes : Elles permettent de marcher ou de nager.
Les appendices de l'opisthosome sont soit absents soit réduits aux branchies qu'ils portent.
3.2. Classes
A) classe Arachnida—Arachnides (scorpions, araignées ,tiques OU Acariens)
B) les mérostomes
3.2.1 Les arachnides
a) Généralités
Les Arachnides (Arachnida) sont une classe d'arthropodes chélicérés, terrestres ou aquatiques, souvent insectivores. C'est le groupe qui comprend, entre autres, les araignées, les scorpions et les acariens.
Ils se distinguent au sein de l’embranchement des arthropodes par le fait qu'ils possèdent quatre paires de pattes, qu'ils n'ont ni ailes ni antennes, et que leurs yeux sont simples (ocelles) et non composés.
La plupart des arachnides sont ovipares et les sexes sont généralement de morphologies distinctes (dimorphisme sexuel).
Le nom de la classe tire son origine du mot grec arachné, qui signifie « araignée ».
L'organisation interne est surtout remarquable par les poumons, ou phyllotrachées, sortes de poches s'ouvrant à l'extérieur par les stigmates, et contenant une série de feuillets parallèles, à paroi mince, à travers lesquels se font les échanges gazeux.
b) familles
La classe des arachnides comprend les ordres ou sous-classes suivants:
• Acari (acariens) :les tiques.
• Araneae (araignées)
• Scorpiones (scorpions)
3.2.1.1 LES ARAIGNEES
Anatomie de l'araignée :
(1) Quatre paire de pattes ambulatoires
(2) Céphalothorax
(3) Opisthosome
A) Description
Les araignées ou Aranéides (ordre des Araneae) sont des prédateurs invertébrés .
Le corps composé de deux parties : prosoma ou céphalothorax (tête et thorax combinés, epistosoma ou abdomen .
Elles sont dotées de huit pattes locomotrices chez l'adulte et ne disposent ni d'ailes ni d'antennes ni de pièces masticatrices dans la bouche, leurs yeux peuvent être simples ou multiples.
Elles sécrètent de la soie (une solution protéinée synthétisée par des glandes généralement situées à l’extrémité de l’abdomen) qui sert à produire le fil qui leur permet de se déplacer, de tisser leur toile ou des cocons emprisonnant leurs proies ou protégeant leurs œufs ou petits, voire de faire une réserve provisoire de sperme ou un dôme leur permettant de stocker de l’air sous l’eau douce.
Les organes reproducteurs situés sur la face ventrale antérieure de l'abdomen.
Le céphalothorax porte les 4 paires de pattes locomotrices, ainsi que les pédipalpes, ou pattes-mâchoires, situés à l'avant du prosoma. Ces pédipalpes jouent un rôle essentiellement tactile.
Le prosoma porte également une paire de chélicères, prolongés par un crochet à venin. L'abdomen est non segmenté.
En tant que prédatrices, les araignées jouent un rôle majeur dans la régulation des populations d'insectes, et elles sont elles-mêmes régulées par des prédateurs souvent spécifiques (reptiles, oiseaux ou insectes de la famille des pompilidae).
Elles se sont adaptées à presque tous les milieux, de cavernicoles à montagneux, des milieux arctiques à équatoriaux. Seuls les eaux salées, les très hautes altitudes et les milieux très froids n’ont pas été colonisés par les Araneae.
La peur des araignées ou arachnophobie est une des phobies les plus communes.
Les araignées peuvent inoculer un venin pour se protéger ou tuer leurs proies en liquéfiant leurs organes internes au moyen d'enzymes.
Les morsures de grandes espèces sont souvent très douloureuses, mais ne laisseront pas de séquelles. Seules 200 espèces connues infligent des morsures pouvant affecter la santé de l'Homme.
C) La soie
Les glandes séricigènes produisent de la soie filée par de petites protubérances articulées (les filières), le plus souvent au nombre de 6, situées sur la face ventrale plus ou moins à l'extrémité de l'abdomen.
Le fil de soie est en fait constitué par un entrelacement d'un nombre élevé de fibrilles élémentaires, de 0,05 µm de diamètre chacun. Le diamètre du fil de soie varie entre 25 et 70 µm (à diamètre équivalent, ces fils sont réputés plus résistants que l'acier et possèdent une mémoire de forme 5 à 12 fois plus grande que le latex). Les araignées produisent plusieurs types de soies en fonction de l'usage qu'elles vont en faire. La soie collante n'est qu'un des types existants.
Principaux usages de la soie :
• emballage des œufs (cocon)
• tapissage du terrier des espèces qui vivent sous terre
• confection d'armes de chasse (bolas des Mastophora, filets des Dinopis)
• fabrication d'abri subaquatique (cloche à plongeur des argyronètes)
• fil de sécurité pendant un saut ou une chute volontaire pour fuir
• fil de déplacement (fil d'Ariane)
• moyen de dispersion aérien des jeunes et d'espèces adultes dites araignées-montgolfières : technique du ballooning
• emmaillotage des proies capturées
• tissage des toiles de mue (matelas)
• tissage des toiles spermatiques
• tissage des toiles de piégeage des proies
On considère que l'usage initial de la soie était la fabrication du cocon pour protéger les œufs, car les araignées considérées comme « primitives » ne tissent pas de toile.
D) Le venin
La plupart des espèces d'araignées possèdent des glandes à venin.
L'envenimation humaine après une morsure d'araignée, appelée aranéisme, cause des troubles provoqués par des arachnotoxines. Seules 200 espèces de 20 genres différents peuvent provoquer une réaction épidermique chez l'homme (depuis de simples boutons jusqu'aux dermonécroses) et une vingtaine présente un danger pour les êtres humains. Les morsures d'araignées sont donc rares chez l'homme, soit parce que les araignées sont trop petites pour pouvoir percer la peau humaine, soit parce qu'elles n'ont pas de comportement agressif et que la rencontre physique avec ces animaux est rare.
Des espèces appartenant aux mygalomorphes possèdent des poils urticants sur l'abdomen.
Parmi les espèces dangereuses, citons la veuve noire présente dans les régions chaudes, l’Atrax robustus présent en Australie, Phoneutria nigriventer et Phoneutria fera, les "Araignées bananes" du Brésil. Une dizaine de morts attribuées aux araignées sont recensées annuellement, et encore les causes ne sont pas dues uniquement à l'envenimation mais aussi aux surinfections.
Les araignées possèdent deux chélicères à l'avant du corps qui encadrent la bouche : ce sont ces appendices qui injectent du venin. Elles sont constituées d'un gros stipe et d'un crochet mobile au bout duquel débouche le canal à venin. Ces chélicères peuvent aussi servir à transporter des proies, à les dilacérer, à transporter le cocon ovigère, etc.
Le venin peut être composé de nombreuses toxines nécrotiques (genre Loxosceles ) ou neurotoxines. Parmi ces dernières, signalons celles de type polyamine agissant sur le système nerveux central, en particulier en inhibant la fonction des canaux NMDA. Il existe beaucoup de molécules décrites provenant de venin d'araignée.
Leur étude a permis le développement de plusieurs molécules d'intérêt clinique. Elle donnent aussi quelques outils de choix dans des recherches plus fondamentales. Des centaines, voire des milliers, de publications scientifiques traitent des nombreuses toxines isolées du venin des araignées et l'énoncé des propriétés spécifiques à chacune dépasse largement le cadre d'une encyclopédie.
E) Cycle de vie et reproduction
Araignée et son cocon de soie contenant ses œufs (masse bleu sombre)
• Les araignées saisonnières vivent de 6 mois à 1 an et meurent dès que leurs enfants sont adultes.
• Les araignées annuelles vivent de 1 à 2 ans et meurent après l'éclosion des jeunes.
• Les araignées pérennes vivent plusieurs années (mygales, filistates).
Le dimorphisme sexuel des araignées est généralement faible, les femelles se distinguant par une taille supérieure et un abdomen plus gros. Les mâles adultes se reconnaissent, en plus de leur petite taille, à leurs pédipalpes qui portent à leur extrémité un organe de stockage de sperme appelé bulbe copulatoire. La différence de taille est parfois spectaculaire, comme chez les néphiles où il est difficile de croire qu'il s'agit de la même espèce.
Les araignées sont ovipares : elles pondent des œufs, qui sont emballés dans un cocon de soie. En fonction de la taille de l'espèce, le nombre d'œufs varie de un à plusieurs milliers.
Si certaines espèces abandonnent le cocon, d'autres le transportent accroché aux filières ou maintenu par les chélicères. Chez ces dernières espèces, dès leur éclosion, les jeunes montent sur le dos de leur mère qui les protège et les nourrit jusqu'à ce qu'ils soient capables de se défendre.
Beaucoup d'espèces ont une parade nuptiale élaborée consistant surtout pour le mâle à se faire distinguer d'une proie pour éviter d'être dévoré par la femelle. Le cannibalisme nuptial de la veuve noire (Latrodectus mactans) ou de l'épeire (Araneus diadematus) est peu répandu.
Le mâle tisse une toile spermatique sur laquelle il dépose son sperme, qu'il aspire ensuite dans ses bulbes copulatoires.
F) Vie sociale
Les araignées sont réputées pour leur vie solitaire. Cependant, une trentaine d'espèces présentent une « vie sociale » élaborée. Ces espèces dont Agelena consociata ou Anelosimus eximius sont généralement localisées dans des régions tropicales. Les colonies peuvent inclure des dizaines voire des centaines d'individus de tous âges et présentent une organisation sociale sophistiquée incluant la construction collective d'un piège soyeux pouvant atteindre un volume de plusieurs m³, la coopération dans la chasse et les soins aux jeunes. À la différence des insectes eusociaux (fourmis, certaines espèces d'abeilles), les araignées sociales ne présentent pas de division du travail reproductif. Toutes les espèces d'araignées solitaires présentent néanmoins une phase grégaire temporaire suite de l'émergence du cocon des juvéniles. À l'issue de cette phase grégaire, dont la durée est variable selon les espèces, les araignées se dispersent pour mener une vie solitaire.
G) Biocénose parasitaire et prédatrice
Les consommateurs occasionnels des araignées sont des prédateurs qui, entre autres proies, se nourrissent d'araignées à tous les stades de développement. On compte les Arachnides et surtout les araignées, mais également des oiseaux, des reptiles comme le lézard vivipare pour lequel les araignées occupent une très forte proportion dans son alimentation, ou encore de micro-mammifères telle la musaraigne qui peut limiter sensiblement des populations d'araignées. Des acariens ont été mentionnés détruisant des œufs d'araignée dans certaines conditions. Les insectes occupent une place privilégiée en tant que consommateurs spécialisés d'araignées, que ce soit comme consommateurs d’œufs, endoparasites ou ectoparasites. Les insectes qui recherchent les cocons d'araignées pour y déposer leur ponte sont les plus abondants, tel le Tromatobia ornata en liaison avec les caractéristiques des cocons d'Argiope bruennichi qu'il infeste.
3.4.3 Les Scorpions, ou Scorpiones
Dessin de scorpion (d'après Barnes, Calow & Olive)
Ils se distinguent des autres arachnides par leurs pédipalpes développés en pinces et par l'aiguillon venimeux qu'ils portent au bout de leur abdomen.
A) Caractéristiques
Les Scorpions sont caractérisés par :
• leurs pédipalpes terminés en pinces didactyles ;
• leur abdomen divisé en deux régions, dont la postérieure, effilée en queue, finit par un aiguillon aigu dans lequel débouchent des glandes à venin.
B) Morphologie
Le corps d'un scorpion est divisé en trois parties : le céphalothorax (ou prosoma), le mésosoma et le métasoma (certains regroupent ces deux derniers en abdomen ou opisthosoma) .
C) Réproduction
La plupart des scorpions se reproduisent par reproduction sexuée, mais quelques espèces sont parthénogénétiques, des œufs non fécondés donnant naissance à des jeunes. Le dimorphisme sexuel est faible, les mâles possédant généralement des peignes avec un nombre de dents plus élevé que ceux des femelles.
Les scorpions sont vivipares ou ovovivipares et donnent naissance à chaque portée selon les espèces entre trois et plus d'une centaine de petits appelés pullus que la femelle porte sur son dos jusqu'à leur première mue. Comme tous les animaux possédant un exosquelette, la croissance se fait par mues successives.
D) Écologie (Habitat et distribution)
Les espèces actuelles sont toutes terrestres et elles peuvent être retrouvées dans une zone limitée au nord comme au sud aux environs du 50e degré de latitude. Les scorpions sont des animaux particulièrement résistants que ce soit au froid, à la chaleur, au jeûne ou même aux radiations ionisantes (plus de 150 fois la dose mortelle pour l'homme ).
E) Activité
Leur activité est essentiellement nocturne et crépusculaire. Les scorpions sont des prédateurs essentiellement insectivores. Ils se nourrissent uniquement de proies vivantes qu'ils paralysent à l'aide de leur venin ou maintiennent solidement entre leurs pinces (appelées pédipalpes). Ils utilisent toutefois leur venin avec parcimonie, le stock mettant deux semaines à se reconstituer. La piqûre de l'aiguillon caudal, très douloureuse, produit des accidents qui peuvent devenir mortels pour l'homme, surtout quand il s'agit des grands Androctonus d'Afrique et Centruroides d'Amérique du Sud.
F) Venin
Les piqûres sont loin d'être toutes inventoriées et les décès surviennent souvent en dehors de toute prise en charge médicale.
Toutes les espèces de scorpions sont venimeuses et la quasi-totalité des espèces utilisent des venins neurotoxiques (à l'exception de Hemiscorpius lepturus qui possède un venin cytotoxique). Les neurotoxiques utilisés sont en général de petites protéines qui vont interférer avec le système nerveux de la victime (inhibition des canaux sodiques ou potassiques). Leur action est en général très rapide.
Le venin des scorpions est particulièrement efficace contre les autres arthropodes mais peu contre les humains.
Il est généralement estimé que passées les 24 premières heures après la piqûre, tout risque mortel est écarté.
En général, les scorpions ne peuvent injecter assez de venin pour tuer des personnes adultes en bonne santé sauf pour les espèces très toxiques. En revanche, les enfants, les personnes âgées et les personnes malades sont plus exposées. Le danger d'une allergie au venin de certaines espèces existe. De manière générale, les scorpions ne piquent que s'ils se sentent menacés et préfèrent souvent passer leur chemin, mais l'agressivité diffère en fonction des espèces. Les espèces les plus dangereuses se trouvent au Sahara.
Les signes peuvent aller d'une simple douleur sur le point de ponction à des signes généraux sévères, à type de troubles de la coordination des mouvements, troubles visuels ou œdèmes pulmonaires.
G) Toxicité du venin
Toxicité du venin de scorpions d'importance médicale selon leur dose létale 50 (en mg par kg)
La base du traitement est l'administration de sérum anti-venimeux. L'efficacité de tous les sérums n'est cependant pas sûre ou n'a été testée que sur un faible nombre de patients.
Le traitement des formes graves requiert une hospitalisation en milieu spécialisé avec administration de fortes doses de benzodiazépines.
L'utilisation de sérum anti-venimeux, lorsqu'il est disponible, permet la rétrocédation rapide des symptômes.
3.4.4 LES ACARIENS
Ordre : Tiques ou Ixodida
1. Généralités
Les Ixodida, appelées couramment tiques, sont un ordre d'arachnides acariens.
Elles étaient autrefois appelées « Tiquet » ou « Ricinus ».
Les tiques sont des acariens ectoparasites de vertébrés (y compris vertébrés à sang froid tels que lézards, serpents, tortues).
Elles passent une partie de leur cycle au sol (éclosion, métamorphose et quête d'un hôte), et une autre partie (deux ou trois stades) ancrées sur la peau de mammifères (sauvages et d'élevage), d'oiseaux ou de reptiles, se nourrissant de leur sang grâce à un rostre. Elles peuvent à cette occasion transmettre à leurs hôtes de nombreux agents pathogènes connus (virus, bactéries, protozoaires, nématodes) responsables des maladies vectorielles à tiques, et parfois des neurotoxines (responsables de paralysie à tiques). L'homme peut développer des allergies à leur salive.
Ce sont surtout les femelles adultes nourries, ou en train de se gorger de sang qui sont les plus repérables, car bien plus grosses que les autres stades de développement.
Les tiques parasitent aussi des animaux à sang froid, ici une femelle de lézard Lacerta agilis, dans ce cas des pathogènes tels que les borrélies responsables de la maladie de Lyme ne peuvent se développer chez l'hôte (le lézard).
Selon l'espèce et le stade de développement, il est rond ou ovale, et plus ou moins complexe, parfois garnis de poils ou en forme de capsule.
Les tiques sont des acariens métastigmates de grandes tailles (3 à 6 mm en moyenne, hors réplétion, et jusqu'à 30 mm pour certaines espèces tropicales), ce qui en fait les plus grands représentants de l'ordre des acariens. La forme, taille et couleur des tiques varient beaucoup selon l'espèce et son stade de développement mais leur corps est toujours ovalaire et leur tête est prolongée d'un rostre équipé de deux chélicères.
Leur corps n'est pas segmenté en 3 régions comme chez la plupart des arthropodes . On distingue simplement la partie antérieure ou « capitulum » (« tête » en latin) de la partie postérieure dite « idiosome ».
Les tiques « longirostres » sont celles dont le rostre est plus long que large, les « brévirostres » celles dont le rostre est aussi large ou plus large que long.
• une paire de palpes (ou pédipalpes) disposée latéralement au rostre. Ils sont formés chacun de quatre articles de tailles et fonctions différentes.
2.Classification
Les Ixodida (tiques) comptent trois familles :
• Ixodidae (ou tiques dures) ; environ 670 espèces connues, possédant toutes des zones de tégument chitinisé dur.
• Argasidae (ou tiques molles) ; environ 180 espèces aux téguments non sclérifiés
• Nuttalliellidae, une famille intermédiaire entre les deux précédentes, monogénérique et monospécifique.
A) Les Ixodidae ou tiques dures (vraies)
Elles sont des tiques adaptées aux animaux domestiques et/ou piquant l'Homme. Elles causent des maladies et l'affaiblissement des animaux qu'elles infestent, et sont ainsi sources d'importantes pertes économiques pour certains éleveurs, de même pour les systèmes de santé publique et de sécurité sociale, notamment en raison de la maladie de Lyme, dont certains ixodes sont vecteurs en pleine expansion.
Ixodes scapularis, un des vecteurs de la maladie de Lyme
B) Les Argasidae ou tiques molles
Ce sont les plus grosses. Leur rostre situé sur le ventre est invisible en vue dorsale. Elles vivent généralement près de leur hôte dans les crevasses, terriers, nids ou habitations et viennent se nourrir plusieurs fois sur leur hôte lorsque celui-ci est immobile. Elles peuvent jeûner jusqu'à 5 ans.
En Europe, elles sont surtout présentes dans le pourtour méditerranéen et sont des vecteurs de borrelia et des fièvres récurrentes.
C) Les Nuttalliellidae
Peu connues, elles partagent des caractéristiques des deux autres familles. Une seule espèce a été décrite, Nuttalliella namaqua.
3. Reproduction et cycle de développement
Seules les tiques adultes s'accouplent, au sol avant la quête de l’hôte ou sur l’hôte lui-même. Après l'accouplement, le mâle meurt ; la femelle meurt après la ponte.
Toutes les espèces connues de tiques se développent en passant par quatre stades évolutifs distincts :
1. l'œuf : Certaines espèces pondent un très grand nombre d'œufs : on en a par exemple compté 23 891 dans une seule ponte d'Amblyomma nuttalli, une tique africaine qui parasite les tortues.
2. La larve (qui n'a que 3 paires de pattes, griffues),
3. la nymphe (qui est octopode comme l'adulte mais sans orifice génital)
4. l’adulte : À ce stade le dimorphisme sexuel est généralement net (écusson chitinisé) plus développé en face dorsale chez le mâle des Ixodidae que chez la femelle, dont le tégument doit rester souple pour se distendre pour une prise de sang maximale afin d'élaborer ses œufs.
Dans la plupart des cas, durant son cycle de vie, une tique change d'hôte à chacun de ces stades :
• Le cycle est dit « triphasique » quant au sortir de l'œuf, la larve se fixe sur un premier hôte qu'elle quitte après y avoir fait son premier repas, c'est-à-dire effectué sa première phase parasitaire. Elle mue alors au sol, puis doit trouver un nouvel hôte pour son repas nymphal, qui est la deuxième phase parasitaire, après quoi elle se laissera à nouveau tomber au sol pour effectuer la mue de transformation en adulte. Devenue adulte, elle recherche un troisième hôte pour effectuer le dernier repas ou troisième phase parasitaire (chez ces tiques, les adultes sont toujours plus porteurs de pathogènes transmissibles que la nymphe et la larve, chaque repas étant un risque de contracter les germes). Exemple : Rhipicephalus sanguineus a un cycle triphasique monotrope (c'est-à-dire effectué sur la même espèce-hôte aux 3 stades).
L'ancrage de la tique et le repas sur son hôte
Tique se nourrissant du sang de son hôte, son rostre totalement enfoncé dans la peau grâce à des chélicères extériorisables , aidé par la sécrétion d'enzymes salivaires (protéases) qui provoquent une cytolyse , sous l'effet de substances salivaires anesthésiantes, se fait sans douleur pour l'hôte.
Retrait d'une tique à la pince, on note l'ancrage puissant et la force nécessaire. Toujours préférer quelques tours de rotation avant de tenter un tel arrachage pour éviter de briser le rostre et limiter le risque infectieux , il existe pour cela des instruments spécialisés (tire-tique).
4. Habitat
Selon leurs exigences en matière d'habitats (auxquels elles sont plus ou moins inféodées), on classe les tiques en :
1. espèces hygrophiles (des milieux humides)
2. espèces xérophiles (des milieux secs)
Pour de très nombreuses espèces de tiques (en forêt tropicale notamment), les hôtes sont mal connus et les exigences des œufs, des larves et des nymphes encore plus.
Prédateurs
Les tiques (œufs, larves, nymphes et imago) semblent dans la nature surtout contrôlés par quelques animaux insectivores et par plusieurs catégories de micro-organismes parasites et « entomopathogènes » encore peu étudiés et méconnus.
Parmi les prédateurs connus des tiques, figurent :
• des reptiles ; certains lézards ou des orvets mangent les tiques et leurs larves ; certaines espèces de lézards très parasitées dans la nature consomment une grande partie des tiques qui tenteront de s'accrocher sur elles (83 à 96 % pour certains lézards ;
• des mammifères insectivores ;
• des oiseaux ; es espèces comme le piqueboeuf à bec rouge (Buphagus erythrorhynchus) ou le Piqueboeuf à bec jaune (Buphagus africanus) sont depuis longtemps connus comme mangeurs de parasites, pouvant absorber jusqu'à plus de 12 000 larves de tiques ou une centaine de femelles engorgées par jour (M.Stutterheim et al. 1998).
• Le héron garde-bœufs, parfois dit « tick bird », mange aussi des tiques.
• Certains passereaux (dont les étourneaux) se nourrissent aussi de tiques au sol et parfois même directement sur des bovins qu'ils déparasitent.
• des araignées ;
• d'autres acariens, dits entomophages ;
• des amphibiens, durant leur stade terrestre de vie ;
• des micro-organismes :
o champignons parasites entomopathogènes,
o nématodes entomopathogènes,
o bactéries pathogènes pour les tiques : par exemple, on a découvert par hasard dans une colonie de tiques (Ornithodoros moubata) élevée en laboratoire une bactérie à pigment jaune, Gram-négatif (Chryseobacterium indologenes) qui se reproduit dans l'intestin des tiques, en tuant une grande partie des tiques molles qu'elle infecte mais non les tiques dures qui s'en débarrassent en minuit environ.
5. Rôles pathogènes
Les tiques sont les vecteurs du plus grand nombre de micro-organismes différents.
Elles véhiculent notamment des maladies émergentes, ré-émergentes humaines et/ou animal ou qui pourraient le devenir :
• Borréliose, ou Maladie de Lyme, due à Borrelia burgdorferi, B. garinii, B. afzelii,
• West Nile Virus (en zone tropicale, et peut-être tempérée)
• rickettsiose (maladies sévères graves, dont la fièvre boutonneuse méditerranéenne et le typhus]), dues à des rickettsies
• Leishmaniose, due à Leishmania infantum,
• Diverses viroses, dues à des virus ou arbovirus
Les morsures de tiques peuvent parfois être causes d'urticaire ou de choc allergique (Choc anaphylactique Ces réactions sont plus ou moins fréquentes selon les espèces : de nombreux cas sont documentés pour Argas reflexus, Ixodes ricinus, Ixodes holocyclus et Ixodes pacificus [54],[55], mais l'allergie semble plus rare pour les Rhipicephalus.
6. Prévention
La meilleure façon de prévenir les maladies portées par la tique est d'éviter la piqûre. Une inspection soigneuse du corps après les promenades ou activités en forêt permet de détecter et enlever les tiques avant qu'elles aient eu le temps de transmettre la maladie de Lyme.
À l'extérieur, il est conseillé lorsque l'on va en forêt ou dans les champs:
• de porter des vêtements clairs qui couvrent la peau pour localiser les tiques plus facilement,
• de porter des chaussures montantes fermées (des bottes sont le mieux) pour éviter que les tiques ne se fixent sur la peau,
• de porter des chaussettes anti-tiques,
• d'utiliser des répulsifs (ou insectifuges) à base de DEET (utilisé largement depuis la fin des années 1950, notamment par l'armée américaine, ayant l'inconvénient d'être efficace seulement pendant quelques heures et nécessitant des applications répétées) ou de p-menthane-3,8-diol (ce dernier contenu dans l'huile essentielle d'eucalyptus citronné diminue significativement les morsures de tiques sans pouvoir les éliminer complètement
Les vêtements peuvent être imprégnés d'insecticides (perméthrine) ou de répulsifs. Ils sont d'une bonne efficacité, surtout si l'imprégnation en a été faite dès l'usine par rapport à un trempage a posteriori.
Il faut se débarrasser des tiques trouvées sur les vêtements, ceux-ci pouvant survivre jusqu'à une semaine et entraîner une piqûre retardée.
Au retour, examiner attentivement toutes les parties du corps pour y dépister les tiques éventuellement fixées à la peau puis se doucher et se changer est conseillé.
À la maison, il est possible de limiter la prolifération des tiques dans la maison et à l'extérieur.
• Couper l'herbe, éliminer les feuilles mortes, refuges de larves.
• Aspirer puis boucher les creux et interstices dans les planchers, les murs.
• Inspecter les animaux au retour d'une sortie, traiter les lieux d'élevage avec des produits spécifiques.
• Empêcher l'installation facile des rongeurs dans et aux abords de la maison.
4.4.2 Les mérostomes
Sont des arachnides marins chez lesquels le prosome joue d’un grand bouclier indivis et l’opisthosome (abdomen constitué de la fusion du mérosome,du métasome ,du cœur et l’appareil respiratoire ) est constitué d’appendices biramés (constitué a deux branches).
Chapitre quatrième : Les Crustacés
4.1 Caractères généraux
4.1 Description
Les crustacés sont des arthropodes possédant deux paires d'antennes (antennules et antennes), jusqu'à 10 paires de pattes, des branchies pour respirer et une cuticule incrustée de sels minéraux: carbonate de calcium, phosphates de calcium et de magnésium.
Les crustacés, dont la larve commune si caractéristique sortant de l'œuf est la larve nauplius, très différente du stade adulte, mais parfois court-circutée, sont des organismes marins, dulçaquicoles ou terrestres.
L’organisation des Crustacés est très proche de celle du plan d’organisation d’un Arthropode primitif, la tête ou céphalon, incluant au moins cinq segments d’origine somatique, le thorax, ou péréion, dont un certain nombre variable de segment peuvent être soudés à la tête, on parle de céphalothorax, la troisième partie du corps est l’abdomen ou pléon.
Les appendices associés au péréion sont appelés péréiopodes, ceux associés au pléon sont appelés pléopodes. Le dernier segment est le telson, il forme souvent une nageoire caudale avec les deux derniers pléopodes, nommés uropode
4.2 Classes
Le sous-embranchement Crustacea Brünnich,( crustacés )(10 pattes).
La classification des Crustacés présente d'assez grandes difficultés, à cause de beaucoup de types aberrants, vivants ou fossiles, qui ne rentrent facilement dans aucun groupe. On reconnaît deux grandes divisions fondamentales, ou classes : Entomostracés et Malacostracés :
Malacostracés Eucarides Décapodes : Crevettes, Langoustines, Homards, Langoustes, Ecrevisses, Bernard-l'Ermite, Tourteaux, Crabes communs, Etrilles. Euphausiacés.
Péricarides Amphipodes, Isopodes (Cloportes), Cumacés.
Autres : Leptostracés, Stomatopodes, Syncarides, Péracarides
Entomostracés Branchiopodes Anostracés, Notostracés, Diplostracés.
Cirrhipèdes Acrothoraciques, Apodes, Ascothoraciques, Rhizocéphales, Thoraciques.
Autres : Copédodes, Ostracodes, Mystacocarides, Branchiures.
4.2.1 Les branchiopodes
Sont de petits crustacés aquatiques (de un à quelques cm de long), aux nombreux appendices foliacés, typiques de mares temporaires qui connaissent des périodes d'assèchement prolongées.
Leurs œufs sont spectaculairement résistants à plusieurs années de dessiccation. Leur cycle complet de développement est, de façon bien adaptée, très rapide.
4.2.2 Les cladocères
Regroupent de minuscules crustacés (5 mm à une fraction de mm) aquatiques pourvus d'une carapace bivalve ne recouvrant pas la tête munie d'antennes natatoires. Ces animaux constituent une importante partie du plancton animal dulcicole. Les daphnies sont improprement appelées "puces d'eau", car elles se maintiennent à niveau par d'incessants sursauts produits par les mouvements des antennes. La parthénogenèse est répandue durant la bonne saison parmi ces espèces.
4.2.3 Les ostracodes
Représentent de minuscules crustacés ovoïdes pourvus d'une carapace bivalve très rigide protégeant tout le corps.
4.2.4 Les copépodes
Comprennent de rapides minuscules crustacés libres également planctoniques nommés communément cyclopes car n'ayant qu'un seul œil médian. Certains copépodes sont des parasites fixés dans les branchies des poissons marins.
4.2.5 Les cirripèdes
Présentent des larves libres planctoniques, comme presque tous les crustacés, mais les adultes, fortement différenciés, vivent attachés sur les rochers des côtes, la peau des baleines ou la coque des bateaux. Ils sont pourvus d'une carapace faite de plaques calcaires qu'ils entrouvrent pour filtrer l'eau de mer à l'aide d'appendices frangés.
Les cirripèdes les plus connus sont les balanes.
4.2.6 Les malacostracés
Sont les plus connus des crustacés: de taille petite à grande, ils sont pourvus d'une carapace solide et ont l'aspect d'écrevisse, de crevette, de crabe ou de cloporte. Les cloportes sont les seuls crustacés terrestres, mais, pourvus de branchies respiratoires, ces espèces sont confinées aux lieux les plus humides, sous les pierres, dans les caves et les grottes, etc.
Ils représentent une sérieuse ressource alimentaire; la plupart des espèces sont comestibles, leurs chairs sont particulièrement appréciées.
Chapitre quatrième : Les Insectes
Les insectes, de très loin les plus nombreux et les plus importants arthropodes terrestres et dulçaquicoles. Ils représentent plus de 75% du monde vivant (Vertébrés=6,5%) : environ 1 million d'espèces .
4.1 Caractères généraux
Ils ont un corps divisé en trois parties:
- une tête portant une paire d'antennes et des mandibules ;
- un thorax provenant de la fusion de trois segments, portant trois paires de pattes ;
- et le plus souvent deux paires d'ailes, et un abdomen segmenté. Ils respirent par des trachées.
Les Insectes sont des Invertébrés, Arthropodes, Antennates, Mandibulates, Trachéates, Opisthogonéates, Hexapodes à corps segmenté en 3 parties :
- Invertébrés : Abscence de squelette interne et Système nerveux ventral
- Arthropodes : pattes articulées sur le corps et présence d'un squelette externe chitineux
- Antennates : présence d'antennes (1 paire chez les Insectes correspondant aux antennules des Crustacés)
- Mandibulates : présence d'une paire de mandibules
- Trachéates : respiration par un système trachéen dont les orifices sont les stigmates
- Opisthogonéates : orifices génitaux à l'extrêmité de l'abdomen
- Hexapodes : présence de 6 pattes (3 paires thoraciques)
- Segmentation : Tête, Thorax et Abdomen d'avant en arrière
Ils ont de nombreuses interactions avec les humains.
Certains insectes entrent en compétition directe pour nos ressources comme les ravageurs en agriculture et en exploitation forestière (sylviculture). D'autres peuvent causer des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs de pathogènes et de maladies infectieuses graves.
À l'opposé, ils sont utiles à l'écosystème en tant que pollinisateurs, prédateurs et source de nourriture pour de nombreuses espèces animales.
Schéma d’un insecte diptère
Donc, un insecte comprend 3 grandes parties segmentées :
-Une Tête due à la fusion de 6 segments portant Antennes,Mandibules,Maxilles et Labium (par paires)
-Un Thorax à 3 segments portant 3 paires de pattes (et parfois 2 paires d'ailes méso- et métathoraciques)
-Un Abdomen à 11 segments ne portant fondamentalement que de petits appendices terminaux (styles et cerques)
4.2 Classification
La classe des insectes comprend quatre ordres :
1 Diptères (moustiques, mouches tsé-tsé…)
2 Siphonaptères (puces et djiques)
3 Anoploures ou PHTHIRAPTERES (poux)
4 Hétéroptères (punaises)
N.B Il faut ajouter dans ce tableau
1. l’Ordre des PHTHIRAPTERES ("POUX PIQUEURS" : ex ANOPLOURES) : Anoploures (poux)
2. deux familles de l’ordre des diptères : Glossinidés et les phlébotominés.
4.2.1 ORDRE DES DIPTERES
a) Description
Les diptères ou Diptera (du grec di, deux, et ptéra, aile). Le terme diptère dérive du grec di pour deux et pteron pour aile.
Ils sont caractérisés par la possession d'une seule paire d'ailes membraneuses. L'étymologie désigne d'ailleurs l'unicité de la paire d'ailes (di deux ; ptères ailes).
Les pièces buccales sont de type suceur, montrant toujours une trompe (proboscis) qui est parfois vulnérante.
b) Sous-ordres
On distingue deux grands sous-ordres de diptères : Nematocera et Brachycera.
1. Sous-ordre des nématocères
• Nematocera
• Culicoidea
• Super famille Chironomoidea
o Simuliidae
2. Sous-ordre des brachycères
Les brachycères sont les mouches muscoïdes aux antennes courtes (du grec brachy signifiant « court » et ceros « corne »), avec 3 articles par antenne et une tête très mobile, correspondant grossièrement aux mouches (la mouche commune, la mouche tsé-tsé, le taon et la drosophile…)
4.2.1.1 Les Culicidae
A) Caractères généraux
Les culex forment une famille d'insectes communément appelés moustiques. Classés dans l'ordre des Diptères et le sous-ordre des Nématocères, ils sont caractérisés par des antennes longues et fines à multiples articles, des ailes pourvues d’écailles, et des femelles possédant de longues pièces buccales en forme de trompe rigide de type piqueur-suceur.
Les moustiques sont source de nuisance par les piqûres qu’ils infligent, ils sont le plus important groupe de vecteurs d’agents pathogènes transmissibles à l’être humain, dont des zoonoses.
Ils sont vecteurs de trois groupes d'agents pathogènes pour l'être humain : Plasmodium, filaires ainsi que de nombreux arbovirus.
ANOPHELE
Légende : 1. Adulte au repos 2. Position de la larve respirant dans l'eau 3. Anophèle mâle 4.détail de l'aile 5. Appareil suceur femelle
B) Ecologie
Ils sont présents sur l'ensemble des terres émergées de la planète (à l'exception de l'Antarctique), tant dans les milieux forestiers, de savanes ou urbains, dès qu'une surface d'eau douce ou saumâtre, même réduite ou temporaire, est disponible.
C) Développement
Les moustiques sont des insectes holométaboles passant par 4 phases de développement ; œuf, larve (4 stades larvaires), nymphe et adultes. Les trois premiers sont aquatiques, le dernier aérien.
La durée totale de ce développement, fortement influencé par la température, est de 10 à 15 jours pour les zones tropicales du monde qui rassemblent les plus fortes densités d'espèces.
D) Anatomie d'un Culex adulte
Au stade adulte, leur taille varie selon les genres et espèces de 3 à 40 mm mais elle ne dépasse que très rarement les 10 mm.
Au stade adulte, les moustiques possèdent, comme tous les Diptères, une seule paire d'ailes membraneuses, longues et étroites, repliées horizontalement au repos.
Les Culicidae possèdent un corps mince et des pattes longues et fines. Ils se reconnaissent facilement par la présence d'écailles sur la majeure partie de leur corps. Les femelles possèdent de plus de longues pièces buccales, caractéristiques de la famille, de type piqueur-suceur : la trompe, appelée rostre ou proboscis, qui inflige la piqûre si redoutée. Leur tête est pourvue de deux yeux à facettes mais les Culicidae ne possèdent pas d’ocelles.
a) la tête, dépourvues de style ou d'arista. Les femelles se distinguent facilement des mâles qui sont les seuls à présenter des antennes plumeuses.
b) Le thorax formé de 3 segments, avec un segment médian hypertrophié renfermant les muscles des ailes. Ce segment porte les ailes longues et étroites. Ces ailes leur permettent de voler en moyenne à 3 km/h.
Chaque segment est pourvu d'une paire de pattes longues et fines formé de 5 parties (coxa, trochanter, fémur, tibia et 5 tarses) pourvu parfois d'écailles dont l'ornementation (anneau, bande, moucheture) constitue un caractère d'identification.
c) L'abdomen des moustiques est formé de dix segments dont les deux derniers sont télescopés à l’intérieur du 8e segment : ils sont modifiés en organes reproducteurs. Les premiers segments forment des anneaux emboîtés les uns dans les autres et réunis par une membrane flexible. La partie dorsale (tergite) et la partie ventrale (sternite) de chaque anneau sont réunies latéralement par des membranes souples qui permettent à l'abdomen de se dilater fortement lors du repas de sang. Cette capacité assure également la respiration du moustique par les mouvements de dilatation et de contraction de grande amplitude de l'abdomen, permettant la circulation de l’air au niveau de ses spiracles.
Chez les mâles, les 9e et 10e segments qui forment les génitalia ont une structure d'une assez grande variété. Leurs caractères morphologiques sont très utilisés pour la détermination de l'espèce, par exemple chez les Culex, les Eretmapodites et les Aedes du sous genre Aedimorphus.
E) Ecologie des moustiques
Mâles et femelles se nourrissent de nectar de fleurs ; l'hématophagie des femelles ne vise généralement qu'à la maturation de leurs œufs et non pas à leur propre alimentation.
Ils participent à la pollinisation des plantes, au même titre que les papillons, Hyménoptères et autres Diptères .
Les moustiques (larves et adultes) sont une source de nourriture pour de nombreux prédateurs (insectes, lézards, batraciens, oiseaux…), transférant de l'eau à la terre quantités de biomasses.
Certaines larves, représentant une part importante de la biomasse des écosystèmes aquatiques, filtrent jusqu'à deux litres par jour en se nourrissant de micro-organismes et déchets organiques.
Plusieurs espèces vecteurs se développent facilement en milieu urbain où la lumière peut aussi les attirer (phototactisme).
F) Cycle de développement
Le cycle de vie du moustique.
Les moustiques sont des insectes à métamorphose complète qui appartiennent à la famille des Culicidés. Il existe de nombreuses espèces qui ont toutes besoin d’eau pour effectuer leur cycle de développement.
Les moustiques sont tous très différents. Ils se développent dans les marais salés ou les eaux douces. Certaines espèces sont anthropophiles (piquent l’homme) et d’autres ne piquent que les oiseaux ou les batraciens. Certaines espèces ne piquent que la nuit à l’intérieur des maisons (Culex pipiens) et d’autres pendant la journée (Aedes albopictus) ou au crépuscule à l’extérieur (Aedes caspius et Aedes detritus).
De même, si la plupart des moustiques se déplacent peu (quelques centaines de mètres), certains sont très mobiles (jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres). Enfin, certaines espèces ne produisent qu’une génération annuelle, alors que d’autres sont beaucoup plus prolifiques (plus de dix générations par an).
Cependant, quelque soit l'expèce, la vie des moustiques comprend une phase immature aquatique et une phase adulte aérienne. Ils se développent en 4 étapes : œuf, larve, nymphe et adulte (imagos : mâles et femelles), ils effectuent cette métamorphose complète entre 5 jours et 90 jours en fonction des conditions environnementales.
1) Les moustiques pondent directement sur l’eau (Culex, Culiseta, Anopheles) ou sur des substrats humides (Aedes et Culiseta). Chez certaines espèces (Aedes), en l’absence de mise en eau, les œufs peuvent rester viables plusieurs années (en quiescence).
2) Chaque mise en eau de la zone de ponte (gîte larvaire) génère l’apparition simultanée d’une multitude de larves dont le développement aquatique est variable selon les conditions de température (de 5 à 90 jours). Au terme de 4 mues elles se transforment en nymphe avant d’émerger à l’état adulte.
3) Après l’émergence, les mâles (émergés en premier) et les femelles s’accouplent. Puis les femelles se dispersent à la recherche d’hôtes alors que les mâles restent sur place et ne survivent que quelques jours. La dispersion des femelles en quête d’un repas sanguin nécessaire à la maturation des œufs peut atteindre plusieurs dizaines de kilomètres en quelques jours.
4) Seules les femelles piquent. Elles vivent en moyenne 2 mois et peuvent faire jusqu’à 5 pontes de 150 œufs
Les moustiques ont une activité rythmée, saisonnière et nycthémérale.
En vue de l'accouplement, mâles et femelles forment un essaim, peu après le coucher du soleil, à quelques mètres du sol. Ce phénomène est observable pour An. gambiae et An. funestus et il est probable qu'il existe également chez d'autres espèces et d'autres genres.
L'accouplement a lieu peu de temps après l’émergence des adultes, chaque femelle étant fécondée une seule fois pour toute sa vie.
Le bourdonnement caractéristique des moustiques n'est émis que par les femelles. Il permet aux mâles de les repérer, chaque espèce ayant sa propre fréquence caractéristique.
La plupart des moustiques ont des femelles hématophages, le repas de sang étant indispensable à la ponte. Elles sont qualifiées d'« endophages » lorsqu'elles piquent à l'intérieur des maisons, d'« exophages » à l'extérieur (alors que l'entophilie et l'exophilie désignent respectivement les moustiques adultes dont les femelles passent le temps de leur digestion de repas de sang respectivement à l'intérieur et à l'extérieur des maisons ; l'endophagie n'implique pas l'entophilie et vice-versa.
Il est plus difficile de mettre en contact les espèces exophiles avec des pesticides, à moins d'en utiliser de très grandes quantités) et une parade de certains moustiques (ex : Anopheles gambiae) aux traitements pesticides pourrait être de devenir exophiles.
Toutefois, les femelles se nourrissent aussi comme les mâles en se gorgeant d'eau sucrée et de sucs végétaux (nectar, sève), et peuvent vivre plusieurs mois (des espèces anthropophiles passent l'hiver en diapause dans des caves, grottes, étables ; d'autres dans des abris en sous-bois), mais alors elles constituent des réserves adipeuses au lieu de pondre.
Les moustiques disposent souvent de bonnes stratégies de dispersion, à prendre en compte dans les études épidémiologique et écoépidémiologique , car elles expliquent en partie la dispersion des arboviroses humaines (dengue, chikungunya, fièvre jaune...).
Phase aquatique : les gîtes larvaires
Quarante-huit heures après la prise du repas de sang, les femelles fécondées déposent leurs œufs, selon les espèces : à la surface d'eaux permanentes ou temporaires, stagnantes ou courantes, dans des réceptacles naturels ou artificiels ou sur des terres inondables (marécage, rizière…).
Certaines espèces pondent des œufs capables de résister à une sécheresse de plusieurs mois, et les œufs peuvent être laissés ainsi pendant des mois avant de connaître une remise en eau.
Ces œufs sont pondus soit isolément (Toxorhynchites, Aedes, Anopheles), soit en amas (Culex, Culiseta, Coquillettidia, Uranotaenia) ou bien fixés à un support végétal immergé (Mansonia, Coquillettidia).
La fécondité totale d’une femelle varie selon les espèces de 500 à 2 000 œufs (20 à 200 par ponte selon la quantité de sang disponible), plusieurs pontes possibles, généralement une à quatre).
Ces œufs se développent en un à deux jours (selon les conditions météorologiques) et éclosent, donnant naissance à des larves aquatiques de premier stade qui possèdent (à l’exception des Anophelinae) au bout de l'abdomen un siphon respiratoire en contact avec l'air.
Les gîtes larvaires sont très diversifiés selon les genres et les espèces et comprennent tous les points d'eau possible excepté mers et océans : les eaux courantes (bords de torrents de montagne, de rivières ou fleuves) ou stagnantes (étang, mare, rizière, marécage, bord de rivière, fossé, flaque), ensoleillées (chemin) ou ombragées (en forêt), de grande dimension (bordure de lac, fleuve) ou de petite taille (feuille morte), à forte teneur en sels minéraux (eau saumâtre : mangroves, salines) ou chargées de matières organiques (trou d'arbre), les gîtes naturels formés par les végétaux (phytotelmes) : aisselle de feuille (bananier), bambou fendu, trou d’arbre, urne de plante carnivore (Nepenthes), champignon creux, feuille à terre, fruit creux), minéraux : flaques, ornières, carrière de briques, empreinte de pas de bétail, trou de crabe, coquille d’escargot, trou de rocher, ou artificiels : citerne, latrine, rejet d’égout, abreuvoir, gouttière, pneu, carcasse de voiture, bidon, bâche, boîte de conserve, pot de fleurs...
Chez certains genres (Aedes, Haemagogus, Psorophora), les œufs sont résistants à la dessiccation, dans l'attente de la remise en eau de leur gîte de ponte.
Les larves s'alimentent et se maintiennent au repos sous la surface de l’eau, respirant par leurs spiracles qui affleurent à la surface et se situent soit directement au niveau du 8e segment abdominal pour les Anopheles (qui doivent donc pour respirer se maintenir parallèles à la surface de l’eau, aidé en cela par des soies spécifiques à cette sous-famille, les soies palmées), soit à l’extrémité du siphon respiratoire du 8e segment pour les Culicinae (qui doivent donc maintenir leur corps oblique par rapport à la surface pour respirer).
Enfin, certains genres de Culicinae ont leurs larves immergées, respirant par l'intermédiaire de la tige d'un végétal dans lequel elles insèrent leur siphon (Coquillettidia, Mansonia, quelques espèces du genre Mymomyia).
Les larves passent par quatre stades larvaires se traduisant par une augmentation de leur taille, et se métamorphosent en une nymphe.
La nymphe est aquatique et respire l'air atmosphérique au moyen de ces deux trompettes respiratoires. L'extrémité abdominale de la nymphe est aplatie en palettes ou nageoires. La nymphe ne se nourrit pas..
De la nymphe émergera au bout de deux à cinq jours l'adulte volant.
Phase aérienne
La plupart des espèces ont une activité nocturne (genre Culex, Anopheles, Mansonia ) ou bien essentiellement diurne (Toxorhynchites, Tripteroides) à crépusculaire (genre Aedes).
En région afrotropicale, la majorité des moustiques se nourrissent la nuit ou au crépuscule, au moins en zone de savanes et à basse altitude ; en montagne, où il fait très froid la nuit, et en forêt dense, où règne en permanence une mi-obscurité, un certain nombre d'espèces ailleurs nocturnes ou crépusculaires attaquent couramment de jour.
Chaque espèce de moustique semble posséder, dans des conditions climatologiques déterminées, un cycle d'activité qui lui est propre. Chez le genre Anopheles, la durée du stade larvaire est d'environ sept jours (si les conditions extérieures sont favorables : qualité de l'eau, température et nourriture essentiellement).
Les adultes vivent selon les conditions et les espèces de 15 à 40 jours, excepté pour certaines espèces dont les femelles peuvent hiverner.
Les mâles se déplacent assez peu du gîte dont ils sont issus, et leur longévité est relativement faible. La femelle peut migrer jusqu’à 100 km de son lieu de naissance (transport passif par le vent). Dans les zones tempérées, à l'arrivée de l'hiver, certaines espèces peuvent hiverner au stade adulte, d'autres laissent leurs larves perpétuer seules l'espèce à l'arrivée du printemps .
L'espérance de vie peut varier de deux à trois semaines pour certaines espèces, à plusieurs mois pour d'autres. En état de diapause, l'espérance de vie de certains moustiques peut atteindre plusieurs mois (selon l'espèce).
G) Prélèvement de sang par piqûre
La piqûre, le plus souvent nocturne (et plus particulièrement à l'aube ou au crépuscule), dure deux à trois secondes si le moustique n'est pas dérangé
La séquence (repas sanguin, maturation des œufs et ponte) est répétée plusieurs fois au cours de la vie du moustique.
La durée de ce cycle dépend de l'espèce, mais surtout de la température externe (par exemple, chez A. gambiae, le cycle dure 48 heures lorsque la moyenne de température jour/nuit est de 23° C).
La femelle adulte, pour sa reproduction, pique les animaux pour prélever leur sang, qui contient les protéines nécessaires à la maturation des œufs.
Pendant la piqûre, la femelle injecte de la salive anticoagulante qui, chez l'humain, provoque une réaction allergique inflammatoire plus ou moins importante selon les individus : c'est la formation d'un « bouton » qui démange.
Le moustique enfonce les stylets dans l’épiderme jusqu’à un capillaire sanguin grâce aux maxilles qui perforent la peau et qui permettent à la trompe de se maintenir en place lors du prélèvement sanguin.
Les stylets délimitent deux canaux : l’un (canal salivaire), formé par l’hypopharynx, par lequel est injectée une salive anesthésiante et anticoagulante, l’autre (canal alimentaire), au niveau du labre, par lequel est aspiré le sang qui, s’il est infecté, contamine le moustique.
La quantité de sang prélevée varie de 4 à 10 millimètres cubes en 1 à 2 minutes.
Les piqûres peuvent être totalement indolores ou provoquer un prurit très désagréable ou des allergies plus graves, allant exceptionnellement jusqu'au choc anaphylactique.
L’hypersensibilité a une origine immunitaire, qui traduit une réaction extrême de nos anticorps à des antigènes présents dans la salive du moustique.
Certains de ces antigènes sensibilisants existent chez tous les moustiques, tandis que d'autres sont spécifiques à certaines espèces. La réaction d'hypersensibilité peut être immédiate (types I et III) ou retardée (type IV).
H) Techniques de chasse de la femelle
i) Rôle du phototactisme
Tous les moustiques (larves et adultes) sont dotés d'yeux et peuvent s'orienter selon la lumière et sous une faible lumière. Tous les moustiques à jeun présentent un phototactisme à une faible lumière.
La femelle en recherche de sang perd provisoirement cette sensibilité à la lumière pour devenir principalement sensible aux odeurs émises par sa cible. Une fois gorgée de sang elle retrouve sa compétence de phototactisme, qui lui permet notamment de quitter la chambre, l'étable ou la grotte où elle a piqué son hôte.
Certaines espèces ont une rétine très photosensible et peuvent immédiatement après leur repas s'orienter vers la lumière ambiante extérieure d'un ciel étoilé ou illuminé par la lune.
Le jour, certaines espèces de moustiques sont également attirées par l'obscurité. Les femelles sont immédiatement attirées par ces sources alors qu'elles sont répulsives pour les mâles. Il peut aussi arriver que des femelles venant de se gorger de sang à l'extérieur d'une maison, l'utilisent pour se protéger de la lumière le jour suivant (jusqu'à la fin de la digestion du sang, avant qu'elle ne s'apprête à chercher un lieu de ponte) ; c'est assez fréquent chez A. M. sacharovi, A. pulcherrimus et A. superpictus.
ii) Rôle du chimiotactisme
Tout comme la tique, le moustique repère sa cible grâce à son odorat : celui-ci, au cours d'un déplacement d'au plus 2 km, révèle des traces de dioxyde de carbone (émis par la respiration et la transpiration) jusqu'à 30 m, puis d'acides gras comme l'acide lactique, et de substances aux relents ammoniaqués, émis par la sudation de la peau et sa dégradation par la microflore de la peau.
Des thermorécepteurs permettront ensuite à la femelle de trouver la veinule où piquer. Le système visuel est sensible à la lumière, aux mouvements et aux couleurs mais il est peu performant, et n'interviendrait qu'à moins de 1,5 m).
Ce n'est pas la lumière mais l'odeur qui attire les femelles piqueuses.
Les espèces anthropophiles sont spécialement sensibles à l'acide lactique ou le sébum, ou aux nombreuses odeurs comme l'ammoniac, l'acide lactique, l'aminobutane) émises par la sueur ou l'haleine, l'odeur propre de la peau, l'urine, les vapeurs d'alcool ou de parfum et bien d'autres encore (par exemple l'odeur d'une personne ayant consommé de la bière ou du fromage).
I) Alimentation
- Alimentation des adultes :
Les adultes, tant mâles que femelles, sont avant tout nectarivores, s'alimentant de nectar et du jus sucré des fleurs ou des fruits mûrs pour couvrir leurs besoins énergétiques.
- Alimentation des larves : Les larves de moustiques ont pour la plupart une alimentation constituée de phytoplancton, de bactérioplancton, d'algues microscopiques et de particules de matière organique en suspension dans l'eau du gîte.
La larve s'alimente grâce aux battements de ses soies buccales qui créent un courant suffisant pour aspirer les aliments.
J) Prédateurs
Les larves et les nymphes de moustiques sont consommées par des oiseaux aquatiques, batraciens , poissons , insectes, des crustacés , des plantes carnivores , etc.
D'autres espèces se nourrissent de moustiques adultes : les araignées certaines espèces de poissons comme l'épinoche, de libellules, de chauves-souris ou d'oiseaux, comme l'hirondelle ou l'engoulevent.
H) Rôles pathogènes
Principales maladies transmises à l'homme par les moustiques
• Paludisme
• Fièvre de la vallée du Rift
• Fièvre jaune : les espèces impliqués sont Aedes simpsoni, Aedes africanus, et Aedes aegypti en Afrique, ainsi que les Haemagogus et Sabethes en Amérique du Sud.
• Chikungunya: les espèces impliquées sont Aedes albopictus et Aedes aegypti principalement.
• Virus du Nil occidental : en Europe, ce virus a été isolé des espèces Culex pipiens, Cx. modestus, Mansonia richiardii, Aedes cantans, Ae. caspius, Ae. excrucians, Ae. vexans, et d'une anophèle du complexe maculipennis (Hubálek, 2007)
• Dengue : Aedes aegypti
• Filarioses
• Encéphalites
Le virus V.I.H. (virus du sida) et les virus des hépatites n’ont jamais été transmis par piqûre de moustique, pour plusieurs raisons, notamment que le virus du sida n'est pas capable de se reproduire dans le moustique et de parvenir dans ses glandes salivaires.
Le virus du sida, digéré avec le sang en moins de 24 heures et détruit, ne survit pas sur le moustique.
I) Lutte contre les moustiques
Les méthodes sont passives ou actives, biologiques ou chimiques et parfois adaptées au stade de développement de ces insectes.
Le produit anti-moustique ; vaporisé par la chaleur entretenue par une petite ampoule électrique
Lutte larvicide
Un tonneau d'huile laisse goutter de l'huile sur un déversoir, ce qui est censé empêcher les moustiques de pondre ou les larves de respirer.
Méthode peu efficace à grande échelle et polluante, rapidement abandonnée au profit de pesticides (également polluants).
Aux stades œuf, larve et nymphe, les moustiques se développent dans l'eau stagnante (et parfois lentement courante), temporaire ou permanente. L'eau est vitale au moins à l'un des stades de développement du moustique (de la boue, du sable ou de la terre humide ne conviendront pas).
Lutte chimique à grande échelle
Après quelques générations, les larves devenant fréquemment résistantes à un produit, les chercheurs doivent sans cesse mettre au point de nouvelles formules de pesticides ou biopesticides.
La lutte non chimique à grande échelle
Certains modes d'aménagement du territoire et des zones humides permettent de :
• limiter les gîtes de ponte : drainage, collecte des eaux usées, goudronnage des routes, élimination des décharges sauvages et des stockages à ciel ouvert. C'est notamment la méthode préconisée pour éviter la propagation des espèces comme Aedes albopictus, responsables du chikungunya, transportées d'un pays à l'autre dans des stocks de vieux pneus.
• défavoriser les moustiques gênants (ceux qui piquent) et favoriser leurs prédateurs (hirondelles, martinets et chauve-souris notamment)
• ne pas les attirer vers les établissements humains
Lutte par la destruction des gîtes domestiques et urbains
Éliminer au maximum tout réservoir potentiel d'eau stagnante où des moustiques pourraient pondre et des larves se développer, même de faible volume, réduit le risque de présence de moustiques en zone urbaine. Ainsi les autorités sanitaires recommandent une surveillance de l'environnement proche des habitations et la suppression des récipients où de l'eau peut durablement stagner (soucoupes de pot de fleur, vases, bidons, bâches, gouttières, poubelles à ciel ouvert, brouettes…).
Lutte au stade adulte
De nombreuses méthodes sont réputées éviter d'être piqué par les moustiques. Beaucoup sont inefficaces, peu efficaces ou sans efficacité prouvée. Certaines méthodes efficaces ont des effets négatifs à long terme. Pour se prémunir des piqûres dans les régions fortement infestées, il faut combiner les moyens de protection et parfois de lutte.
Se protéger physiquement
Les moustiquaires peuvent être imprégnées d'un insecticide pour renforcer leur efficacité. Elles sont un des meilleurs moyens de protection.
Comportement
La femelle est attirée par le CO2 émis par l'hôte et dans une moindre mesure par une température entre 18° et 30° ainsi que la transpiration : l'humidité ainsi que l'odeur de celle-ci, accentuée par certains aliments (bière, fromages…). Certains médicaments comme les stéroïdes ou les médicaments anti-cholestérol attirent aussi les moustiques, ainsi que les parfums.
Habillement
Il convient de tenir compte des horaires d'activité des moustiques afin de ne pas s'exposer inutilement. il est recommandé avant tout de porter des vêtements longs et couvrant tout le corps ; amples car les moustiques peuvent piquer à travers des vêtements serrés ; et de couleur claire car ils peuvent être plus sensibles aux couleurs foncées.
Moustiquaire imprégnée
La toile moustiquaire peut équiper les portes et les fenêtres, entourer les lits, berceaux ou poussettes d'enfant et même protéger le visage dans les zones fortement infestées. Elle sert aussi à empêcher les femelles de pondre dans les réserves d'eau.
Utiliser des répulsifs
Dans les zones infestées, la peau, mais aussi les vêtements, peuvent être imprégnés d'un répulsif à insectes. En fonction du type de peau, le pharmacien peut recommander un répulsif particulier. Lors de voyages, mieux vaut acheter sur place, les produits seront plus adaptés aux moustiques locaux.
Les répulsifs à base d'huile de haricot de soja et d'IR3535 présentent une protection de plus courte durée.
Les autres répulsifs d'origine végétale, dont l'essence de citronnelle, ont une durée d'effet très courte et sont donc considérés comme inefficaces à l'extérieur. Selon l’OMS, les vaporisateurs, à la citronnelle par exemple, « peuvent aussi réduire les piqûres à l’intérieur des bâtiments».
La culture, par exemple au rebord des fenêtres, de certaines plantes (citronnelle, lamiacées (labiées) tels que la mélisse, le thym, le thym citron, le romarin, la lavande, le basilic, le basilic à petites feuilles, les géraniacées tels que les geranium, en particulier le geranium citron, et pelargonium, pyrèthre, les plants de tomates, les capucines), aurait un effet répulsif.
Selon certains récits de vie à l'écart de la civilisation, la salive mélangée à du tabac pourrait être efficace. La nicotine est effectivement un excellent insecticide naturel. Le feu et la fumée éloigneraient aussi les moustiques, mais non sans conséquences pour la santé des humains qui respirent cette fumée.
Les bracelets anti-moustiques sont quasiment inopérants. De même, les appareils anti-moustiques électroniques, censés éloigner les moustiques par émission d'ultrasons, sont en réalité inefficaces, la femelle étant insensible à ces vibrations.
Lutter contre les moustiques
Des aérosols et diffuseurs d'insecticide sont commercialisés mais ils ne présentent d'intérêt que dans une pièce fermée. Ils présentent alors d'autres risques avérés ou potentiels pour la santé des occupants qui les respirent, notamment les enfants.
De plus, on observe (au moins depuis les années 1960) que les insecticides sélectionnent rapidement des résistances à leur efficacité chez la plupart des espèces de moustiques visées.
Selon l’OMS, les spirales anti-moustiques et autres vaporisateurs « peuvent aussi réduire les piqûres à l’intérieur des bâtiments ».
La résistance de nombreuses souches de moustiques à certains pesticides a rapidement et fortement augmenté (beaucoup plus vite que pour les résistances des plantes aux désherbants).
COURS D’ENTOMOLOGIE MEDICALE
PLAN DU COURS
Introduction
a) Préambule
b) Objectifs du cours
Chapitre premier : Généralités sur les arthropodes
1. 1 Anatomie
1. 2 Classification
1. 3 Écologie
Chapitre deuxième : Les Myriapodes
o 2.1 Caractères généraux
o 2.2 Classes
o 2.3 Rôle pathogène
o 2.4 Moyens de lutte
Chapitre troisième : Les Chélicérates
o 3.1 Caractères généraux
o 3.2 Classes
o 3.2.1 Arachnides
o 3.2.1.1 Araignées et scorpions
o 3.2.1.2 Tiques
o 3.2.1.3 Acariens
o 3.3 Rôle pathogène
o 3.4 Moyens de lutte
Chapitre quatrième : Les Crustacés
o 4.1 Caractères généraux
o 4.2 Classes
o 4.3 Rôle pathogène
o 4.4 Moyens de lutte
Chapitre cinquième : Les Insectes
o 5.1 Caractères généraux
o 5.2 Classes
o 5.2.1 Diptères (moustiques, mouches tsé-tsé…)
o 5.2.2 Siphonaptères (puces et djiques)
o 5.2.3 Anoploures (poux)
o 5.2.4 Hétéroptères (punaises)
Chapitre Sisième : Malacologie
o 6.1 Caractères généraux
o 6.2 Classes
o 6.2.1 Gastropodes
o 6.2.2 Bivalves
o 6.2.3 Cephalopodes
Introduction
A) PREAMBULE
L'entomologie médicale est la branche de la médecine dont l'objet est l'étude des arthropodes.
Avec près de 1,3 million d'espèces décrites, les insectes représentent plus des deux tiers de tous les organismes vivants. Ils constituent la plus grande part de la biodiversité animale (définie par le nombre d'espèces).
Ils ont de nombreuses interactions avec les humains et leur influence sur la santé de l’homme est très capitale en raison de leur diversité, de leur abondance et de nombreux abus dont ils sont responsables.
Certains arthropodes entrent en compétition directe pour nos ressources comme les ravageurs en agriculture et en exploitation forestière (sylviculture).
D'autres peuvent causer des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs de pathogènes et de maladies infectieuses graves.
À l'opposé, ils sont utiles à l'écosystème en tant que pollinisateurs, prédateurs et source de nourriture pour de nombreuses espèces animales.
Les arthropodes d’importance médicale sont particulièrement nombreux et variés en Afrique Centrale.
Leur abondance s’explique par l’existence des conditions favorables à leur développement, notamment la température élevée et la forte humidité relative.
L’action nocive des arthropodes peut se manifester de plusieurs façons. Les plus dangereux sont les vecteurs des maladies, certains sont des piqueurs et inoculent directement l’agent pathogène (protozoaire, larve de vers, virus etc…) dans la peau ; d’autres constituent des vecteurs mécaniques actifs et passifs.
D’autres arthropodes ne transmettent pas d’agents pathogènes mais constituent eux-mêmes en parasites, c’est le cas de sarcoptes scabiei, qui colonise la peau de l’homme et provoque la gale.
Il existe d’autres arthropodes qui injectent dans l’organisme le produit toxique, c’est le cas des araignées, des scorpions, les guêpes etc…
D’autres arthropodes piqueurs non vecteurs peuvent être présent en nombre tel qu’ils deviennent une nuisance et enfin un dernier groupe, la nocivité est principalement d’ordre économique. C’est le cas d’acariens et insectes qui s’attaquent aux animaux domestiques (bétails et détruisent plantes cultivées).
Les dommages causés par les arthropodes chaque année sont considérables.
B) OBJECTIFS DU COURS
A la fin de ce cours que chaque apprenant soit capable pour de décrire chaque arthropode :
1. Déterminer sa classification, sa structure, son cycle évolutif, son intervention dans la transmission des maladies et les moyens de lutte contre ce dernier.
2. Déterminer son rôle dans l’écho-système.
Chapitre premier : Généralités sur les arthropodes
1.1 Anatomie
Schéma anatomique d'une araignée femelle
1. 2. Caractéristiques générales
Les arthropodes (Arthropoda) — du grec arthron « articulation » et podos « pied », aussi appelés « articulés » sont des eucaryotes.( eukaryota, du grec eu - vrai et karuon - noyau ) ; forment un embranchement d'animaux invertébrés dont le plan d'organisation est caractérisé par un corps segmenté ( articulé ) composé des anneaux et recouvert d'une cuticule ou d'une carapace rigide, qui constitue leur exosquelette, dans la plupart des cas constitué de chitine.
1. Le corps des Arthropodes présente en général trois régions :
- la tête,
- le thorax
- et abdomen
Chez la plupart des Arachnides et des Crustacés, la tête et le thorax sont plus ou moins confondus ensemble, de manière à former ce qu'on appelle le céphalothorax.
2. Leur mue (metamorphose) permet, en changeant
périodiquement leur squelette externe, de grandir en taille (mue de croissance) ou d'acquérir de nouveaux organes, voire de changer de forme (mue de métamorphose).
3. Segments du corps ou anneaux
Chaque segment du corps comporte primitivement une paire d'appendices symétriques articulés.
Les appendices remplissent des fonctions de : perception sensorielle, locomotion ou mastication.
Chacun segment porte :
- une paire d’appendices symétriques composés d’articles successifs
- un fragment vasculaire (système circulatoire)
- un fragment digestif (système digestif)
- un fragment nerveux (neuromère; système nerveux)
- un fragment musculaire (myomère)
- un fragment excréteur (néphromère; système excréteur)
- Ces fragments sont localisés dans l’hémocœle.
Chacun de ces segments / métamères est limité par :
-une partie dorsale rigide
-une ventrale rigide
-deux surfaces latérales souples
4. Le corps de l'arthropode est traversé de la tête à l'abdomen par un tube où passe le sang. L'intestin se trouve sous le tube sanguin.
5. Les Arthropodes ont un système circulatoire ouvert, leur sang n'est donc pas continuellement dans les vaisseaux sanguins mais baigne les organes internes. Le sang est propulsé par un cœur dorsal présentant des ostioles latéraux.
6. Deux longs nerfs relient le cerveau aux autres parties du corps.
7. La respiration se fait par de petits conduits sur le côté du corps( le système trachéen) ou, dans l'eau, par des branchies.
Il exixte :
- les tracheates ( Crustacés , crabes, mille-pattes,araignées …)
- Les branchéates ( les insectes…)
8. À l'intérieur de l'exosquelette une puissante musculature fait bouger la carapace.D'autre part, les appendices permettent à l'animal de se déplacer sans avoir à utiliser toute sa musculature.
9.Les organes du tact sont représentés par les palpes, qui accompagnent les organes masticateurs, et par les baguettes tactiles dont sont pourvues surtout les antennes;. Les organes auditifs sont situés dans l'article basilaire des antennes
Les yeux : Généralement, ils possèdent des yeux composés (qui peuvent être secondairement perdus), placés d'ordinaire sur la tête. Ils présentent, selon les groupes, une grande diversité quant à leur structure, leur nombre et leur arrangement ;
10.La reproduction est sexuée et les animaux sont dioïques (existences de deux sexes). Le développement et la croissance des arthropodes passent souvent par une succession de stades larvaires dont la morphologie.
11.VECTEURS : Beaucoup d'arthropodes parasites, piqueurs ou suceurs sont vecteurs de maladies. En matière de responsabilité au regard de l'importance épidémiologie mondiale pour l'homme, les moustiques sont considérés comme le premier groupe de vecteurs, le second groupe étant celui des arthropodes hématophages (ex : acariens : tiques, insectes : puces), qui ont leur pendant chez les végétaux (ex : puceron, punaises).
12. Épidémiologie nécessite l’étude :
- de l’agent pathogène ;
- des facteurs de développement ;
- des possibles « réservoirs de virus ».
13. Écologie
L'embranchement des Arthropodes est celui qui a le plus de succès sur notre planète. On retrouve des Arthropodes en abondance dans tous les habitats, des pics de montagne neigeux aux fosses abyssales, des déserts aux forêts tropicales ; les grottes, lacs et les mers.
1. 3 Principaux types d'arthropodes
1. 4.1 Myriapodes : nombreuses pattes
1.4.2 Trilobites : une vingtaine de pattes , à carapace dorsale divisée en trois régions par deux sillons longitudinaux ;
1.4.3 Crustacés : cinq à sept paires de pattes
1.4.4 Chélicérates dont arachnides : quatre paires de pattes, dépourvus
1.4.5 Les insectes : trois paires de pattes
1. 4 Classification
En tout, on considère qu’il existe 8 unités principales de classement :
• L’espèce
• Le genre
• La famille
• L’ordre
• La classe
• L’embranchement
• Le règne
• Le domaine.
Sur un arbre taxonomique on ne représente pas l’évolution des espèces mais simplement différentes classifications. Un auteur peut décider de classer telle ou telle espèce dans un genre, un autre peut en décider autrement
Dans le vivant le domaine étant la première subdivision de la classification, on distingue alors trois domaines : les eucaryotes, les procaryotes et les archées (LUCA) 1960
Chapitre deuxième : Les Myriapodes
2.1 Caractères généraux
Les myriapodes ou mille-pattes regroupent des arthropodes de 8 mm à 28 cm présentant une paire d'antennes, des mandibules et une respiration aérienne, grâce à des trachées, petits tubes amenant l'air nécessaire aux organes: ils font partie, avec la classe des insectes, des trachéates.
Ils se distinguent des insectes par le grand nombre de segments et de paires de pattes: on ne trouve néanmoins aucun mille-pattes ayant mille pattes, mais, au maximum, 181 paires chez certains géophiles indigènes et 250 paires chez certains diplopodes.
La tête comporte une paire d'antennes, des lèvres supérieures, 4 paires de mandibules, et deux paires de machoîre .
Les anneaux qui suivent la tête portent chacun soit une, soit deux paires de pattes, sans que le total dépasse ordinairement une centaine.
Dans le corps des myriapodes, tout est allongé et suit la périodicité des anneaux: le tube digestif est rectiligne, le cœur est formé de nombreuses chambres en série linéaire, le système nerveux est en corde à nœuds, etc.
Les seuls organes sensoriels sont des poils tactiles, et des yeux simples ou ocelles.
Ils subissent de légères métamorphoses de la sortie de l'œuf à l'âge adulte.
Ils se distinguent des autres Arthropodes par le fait que les métamères sont regroupés deux à deux de manière plus ou moins apparente, on parle de diplopode.
Chaque groupement est appelé diplosegment, il porte dans le cas le plus simple deux paires de pattes. Chez les Chilopodes, un ordre de Myriapode, les diplosegments ne portent qu’une seule paire d’appendices.
Le corps des Myriapodes est divisé en deux parties, la tête et le tronc.
La tète comporte une paire d’antenne, des lèvres supérieures, quatre paire de mandibule et deux paire de mâchoires.
Ils sont niusant par leur venins ou par leurs aspects.
2.2 Ecologie
Les myriapodes sont tous des animaux terrestres. On peut cependant les trouver grimpant aux arbres soit pour se faire chauffer au soleil pour élever leur température, soit pour se nourrir du feuillage. Les myriapodes sont répartis sur toute la terre. Les pays tropicaux abritent les plus grandes formes.
Toutes ces espèces vivent cachées pendant le jour, et sortent la nuit.
. .
2.3 Classes
Les myriapodes forment un clade dont la monophylie est encore discutée. Les 4 classes qui le composent pourraient ne pas être apparentées :
1. classe Chilopoda — (mille-pattes, scolopendre)
2. classe Diplopoda — (mille-pattes, iule)
3. classe Pauropoda — (mille-pattes nains)
4. classe Symphyla
On les divise classiquement en deux suivant qu'ils possèdent deux paires de pattes par anneaux (chilognathes ou diplopodes) ou une seule (chilopodes). C'est à ces derniers que se rapportent les espèces venimeuses, dont le régime est carnassier.
2.2.1 Les Chilopodes
Possèdent une tête et un thoqx fusinné avec l’abdomen,aplati dans le sens dorso-ventral et formé des nombreux segments,chaque segment porte une paire de pattes sauf le premier dont la paire d'appendices est transformée en paire de crochets à venin appelés « forcipules ». Cette particularité unique parmi les myriapodes, définit leur classe. La morsure des plus grandes espèces est douloureuse pour un homme adulte et peut parfois être très dangereuse pour un enfant.
Les chilopodes sont prédateurs d'autres arthropodes ou de vers. Ils sont tous terrestres mais ont besoin d'un milieu humide car leur cuticule ne possède pas de couche de cire leur permettant de résister à la déshydratation. Ce sont des espèces lucifuges (qui fuient la lumière).
Ils jouent un rôle important dans les communautés d'espèces qui contribuent à la production du sol et en particulier de l'humus.
2.2.2 Les diplopodes
Les diplopodes ou mille-pieds (traduction de l'anglais "millipedes").
La tête porte les pièces buccales et les antennes.Le thorax abdomen est cylindrique et formé des nombreux segments identiques ,la plupart étant pourvu s d’une paire de pattes.L’orifice génital est antérieur et distingue les chilopodes des diplopodes.
Ils sont des organismes lents, herbivores, détritivores, saprophages et mycophages. Ils comprennent entre autres les iules, coriaces myriapodes luisants de section circulaire communément rencontrés sous les souches, les glomeris, organismes terricoles qui s'enroulent sur eux-même jusqu'à constituer une sphère, et les polydesmes, d'une vingtaine de segments et légèrement aplatis.
Ils sont nocturnes ou lucifuges, ils vivent (exceptionnellement en colonies denses) sous les pierres, dans le sol, dans le bois mort et en décomposition et dans les endroits humides.
Comme les vers de terre, mais moins profondément, les diplopodes contribuent à la formation de l'humus, forestier notamment, ainsi qu'à l'aération du sol et au brassage de ses couches superficielles et de la matière ligneuse en décomposition.
Ils sont composés de nombreux segments. Les quatre premiers portent une simple paire de pattes, les suivants sont fusionnés deux à deux et montrent de ce fait deux paires de pattes par segment (contrairement à ceux des chilopodes qui n'en portent qu'une seule). Ils ne possèdent pas de crochets venimeux comme les chilopodes, leur régime alimentaire est végétarien et détritivore. Pour se défendre, ils peuvent s'enrouler et émettent des substances répulsives et toxiques.
Lorsqu'il est inquiété par un prédateur, l'iule se roule en spirale pour se protéger. Il peut parfois sécréter une substance répulsive benzoquinone et hydroquinone qui laisse sur la peau des taches de couleur jaune-orangé et parfois une odeur acide. Ces taches disparaissent spontanément, en une semaine. L'utilisation de ce moyen de défense varie selon les espèces. Certaines personnes peuvent réagir à ces sécrétions, les réactions vont de légères rougeurs à l'urticaire.
Par contre, il a été observé que le singe capucin utilisait cette substance répulsive exsudée par les segments thoraciques de certaines variétés de scolopendres, pour éloigner les moustiques.
Sur les quelque 10 000 espèces de mille-pattes connues, Illacme plenipes est le myriapode en ayant le plus, avec 750 pattes. Après une première observation en 1926, il a été redécouvert en Californie en 2006. Archispirostreptus gigas semble être le plus long, avec un record de 38,5 cm.
Certains diplopodes, comme Tachypodoiulus niger et Ommatoiulus sabulosus, font de la périodomorphose, une stratégie de reproduction particulière.
Chez les Diplopodes, chaque mue apporte, suivant les groupes, un nombre plus ou moins grand de nouveaux anneaux. Par exemple 4 ou 5 pour les Julidae, 2 à 4 pour les Polydesmidae, un seul pour les Glomeridae.
2.2.3 Pauropoda — (mille-pattes nains)
On en connaît aujourd'hui 400 espèces réparties en 5 familles :
• Millotauropodidae
• Pauropodidae
o Pauropodus
Pauropodus silvaticus
• Brachypauropodidae
• Afrauropodidae
• Eurypauropodidae
2.2.4 Symphyla
On en compte environ 150 espèces, réparties dans deux familles :
• famille Scolopendrellidae
• famille Scutigerellidae
Chapitre troisième:
Les Chélicérates ou mandibulates
3.1 Caractères généraux
Les Chélicérates ou Chélicérés sont un sous-embranchement majeure de l'embranchement des arthropodes dont leurs bouches sont pourvues des chélicères ou mandibules ( pièces buccales tranchantes ou munies des pinces pour mordre) et quatre paires de pattes .
Ils possèdent un céphalothorax et un abdomen,mais pas de palpe ni antenne.
Ces animaux, pour la plupart prédateurs et la plupart des chélicérates marins,
et comprend les arachnides et les mérostomes, les arachnides, de loin les plus abondants, les plus répandus et les plus diversifiés.
Le corps est divisé en 2 parties :
• un prosome antérieur (ou céphalothorax), composé de 8 segments . Le prosome porte habituellement des yeux.
• un opisthosome postérieur (ou abdomen), constitué de 12 segments (et d'une pièce terminale supplémentaire, le telson).
Les segments ne sont guère visibles de l'extérieur, sauf au niveau de l'abdomen chez les scorpions. Chez les opilionides et les acariens, céphalothorax et abdomen sont soudés.
Chaque segment du prosome comprend les appendices ci-après :
1. Les chélicères : ce sont des pièces buccales pour mordre. La plupart des Chélicérates sont incapables d'ingérer de la nourriture solide : ils sont donc amenés à boire du sang ou à projeter leurs sucs digestifs pour digérer leurs proies à l'extérieur du corps (digestion externe).
2. Les pédipalpes : ce sont des appendices couverts de soies sensorielles, ils encadrent l'orifice buccal. Ils ont un rôle tactile et servent à manipuler les proies. Chez les scorpions, les pédipalpes sont modifiés et forment les pinces.
3. Quatre paires de pattes : Elles permettent de marcher ou de nager.
Les appendices de l'opisthosome sont soit absents soit réduits aux branchies qu'ils portent.
3.2. Classes
A) classe Arachnida—Arachnides (scorpions, araignées ,tiques OU Acariens)
B) les mérostomes
3.2.1 Les arachnides
a) Généralités
Les Arachnides (Arachnida) sont une classe d'arthropodes chélicérés, terrestres ou aquatiques, souvent insectivores. C'est le groupe qui comprend, entre autres, les araignées, les scorpions et les acariens.
Ils se distinguent au sein de l’embranchement des arthropodes par le fait qu'ils possèdent quatre paires de pattes, qu'ils n'ont ni ailes ni antennes, et que leurs yeux sont simples (ocelles) et non composés.
La plupart des arachnides sont ovipares et les sexes sont généralement de morphologies distinctes (dimorphisme sexuel).
Le nom de la classe tire son origine du mot grec arachné, qui signifie « araignée ».
L'organisation interne est surtout remarquable par les poumons, ou phyllotrachées, sortes de poches s'ouvrant à l'extérieur par les stigmates, et contenant une série de feuillets parallèles, à paroi mince, à travers lesquels se font les échanges gazeux.
b) familles
La classe des arachnides comprend les ordres ou sous-classes suivants:
• Acari (acariens) :les tiques.
• Araneae (araignées)
• Scorpiones (scorpions)
3.2.1.1 LES ARAIGNEES
Anatomie de l'araignée :
(1) Quatre paire de pattes ambulatoires
(2) Céphalothorax
(3) Opisthosome
A) Description
Les araignées ou Aranéides (ordre des Araneae) sont des prédateurs invertébrés .
Le corps composé de deux parties : prosoma ou céphalothorax (tête et thorax combinés, epistosoma ou abdomen .
Elles sont dotées de huit pattes locomotrices chez l'adulte et ne disposent ni d'ailes ni d'antennes ni de pièces masticatrices dans la bouche, leurs yeux peuvent être simples ou multiples.
Elles sécrètent de la soie (une solution protéinée synthétisée par des glandes généralement situées à l’extrémité de l’abdomen) qui sert à produire le fil qui leur permet de se déplacer, de tisser leur toile ou des cocons emprisonnant leurs proies ou protégeant leurs œufs ou petits, voire de faire une réserve provisoire de sperme ou un dôme leur permettant de stocker de l’air sous l’eau douce.
Les organes reproducteurs situés sur la face ventrale antérieure de l'abdomen.
Le céphalothorax porte les 4 paires de pattes locomotrices, ainsi que les pédipalpes, ou pattes-mâchoires, situés à l'avant du prosoma. Ces pédipalpes jouent un rôle essentiellement tactile.
Le prosoma porte également une paire de chélicères, prolongés par un crochet à venin. L'abdomen est non segmenté.
En tant que prédatrices, les araignées jouent un rôle majeur dans la régulation des populations d'insectes, et elles sont elles-mêmes régulées par des prédateurs souvent spécifiques (reptiles, oiseaux ou insectes de la famille des pompilidae).
Elles se sont adaptées à presque tous les milieux, de cavernicoles à montagneux, des milieux arctiques à équatoriaux. Seuls les eaux salées, les très hautes altitudes et les milieux très froids n’ont pas été colonisés par les Araneae.
La peur des araignées ou arachnophobie est une des phobies les plus communes.
Les araignées peuvent inoculer un venin pour se protéger ou tuer leurs proies en liquéfiant leurs organes internes au moyen d'enzymes.
Les morsures de grandes espèces sont souvent très douloureuses, mais ne laisseront pas de séquelles. Seules 200 espèces connues infligent des morsures pouvant affecter la santé de l'Homme.
C) La soie
Les glandes séricigènes produisent de la soie filée par de petites protubérances articulées (les filières), le plus souvent au nombre de 6, situées sur la face ventrale plus ou moins à l'extrémité de l'abdomen.
Le fil de soie est en fait constitué par un entrelacement d'un nombre élevé de fibrilles élémentaires, de 0,05 µm de diamètre chacun. Le diamètre du fil de soie varie entre 25 et 70 µm (à diamètre équivalent, ces fils sont réputés plus résistants que l'acier et possèdent une mémoire de forme 5 à 12 fois plus grande que le latex). Les araignées produisent plusieurs types de soies en fonction de l'usage qu'elles vont en faire. La soie collante n'est qu'un des types existants.
Principaux usages de la soie :
• emballage des œufs (cocon)
• tapissage du terrier des espèces qui vivent sous terre
• confection d'armes de chasse (bolas des Mastophora, filets des Dinopis)
• fabrication d'abri subaquatique (cloche à plongeur des argyronètes)
• fil de sécurité pendant un saut ou une chute volontaire pour fuir
• fil de déplacement (fil d'Ariane)
• moyen de dispersion aérien des jeunes et d'espèces adultes dites araignées-montgolfières : technique du ballooning
• emmaillotage des proies capturées
• tissage des toiles de mue (matelas)
• tissage des toiles spermatiques
• tissage des toiles de piégeage des proies
On considère que l'usage initial de la soie était la fabrication du cocon pour protéger les œufs, car les araignées considérées comme « primitives » ne tissent pas de toile.
D) Le venin
La plupart des espèces d'araignées possèdent des glandes à venin.
L'envenimation humaine après une morsure d'araignée, appelée aranéisme, cause des troubles provoqués par des arachnotoxines. Seules 200 espèces de 20 genres différents peuvent provoquer une réaction épidermique chez l'homme (depuis de simples boutons jusqu'aux dermonécroses) et une vingtaine présente un danger pour les êtres humains. Les morsures d'araignées sont donc rares chez l'homme, soit parce que les araignées sont trop petites pour pouvoir percer la peau humaine, soit parce qu'elles n'ont pas de comportement agressif et que la rencontre physique avec ces animaux est rare.
Des espèces appartenant aux mygalomorphes possèdent des poils urticants sur l'abdomen.
Parmi les espèces dangereuses, citons la veuve noire présente dans les régions chaudes, l’Atrax robustus présent en Australie, Phoneutria nigriventer et Phoneutria fera, les "Araignées bananes" du Brésil. Une dizaine de morts attribuées aux araignées sont recensées annuellement, et encore les causes ne sont pas dues uniquement à l'envenimation mais aussi aux surinfections.
Les araignées possèdent deux chélicères à l'avant du corps qui encadrent la bouche : ce sont ces appendices qui injectent du venin. Elles sont constituées d'un gros stipe et d'un crochet mobile au bout duquel débouche le canal à venin. Ces chélicères peuvent aussi servir à transporter des proies, à les dilacérer, à transporter le cocon ovigère, etc.
Le venin peut être composé de nombreuses toxines nécrotiques (genre Loxosceles ) ou neurotoxines. Parmi ces dernières, signalons celles de type polyamine agissant sur le système nerveux central, en particulier en inhibant la fonction des canaux NMDA. Il existe beaucoup de molécules décrites provenant de venin d'araignée.
Leur étude a permis le développement de plusieurs molécules d'intérêt clinique. Elle donnent aussi quelques outils de choix dans des recherches plus fondamentales. Des centaines, voire des milliers, de publications scientifiques traitent des nombreuses toxines isolées du venin des araignées et l'énoncé des propriétés spécifiques à chacune dépasse largement le cadre d'une encyclopédie.
E) Cycle de vie et reproduction
Araignée et son cocon de soie contenant ses œufs (masse bleu sombre)
• Les araignées saisonnières vivent de 6 mois à 1 an et meurent dès que leurs enfants sont adultes.
• Les araignées annuelles vivent de 1 à 2 ans et meurent après l'éclosion des jeunes.
• Les araignées pérennes vivent plusieurs années (mygales, filistates).
Le dimorphisme sexuel des araignées est généralement faible, les femelles se distinguant par une taille supérieure et un abdomen plus gros. Les mâles adultes se reconnaissent, en plus de leur petite taille, à leurs pédipalpes qui portent à leur extrémité un organe de stockage de sperme appelé bulbe copulatoire. La différence de taille est parfois spectaculaire, comme chez les néphiles où il est difficile de croire qu'il s'agit de la même espèce.
Les araignées sont ovipares : elles pondent des œufs, qui sont emballés dans un cocon de soie. En fonction de la taille de l'espèce, le nombre d'œufs varie de un à plusieurs milliers.
Si certaines espèces abandonnent le cocon, d'autres le transportent accroché aux filières ou maintenu par les chélicères. Chez ces dernières espèces, dès leur éclosion, les jeunes montent sur le dos de leur mère qui les protège et les nourrit jusqu'à ce qu'ils soient capables de se défendre.
Beaucoup d'espèces ont une parade nuptiale élaborée consistant surtout pour le mâle à se faire distinguer d'une proie pour éviter d'être dévoré par la femelle. Le cannibalisme nuptial de la veuve noire (Latrodectus mactans) ou de l'épeire (Araneus diadematus) est peu répandu.
Le mâle tisse une toile spermatique sur laquelle il dépose son sperme, qu'il aspire ensuite dans ses bulbes copulatoires.
F) Vie sociale
Les araignées sont réputées pour leur vie solitaire. Cependant, une trentaine d'espèces présentent une « vie sociale » élaborée. Ces espèces dont Agelena consociata ou Anelosimus eximius sont généralement localisées dans des régions tropicales. Les colonies peuvent inclure des dizaines voire des centaines d'individus de tous âges et présentent une organisation sociale sophistiquée incluant la construction collective d'un piège soyeux pouvant atteindre un volume de plusieurs m³, la coopération dans la chasse et les soins aux jeunes. À la différence des insectes eusociaux (fourmis, certaines espèces d'abeilles), les araignées sociales ne présentent pas de division du travail reproductif. Toutes les espèces d'araignées solitaires présentent néanmoins une phase grégaire temporaire suite de l'émergence du cocon des juvéniles. À l'issue de cette phase grégaire, dont la durée est variable selon les espèces, les araignées se dispersent pour mener une vie solitaire.
G) Biocénose parasitaire et prédatrice
Les consommateurs occasionnels des araignées sont des prédateurs qui, entre autres proies, se nourrissent d'araignées à tous les stades de développement. On compte les Arachnides et surtout les araignées, mais également des oiseaux, des reptiles comme le lézard vivipare pour lequel les araignées occupent une très forte proportion dans son alimentation, ou encore de micro-mammifères telle la musaraigne qui peut limiter sensiblement des populations d'araignées. Des acariens ont été mentionnés détruisant des œufs d'araignée dans certaines conditions. Les insectes occupent une place privilégiée en tant que consommateurs spécialisés d'araignées, que ce soit comme consommateurs d’œufs, endoparasites ou ectoparasites. Les insectes qui recherchent les cocons d'araignées pour y déposer leur ponte sont les plus abondants, tel le Tromatobia ornata en liaison avec les caractéristiques des cocons d'Argiope bruennichi qu'il infeste.
3.4.3 Les Scorpions, ou Scorpiones
Dessin de scorpion (d'après Barnes, Calow & Olive)
Ils se distinguent des autres arachnides par leurs pédipalpes développés en pinces et par l'aiguillon venimeux qu'ils portent au bout de leur abdomen.
A) Caractéristiques
Les Scorpions sont caractérisés par :
• leurs pédipalpes terminés en pinces didactyles ;
• leur abdomen divisé en deux régions, dont la postérieure, effilée en queue, finit par un aiguillon aigu dans lequel débouchent des glandes à venin.
B) Morphologie
Le corps d'un scorpion est divisé en trois parties : le céphalothorax (ou prosoma), le mésosoma et le métasoma (certains regroupent ces deux derniers en abdomen ou opisthosoma) .
C) Réproduction
La plupart des scorpions se reproduisent par reproduction sexuée, mais quelques espèces sont parthénogénétiques, des œufs non fécondés donnant naissance à des jeunes. Le dimorphisme sexuel est faible, les mâles possédant généralement des peignes avec un nombre de dents plus élevé que ceux des femelles.
Les scorpions sont vivipares ou ovovivipares et donnent naissance à chaque portée selon les espèces entre trois et plus d'une centaine de petits appelés pullus que la femelle porte sur son dos jusqu'à leur première mue. Comme tous les animaux possédant un exosquelette, la croissance se fait par mues successives.
D) Écologie (Habitat et distribution)
Les espèces actuelles sont toutes terrestres et elles peuvent être retrouvées dans une zone limitée au nord comme au sud aux environs du 50e degré de latitude. Les scorpions sont des animaux particulièrement résistants que ce soit au froid, à la chaleur, au jeûne ou même aux radiations ionisantes (plus de 150 fois la dose mortelle pour l'homme ).
E) Activité
Leur activité est essentiellement nocturne et crépusculaire. Les scorpions sont des prédateurs essentiellement insectivores. Ils se nourrissent uniquement de proies vivantes qu'ils paralysent à l'aide de leur venin ou maintiennent solidement entre leurs pinces (appelées pédipalpes). Ils utilisent toutefois leur venin avec parcimonie, le stock mettant deux semaines à se reconstituer. La piqûre de l'aiguillon caudal, très douloureuse, produit des accidents qui peuvent devenir mortels pour l'homme, surtout quand il s'agit des grands Androctonus d'Afrique et Centruroides d'Amérique du Sud.
F) Venin
Les piqûres sont loin d'être toutes inventoriées et les décès surviennent souvent en dehors de toute prise en charge médicale.
Toutes les espèces de scorpions sont venimeuses et la quasi-totalité des espèces utilisent des venins neurotoxiques (à l'exception de Hemiscorpius lepturus qui possède un venin cytotoxique). Les neurotoxiques utilisés sont en général de petites protéines qui vont interférer avec le système nerveux de la victime (inhibition des canaux sodiques ou potassiques). Leur action est en général très rapide.
Le venin des scorpions est particulièrement efficace contre les autres arthropodes mais peu contre les humains.
Il est généralement estimé que passées les 24 premières heures après la piqûre, tout risque mortel est écarté.
En général, les scorpions ne peuvent injecter assez de venin pour tuer des personnes adultes en bonne santé sauf pour les espèces très toxiques. En revanche, les enfants, les personnes âgées et les personnes malades sont plus exposées. Le danger d'une allergie au venin de certaines espèces existe. De manière générale, les scorpions ne piquent que s'ils se sentent menacés et préfèrent souvent passer leur chemin, mais l'agressivité diffère en fonction des espèces. Les espèces les plus dangereuses se trouvent au Sahara.
Les signes peuvent aller d'une simple douleur sur le point de ponction à des signes généraux sévères, à type de troubles de la coordination des mouvements, troubles visuels ou œdèmes pulmonaires.
G) Toxicité du venin
Toxicité du venin de scorpions d'importance médicale selon leur dose létale 50 (en mg par kg)
La base du traitement est l'administration de sérum anti-venimeux. L'efficacité de tous les sérums n'est cependant pas sûre ou n'a été testée que sur un faible nombre de patients.
Le traitement des formes graves requiert une hospitalisation en milieu spécialisé avec administration de fortes doses de benzodiazépines.
L'utilisation de sérum anti-venimeux, lorsqu'il est disponible, permet la rétrocédation rapide des symptômes.
3.4.4 LES ACARIENS
Ordre : Tiques ou Ixodida
1. Généralités
Les Ixodida, appelées couramment tiques, sont un ordre d'arachnides acariens.
Elles étaient autrefois appelées « Tiquet » ou « Ricinus ».
Les tiques sont des acariens ectoparasites de vertébrés (y compris vertébrés à sang froid tels que lézards, serpents, tortues).
Elles passent une partie de leur cycle au sol (éclosion, métamorphose et quête d'un hôte), et une autre partie (deux ou trois stades) ancrées sur la peau de mammifères (sauvages et d'élevage), d'oiseaux ou de reptiles, se nourrissant de leur sang grâce à un rostre. Elles peuvent à cette occasion transmettre à leurs hôtes de nombreux agents pathogènes connus (virus, bactéries, protozoaires, nématodes) responsables des maladies vectorielles à tiques, et parfois des neurotoxines (responsables de paralysie à tiques). L'homme peut développer des allergies à leur salive.
Ce sont surtout les femelles adultes nourries, ou en train de se gorger de sang qui sont les plus repérables, car bien plus grosses que les autres stades de développement.
Les tiques parasitent aussi des animaux à sang froid, ici une femelle de lézard Lacerta agilis, dans ce cas des pathogènes tels que les borrélies responsables de la maladie de Lyme ne peuvent se développer chez l'hôte (le lézard).
Selon l'espèce et le stade de développement, il est rond ou ovale, et plus ou moins complexe, parfois garnis de poils ou en forme de capsule.
Les tiques sont des acariens métastigmates de grandes tailles (3 à 6 mm en moyenne, hors réplétion, et jusqu'à 30 mm pour certaines espèces tropicales), ce qui en fait les plus grands représentants de l'ordre des acariens. La forme, taille et couleur des tiques varient beaucoup selon l'espèce et son stade de développement mais leur corps est toujours ovalaire et leur tête est prolongée d'un rostre équipé de deux chélicères.
Leur corps n'est pas segmenté en 3 régions comme chez la plupart des arthropodes . On distingue simplement la partie antérieure ou « capitulum » (« tête » en latin) de la partie postérieure dite « idiosome ».
Les tiques « longirostres » sont celles dont le rostre est plus long que large, les « brévirostres » celles dont le rostre est aussi large ou plus large que long.
• une paire de palpes (ou pédipalpes) disposée latéralement au rostre. Ils sont formés chacun de quatre articles de tailles et fonctions différentes.
2.Classification
Les Ixodida (tiques) comptent trois familles :
• Ixodidae (ou tiques dures) ; environ 670 espèces connues, possédant toutes des zones de tégument chitinisé dur.
• Argasidae (ou tiques molles) ; environ 180 espèces aux téguments non sclérifiés
• Nuttalliellidae, une famille intermédiaire entre les deux précédentes, monogénérique et monospécifique.
A) Les Ixodidae ou tiques dures (vraies)
Elles sont des tiques adaptées aux animaux domestiques et/ou piquant l'Homme. Elles causent des maladies et l'affaiblissement des animaux qu'elles infestent, et sont ainsi sources d'importantes pertes économiques pour certains éleveurs, de même pour les systèmes de santé publique et de sécurité sociale, notamment en raison de la maladie de Lyme, dont certains ixodes sont vecteurs en pleine expansion.
Ixodes scapularis, un des vecteurs de la maladie de Lyme
B) Les Argasidae ou tiques molles
Ce sont les plus grosses. Leur rostre situé sur le ventre est invisible en vue dorsale. Elles vivent généralement près de leur hôte dans les crevasses, terriers, nids ou habitations et viennent se nourrir plusieurs fois sur leur hôte lorsque celui-ci est immobile. Elles peuvent jeûner jusqu'à 5 ans.
En Europe, elles sont surtout présentes dans le pourtour méditerranéen et sont des vecteurs de borrelia et des fièvres récurrentes.
C) Les Nuttalliellidae
Peu connues, elles partagent des caractéristiques des deux autres familles. Une seule espèce a été décrite, Nuttalliella namaqua.
3. Reproduction et cycle de développement
Seules les tiques adultes s'accouplent, au sol avant la quête de l’hôte ou sur l’hôte lui-même. Après l'accouplement, le mâle meurt ; la femelle meurt après la ponte.
Toutes les espèces connues de tiques se développent en passant par quatre stades évolutifs distincts :
1. l'œuf : Certaines espèces pondent un très grand nombre d'œufs : on en a par exemple compté 23 891 dans une seule ponte d'Amblyomma nuttalli, une tique africaine qui parasite les tortues.
2. La larve (qui n'a que 3 paires de pattes, griffues),
3. la nymphe (qui est octopode comme l'adulte mais sans orifice génital)
4. l’adulte : À ce stade le dimorphisme sexuel est généralement net (écusson chitinisé) plus développé en face dorsale chez le mâle des Ixodidae que chez la femelle, dont le tégument doit rester souple pour se distendre pour une prise de sang maximale afin d'élaborer ses œufs.
Dans la plupart des cas, durant son cycle de vie, une tique change d'hôte à chacun de ces stades :
• Le cycle est dit « triphasique » quant au sortir de l'œuf, la larve se fixe sur un premier hôte qu'elle quitte après y avoir fait son premier repas, c'est-à-dire effectué sa première phase parasitaire. Elle mue alors au sol, puis doit trouver un nouvel hôte pour son repas nymphal, qui est la deuxième phase parasitaire, après quoi elle se laissera à nouveau tomber au sol pour effectuer la mue de transformation en adulte. Devenue adulte, elle recherche un troisième hôte pour effectuer le dernier repas ou troisième phase parasitaire (chez ces tiques, les adultes sont toujours plus porteurs de pathogènes transmissibles que la nymphe et la larve, chaque repas étant un risque de contracter les germes). Exemple : Rhipicephalus sanguineus a un cycle triphasique monotrope (c'est-à-dire effectué sur la même espèce-hôte aux 3 stades).
L'ancrage de la tique et le repas sur son hôte
Tique se nourrissant du sang de son hôte, son rostre totalement enfoncé dans la peau grâce à des chélicères extériorisables , aidé par la sécrétion d'enzymes salivaires (protéases) qui provoquent une cytolyse , sous l'effet de substances salivaires anesthésiantes, se fait sans douleur pour l'hôte.
Retrait d'une tique à la pince, on note l'ancrage puissant et la force nécessaire. Toujours préférer quelques tours de rotation avant de tenter un tel arrachage pour éviter de briser le rostre et limiter le risque infectieux , il existe pour cela des instruments spécialisés (tire-tique).
4. Habitat
Selon leurs exigences en matière d'habitats (auxquels elles sont plus ou moins inféodées), on classe les tiques en :
1. espèces hygrophiles (des milieux humides)
2. espèces xérophiles (des milieux secs)
Pour de très nombreuses espèces de tiques (en forêt tropicale notamment), les hôtes sont mal connus et les exigences des œufs, des larves et des nymphes encore plus.
Prédateurs
Les tiques (œufs, larves, nymphes et imago) semblent dans la nature surtout contrôlés par quelques animaux insectivores et par plusieurs catégories de micro-organismes parasites et « entomopathogènes » encore peu étudiés et méconnus.
Parmi les prédateurs connus des tiques, figurent :
• des reptiles ; certains lézards ou des orvets mangent les tiques et leurs larves ; certaines espèces de lézards très parasitées dans la nature consomment une grande partie des tiques qui tenteront de s'accrocher sur elles (83 à 96 % pour certains lézards ;
• des mammifères insectivores ;
• des oiseaux ; es espèces comme le piqueboeuf à bec rouge (Buphagus erythrorhynchus) ou le Piqueboeuf à bec jaune (Buphagus africanus) sont depuis longtemps connus comme mangeurs de parasites, pouvant absorber jusqu'à plus de 12 000 larves de tiques ou une centaine de femelles engorgées par jour (M.Stutterheim et al. 1998).
• Le héron garde-bœufs, parfois dit « tick bird », mange aussi des tiques.
• Certains passereaux (dont les étourneaux) se nourrissent aussi de tiques au sol et parfois même directement sur des bovins qu'ils déparasitent.
• des araignées ;
• d'autres acariens, dits entomophages ;
• des amphibiens, durant leur stade terrestre de vie ;
• des micro-organismes :
o champignons parasites entomopathogènes,
o nématodes entomopathogènes,
o bactéries pathogènes pour les tiques : par exemple, on a découvert par hasard dans une colonie de tiques (Ornithodoros moubata) élevée en laboratoire une bactérie à pigment jaune, Gram-négatif (Chryseobacterium indologenes) qui se reproduit dans l'intestin des tiques, en tuant une grande partie des tiques molles qu'elle infecte mais non les tiques dures qui s'en débarrassent en minuit environ.
5. Rôles pathogènes
Les tiques sont les vecteurs du plus grand nombre de micro-organismes différents.
Elles véhiculent notamment des maladies émergentes, ré-émergentes humaines et/ou animal ou qui pourraient le devenir :
• Borréliose, ou Maladie de Lyme, due à Borrelia burgdorferi, B. garinii, B. afzelii,
• West Nile Virus (en zone tropicale, et peut-être tempérée)
• rickettsiose (maladies sévères graves, dont la fièvre boutonneuse méditerranéenne et le typhus]), dues à des rickettsies
• Leishmaniose, due à Leishmania infantum,
• Diverses viroses, dues à des virus ou arbovirus
Les morsures de tiques peuvent parfois être causes d'urticaire ou de choc allergique (Choc anaphylactique Ces réactions sont plus ou moins fréquentes selon les espèces : de nombreux cas sont documentés pour Argas reflexus, Ixodes ricinus, Ixodes holocyclus et Ixodes pacificus [54],[55], mais l'allergie semble plus rare pour les Rhipicephalus.
6. Prévention
La meilleure façon de prévenir les maladies portées par la tique est d'éviter la piqûre. Une inspection soigneuse du corps après les promenades ou activités en forêt permet de détecter et enlever les tiques avant qu'elles aient eu le temps de transmettre la maladie de Lyme.
À l'extérieur, il est conseillé lorsque l'on va en forêt ou dans les champs:
• de porter des vêtements clairs qui couvrent la peau pour localiser les tiques plus facilement,
• de porter des chaussures montantes fermées (des bottes sont le mieux) pour éviter que les tiques ne se fixent sur la peau,
• de porter des chaussettes anti-tiques,
• d'utiliser des répulsifs (ou insectifuges) à base de DEET (utilisé largement depuis la fin des années 1950, notamment par l'armée américaine, ayant l'inconvénient d'être efficace seulement pendant quelques heures et nécessitant des applications répétées) ou de p-menthane-3,8-diol (ce dernier contenu dans l'huile essentielle d'eucalyptus citronné diminue significativement les morsures de tiques sans pouvoir les éliminer complètement
Les vêtements peuvent être imprégnés d'insecticides (perméthrine) ou de répulsifs. Ils sont d'une bonne efficacité, surtout si l'imprégnation en a été faite dès l'usine par rapport à un trempage a posteriori.
Il faut se débarrasser des tiques trouvées sur les vêtements, ceux-ci pouvant survivre jusqu'à une semaine et entraîner une piqûre retardée.
Au retour, examiner attentivement toutes les parties du corps pour y dépister les tiques éventuellement fixées à la peau puis se doucher et se changer est conseillé.
À la maison, il est possible de limiter la prolifération des tiques dans la maison et à l'extérieur.
• Couper l'herbe, éliminer les feuilles mortes, refuges de larves.
• Aspirer puis boucher les creux et interstices dans les planchers, les murs.
• Inspecter les animaux au retour d'une sortie, traiter les lieux d'élevage avec des produits spécifiques.
• Empêcher l'installation facile des rongeurs dans et aux abords de la maison.
4.4.2 Les mérostomes
Sont des arachnides marins chez lesquels le prosome joue d’un grand bouclier indivis et l’opisthosome (abdomen constitué de la fusion du mérosome,du métasome ,du cœur et l’appareil respiratoire ) est constitué d’appendices biramés (constitué a deux branches).
Chapitre quatrième : Les Crustacés
4.1 Caractères généraux
4.1 Description
Les crustacés sont des arthropodes possédant deux paires d'antennes (antennules et antennes), jusqu'à 10 paires de pattes, des branchies pour respirer et une cuticule incrustée de sels minéraux: carbonate de calcium, phosphates de calcium et de magnésium.
Les crustacés, dont la larve commune si caractéristique sortant de l'œuf est la larve nauplius, très différente du stade adulte, mais parfois court-circutée, sont des organismes marins, dulçaquicoles ou terrestres.
L’organisation des Crustacés est très proche de celle du plan d’organisation d’un Arthropode primitif, la tête ou céphalon, incluant au moins cinq segments d’origine somatique, le thorax, ou péréion, dont un certain nombre variable de segment peuvent être soudés à la tête, on parle de céphalothorax, la troisième partie du corps est l’abdomen ou pléon.
Les appendices associés au péréion sont appelés péréiopodes, ceux associés au pléon sont appelés pléopodes. Le dernier segment est le telson, il forme souvent une nageoire caudale avec les deux derniers pléopodes, nommés uropode
4.2 Classes
Le sous-embranchement Crustacea Brünnich,( crustacés )(10 pattes).
La classification des Crustacés présente d'assez grandes difficultés, à cause de beaucoup de types aberrants, vivants ou fossiles, qui ne rentrent facilement dans aucun groupe. On reconnaît deux grandes divisions fondamentales, ou classes : Entomostracés et Malacostracés :
Malacostracés Eucarides Décapodes : Crevettes, Langoustines, Homards, Langoustes, Ecrevisses, Bernard-l'Ermite, Tourteaux, Crabes communs, Etrilles. Euphausiacés.
Péricarides Amphipodes, Isopodes (Cloportes), Cumacés.
Autres : Leptostracés, Stomatopodes, Syncarides, Péracarides
Entomostracés Branchiopodes Anostracés, Notostracés, Diplostracés.
Cirrhipèdes Acrothoraciques, Apodes, Ascothoraciques, Rhizocéphales, Thoraciques.
Autres : Copédodes, Ostracodes, Mystacocarides, Branchiures.
4.2.1 Les branchiopodes
Sont de petits crustacés aquatiques (de un à quelques cm de long), aux nombreux appendices foliacés, typiques de mares temporaires qui connaissent des périodes d'assèchement prolongées.
Leurs œufs sont spectaculairement résistants à plusieurs années de dessiccation. Leur cycle complet de développement est, de façon bien adaptée, très rapide.
4.2.2 Les cladocères
Regroupent de minuscules crustacés (5 mm à une fraction de mm) aquatiques pourvus d'une carapace bivalve ne recouvrant pas la tête munie d'antennes natatoires. Ces animaux constituent une importante partie du plancton animal dulcicole. Les daphnies sont improprement appelées "puces d'eau", car elles se maintiennent à niveau par d'incessants sursauts produits par les mouvements des antennes. La parthénogenèse est répandue durant la bonne saison parmi ces espèces.
4.2.3 Les ostracodes
Représentent de minuscules crustacés ovoïdes pourvus d'une carapace bivalve très rigide protégeant tout le corps.
4.2.4 Les copépodes
Comprennent de rapides minuscules crustacés libres également planctoniques nommés communément cyclopes car n'ayant qu'un seul œil médian. Certains copépodes sont des parasites fixés dans les branchies des poissons marins.
4.2.5 Les cirripèdes
Présentent des larves libres planctoniques, comme presque tous les crustacés, mais les adultes, fortement différenciés, vivent attachés sur les rochers des côtes, la peau des baleines ou la coque des bateaux. Ils sont pourvus d'une carapace faite de plaques calcaires qu'ils entrouvrent pour filtrer l'eau de mer à l'aide d'appendices frangés.
Les cirripèdes les plus connus sont les balanes.
4.2.6 Les malacostracés
Sont les plus connus des crustacés: de taille petite à grande, ils sont pourvus d'une carapace solide et ont l'aspect d'écrevisse, de crevette, de crabe ou de cloporte. Les cloportes sont les seuls crustacés terrestres, mais, pourvus de branchies respiratoires, ces espèces sont confinées aux lieux les plus humides, sous les pierres, dans les caves et les grottes, etc.
Ils représentent une sérieuse ressource alimentaire; la plupart des espèces sont comestibles, leurs chairs sont particulièrement appréciées.
Chapitre quatrième : Les Insectes
Les insectes, de très loin les plus nombreux et les plus importants arthropodes terrestres et dulçaquicoles. Ils représentent plus de 75% du monde vivant (Vertébrés=6,5%) : environ 1 million d'espèces .
4.1 Caractères généraux
Ils ont un corps divisé en trois parties:
- une tête portant une paire d'antennes et des mandibules ;
- un thorax provenant de la fusion de trois segments, portant trois paires de pattes ;
- et le plus souvent deux paires d'ailes, et un abdomen segmenté. Ils respirent par des trachées.
Les Insectes sont des Invertébrés, Arthropodes, Antennates, Mandibulates, Trachéates, Opisthogonéates, Hexapodes à corps segmenté en 3 parties :
- Invertébrés : Abscence de squelette interne et Système nerveux ventral
- Arthropodes : pattes articulées sur le corps et présence d'un squelette externe chitineux
- Antennates : présence d'antennes (1 paire chez les Insectes correspondant aux antennules des Crustacés)
- Mandibulates : présence d'une paire de mandibules
- Trachéates : respiration par un système trachéen dont les orifices sont les stigmates
- Opisthogonéates : orifices génitaux à l'extrêmité de l'abdomen
- Hexapodes : présence de 6 pattes (3 paires thoraciques)
- Segmentation : Tête, Thorax et Abdomen d'avant en arrière
Ils ont de nombreuses interactions avec les humains.
Certains insectes entrent en compétition directe pour nos ressources comme les ravageurs en agriculture et en exploitation forestière (sylviculture). D'autres peuvent causer des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs de pathogènes et de maladies infectieuses graves.
À l'opposé, ils sont utiles à l'écosystème en tant que pollinisateurs, prédateurs et source de nourriture pour de nombreuses espèces animales.
Schéma d’un insecte diptère
Donc, un insecte comprend 3 grandes parties segmentées :
-Une Tête due à la fusion de 6 segments portant Antennes,Mandibules,Maxilles et Labium (par paires)
-Un Thorax à 3 segments portant 3 paires de pattes (et parfois 2 paires d'ailes méso- et métathoraciques)
-Un Abdomen à 11 segments ne portant fondamentalement que de petits appendices terminaux (styles et cerques)
4.2 Classification
La classe des insectes comprend quatre ordres :
1 Diptères (moustiques, mouches tsé-tsé…)
2 Siphonaptères (puces et djiques)
3 Anoploures ou PHTHIRAPTERES (poux)
4 Hétéroptères (punaises)
N.B Il faut ajouter dans ce tableau
1. l’Ordre des PHTHIRAPTERES ("POUX PIQUEURS" : ex ANOPLOURES) : Anoploures (poux)
2. deux familles de l’ordre des diptères : Glossinidés et les phlébotominés.
4.2.1 ORDRE DES DIPTERES
a) Description
Les diptères ou Diptera (du grec di, deux, et ptéra, aile). Le terme diptère dérive du grec di pour deux et pteron pour aile.
Ils sont caractérisés par la possession d'une seule paire d'ailes membraneuses. L'étymologie désigne d'ailleurs l'unicité de la paire d'ailes (di deux ; ptères ailes).
Les pièces buccales sont de type suceur, montrant toujours une trompe (proboscis) qui est parfois vulnérante.
b) Sous-ordres
On distingue deux grands sous-ordres de diptères : Nematocera et Brachycera.
1. Sous-ordre des nématocères
• Nematocera
• Culicoidea
• Super famille Chironomoidea
o Simuliidae
2. Sous-ordre des brachycères
Les brachycères sont les mouches muscoïdes aux antennes courtes (du grec brachy signifiant « court » et ceros « corne »), avec 3 articles par antenne et une tête très mobile, correspondant grossièrement aux mouches (la mouche commune, la mouche tsé-tsé, le taon et la drosophile…)
4.2.1.1 Les Culicidae
A) Caractères généraux
Les culex forment une famille d'insectes communément appelés moustiques. Classés dans l'ordre des Diptères et le sous-ordre des Nématocères, ils sont caractérisés par des antennes longues et fines à multiples articles, des ailes pourvues d’écailles, et des femelles possédant de longues pièces buccales en forme de trompe rigide de type piqueur-suceur.
Les moustiques sont source de nuisance par les piqûres qu’ils infligent, ils sont le plus important groupe de vecteurs d’agents pathogènes transmissibles à l’être humain, dont des zoonoses.
Ils sont vecteurs de trois groupes d'agents pathogènes pour l'être humain : Plasmodium, filaires ainsi que de nombreux arbovirus.
ANOPHELE
Légende : 1. Adulte au repos 2. Position de la larve respirant dans l'eau 3. Anophèle mâle 4.détail de l'aile 5. Appareil suceur femelle
B) Ecologie
Ils sont présents sur l'ensemble des terres émergées de la planète (à l'exception de l'Antarctique), tant dans les milieux forestiers, de savanes ou urbains, dès qu'une surface d'eau douce ou saumâtre, même réduite ou temporaire, est disponible.
C) Développement
Les moustiques sont des insectes holométaboles passant par 4 phases de développement ; œuf, larve (4 stades larvaires), nymphe et adultes. Les trois premiers sont aquatiques, le dernier aérien.
La durée totale de ce développement, fortement influencé par la température, est de 10 à 15 jours pour les zones tropicales du monde qui rassemblent les plus fortes densités d'espèces.
D) Anatomie d'un Culex adulte
Au stade adulte, leur taille varie selon les genres et espèces de 3 à 40 mm mais elle ne dépasse que très rarement les 10 mm.
Au stade adulte, les moustiques possèdent, comme tous les Diptères, une seule paire d'ailes membraneuses, longues et étroites, repliées horizontalement au repos.
Les Culicidae possèdent un corps mince et des pattes longues et fines. Ils se reconnaissent facilement par la présence d'écailles sur la majeure partie de leur corps. Les femelles possèdent de plus de longues pièces buccales, caractéristiques de la famille, de type piqueur-suceur : la trompe, appelée rostre ou proboscis, qui inflige la piqûre si redoutée. Leur tête est pourvue de deux yeux à facettes mais les Culicidae ne possèdent pas d’ocelles.
a) la tête, dépourvues de style ou d'arista. Les femelles se distinguent facilement des mâles qui sont les seuls à présenter des antennes plumeuses.
b) Le thorax formé de 3 segments, avec un segment médian hypertrophié renfermant les muscles des ailes. Ce segment porte les ailes longues et étroites. Ces ailes leur permettent de voler en moyenne à 3 km/h.
Chaque segment est pourvu d'une paire de pattes longues et fines formé de 5 parties (coxa, trochanter, fémur, tibia et 5 tarses) pourvu parfois d'écailles dont l'ornementation (anneau, bande, moucheture) constitue un caractère d'identification.
c) L'abdomen des moustiques est formé de dix segments dont les deux derniers sont télescopés à l’intérieur du 8e segment : ils sont modifiés en organes reproducteurs. Les premiers segments forment des anneaux emboîtés les uns dans les autres et réunis par une membrane flexible. La partie dorsale (tergite) et la partie ventrale (sternite) de chaque anneau sont réunies latéralement par des membranes souples qui permettent à l'abdomen de se dilater fortement lors du repas de sang. Cette capacité assure également la respiration du moustique par les mouvements de dilatation et de contraction de grande amplitude de l'abdomen, permettant la circulation de l’air au niveau de ses spiracles.
Chez les mâles, les 9e et 10e segments qui forment les génitalia ont une structure d'une assez grande variété. Leurs caractères morphologiques sont très utilisés pour la détermination de l'espèce, par exemple chez les Culex, les Eretmapodites et les Aedes du sous genre Aedimorphus.
E) Ecologie des moustiques
Mâles et femelles se nourrissent de nectar de fleurs ; l'hématophagie des femelles ne vise généralement qu'à la maturation de leurs œufs et non pas à leur propre alimentation.
Ils participent à la pollinisation des plantes, au même titre que les papillons, Hyménoptères et autres Diptères .
Les moustiques (larves et adultes) sont une source de nourriture pour de nombreux prédateurs (insectes, lézards, batraciens, oiseaux…), transférant de l'eau à la terre quantités de biomasses.
Certaines larves, représentant une part importante de la biomasse des écosystèmes aquatiques, filtrent jusqu'à deux litres par jour en se nourrissant de micro-organismes et déchets organiques.
Plusieurs espèces vecteurs se développent facilement en milieu urbain où la lumière peut aussi les attirer (phototactisme).
F) Cycle de développement
Le cycle de vie du moustique.
Les moustiques sont des insectes à métamorphose complète qui appartiennent à la famille des Culicidés. Il existe de nombreuses espèces qui ont toutes besoin d’eau pour effectuer leur cycle de développement.
Les moustiques sont tous très différents. Ils se développent dans les marais salés ou les eaux douces. Certaines espèces sont anthropophiles (piquent l’homme) et d’autres ne piquent que les oiseaux ou les batraciens. Certaines espèces ne piquent que la nuit à l’intérieur des maisons (Culex pipiens) et d’autres pendant la journée (Aedes albopictus) ou au crépuscule à l’extérieur (Aedes caspius et Aedes detritus).
De même, si la plupart des moustiques se déplacent peu (quelques centaines de mètres), certains sont très mobiles (jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres). Enfin, certaines espèces ne produisent qu’une génération annuelle, alors que d’autres sont beaucoup plus prolifiques (plus de dix générations par an).
Cependant, quelque soit l'expèce, la vie des moustiques comprend une phase immature aquatique et une phase adulte aérienne. Ils se développent en 4 étapes : œuf, larve, nymphe et adulte (imagos : mâles et femelles), ils effectuent cette métamorphose complète entre 5 jours et 90 jours en fonction des conditions environnementales.
1) Les moustiques pondent directement sur l’eau (Culex, Culiseta, Anopheles) ou sur des substrats humides (Aedes et Culiseta). Chez certaines espèces (Aedes), en l’absence de mise en eau, les œufs peuvent rester viables plusieurs années (en quiescence).
2) Chaque mise en eau de la zone de ponte (gîte larvaire) génère l’apparition simultanée d’une multitude de larves dont le développement aquatique est variable selon les conditions de température (de 5 à 90 jours). Au terme de 4 mues elles se transforment en nymphe avant d’émerger à l’état adulte.
3) Après l’émergence, les mâles (émergés en premier) et les femelles s’accouplent. Puis les femelles se dispersent à la recherche d’hôtes alors que les mâles restent sur place et ne survivent que quelques jours. La dispersion des femelles en quête d’un repas sanguin nécessaire à la maturation des œufs peut atteindre plusieurs dizaines de kilomètres en quelques jours.
4) Seules les femelles piquent. Elles vivent en moyenne 2 mois et peuvent faire jusqu’à 5 pontes de 150 œufs
Les moustiques ont une activité rythmée, saisonnière et nycthémérale.
En vue de l'accouplement, mâles et femelles forment un essaim, peu après le coucher du soleil, à quelques mètres du sol. Ce phénomène est observable pour An. gambiae et An. funestus et il est probable qu'il existe également chez d'autres espèces et d'autres genres.
L'accouplement a lieu peu de temps après l’émergence des adultes, chaque femelle étant fécondée une seule fois pour toute sa vie.
Le bourdonnement caractéristique des moustiques n'est émis que par les femelles. Il permet aux mâles de les repérer, chaque espèce ayant sa propre fréquence caractéristique.
La plupart des moustiques ont des femelles hématophages, le repas de sang étant indispensable à la ponte. Elles sont qualifiées d'« endophages » lorsqu'elles piquent à l'intérieur des maisons, d'« exophages » à l'extérieur (alors que l'entophilie et l'exophilie désignent respectivement les moustiques adultes dont les femelles passent le temps de leur digestion de repas de sang respectivement à l'intérieur et à l'extérieur des maisons ; l'endophagie n'implique pas l'entophilie et vice-versa.
Il est plus difficile de mettre en contact les espèces exophiles avec des pesticides, à moins d'en utiliser de très grandes quantités) et une parade de certains moustiques (ex : Anopheles gambiae) aux traitements pesticides pourrait être de devenir exophiles.
Toutefois, les femelles se nourrissent aussi comme les mâles en se gorgeant d'eau sucrée et de sucs végétaux (nectar, sève), et peuvent vivre plusieurs mois (des espèces anthropophiles passent l'hiver en diapause dans des caves, grottes, étables ; d'autres dans des abris en sous-bois), mais alors elles constituent des réserves adipeuses au lieu de pondre.
Les moustiques disposent souvent de bonnes stratégies de dispersion, à prendre en compte dans les études épidémiologique et écoépidémiologique , car elles expliquent en partie la dispersion des arboviroses humaines (dengue, chikungunya, fièvre jaune...).
Phase aquatique : les gîtes larvaires
Quarante-huit heures après la prise du repas de sang, les femelles fécondées déposent leurs œufs, selon les espèces : à la surface d'eaux permanentes ou temporaires, stagnantes ou courantes, dans des réceptacles naturels ou artificiels ou sur des terres inondables (marécage, rizière…).
Certaines espèces pondent des œufs capables de résister à une sécheresse de plusieurs mois, et les œufs peuvent être laissés ainsi pendant des mois avant de connaître une remise en eau.
Ces œufs sont pondus soit isolément (Toxorhynchites, Aedes, Anopheles), soit en amas (Culex, Culiseta, Coquillettidia, Uranotaenia) ou bien fixés à un support végétal immergé (Mansonia, Coquillettidia).
La fécondité totale d’une femelle varie selon les espèces de 500 à 2 000 œufs (20 à 200 par ponte selon la quantité de sang disponible), plusieurs pontes possibles, généralement une à quatre).
Ces œufs se développent en un à deux jours (selon les conditions météorologiques) et éclosent, donnant naissance à des larves aquatiques de premier stade qui possèdent (à l’exception des Anophelinae) au bout de l'abdomen un siphon respiratoire en contact avec l'air.
Les gîtes larvaires sont très diversifiés selon les genres et les espèces et comprennent tous les points d'eau possible excepté mers et océans : les eaux courantes (bords de torrents de montagne, de rivières ou fleuves) ou stagnantes (étang, mare, rizière, marécage, bord de rivière, fossé, flaque), ensoleillées (chemin) ou ombragées (en forêt), de grande dimension (bordure de lac, fleuve) ou de petite taille (feuille morte), à forte teneur en sels minéraux (eau saumâtre : mangroves, salines) ou chargées de matières organiques (trou d'arbre), les gîtes naturels formés par les végétaux (phytotelmes) : aisselle de feuille (bananier), bambou fendu, trou d’arbre, urne de plante carnivore (Nepenthes), champignon creux, feuille à terre, fruit creux), minéraux : flaques, ornières, carrière de briques, empreinte de pas de bétail, trou de crabe, coquille d’escargot, trou de rocher, ou artificiels : citerne, latrine, rejet d’égout, abreuvoir, gouttière, pneu, carcasse de voiture, bidon, bâche, boîte de conserve, pot de fleurs...
Chez certains genres (Aedes, Haemagogus, Psorophora), les œufs sont résistants à la dessiccation, dans l'attente de la remise en eau de leur gîte de ponte.
Les larves s'alimentent et se maintiennent au repos sous la surface de l’eau, respirant par leurs spiracles qui affleurent à la surface et se situent soit directement au niveau du 8e segment abdominal pour les Anopheles (qui doivent donc pour respirer se maintenir parallèles à la surface de l’eau, aidé en cela par des soies spécifiques à cette sous-famille, les soies palmées), soit à l’extrémité du siphon respiratoire du 8e segment pour les Culicinae (qui doivent donc maintenir leur corps oblique par rapport à la surface pour respirer).
Enfin, certains genres de Culicinae ont leurs larves immergées, respirant par l'intermédiaire de la tige d'un végétal dans lequel elles insèrent leur siphon (Coquillettidia, Mansonia, quelques espèces du genre Mymomyia).
Les larves passent par quatre stades larvaires se traduisant par une augmentation de leur taille, et se métamorphosent en une nymphe.
La nymphe est aquatique et respire l'air atmosphérique au moyen de ces deux trompettes respiratoires. L'extrémité abdominale de la nymphe est aplatie en palettes ou nageoires. La nymphe ne se nourrit pas..
De la nymphe émergera au bout de deux à cinq jours l'adulte volant.
Phase aérienne
La plupart des espèces ont une activité nocturne (genre Culex, Anopheles, Mansonia ) ou bien essentiellement diurne (Toxorhynchites, Tripteroides) à crépusculaire (genre Aedes).
En région afrotropicale, la majorité des moustiques se nourrissent la nuit ou au crépuscule, au moins en zone de savanes et à basse altitude ; en montagne, où il fait très froid la nuit, et en forêt dense, où règne en permanence une mi-obscurité, un certain nombre d'espèces ailleurs nocturnes ou crépusculaires attaquent couramment de jour.
Chaque espèce de moustique semble posséder, dans des conditions climatologiques déterminées, un cycle d'activité qui lui est propre. Chez le genre Anopheles, la durée du stade larvaire est d'environ sept jours (si les conditions extérieures sont favorables : qualité de l'eau, température et nourriture essentiellement).
Les adultes vivent selon les conditions et les espèces de 15 à 40 jours, excepté pour certaines espèces dont les femelles peuvent hiverner.
Les mâles se déplacent assez peu du gîte dont ils sont issus, et leur longévité est relativement faible. La femelle peut migrer jusqu’à 100 km de son lieu de naissance (transport passif par le vent). Dans les zones tempérées, à l'arrivée de l'hiver, certaines espèces peuvent hiverner au stade adulte, d'autres laissent leurs larves perpétuer seules l'espèce à l'arrivée du printemps .
L'espérance de vie peut varier de deux à trois semaines pour certaines espèces, à plusieurs mois pour d'autres. En état de diapause, l'espérance de vie de certains moustiques peut atteindre plusieurs mois (selon l'espèce).
G) Prélèvement de sang par piqûre
La piqûre, le plus souvent nocturne (et plus particulièrement à l'aube ou au crépuscule), dure deux à trois secondes si le moustique n'est pas dérangé
La séquence (repas sanguin, maturation des œufs et ponte) est répétée plusieurs fois au cours de la vie du moustique.
La durée de ce cycle dépend de l'espèce, mais surtout de la température externe (par exemple, chez A. gambiae, le cycle dure 48 heures lorsque la moyenne de température jour/nuit est de 23° C).
La femelle adulte, pour sa reproduction, pique les animaux pour prélever leur sang, qui contient les protéines nécessaires à la maturation des œufs.
Pendant la piqûre, la femelle injecte de la salive anticoagulante qui, chez l'humain, provoque une réaction allergique inflammatoire plus ou moins importante selon les individus : c'est la formation d'un « bouton » qui démange.
Le moustique enfonce les stylets dans l’épiderme jusqu’à un capillaire sanguin grâce aux maxilles qui perforent la peau et qui permettent à la trompe de se maintenir en place lors du prélèvement sanguin.
Les stylets délimitent deux canaux : l’un (canal salivaire), formé par l’hypopharynx, par lequel est injectée une salive anesthésiante et anticoagulante, l’autre (canal alimentaire), au niveau du labre, par lequel est aspiré le sang qui, s’il est infecté, contamine le moustique.
La quantité de sang prélevée varie de 4 à 10 millimètres cubes en 1 à 2 minutes.
Les piqûres peuvent être totalement indolores ou provoquer un prurit très désagréable ou des allergies plus graves, allant exceptionnellement jusqu'au choc anaphylactique.
L’hypersensibilité a une origine immunitaire, qui traduit une réaction extrême de nos anticorps à des antigènes présents dans la salive du moustique.
Certains de ces antigènes sensibilisants existent chez tous les moustiques, tandis que d'autres sont spécifiques à certaines espèces. La réaction d'hypersensibilité peut être immédiate (types I et III) ou retardée (type IV).
H) Techniques de chasse de la femelle
i) Rôle du phototactisme
Tous les moustiques (larves et adultes) sont dotés d'yeux et peuvent s'orienter selon la lumière et sous une faible lumière. Tous les moustiques à jeun présentent un phototactisme à une faible lumière.
La femelle en recherche de sang perd provisoirement cette sensibilité à la lumière pour devenir principalement sensible aux odeurs émises par sa cible. Une fois gorgée de sang elle retrouve sa compétence de phototactisme, qui lui permet notamment de quitter la chambre, l'étable ou la grotte où elle a piqué son hôte.
Certaines espèces ont une rétine très photosensible et peuvent immédiatement après leur repas s'orienter vers la lumière ambiante extérieure d'un ciel étoilé ou illuminé par la lune.
Le jour, certaines espèces de moustiques sont également attirées par l'obscurité. Les femelles sont immédiatement attirées par ces sources alors qu'elles sont répulsives pour les mâles. Il peut aussi arriver que des femelles venant de se gorger de sang à l'extérieur d'une maison, l'utilisent pour se protéger de la lumière le jour suivant (jusqu'à la fin de la digestion du sang, avant qu'elle ne s'apprête à chercher un lieu de ponte) ; c'est assez fréquent chez A. M. sacharovi, A. pulcherrimus et A. superpictus.
ii) Rôle du chimiotactisme
Tout comme la tique, le moustique repère sa cible grâce à son odorat : celui-ci, au cours d'un déplacement d'au plus 2 km, révèle des traces de dioxyde de carbone (émis par la respiration et la transpiration) jusqu'à 30 m, puis d'acides gras comme l'acide lactique, et de substances aux relents ammoniaqués, émis par la sudation de la peau et sa dégradation par la microflore de la peau.
Des thermorécepteurs permettront ensuite à la femelle de trouver la veinule où piquer. Le système visuel est sensible à la lumière, aux mouvements et aux couleurs mais il est peu performant, et n'interviendrait qu'à moins de 1,5 m).
Ce n'est pas la lumière mais l'odeur qui attire les femelles piqueuses.
Les espèces anthropophiles sont spécialement sensibles à l'acide lactique ou le sébum, ou aux nombreuses odeurs comme l'ammoniac, l'acide lactique, l'aminobutane) émises par la sueur ou l'haleine, l'odeur propre de la peau, l'urine, les vapeurs d'alcool ou de parfum et bien d'autres encore (par exemple l'odeur d'une personne ayant consommé de la bière ou du fromage).
I) Alimentation
- Alimentation des adultes :
Les adultes, tant mâles que femelles, sont avant tout nectarivores, s'alimentant de nectar et du jus sucré des fleurs ou des fruits mûrs pour couvrir leurs besoins énergétiques.
- Alimentation des larves : Les larves de moustiques ont pour la plupart une alimentation constituée de phytoplancton, de bactérioplancton, d'algues microscopiques et de particules de matière organique en suspension dans l'eau du gîte.
La larve s'alimente grâce aux battements de ses soies buccales qui créent un courant suffisant pour aspirer les aliments.
J) Prédateurs
Les larves et les nymphes de moustiques sont consommées par des oiseaux aquatiques, batraciens , poissons , insectes, des crustacés , des plantes carnivores , etc.
D'autres espèces se nourrissent de moustiques adultes : les araignées certaines espèces de poissons comme l'épinoche, de libellules, de chauves-souris ou d'oiseaux, comme l'hirondelle ou l'engoulevent.
H) Rôles pathogènes
Principales maladies transmises à l'homme par les moustiques
• Paludisme
• Fièvre de la vallée du Rift
• Fièvre jaune : les espèces impliqués sont Aedes simpsoni, Aedes africanus, et Aedes aegypti en Afrique, ainsi que les Haemagogus et Sabethes en Amérique du Sud.
• Chikungunya: les espèces impliquées sont Aedes albopictus et Aedes aegypti principalement.
• Virus du Nil occidental : en Europe, ce virus a été isolé des espèces Culex pipiens, Cx. modestus, Mansonia richiardii, Aedes cantans, Ae. caspius, Ae. excrucians, Ae. vexans, et d'une anophèle du complexe maculipennis (Hubálek, 2007)
• Dengue : Aedes aegypti
• Filarioses
• Encéphalites
Le virus V.I.H. (virus du sida) et les virus des hépatites n’ont jamais été transmis par piqûre de moustique, pour plusieurs raisons, notamment que le virus du sida n'est pas capable de se reproduire dans le moustique et de parvenir dans ses glandes salivaires.
Le virus du sida, digéré avec le sang en moins de 24 heures et détruit, ne survit pas sur le moustique.
I) Lutte contre les moustiques
Les méthodes sont passives ou actives, biologiques ou chimiques et parfois adaptées au stade de développement de ces insectes.
Le produit anti-moustique ; vaporisé par la chaleur entretenue par une petite ampoule électrique
Lutte larvicide
Un tonneau d'huile laisse goutter de l'huile sur un déversoir, ce qui est censé empêcher les moustiques de pondre ou les larves de respirer.
Méthode peu efficace à grande échelle et polluante, rapidement abandonnée au profit de pesticides (également polluants).
Aux stades œuf, larve et nymphe, les moustiques se développent dans l'eau stagnante (et parfois lentement courante), temporaire ou permanente. L'eau est vitale au moins à l'un des stades de développement du moustique (de la boue, du sable ou de la terre humide ne conviendront pas).
Lutte chimique à grande échelle
Après quelques générations, les larves devenant fréquemment résistantes à un produit, les chercheurs doivent sans cesse mettre au point de nouvelles formules de pesticides ou biopesticides.
La lutte non chimique à grande échelle
Certains modes d'aménagement du territoire et des zones humides permettent de :
• limiter les gîtes de ponte : drainage, collecte des eaux usées, goudronnage des routes, élimination des décharges sauvages et des stockages à ciel ouvert. C'est notamment la méthode préconisée pour éviter la propagation des espèces comme Aedes albopictus, responsables du chikungunya, transportées d'un pays à l'autre dans des stocks de vieux pneus.
• défavoriser les moustiques gênants (ceux qui piquent) et favoriser leurs prédateurs (hirondelles, martinets et chauve-souris notamment)
• ne pas les attirer vers les établissements humains
Lutte par la destruction des gîtes domestiques et urbains
Éliminer au maximum tout réservoir potentiel d'eau stagnante où des moustiques pourraient pondre et des larves se développer, même de faible volume, réduit le risque de présence de moustiques en zone urbaine. Ainsi les autorités sanitaires recommandent une surveillance de l'environnement proche des habitations et la suppression des récipients où de l'eau peut durablement stagner (soucoupes de pot de fleur, vases, bidons, bâches, gouttières, poubelles à ciel ouvert, brouettes…).
Lutte au stade adulte
De nombreuses méthodes sont réputées éviter d'être piqué par les moustiques. Beaucoup sont inefficaces, peu efficaces ou sans efficacité prouvée. Certaines méthodes efficaces ont des effets négatifs à long terme. Pour se prémunir des piqûres dans les régions fortement infestées, il faut combiner les moyens de protection et parfois de lutte.
Se protéger physiquement
Les moustiquaires peuvent être imprégnées d'un insecticide pour renforcer leur efficacité. Elles sont un des meilleurs moyens de protection.
Comportement
La femelle est attirée par le CO2 émis par l'hôte et dans une moindre mesure par une température entre 18° et 30° ainsi que la transpiration : l'humidité ainsi que l'odeur de celle-ci, accentuée par certains aliments (bière, fromages…). Certains médicaments comme les stéroïdes ou les médicaments anti-cholestérol attirent aussi les moustiques, ainsi que les parfums.
Habillement
Il convient de tenir compte des horaires d'activité des moustiques afin de ne pas s'exposer inutilement. il est recommandé avant tout de porter des vêtements longs et couvrant tout le corps ; amples car les moustiques peuvent piquer à travers des vêtements serrés ; et de couleur claire car ils peuvent être plus sensibles aux couleurs foncées.
Moustiquaire imprégnée
La toile moustiquaire peut équiper les portes et les fenêtres, entourer les lits, berceaux ou poussettes d'enfant et même protéger le visage dans les zones fortement infestées. Elle sert aussi à empêcher les femelles de pondre dans les réserves d'eau.
Utiliser des répulsifs
Dans les zones infestées, la peau, mais aussi les vêtements, peuvent être imprégnés d'un répulsif à insectes. En fonction du type de peau, le pharmacien peut recommander un répulsif particulier. Lors de voyages, mieux vaut acheter sur place, les produits seront plus adaptés aux moustiques locaux.
Les répulsifs à base d'huile de haricot de soja et d'IR3535 présentent une protection de plus courte durée.
Les autres répulsifs d'origine végétale, dont l'essence de citronnelle, ont une durée d'effet très courte et sont donc considérés comme inefficaces à l'extérieur. Selon l’OMS, les vaporisateurs, à la citronnelle par exemple, « peuvent aussi réduire les piqûres à l’intérieur des bâtiments».
La culture, par exemple au rebord des fenêtres, de certaines plantes (citronnelle, lamiacées (labiées) tels que la mélisse, le thym, le thym citron, le romarin, la lavande, le basilic, le basilic à petites feuilles, les géraniacées tels que les geranium, en particulier le geranium citron, et pelargonium, pyrèthre, les plants de tomates, les capucines), aurait un effet répulsif.
Selon certains récits de vie à l'écart de la civilisation, la salive mélangée à du tabac pourrait être efficace. La nicotine est effectivement un excellent insecticide naturel. Le feu et la fumée éloigneraient aussi les moustiques, mais non sans conséquences pour la santé des humains qui respirent cette fumée.
Les bracelets anti-moustiques sont quasiment inopérants. De même, les appareils anti-moustiques électroniques, censés éloigner les moustiques par émission d'ultrasons, sont en réalité inefficaces, la femelle étant insensible à ces vibrations.
Lutter contre les moustiques
Des aérosols et diffuseurs d'insecticide sont commercialisés mais ils ne présentent d'intérêt que dans une pièce fermée. Ils présentent alors d'autres risques avérés ou potentiels pour la santé des occupants qui les respirent, notamment les enfants.
De plus, on observe (au moins depuis les années 1960) que les insecticides sélectionnent rapidement des résistances à leur efficacité chez la plupart des espèces de moustiques visées.
Selon l’OMS, les spirales anti-moustiques et autres vaporisateurs « peuvent aussi réduire les piqûres à l’intérieur des bâtiments ».
La résistance de nombreuses souches de moustiques à certains pesticides a rapidement et fortement augmenté (beaucoup plus vite que pour les résistances des plantes aux désherbants).
Introduction
a) Préambule
b) Objectifs du cours
c) Historique
d) Domaines de recherche et d’ d’entomologie
Chapitre premier : Généralités sur les arthropodes
1. 1 Anatomie
o 1.1 Caractéristiques générales
o 1.2 Caractères dus à la chitine
o 1.3 Appendices
o 1.4 Appareil circulatoire
o 1.5 Appareil excréteur
o 1.6 Musculature
o 1.7 Système nerveux et organes des sens
o 1.8 Glandes endocrines
o 1.9 Appareil reproducteur et reproduction
o 1.10 Reproduction
o 1.11 Vecteurs
1. 2 Principaux types d'arthropodes
o 2.1 Myriapodes : nombreuses pattes
o 2.2 Trilobites : une vingtaine de pattes
o 2.3 Crustacés : cinq à sept paires de pattes
o 2.4 Chélicérates dont arachnides : quatre paires de pattes
o 2.5 Les insectes : trois paires de pattes
1. 3 Epidémiologie
1.4 Classification
o 4.1 Classification classique
o 4.2 Classification phylogénétique
1. 5 Écologie
Chapitre deuxième : Les Myriapodes
o 2.1 Caractères généraux
o 2.2 Classes
o 2.3 Rôle pathogène
o 2.4 Moyens de lutte
Chapitre troisième : Les Chélicérates
o 3.1 Caractères généraux
o 3.2 Classes
o 3.2.1 Arachnides
o 3.2.1.1 Araignées et scorpions
o 3.2.1.2 Tiques
o 3.2.1.3 Acariens
o 3.2.2 Les Mérostomata
o 3.2.2.1 Gigantostracés, les fossiles, Limules
o 3.3 Rôle pathogène
o 3.4 Moyens de lutte
Chapitre quatrième : Les Crustacés
o 4.1 Caractères généraux
o 4.2 Classes
o 4.3 Rôle pathogène
o 4.4 Moyens de lutte
Chapitre cinquième : Les Insectes
o 5.1 Caractères généraux
o 5.2 Classes
o 5.2.1 Diptères (moustiques, mouches tsé-tsé…)
o 5.2.2 Siphonaptères (puces et djiques)
o 5.2.3 Anoploures (poux)
o 5.2.4 Hétéroptères (punaises)
• ANNEXES
1. Synthèse du tableau récapitulatif des arthropodes
2. Listes des maladies transmises par les arthropodes
3. Glossaire des insectes
4. Travaux pratiques
• BIBLIOGRAPHIE
Nota ben
Le contenu de ce cours n'est pas exhaustif et sera amélioré dans le futur en fonction des connaissances que les chercheurs fourniront dans leurs articles scientifiques à venir.
Il est mis à votre disposition à titre de base d’Etude. Il vous appartient de les étoffer par vos recherches au niveau des ouvrages d’entomologie médicale que vous trouverez au niveau des Bibliothèques.
Ils ne doivent pas vous dispenser de l’Enseignement pratique qui se déroule au sein de laboratoire d’entomologie qui reste irremplaçable et durant lequel vous aurez les réponses à toutes vos questions en relation avec cet Enseignement.
Les Stages Pratiques et les Travaux Dirigés obligatoires auxquels vous devez être présents ; vous permettrez d’avoir une meilleure connaissance des différents problèmes des arthropodes et l’Exercice de notre Profession et dans un avenir proche une bonne prise en charge de tous les aspects liés à notre pratique médicale quotidienne.
Dr BEKOMA YHP
Introduction
A) PREAMBULE
L'entomologie médicale est la branche de la médecine dont l'objet est l'étude des arthropodes.
Avec près de 1,3 million d'espèces décrites, les insectes représentent plus des deux tiers de tous les organismes vivants. Ils constituent la plus grande part de la biodiversité animale (définie par le nombre d'espèces).
Ils sont apparus il y a plus de 400 millions d'années et ils sont les plus anciens animaux à s'être adaptés à la vie terrestre. Les insectes sont également les premiers animaux complexes à avoir la capacité de voler pour se déplacer.
Ils ont de nombreuses interactions avec les humains et leur influence sur la santé de l’homme est très capitale en raison de leur diversité, de leur abondance et de nombreux abus dont ils sont responsables.
Certains arthropodes entrent en compétition directe pour nos ressources comme les ravageurs en agriculture et en exploitation forestière (sylviculture).
D'autres peuvent causer des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs de pathogènes et de maladies infectieuses graves. À l'opposé, ils sont utiles à l'écosystème en tant que pollinisateurs, prédateurs et source de nourriture pour de nombreuses espèces animales.
Les arthropodes d’importance médicale sont particulièrement nombreux et variés en Afrique Centrale. Leur abondance s’explique par l’existence des conditions favorables à leur développement, notamment la température élevée et la forte humidité relative.
L’action nocive des arthropodes peut se manifester de plusieurs façons. Les plus dangereux sont les vecteurs des maladies, certains sont des piqueurs et inoculent directement l’agent pathogène (protozoaire, larve de vers, virus etc…) dans la peau ; d’autres constituent des vecteurs mécaniques actifs et passifs.
D’autres arthropodes ne transmettent pas d’agents pathogènes mais constituent eux-mêmes en parasites, c’est le cas de sarcoptes scabiei, qui colonise la peau de l’homme et provoque la gale.
Il existe d’autres arthropodes qui injectent dans l’organisme le produit toxique, c’est le cas des araignées, des scorpions, les guêpes etc…
D’autres arthropodes piqueurs non vecteurs peuvent être présent en nombre tel qu’ils deviennent une nuisance et enfin un dernier groupe, la nocivité est principalement d’ordre économique. C’est le cas d’acariens et insectes qui s’attaquent aux animaux domestiques (bétails et détruisent plantes cultivées).
Les dommages causés par les arthropodes chaque année sont considérables.
Les principaux types d'arthropodes sont :
1 Myriapodes : nombreuses pattes
2 Trilobites : une vingtaine de pattes
3 Crustacés : cinq à sept paires de pattes
4 Chélicérates dont arachnides : quatre paires de pattes
5 Les insectes : trois paires de pattes
Du point de vue de la recherche fondamentale, les insectes sont d'excellents sujets par leur petite taille et leur cycle de vie relativement court. Ils sont utilisés pour développer et modéliser des concepts biologiques et écologiques complexes comme l'orientation spatiale, la quête de nourriture, la reproduction, la dispersion, la transmission de maladies et pathogènes, la prédation, l'herbivorie, la vie sociale, etc. Ils sont des modèles efficaces et économiques et ils sont utilisés abondamment dans les laboratoires de recherche en sciences.
B) OBJECTIFS DU COURS
Ce cours permet de répondre aux enjeux scientifiques et de développement concernant les maladies endémiques, épidémiques, ou émergentes, à transmission vectorielle. En effet, les situations épidémiologiques actuelles, liées aux changements environnementaux, où les maladies sont endémiques, montrent l’importance de former les étudiants en médecine.
Les objectifs scientifiques et pédagogiques sont de donner aux étudiants une formation ouvrant sur la recherche dans le domaine de la systématique des vecteurs, de la biologie et de l’écologie vectorielles, de la génétique des populations, de la génomique et du contrôle des vecteurs.
L’objectif professionnel est de préparer au mieux les futurs médecins aux diverses carrières de santé publique, d’enseignement et de recherche. Ce cours théorique permet aux étudiants d’acquérir des connaissances générales communes.
Objectifs à atteindre :
- Dans l’introduction l’étudiant est censé acquérir toute la terminologie qui va lui faciliter la compréhension du reste du programme.
- A la fin de ce cours que chaque étudiant soit capable pour de décrire chaque arthropode :
1. Déterminer sa classification, sa structure, son cycle évolutif, son intervention dans la transmission des maladies et les moyens de lutte contre ce dernier.
2. Déterminer son rôle dans l’écho-système.
Des travaux dirigés et pratiques en laboratoire et sur le terrain contribuent à une formation de haut niveau.
C) HISTORIQUE
Dans le début de l'humanité, la survie de l'homme pouvait dépendre des insectes ravageurs qui entraient en compétition pour la nourriture et les fibres. Certains étaient également une menace pour la santé.
Comme les insectes occupent la plupart des niches écologiques terrestres, ils interagissent avec l'homme de multiples façons.
L'entomologie se pratique depuis des milliers d'années et elle est maintenant présente dans presque toutes les cultures humaines. L'étude des insectes a tout d'abord été reliée à l'agriculture (principalement la lutte biologique et l'apiculture) pour ensuite prendre un volet plus scientifique vers les années XVIe siècle.
Au XVIIIe siècle, l'étude des insectes est devenue un sujet à la mode suite aux travaux de grands scientifiques, notamment ceux de Linnaeus et Réaumur. Au XIXe siècle, l'entomologie se développe et les insectes seront les sujets d'un grand nombre de naturalistes amateurs et de scientifiques comme Charles Darwin, Jean-Henri Fabre, Vladimir Nabokov et Karl von Frisch.
Jean-Henri Fabre est l'un des grands scientifiques à avoir pratiqué l'entomologie.
Au XIXe siècle, il était de bon ton de posséder des collections naturalistes, notamment d'insectes, principalement des papillons et des coléoptères.
Mais la découverte d'un nombre toujours plus grand d'espèces et la complexification des connaissances conduisent, à partir du début du XXe siècle, à la quasi-disparition de cette pratique.
Bien sûr, d'autres facteurs, comme l'engouement pour la paléontologie des vertébrés, l'évolution de la nature des loisirs ou l'urbanisation, ont participé à ce phénomène.
Depuis les plusieurs années de la colonisation, les arthropodes d’importance médicale ont toujours éveillé l’intérêt des médecins et des entomologistes dans l’approfondissement de leurs connaissances sur les maladies tropicales et leurs vecteurs.
Des expéditions scientifiques se sont succédés depuis le début du siècle jusqu’aux environs 1930.
Ces expéditions généralement organisées par des institutions scientifiques étrangères, ont contribué à jeter les bases de nos connaissances scientifiques sur les arthropodes d’intérêt médical en république démocratique du Congo.
L’une des premières expéditions scientifiques, et aussi l’une des principales, fut celle de Dutton et Todd (1903-1905).
C’est sur invitation de sa majesté le roi Léopold II que cette expédition se rendit au Congo pour faire une enquête approfondie sur la maladie du sommeil.
Ces observateurs ont apporté de nombreux éléments nouveaux pour la connaissance des maladies tropicales et leurs vecteurs.
Dutton avait décrit (1902) trypanosoma gambiense agent causal de la maladie du sommeil, découvert par FORDE dans le sang d’un européen en Gambie.
Dutton et Todd ont montré que l’agent causal de la fièvre récurrente dans le sud-est du Congo, était un spirochète ( borrelia ) et que son vecteur est une tique, ornidothorus moubata.
Les deux chercheurs seront atteints de la maladie et Dutton y succombera au Congo.
D’autres expéditions se succédèrent et ont exploré les différentes provinces du Congo pour dépister les différentes maladies ainsi que leurs vecteurs ; ce qui permettra de dresser une carte de répartition des vecteurs en R.D.Congo.
Des nombreux spécialistes, médecins ou entomologistes, qui succédèrent à ces pionniers, décriront la faune médico-entomologique de la R.D.Congo, du Rwanda et du Burundi, qui est actuellement l’une des mieux étudiées d’Afrique Centrale.
Ces expéditions, la Musée Royal de l’Afrique central de Tervuren et les différents laboratoires médicaux et hygiène installés en république démocratique du Congo ont enrichi nos connaissances entomologiques.
Aujourd'hui, la pratique de l’entomologie, même si elle reste une activité assez rare, mais c’est un domaine d'étude a un impact économique des insectes bénéfiques ou nuisibles pour les humains, les animaux domestiques et les cultures.
D) Domaines de recherche et d’application d’entomologie
L'entomologie médicale aborde plusieurs domaines de recherche : taxonomie, biologie, physiologie, écologie, comportement et dynamique des populations d'insectes vecteurs, les interactions entre les parasites et leurs vecteurs, le développement de stratégies de contrôle et de lutte contre ces populations de vecteurs, ainsi que l'étude des mécanismes de résistance des vecteurs aux insecticides
Les champs d’application de l’entomologie sont extrêmement variés, en effet l’entomologie peut être utilisée à plusieurs fins :
• Ecologie : On peut par exemple se servir de certaines espèces pour voir la contamination d’un sol par les métaux lourds (Ecotoxicologie) et le rôle des insectes dans le fonctionnement des écosystèmes, à s’orienter vers la protection écologique des espèces plutôt que la simple accumulation d'animaux séchés.
• Médecine humaine et vétérinaire : lutte contre les parasites (parasitologie) ou les vecteurs de maladies humaines ou animales
• Ingéniera : certaines études en aérodynamique porte sur la confection d’engins volants en observant le vol de certaines libellules ou certains diptères.
• Médecine légale : l’entomologie est très utilisée pour la détermination de l’heure de la mort ou des causes du décès. Les types d’arthropodes qu’on trouve sur les cadavres permet une estimation du délai post mortem.
On identifie les insectes que l’on trouve dans le corps d’un cadavre, on détermine :
- L’âge des stades larvaires.
- La durée d’incubation des œufs.
- Le temps d'arrivée de ces insectes sur le cadavre.
En tenant compte des conditions environnementales, on peut ainsi estimer le délai post mortem du cadavre.
• Industrie : confection d’insecticides ou à l’inverse de produits alimentaires à base d’insecte (rouge carmin, protéines à bases d’insectes).
Dans les domaines économiques de l'entomologie, le contrôle des insectes nuisibles nécessitent parfois l'utilisation de substances chimiques. Un insecticide ne provoque pas nécessairement la mort de l'insecte mais il a toutefois la caractéristique principale de réduire les dommages causés par celui-ci. Les insecticides sont classés dans des familles chimiques qui présentent une même base moléculaire ou un mode d'action similaire.
Les principales sont les composés organochlorés, les composés organophosphorés, les carbamates, les pyréthrinoïdes, les néonicotinoïdes, les sulfones, les formamidines et les benzoylurées. Ces produits se retrouvent sous différentes formes (poudre, granule, liquide, gaz, etc.) et ils ont des modes d'actions différents. Certains vont agir comme neurotoxine, d'autres auront un impact sur la respiration cellulaire ou comme perturbateur endocrinien.
• Entomologie agricole : est une branche d'étude de l'entomologie économique qui se consacre aux insectes qui ont un impact positif ou négatif en agriculture. Ce domaine a pour objectif d'étudier l'écologie, le cycle de vie, les comportements et les autres facteurs biologiques afin d'amasser des connaissances qui permettront une meilleure gestion des cultures et des élevages.
A) Insectes bénéfiques
- L'abeille domestique est certainement l'insecte bénéfique le plus populaire en agriculture. Les premières représentations de l'homme collectant du miel datent d'il y a 15 000 ans. Ces pollinisateurs sont des insectes d'une importance primordiale pour la production de nombreuses cultures (pommes, oranges, citrons, brocolis, bleuets, cerises, amandes, etc.). Elles produisent également des commodités alimentaires comme du miel, de la gelée royale et de la propolis.
- Le ver à soie (Bombyx mori) est un insecte qui est considéré comme très utile. Son élevage (sériciculture) se pratique depuis près de 5000 ans. La larve fabrique un cocon qui est constitué d'un fil de soie brute de 300 à 900 mètres de long. La fibre est très fine et brillante et une fois tissée, elle crée un tissu d'une grande qualité que l'on appelle soie.
- Il y a également d'autres insectes pollinisateurs comme les mouches syrphides, les abeilles sauvages, certaines espèces de guêpes, etc. qui peuvent être particulièrement bénéfiques. Il y a aussi des insectes prédateurs qui sont d'excellents alliés dans le contrôle des ravageurs (lutte biologique). Dans cette catégorie, on retrouve les coccinelles, les carabes, les staphylins, les chrysopes, les hémérobes, les guêpes parasitoïdes, les mouches parasitoïdes, et plusieurs autres insectes.
-
B) Insectes ravageurs
- Le doryphore de la pomme de terre peut occasionner des dommages importants aux cultures de la pomme de terre
- En agriculture, on retrouve également des ravageurs et ceux-ci peuvent causer d'importantes pertes monétaires. Dans cette catégorie, on retrouve des insectes qui se nourrissent des plantes et des arbres, ceux qui transmettent des microbes pathogènes aux différents végétaux et les insectes qui s'alimentent des grains (riz, céréales, légumineuses, etc.), fruits, légumes et autres produits à la post-récolte. Il y a également des insectes qui causent des blessures au bétail et aux autres animaux de la ferme comme certaines familles de mouches parasites ( Tachinidae, Sarcophagidae, Oestridae, etc.). De plus, le harcèlement par des insectes piqueurs (ex: Haematobia irritans, mouches tabanides) peut être si important que cela peut occasionner une diminution de la production de lait chez les vaches laitière.
• Entomologie forestière : est une autre branche d'étude de l'entomologie économique et elle se spécialise aux insectes qui ont un lien avec les forêts et la sylviculture. Les ravageurs de forêts peuvent créer des dommages économiques en s'alimentant des arbres ou en véhiculant des pathogènes qui peuvent affecter la qualité et la santé des arbres. L'étude des facteurs responsables de l'équilibre insecte-forêts peut permettre de mieux comprendre les épidémies et de choisir les meilleures méthodes d'intervention en fonction de l'aménagement forestier et de la qualité de l'environnement.
• Entomologie médicale :
Est une discipline scientifique qui étudie les arthropodes (insectes, acariens) vecteurs ou non responsables de pathologies humaines et qui cherche à développer des moyens de lutte. Ce domaine s'applique à la médecine humaine et à la médecine vétérinaire.
• Pharmacologie :
Les insectes sont utilisés en médecine depuis plus de 3600 ans. Certains remèdes thérapeutiques et médicaux sont confectionnés avec les parties du corps, l'hémolymphe ou les toxines produites par l'insecte.
Par exemple, l'hémolymphe des cigales (Cicadidae) contient une concentration élevée d'ions de sodium et peut être utilisé comme traitement pour certains problèmes de vessie ou de reins. Certains méloés (Meloidae) sont aussi utilisés en médecine humaine et vétérinaire. Ces insectes produisent une substance chimique qui contient de la cantharidine, un terpène inodore.
Cette toxine est utilisée en médecine alternative pour traiter plusieurs types d'infections et de maux. Aux États-Unis, la cantharidine est aussi l'ingrédient actif d'un solvant de verrue plantaire.
Le venin d'abeille, le miel, la gelée royale, le pollen d'abeille peuvent être utilisés comme suppléments alimentaires ou servir à traiter différents problèmes de santé en médecine alternative.
• Asticothérapie
L'asticothérapie ou la larvothérapie désigne une pratique médicale qui consiste à utiliser des asticots pour nettoyer une plaie. En se nourrissant des tissus nécrosés, les larves facilitent la cicatrisation des tissus sains en stimulant la production de tissus cicatriciels et en désinfectant les plaies sans l'usage d'antibiotiques.
• Entomologie Pathologie
Les insectes peuvent être des vecteurs de pathogènes responsables de maladies infectieuses graves.
Certains insectes causent des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs de pathogènes responsables de maladies infectieuses graves. Ces insectes transmettent principalement ces agents viraux, infectieux ou parasitaires par morsure. Ils peuvent également les propager par leurs excréments (ex: maladie de Chagas).
Les moustiques sont probablement les vecteurs les plus connus et ils peuvent transmettre un large éventail de maladies tropicales comme le paludisme, la dengue et la fièvre jaune. Il y a également certaines espèces de mouches qui peuvent être d'importants vecteurs de protozoaires parasites (ex : Leishmania sp. et Trypanosoma brucei) qui provoquent certaines maladies comme la Leishmaniose et la maladie du sommeil. Plusieurs espèces de bactéries du genre Rickettsia peuvent être transmises par la morsure de poux. Ces bactéries peuvent provoquer le typhus épidémique.
• Entomologie Parasitologie : La parasitologie est l'étude des parasites, de leurs hôtes et de leurs interactions mutuelles. Certains insectes sont connus pour être des parasites de l'homme ou encore des animaux domestiques et du bétail. Ce parasitisme peut entraîner des problèmes de santé, de l'inconfort et des pertes monétaires. Exemples :La puce et le poux de tête .
• Entomologie génomique : La mouche drosophile (Drosophila melanogaster) est l'animal le plus utilisé dans la recherche génomique
La mouche drosophile (Drosophila melanogaster) est l'animal dont la génétique est la mieux connue. Cet insecte a permis d'améliorer les connaissances de l'évolution, de la constitution et du fonctionnement du génome.
• Ethnoentomologie L'Ethnoentomologie est l'étude des relations entre les insectes et les humains. Le nom est dérivé des termes "ethnologie" - l'étude des humains et d' "entomologie" - l'étude des insectes. L'objectif de l'ethnoentomologie est d'étudier la façon dont les insectes ont été ou sont utilisés dans les sociétés humaines à travers le monde. Cela inclut les insectes utilisés comme nourriture, comme éléments de rituels, dans les combats, la musique et la médecine.
• Archéoentomologie
L’archéoentomologie est une branche de l'entomologie et de l'archéozoologie qui se spécialise dans l'étude des insectes fossiles dans le but de reconstituer les activités humaines passées (ce qui la distingue de la paléoentomologie).
• Paléoentomologie
La paléoentomologie est la branche de l'entomologie dont l'objet est l'étude des insectes fossiles. Cette discipline couvre la classification, l'évolution, l'histoire naturelle et l'écologie des insectes.
• Autres applications
- écologie, notamment pour la détermination de l'IBGN (Indice biologique global normalisé)
- industrie (protection des denrées alimentaires et des bois d'œuvre)
- construction (lutte contre les termites).
• Sociétés d'entomologie
Une société d'entomologie a pour mission de promouvoir et de faciliter la recherche sur ce groupe. Elle encourage généralement la publication et la vulgarisation des connaissances acquises. Pour atteindre ces objectifs, certaines produisent des revues qui sont publiées périodiquement. Ces ouvrages scientifiques peuvent contenir des informations sur la biologie, l'écologie, la taxonomie, etc.
Chapitre premier : Généralités sur les arthropodes
1.1 Terminologie en entomologie
Elle regroupe les différents termes utilisée en entomologie médicale.
Elle se trouve en annexe de ce syllabus dans le glossaire des insectes.
1.2 Anatomie
Schéma anatomique d'une araignée femelle
1. 2.1 Caractéristiques générales
Les arthropodes (Arthropoda) — du grec arthron « articulation » et podos « pied », aussi appelés « articulés » sont des eucaryotes.( eukaryota, du grec eu - vrai et karuon - noyau ) ; forment un embranchement d'animaux invertébrés dont le plan d'organisation est caractérisé par un corps segmenté formé de métamères hétéronomes munis chacun d'une paire d'appendices articulés et recouvert d'une cuticule ou d'une carapace rigide, qui constitue leur exosquelette, dans la plupart des cas constitué de chitine.
Leur mue permet, en changeant périodiquement leur squelette externe, de grandir en taille (mue de croissance) ou d'acquérir de nouveaux organes, voire de changer de forme (mue de métamorphose).
L'embranchement des arthropodes est de très loin celui qui possède le plus d'espèces et le plus d'individus de tout le règne animal (80 es espèces connues). Trilobites, crustacés, arachnides, insectes… on compte plus d'un million et demi d'espèces actuelles d'arthropodes qui présentent des modes de vie (guildes écologiques) les plus variés possibles grâce notamment à leur tagmatisation.
Les arthropodes forment un groupe à cosmopolite qui s'est adapté dans des environnements naturels (déserts, forêts, abysses, montagnes, etc.) ou d’origine anthropique (habitations, puits de pétroles, etc.) et sont parmi les premiers animaux à avoir colonisé la terre ferme.
Ils constituent, au sein des invertébrés, un embranchement intermédiaire entre les Vers et les Mollusques, et comprennent quatre classes : les Myriapodes, les Chélicérates (Arachnides, Mérostomacés), les Insectes ou Hexapodes et les Crustacés. Ces groupes ont entre eux beaucoup plus de ressemblance que ceux qui composent les différents embranchement de Vers (Annélides, Nématodes, etc.). Mais il n'existe pas, entre eux, de limites absolument tranchées, et de nombreuses formes intermédiaires les relient les uns aux autres.
Le corps des Arthropodes présente en général trois régions; la tête, le thorax et abdomen; mais ces trois régions ne sont nulle part aussi nettement distinctes que chez les Insectes. Chez la plupart des Arachnides et des Crustacés, la tête et le thorax sont plus ou moins confondus ensemble, de manière à former ce qu'on appelle le céphalothorax.
Enfin, chez les Myriapodes, la tête seule se distingue du reste du corps ou tronc, lequel est formé de nombreux anneaux semblables au presque semblables entre eux et pourvus chacun d'une ou de deux paires de pattes; il n'existe donc chez ces animaux aucune séparation entre le thorax et l'abdomen.
Celui-ci, au contraire, est toujours nettement distinct du thorax chez les Insectes, les Crustacés, les véritables Araignées. Chez ces dernières, il est renflé, globuleux, sans divisions (par suite de la fusion complète des anneaux entre eux), et attaché au céphalothorax par un court pédicule.
Dans les Scorpionides, au contraire, il est très allongé, articulé avec le céphalothorax dans toute sa largeur et divisé en deux parties : l'une antérieure ou préabdomen, large et composée d'une suite d'anneaux distincts; l'autre postérieure, au postabdomen, étroite, également annelée et très mobile.
Enfin chez les Acariens, l'abdomen n'est pas annelé et est confondu avec le céphalothorax.
1. 2.2 L'appendice arthropodien
Chaque segment du corps comporte primitivement une paire d'appendices symétriques articulés. Certains segments, portant des appendices spécialisés, sont fusionnés lorsqu'ils collaborent à une même fonction: perception sensorielle, locomotion ou mastication.
Les appendices remplissent des fonctions très différentes et, pour ce faire, se modifient considérablement par rapport au type fondamental imaginé par les morphologistes : appendices ambulatoires, ou pattes, appendices masticateurs (mâchoires, maxilles, mandibules, chélicères, antennes).
Le polymorphisme appendiculaire, chez les Arthropodes, est considérable et rend difficiles les problèmes que tentent de résoudre les classificateurs.
Ainsi se passe la céphalisation ou fusion de plusieurs segments successifs antérieurs en une tête pourvue de plusieurs paires d'appendices spécialisés.
Le segment arthropodien traduit la métamérie fondamentale des Arthropodes.
Chacun de ces segments / métamères porte :
- une paire d’appendices symétriques composés d’articles successifs
- un fragment vasculaire (système circulatoire)
- un fragment digestif (système digestif)
- un fragment nerveux (neuromère; système nerveux)
- un fragment musculaire (myomère)
- un fragment excréteur (néphromère; système excréteur)
- Ces fragments sont localisés dans l’hémocœle.
Chacun de ces segments / métamères est limité par différents sclérites :
-un tergite dorsal rigide
-un sternite ventral rigide
-deux pleurites latéraux souples
Cette métamérie s’est altérée au cours de l’évolution et différents segments se sont assemblés pour donner des structures plus complexes, les tagmes.
Si l'on admet que les Arthropodes actuels dérivent de formes fossiles, on peut affirmer que l'appendice arthropodien est, typiquement et fondamentalement, double, c'est-à-dire qu'il possède deux rames, formées d'articles placés bout à bout, l'une externe (exopodite), l'autre interne (endopodite), s'insérant toutes deux sur une région commune unique mais tri-articulée (le sympodite).
Ce type d'appendice existe chez des formes marines : les Trilobites, fossiles, et les Crustacés. En fait, même chez ceux-ci et surtout chez les Arthropodes terrestres, l'appendice est simple ; il s'insère sur une région basale, ou coxale, qui comprend un, deux ou trois articles.
1. 2.3 Respiration et circulation
A° Respiration
Les Arthropodes sont donc munis d'organes spécialisés pour acquérir de l'oxygène.
Les araignées ont un poumon interne qui est composé de feuillets de tissus disposés comme les feuilles d'un livre, ce qui permet d'augmenter la surface de contact. Le poumon est ventilé par les mouvements de l'abdomen et l'action du squelette hydrostatique interne.
Les Crustacés ont des branchies protégées par la carapace qui forme une chambre branchiale. Les crabes terrestres ont des branchies beaucoup plus petites que ceux qui sont aquatiques, ce qui leur permet de réduire les pertes d'eau. Ces crabes ne peuvent toutefois vivre dans l'eau, leurs branchies ne leur permettant pas d'extraire suffisamment d'oxygène.
Les Insectes ont un système respiratoire unique et extrêmement efficace: le système trachéen. La cuticule est percée de pores, les spiracles munis de poils hydrophobes. Ces pores mènent à un réseau de trachées et de trachéoles qui peuvent occuper près de 50u volume interne de l'insecte. Les trachéoles se ramifient en tubules qui entourent les muscles et les organes. Ces tubules sont remplis de fluide trachéolaire.
La ventilation est assurée par des sacs aériens qui pompent ou expulsent l'air suivant les mouvements et contractions de l'animal. Dans les tissus très actifs, comme les muscles alaires, les métabolites sécrétés font augmenter la pression osmotique entre les cellules.
Le fluide contenu dans les tubules est aspiré par osmose dans les tissus, ce qui crée une pression négative dans les trachéoles qui vont aspirer l'air de l'extérieur. Le fluide permet les échanges gazeux et augmente l'efficacité du système.
B° Circulation
Les Arthropodes ont un système circulatoire ouvert, leur sang n'est donc pas continuellement dans les vaisseaux sanguins mais baigne les organes internes.
Le sang est propulsé par un cœur dorsal présentant des ostioles latéraux.
- la cavité générale est un hémocœle résultant de la fusion d’une grande partie du
cœlome embryonnaire et du blastocœle; les cavités cœlomiques vraies sont rares,
souvent limitées au péricarde
Le coeur pompe le sang (hémolymphe) contenu dans la cavité péricardique par les ostia et le propulse vers les différentes régions du corps. La cavité interne est divisée par des diaphragmes, ce qui induit des courants et réduit le mélange du sang nouvellement pompé et celui déjà présent dans la cavité interne.
L'hémolymphe des Arthropodes peut contenir des pigments respiratoires qui augmentent l'efficacité du transport de l'oxygène et du gaz carbonique vers les organes respiratoires. Les insectes n'ont typiquement pas de pigments respiratoires; leur système trachéen est suffisamment efficace pour qu'ils puissent s'en passer.
1.2.4 Excrétion et osmorégulation
L'excrétion se fait par des organes spécialisés, et la forme sous laquelle les déchets azotés sont éliminés est généralement liée à l'environnement où l'animal vit.
Les araignées ont des glandes coxales et éliminent leurs déchets sous forme d'urée ou d'acide urique. Les Crustacés ont des glandes antennaires et éliminent leurs déchets azotés sous forme d'ammoniac.
Les Insectes ont un organe caractéristique: les tubes de Malpighi. Les déchets azotés sont rejetés sous la forme de cristaux d'acide urique qui précipitent dans l'intestin à cause du faible pH. Ils peuvent donc éliminer les déchets azotés avec un minimum de pertes d'eau.
1.2.5 Musculature
Les muscles sont typiquement striés et réunis en faisceaux indépendants ; ils s'attachent à la paroi du corps ou sur des replis internes de celle-ci nommés apodèmes dont l'ensemble représente un véritable endosquelette.
Dans quelques cas existent cependant des formations internes, d'origine mésodermique (endosternites), sur lesquelles certains muscles s'attachent. Ceux-ci sont classés en longitudinaux, en tergo-sternaux, en tergo-coxaux, en sterno-coxaux et en appendiculaires. La myologie comparée pose des problèmes difficiles, mais les documents qu'elle fournit sont très importants dans les recherches sur la métamérie.
1.2.6 Système nerveux et organes des sens
Le système nerveux des Arthropodes se déduit de celui des Annélides, avec lequel il concorde entièrement dans ses traits fondamentaux. Il se compose essentiellement d'une paire de ganglions sus-œsophagïens, unie par un anneau oesophagien à une chaine ganglionnaire abdominale, dont le premier renflement est situé sous l'œsaphage (ganglion sous-oesophagien).
Le cerveau complexe comprend trois parties: un protocérébron , un deutocérébron et un tritocérébron
Les organes des sens ont une grande analogie avec ceux des Vers. Les organes du tact sont représentés par les palpes, qui accompagnent les organes masticateurs, et par les baguettes tactiles dont sont pourvues surtout les antennes; celles-ci, au nombre de quatre chez les Crustacés, de deux seulement chez les Myriapodes et les Insectes, paraissent remplacées, chez les Arachnides, par les chélicères. Chez les Crustacés, les Myriapodes et les Insectes, on trouve assez fréquemment, sur les articles des antennes, de petits appendices, isolés au disposés par groupes, qu'an ne peut confondre avec les baguettes tactiles et que l'an considère comme des baguettes olfactives. Les organes auditifs n'ont été observés que chez les Crustacés et un petit nombre d'Insectes; ils sont situés, chez les Crustacés, dans l'article basilaire des antennes internes ou antérieures, plus rarement (Mysides) dans les lamelles internes de l'éventail de la queue.
Les yeux : Généralement, ils possèdent des yeux composés (qui peuvent être secondairement perdus), placés d'ordinaire sur la tête. Ils présentent, selon les groupes, une grande diversité quant à leur structure, leur nombre et leur arrangement ;
Ainsi, chez les Myriapodes, les yeux sont simples et disposés en une au deux séries de quatre à huit sur les côtés de la tête. Chez les Araignées, on trouve ordinairement huit, plus rarement six yeux, composés avec carnée simple, le plus souvent différents de grosseur et répartis symétriquement sur le thorax;
Dans les Insectes, les yeux, sous le rapport de leur structure, se divisent en deux groupes : les uns sont des yeux à facettes, occupant les deux côtés de la tête et remarquables par leur grosseur; les autres, plus petits et lisses (points oculaires), sont accessoires et placés, au nombre de deux ou trois, sur la face frontale au vertex.
Enfin, chez les Crustacés, les organes de la vision se présentent sous la forme, tantôt d'yeux simples (pairs au impairs) ou ocelles, tantôt d'yeux composés à carnée lisse au à facettes, et, dans ce dernier cas, sait sessiles (Crustacés), soit portés sur des pédoncules mobiles plus ou moins allongés.
1. 2.7 Locomotion
Contrairement à beaucoup de métazoaires, les arthropodes ne se déplacent pas par déformation du corps, mais par des mouvements coordonnés des appendices locomoteurs même si les mouvements des articles sont contraints.
L'exosquelette et la présence d'appendices articulés procure aux Arthropodes un avantage locomoteur marqué sur les animaux vermiformes. D'une part, l'exosquelette procure la rigidité nécessaire au mouvement, fournit des points d'attache solides pour les muscles et des points d'appui pour des mouvements de levier.
D'autre part, les appendices permettent à l'animal de se déplacer sans avoir à utiliser toute sa musculature comme chez les animaux qui dépendent d'un squelette hydrostatique.
Les articulations des arthropodes ne permettent des mouvements que dans un seul plan (comme la reliure d'un livre). Par contre, les appendices sont composés de plusieurs unités dont les articulations sont orientées dans différents plans ce qui permet de déplacer l'extrémité de l'appendice dans toutes les directions.
Les insectes qui ont des ailes (ptérygotes) ont un grand avantage car ils peuvent se déplacer rapidement sur de grandes distances. Les insectes les plus primitifs (comme les libellules) se servent de muscles antagonistes et de leviers pour mouvoir leurs ailes. Les insectes les plus évolués (les mouches et les abeilles) utilisent des muscles qui ne sont pas directement attachés à l'aile, mais plutôt au thorax. Leur action entraîne une déformation du thorax qui actionne les ailes. L'avantage de cette approche est que le système entre en résonnance et réduit ainsi la dépense musculaire.
1.2.8 Alimentation et digestion
La nourriture est prélevée à l’aide d’appendices locomoteurs antérieurs modifiés,
On parlera de pièces buccales qui peuvent être hautement spécialisées mais dont les deux types les plus répandus soutiennent la classification des Arthropodes: mandibules et chélicères.
Ces spécialisations alimentaires sont typiquement associées à des adaptations au niveau des appendices buccaux et du tube digestif.
Seule la partie centrale du tube digestif est utilisée pour la digestion car les parties antérieure et postérieure sont recouvertes de cuticule.
Les araignées sont des prédateurs qui paralysent leurs proies à l'aide de venin injecté par les crocs des chélicères. Elles injectent alors leurs enzymes digestives dans la proie et sucent ensuite le liquide produit. Elles peuvent emmagasiner la nourriture dans des caecaux.
Les Crustacés sont typiquement filtreurs (zooplancton) ou détritivores (écrevisse, homard). Leurs appendices servent à créer un courant qui amène les particules à la bouche.
Les pièces buccales des insectes sont modifiées, parfois de façon surprenante, selon le type d'alimentation. Par exemple, la sauterelle est un brouteur qui possède de fortes mandibules très clarifiés qui résistent à l'abrasion causée par la silice contenue dans les tissus de nombreuses plantes. Le moustique possède une trompe piqueuse qui lui permet d'injecter un anticoagulant et d'aspirer le sang. Le papillon a une longue trompe suceuse.
1. 9 Reproduction
La reproduction est sexuée et les animaux sont dioïques (existences de deux sexes). Le développement et la croissance des arthropodes passent souvent par une succession de stades larvaires dont la morphologie et l'écologie diffèrent de celles du stade adulte (métamorphose).
Chez les Insectes, la métamorphose peut être complète ou incomplète. Chez les sauterelles, par exemple, la métamorphose est incomplète et les larves ressemblent beaucoup aux adultes (moins les ailes et les organes génitaux).
Par contre, chez les mouches et les papillons, la métamorphose est complète. La larve est très différente de l'adulte, et il y a un stade pupe au cours duquel la métamorphose s'effectue.
1.10 Vecteurs
Beaucoup d'arthropodes parasites, piqueurs ou suceurs sont vecteurs de maladies.
En matière de responsabilité au regard de l'importance épidémiologie mondiale pour l'homme, les moustiques sont considérés comme le premier groupe de vecteurs, le second groupe étant celui des arthropodes hématophages (ex : acariens : tiques, insectes : puces), qui ont leur pendant chez les végétaux (ex : puceron, punaises).
Nombre d'arthropodes vecteurs de maladies semblent héberger durablement des bactéries intracellulaires, ayant des effets variés sur leurs hôtes et transmises verticalement. Il s'agit d'interactions durables et peut-être parfois, voire souvent de véritables symbioses, certaines bactéries étant bénéfiques voire nécessaires, par exemple pour fournir à leur hôte des acides aminés essentiels, des vitamines ou un rôle fonctionnel vital (on parle alors de symbiote primaire et pour l'exemple cité de symbiose nutritionnelle).
Les bactéries utiles à l'hôte, mais facultatives sont dites symbiotes secondaires pour leur hôte ; elles leur apportent par exemple un complément métabolique indispensable chez les espèces vivant sur des milieux pauvres (certains arthropodes hématophages) par exemple.
Il est fréquent qu'un arthropode véhicule un symbiote primaire et plusieurs symbiotes secondaires, chez le puceron, le charançon, la mouche tsé-tsé par exemple, ou chez de nombreux aleurodes.
La bactérie symbiote peut fortement modifier le comportement de son hôte (et même le sexe-ratio dans certains cas).
Il semble parfois exister une triple symbiose ou au moins une relation triangulaire ; des insectes phytophages étant par exemple vecteurs de virus qui infectent plus facilement leur plante hôte en présence de la bactérie symbiotique.
Du point de vue écopidémiologique global et des interactions « hôte-parasite », les arthropodes piqueurs-suceurs pourraient jouer un rôle important pour l'immunité de leurs hôtes et/ou de leurs populations, permettant une coévolution moins brutale des espèces avec la plupart de leurs parasites et pathogènes.
Les vecteurs sont des arthropodes hématophages qui assurent une transmission active (mécanique ou biologique) d’un agent infectieux d’un vertébré vers un autre vertébré. Il s’agit essentiellement d’insectes et d’acariens hématophages. Ils transmettent des maladies parasitaires (comme le paludisme, la maladie de Chagas), bactériennes (comme la borréliose de Lyme, les rickettsioses, la peste) ou virales (telles que la dengue, le chikungunya et le West Nile - ou virus du Nil occidental). Les virus transmis par des arthropodes hématophages sont appelés des arbovirus. Ce terme dérive de la dénomination anglaise d’« arthropod-borne virus ».
Ces maladies peuvent être strictement humaines (paludisme par exemple) mais plusieurs sont des zoonoses (maladie transmissible de l’animal à l’homme et inversement), comme l’infection à virus West Nile ou la borréliose de Lyme.
Parmi les arthropodes hématophages, seuls quelques-uns peuvent être des vecteurs. Il s’agit principalement d’insectes et d’acariens hématophages, plus précisément de moustiques, phlébotomes (moucherons), poux, punaises et tiques. Les agents infectieux sont transmis par des vecteurs qui leur sont spécifiques. Ainsi, le paludisme est transmis par certains anophèles, la dengue par des moustiques du genre Aedes, la borréliose de Lyme par des tiques du complexe Ixodes.
L’infection est transmise par le vecteur après qu’il s’est lui-même infecté au cours d’un repas sanguin sur un hôte porteur de l’agent infectieux. A la suite de ce repas infectant, l’agent infectieux se réplique ou se transforme dans le vecteur pendant une durée de 5 à 15 jours (appelée cycle extrinsèque). A l’issue de ce cycle extrinsèque le vecteur peut transmettre la maladie. Les modes de transmission sont variés, il s’agit le plus souvent de piqûre (paludisme, chikungunya, maladie du sommeil, borréliose de Lyme), mais la transmission peut aussi se faire par déjection du moustique (maladie de Chagas, rickettsioses) ou par régurgitation (peste).
1.3 – Épidémiologie
Nécessite l’étude :
- de l’agent pathogène ;
- des facteurs de développement ;
- des possibles « réservoirs de virus ».
Les moyens de transports modernes ont favorisé la dissémination.
L’épidémiologie des maladies à transmission vectorielle dépend :
• Des vecteurs : leur répartition, leur compétence et leur capacité. La compétence d’un vecteur est son aptitude à s’infecter sur un hôte vertébré, à assurer le développement d’un agent infectieux et à transmettre cet agent à un autre hôte. La capacité prend en compte les conditions du milieu. Elle dépend de la compétence, du taux de contact vecteur-hôte, lui-même dépendant de la préférence trophique (choix de l’espèce de vertébré pour le repas sanguin) et de l’abondance (densité de vecteurs), ainsi que de la longévité du vecteur (plus la longévité d’un vecteur est importante, plus il aura eu de chance de s’infecter lors d’un repas sanguin ;
• Des agents infectieux : leur infectiosité, leur spécificité d’hôte, leur résistance aux anti-infectieux par exemple ;
• Des activités humaines, de l’environnement, des conditions climatiques : ces facteurs influent sur la répartition et l’activité des vecteurs et jouent sur les interactions entre les vecteurs et les hommes ainsi que les réservoirs animaux.
L’expansion des maladies à transmission vectorielle découle aujourd’hui principalement de l’intensification et de la mondialisation des échanges de biens et des mouvements de personnes. Les interactions de l’homme avec son environnement, ainsi que les changements climatiques représentent également des facteurs de propagation de ces maladies
1. 4 Principaux types d'arthropodes
1. 4.1 Myriapodes : nombreuses pattes
1.4.2 Trilobites : une vingtaine de pattes , à carapace dorsale divisée en trois régions par deux sillons longitudinaux ;
1.4.3 Crustacés : cinq à sept paires de pattes
1.4.4 Chélicérates dont arachnides : quatre paires de pattes, dépourvus d'antennes, ont leurs appendices antérieurs (chélicères) transformés en pinces ; la région céphalique, non individualisée, correspond à un ensemble de métamères réunis à l'acron ; on les sépare en Mérostomes marins ;
1.4.5 Les insectes : trois paires de pattes
1. 5 Classification
En tout, on considère qu’il existe 8 unités principales de classement :
• L’espèce
• Le genre
• La famille
• L’ordre
• La classe
• L’embranchement
• Le règne
• Le domaine.
Sur un arbre taxonomique on ne représente pas l’évolution des espèces mais simplement différentes classifications. Un auteur peut décider de classer telle ou telle espèce dans un genre, un autre peut en décider autrement
Dans le vivant le domaine étant la première subdivision de la classification, on distingue alors trois domaines : les eucaryotes, les procaryotes et les archées (LUCA) 1960
Il existe deux types de classification des arthropodes :
- Classification classique ;
- Classification phylogénétique.
1.5.1 Classification classique
Elle comprend deux types :
- La classification traditionnelle définissait comme arthropodes tous les métazoaires à squelette externe, ou cuticule, à corps en segments articulés-porteurs d'appendices eux-mêmes articulés, et une croissance par mues). Cette classification distinguait principalement en les opposant les Chélicérates (Xiphosures, Arachnides…) et les mandibulates (ou antennates) ; avec parmi ces derniers, 3 classes :
• Crustacés (2 paires d'antennes ; essentiellement aquatiques et à respiration branchiale)
• Insectes (1 paire d'antennes ; Hexapodes, adaptation à la vie terrestre, respiration trachéenne).
• Myriapodes (nombreux segments à appendices)
- La classification moderne intègre les progrès apportés par les analyses génétiques et biomoléculaires, qui ont montré que les Insectes (Hexapoda) sont un groupe-frère des Malacostracés, ce qui les réunit à l'ensemble des Crustacés en un gigantesque taxon qu'on a appelé Pancrustacea.
La classification classique place des arthropodes dans :
1° Le règne animal
2° Embranchement Arthropoda
• sous-embranchement Chelicerata — Chélicérates (8 pattes)
o classe Arachnida — Arachnides (scorpion, araignée, acariens…)
o classe Merostomata — (Gigantostracés fossiles, limule)
o classe Pycnogonida
• sous-embranchement Crustacea Brünnich, — crustacés (10 pattes)
o classe Branchiopoda Latreille, — branchiopodes (Daphnie…)
o classe Cephalocarida Sanders,
o classe Malacostraca Latreille, — (Homard, vrai crabe, squille, crevette, cloporte…)
o classe Maxillopoda Dahl, — (Copépode, Balane, Pousse-pied…)
o classe Ostracoda Latreille, — ostracodes
o classe Remipedia Yager,
• sous-embranchement Insectes — hexapodes (6 pattes)
o classe Entognatha — (collembole, diploure, protoure)
o classe Insecta—insectes (Punaise,Puces ;Chique ; mouche…)
• sous-embranchement Myriapoda — myriapodes (nombreuses pattes)
o classe Chilopoda — (mille-pattes, scolopendre)
o classe Diplopoda — (mille-pattes, iule)
o classe Pauropoda — (mille-pattes nains)
o classe Symphyla
• sous-embranchement Trilobitomorpha (20 pattes)
o classe Trilobita —trilobites
1. 5. 2 Classification phylogénétique
La classification phylétique est celle qui étudie les parentés entre différents êtres vivants en vue de comprendre l'évolution des organismes vivants (lignée génétique).
Cette classification n'est pas encore établie de manière très sûre.
La classification des Arthropodes fossiles est controversée, et les relations phylétiques au sein des Arthropodes actuels - Euarthropodes – incertaine.
Avec les vers Nématodes et quelques autres groupes, ils constituent les Ecdysozoaires, clade qui rend obsolète l'ancienne notion d'articulés (en), classification de Georges Cuvier en 1817 qui regroupait les arthropodes et les annélides.
Les arthropodes sont un groupe qui réunit à la fois des taxons vivants et fossiles.
Pour des raisons de difficultés de classification de la plupart de ces espèces fossiles, que certains paléontologues placent parmi les arthropodes et d'autre dans des phylums différents, les Arthropodes actuels sont réunis dans le taxon monophylétique des Euarthropodes, inclus dans le taxon des Arthropodes au sens général, lui-même placé dans le clade plus vaste des Panarthropodes qui réunit aussi les Tardigrades et les Onychophores.
1. 6 Écologie
L'embranchement des Arthropodes est celui qui a le plus de succès sur notre planète. On retrouve des Arthropodes en abondance dans tous les habitats, des pics de montagne neigeux aux fosses abyssales, des déserts aux forêts tropicales ; les grottes, lacs et les mers.
1.7 Évolution
On reconnaît, actuellement, cinq sous-embranchements parmi les Arthropodes.
Les Trilobitomorphes, n'ont pas dépassé l'ère secondaire ; ils étaient tous marins, possédaient des antennes préorales et leurs appendices ventraux presque tous semblables étaient du type biramé.
Les trilobites sont des animaux marins aujourd'hui disparus, qui vivaient dans les mers du paléozoïque (= ère primaire). Ils connurent leur apogée il y a 500 millions d'années et les derniers disparurent à la fin du paléozoïque, il y a 230 millions d'années.
Le corps carapaçonné et segmenté, long de quelques centimètres, est divisé en trois parties: une tête portant des yeux composés, un thorax fait de segments articulés et un pygidium constitué de segments soudés ensemble. Chaque segment du corps porte une paire de pattes et est formé de trois lobes: un lobe médian et deux lobes latéraux.
Les Chélicérates, presque tous disparus à la fin de l'Ère primaire (sauf les Limules qui ont persisté jusqu'à nos jours) et en Arachnides à respiration aérienne.
Les Antennates, ou Mandibulates, forment le dernier sous-embranchement ; il comprend les Myriapodes, les Crustacés et les Insectes, lesquels représentent les neuf dixièmes des Arthropodes actuels.
On rattache aux Arthropodes, sous le nom de Pararthropodes (porteurs de griffes), certains groupes présentant des caractères arthropodiens : les Onychophores, ou Péripates, les Tardigrades et les Linguatules.
Les Arthropodes étaient bien différenciés antérieurement au Cambrien et une origine polyphylétique de ce vaste ensemble est possible. Néanmoins le développement révèle de nombreuses affinités avec celui des Annélides. Si l'on veut rechercher encore plus loin, dans le temps, l'origine des Arthropodes, on aboutit à cette conclusion qu'Arthropodes et Annélides ont certainement des ancêtres communs.
L'existence de très nombreux fossiles marins d'Arthropodes laisse penser qu'au cours de son évolution cet embranchement est passé de la vie aquatique à la vie terrestre ; nombreux sont les partisans de cette hypothèse.
On parle aussi d'évolution régressive. Le deutocérébron a disparu chez les Chélicérates, par exemple. On ne saurait cependant affirmer que le psychisme des Araignées est inférieur à celui des Insectes. Les Arthropodes apportent la preuve que, si la simplification organique évolutive existe, elle n'entraîne nullement une régression dans les manifestations vitales.
Chapitre deuxième : Les Myriapodes
2.1 Caractères généraux
Les myriapodes ou mille-pattes regroupent des arthropodes de 8 mm à 28 cm présentant une paire d'antennes, des mandibules et une respiration aérienne, grâce à des trachées, petits tubes amenant l'air nécessaire aux organes: ils font partie, avec la classe des insectes, des trachéates.
Ils se distinguent des insectes par le grand nombre de segments et de paires de pattes: on ne trouve néanmoins aucun mille-pattes ayant mille pattes, mais, au maximum, 181 paires chez certains géophiles indigènes et 250 paires chez certains diplopodes.
La tête comporte une paire d'antennes, des lèvres supérieures, 4 paires de mandibules, et deux paires de machoîre .
Les anneaux qui suivent la tête portent chacun soit une, soit deux paires de pattes, sans que le total dépasse ordinairement une centaine.
Dans le corps des myriapodes, tout est allongé et suit la périodicité des anneaux: le tube digestif est rectiligne, le cœur est formé de nombreuses chambres en série linéaire, le système nerveux est en corde à nœuds, etc.
Les seuls organes sensoriels sont des poils tactiles, et des yeux simples ou ocelles.
Ils subissent de légères métamorphoses de la sortie de l'œuf à l'âge adulte.
Les myriapodes sont tous des animaux terrestres. On peut cependant les trouver grimpant aux arbres soit pour se faire chauffer au soleil pour élever leur température, soit pour se nourrir du feuillage. Les myriapodes sont répartis sur toute la terre. Les pays tropicaux abritent les plus grandes formes.
Toutes ces espèces vivent cachées pendant le jour, et sortent la nuit.
Ils se distinguent des autres Arthropodes par le fait que les métamères sont regroupés deux à deux de manière plus ou moins apparente, on parle de diplopode.
Chaque groupement est appelé diplosegment, il porte dans le cas le plus simple deux paires de pattes. Chez les Chilopodes, un ordre de Myriapode, les diplosegments ne portent qu’une seule paire d’appendices. Le corps des Myriapodes est divisé en deux parties, la tête et le tronc.
La tète comporte une paire d’antenne, des lèvres supérieures, quatre paire de mandibule et deux paire de mâchoires. Les annaux qui se suivent ont soit deux paire pattes soit .
2.2 Classes
Les myriapodes forment un clade dont la monophylie est encore discutée. Les 4 classes qui le composent pourraient ne pas être apparentées :
1. classe Chilopoda — (mille-pattes, scolopendre)
2. classe Diplopoda — (mille-pattes, iule)
3. classe Pauropoda — (mille-pattes nains)
4. classe Symphyla
On les divise classiquement en deux suivant qu'ils possèdent deux paires de pattes par anneaux (chilognathes ou diplopodes) ou une seule (chilopodes). C'est à ces derniers que se rapportent les espèces venimeuses, dont le régime est carnassier.
Les myriapodes ont longtemps été considérés comme proches des insectes partageant avec eux la présence d'appendices uniramés et de tubes de Malpighi. Les analyses de l'ARN ribosomique 18S ne confirment pas cette proximité.
2.2.1 Les Chilopodes
Les Chilopodes ou Centipèdes (Chilopoda) sont une classe d'arthropodes myriapodes. Chacun des nombreux segments porte une paire de pattes sauf le premier dont la paire d'appendices est transformée en paire de crochets à venin appelés « forcipules ». Cette particularité unique parmi les myriapodes, définit leur classe. La morsure des plus grandes espèces est douloureuse pour un homme adulte et peut parfois être très dangereuse pour un enfant.
Les chilopodes sont prédateurs d'autres arthropodes ou de vers. Ils sont tous terrestres mais ont besoin d'un milieu humide car leur cuticule ne possède pas de couche de cire leur permettant de résister à la déshydratation. Ce sont des espèces lucifuges (qui fuient la lumière).
Ils jouent un rôle important dans les communautés d'espèces qui contribuent à la production du sol et en particulier de l'humus.
Ce sont des espèces relativement discrètes. L'inventaire mondial n'en est donc pas complet. On en compte au début du XXIe siècle environ 3500 espèces .
2.2.2 Les diplopodes
Les diplopodes ou mille-pieds (traduction de l'anglais "millipedes") sont des myriapodes de section corporelle transversale plus circulaire et présentant deux paires de pattes par segment: les segments ont en réalité fusionné deux par deux.
Ils sont des organismes lents, herbivores, détritivores, saprophages et mycophages. Ils comprennent entre autres les iules, coriaces myriapodes luisants de section circulaire communément rencontrés sous les souches, les glomeris, organismes terricoles qui s'enroulent sur eux-même jusqu'à constituer une sphère, et les polydesmes, d'une vingtaine de segments et légèrement aplatis.
Ils sont nocturnes ou lucifuges, ils vivent (exceptionnellement en colonies denses) sous les pierres, dans le sol, dans le bois mort et en décomposition et dans les endroits humides.
Comme les vers de terre, mais moins profondément, les diplopodes contribuent à la formation de l'humus, forestier notamment, ainsi qu'à l'aération du sol et au brassage de ses couches superficielles et de la matière ligneuse en décomposition.
Ils sont composés de nombreux segments. Les quatre premiers portent une simple paire de pattes, les suivants sont fusionnés deux à deux et montrent de ce fait deux paires de pattes par segment (contrairement à ceux des chilopodes qui n'en portent qu'une seule). Ils ne possèdent pas de crochets venimeux comme les chilopodes, leur régime alimentaire est végétarien et détritivore. Pour se défendre, ils peuvent s'enrouler et émettent des substances répulsives et toxiques.
Lorsqu'il est inquiété par un prédateur, l'iule se roule en spirale pour se protéger. Il peut parfois sécréter une substance répulsive benzoquinone et hydroquinone qui laisse sur la peau des taches de couleur jaune-orangé et parfois une odeur acide. Ces taches disparaissent spontanément, en une semaine. L'utilisation de ce moyen de défense varie selon les espèces. Certaines personnes peuvent réagir à ces sécrétions, les réactions vont de légères rougeurs à l'urticaire.
Par contre, il a été observé que le singe capucin utilisait cette substance répulsive exsudée par les segments thoraciques de certaines variétés de scolopendres, pour éloigner les moustiques.
Sur les quelque 10 000 espèces de mille-pattes connues, Illacme plenipes est le myriapode en ayant le plus, avec 750 pattes. Après une première observation en 1926, il a été redécouvert en Californie en 2006. Archispirostreptus gigas semble être le plus long, avec un record de 38,5 cm.
Certains diplopodes, comme Tachypodoiulus niger et Ommatoiulus sabulosus, font de la périodomorphose, une stratégie de reproduction particulière.
Chez les Diplopodes, chaque mue apporte, suivant les groupes, un nombre plus ou moins grand de nouveaux anneaux. Par exemple 4 ou 5 pour les Julidae, 2 à 4 pour les Polydesmidae, un seul pour les Glomeridae.
2.2.3 Pauropoda — (mille-pattes nains)
On en connaît aujourd'hui 400 espèces réparties en 5 familles :
• Millotauropodidae
• Pauropodidae
o Pauropodus
Pauropodus silvaticus
• Brachypauropodidae
• Afrauropodidae
• Eurypauropodidae
2.2.4 Symphyla
On en compte environ 150 espèces, réparties dans deux familles :
• famille Scolopendrellidae
• famille Scutigerellidae
Chapitre troisième : Les Chélicérates
3.1 Caractères généraux
Les Chélicérates ou Chélicérés sont un sous-embranchement majeure de l'embranchement des Arthropodes et comprend les arachnides et les mérostomes, les arachnides, de loin les plus abondants, les plus répandus et les plus diversifiés
Ces animaux, pour la plupart prédateurs, ont survécu après l'extinction des trilobites, arthropodes marins très communs du Cambrien. La plupart des chélicérates marins, comprenant les euryptérides, sont maintenant éteints.
3.2 Segmentation
Chez les Chélicérates, le corps est divisé en 2 parties :
• un prosome antérieur (ou céphalothorax), composé de 8 segments (auxquels s'ajoute une pièce supplémentaire antérieur, l'acron). Comme chez les autres Arthropodes, la bouche se trouve entre les 2e et 3e segments, mais alors que l'on trouve habituellement une paire d'antennes sur le dernier segment préoral, il n'y en a pas chez les Chélicérates. Le prosome porte habituellement des yeux.
• un opisthosome postérieur (ou abdomen), constitué de 12 segments (et d'une pièce terminale supplémentaire, le telson).
Les segments ne sont guère visibles de l'extérieur, sauf au niveau de l'abdomen chez les scorpions. Chez les opilionides et les acariens, céphalothorax et abdomen sont soudés.
3.3 Appendices
Les appendices sur les segments du prosome sont :
1. Les chélicères : ce sont des pièces buccales faisant office de mandibules, elles donnent leur nom au groupe. La plupart des Chélicérates sont incapables d'ingérer de la nourriture solide : ils sont donc amenés à boire du sang ou à projeter leurs sucs digestifs pour digérer leurs proies à l'extérieur du corps (digestion externe). Elles se présentent généralement sous forme de pinces cornées, mais peuvent subir des modifications chez certains groupes. Ainsi, chez les araignées, elles sont modifiées en crochets venimeux ; chez les tiques, elles forment un tube armé de pointes apte à percer la peau de leur hôte.
2. Les pédipalpes : ce sont des appendices couverts de soies sensorielles, ils encadrent l'orifice buccal. Ils ont un rôle tactile et servent à manipuler les proies. Chez les scorpions, les pédipalpes sont modifiés et forment les pinces.
3. Quatre paires de pattes : les pattes du prosome sont uniramées et portent une branchie réduite. Elles permettent de marcher ou de nager. Chez les Arachnides qui tissent des toiles, elles sont aussi utilisées pour la manipulation de la soie.
Les appendices de l'opisthosome sont soit absents soit réduits aux branchies qu'ils portent.
3.4. Classes
A) classe Arachnida—Arachnides (scorpions, araignées ,tiques OU Acariens)
B) les mérostomes
3.4.1 Les arachnides
a) Généralités
Les Arachnides (Arachnida) sont une classe d'arthropodes chélicérés, terrestres ou aquatiques, souvent insectivores. C'est le groupe qui comprend, entre autres, les araignées, les scorpions et les acariens. Ils se distinguent au sein de l’embranchement des arthropodes par le fait qu'ils possèdent quatre paires de pattes, qu'ils n'ont ni ailes ni antennes, et que leurs yeux sont simples (ocelles) et non composés. La plupart des arachnides sont ovipares et les sexes sont généralement de morphologies distinctes (dimorphisme sexuel).
Le nom de la classe tire son origine du mot grec arachné, qui signifie « araignée ».
L'organisation interne est surtout remarquable par les poumons, ou phyllotrachées, sortes de poches s'ouvrant à l'extérieur par les stigmates, et contenant une série de feuillets parallèles, à paroi mince, à travers lesquels se font les échanges gazeux.
b) familles
La classe des arachnides comprend les ordres ou sous-classes suivants:
Classification
• Acari (acariens) :les tiques.
• Amblypygi (amblypyges)
• Araneae (araignées)
• Opiliones (opilions)
• Palpigradi (microscorpions)
• Pseudoscorpiones (pseudoscorpions)
• Ricinulei (ricinulides)
• Schizomida (schizomides)
• Scorpiones (scorpions)
• Solifugae ou Solpugida (solifuges)
3.4.2 LES ARAIGNEES
Anatomie de l'araignée :
(1) Quatre paire de pattes ambulatoires
(2) Céphalothorax
(3) Opisthosome
A) Description
Les araignées ou Aranéides (ordre des Araneae) sont des prédateurs invertébrés arthropodes de la classe des Arachnides.
Elles sont dotées de huit pattes locomotrices chez l'adulte et ne disposent ni d'ailes ni d'antennes ni de pièces masticatrices dans la bouche, leurs yeux peuvent être simples ou multiples.
Elles sécrètent de la soie (une solution protéinée synthétisée par des glandes généralement situées à l’extrémité de l’abdomen) qui sert à produire le fil qui leur permet de se déplacer, de tisser leur toile ou des cocons emprisonnant leurs proies ou protégeant leurs œufs ou petits, voire de faire une réserve provisoire de sperme ou un dôme leur permettant de stocker de l’air sous l’eau douce.
Le corps composé de deux parties : prosoma ou céphalothorax (tête et thorax combinés, epistosoma ou abdomen
. Chez les acariens et les opilions – également appelés « faucheux » –, ces deux parties sont fusionnées. Chez les scorpions, au contraire, l'abdomen est prolongé par un postabdomen ou metasoma, communément appelé « queue ».
Les organes reproducteurs situés sur la face ventrale antérieure de l'abdomen.
Le céphalothorax porte les 4 paires de pattes locomotrices, ainsi que les pédipalpes, ou pattes-mâchoires, situés à l'avant du prosoma. Ces pédipalpes jouent un rôle essentiellement tactile.
Le prosoma porte également une paire de chélicères, prolongés par un crochet à venin. Le céphalothorax est fortement chitinisé chez les arachnides, procurant à l'animal une protection appréciable. Cependant, la rigidité de cette carapace contraint les membres de cette classe à des mues de croissance périodiques.
L'abdomen est segmenté chez les scorpions, non segmenté chez les araignées et les acariens. Il ne l'est que faiblement chez les opilions. On estime que l'importance de la segmentation abdominale est un indice du degré d’évolution : les scorpions, à l'abdomen très segmenté, sont ainsi considérés comme l'ordre le plus primitif de cette classe ; les acariens, à l'abdomen peu ou apparemment pas segmenté, sont considérés comme l'ordre le plus évolué de la classe. Cette estimation s’appuie sur ces considérations morphogénétiques, mais aussi sur l’âge respectif des fossiles découverts pour les différents arachnides.
Chez certains ordres comme les solifuges, les pédipalpes sont très développés et ressemblent à des pattes. Il s'agit bien cependant d'organes différents : les pattes comprennent 7 articles, quand les pédipalpes n'en comprennent que 6.
En outre, la base des pédipalpes est souvent pourvue de soies en forme de peigne sur la face intérieure, de manière à servir de filtre devant l'orifice buccal. Enfin, les pédipalpes ne jouent aucun rôle dans la locomotion.
Le langage courant considère souvent que les araignées sont des insectes ; pour le zoologue, elles se distinguent de ceux-ci par le nombre des pattes : 8 chez les arachnides, 6 chez les insectes.
Parmi les 44 000 espèces connues, une seule est majoritairement herbivore, Bagheera kiplingi, et une seule immergée, Argyroneta aquatica.
En tant que prédatrices, les araignées jouent un rôle majeur dans la régulation des populations d'insectes, et elles sont elles-mêmes régulées par des prédateurs souvent spécifiques (reptiles, oiseaux ou insectes de la famille des pompilidae).
Elles se sont adaptées à presque tous les milieux, de cavernicoles à montagneux, des milieux arctiques à équatoriaux. Seuls les eaux salées, les très hautes altitudes et les milieux très froids n’ont pas été colonisés par les Araneae.
La branche de l'arachnologie qui leur est consacrée est l'aranéologie. La peur des araignées ou arachnophobie est une des phobies les plus communes.
À l'exception de celles appartenant à deux familles (les Uloboridae et les Holarchaeidae) et au groupe des Mesothelae (350 espèces en tout), les araignées peuvent inoculer un venin pour se protéger ou tuer leurs proies en liquéfiant leurs organes internes au moyen d'enzymes.
Les morsures de grandes espèces sont souvent très douloureuses, mais ne laisseront pas de séquelles. Seules 200 espèces connues infligent des morsures pouvant affecter la santé de l'Homme.
B) Écologie
Les pompilidae sont des guêpes parasites qui nourrissent leurs larves exclusivement d'araignées paralysées par une piqûre dans les centres nerveux. L'araignée est ensuite emportée dans le terrier où la larve s'en nourrira.
Les araignées ont conquis presque tout le domaine terrestre émergé hors haute montagne et zones polaires, certaines étant même capables de vivre en grande partie dans des bulles qu'elles construisent sous l'eau (en eau douce exclusivement).
Elles sont donc ubiquistes. Beaucoup ont développé un mimétisme les rendant discrètes voire presque indétectables dans leur habitat. D'autres ont des comportements sociaux très développés.
Elles sont plutôt a priori généralistes en termes de proies, mais spécialisées en termes d'habitat. Pour la plupart des araignées, les proies sont cependant exclusivement des insectes ou leur larves et parfois d'autres acariens (« cannibalisme » possible) ou de petits crustacés terrestres (ex : cloportes..).
Les araignées interagissent avec leur environnement et entre elles en adaptant, pour certaines espèces au moins, leurs stratégies de chasse ; Par exemple, deux araignées sympatriques (occupant le même habitat forestier en Europe), Frontinellina frutetorum (CL Koch) et Neriene radiata (Walckenaer) (Araneae : Linyphiidae) vivent normalement à la même hauteur dans les arbres forestiers. Quand elles coexistent, ces deux espèces se montrent capables d'utiliser des hauteurs sensiblement différentes sur les arbres pour tisser leur toile. F. frutetorum sélectionne plutôt la strate plus élevée, alors que N. radiata tissera ses toiles, plus près du sol, ce qui permet aux deux espèces de limiter leur concurrence dans la même niche écologique. Ceci laisse penser qu'une plus grande diversité d'espèces invite les araignées à exploiter une plus large partie de leur environnement.
Les populations d'araignées sont dans la nature contrôlées par divers prédateurs, dont
• des insectes, avec en particulier les guêpes, dont toutes les guêpes pompiles (Pompilidae) exclusivement prédatrices d'araignées, qu'elles piquent précisément au niveau des centres nerveux en les paralysant avant de les emporter dans le gîte d'élevage des larves, ainsi que les guêpes maçonnes (Sceliphron) qui construisent des urnes de terre qu'elles remplissent de petites araignées paralysées (qui serviront à alimenter leurs larves)
• de nombreux reptiles,certaines amphibiens,
• de nombreux oiseaux dits insectivores ou plus généralistes dont presque tous les oiseaux mangeant près du sol ou sur le sol (grive, bergeronnettes, rouge-gorge, roitelet, etc.. jusqu'au héron, en passant par les faisans, les poules, pintades, perdrix...),
• certains mammifères, dont chauves-souris, hérissons, renards ou mustélidés (dont belette, fouine...).
Les araignées sont aussi victimes de maladies dues à des bactéries, virus, parasites (dont certains champignons parasites par exemple les Cordyceps3,4 ou champignons du genre Gibellula5,6) qui peuvent les tuer7 comme cela existe assez fréquemment aussi chez d'autres arthropodes dont on découvre encore de nouvelles espèces.
C) La soie
Les glandes séricigènes produisent de la soie filée par de petites protubérances articulées (les filières), le plus souvent au nombre de 6, situées sur la face ventrale plus ou moins à l'extrémité de l'abdomen. La soie est liquide dans les glandes, mais se solidifie en fibrilles une fois sortie par les fusules, sous l'effet de la traction exercée par les pattes de l'animal et au contact de l'air. Le fil de soie est en fait constitué par un entrelacement d'un nombre élevé de fibrilles élémentaires, de 0,05 µm de diamètre chacun. Le diamètre du fil de soie varie entre 25 et 70 µm (à diamètre équivalent, ces fils sont réputés plus résistants que l'acier et possèdent une mémoire de forme 5 à 12 fois plus grande que le latex). Les araignées produisent plusieurs types de soies en fonction de l'usage qu'elles vont en faire. La soie collante n'est qu'un des types existants.
Principaux usages de la soie :
• emballage des œufs (cocon)
• tapissage du terrier des espèces qui vivent sous terre
• confection d'armes de chasse (bolas des Mastophora, filets des Dinopis)
• fabrication d'abri subaquatique (cloche à plongeur des argyronètes)
• fil de sécurité pendant un saut ou une chute volontaire pour fuir
• fil de déplacement (fil d'Ariane)
• moyen de dispersion aérien des jeunes et d'espèces adultes dites araignées-montgolfières : technique du ballooning
• emmaillotage des proies capturées
• tissage des toiles de mue (matelas)
• tissage des toiles spermatiques
• tissage des toiles de piégeage des proies
On considère que l'usage initial de la soie était la fabrication du cocon pour protéger les œufs, car les araignées considérées comme « primitives » ne tissent pas de toile.
Articles détaillés : Soie d'araignée et Toile d'araignée.
D) Le venin
La plupart des espèces d'araignées possèdent des glandes à venin.
L'envenimation humaine après une morsure d'araignée, appelée aranéisme, cause des troubles provoqués par des arachnotoxines. Seules 200 espèces de 20 genres différents peuvent provoquer une réaction épidermique chez l'homme (depuis de simples boutons jusqu'aux dermonécroses) et une vingtaine présente un danger pour les êtres humains. Les morsures d'araignées sont donc rares chez l'homme, soit parce que les araignées sont trop petites pour pouvoir percer la peau humaine, soit parce qu'elles n'ont pas de comportement agressif16 et que la rencontre physique avec ces animaux est rare.
Des espèces appartenant aux mygalomorphes possèdent des poils urticants sur l'abdomen.
Parmi les espèces dangereuses, citons la veuve noire présente dans les régions chaudes, l’Atrax robustus présent en Australie, Phoneutria nigriventer et Phoneutria fera, les "Araignées bananes" du Brésil. Une dizaine de morts attribuées aux araignées sont recensées annuellement, et encore les causes ne sont pas dues uniquement à l'envenimation mais aussi aux surinfections.
Les araignées possèdent deux chélicères à l'avant du corps qui encadrent la bouche : ce sont ces appendices qui injectent du venin. Elles sont constituées d'un gros stipe et d'un crochet mobile au bout duquel débouche le canal à venin. Ces chélicères peuvent aussi servir à transporter des proies, à les dilacérer, à transporter le cocon ovigère, etc.
Le venin peut être composé de nombreuses toxines nécrotiques (genre Loxosceles ) ou neurotoxines. Parmi ces dernières, signalons celles de type polyamine agissant sur le système nerveux central, en particulier en inhibant la fonction des canaux NMDA. Il existe beaucoup de molécules décrites provenant de venin d'araignée.
Leur étude a permis le développement de plusieurs molécules d'intérêt clinique. Elle donnent aussi quelques outils de choix dans des recherches plus fondamentales. Des centaines, voire des milliers, de publications scientifiques traitent des nombreuses toxines isolées du venin des araignées et l'énoncé des propriétés spécifiques à chacune dépasse largement le cadre d'une encyclopédie.
E) Cycle de vie et reproduction
Araignée et son cocon de soie contenant ses œufs (masse bleu sombre)
• Les araignées saisonnières vivent de 6 mois à 1 an et meurent dès que leurs enfants sont adultes.
• Les araignées annuelles vivent de 1 à 2 ans et meurent après l'éclosion des jeunes.
• Les araignées pérennes vivent plusieurs années (mygales, filistates)
Comme chez tous les arthropodes, la croissance se fait par mues successives de l'exosquelette. Selon les espèces, il y a de 8 à 13 mues pour atteindre l'état adulte. Les mygales continuent de muer à peu près une fois par an après avoir atteint l'âge adulte.
Le dimorphisme sexuel des araignées est généralement faible, les femelles se distinguant par une taille supérieure et un abdomen plus gros. Les mâles adultes se reconnaissent, en plus de leur petite taille, à leurs pédipalpes qui portent à leur extrémité un organe de stockage de sperme appelé bulbe copulatoire. La différence de taille est parfois spectaculaire, comme chez les néphiles où il est difficile de croire qu'il s'agit de la même espèce.
Les araignées sont ovipares : elles pondent des œufs, qui sont emballés dans un cocon de soie. En fonction de la taille de l'espèce, le nombre d'œufs varie de un à plusieurs milliers. Si certaines espèces abandonnent le cocon, d'autres le transportent accroché aux filières ou maintenu par les chélicères. Chez ces dernières espèces, dès leur éclosion, les jeunes montent sur le dos de leur mère qui les protège et les nourrit jusqu'à ce qu'ils soient capables de se défendre.
Beaucoup d'espèces ont une parade nuptiale élaborée consistant surtout pour le mâle à se faire distinguer d'une proie pour éviter d'être dévoré par la femelle. Le cannibalisme nuptial de la veuve noire (Latrodectus mactans) ou de l'épeire (Araneus diadematus) est peu répandu.
Le mâle tisse une toile spermatique sur laquelle il dépose son sperme, qu'il aspire ensuite dans ses bulbes copulatoires.
F) Vie sociale
Les araignées sont réputées pour leur vie solitaire. Cependant, une trentaine d'espèces présentent une « vie sociale » élaborée. Ces espèces dont Agelena consociata ou Anelosimus eximius sont généralement localisées dans des régions tropicales. Les colonies peuvent inclure des dizaines voire des centaines d'individus de tous âges et présentent une organisation sociale sophistiquée incluant la construction collective d'un piège soyeux pouvant atteindre un volume de plusieurs m³, la coopération dans la chasse et les soins aux jeunes. À la différence des insectes eusociaux (fourmis, certaines espèces d'abeilles), les araignées sociales ne présentent pas de division du travail reproductif. Toutes les espèces d'araignées solitaires présentent néanmoins une phase grégaire temporaire suite de l'émergence du cocon des juvéniles. À l'issue de cette phase grégaire, dont la durée est variable selon les espèces, les araignées se dispersent pour mener une vie solitaire.
G) Biocénose parasitaire et prédatrice
Les consommateurs occasionnels des araignées sont des prédateurs qui, entre autres proies, se nourrissent d'araignées à tous les stades de développement. On compte les Arachnides et surtout les araignées, mais également des oiseaux, des reptiles comme le lézard vivipare pour lequel les araignées occupent une très forte proportion dans son alimentation, ou encore de micro-mammifères telle la musaraigne qui peut limiter sensiblement des populations d'araignées. Des acariens ont été mentionnés détruisant des œufs d'araignée dans certaines conditions. Les insectes occupent une place privilégiée en tant que consommateurs spécialisés d'araignées, que ce soit comme consommateurs d’œufs, endoparasites ou ectoparasites. Les insectes qui recherchent les cocons d'araignées pour y déposer leur ponte sont les plus abondants, tel le Tromatobia ornata en liaison avec les caractéristiques des cocons d'Argiope bruennichi qu'il infeste.
3.4.3 Les Scorpions, ou Scorpiones
Dessin de scorpion (d'après Barnes, Calow & Olive)
Leur nom scientifique, sont un ordre d'Arthropodes de la classe des Arachnides. Ils se distinguent des autres arachnides par leurs pédipalpes développés en pinces et par l'aiguillon venimeux qu'ils portent au bout de leur abdomen.
A) Caractéristiques
Les Scorpions sont caractérisés par :
• leurs pédipalpes terminés en pinces didactyles ;
• leur abdomen divisé en deux régions, dont la postérieure, effilée en queue, finit par un aiguillon aigu dans lequel débouchent des glandes à venin.
B) Morphologie
Le corps d'un scorpion est divisé en trois parties : le céphalothorax (ou prosoma), le mésosoma et le métasoma (certains regroupent ces deux derniers en abdomen ou opisthosoma).
• Le céphalothorax est recouvert sur sa face dorsale par la carapace (ou bouclier) qui porte deux yeux médians et de deux à cinq paires d'yeux latéraux plus petits, et présente, sur sa face ventrale, quatre paires de pattes locomotrices et une paire de pédipalpes (ou pattes mâchoires). La bouche située en partie tout-à-fait antérieure est encadrée par une paire de chélicères.
• Le mésosoma, la partie avant de l'abdomen, est divisée en sept segments. Le premier contient les organes sexuels qui débouchent en face ventrale sous l'opercule génital, le second porte les peignes (organes sensoriels) et les trois suivants portent quatre paires de poumons qui s'ouvrent en face ventrale par des stigmates.
• Le métasoma, ou queue, est divisé en cinq segments, le dernier portant l'anus et le telson qui est la vésicule à venin terminée par un aiguillon.
• Les pattes locomotrices sont composées de huit articles et se terminent par une paire de griffes. Les pédipalpes couramment appelés « pinces » servent principalement pour la capture des proies mais aussi lors des danses nuptiales. Ils sont divisés en six segments. Le premier est la pince elle-même, divisée en un doigt fixe (tibia) et un doigt mobile (tarse). Leur taille varie fortement selon les espèces.
• Les peignes, organes spécifiques aux scorpions, sont couverts de milliers de capteurs chimiques. Leurs fonctions sont mal connues, ils servent à détecter la texture et sans doute d'autres caractéristiques du sol. La cuticule des scorpions qui constitue leur exosquelette a la particularité d'être fluorescente en lumière noire (rayonnement UV de 350 à 370 nm). Cette fluorescence due à la structure même de la cuticule se conserve à la mort de l'animal, et certains fossiles sont encore fluorescents.
• Les chélicères sont les « mâchoires » des scorpions. Situées à l'extrémité antérieure du prosoma, elles se composent de trois articles dont deux distaux forment une pince, l'ensemble étant dans un plan horizontal ; les doigts sont recouverts de longues soies et certaines espèces possèdent des soies spatulées qui ont une fonction stridulatoire. Les doigts mobiles et fixes des chélicères possèdent des dents pour la mastication.
C) Cycle de vie et reproduction
La plupart des scorpions se reproduisent par reproduction sexuée, mais quelques espèces sont parthénogénétiques, des œufs non fécondés donnant naissance à des jeunes. Le dimorphisme sexuel est faible, les mâles possédant généralement des peignes avec un nombre de dents plus élevé que ceux des femelles. D'autres détails anatomiques tels que la forme des pinces ou de la queue sont parfois sujets à un dimorphisme sexuel, mais cela varie selon les espèces.
Lors de la parade, le mâle tient la femelle par les pinces et/ou par les chélicères et les deux partenaires semblent exécuter une danse appelée "promenade à deux" durant laquelle le mâle entraine la femelle vers un endroit propice à la déposition de son spermatophore (sac élancé de quelques millimètres à plusieurs centimètres de long selon les espèces) qu'il colle au sol. Le mâle tire ensuite la femelle sur le spermatophore. Cela a pour effet de plier la structure, ce qui provoque l'éjection du sperme dans les voies génitales de la femelle. Des cas de cannibalisme du mâle par la femelle après l'accouplement ont été observés, mais semblent en fait relativement rare en nature, les mâles ayant développé un comportement de fuite rapide ayant lieu de manière quasi-systématique après la fécondation.
Les scorpions sont vivipares ou ovovivipares et donnent naissance à chaque portée selon les espèces entre trois et plus d'une centaine de petits appelés pullus que la femelle porte sur son dos jusqu'à leur première mue. Comme tous les animaux possédant un exosquelette, la croissance se fait par mues successives. Les jeunes scorpions muent fréquemment jusqu’à l’âge adulte ; à partir de ce moment, les mues seront plus espacées dans le temps. Un scorpion vit entre 3 et 10 ans selon les espèces, les plus grandes vivant plus longtemps.
D) Écologie (Habitat et distribution)
Les espèces actuelles sont toutes terrestres et elles peuvent être retrouvées dans une zone limitée au nord comme au sud aux environs du 50e degré de latitude. Les scorpions sont des animaux particulièrement résistants que ce soit au froid, à la chaleur, au jeûne ou même aux radiations ionisantes (plus de 150 fois la dose mortelle pour l'homme ). Ils ont une grande faculté d'adaptation qui leur a permis de s'installer sur tous les continents et dans tous les biotopes, y compris sous la neige et des zones marines intertidales. On peut aussi bien les trouver à 800 m de profondeur qu'à 5 500 m d'altitude. La plus forte concentration de scorpions se trouve dans l'hémisphère sud, et on les trouve surtout dans les régions chaudes comme dans le désert.
Il y a cinq (ou six, selon des distinctions récentes) espèces de scorpions en France : elles vivent dans la zone méditerranéenne au sens large.
Hors de cette zone, les captures concernent soit des individus transportés par l'homme soit des populations issues de ces transports, et sont localisées à quelques grandes villes : il s'agit alors généralement du « petit scorpion noir à queue jaune » Euscorpius flavicaudis (De Geer, 1778), sans danger mais hôte fréquent des maisons du Midi, présent également en Corse. On le trouve régulièrement à Bordeaux où il semble s'être bien acclimaté.
Deux espèces voisines peuvent être rencontrées : Euscorpius tergestinus (C. L. Koch, 1837) (synonyme Euscorpius carpathicus (Linnaeus, 1767), plus montagnard et forestier qu'E. flavicaudis, à l'est du Rhône jusque dans la Drôme et les Hautes-Alpes au nord, et en Corse (cette espèce a été séparée en deux taxons selon des études récentes, ce qui donne une sixième espèce pour la France : Euscorpius concinnus (C. L. Koch, 1837) ; et Euscorpius italicus (Herbst, 1800), très localisé près de la frontière italienne sur la Côte d'Azur. Belisarius xambeui (Simon, 1879) est un rare petit scorpion aveugle inoffensif, endémique des grottes de Catalogne ou endogé dans la même région. Enfin, Buthus occitanus (Amoreux, 1789) est inféodé aux garrigues de la zone strictement méditerranéenne : il est le seul dont la piqûre occasionne une très forte douleur, étendue dans le membre atteint, et associée éventuellement à des symptômes passagers plus généraux.
E) Activité
Leur activité est essentiellement nocturne et crépusculaire. Les scorpions sont des prédateurs essentiellement insectivores. Ils se nourrissent uniquement de proies vivantes qu'ils paralysent à l'aide de leur venin ou maintiennent solidement entre leurs pinces (appelées pédipalpes). Ils utilisent toutefois leur venin avec parcimonie, le stock mettant deux semaines à se reconstituer. La piqûre de l'aiguillon caudal, très douloureuse, produit des accidents qui peuvent devenir mortels pour l'homme, surtout quand il s'agit des grands Androctonus d'Afrique et Centruroides d'Amérique du Sud.
Ils sont retrouvés sous les pierres, dans les endroits arides, dans les vieux murs, mais quelques-uns y préfèrent les habitations : ils peuvent se cacher sous les lits, les draps ou dans les couvertures.
F) Venin
Plus d'un million de personnes sont piquées chaque année par un scorpion, le nombre de décès s’élevant à un peu plus de 300012, mais les données sont très vraisemblablement sous-estimées car les piqûres sont loin d'être toutes inventoriées et les décès surviennent souvent en dehors de toute prise en charge médicale.
Toutes les espèces de scorpions sont venimeuses et la quasi-totalité des espèces utilisent des venins neurotoxiques (à l'exception de Hemiscorpius lepturus qui possède un venin cytotoxique). Les neurotoxiques utilisés sont en général de petites protéines qui vont interférer avec le système nerveux de la victime (inhibition des canaux sodiques ou potassiques). Leur action est en général très rapide.
Le venin des scorpions est particulièrement efficace contre les autres arthropodes mais peu contre les humains. Souvent, les piqûres chez ces derniers ne produiront que des effets locaux divers : douleur, engourdissement et gonflements. Cependant, quelques espèces, en particulier de la famille Buthidae, peuvent être plus dangereuses. Parmi les espèces les plus dangereuses pour l'homme, citons le Leiurus quinquestriatus, et les espèces des genres Parabuthus, Buthus, Tityus, Centruroides et Androctonus. Il est généralement estimé que passées les 24 premières heures après la piqûre, tout risque mortel est écarté.
En général, les scorpions ne peuvent injecter assez de venin pour tuer des personnes adultes en bonne santé sauf pour les espèces très toxiques. En revanche, les enfants, les personnes âgées et les personnes malades sont plus exposées. Le danger d'une allergie au venin de certaines espèces existe. De manière générale, les scorpions ne piquent que s'ils se sentent menacés et préfèrent souvent passer leur chemin, mais l'agressivité diffère en fonction des espèces. Les espèces les plus dangereuses se trouvent au Sahara.
À titre d'exemple, selon les statistiques du ministère de la santé algérien, sur 45 391 personnes piquées par des scorpions, 62 sont mortes en 2006.
Au Maroc, plus de 80 personnes sont mortes durant l'année 2006, tandis que, durant des années record au Mexique, il a été fait état de 1 000 morts en une seule année.
Les signes peuvent aller d'une simple douleur sur le point de ponction à des signes généraux sévères, à type de troubles de la coordination des mouvements, troubles visuels ou œdèmes pulmonaires.
G) Toxicité du venin
Toxicité du venin de scorpions d'importance médicale selon leur dose létale 50 (en mg par kg)
La base du traitement est l'administration de sérum anti-venimeux. Sa disponibilité est cependant précaire, la production de ce dernier étant bien inférieure aux besoins estimés, comme le pointe un rapport publié par l'Organisation mondiale de la santé datant de 2007. L'efficacité de tous les sérums n'est cependant pas sûre17 ou n'a été testée que sur un faible nombre de patients.
Le traitement des formes graves requiert une hospitalisation en milieu spécialisé avec administration de fortes doses de benzodiazépines.
L'utilisation de sérum anti-venimeux, lorsqu'il est disponible, permet la rétrocédation rapide des symptômes.
3.4.4 LES ACARIENS
Classification
Règne
Animalia
Embranchement
Arthropoda
Sous-embr.
Chelicerata
Classe
Arachnida
Sous-classe
Acari
Super-ordre
Parasitiformes
Ordre : Tiques ou Ixodida
1. Généralités
Les Ixodida, appelées couramment tiques, sont un ordre d'arachnides acariens. Il a été décrit par William Elford Leach en 1815. Cet ordre regroupe, en 2010, 896 espèces classées en trois familles.
Elles étaient autrefois appelées « Tiquet » ou « Ricinus ».
Les tiques sont des acariens ectoparasites de vertébrés (y compris vertébrés à sang froid tels que lézards, serpents, tortues).
Elles passent une partie de leur cycle au sol (éclosion, métamorphose et quête d'un hôte), et une autre partie (deux ou trois stades) ancrées sur la peau de mammifères (sauvages et d'élevage), d'oiseaux ou de reptiles, se nourrissant de leur sang grâce à un rostre. Elles peuvent à cette occasion transmettre à leurs hôtes de nombreux agents pathogènes connus (virus, bactéries, protozoaires, nématodes) responsables des maladies vectorielles à tiques, et parfois des neurotoxines (responsables de paralysie à tiques). L'homme peut développer des allergies à leur salive.
Ce sont surtout les femelles adultes nourries, ou en train de se gorger de sang qui sont les plus repérables, car bien plus grosses que les autres stades de développement. À titre d'exemple, on a pesé sur une balance de précision une femelle de la tique Hyalomma asiaticum avant et après son repas final. Elle était 624 fois plus lourde après son repas qu'avant ; pour un être humain, ce serait comme de passer de 60 kg à 37 tonnes après 4 ou 5 jours de repas constant. De tels repas permettent aux tiques de pondre de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de milliers d'œufs (ce chiffre variant selon les espèces et selon les individus au sein de l'espèce).
2. Cycle de reproduction
Pour atteindre un hôte de passage, les nymphes de tiques sont souvent en attente (en « quête ») au sommet d'un brin d'herbe, à l'extrêmité d'une branche ou d'une feuille, prêtes à s'accrocher à tout corps qui les frôlera. Les tiques parasitent aussi des animaux à sang froid, ici une femelle de lézard Lacerta agilis, dans ce cas des pathogènes tels que les borrélies responsables de la maladie de Lyme ne peuvent se développer chez l'hôte (le lézard).
L'organe de Haller, formant une dépression sur le tarse des pattes de la tique (ici vu au microscope électronique) ; très sensible, il remplit des fonctions semblables à celles de l'odorat et est sensible à l'hygrométrie. Selon l'espèce et le stade de développement, il est rond ou ovale, et plus ou moins complexe, parfois garnis de poils ou en forme de capsule.
Les tiques sont des acariens métastigmates de grandes tailles (3 à 6 mm en moyenne, hors réplétion, et jusqu'à 30 mm pour certaines espèces tropicales), ce qui en fait les plus grands représentants de l'ordre des acariens. La forme, taille et couleur des tiques varient beaucoup selon l'espèce et son stade de développement mais leur corps est toujours ovalaire et leur tête est prolongée d'un rostre équipé de deux chélicères.
Leur corps n'est pas segmenté en 3 régions comme chez la plupart des arthropodes (on dit que leur métamérie est indistincte). On distingue simplement la partie antérieure ou « capitulum » (« tête » en latin) de la partie postérieure dite « idiosome ».
Le capitulum : constitué d'une région basale, dite base capitulaire ou « basis capituli », qui porte trois pièces buccales (et jamais de yeux qui, chez les espèces qui en possèdent sont alors présents sur le scutum de l'idiosome)
• un hypostome, dirigé vers l'avant, côté ventral, et garni de plusieurs files de dents qui aident la tique à s'ancrer solidement dans la peau de son hôte. La longueur et la forme du rostre sont utilisées en systématique.
• une paire de chélicères, rétractiles dans une gaine protectrice, terminés par des dents ; ils sont dilacérateurs et coupent la peau, venant ainsi mécaniquement en aide à l'action chimique de la salive, pour perforer la peau. Ils se superposent à l'hypostome, en face dorsale, les deux pièces formant le rostre vulnérant.
Les tiques « longirostres » sont celles dont le rostre est plus long que large, les « brévirostres » celles dont le rostre est aussi large ou plus large que long.
• une paire de palpes (ou pédipalpes) disposée latéralement au rostre. Ils sont formés chacun de quatre articles de tailles et fonctions différentes :
Ces palpes ont un rôle sensoriel, ne sont pas du tout vulnérants et donc ne pénètrent pas dans les tissus lors de la fixation de la tique, mais restent posés à la surface de la peau. Les tiques n'ont pas de canal alimentaire, ni de canal salivaire, comme la plupart des insectes hématophages (moustiques, punaises…) ; l'apport de salive comme la succion du sang se font par l'espace ménagé entre hypostome et chélicères.
Le tégument des tiques est garni de pores, soies et divers autres organes sensoriels, visibles à la loupe binoculaire, dont les fonctions ne sont pas encore nettement établies parmi la détection de CO2, hormones, hygrométrie, température, vibrations… La détection du gaz carbonique et de l’acide butyrique dégagés par les animaux jouent un rôle dans le choix de l’hôte et peut-être dans le choix du point de fixation de la tique sur son hôte.
On connait quelques symbiotes vivant dans la tique (ex. : Spiroplasma sp.) et des bactéries de l’environnement y sont aussi détectées (ex. : Mycobacterium sp.) , lesquels pourraient éventuellement interagir avec des micropathogènes véhiculés par la tique.
Les Ixodida (tiques) comptent trois familles :
• Ixodidae (ou tiques dures) ; environ 670 espèces connues, possédant toutes des zones de tégument chitinisé dur.
• Argasidae (ou tiques molles) ; environ 180 espèces aux téguments non sclérifiés
• Nuttalliellidae, une famille intermédiaire entre les deux précédentes, monogénérique et monospécifique.
A) Les Ixodidae ou tiques dures
Elles sont les mieux connues et étudiées car rassemblant la plupart des tiques adaptées aux animaux domestiques et/ou piquant l'Homme. Elles causent des maladies et l'affaiblissement des animaux qu'elles infestent, et sont ainsi sources d'importantes pertes économiques pour certains éleveurs, de même pour les systèmes de santé publique et de sécurité sociale, notamment en raison de la maladie de Lyme, dont certains ixodes sont vecteurs en pleine expansion.
Ixodes scapularis, un des vecteurs de la maladie de Lyme
Les tiques de la famille des Ixodidae sont de taille très variable, avec un capitulum antérieur bien visible et un scutum dorsal dont la présence est constante. Elles vivent dans des biotopes très variés, soit dans des abris fermés correspondant aux abris de leurs hôtes, soit à ciel ouvert, dans la végétation basse, où elles pondent, muent, et guettent, au sommet des herbes, leur hôte pour prendre leur repas de sang. Contrairement à ce qui a longtemps été colporté, les tiques ne tombent pas des arbres, la proximité avec le sol, pour des raisons de réhydratation, étant essentielle. En général, dans la végétation, la dispersion des individus est la règle, mais des regroupements sur une même herbe sont possibles, par l'effet des phéromones (médiateurs chimiques servant à la communication entre tiques) ; des concentrations spatiales plus larges s'observent aussi, notamment au niveau de biotopes favorables, par exemple autour des points d'eau, ou de zones d'ombre, ou de regroupement ou passage d'animaux… Les tiques se détachent de leur hôte, gorgées de sang, après un repas qui dure rarement plus d'une semaine pour le stade adulte femelle, moins pour les autres stades.
La tique la plus commune en Europe, Ixodes ricinus, appartient à cette famille.
En Amérique du Nord, la souris à pattes blanches (Peromyscus leucopus), est l'hôte principal d'Ixodes scapularis (tiques à pattes noires) aux stades larvaire et nymphal, vectrice de la maladie de Lyme. Les adultes sont également communs chez le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus), au printemps et à l'automne principalement, mais cette tique a été trouvée chez plus de 50 autres espèces de mammifères et chez plus de 55 espèces d'oiseaux.
La tique sénégalaise Amblyomma variegatum présente en Afrique et dans les Caraïbes sur, entre autres, les animaux d'élevage, appartient à cette famille. Elle pourrait peut-être paradoxalement être disséminée par le héron garde-bœuf (Bubulcus ibis)[16], qui se nourrit des parasites de grands mammifères.
B) Les Argasidae ou tiques molles
Ce sont les plus grosses. Leur rostre situé sur le ventre est invisible en vue dorsale. Elles vivent généralement près de leur hôte dans les crevasses, terriers, nids ou habitations et viennent se nourrir plusieurs fois sur leur hôte lorsque celui-ci est immobile. Elles peuvent jeûner jusqu'à 5 ans.
En Europe, elles sont surtout présentes dans le pourtour méditerranéen.
C) Les Nuttalliellidae
Peu connues, elles partagent des caractéristiques des deux autres familles. Une seule espèce a été décrite, Nuttalliella namaqua.
3. Reproduction et cycle de développement
Seules les tiques adultes s'accouplent, au sol avant la quête de l’hôte ou sur l’hôte lui-même. Après l'accouplement, le mâle meurt ; la femelle meurt après la ponte.
Toutes les espèces connues de tiques se développent en passant par quatre stades évolutifs distincts :
1. l'œuf : Certaines espèces pondent un très grand nombre d'œufs : on en a par exemple compté 23 891 dans une seule ponte d'Amblyomma nuttalli, une tique africaine qui parasite les tortues.
2. La larve (qui n'a que 3 paires de pattes, griffues),
3. la nymphe (qui est octopode comme l'adulte mais sans orifice génital)
4. l’adulte : À ce stade le dimorphisme sexuel est généralement net (écusson chitinisé) plus développé en face dorsale chez le mâle des Ixodidae que chez la femelle, dont le tégument doit rester souple pour se distendre pour une prise de sang maximale afin d'élaborer ses œufs.
Dans la plupart des cas, durant son cycle de vie, une tique change d'hôte à chacun de ces stades :
• Le cycle est dit « triphasique » quant au sortir de l'œuf, la larve se fixe sur un premier hôte qu'elle quitte après y avoir fait son premier repas, c'est-à-dire effectué sa première phase parasitaire. Elle mue alors au sol, puis doit trouver un nouvel hôte pour son repas nymphal, qui est la deuxième phase parasitaire, après quoi elle se laissera à nouveau tomber au sol pour effectuer la mue de transformation en adulte. Devenue adulte, elle recherche un troisième hôte pour effectuer le dernier repas ou troisième phase parasitaire (chez ces tiques, les adultes sont toujours plus porteurs de pathogènes transmissibles que la nymphe et la larve, chaque repas étant un risque de contracter les germes). Exemple : Rhipicephalus sanguineus a un cycle triphasique monotrope (c'est-à-dire effectué sur la même espèce-hôte aux 3 stades).
L'ancrage de la tique et le repas sur son hôte
Tique se nourrissant du sang de son hôte, son rostre totalement enfoncé dans la peau.
Retrait d'une tique à la pince, on note l'ancrage puissant et la force nécessaire. Toujours préférer quelques tours de rotation avant de tenter un tel arrachage pour éviter de briser le rostre et limiter le risque infectieux.
Après avoir trouvé une proie et s'y être accrochée, la tique chemine lentement sur la peau (de quelques minutes à plusieurs heures parfois) pour trouver un emplacement qui lui convient. De fines griffes lui permettent de se stabiliser sur l'épiderme (ces griffes sont plus puissantes chez la larve qui a besoin de s'ancrer pour pouvoir percer la peau). La tique coupe la peau grâce à des chélicères extériorisables (cachées au repos dans une gaine protectrice) qu'elle enfonce peu à peu ainsi que l'hypostome, aidé par la sécrétion d'enzymes salivaires (protéases) qui provoquent une cytolyse. Au bout de son rostre se forme alors une poche ou chambre de cytolyse. Cette opération, sous l'effet de substances salivaires anesthésiantes, se fait sans douleur pour l'hôte. La tique en quelques heures a ainsi enfoncé tout son rostre. Elle parfait son ancrage par la sécrétion d'une substance, sorte de colle biologique dite « cément » (ou « manchon hyalin ») ; cette colle la fixe très fortement au derme. Ainsi fixée, elle peut alors, pendant toute la durée de son repas, alternativement[2] aspirer le sang et réinjecter de la salive de manière à agrandir la poche ainsi creusée sous la peau jusqu'à ce que cette poche atteigne un ou plusieurs microcapillaires sanguins, qui crèveront et l'alimenteront directement en sang. Durant ce temps, la tique injecte un cocktail de molécules qui affaiblissent localement l'immunité de l'hôte et insensibilisent le système nerveux (ce qui ne fonctionne plus chez des organismes dont le système immunitaire a été sensibilisé, rendu allergique en quelque sorte, à ces molécules). La tique dispose aussi de moyens de détecter et tuer une partie des bactéries pathogènes qu'elle ingère lors de son repas, via des lysozymes présents dans sa salive, notammen.
Plus le rostre n’est long, mieux la tique est fixée. Ainsi des tiques brévirostres telles que Rhipicephalus ou Dermacentor s'ôtent facilement de la peau, n'y laissant que leur manchon hyalin, alors que des tiques longirostres, telles qu'Ixodes et Amblyomma, sont si bien fixées qu'une traction directe leur arrache souvent le rostre, lequel peut causer un abcès ou une infection. Il faut les faire tourner sans tirer afin de les enlever; il existe pour cela des instruments spécialisés (tire-tique). Cette action disloque le cément mais ne suffit pas toujours.
4. Habitat
Les tiques ont des habitats variés selon les espèces. Celles très dépendantes de l'humidité, sont soit inféodées aux milieux forestiers, péri-forestiers ou boisés, soit confinées dans des abris de taille réduite permettant le maintien de l'humidité (nids, terriers, grottes, étables…). Quelques espèces sont adaptées aux climats secs, voire désertiques.
La plus grande variété d'espèces se rencontre en zones chaudes, mais des espèces recherchent les zones tempérées ou fraîches (voir la faune des tiques de France). Les micro-habitats qu'elles occupent varient selon l'espèce et le stade de développement. Les larves et nymphes ont besoin d'une humidité relative plus élevée (50 à 80 u seuil de saturation selon les espèces). Les adultes de certaines espèces supportent plusieurs heures de climat aride, en se réhydratant la nuit et le matin avec la rosée.
Selon leurs exigences en matière d'habitats (auxquels elles sont plus ou moins inféodées), on classe les tiques en :
1. espèces hygrophiles (des milieux humides)
2. espèces xérophiles (des milieux secs)
Pour de très nombreuses espèces de tiques (en forêt tropicale notamment), les hôtes sont mal connus et les exigences des œufs, des larves et des nymphes encore plus.
Prédateur et dynamique de population
Peu des œufs pondus donneront une tique adulte, mais chaque femelle pond des milliers d'œufs.
Les œufs, larves ou adultes de nombreuses espèces de tiques meurent quand il fait trop froid ou trop sec. Si l'humidité du sol suffit généralement à protéger les larves de la dessiccation, une forte humidité au sol et/ou une hygrométrie élevée favorisent plusieurs espèces de nématodes et de champignons entomopathogènes qui peuvent infecter et tuer les tiques, soit directement soit via des bactéries symbiotiques.
Les larves, nymphes et adultes peuvent aussi directement être mangées au sol par des oiseaux, reptiles et autres animaux insectivores (une poule peut ainsi manger 200 tiques par heure dans une zone fructueuse , voire sur leur hôte (par exemple par le héron garde-bœufs ou lors de comportements d'épouillage), mais les animaux qui mangent des tiques servent aussi d'hôtes à diverses espèces de tiques, dont celles qu'ils mangent.
La prolificité des tiques, et leur résistance quand leurs conditions de vies sont bonnes laisse penser qu'elles pourraient s'adapter aux acaricides et antiparasitaires voire à certains moyens de lutte biologique. Quelques recherches portent depuis peu sur diverses stratégies de lutte biologique contre ces hématophages.
Prédateurs
Les tiques (œufs, larves, nymphes et imago) semblent dans la nature surtout contrôlés par quelques animaux insectivores et par plusieurs catégories de micro-organismes parasites et « entomopathogènes » encore peu étudiés et méconnus.
Parmi les prédateurs connus des tiques, figurent :
• des reptiles ; certains lézards ou des orvets mangent les tiques et leurs larves ; certaines espèces de lézards très parasitées dans la nature consomment une grande partie des tiques qui tenteront de s'accrocher sur elles (83 à 96 our certains lézards ;
• des mammifères insectivores ;
• des oiseaux ; es espèces comme le piqueboeuf à bec rouge (Buphagus erythrorhynchus) ou le Piqueboeuf à bec jaune (Buphagus africanus) sont depuis longtemps connus comme mangeurs de parasites, pouvant absorber jusqu'à plus de 12 000 larves de tiques ou une centaine de femelles engorgées par jour (M.Stutterheim et al. 1998).
• Le héron garde-bœufs, parfois dit « tick bird », mange aussi des tiques.
• Certains passereaux (dont les étourneaux) se nourrissent aussi de tiques au sol et parfois même directement sur des bovins qu'ils déparasitent.
• des araignées ;
• d'autres acariens, dits entomophages ;
• des amphibiens, durant leur stade terrestre de vie ;
• des micro-organismes :
o champignons parasites entomopathogènes,
o nématodes entomopathogènes,
o bactéries pathogènes pour les tiques : par exemple, on a découvert par hasard dans une colonie de tiques (Ornithodoros moubata) élevée en laboratoire une bactérie à pigment jaune, Gram-négatif (Chryseobacterium indologenes) qui se reproduit dans l'intestin des tiques, en tuant une grande partie des tiques molles qu'elle infecte mais non les tiques dures qui s'en débarrassent en minuit environ.
5. Rôles pathogènes
Les tiques seraient dans le monde - si on considère la totalité de leurs populations - les vecteurs du plus grand nombre de micro-organismes différents. Ce sont des agents vecteurs de nombreuses pathologies humaines et animales.
Elles véhiculent notamment des maladies émergentes, ré-émergentes humaines et/ou animal ou qui pourraient le devenir :
• Borréliose, ou Maladie de Lyme, due à Borrelia burgdorferi, B. garinii, B. afzelii, ...
• West Nile Virus (en zone tropicale, et peut-être tempérée)
• rickettsiose (maladies sévères graves, dont la fièvre boutonneuse méditerranéenne et le typhus]), dues à des rickettsies
• Anaplasmoses (dont l'anaplasmose bovine), dues aux Anaplasma
• Coxiellose due à Coxiella burnetii
• Babesiose, due à Babesia
• Bartonellose, due à Bartonella, via au moins la tique Ixodes ricinus (transmission expérimentale effective pour Bartonella henselae[43], avec de forts arguments épidémiologiques en faveur d'une transmission vectorielle naturell
• Franciselloses due à Francisella
• Leishmaniose, due à Leishmania infantum, via la tique Rhipicephalus sanguineus dont les glandes salivaires abritent naturellement ce pathogène avec passage transovarien (« de mère en fille ») démontré chez cette même tique, sans qu'on ait encore mesuré l'effecitivité de la transmission dans la nature.
• Diverses viroses, dues à des virus ou arbovirus
• Ehrlichiose ou Cowdriose, due à la bactérie Ehrlichia ruminantiu.
Les morsures de tiques peuvent parfois être causes d'urticaire ou de choc allergique (Choc anaphylactique Ces réactions sont plus ou moins fréquentes selon les espèces : de nombreux cas sont documentés pour Argas reflexus, Ixodes ricinus, Ixodes holocyclus et Ixodes pacificus [54],[55], mais l'allergie semble plus rare pour les Rhipicephalus.
Des tiques, dures et molles, pourraient aussi jouer un rôle important dans la conservation hivernale de virus réputés transmis par d'autres espèces ; on a récemment expérimentalement montré (étude par PCR en temps réel) chez plusieurs espèces de tique
6. Prévention
La meilleure façon de prévenir les maladies portées par la tique est d'éviter la piqûre. Une inspection soigneuse du corps après les promenades ou activités en forêt permet de détecter et enlever les tiques avant qu'elles aient eu le temps de transmettre la maladie de Lyme. Il existe aussi de nombreux produits répulsifs, mais dont l'efficacité n'est pas toujours évidente.
Selon des données nord-américaines, il semble que la fragmentation des forêts et la régression des prédateurs carnivores des micromammifères soient des facteurs de pullulation des tiques. Reconstituer des continuités écopaysagères et œuvrer à la restauration d'équilibres écologiques pourraient donc, à moyen et long terme, être une mesure de prévention utile.
À l'extérieur, il est conseillé lorsque l'on va en forêt ou dans les champs:
• de porter des vêtements clairs qui couvrent la peau pour localiser les tiques plus facilement,
• de porter des chaussures montantes fermées (des bottes sont le mieux) pour éviter que les tiques ne se fixent sur la peau,
• de porter des chaussettes anti-tiques,
• d'utiliser des répulsifs (ou insectifuges) à base de DEET (utilisé largement depuis la fin des années 1950, notamment par l'armée américaine, ayant l'inconvénient d'être efficace seulement pendant quelques heures et nécessitant des applications répétées) ou de p-menthane-3,8-diol (ce dernier contenu dans l'huile essentielle d'eucalyptus citronné diminue significativement les morsures de tiques sans pouvoir les éliminer complètement
Les vêtements peuvent être imprégnés d'insecticides (perméthrine) ou de répulsifs. Ils sont d'une bonne efficacité, surtout si l'imprégnation en a été faite dès l'usine par rapport à un trempage a posteriori.
Il faut se débarrasser des tiques trouvées sur les vêtements, ceux-ci pouvant survivre jusqu'à une semaine et entraîner une piqûre retardée.
Au retour, examiner attentivement toutes les parties du corps pour y dépister les tiques éventuellement fixées à la peau puis se doucher et se changer est conseillé.
À la maison, il est possible de limiter la prolifération des tiques dans la maison et à l'extérieur.
• Couper l'herbe, éliminer les feuilles mortes, refuges de larves.
• Aspirer puis boucher les creux et interstices dans les planchers, les murs.
• Inspecter les animaux au retour d'une sortie, traiter les lieux d'élevage avec des produits spécifiques.
• Empêcher l'installation facile des rongeurs dans et aux abords de la maison.
7. En cas de morsure.
Si la tique est découverte, il faut la retirer au plus vite car le risque de contamination augmente avec la durée du contact. On estime que le risque est élevé quand la tique reste plus de 24 heures fixée sur la peau.
Le crochet à tiques (vendu en pharmacie, chez les vétérinaires, etc.) permet de saisir la tique au plus près de la peau à l'aide du crochet puis tourner lentement sans tirer jusqu'à ce que la tique se décroche. Si l'on ne dispose pas de crochet à tiques, on peut utiliser une pince à épiler en la saisissant au plus près des pièces buccales puis en tirant sans tordre.
Lorsqu'on utilise une autre technique que le crochet à tiques, ces épines peuvent se redresser et retenir le rostre qui risque de se casser à sa base et de rester dans la peau, ce qui peut être à l'origine d'une infection, et causer douleur et inflammation (nodule persistant après retrait). Cependant aucune transmission d'agents pathogènes n'est à craindre car ceux-ci sont situés dans l'abdomen. Si on tourne le corps de la tique avec un crochet prévu à cet effet, les épines reviennent autour de l'axe de rotation, et le rostre est extrait de la peau.
Il est essentiel de ne pas comprimer l'abdomen de la tique à l'occasion de son retrait, pour minimiser le risque de régurgitation de salive ; ce reflux salivaire dans la peau peut être à l'origine de phénomènes allergiques et de la transmission des micro-organismes dont les tiques peuvent être les vecteurs. Pour la même raison, il est déconseillé d'appliquer tout produit (éther, alcool, huile…). En effet, en se sentant agressée, la tique risque de régurgiter et d'envoyer ses microbes dans l'hôte qui l'héberge.
Les pinces à mors opposés et autres instruments similaires exercent une pression sur le tube digestif de la tique ; en revanche, les crochets à tiques viennent au contact du corps de la tique sans y exercer de pression excessive.
Une fois la tique retirée, on peut utiliser un système d'aspiration de type Aspivenin pour extraire, à partir de la morsure, une goutte de lymphe ou de sang (éventuellement infectés). Cela atténue au moins les démangeaisons. Ne pas oublier de bien désinfecter.
La surveillance de la plaie est préconisée pendant trois semaines. La présence d'une auréole rouge qui évolue (érythème migrant), la survenue d'un état grippal doit faire craindre la survenue d'une maladie de Lyme demandant un traitement spécifique. Dans les régions à haute endémie, la mise systématique sous antibiotiques (doxycycline) peut être préconisée.
D'autres méthodes de retrait ont été proposées dans le but d'« étouffer » la tique et d'en provoquer la chute spontanée (application de vernis à ongles, d'essence); elles sont inefficaces.
4.4.2 Les mérostomes
Sont des arachnides marins chez lesquels le prosome joue d’un grand bouclier indivis et l’opisthosome (abdomen constitué de la fusion du mérosome,du métasome ,du cœur et l’appareil respiratoire ) est constitué d’appendices biramés (constitué a deux branches).
Chapitre quatrième : Les Crustacés
4.1 Caractères généraux
4.1 Description
Les crustacés sont des arthropodes possédant deux paires d'antennes (antennules et antennes), contrairement aux myriapodes et insectes qui n'en possèdent qu'une, trois paires de pièces buccales (mandibules, maxillules et maxilles), jusqu'à 10 paires de pattes, des branchies pour respirer et une cuticule incrustée de sels minéraux: carbonate de calcium, phosphates de calcium et de magnésium.
Les crustacés, dont la larve commune si caractéristique sortant de l'œuf est la larve nauplius, très différente du stade adulte, mais parfois court-circutée, sont des organismes marins, dulçaquicoles ou terrestres.
L’organisation des Crustacés est très proche de celle du plan d’organisation d’un Arthropode primitif, la tête ou céphalon, incluant au moins cinq segments d’origine somatique, le thorax, ou péréion, dont un certain nombre variable de segment peuvent être soudés à la tête, on parle de céphalothorax, la troisième partie du corps est l’abdomen ou pléon.
Les appendices associés au péréion sont appelés péréiopodes, ceux associés au pléon sont appelés pléopodes. Le dernier segment est le telson, il forme souvent une nageoire caudale avec les deux derniers pléopodes, nommés uropode
4.2 Classes
Le sous-embranchement Crustacea Brünnich,( crustacés )(10 pattes).
La classification des Crustacés présente d'assez grandes difficultés, à cause de beaucoup de types aberrants, vivants ou fossiles, qui ne rentrent facilement dans aucun groupe. On reconnaît deux grandes divisions fondamentales, ou classes : Entomostracés et Malacostracés :
Malacostracés Eucarides Décapodes : Crevettes, Langoustines, Homards, Langoustes, Ecrevisses, Bernard-l'Ermite, Tourteaux, Crabes communs, Etrilles. Euphausiacés.
Péricarides Amphipodes, Isopodes (Cloportes), Cumacés.
Autres : Leptostracés, Stomatopodes, Syncarides, Péracarides
Entomostracés Branchiopodes Anostracés, Notostracés, Diplostracés.
Cirrhipèdes Acrothoraciques, Apodes, Ascothoraciques, Rhizocéphales, Thoraciques.
Autres : Copédodes, Ostracodes, Mystacocarides, Branchiures.
4.2.1 Les branchiopodes
Sont de petits crustacés aquatiques (de un à quelques cm de long), aux nombreux appendices foliacés, typiques de mares temporaires qui connaissent des périodes d'assèchement prolongées.
Leurs œufs sont spectaculairement résistants à plusieurs années de dessiccation. Leur cycle complet de développement est, de façon bien adaptée, très rapide.
4.2.2 Les cladocères
Regroupent de minuscules crustacés (5 mm à une fraction de mm) aquatiques pourvus d'une carapace bivalve ne recouvrant pas la tête munie d'antennes natatoires. Ces animaux constituent une importante partie du plancton animal dulcicole. Les daphnies sont improprement appelées "puces d'eau", car elles se maintiennent à niveau par d'incessants sursauts produits par les mouvements des antennes. La parthénogenèse est répandue durant la bonne saison parmi ces espèces.
4.2.3 Les ostracodes
Représentent de minuscules crustacés ovoïdes pourvus d'une carapace bivalve très rigide protégeant tout le corps.
4.2.4 Les copépodes
Comprennent de rapides minuscules crustacés libres également planctoniques nommés communément cyclopes car n'ayant qu'un seul œil médian. Certains copépodes sont des parasites fixés dans les branchies des poissons marins.
4.2.5 Les cirripèdes
Présentent des larves libres planctoniques, comme presque tous les crustacés, mais les adultes, fortement différenciés, vivent attachés sur les rochers des côtes, la peau des baleines ou la coque des bateaux. Ils sont pourvus d'une carapace faite de plaques calcaires qu'ils entrouvrent pour filtrer l'eau de mer à l'aide d'appendices frangés.
Les cirripèdes les plus connus sont les balanes.
4.2.6 Les malacostracés
Sont les plus connus des crustacés: de taille petite à grande, ils sont pourvus d'une carapace solide et ont l'aspect d'écrevisse, de crevette, de crabe ou de cloporte. Les cloportes sont les seuls crustacés terrestres, mais, pourvus de branchies respiratoires, ces espèces sont confinées aux lieux les plus humides, sous les pierres, dans les caves et les grottes, etc.
Ils représentent une sérieuse ressource alimentaire; la plupart des espèces sont comestibles, leurs chairs sont particulièrement appréciées.
Chapitre cinquième : Les Insectes
Les insectes, de très loin les plus nombreux et les plus importants arthropodes terrestres et dulçaquicoles, ont un corps divisé en trois parties: une tête portant une paire d'antennes et des mandibules, un thorax provenant de la fusion de trois segments, portant trois paires de pattes et le plus souvent deux paires d'ailes, et un abdomen segmenté. Ils respirent par des trachées.
Ils représentent plus de 75u monde vivant (Vertébrés=6,5: environ 1 million d'espèces
5.1 Caractères généraux
Les Insectes sont des Invertébrés, Arthropodes, Antennates, Mandibulates, Trachéates, Opisthogonéates, Hexapodes à corps segmenté en 3 parties :
- Invertébrés : Abscence de squelette interne et Système nerveux ventral
- Arthropodes : pattes articulées sur le corps et présence d'un squelette externe chitineux
- Antennates : présence d'antennes (1 paire chez les Insectes correspondant aux antennules des Crustacés)
- Mandibulates : présence d'une paire de mandibules
- Trachéates : respiration par un système trachéen dont les orifices sont les stigmates
- Opisthogonéates : orifices génitaux à l'extrêmité de l'abdomen
- Hexapodes : présence de 6 pattes (3 paires thoraciques)
- Segmentation : Tête, Thorax et Abdomen d'avant en arrière
Ils ont de nombreuses interactions avec les humains.
Certains insectes entrent en compétition directe pour nos ressources comme les ravageurs en agriculture et en exploitation forestière (sylviculture). D'autres peuvent causer des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs de pathogènes et de maladies infectieuses graves.
À l'opposé, ils sont utiles à l'écosystème en tant que pollinisateurs, prédateurs et source de nourriture pour de nombreuses espèces animales.
Schéma d’un insecte diptère
La tête d’un insecte
Donc, un Insecte comprend 3 grandes parties segmentées :
-Une Tête due à la fusion de 6 segments portant Antennes,Mandibules,Maxilles et Labium (par paires)
-Un Thorax à 3 segments portant 3 paires de pattes (et parfois 2 paires d'ailes méso- et métathoraciques)
-Un Abdomen à 11 segments ne portant fondamentalement que de petits appendices terminaux (styles et cerques)
5.2 Classification
La classe des insectes comprend quatre ordres :
1 Diptères (moustiques, mouches tsé-tsé…)
2 Siphonaptères (puces et djiques)
3 Anoploures ou PHTHIRAPTERES (poux)
4 Hétéroptères (punaises)
Tableau de la classe des insectes
N.B Il faut ajouter dans ce tableau
1. l’Ordre des PHTHIRAPTERES ("POUX PIQUEURS" : ex ANOPLOURES) : Anoploures (poux)
2. deux familles de l’ordre des diptères : Glossinidés et les phlébotominés.
5.2.1 ORDRE DES DIPTERES
a) Description
Les diptères ou Diptera (du grec di, deux, et ptéra, aile) sont un ordre de la classe des insectes. Il s'agit de l'un des ordres dominants en matière de nombre d'espèce. On retrouve plus de 120 000 espèces de mouches décrites.
Ce groupe comprend des espèces désignées par les noms vernaculaires de mouches, syphes, moustiques, taons, moucherons, etc.
Une cinquantaine de ces familles ont une importance de par leur rôle dans la transmission d'agents parasites ou pathogènes à l'homme ou au bétail (Culicidae, Simuliidae, Glossinidae, Phlebotominae, Ceratopogonidae), de myiases (Calliphoridae…) ou bien en tant que phytophages des cultures (Cecidomyiidae, Agromyzidae (mouches mineuses), Tephritidae (mouches des fruits), Psilidae…) ou au contraire auxiliaires des cultures (Syrphidae pour partie, Tachinidae…).
N'oublions pas leur rôle déterminant en tant que coprophages, nécrophages ou détritiphages.
Ils occupent enfin le second rang mondial, après les hyménoptères en tant que pollinisateurs (Syrphidae, Bombyliidae et Muscoidea).
Ils sont caractérisés par la possession d'une seule paire d'ailes membraneuses. L'étymologie désigne d'ailleurs l'unicité de la paire d'ailes (di deux ; ptères ailes). Cependant, certaines espèces sont aptères telles les hippobosques qui vivent leur stade adulte sur l'animal qu'elles parasitent. L'autre paire d'ailes s'est transformée en « haltères », de minuscules petites massues qui servent de balanciers pour la stabilité du vol.
Les pièces buccales sont de type suceur, montrant toujours une trompe (proboscis) qui est parfois vulnérante.
Comme de nombreux autres groupes d'invertébrés, les mouches, moustiques et autres diptères sont très peu étudiés et le nombre de spécialistes est très réduit. Cela pose de nombreux problèmes, notamment pour évaluer l'action de l'être humain sur l'environnement. Seules les espèces touchant aux domaines de l'agriculture ou de la santé font l'objet d'investigations en règle, ces espèces ne formant toutefois qu'une très petite minorité et n'étant pas caractéristiques de l'ensemble du groupe. Quelques espèces, en particulier les drosophiles, sont très étudiées sur un plan génétique.
b) Ecologie
Malgré le caractère désagréable ou dangereux de certaines espèces, la plupart jouent un rôle écologique important. Non seulement elles participent pour une large part à l'élimination des excréments (espèces coprophages) et des cadavres (espèces nécrophages), mais leurs larves qui vivent souvent dans le sol produisent des quantités importantes d’humus, 29 es espèces connues sont phytophages.
c) Sous-ordres
Le terme diptère dérive du grec di pour deux et pteron pour aile. On distingue deux grands sous-ordres de diptères : Nematocera et Brachycera.
1. Sous-ordre des nématocères
Les nématocères sont un sous-ordre (certainement paraphylétique), de diptères dont les antennes (grec ceros : corne) sont en forme de fil (grec nematos), avec des ailes longues et plus de trois articles par antenne (moustiques, anophèles), tipule, chironomes.
• Nematocera
• Culicoidea
• Super famille Chironomoidea
o Simuliidae
Sous-ordre des brachycères
• Infra-Ordre : Tabanomorpha
o Tabanidae
• Infra-Ordre : Asilomorpha
• Infra-Ordre : Aschiza
• Infra-Ordre : Schizophora Acalyptratae
o Super famille Sciomizoidea
o Super famille Lauxanioidea
o Super famille Sphareoiceroidea
o Super famille Anthomyzoidea
o Super famille Drosophiloidea
• Infra-Ordre : Schizophora Calyptratae
o Super famille Muscoidea
o Super famille Glossinoidea
o Super famille Oestroidea
2. Sous-ordre des brachycères
Les brachycères sont les mouches muscoïdes aux antennes courtes (du grec brachy signifiant « court » et ceros « corne »), avec 3 articles par antenne et une tête très mobile, correspondant grossièrement aux mouches (la mouche commune, la mouche tsé-tsé, le taon et la drosophile…)
5.2.1.1 Les Culicidae
A) Caractères généraux
Diptère
ANOPHELE
Légende : 1. Adulte au repos 2. Position de la larve respirant dans l'eau 3. Anophèle mâle 4.détail de l'aile 5. Appareil suceur femelle
Les culex forment une famille d'insectes communément appelés moustiques. Classés dans l'ordre des Diptères et le sous-ordre des Nématocères, ils sont caractérisés par des antennes longues et fines à multiples articles, des ailes pourvues d’écailles, et des femelles possédant de longues pièces buccales en forme de trompe rigide de type piqueur-suceur.
À ce jour, 3543 espèces de moustiques réparties en 111 genres sont inventoriées au niveau mondial ; mais un bien moins grand nombre pique l'homme.
Les moustiques ont un rôle dans les écosystèmes mais avant tout en épidémiologie humaine et animale car outre qu'ils sont source de nuisance par les piqûres qu’ils infligent, ils sont le plus important groupe de vecteurs d’agents pathogènes transmissibles à l’être humain, dont des zoonoses.
Ils sont vecteurs de trois groupes d'agents pathogènes pour l'être humain : Plasmodium, filaires ainsi que de nombreux arbovirus.
B) Ecologie
Ils sont présents sur l'ensemble des terres émergées de la planète (à l'exception de l'Antarctique), tant dans les milieux forestiers, de savanes ou urbains, dès qu'une surface d'eau douce ou saumâtre, même réduite ou temporaire, est disponible.
C) Développement
Les moustiques sont des insectes holométaboles passant par 4 phases de développement ; œuf, larve (4 stades larvaires), nymphe et adultes. Les trois premiers sont aquatiques, le dernier aérien.
La durée totale de ce développement, fortement influencé par la température, est de 10 à 15 jours pour les zones tropicales du monde qui rassemblent les plus fortes densités d'espèces.
D) Anatomie d'un Culex adulte
Au stade adulte, leur taille varie selon les genres et espèces de 3 à 40 mm mais elle ne dépasse que très rarement les 10 mm, à l'exception des moustiques de la tribu des Toxorhynchitini.
Au stade adulte, les moustiques possèdent, comme tous les Diptères, une seule paire d'ailes membraneuses, longues et étroites, repliées horizontalement au repos.
Les Culicidae possèdent un corps mince et des pattes longues et fines. Ils se reconnaissent facilement par la présence d'écailles sur la majeure partie de leur corps. Les femelles possèdent de plus de longues pièces buccales, caractéristiques de la famille, de type piqueur-suceur : la trompe, appelée rostre ou proboscis, qui inflige la piqûre si redoutée. Leur tête est pourvue de deux yeux à facettes mais les Culicidae ne possèdent pas d’ocelles.
a) la tête, cette famille fait bien partie du sous ordre des Nématocères par ses antennes longues et fines à nombreux articles (15 articles chez le mâle et 14 chez la femelle), dépourvues de style ou d'arista. Les femelles se distinguent facilement des mâles qui sont les seuls à présenter des antennes plumeuses.
b) Le thorax des moustiques est formé de 3 segments, avec un segment médian hypertrophié renfermant les muscles des ailes. Ce segment porte les ailes longues et étroites. Ces ailes leur permettent de voler en moyenne à 3 km/h.
Chaque segment est pourvu d'une paire de pattes longues et fines formé de 5 parties (coxa, trochanter, fémur, tibia et 5 tarses) pourvu parfois d'écailles dont l'ornementation (anneau, bande, moucheture) constitue un caractère d'identification.
c) L'abdomen des moustiques est formé de dix segments dont les deux derniers sont télescopés à l’intérieur du 8e segment : ils sont modifiés en organes reproducteurs. Les premiers segments forment des anneaux emboîtés les uns dans les autres et réunis par une membrane flexible. La partie dorsale (tergite) et la partie ventrale (sternite) de chaque anneau sont réunies latéralement par des membranes souples qui permettent à l'abdomen de se dilater fortement lors du repas de sang. Cette capacité assure également la respiration du moustique par les mouvements de dilatation et de contraction de grande amplitude de l'abdomen, permettant la circulation de l’air au niveau de ses spiracles.
Chez les mâles, les 9e et 10e segments qui forment les génitalia ont une structure d'une assez grande variété. Leurs caractères morphologiques sont très utilisés pour la détermination de l'espèce, par exemple chez les Culex, les Eretmapodites et les Aedes du sous genre Aedimorphus.
E) Bioécologie des moustiques
Mâles et femelles se nourrissent de nectar de fleurs ; l'hématophagie des femelles ne vise généralement qu'à la maturation de leurs œufs et non pas à leur propre alimentation.
Ils participent à la pollinisation des plantes, au même titre que les papillons, Hyménoptères et autres Diptères .
Bien que source de graves problèmes de santé publique, les moustiques (parfois favorisés par les aménagements ou comportements humains) font partie de la Diversité biologique et fonctionnelle des zones humides, où ils ont une importance pour le cycle du carbone, de l'azote notamment et même une valeur de bioindicateur selon des biologistes tels que Martina Schäfer (2004) et Willott (2004) .
Les moustiques (larves et adultes) sont une source de nourriture pour de nombreux prédateurs (insectes, lézards, batraciens, oiseaux…), transférant de l'eau à la terre quantités de biomasses.
Certaines larves, représentant une part importante de la biomasse des écosystèmes aquatiques, filtrent jusqu'à deux litres par jour en se nourrissant de micro-organismes et déchets organiques.
Elles participent donc à la bioépuration des eaux marécageuses et, par leur cadavre ou leurs déjections, rendent des éléments indispensables à la croissance des plantes, tel l'azote.
En zone équatoriale, ils sont présents toute l'année à l'état de larve ou d'adulte et plus on se rapproche des pôles, plus les moustiques se développent saisonnièrement et avec un décalage marqué entre la ponte, l'émergence des larves et des adultes (qui nourrissent respectivement des groupes d'insectivores différents ; aquatiques ou terrestres et aériens).
En zone froide et tempérée, les prédateurs des moustiques sont surtout des espèces qui hibernent et qui mangent les moustiques aux époques où ils se développent.
Au sein de certaines chaînes alimentaires, le moustique joue son rôle. Son importance est encore mal cernée ; on ignore quelles seraient les conséquences de sa disparition locale ou totale.
Plusieurs espèces vecteurs se développent facilement en milieu urbain où la lumière peut aussi les attirer (phototactisme).
Certains animaux ont développé des comportements d'évitement : en Arctique, les caribous semblent tenir compte du vent pour échapper aux essaims de moustiques.
F) Cycle de développement
Le cycle de vie du moustique.
Les moustiques sont des insectes à métamorphose complète qui appartiennent à la famille des Culicidés. Il existe de nombreuses espèces qui ont toutes besoin d’eau pour effectuer leur cycle de développement.
Les moustiques sont tous très différents. Ils se développent dans les marais salés ou les eaux douces. Certaines espèces sont anthropophiles (piquent l’homme) et d’autres ne piquent que les oiseaux ou les batraciens. Certaines espèces ne piquent que la nuit à l’intérieur des maisons (Culex pipiens) et d’autres pendant la journée (Aedes albopictus) ou au crépuscule à l’extérieur (Aedes caspius et Aedes detritus).
De même, si la plupart des moustiques se déplacent peu (quelques centaines de mètres), certains sont très mobiles (jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres). Enfin, certaines espèces ne produisent qu’une génération annuelle, alors que d’autres sont beaucoup plus prolifiques (plus de dix générations par an).
Cependant, quelque soit l'expèce, la vie des moustiques comprend une phase immature aquatique et une phase adulte aérienne. Ils se développent en 4 étapes : œuf, larve, nymphe et adulte (imagos : mâles et femelles), ils effectuent cette métamorphose complète entre 5 jours et 90 jours en fonction des conditions environnementales.
1) Les moustiques pondent directement sur l’eau (Culex, Culiseta, Anopheles) ou sur des substrats humides (Aedes et Culiseta). Chez certaines espèces (Aedes), en l’absence de mise en eau, les œufs peuvent rester viables plusieurs années (en quiescence).
2) Chaque mise en eau de la zone de ponte (gîte larvaire) génère l’apparition simultanée d’une multitude de larves dont le développement aquatique est variable selon les conditions de température (de 5 à 90 jours). Au terme de 4 mues elles se transforment en nymphe avant d’émerger à l’état adulte.
3) Après l’émergence, les mâles (émergés en premier) et les femelles s’accouplent. Puis les femelles se dispersent à la recherche d’hôtes alors que les mâles restent sur place et ne survivent que quelques jours. La dispersion des femelles en quête d’un repas sanguin nécessaire à la maturation des œufs peut atteindre plusieurs dizaines de kilomètres en quelques jours.
4) Seules les femelles piquent. Elles vivent en moyenne 2 mois et peuvent faire jusqu’à 5 pontes de 150 œufs
Les moustiques ont une activité rythmée, saisonnière et nycthémérale.
En vue de l'accouplement, mâles et femelles forment un essaim, peu après le coucher du soleil, à quelques mètres du sol. Ce phénomène est observable pour An. gambiae et An. funestus et il est probable qu'il existe également chez d'autres espèces et d'autres genres.
L'accouplement a lieu peu de temps après l’émergence des adultes, chaque femelle étant fécondée une seule fois pour toute sa vie.
Le bourdonnement caractéristique des moustiques n'est émis que par les femelles. Il permet aux mâles de les repérer, chaque espèce ayant sa propre fréquence caractéristique.
La plupart des moustiques ont des femelles hématophages, le repas de sang étant indispensable à la ponte. Elles sont qualifiées d'« endophages » lorsqu'elles piquent à l'intérieur des maisons, d'« exophages » à l'extérieur (alors que l'entophilie et l'exophilie désignent respectivement les moustiques adultes dont les femelles passent le temps de leur digestion de repas de sang respectivement à l'intérieur et à l'extérieur des maisons ; l'endophagie n'implique pas l'entophilie et vice-versa.
Il est plus difficile de mettre en contact les espèces exophiles avec des pesticides, à moins d'en utiliser de très grandes quantités) et une parade de certains moustiques (ex : Anopheles gambiae) aux traitements pesticides pourrait être de devenir exophiles.
Toutefois, les femelles se nourrissent aussi comme les mâles en se gorgeant d'eau sucrée et de sucs végétaux (nectar, sève), et peuvent vivre plusieurs mois (des espèces anthropophiles passent l'hiver en diapause dans des caves, grottes, étables ; d'autres dans des abris en sous-bois), mais alors elles constituent des réserves adipeuses au lieu de pondre.
Les moustiques disposent souvent de bonnes stratégies de dispersion, à prendre en compte dans les études épidémiologique et écoépidémiologique , car elles expliquent en partie la dispersion des arboviroses humaines (dengue, chikungunya, fièvre jaune...).
Phase aquatique : les gîtes larvaires
Quarante-huit heures après la prise du repas de sang, les femelles fécondées déposent leurs œufs, selon les espèces : à la surface d'eaux permanentes ou temporaires, stagnantes ou courantes, dans des réceptacles naturels ou artificiels ou sur des terres inondables (marécage, rizière…).
Certaines espèces pondent des œufs capables de résister à une sécheresse de plusieurs mois, et les œufs peuvent être laissés ainsi pendant des mois avant de connaître une remise en eau.
Ces œufs sont pondus soit isolément (Toxorhynchites, Aedes, Anopheles), soit en amas (Culex, Culiseta, Coquillettidia, Uranotaenia) ou bien fixés à un support végétal immergé (Mansonia, Coquillettidia).
La fécondité totale d’une femelle varie selon les espèces de 500 à 2 000 œufs (20 à 200 par ponte selon la quantité de sang disponible), plusieurs pontes possibles, généralement une à quatre).
Ces œufs se développent en un à deux jours (selon les conditions météorologiques) et éclosent, donnant naissance à des larves aquatiques de premier stade qui possèdent (à l’exception des Anophelinae) au bout de l'abdomen un siphon respiratoire en contact avec l'air.
Les gîtes larvaires sont très diversifiés selon les genres et les espèces et comprennent tous les points d'eau possible excepté mers et océans : les eaux courantes (bords de torrents de montagne, de rivières ou fleuves) ou stagnantes (étang, mare, rizière, marécage, bord de rivière, fossé, flaque), ensoleillées (chemin) ou ombragées (en forêt), de grande dimension (bordure de lac, fleuve) ou de petite taille (feuille morte), à forte teneur en sels minéraux (eau saumâtre : mangroves, salines) ou chargées de matières organiques (trou d'arbre), les gîtes naturels formés par les végétaux (phytotelmes) : aisselle de feuille (bananier), bambou fendu, trou d’arbre, urne de plante carnivore (Nepenthes), champignon creux, feuille à terre, fruit creux), minéraux : flaques, ornières, carrière de briques, empreinte de pas de bétail, trou de crabe, coquille d’escargot, trou de rocher, ou artificiels : citerne, latrine, rejet d’égout, abreuvoir, gouttière, pneu, carcasse de voiture, bidon, bâche, boîte de conserve, pot de fleurs...
Chez certains genres (Aedes, Haemagogus, Psorophora), les œufs sont résistants à la dessiccation, dans l'attente de la remise en eau de leur gîte de ponte.
Les larves s'alimentent et se maintiennent au repos sous la surface de l’eau, respirant par leurs spiracles qui affleurent à la surface et se situent soit directement au niveau du 8e segment abdominal pour les Anopheles (qui doivent donc pour respirer se maintenir parallèles à la surface de l’eau, aidé en cela par des soies spécifiques à cette sous-famille, les soies palmées), soit à l’extrémité du siphon respiratoire du 8e segment pour les Culicinae (qui doivent donc maintenir leur corps oblique par rapport à la surface pour respirer).
Enfin, certains genres de Culicinae ont leurs larves immergées, respirant par l'intermédiaire de la tige d'un végétal dans lequel elles insèrent leur siphon (Coquillettidia, Mansonia, quelques espèces du genre Mymomyia).
Les larves passent par quatre stades larvaires se traduisant par une augmentation de leur taille, et se métamorphosent en une nymphe.
La nymphe est aquatique et respire l'air atmosphérique au moyen de ces deux trompettes respiratoires. L'extrémité abdominale de la nymphe est aplatie en palettes ou nageoires. La nymphe ne se nourrit pas..
De la nymphe émergera au bout de deux à cinq jours l'adulte volant.
Phase aérienne
La plupart des espèces ont une activité nocturne (genre Culex, Anopheles, Mansonia ) ou bien essentiellement diurne (Toxorhynchites, Tripteroides) à crépusculaire (genre Aedes).
En région afrotropicale, la majorité des moustiques se nourrissent la nuit ou au crépuscule, au moins en zone de savanes et à basse altitude ; en montagne, où il fait très froid la nuit, et en forêt dense, où règne en permanence une mi-obscurité, un certain nombre d'espèces ailleurs nocturnes ou crépusculaires attaquent couramment de jour.
Chaque espèce de moustique semble posséder, dans des conditions climatologiques déterminées, un cycle d'activité qui lui est propre. Chez le genre Anopheles, la durée du stade larvaire est d'environ sept jours (si les conditions extérieures sont favorables : qualité de l'eau, température et nourriture essentiellement).
Les adultes vivent selon les conditions et les espèces de 15 à 40 jours, excepté pour certaines espèces dont les femelles peuvent hiverner.
Les mâles se déplacent assez peu du gîte dont ils sont issus, et leur longévité est relativement faible. La femelle peut migrer jusqu’à 100 km de son lieu de naissance (transport passif par le vent). Dans les zones tempérées, à l'arrivée de l'hiver, certaines espèces peuvent hiverner au stade adulte, d'autres laissent leurs larves perpétuer seules l'espèce à l'arrivée du printemps .
L'espérance de vie peut varier de deux à trois semaines pour certaines espèces, à plusieurs mois pour d'autres. En état de diapause, l'espérance de vie de certains moustiques peut atteindre plusieurs mois (selon l'espèce).
G) Prélèvement de sang par piqûre
Pour les espèces hématophages, l'alimentation en sang est nécessaire à la ponte. La séquence (repas sanguin, maturation des œufs et ponte) est répétée plusieurs fois au cours de la vie du moustique, et s'appelle le cycle gonotrophique.
La durée de ce cycle dépend de l'espèce, mais surtout de la température externe (par exemple, chez A. gambiae, le cycle dure 48 heures lorsque la moyenne de température jour/nuit est de 23° C).
La piqûre, le plus souvent nocturne (et plus particulièrement à l'aube ou au crépuscule), dure deux à trois secondes si le moustique n'est pas dérangé.
La femelle adulte, pour sa reproduction, pique les animaux pour prélever leur sang, qui contient les protéines nécessaires à la maturation des œufs. On la qualifie de femelle anautogène, en opposition aux femelles autogènes (qui peuvent se passer de sang pour la maturation de leurs œufs).
Pendant la piqûre, la femelle injecte de la salive anticoagulante qui, chez l'humain, provoque une réaction allergique inflammatoire plus ou moins importante selon les individus : c'est la formation d'un « bouton » qui démange.
L’être humain n’est pas la principale victime des moustiques, loin de là : plus de la moitié des espèces se nourrissent exclusivement du sang des oiseaux, suivi de celui des rongeurs et des grands mammifères, des reptiles et batraciens.
H) Techniques de chasse de la femelle
i) Rôle du phototactisme
Tous les moustiques (larves et adultes) sont dotés d'yeux et peuvent s'orienter selon la lumière et sous une faible lumière. Tous les moustiques à jeun présentent un phototactisme à une faible lumière.
La femelle en recherche de sang perd provisoirement cette sensibilité à la lumière pour devenir principalement sensible aux odeurs émises par sa cible. Une fois gorgée de sang elle retrouve sa compétence de phototactisme, qui lui permet notamment de quitter la chambre, l'étable ou la grotte où elle a piqué son hôte.
Certaines espèces ont une rétine très photosensible et peuvent immédiatement après leur repas s'orienter vers la lumière ambiante extérieure d'un ciel étoilé ou illuminé par la lune (cas fréquent en zone tropicale selon Muirhead-Thomson, 1951).
Les femelles d'autres espèces (ex : A hyrcanus, A. bifurcatus et beaucoup d'autres) ne seront dans les mêmes circonstances (après le repas de sang) attirées que par la lumière du soleil levant pour gagner un refuge diurne (fissure de roches, anfractuosité du sol, végétation touffue…), ce qui explique qu'on ne retrouve que très rarement le matin les femelles qui se sont gorgées de sang.
Les espèces présentant ce comportement sont typiquement exophiles (dans ce cas les femelles n'hibernent jamais dans les maisons), par exemple A. hyrcanus).
Les femelles de quelques espèces ne retrouvent que lentement leur phototactisme et finissent leur digestion dans la maison, tant qu'on ne les fait pas fuir (A. maculipennis, A. superpictus, A. gambiae) ou d'autres espèces très endophiles.
Le jour, certaines espèces de moustiques sont également attirées par l'obscurité. Les femelles sont immédiatement attirées par ces sources alors qu'elles sont répulsives pour les mâles. Il peut aussi arriver que des femelles venant de se gorger de sang à l'extérieur d'une maison, l'utilisent pour se protéger de la lumière le jour suivant (jusqu'à la fin de la digestion du sang, avant qu'elle ne s'apprête à chercher un lieu de ponte) ; c'est assez fréquent chez A. M. sacharovi, A. pulcherrimus et A. superpictus.
ii) Rôle du chimiotactisme
Tout comme la tique, le moustique repère sa cible grâce à son odorat : celui-ci, au cours d'un déplacement d'au plus 2 km, leur révèle d'abord des traces de dioxyde de carbone (émis par la respiration et la transpiration) jusqu'à 30 m, puis d'acides gras comme l'acide butyrique ou l'acide lactique, de 4 méthyl phénol et de substances aux relents ammoniaqués, émis par la sudation de la peau et sa dégradation par la microflore de la peau.
Des thermorécepteurs permettront ensuite à la femelle de trouver la veinule où piquer. Le système visuel est sensible à la lumière, aux mouvements et aux couleurs mais il est peu performant, et n'interviendrait qu'à moins de 1,5 m).
Ce n'est pas la lumière mais l'odeur qui attire les femelles piqueuses.
Les espèces anthropophiles sont spécialement sensibles aux kairomones comme l'acide lactique ou le sébum, ou aux nombreuses odeurs comme l'ammoniac, l'acide lactique, l'aminobutane) émises par la sueur ou l'haleine, l'odeur propre de la peau, l'urine, les vapeurs d'alcool ou de parfum et bien d'autres encore (par exemple l'odeur d'une personne ayant consommé de la bière ou du fromage).
Ces facteurs expliquent que certaines personnes soient plus piquées que d'autres. Les moustiques sont également sensibles à la chaleur (15 à 30° C) et l'humidité (en pratique plutôt l'été et par temps orageux, donc), et seront plus attirés par une personne avec une température élevée.
Les substances attractives ou répulsives peuvent varier d'une espèce à l'autre. Les moustiques sont encore sensibles à de nombreux autres paramètres (par exemple, la hauteur à laquelle l'odeur est perçue, dans le cas d'An. gambiae, qui vole au ras du sol et pique de préférence les pieds et les chevilles).
Les croyances que les moustiques sont sensibles à la quantité de sucre dans le sang et qu'il faut éteindre la lumière pour ne pas attirer les moustiques femelles 33 ne sont pas fondées.
I) Alimentation
Un moustique femelle du genre Aedes s'alimentant du nectar des fleurs de Tanacetum vulgare avec sa trompe.
- Alimentation des adultes : Les adultes, tant mâles que femelles, sont avant tout nectarivores, s'alimentant de nectar et du jus sucré des fleurs ou des fruits mûrs pour couvrir leurs besoins énergétiques.
En élevage (dans les laboratoires d'entomologie médicale), il leur est ainsi fourni des tampons de coton imbibés d'eau sucrée, qui suffisent à leur survie, sans avoir recours à une alimentation sanguine.
En outre, les femelles (à l'exception des espèces du genre Toxorhynchites), à seule fin d'assurer le développement de leurs œufs, ont recours à des repas de sang sur des vertébrés divers à sang chaud (oiseaux, mammifères dont l'homme) ou à sang froid comme les batraciens (grenouille, crapaud), les reptiles (serpent, tortue) ou même d'autres insectes (larves de Lépidoptères, nymphes de cicadelle, mantes).
Traversant la peau jusqu'à un vaisseau, elles effectuent une prise de sang. Chaque espèce a sa propre spécificité plus ou moins affirmée dans le choix de l'hôte pour ce repas de sang. Ainsi, Culex hortensis et Culex impudicus piquent de préférence les batraciens, Cusileta longiareolata et le genre Aedeomyia les oiseaux, alors que Anopheles gambiae, Aedes albopictus, Aedes caspius, Aedes vexans, Culex pipiens et Culex quinquefasciatus préfèrent l’Homme. On parle de moustique anthropophile s'il pique préférentiellement l'homme ou zoophile s'il pique préférentiellement d'autres vertébrés.
- Alimentation des larves : Les larves de moustiques ont pour la plupart une alimentation constituée de phytoplancton, de bactérioplancton, d'algues microscopiques et de particules de matière organique en suspension dans l'eau du gîte.
La larve s'alimente grâce aux battements de ses soies buccales qui créent un courant suffisant pour aspirer les aliments.
J) Prédateurs
Les larves et les nymphes de moustiques sont consommées par des oiseaux aquatiques, batraciens (tritons, grenouilles, crapauds, salamandres), poissons (tels, par exemple, la gambusie), insectes (Chaoboridae, Notonectes, coléoptères, libellules…), des crustacés (Copepoda Cyclopoida tel que Mesocyclops aspericornis), des plantes carnivores (l'aquatique utriculaire, le drosera) ou encore le nématode Romanomermis culicivorax, etc.
D'autres espèces se nourrissent de moustiques adultes : les araignées certaines espèces de poissons comme l'épinoche, de libellules, de chauves-souris ou d'oiseaux, comme l'hirondelle ou l'engoulevent.
K) Importance épidémiologique et médicale
i) La piqûre
.
Le moustique enfonce les stylets dans l’épiderme jusqu’à un capillaire sanguin grâce aux maxilles qui perforent la peau et qui permettent à la trompe de se maintenir en place lors du prélèvement sanguin.
Les stylets délimitent deux canaux : l’un (canal salivaire), formé par l’hypopharynx, par lequel est injectée une salive anesthésiante et anticoagulante, l’autre (canal alimentaire), au niveau du labre, par lequel est aspiré le sang qui, s’il est infecté, contamine le moustique.
La quantité de sang prélevée varie de 4 à 10 millimètres cubes en 1 à 2 minutes.
Les piqûres peuvent être totalement indolores ou provoquer un prurit très désagréable ou des allergies plus graves, allant exceptionnellement jusqu'au choc anaphylactique.
L’hypersensibilité a une origine immunitaire, qui traduit une réaction extrême de nos anticorps à des antigènes présents dans la salive du moustique.
Certains de ces antigènes sensibilisants existent chez tous les moustiques, tandis que d'autres sont spécifiques à certaines espèces. La réaction d'hypersensibilité peut être immédiate (types I et III) ou retardée (type IV).
H) Rôles pathogènes
Vecteur biologique de maladies
Les Culicidae constituent le tout premier groupe d'insectes d'intérêt médical et vétérinaire quant à la transmission de maladies.
a) Concernant l'animal
Les moustiques sont avec les tiques les premiers vecteurs de maladies transmissibles entre animaux (ex : Myxomatose) ou zoonotiques également transmissibles à l'Homme.
b) Concernant l'Homme
Ils sont vecteurs de trois groupes d'agents pathogènes pour l'être humain : Plasmodium, filaires des genres Wuchereria et Brugia, ainsi que de nombreux arbovirus.
Plus de 150 espèces de Culicidae relevant de 14 genres ont été observées porteuses de virus impliqués dans des maladies humaines (Mattingly, 1971).
C'est par sa trompe qui lui sert à piquer que le moustique transmet les pathogènes à l'être humain ou aux animaux.
Les moustiques sont responsables de la transmission :
i. du paludisme (malaria), une des toutes premières causes de mortalité humaine (chaque année, entre 250 et 600 millions de personnes touchées dans le monde, et plus d'un million de morts),
ii. de nombreuses maladies à virus (arboviroses) telles que la dengue, la fièvre jaune, la fièvre de la vallée du Rift, la fièvre du Nil occidental (West Nile Virus),
iii. le chikungunya, d’encéphalites virales diverses ainsi que de filarioses et constituent à ce titre l’un des sujets majeurs d’études en entomologie médicale.
Lors de la piqûre d'un hôte porteur d'un parasite, le moustique aspire, en même temps que le sang, le parasite pathogène (excepté les filaires, virus de la dengue, de la fièvre jaune, le virus du Nil occidental ou le virus du chikungunya…), qui parvient ensuite dans l'estomac du moustique, puis franchit la paroi stomacale. Une fois multiplié, il se retrouve dans les glandes salivaires du moustique qui l'inocule à son hôte lors de la piqûre, par la salive infectée, via l’hypopharynx.
Les genres Anopheles (paludisme), Aedes (dengue et fièvre jaune, chikungunya), Culex (fièvre du Nil occidental et diverses encéphalites) ainsi que des Eretmapodites (fièvre de la vallée du Rift) et Mansonia (filarioses) contiennent la majorité des espèces vectrices qui contaminent l'homme.
Les moustiques vecteurs de maladies graves sont surtout présents dans les pays du Sud (notamment Afrique, Sud de l'Asie, Amérique latine).
Mais les déplacements de personnes et de marchandises, combinés au changement climatique, permettent aux espèces incriminées (par exemple le moustique tigre et l'Aedes japonicus) d'étendre leur territoire toujours plus au Nord, amenant avec elles des maladies jusqu'alors absentes ou disparues (le paludisme ayant été éradiqué de l'Europe au vingtième siècle).
Ainsi, de nombreux cas de chikungunya, virus véhiculé par certains Aedes, et notamment le moustique tigre, sont apparus en 2007 en Vénétie.
Principales maladies transmises à l'homme par les moustiques
• Paludisme
• Fièvre de la vallée du Rift
• Fièvre jaune : les espèces impliqués sont Aedes simpsoni, Aedes africanus, et Aedes aegypti en Afrique, ainsi que les Haemagogus et Sabethes en Amérique du Sud.
• Chikungunya: les espèces impliquées sont Aedes albopictus et Aedes aegypti principalement.
• Virus du Nil occidental : en Europe, ce virus a été isolé des espèces Culex pipiens, Cx. modestus, Mansonia richiardii, Aedes cantans, Ae. caspius, Ae. excrucians, Ae. vexans, et d'une anophèle du complexe maculipennis (Hubálek, 2007)
• Dengue : Aedes aegypti
• Filarioses
• Encéphalites
Le virus V.I.H. (virus du sida) et les virus des hépatites n’ont jamais été transmis par piqûre de moustique, pour plusieurs raisons, notamment que le virus du sida n'est pas capable de se reproduire dans le moustique et de parvenir dans ses glandes salivaires.
Le virus du sida, digéré avec le sang en moins de 24 heures et détruit, ne survit pas sur le moustique.
I) Lutte contre les moustiques
L'homme cherche depuis longtemps à lutter contre les moustiques, causes de démangeaisons et vecteurs de maladies. Les méthodes sont passives ou actives, biologiques ou chimiques et parfois adaptées au stade de développement de ces insectes.
Le produit anti-moustique ; vaporisé par la chaleur entretenue par une petite ampoule électrique
Lutte larvicide
Méthode testée par l'Armée américaine durant la première guerre mondiale. Un tonneau d'huile laisse goutter de l'huile sur un déversoir, ce qui est censé empêcher les moustiques de pondre ou les larves de respirer. Méthode peu efficace à grande échelle et polluante, rapidement abandonnée au profit de pesticides (également polluants).
Aux stades œuf, larve et nymphe, les moustiques se développent dans l'eau stagnante (et parfois lentement courante), temporaire ou permanente. L'eau est vitale au moins à l'un des stades de développement du moustique (de la boue, du sable ou de la terre humide ne conviendront pas).
Lutte chimique à grande échelle
Depuis les années 1950, dans les régions habitées ou proches de zones habitées et fortement infestées, comme les régions marécageuses, des larvicides sont utilisés à grande échelle pour limiter la prolifération des moustiques.
Après quelques générations, les larves devenant fréquemment résistantes à un produit, les chercheurs doivent sans cesse mettre au point de nouvelles formules de pesticides ou biopesticides.
La lutte non chimique à grande échelle
Certains modes d'aménagement du territoire et des zones humides permettent (notamment et y compris dans les plans d'eau et zones humides artificielles) de :
• limiter les gîtes de ponte : drainage, collecte des eaux usées, goudronnage des routes, élimination des décharges sauvages et des stockages à ciel ouvert. C'est notamment la méthode préconisée pour éviter la propagation des espèces comme Aedes albopictus, responsables du chikungunya, transportées d'un pays à l'autre dans des stocks de vieux pneus.
• défavoriser les moustiques gênants (ceux qui piquent) et favoriser leurs prédateurs (hirondelles, martinets et chauve-souris notamment)
• ne pas les attirer vers les établissements humains
Dans leur aire de répartition, on pratique une lutte biologique en relâchant dans la nature des larves de Toxorhynchites, des grands moustiques qui ne piquent pas les vertébrés mais dont les larves se nourrissent, entre-autres de larves de Culicidés. Cette méthode obtient un succès variable selon les pays ou les espèces visées.
Au Canada et aux États-Unis, le Bacillus thuringiensis est notamment utilisé comme larvicide biologique à faible impact sur l'environnement.
Protéger ou restaurer les populations de prédateurs des larves de moustiques, tels que tritons, grenouilles, crapaud, salamandres, hirondelles, martinets, chauve-souris… permet aussi de contrôler leur prolifération.
Lutte par la destruction des gîtes domestiques et urbains
Éliminer au maximum tout réservoir potentiel d'eau stagnante où des moustiques pourraient pondre et des larves se développer, même de faible volume, réduit le risque de présence de moustiques en zone urbaine. Ainsi les autorités sanitaires recommandent une surveillance de l'environnement proche des habitations et la suppression des récipients où de l'eau peut durablement stagner (soucoupes de pot de fleur, vases, bidons, bâches, gouttières, poubelles à ciel ouvert, brouettes…). Les soucoupes de pots-de-fleur peuvent être remplies de sable ou gravier.
Une technique complémentaire consiste, après avoir supprimé tous les autres points d'eau proches, à offrir des gîtes « pièges » (récipients d'eau de pluie stagnante) où la ponte des femelles pourra être contrôlée : dès que les larves sont assez grosses et visibles, bien avant qu'elles ne se nymphosent (soit environ tous les cinq jours), l'eau est filtrée ou vidée dans la terre (en veillant à ce qu'elle soit complètement absorbée). Les larves, privées d'eau, meurent.
Les récipients impossibles à vider (puisards, puits, latrines, collecteurs d'eau de pluie ouverts…), peuvent être hermétiquement couverts de toile-moustiquaire ou, à défaut, d'une fine couche d'huile : les larves de culex ne peuvent plus respirer et meurent, mais celles des Culicidae survivent car elles prennent leur oxygène dans les vaisseaux d'hélophytes. Il est aussi possible de laisser du cuivre dans le récipient, ce qui tue les larves ou ralentit leur développement, mais est également toxique pour d'autres espèces (microalgues notamment).
Lutte au stade adulte
De nombreuses méthodes sont réputées éviter d'être piqué par les moustiques. Beaucoup sont inefficaces, peu efficaces ou sans efficacité prouvée. Certaines méthodes efficaces ont des effets négatifs à long terme. Pour se prémunir des piqûres dans les régions fortement infestées, il faut combiner les moyens de protection et parfois de lutte.
Se protéger physiquement
Les moustiquaires peuvent être imprégnées d'un insecticide pour renforcer leur efficacité. Elles sont un des meilleurs moyens de protection.
Comportement
La femelle est attirée par le CO2 émis par l'hôte et dans une moindre mesure par une température entre 18° et 30° ainsi que la transpiration : l'humidité ainsi que l'odeur de celle-ci, accentuée par certains aliments (bière, fromages…). Certains médicaments comme les stéroïdes ou les médicaments anti-cholestérol attirent aussi les moustiques, ainsi que les parfums.
Habillement
Il convient de tenir compte des horaires d'activité des moustiques afin de ne pas s'exposer inutilement. il est recommandé avant tout de porter des vêtements longs et couvrant tout le corps ; amples car les moustiques peuvent piquer à travers des vêtements serrés ; et de couleur claire car ils peuvent être plus sensibles aux couleurs foncées.
Moustiquaire imprégnée
La toile moustiquaire peut équiper les portes et les fenêtres, entourer les lits, berceaux ou poussettes d'enfant et même protéger le visage dans les zones fortement infestées. Elle sert aussi à empêcher les femelles de pondre dans les réserves d'eau.
La méthode de lutte donnant le meilleur résultat, notamment contre le paludisme, est l'utilisation de toile moustiquaire imprégnée d'insecticide. En 1983, au Burkina Faso, une première association insecticide-moustiquaire fut mise en place par imprégnation de moustiquaires dans la ville de Bobo-Dioulasso.
Ces moustiquaires se sont avérées particulièrement efficaces contre les anophèles en termes de mortalité des moustiques et de réduction du taux de piqûres. Globalement, la moustiquaire imprégnée réduit de 36 e taux de piqûres des moustiques par rapport à une moustiquaire non traitée et tue de l’ordre de 37 es moustiques présents. La généralisation de leur emploi pourrait réduire de moitié environ l'impact du paludisme et de 20 a mortalité infantile.
Utiliser des répulsifs
Dans les zones infestées, la peau, mais aussi les vêtements, peuvent être imprégnés d'un répulsif à insectes. En fonction du type de peau, le pharmacien peut recommander un répulsif particulier. Lors de voyages, mieux vaut acheter sur place, les produits seront plus adaptés aux moustiques locaux.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande principalement ceux qui renferment du DEET (N,N-diéthyl-3-méthylbenzamide, auparavant appelé N, N-diéthyl-m-toluamide), de l'IR3535 (éthyl butylacétylaminopropionate) ou de l'icaridine (1-piperidinecarboxylic acid, 2-(2-hydroxyethyl)- 1-méthylpropylester).
Le répulsif le plus efficace est le DEET, mais de récentes études montrent une possible toxicité chez l'homme, en particulier pour les femmes enceintes et les enfants.
On a recensé dans le monde douze cas de convulsions chez l'enfant depuis la mise en œuvre de ce produit, sans que l'origine de ces convulsions puisse être imputée au produit ; il s'agit donc là d'un principe de précaution que certains jugent abusif.
Les répulsifs à base d'huile de haricot de soja et d'IR3535 présentent une protection de plus courte durée.
Les autres répulsifs d'origine végétale, dont l'essence de citronnelle, ont une durée d'effet très courte et sont donc considérés comme inefficaces à l'extérieur. Selon l’OMS, les vaporisateurs, à la citronnelle par exemple, « peuvent aussi réduire les piqûres à l’intérieur des bâtiments».
La culture, par exemple au rebord des fenêtres, de certaines plantes (citronnelle, lamiacées (labiées) tels que la mélisse, le thym, le thym citron, le romarin, la lavande, le basilic, le basilic à petites feuilles, les géraniacées tels que les geranium, en particulier le geranium citron, et pelargonium, pyrèthre, les plants de tomates, les capucines), aurait un effet répulsif.
Selon certains récits de vie à l'écart de la civilisation, la salive mélangée à du tabac pourrait être efficace. La nicotine est effectivement un excellent insecticide naturel. Le feu et la fumée éloigneraient aussi les moustiques, mais non sans conséquences pour la santé des humains qui respirent cette fumée.
Les bracelets anti-moustiques sont quasiment inopérants. De même, les appareils anti-moustiques électroniques, censés éloigner les moustiques par émission d'ultrasons, sont en réalité inefficaces, la femelle étant insensible à ces vibrations.
Lutter contre les moustiques
Des aérosols et diffuseurs d'insecticide sont commercialisés mais ils ne présentent d'intérêt que dans une pièce fermée. Ils présentent alors d'autres risques avérés ou potentiels pour la santé des occupants qui les respirent, notamment les enfants.
De plus, on observe (au moins depuis les années 1960) que les insecticides sélectionnent rapidement des résistances à leur efficacité chez la plupart des espèces de moustiques visées.
Selon l’OMS, les spirales anti-moustiques et autres vaporisateurs « peuvent aussi réduire les piqûres à l’intérieur des bâtiments ».
La résistance de nombreuses souches de moustiques à certains pesticides a rapidement et fortement augmenté (beaucoup plus vite que pour les résistances des plantes aux désherbants).
À titre d'exemple, une résistance (génétiquement héritable pour la descendance) au DDT a été constatée chez les moustiques dès 1947 en Floride, un an seulement après les premières utilisations du DDT (Hemingway et Ranson 2000).
Des indices laissent penser que la présence d'insecticides dans le milieu aquatique où se développement les larves s'accumulent dans les tissus larvaires et donc de l'adulte, entrainant peut-être « le maintien de l‟induction de certaines enzymes de détoxication et par conséquence le maintien de l‟augmentation de tolérance à l‟insecticide ».
On constate en tous cas que « les moustiques issus de zones agricoles ou plus généralement polluées par des composés organiques tolèrent mieux les insecticides »), ce qui n'exclut pas des phénomènes de résistance croisée avec divers pesticides utilisés en agriculture, en médecine vétérinaire, ou ayant été utilisés, mais persistants et donc encore présent dans l’environnement des larves.
Ces adaptations posent des problèmes de lutte contre les maladies véhiculées par les moustiques (malaria…), et pourraient continuer à augmenter, alors que les populations de moustiques indésirables pourraient s'étendre à la faveur du réchauffement climatique et de la mondialisation des échanges.
Pour répondre à ces adaptations, outre l'utilisation de cocktails d'insecticides et le changement régulier de molécules, une autre stratégie consiste à ne pas encourager les milieux favorables aux moustiques piqueurs (eaux stagnantes) et à favoriser le développement de prédateurs naturels des moustiques, par exemple en protégeant les poissons et insectes aquatiques mangeurs de larves de moustiques et en offrant des nichoirs aux chauves-souris et aux hirondelles pour lutter contre le moustique commun. Cependant ces stratégies sont insuffisamment efficaces.
La lumière nocturne attire les moustiques en général hormis les femelles en recherche de sang (la lumière est utilisée pour les attirer les moustiques dans les pièges qui servent à les compter, en combinaison avec un morceau de glace carbonique qui émettra du CO2 destiné à aussi y attirer les femelles prêtes à piquer car quand elle cherche son repas de sang, c'est uniquement par l'odeur de sa cible et avant cela par le CO2 quémet cette cible qu'est attirée la femelle).
C'est pourquoi les électrocuteurs d'insectes utilisant une lumière blanche ou ultraviolette pour les attirer, ont une faible efficacité sur les moustiques femelles. Ces dernières - avant la ponte - semblent essentiellement attirés par le dioxyde de carbone émis par la respiration puis par certaines molécules émises par la peau humaine (ou d'autres mammifères), la température pouvant aussi jouer un rôle.
Selon l' American Mosquito Control Association les UV sont inefficaces contre les moustiques femelles, mais une combinaison de LED à forte luminosité dans les tons bleus, verts, rouges et infrarouges dans certaines fourchettes de longueurs d'onde seraient à même d'attirer dans des pièges un large spectre d'espèces de moustiques, bien mieux que les pièges à dioxyde de carbone onéreux, encombrants et peu efficaces.
Pour lutter contre les moustiques et leurs larves, on élève, dans les bassins et les étangs, des poissons du genre gambusia, prédateurs des larves.
6.2.1.2 Les Ceratopogonidae (cératopogonidés)
Moucheron ou mouche noire
A) Caractères généraux
Sont une famille d'insecte de l'ordre des diptères.
Cette famille est riche de plus de 1300 espèces et, avec une taille de 0,8 à 3 mm sont les plus petits des diptères piqueurs.
La plupart des espèces sont hématophages, s'en prenant selon les espèces aux mammifères dont l'homme, les oiseaux, les reptiles, les batraciens ou bien d'autres insectes.
La victime se rend rarement compte de sa présence avant qu'il n'ait commencé son repas de sang.
Certaines espèces du genre Culicoides (Latreille 1809) sont vectrices d'agents pathogènes, principalement pour les animaux. Il s'agit des virus de la fièvre catarrhale ovine, de la peste équine, de la maladie hémorragique des cervidés, d'Akabane, et de l'encéphalite équine. Ils transmettent également des parasites d'importance vétérinaire, comme des hémoparasites ( Haemoproteus sp. chez les oiseaux ; Hepatocystis kochi chez les singes) et des filaires (Onchocerca sp. chez les chevaux et les bovins).
Sa piqûre qui donne une sensation de brûlure.
b) Description
La famille des cératopogonidés est, de beaucoup, la plus grande et la moins connue des familles de diptères hématophages. Toutefois, à l'exception de quelques espèces de Leptoconops, ces espèces de cératopogonides, qui s'attaquent aux êtres humains et au bétail , appartiennent toutes au genre Culicoides.
Il existe plus de 50 espèces , et la plupart d'entre elles se nourrissent de sang de mammifères ou d'oiseaux, bien que quelques-unes s'attaquent exclusivement aux reptiles ou aux amphibiens.
Les autres membres du genre possèdent des pièces buccales atrophiées et ne font sans doute pas de repas sanguin. Outre le genre Culicoides, il existe de nombreux autres genres de Cératopogonides englobant des centaines d'espèces qui, dans la majorité des cas, n'ont pas encore été identifiées.
Certains membres du genre Forcipomyia sucent le sang des insectes de plus grande taille (presque comme des ectoparasites), soit directement des insectes vivants, soit des carcasses piégées dans les toiles d'araignées où ils ne sont pas eux-mêmes piégés.
Quelques espèces d 'Atrichopogon sucent le contenu des grains de pollen. La majorité des autres Cératopogonides femelles sont des insectes prédateurs qui se nourrissent même de leurs semblables; elles capturent leurs proies au vol et avalent même le mâle après l'accouplement. Comme dans le cas des moustiques et des mouches noires, seules les femelles s'alimentent de sang ainsi que de nectar et d'autres sécrétions sucrées; les mâles se nourrissent exclusivement de ces dernières.
Les larves de Cératopogonides sont minuscules, et il est difficile de les repérer, bien qu'elles soient présentes dans une vaste gamme d'habitats humides, habituellement au milieu d'une végétation en décomposition.
Les larves se nourrissent de matières végétales telles que les algues, les champignons ou les spores de champignon ou bien sont carnivores.
Les insectes carnivores ont une tête pointue dont ils se servent pour pénétrer à l'intérieur des larves d'insectes de plus grande taille. Les herbivores choisissent en général des habitats humides terrestres, comme l'intérieur de l'écorce des arbres morts. Les carnivores sont des insectes aquatiques ou terricoles. Les larves de Leptoconops, dont les habitudes alimentaires restent inconnues, ont été repérées à plusieurs centimètres de profondeur dans les plages de sable.
Les larves de Ceratopogonidae ne filent ni cocon ni soie, et se transforment en pupes (nymphes) dans leur gîte larvaire même ou près de celui-ci. Les pupes des espèces aquatiques peuvent se laisser flotter jusqu'à la surface, mais ne peuvent pas nager; les pupes qui se sont transformées sous l'écorce d'un arbre revêtent souvent partiellement leur dernière enveloppe larvaire.
b) Rôles pathogènes
Même si les espèces de brûlots abondent au Canada, peu d'entre elles, relativement parlant, sont nuisibles. Dans la forêt et dans les provinces de l'Atlantique, la présence de Culicoides sanguisuga et d'autres espèces rendent le camping intolérable dans les régions boisées , dans les Maritimes, au voisinage des marais salés côtiers, Culicoides furens peut être abondant, sans être aussi nuisible que plus au sud aux États-Unis. Culicoides occidentalis serait le principal vecteur du virus à l'origine de la maladie à virus dite « de la langue bleue » qui affecte le bétail et qui rend le camping désagréable.
c) Piqure
Pour les mêmes raisons que les moustiques: pour leur survie! En effet, les femelles mouches noires ont besoin d’un repas de sang pour la maturation de leurs œufs certains espèces, dites autogènes, ont développé la capacité de se passer du repas de sang. Elles vont piquer les oiseaux, tandis que d’autres jetteront leur dévolu sur les mammifères. Certaines piqueront les deux.
En coupant la peau, la femelle mouche noire injecte de la salive et un anticoagulant. C’est cette substance qui provoque l’enflure et la démangeaison.
• Les mouches noires mâles vivent moins longtemps que les mouches noires femelles qui peuvent vivre de trois à quatre semaines. Ces dernières peuvent piquer plusieurs fois durant leur vie; une fois pour chaque ponte.
• La majorité des mouches noires piquent les oiseaux, et peuvent quelques fois piquer des mammifères.
• Contrairement aux moustiques, les mouches noires ne piquent que le jour, et à l’extérieur. Elles préfèrent la partie supérieure du corps et la tête. En plus, les mouches noires se glissent sous les vêtements par le moindre interstice.
• Les mouches noires ont souvent l’habitude de se déposer et de repartir sans mordre. Certaines espèces ne piquent pas du tout mais formeront un nuage nuisant autour de la tête.
• Contrairement à d’autres insectes comme les moustiques, les mouches noires ne cherchent pas à pénétrer à l’intérieur des maisons/abris pour un repas de sang. Dès qu'elles se sentent emprisonnées, elles cherchent à ressortir et finissent leur vie sur les moustiquaires ou les fenêtres.
• La mouche noire pique avec des pièces buccales très courtes et coupantes faites pour cisailler la chair, au lieu d’une trompe fine comme chez le moustique.
• Un repas de sang dure en moyenne 3 à 6 minutes et peut aller même jusqu’à
15 minutes, Pendant ce repas, la femelle ingère autant de sang que son propre poids. Chez les mammifères, les mouches noires affectionnent certaines parties du corps: ventre, oreilles, chevilles, etc
• On retrouve les mouches noires sur tous les continents sauf l'Antarctique. Elles prolifèrent dans les eaux courantes, on les retrouve donc dans les ruisseaux, rivières, chutes d’eau, etc.
• Les mouches noires mâles et femelles utilisent le nectar et le miellat de pucerons comme source d’énergie.
• Les femelles ont besoin des protéines contenues dans un repas de sang pour la maturation de leurs œufs. Après un repas de sang, la femelle fera une ponte qui contiendra entre 200 et 500 œufs. Certaines espèces de mouches noires ne piquent pas.
d) Ecologie
• La mouche noire a deux gros yeux qui couvre presqu’entièrement sa tête. Alors que ces yeux sont séparés chez la femelle, ils se rejoignent chez le mâle. La vue très spécialisée leur permet de repérer les femelles dans les essaims d’accouplement.
• La mouche noire est attirée par les humains pour diverses raisons. Entre autres, nous émettons du gaz carbonique qui attire les insectes piqueurs.
D’autres substances peuvent aussi avoir le même effet: certains savons, lotions, parfums et produits coiffants.
• Certaines larves de mouches noires accumulent un genre de substance antigel qui leur permet de résister à des froids intenses.
• Contrairement au moustique, la mouche noire attaque en silence sans bourdonnement distinct.
• La mouche noire est une grande voyageuse. Pour un repas de sang, elle peut se déplacer de 15 à 35 km. Certaines espèces profitent des vents et peuvent alors parcourir de 150 à 225 km. En Afrique de l’Ouest, la mouche noire qui transmet l’onchocercose peut se déplacer jusqu’à 600 km. Les mâles, qui n’ont pas besoin de sang, voyageront en général moins loin.
• Les mouches noires sont actives le jour et se reposent la nuit.
• La mouche noire se fait aussi appeler simulie.
• Un fossile de mouche noire, datant de la période jurassique, a été retrouvé, prouvant ainsi leur existence il y a environ 170 millions d’années.
• Des mouches noires ont été retrouvées en montagne, à des altitudes atteignant
4500 mètres dans les Andes et les montagnes d’Afrique de l’Est.
e) Transmission
La mouche noire ne transmet pas de maladie à l’homme des régions tempérées de l’hémisphère Nord. Par contre, sous les tropiques (Amérique centrale et du sud; Afrique), la mouche noire est un vecteur de l’onchocercose, ou la cécité des rivières, une maladie qui peut faire perdre la vue.
• Certaines personnes peuvent avoir des réactions allergènes violentes aux morsures de mouches noires.
• La mouche noire transmet plusieurs maladies aux oiseaux sauvages et domestiques, et aux mammifères.
L’hématophagie a des conséquences directes, qui peuvent être néfastes, sur les hôtes.
Les piqûres des insectes hématophages peuvent être douloureuses et provoquer des réactions allergiques locales intenses.
Lutte contre les moucherons
• Privilégier les vêtements de couleurs claires. Toutefois, les jeans sont peut-être préférables aux pantalons pâles pourvu qu'ils soient sans trous et soigneusement rentrés dans les bas, car ils permettent peut-être d'attirer les mouches noires loin de la région de la tête. Dans les cas extrêmes, on peut porter un casque en filet.
• Comme elles aiment ramper dans les cheveux et sous les vêtements, soyez vêtu de la tête aux pieds en couvrant soigneusement les chevilles et les poignets.
• Utiliser des répulsifs contenant du DEET (N,N diéthyl-3 -méthylbenzamide) qui sont les plus efficaces. Ces répulsifs provoquent chez l'insecte une altération de la conduite de repérage de l'hôte, le détournant de sa cible potentielle.
Cependant, malgré l’utilisation du DEET, les mouches noires peuvent continuer de voler autour sans mordre.
• La fumée incommode la mouche noire.
• Les mouches noires sont beaucoup plus attirées par les couleurs foncées : le bleu, le violet, le brun et le noir. Donc, éviter de s’habiller avec des couleurs sombres comme le bleu (jeans) et le noir.
• Les produits comme les parfums, les déodorants, les résidus de savon, le maquillage, et les autres composés situés à la surface de notre peau joueraient un rôle beaucoup plus important.
• L’acide lactique dégagé par notre peau attire les mouches noires.
6.1.3 Simuliidae
a) Caractères généraux
Les simulies dénommées "moutmout" en Afrique appartiennent à la famille des Simuliidae et sont des diptères nématocères ayant une grande importance médicale.
Sont des petits insectes de 1 à 5 mm impliqués dans l'onchocercose humaine due au nématode Onchocerca volvulus qui est la plus grave des filarioses humaines, dénommée la "cécité des rivières".
b) Classification
De par le monde, 1 300 espèces de simulies ont été décrites.
Liste des sous-familles
• sous-famille Parasimuliinae
• sous-famille Simuliinae
c) Ecologie
La principale caractéristique écologique des simulies réside dans l'habitat des stades larvaires et nymphaux formé d'eau douce au courant rapide.
d) Développement
Les œufs sont pondus en groupe de 150 à 500 sur un support partiellement immergé (pierre, branchage, végétal) et éclosent 2 à 7 jours plus tard. Dans certains cas, il peut y avoir un arrêt de développement à ce stade.
Le développement larvaire immergé comporte 6 à 8 stades successifs d'une durée totale de 1 à 2 semaines en milieu tropical.
Le stade nymphal, immergé également, dure 2 à 10 jours. L'émergence de l'adulte est diurne et rapide, remontant à la surface et s'envolant immédiatement. La fécondation des femelles a lieu en vol.
Les deux sexes se nourrissent du nectar des fleurs et seule la femelle est hématophage, ayant besoin d'un repas de sang pour réaliser sa ponte. Ces repas de sang sont presque toujours diurnes, à l'extérieur des habitations, sur des vertébrés homéothermes.
e) Rôle pathogène
Sont des petits insectes ayant une grande importance médicale. Ils sont impliqués dans l'onchocercose humaine due au nématode Onchocerca volvulus qui est la plus grave des filarioses humaines, dénommée la "cécité des rivières".
f) Lutte contre les simulies
Il y a plusieurs programmes de contrôle qui visent mettre fin à l’existence de l'onchocercose en tant que problème de santé publique :
- l'usage de la pulvérisation de larvicides sur les fleuves pour contrôler les populations de mouches noires et, depuis 1988,
- l'utilisation de l'ivermectine (nictizan) pour traiter les personnes infectées, l'OCP a éliminé l'onchocercose de la liste des problèmes de santé publique.
6.1.4 Phlebotominae
.a) Généralités
Les Phlebotominae (les phlébotomes) sont une sous-famille d'insectes de l’ordre des diptères, du sous-ordre des nématocères, de la super-famille des Psychodoidea Lameere, 1936 et de la famille des Psychodidae.
Ce sont de tout petits insectes hématophages, qui peuvent être vecteurs de pathogènes de la santé humaine (bartonellose, arbovirose, leishmaniose) des genres Leishmania, Bartonella, Phlebovirus et Vesiculovirus .
b) Classification
La classification des genres se fonde sur le nombre et la structure des segments des antennes et des palpes et sur le nombre et la disposition des nervures alaires (Rondani, 1843). À l'origine, le seul genre Phlebotomus Rondani regroupait toutes les espèces de Phlebotominae.
En 1948, Theobald proposa la division de ce genre entre les espèces de l'ancien monde et celles du nouveau monde en 4 genres : Phlebotomus et Sergentomyia pour les espèces de la région paléarctique et Lutzomyia et Brumptomyia pour celles des régions néarctique et néotropicales.
Cette sous-famille est depuis divisée en six genres :
• Phlebotomus
• Sergentomyia
• Chinius
• Lutzomyia
• Brumptomyia
• Warileya
Récemment, un nouveau genre américain a été proposé : Edentomyia Galati, Andrade-Filho, da Silva & Falcao, 2003.
• Genre Phlebotomus (espèces de la région afrotropicale)
Phlebotomus (Anaphlebotomus) vaomalalae, mâle holotype.
Phlebotomus (Anaphlebotomus) vaomalalae, femelle allotype.
• Genre Sergentomyia (espèces de la région afrotropicale)
• Genre Chinius (espèces d'Asie du sud-est)
c) Biologie
L’observation des Phlébotomes est difficile de par leur petite taille, leur couleur pâle et leur vol rapide et saccadé. Ils fréquentent de plus des lieux obscurs, et la brièveté de leurs déplacements les rend discrets. La découverte des larves est encore plus délicate : elles vivent en général dans des milieux peu accessibles et sont parfois enterrées dans des détritus organiques divers.
Cependant, les adultes de plusieurs espèces gravitent au voisinage de l’homme et les femelles se nourrissent à ses dépens. Ils piquent à la tombée de la nuit, plus rarement pendant le jour, dans les habitations ou à proximité.
Certains se nourrissent sur les animaux à sang chaud et se rencontrent dans les clapiers, les porcheries, les étables, les écuries, les chenils, les poulaillers et dans les terriers.
D’autres piquent les animaux à sang froid et s'observent à l’entrée des gîtes de ces animaux et sous l’écorce des arbres, près des nids de lézards.
On peut également trouver des Phlébotomes dans les grottes et les cavernes, vivant aux dépens des chauves-souris ou d’autres vertébrés habitant ces lieux.
Dans les régions sèches et arides, ils s’abritent pendant le jour dans les crevasses du sol, d’où ils ne sortent qu’à la faveur de la fraîcheur et de l’humidité de la nuit, dans les terriers des petits rongeurs où ils trouvent le calme, l’obscurité et l’humidité nécessaires à leur développement.
D’autres se multiplient en grand nombre dans les forêts humides des régions équatoriales.
En certaines saisons, on peut recueillir de nombreux individus appartenant à diverses espèces aussi bien dans les anfractuosités des gros arbres qu’à l’entrée des terriers.
Seules les femelles sont hématophages.
L’aire de répartition des Phlébotomes est très étendue ; on les rencontre sur tous les continents, mais ils ne dépassent pas certaines latitudes.
Ils n’ont pas été signalés dans les pays nordiques ; ils sont très rares en Amérique du Nord et peu abondants en Australie. Ils sont fréquents dans le Bassin méditerranéen et en Afrique du Nord. Ils abondent dans les zones tropicales et équatoriales de l’Afrique, de l’Amérique, de la région orientale.
d) Rôle pathogène
Leishmaniose
Leishmaniose cutanée, maladie transmise par des phlébotomes, en Afrique du Nord ; Leishmania infantum = vert, Leishmania major = bleu, Leishmania tropica = rouge.
Le phlébotome est un insecte vecteur. S'il est infecté, sa piqûre transmet la leishmaniose ; seulement certaines espèces sont des vecteurs prouvés de la Leishmaniose.
En Europe, le réservoir est le chien. C'est lui qui est principalement touché par la maladie. Les cas humains restent rares.
En Amérique du Sud (Guyane), le paresseux à deux doigts (unau) Choloepus didactylus (Linnaeus, 1758) est le réservoir du protozoaire Leishmania braziliensis guyanensis responsable de leishmanioses cutanées du type espundia. La transmission s'effectue par un autre phlébotome, Lutzomyia umbratilis.
Autres maladies
• La fièvre Oroya se rencontre au Pérou. Elle est due à une bactérie, Bartonella bacilliformis.
• La fièvre pappataci (sandfly fever) est due à un virus du groupe des Bunyaviridae.
e) Lutte contre les phlébotomes
Pour déloger les Phlébotomes des refuges inaccessibles, l’emploi de la fumée de tabac donne de bons résultats.
5.1.5 Mouche tsé-tsé
a) Généralités
Les mouches tsé-tsé (aussi orthographié tsétsé1) ou glossines sont un genre de mouches hématophages africaines et qui peuvent être vectrices de trypanosomoses humaines (THA ou maladie du sommeil) ou animales (Nagana). Elle peut être mortelle.
Le mot « tsé-tsé » vient de la langue tswana, parlée dans plusieurs pays d'Afrique australe et signifie (mouche qui tue le bétail).
Les trypanosomoses touchent également le bétail, le rendant anémique, moins fertile et réduisant la production de viande et de lait. On estime que les pertes annuelles de production bovine à elles seules sont de l'ordre de 1 à 1,2 milliard de dollars selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Les glossines ou mouches tsé-tsé sont des mouches hématophages du genre Glossina.
On les rencontre uniquement en Afrique tropicale, et elles ont un rôle important comme vecteurs de la trypanosomiase africaine, tant chez l’homme que chez les animaux. La maladie du sommeil, c’est son nom courant, est généralement fatale pour l’Homme en l’absence de traitement. Elle sévit dans des foyers qui sont dispersés dans toute l’Afrique subsaharienne. A l’heure actuelle, les statistiques font état de 20 000 à 25 000 victimes par an, mais le risque d’épidémies graves persiste.
b) Biologie
Les glossines sont des diptères robustes de 6 à 15 mm de long qui se distinguent des autres mouches piqueuses par leurs pièces buccales (trompe) situées dans le prolongement du corps vers l’avant et par la nervation caractéristique de leurs ailes.
c) Classification
Le genre des mouches tsé-tsé est généralement divisé en trois principaux groupes basé sur la combinaison de la distribution, l'habitat et des caractères morphologiques.
On connaît une trentaine d’espèces et sous-espèces de glossines appartenant toutes au genre Glossina , où l’on peut distinguer trois groupes ou sous-genres:
groupe G. fusca, espèces de forêt),
groupe G. palpalis, espèces de riverine)
et Glossina (groupe G. morsitans, espèces de savane).
Seules neuf espèces ou sous-espèces, appartenant au groupe G. palpalis ou au groupe G. morsitans , sont connues pour transmettre la trypanosomiase
d) Cycle de développement
La femelle de la mouche tsé-tsé étant larvipare, elle ne pond pas d’œufs mais directement une larve, une seule à la fois. La larve se développe dans l’utérus en 10 jours et, lorsque sa croissance est entièrement terminée, elle est déposée sur de la terre ou du sable humide dans un endroit ombragé, généralement à l’abri d’un buisson, d’un tronc d’arbre abattu, d’une grosse pierre ou d’une racine en contrefort. Elle s’enterre immédiatement et se transforme en pupe. L’émergence de l’imago se produit 22 à 60 jours plus tard, selon la température. La femelle ne s’accouple qu’une fois dans sa vie, mais elle peut produire une larve tous les 10 jours si les conditions sont optimales sur le plan de l’alimentation et des gîtes larvaires.
e) Ecologie
Elles ne recherchent leur nourriture que pendant de très brèves périodes au cours de la journée et se reposent d’ailleurs souvent à proximité de leur source de nourriture. Les zones où le risque d’être piqué par une glossine est important sont généralement les suivantes:
— les pistes forestières;
— les alentours des collections d’eau en forêts;
— la végétation à proximité des lieux de baignade et de puisage de l’eau sur les rives des rivières et des fleuves;
— la végétation entourant les villages;
— les forêts sacrées ou les cimetières plantés d’arbres;
— les lisières de la forêt en bordure des plantations (par exemple de café ou de cacao);
— les habitats de savane (pour le groupe morsitans ).
Ces zones se situent souvent à la frontière de deux biotopes ou types de végétation dont l’un au moins est boisé.
Pareille combinaison offre aux glossines à la fois des lieux sûrs pour se reposer et une bonne visibilité des zones où elles s’alimentent.
f) Lutte et éradication
- Historique
Le premier piège à glossines a été mis au point et utilisé dans les plantations de l'île de Sao Tomé et Principe en 1910, il s'agissait de blouses noires enduites de glu (Da Costa et al., 1916). Pendant la première moitié du XXe siècle, les méthodes utilisées par les colonisateurs consistèrent surtout à réaliser des opérations de débroussaillage et d'abattage des animaux sauvages.
Néanmoins, la lutte contre la maladie du sommeil, notamment pendant la grande pandémie qui a ravagé l'Afrique Centrale et de l'Ouest entre 1920 à 1950, est d'abord passée par le dépistage et le traitement aux moyens d'équipes mobiles. C'est à cette époque que les chercheurs s'intéresseront vraiment aux pièges à glossines (Harris, 1930 ; Chorley, 1933 ; Morris, 1949).
C'est avec l'apparition du DDT dans les années 1940 que les insecticides vont être utilisés massivement jusque dans les années 1960, période des indépendances pour de nombreux États africains.
Les pulvérisations aériennes ont été largement utilisées en Afrique australe, notamment au Zimbabwe (Rhodésie à l'époque), mais les problèmes posés par le rapport coût / efficacité de la méthode ainsi que son impact sur la faune non ciblée ont amené des chercheurs à mettre au point de nouveaux procédés. De plus, le fait que les glossines enterrent leurs larves rendait l'éradication quasi impossible et nécessitait des pulvérisations répétées. C'est ainsi que les pièges à glossines vont faire un retour en force à la fin des années 1960 jusque vers les années 2000.
Le piège de référence en matière de lutte contre les glossines est le piège biconique (Challier et laveissière, 1973), conçu pour attirer les glossines des groupes palpalis et fusca. Plusieurs déclinaisons de ce piège seront mises au point dans les années 1980, améliorant l'efficacité et réduisant les coûts de fabrication : le piège pyramidal (Lancien, 1981 ; Gouteux et Lancien, 1986), le piège monoconique « vavoua » (Laveissière et Grébaut, 1990).
En 1978, la conférence internationale d'Alma-Alta reconnaît aux communautés le droit de s'impliquer dans leur propre système de santé. Plusieurs campagnes massives de lutte contre les tsé-tsé sont alors lancées, notamment en Afrique francophone. Ces campagnes démontrent l'efficacité de la méthode.
Un tel succès est dû pour l'essentiel à l'implication d'équipes spécialisées, capables d'appliquer à la lettre les procédures de mise en place des dispositifs. Malheureusement, dans les pays qui s'essaient ensuite à des campagnes de grande envergure, le non-respect de ces procédures provoque des échecs qui relèguent au second plan la prophylaxie par piégeage du vecteur.
Concernant la protection du bétail, d'autres techniques que le piégeage sont préconisées, qui passent par l'utilisation d'insecticide directement sur l'animal (pour-on, imprégnation des membres inférieurs).
En effet, si l'on fait abstraction de la pulvérisation aérienne, le défi majeur de la protection du bétail réside dans l'immensité des surfaces à protéger. La mise en œuvre d'une protection directement sur l'animal présente dès lors tout son intérêt.
La technique du lâcher d'insectes stériles ou SIT, mise au point dans les années 1960 et utilisée avec succès dans les grandes plantations industrielles du Sud des États-Unis et d'Amérique Centrale, a été testée dans les années 1980 au Burkina Faso (Politzar et Cuisance, 1984).
Cette technique consiste à produire une grande quantité de mâles et à les stériliser en les soumettant à des radiations. Ces insectes sont ensuite relâchés dans la nature et vont s'accoupler avec les femelles sauvages. Si le nombre de mâles stériles est au moins dix fois plus élevé que celui des mâles sauvages et si la population de glossines visée est géographiquement isolée, l'espèce est rapidement éradiquée.
Cette technique a été utilisée sur l'île de Zanzibar de 1994 à 1998 où, en quatre ans, plus aucune mouche tsé-tsé n'a été repérée4. Le programme d'éradication, mené en coopération entre la FAO et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a consisté dans un premier temps à réduire drastiquement la population de mouches tsé-tsé à l'aide d'insecticide5, pour permettre à la technique de l'insecte stérile d'être efficace, ce n'est qu'après, que les mouches mâles stériles ont été relâchées. Un rapport de 50 pour 1 a été utilisé sur Zanzibar, de manière à s'assurer du succès de l'opération.
Depuis le succès de Zanzibar, l'Union africaine désire étendre l'utilisation de cette technique à d'autres pays africains.
Les opposants à ce projet soutiennent que la suppression totale de cette espèce risque de déséquilibrer l'écosystème, dans lequel la mouche tsé-tsé a sans doute sa place. Un programme important d'éradication de la mouche tsé-tsé a déjà été appliqué dans les années 1970-1980 dans la région de Ngaoundéré.
Une continuité de ce programme au début des années 1990 consistait à utiliser des pièges à insectes de façon à constituer un barrage naturel à l'expansion de l'insecte dans la zone considérée comme éradiquée. Cette initiative aura permis une amorce du développement de la production laitière entraînant avec elle un ralentissement des transhumances du bétail et un début de la culture fourragère sur le plateau de l'Adamaoua.
Un point faible du SIT est constitué par sa lourdeur et son coût. La production des mâles stériles sur un mode industriel est délicate, onéreuse et nécessite un équipement spécialisé pour la stérilisation (bombe au cobalt).
De plus, la réussite de cette technique, qui se traduit par l'éradication d'une population de glossines, passe par l'identification de populations de tsé-tsé isolées en s'appuyant sur de longues et coûteuses études de génétique.
À la conférence de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) de 2000 à Lomé (Togo), les chefs d'états africains ont décidé de faire un effort significatif en matière de lutte contre les glossines et ont lancé la Pan-African Tsetse and Trypanosomosis Eradication Campaign (PATTEC).
Cette campagne, initiée à l'échelle continentale, vise à soutenir les états désireux de se débarrasser du problème trypanosomien. La FAO, l'OMS et l'IAEA sont les principaux partenaires de ce projet et le SIT son fer de lance. Il s'agit pour les états concernés de définir et de mettre en œuvre une politique visant l'éradication des tsétsés, qui passe par la formation de personnels, la mise en œuvre de moyens spécifiques (fabrications de pièges, production de mâles stériles, inventaire des populations de glossines génétiquement isolées, etc.) et de coordinations au niveau des sous-régions.
Malheureusement, dix ans après l'initiation de cette campagne, le bilan reste très mitigé même si 13 états africains ont mis en œuvre des programmes dans le cadre de la PATTEC.
Le piégeage
Le principe de fonctionnement du piège à glossines est fondé sur son attractivité visuelle. Si le bleu est la couleur la plus attractive pour les glossines, le bleu retenu pour la réalisation des pièges n'est pas le plus attirant. En effet, une des contraintes étant constituée par l'utilisation du tissu comme support à l'insecticide, une des qualités recherchée est la rémanence maximale du produit sur le support. Le bleu "roi" ou bleu "électrique" est le bleu de référence pour les pièges à glossines.
Les pyréthrénoïdes (Deltamethrine, alphacypermethrine) sont les insecticides les plus performants, à condition que les tissus utilisés pour les pièges soient en coton/polyester, polyester ou polyamide. Le coton seul favorise le lessivage rapide du produit et est donc déconseillé. Si les moyens le permettent, l'attractivité peut être renforcée par l'adjonction d'un attractif olfactif ; les plus performants étant le CO2, l'acétone et certains phénols.
Le camouflage
Dans les années 1970, des recherches ont pointé le fait que la mouche tsé-tsé est attirée par la vue de larges zones monochromes : les rayures du zèbre permettraient ainsi de se protéger du parasite auquel les équidés sont plus sensibles que d'autres animaux sauvages.
Il est à ce sujet significatif de constater les zones de répartition des zèbres et des glossines coïncident exactement et que les rayures s'estompent chez les populations moins exposées au parasitisme par les trypanosomes.
5.1.6 TABANIDES
Chrysops relictus
1. Caractères généraux
Les Tabanidae constituent une famille d'insectes diptères renfermant diverses espèces de taons.
Ce sont des mouches trapues aux grands yeux composés. Les femelles se nourrissent normalement du sang des grands mammifères qu'elles mordent avec leur stylet alors que les mâles ne consomment que du nectar. Ces insectes sont pratiquement tous diurnes.
2. Morphologie des tabanidés
Observation des pièces buccales d'un taon au microscope photonique
Les tabanidés ont un corps massif mesurant de 10 à 30 mm, des ailes puissantes écartées du corps au repos et une tête large, détachée du corps. Les yeux des taons permettent de différencier les mâles des femelles: ils sont contigus chez les mâles (hoptique), tandis qu'ils sont séparés chez la femelle (dichoptique).
Les tabanidés peuvent être nus ou recouverts de poils fins de couleur verte ou cuivrée.
Leurs antennes, sans arista (ils font partie des orthorrhaphes), possèdent des annelures au niveau du 3e article (ce qui les différencie des cyclorrhaphes).
3. Classification et systématique
Sous-familles et genres
Il en existe environ 3 000 espèces réparties en 3 sous-familles:
• Sous-famille Chrysopsinae:
• Sous-famille Pangoniinae:
• Sous-famille Tabaninae:
4. Rôle pathogène des tabanidés
a) Rôle pathogène indirect
Les tabanidés sont vecteurs de virus, de bactéries, de protozoaires et d'helminthes. Les chrysops sont responsables d'une helminthose (due à une filaire, Loa loa) qui est une filariose du tissu conjonctif (et de l'œil) chez l'homme. Des bactéries peuvent être aussi véhiculées et provoquer des infections bactériennes comme la pasteurellose, la tularémie et le charbon bactéridien. Les tabanidés sont responsables de leucoses et d'anémies infectieuses chez les équidés (d'origine virale).
b) Rôle pathogène direct
1) Chez l'animal
Leur morsure laisse à la surface de la peau une goutte de sang susceptible d'attirer d'autres mouches, source d'énervement pour les animaux. Les tabanidés ont aussi un rôle spoliateur important, les femelles peuvent prélever jusqu'à 0,7 gramme de sang, provoquant par leur nombre, des retards de croissance et des baisses de production laitière.
2) Chez l'être humain
Une piqûre de taon sur un humain.
Chez certaines personnes, la morsure passe totalement inaperçue, alors qu'en terrain allergique, il en va tout autrement. Certaines personnes ont un peu d'urticaire, mais il existe des cas où il apparaît une boursouflure de plus d'un centimètre d'épaisseur et de plusieurs centimètres de diamètre. Pour les boutons d'urticaire, un peu de vinaigre suffit à calmer les douleurs, mais en terrain sensible les corticoïdes et/ou les antihistaminiques s'imposent. Dans des cas extrêmes, un choc anaphylactique peut se produire.
Les pattes du taon sont dotées d'amortisseurs qui leur permettent de se poser sans éveiller l'attention de leur victime, jusqu'à la douleur aiguë de la morsure. La douleur ne dure pas, mais est comparable en intensité à celle de la piqûre d'une guêpe. Le taon ne fuyant pas lorsqu'il a mordu, il est aisé de le tuer. Si la personne mordue semble souffrir ou si elle présente des difficultés respiratoires, il est souhaitable qu'elle consulte immédiatement un médecin ou un service d'urgence. Les antibiotiques sont sans effet.
4. Lutte contre les taons
En cas de pullulement, il est possible de se protéger par la mise en place de pièges à taons disponibles dans le commerce4 ou fabriqués par les bricoleurs.
5. Culture
Dans la mythologie grecque, voulant que sa liaison avec la prêtresse Io ne soit pas perçue par son épouse Héra, Zeus transforma sa maîtresse en génisse. Héra, découvrant le leurre, envoya un taon persécuter sa rivale, qui dut s’enfuir jusqu’en Égypte, en passant par ce qu’on nomme actuellement la mer Ionienne. Cet épisode est évoqué dans le Prométhée enchaîné d’Eschyle et par Apollodore d'Athènes et Virgile.
Socrate était « attaché aux Athéniens par la volonté des dieux pour les stimuler comme un taon stimulerait un cheval ».
C'est d'ici que vient la notion anglaise de gadfly ethics, ou l'éthique du taon.
« Taon » se disait oistros (οἶστρος) en grec ancien et oestrus en latin ; les mêmes mots désignant également une violente impulsion, ils ont été utilisés pour forger des termes liés aux chaleurs, désir sexuel périodique des mammifères. Ainsi, les hormones qui provoquent cet « aiguillon, piqûre, désir véhément, passion folle » ont été nommées œstrogènes
5.2.2 ORDRE DES SIPHONAPTERES
a) Description
Les Siphonaptères sont les puces, ptérygotes très particuliers dont les affinités avec les autres groupes sont indistinctes. Ils sont aptères, sauteurs, piqueurs et vivent en contact étroit avec leur hôte : ils sont parasites externes de nombreux vertébrés, se nourrissant de leur sang (homme, oiseaux et mammifères). Les maxilles sont fortes et vulnérantes avec le labre; les palpes maxillaires sont longs, les mandibules inexistantes.
Leur identification se base sur le stade adulte. L'adulte mesure de 2 à 6 mm de long (et peut même aller jusqu'à 8 mm), c'est un insecte sans ailes ni queue.
b) Classification
Les puces forment la famille de pulicidés, l'ordre des siphonaptères (Siphonaptera, du latin sipho « tube »), anciennement dénommés aphaniptères (Aphaniptera).
Ce sont des insectes ptérygotes holométaboles, caractérisés entre autres par leurs pièces buccales conformées en un appareil piqueur-suceur. Elles sont ectoparasites : les puces actuelles infectent les mammifères (dont l'homme) et quelques oiseaux, et vivent du sang de leurs porteurs. Il s'agit d'un groupe très ancien : des puces primitives (Strashila incredibilis (en), Pseudopulex jurassicus (en), Pedopenna daohugouensis (en)) découvertes en Mongolie-Intérieure remontent à 165 millions d'années (Jurassique) ; de très grande taille, elles parasitaient peut-être certains dinosaures.
Près de 2 500 espèces ont été décrites à ce jour, réparties en 239 genres et 15 à 16 familles selon les auteurs, et 5 super familles.
En Europe, les animaux domestiques et de compagnie (chiens, chats et plus rarement rat, souris blanche, furet, nouveaux animaux de compagnie, etc.) peuvent être porteurs de plusieurs espèces de puces : Ctenocephalides felis, Ctenocephalides canis, Pulex irritans, Archeopsylla erinace, etc.
La plupart du temps, sur les carnivores domestiques, c’est de la « puce du chat » (Ctenocephalides felis, et en France la sous-espèce Ctenocephalides felis felis) qu'il s'agit (plus de 90 es cas). Cette espèce vulgairement appelée « puce du chat » est en réalité très ubiquiste et peut se nourrir sur le chat où elle a d'abord été trouvée, comme sur tous les mammifères européens (carnivores, lapin, lièvre, ruminants ou humains).
On peut aussi trouver dans les logements et lieux publics des puces de rongeurs, de petits carnivores ou insectivores sauvages, ou d’oiseaux.
Espèces les plus courantes
• Ceratophyllus gallinae : la puce du poulet
• Ctenocephalides felis : la puce du chat et du chien
• Ctenocephalides canis : la puce du chien
• Pulex irritans : la puce de l’homme (ou puce de parquet, puce de plancher ou puce des bois)
• Tunga penetrans : la puce-chique
• Xenopsylla cheopis : la puce du rat
Liste des familles et genres
• Coptopsyllidae
• Hystrichopsyllidae — puce des rats et des souris
o Hystrichopsyllinae
o Macropsyllinae
• Stephanocircidae
o Stephanocircinae
o Craneopsyllinae
• Pygiopsyllidae
• Ctenophthalmidae
• Vermipsyllidae — puce des carnivores
• Rhopalopsyllidae — puce des marsupiaux
• Hypsophthalmidae
• Leptopsyllidae — puce des oiseaux et des lapins
• Ischnopsyllidae — puce de la chauve-souris
• Ceratophyllidae
• Malacopsyllidae
• Pulicidae — puce commune
o Puliciinae
o Tunginae — puce chique
• Exuvies de larves de puces (chat, chien)
•
Puce du rat adulte.
•
Buonanni Philippo (1638-1725), illustration de 1681.
c) Cycle biologique
Il est particulièrement rapide : dès environ 48 heures après leur 1er repas de sang, généralement entamé dans les 30 minutes suivant l’accostage d'un chat ou chien, une femelle peut pondre jusqu’à 50 œufs par jour pendant 50 à 100 jours, avec une moyenne de 20 à 30 œufs par jour sur une période de 2 mois. Les puces passent par quatre stades de développement : œuf, larve, nymphe, et adulte. La durée du cycle biologique dépend de l'espèce en cause, de la température, de l'humidité et de l'accès à la nourriture. Selon les conditions, une puce devient adulte en deux à plusieurs mois.
La puce adulte du chat n'est pas un parasite transitoire (du chat, du chien ou d'autres mammifères), qui ne grimperait sur l'animal qu'au moment des repas sanguins. Elle cherche au contraire à y passer sa vie car une fois tombée au sol, elle meurt rapidement (en 1 à 4 jours, selon l'humidité) mais les puces présentes sur un carnivore peuvent changer d’hôte, lors de contacts entre deux animales par exemple, ou dans un lieu clos (cage, élevage, chenil) où il y a promiscuités d'animaux. Néanmoins, le risque de contamination directe entre carnivores est considéré comme faible.
d) Développement
Après chaque repas sanguin, les puces femelles pondent de quatre à huit œufs ronds ou ovales (0,5 mm de long), à coque lisse, de couleur blanchâtre.
Leur texture est collante, mais ils tombent facilement de la peau ou fourrure de l'animal hôte. Si les conditions thermohygrométriques lui sont favorables, l'œuf éclot après quelques jours et il en sort une larve en forme de ver qui, chez les espèces d'hôtes habituels, mesurent au moins 1,5 mm de long. La larve n'est pas parasite, elle passe par 3 stades durant lesquels elle se nourrit de débris organiques, de dépouilles larvaires et du sang séché se trouvant dans les excrétions des puces adultes.
Au repos, elle se fixe solidement aux poils ou sur des fibres à sa disposition en évitant la lumière (elle est lucifuge) et en recherchant une certaine humidité. Elle se recouvre ensuite de poussières, de fibres, de grains de sable, et de débris organiques et, sous ce revêtement, elle se tisse un cocon avec la soie fournie par ses glandes labiales.
Dans cet abri, la larve blanche brunit de plus en plus et se métamorphose en adulte en une dizaine de jours. Mais l'adulte peut rester enfermé pendant plusieurs mois dans son cocon. Sa durée moyenne de survie dans le cocon est de 150 jours, où elle semble par ailleurs relativement protégée contre les insecticides, jusqu'à ce que des conditions propices, comme une augmentation de la température et des concentrations en dioxyde de carbone, favorisent son émergence. La larve est sensible aux vibrations. L’émergence des adultes est alors immédiate et le cycle peut se poursuivre.
e) Rôle pathogène des puces
La puce est l’ectoparasite infestant le plus fréquemment les carnivores, dans tous les milieux (forestier, rural, urbain).
Dans le milieu naturel et en zone chaude, on en observe toute l'année. En zone tempérée et froide, ses infestations sont plus importantes du printemps à l’automne.
En dessous de 0 °C, la plupart des puces et larves meurent, mais les oiseaux migrateurs en rapportent du sud, et un certain nombre survivent dans les terriers, près des hibernants notamment, ou dans les maisons.
Les puces sont souvent bien tolérées par exemple par le chat ou le rat, bien que des pulicoses allergiques puissent apparaître avec un prurit important, dégénérant éventuellement en dermite allergique avec lésions cutanées importantes.
Les puces transmettent de nombreuses maladies vectorielles dont des zoonoses (notamment la peste).
Chez l'homme, les piqûres causent très souvent des prurits désagréables, qu'il faut traiter pour éviter des infections. Les puces peuvent transmettre à l'homme des virus qui vont causer des fièvres et une anémie.
Le traitement se résume à du repos et à une alimentation équilibrée (apport de vitamines nécessaire, eau en abondance). Les antibiotiques sont inutiles.
Les Tungidae (Pulicoidea) ou « puces chiques » sont des parasites permanents à l’état adulte : les femelles s’enfoncent dans la peau, généralement des pieds, se gorgent de sang, développent une volumineuse ponte qui se répand à la mort de la femelle.
Les puces transmettent la peste d’un rongeur à l’autre (cycle sauvage) et le bacille pesteux (Yersinia pestis) passe accidentellement à l’homme, provoquant - avant l'utilisation des antibiotiques - des épidémies catastrophiques. Les principales espèces impliquées dans la transmission de la peste sont : Xenopsylla cheopis, Xenopsylla brasiliensis, Nosopsyllus faciatus et en Asie Xenopsylla astia ; le rôle de Pulex irritans restant controversé.
La puce du lapin (Spillopsyllus cuniculi) véhicule et transmet occasionnellement Francisella tularensis (agent de la tularémie) mais aussi le virus responsable de la myxomatose.
Les puces de carnivores véhiculent et peuvent transmettre des filaires sous-cutanées ou péritonéales (ex : Dipetalonema reconditum) et surtout la bactérie Bartonella henselae qui cause la « maladie des griffes du chat ».
f) Lutte contre les puces
1. Eradication des puces de plancher
Vers la fin du printemps, les œufs de puces, qui avaient été déposés même plusieurs mois auparavant dans les interstices du plancher, vont commencer à éclore. Les puces ne pouvant se nourrir du sang de chat, de chien ou d'autre mammifère à poil, vont alors s'alimenter de sang humain. Leurs piqûres répétées provoquent des démangeaisons douloureuses au niveau des pieds et des jambes.
On aura parfois besoin de faire désinfecter sa maison par une entreprise de désinsectisation spécialisée. Ces entreprises certifiées réalisent généralement des nébulisations d'insecticides professionnels.
À la différence des punaises de lit, les puces vivent proche du sol. On pourra les trouver dans les fissures du plancher, derrière les plinthes, sous les canapés, sous les lits, dans le bas des armoires et le bas des rideaux.
Il est possible de diminuer le risque d'infestation en coupant l'herbe de son jardin au plus court. En effet les puces sont lucifuges et sensibles aux UV du soleil.
On peut les diviser en deux grands groupes sur les caractères suivants :
• Sensilium (Pygidium) avec 8 à 14 fossettes de chaque côté, tibia rn sans dent externe : Pulicoidea qui comporte seulement 2 familles.
• Sensilium avec 14, plus souvent 16 (ou plus) fossettes de chaque côté, tibia rn portant habituellement une dent pointue apicale du côté externe. Ceratophylloidea.
2. Utilisation en tant qu'arme biologique
La puce est un animal parasite de l'homme et de ses animaux de compagnie. Elle peut transmettre la peste (puce du rat) ou le typhus.
Utilisée dès le Moyen Âge en tant que vecteur d'épidémies dans les lieux assiégés, au moyen d'animaux infectés catapultés à l'intérieur des enceintes, la puce est de nouveau employée comme une arme à partir de 1935 suite aux travaux du terrible bactériologiste et colonel Shiro Ishii et de son unité 731 sur au moins 3 000 cobayes humains, pour la plupart chinois, ainsi que sur les prisonniers de guerre occidentaux, parmi lesquels de nombreux pilotes américains.
Lors de la capitulation du Japon en 1945, personnel scientifique et travaux furent partagés entre l'URSS et les États-Unis, non en vue de jugements pour crimes de guerre mais pour poursuivre les recherches. Parachutées à partir d'avions-cargos comme le C-130 Hercules dans des conteneurs de distribution de tracts spécialement modifiés, sur des chiffons imbibés de sang ou sur des animaux de laboratoire, elles furent utilisées lors de la guerre de Corée, de l'invasion du Tibet puis de la guerre du Viêt Nam en plein cœur du territoire chinois pour déclencher des épidémies spontanées de peste et d'anthrax dans des endroits reconnus comme n'ayant jamais été touchés par celles-ci.
3. Répulsifs et traitements anti-puces
Affiche encourageant à lutter contre les puces (Pulex irritans) Connais ton ennemi..., publiée par le service médical des armées américaines durant la Seconde Guerre mondiale.
Les animaux domestiques infestés sèment des œufs de puces (parfois appelés puces de parquet). Ces œufs attendent des conditions favorables pour éclore, généralement tous en même temps. Nombre de produits utilisent des huiles essentielles non toxiques pour l'homme et son environnement mais dont l'efficacité est plus que limitée. Parmi celles-ci on retrouve le plus souvent : les huiles essentielles de lavande, d'eucalyptus et de citronnelle.
5.2.3 ORDRE DES HETEROPTERES(Punaises)
a) Description
Le sous-ordre des hétéroptères (Heteroptera) ou punaises, appartient à l'ensemble des insectes ptérygotes hétérométaboles, avec :
• un appareil buccal de type piqueur-suceur ;
• deux paires d'ailes ; les ailes postérieures sont membraneuses alors que les antérieures sont partiellement cornées ;
• des antennes longues.
Ce sous-ordre comprend 41 familles regroupant plus de 30 000 espèces collectivement désignées sous le nom de punaises, qu'elles soient terrestres ou aquatiques. La plus connue de ces familles est sans doute celle des pentatomidés.
b) Alimentation
La plupart des punaises se nourrissent de sèves végétales grâce à leur appareil buccal piqueur-suceur.
Certaines espèces sont hématophages, telle la punaise des lits ou les représentants du genre Triatoma, vecteurs de la maladie de Chagas telles la vinchuca (Triatoma infestans) et Triatoma protracta.
Les punaises, comme d'autres arthropodes peuvent abriter des bactéries symbiotes, qui leur fournissent des oligo-éléments ou vitamines qu'elles ne peuvent synthétiser, ou qui sont impliquées dans leur digestion. Par exemple, des mycobactéries du genre Rhodoccocus sont observées chez les punaises triatomes vectrices de la maladie de Chagas (et chez un autre arthropode piqueur, la tique Ixodes ricinus1). Elles jouent un rôle dans la physiologie du repas sanguin.
c) Reproduction
Le mécanisme de castration chimique existe chez les punaises, notamment Lygus hesperus (en) : lors de l'accouplement, le mâle transfère à la femelle un composé répulsif avec son spermatophore, l'acétate de myristyle qui a une fonction anaphrodisiaque, la femelle perdant alors son pouvoir de séduction.
.
d) Odeur
Orifice des glandes odorantes (au-dessus de la base des pattes postérieures) chez Coreus marginatus.
L'« odeur de punaise » est caractéristique de certaines espèces qui font partie des Pentatomes (punaises à bouclier).
Ces punaises possèdent sur le thorax des glandes odoriférantes produisant une substance malodorante, assez puissante pour occasionner des maux de tête à un humain. Elles sont également qualifiées de « glandes répugnatoires » en raison de leurs propriétés répulsives.
C’est l’ordre d’insectes composés de plusieurs ailes et rassemblant les hémiptères (punaises de lits) et les homoptères(les pucerons).
Ils sont caractérisés par leurs deux paires d’ailes dont l’une, en partie cornée, est transformée en hémi-élytre (aile antérieur coriace, très rigide mais inapte au vol)
Cet ordre comprend deux principales familles :
- Cimicidés (cimex lectularius) les punaises de lits ;
- Reduvidés (protracta), les triatomes .
6.2.3.1 Cimex lectularius (Punaise des lits)
Cimex lectularius est une des punaises des lits, parasite de l'homme de la famille des cimicidés, sous-ordre des hétéroptères.
a) Morphologie
C'est la punaise des lits la plus courante et la mieux adaptée aux environnements humains. On la retrouve dans les climats tempérés à travers le monde et elle est connue depuis des temps très anciens.
Les punaises des lits adultes sont de couleur brun-rouge, avec un corps ovale et aplati. Elles n'ont pas d'ailes et possèdent des poils microscopiques qui leur donnent un aspect rayé.
Les punaises des lits adultes mesurent 5 à 8 mm de long et ne se déplacent pas suffisamment rapidement pour échapper à la vue d'un observateur attentif. Les nymphes sont translucides et de couleur plus claire. En devenant adultes, elles deviennent de plus en plus foncées et opaques. À l'âge adulte, on les compare souvent à des lentilles ou à des pépins de pomme.
b) Développement
- Accouplement traumatique.
Le mode de reproduction de la punaise de lit est dit traumatique, puisque le mâle n'utilise pas les voies de reproduction naturelles de la femelle lors de l'accouplement. Bien qu'elle soit pourvue de voies de reproduction naturelles, celles-ci ne serviront que lors de la ponte des œufs.
Le mâle, doté d'un appareil reproducteur en spicule (c'est-à-dire acéré comme une aiguille), perfore l'abdomen de la femelle de façon à accéder au spermalège. Il injecte ensuite son sperme dans cet organe para génital.
Ce mode d'accouplement plutôt rare chez les insectes se nomme insémination extragénitale traumatique. Il n'est pas sans risque, puisqu'au moment de la pénétration, le mâle peut introduire des micro-organismes pathogènes dans la femelle, l'exposant à des affections potentiellement létales.
Une punaise des lits au stade de nymphe se nourrissant d'un hôte.
c) Rôle pathogène.
La morsure est indolore, mais peut être suivie de petites taches maculaires, qui peuvent ensuite évoluer en papules accompagnées d'intenses démangeaisons. Certains patients présentent une éruption érythémateuse ou un urticaire généralisé. Le délai entre la piqûre et les premiers symptômes peut atteindre dix jours, mais tend à être de plus en plus bref pour atteindre quelques secondes avec les piqûres successives.
Des éruptions bulleuses ne sont pas rares, secondaire à une vascularite et des cas d'anaphylaxie ont été rapportés, quoique rarement. Des cas de réactions asthmatiques ont aussi été rapportés.
Il n'y a toujours aucune preuve scientifique que les punaises de lit transmettent des agents pathogènes pour l'homme, mais elles sont assurément responsables de détresse psychologique importante, et peuvent causer une anémie quand les morsures sont abondantes.
Il existe toujours un risque de surinfection des lésions, avec formation, par exemple, d'un impétigo.
Le médecin traite généralement les symptômes avec des antihistaminiques et des corticoïdes, et veille à ce que les punaises soient effectivement éliminées de l'environnement du patient. Des années 1960 à 2008, un large éventail de traitements empiriques, y compris par des antibiotiques, antihistaminiques, corticoïdes topiques et oraux, et l'adrénaline, ont été utilisés pour des réactions à des morsures, avec des résultats variables.
De plus, des punaises de lit transportant des Staphylococcus aureus testés antibiorésistants (en l'occurrence résistant à la méthicilline (SARM)) et des Enterococcus faecium résistant à la vancomycine (VRE) ont été détectés.
Les options de traitement de réactions cutanées et systémiques aux piqûres de punaises des lits n'ont pas été évaluées et qu'il n'existe aucune preuve que les résultats diffèrent sensiblement selon qu'on ait ou non reçu un traitement.
Depuis le milieu des années 1990, les infestations de maisons, gîtes, hôtels, trains de nuit sont en forte augmentation, dans le monde entier, et le nombre de patients se présentant à leur médecin avec des réactions allergiques à des morsures est également en augmentation.
Plusieurs explications semblent expliquer cette recrudescence d'un insecte qui avait fortement régressé dans le 3e quart du XXe siècle :
• Après la Seconde Guerre mondiale, une meilleure hygiène domestique et surtout un recours massif aux insecticides avaient permis d'éradiquer la plupart des punaises de lit. Mais, dans les années 1970, bien des produits se sont révélés nocifs pour la santé et/ou l'environnement (dont le DDT), d'où un emploi limité ;
• Des souches de plus en plus résistantes à certains pesticides sont apparues ;
• Les punaises profitent de la mondialisation et du nombre croissant de voyageurs internationaux et interrégionaux. Les bagages transportent clandestinement ces insectes dans le monde entier.
• L'année 2009 a par exemple connu une véritable infestation sur l'itinéraire traditionnel des chemins de Compostelle amenant de nombreux partenaires, associations et hébergeants à se réunir et à réfléchir à une démarche commune qui a abouti à la mise en place d'une véritable campagne intitulée « Je ne marche pas avec la punaise ». Cette campagne permettra en 2010 (année jacquaire) de combiner l'effort des hébergeants et des transporteurs de bagages, qui s'engagent à traiter préventivement avec des produits bio et sans danger pour l'homme, avec celui des pèlerins et marcheurs, qui vont disposer d'un spray individuel, « naturel » lui aussi, pour traiter leurs propres affaires et sacs à dos.
• Le manque de communication entre les parties lors d'une infestation aggrave le problème. Certains locataires ne divulguent pas l'historique d'infestation aux punaises aux nouveaux arrivants, et certains locataires n'en parlent pas aux locataires voisins par honte ou crainte de manque à gagner financier.
Les insecticides sont efficaces mais peuvent, en cas d'usage excessif, faire plus de mal que de bien, ou favoriser l'apparition de souches résistantes.
La lutte contre ces ravageurs et leur éradication est rendue difficile en raison d'une résistance croissante aux insecticides, du manque de produits efficaces, et des problèmes de santé induits par la pulvérisation de matelas avec des pesticides .
Dans les pays chauds, le hamac est peut-être moins susceptible d'invasion par les punaises.
d) Moyens de lutte
Des pesticides (insecticides) sont fréquemment utilisés (ex. : chlorfenapyr), mais des résistances sont décrites, en particulier aux pyréthrinoïdes, causées par des mutations et deviennent de plus en plus fréquentes.
Comme c'est indiqué sur le forum principal américain sur le sujet, le seul moyen chimique relativement fiable est la fumigation du bâtiment / véhicule entière sous bâche avec le fluorure de sulfuryle. Ce gaz est commercialisé comme Vikan aux États-Unis et Profume en Europe, mais n'est pas encore homologué en France pour la désinsectisation des habitations.
Si plusieurs appartements d'un immeuble sont infestés, seul le traitement intégral a des chances d'être efficace.
Dans certaines situations, l’utilisation d’un chien détecteur de punaises peut s’avérer utile pour détecter les zones infestées et cibler les traitements de désinsectisation. Très souvent utilisée aux États-Unis et au Canada, cette méthode de détection existe également en France.
Un dispositif interceptant les punaises (à placer sous les pieds de lits) a été mis au point et teste.
Lors d'une expérience faite aux États-Unis dans un immeuble dont les appartements étaient infestés de punaises, ces dispositifs se sont avérés les plus performants pour piéger ou compter les punaises (219 ±135 punaises interceptées par lit et par appartement pour 10 semaines d'observation avec application de deux traitements insecticides différents selon les appartements).
Pour juger de l'efficacité des telles isolations, il ne faut pas oublier que les punaises peuvent tomber sur le lit du plafond, si elles trouvent un moyen d'y monter.
Un des moyens de lutte nature est l'utilisation d'un de ses prédateurs naturels10, la Scutigère véloce (Scutigera coleoptrata). L'araignée peut aussi s'en nourrir.
Il existe des moyens de lutte comme la température (congélation ou vapeur très chaude).
Le repassage scrupuleux avec un fer à repasser vapeur est un moyen efficace contre les œufs et les punaises de lit adultes (à condition que les derniers ne s’échappent pas au cours de la procédure) cachés dans le linge ou les vêtements.
Ainsi, le lavage des vêtements à 60 °C suffit à détruire les punaises adultes et les œufs, un simple trempage étant inefficace sur ces derniers.
À noter: pour le même résultat, un repassage à vapeur est plus rapide qu'un lavage. Finalement, pour être complètement sûr de résultat, ou sur des objets plus épais, l'ébullition pendant 10-30 min dans une marmite est préférée, bien qu'elle puisse abîmer certains objets désinsectisés. C'est la combinaison des traitements thermiques et chimiques qui augmente la probabilité d'une éradication réussie.
Pour protéger un matelas contre les punaises de lit (ou de les bloquer à l'intérieur), un emballage anti-acarien de qualité peut suffire. Il a été également suggéré que des matelas infestés pourraient être enveloppés dans du plastique noir et exposés au soleil pour tuer par la chaleur les punaises de lit.
Une expérience a été faite avec deux types de matelas (un mince matelas de mousse de caoutchouc et un épais matelas multicouches, tous deux instrumentés par des sondes de température placées sur les deux faces supérieure et inférieure).
Ces deux matelas ont été enveloppés de plastique noir et placés dehors plus de neuf heures au soleil par une journée d'été où la température ambiante a atteint 36,5 °C. La température des deux matelas est montée à 85 °C sans jamais dépasser 35 °C du côté resté à l'ombre pour le gros matelas, alors que certaines zones du matelas mince n'ont pas dépassé 36,5 °C.
Les insectes seraient morts à 45 °C avec un temps d'exposition assez long, mais les punaises de lit pouvant se déplacer pour éviter les températures létales, cette technique ne semble pas être appropriée pour les éliminer12. Des recherches sont en cours sur les insecticides et répulsifs à base d'huiles essentielles naturelles.
Une fois désinsectisés, les objets doivent être préservés d'une ré-contamination. Pour ceci, des sacs plastiques transparents à fermeture étanché doivent être utilisés (sacs de congélation pour petits objets ou similaires pour des objets plus grands). Pour protéger les objets de façon efficace, il est nécessaire de faire un test d'étanchéité à l'air au préalable, de fermer les trous éventuels avec du scotch, et évidemment de bien fermer les sacs. Un marquage des sacs : objets propres / objets infestés peut également être utile.
Les meubles infestés jetés doivent être déposés directement aux déchetteries ou au moins marqués comme infestés par punaises de lit et donc dangereux, afin d'éviter la contamination de ceux qui peuvent éventuellement les reprendre.
5.2.3.2 Reduvidés (Reduviidae)
a) Description
Les Reduviidae ou réduviidés sont une famille d'insectes hémiptères prédateurs du sous-ordre des hétéroptères.
b) Historique et dénomination
La famille des Reduviidae a été décrite par l'entomologiste français Pierre André Latreille en 1807. Leur nom vient du latin reduvius dérivé de reduviæ, signifiant dépouilles. En effet, le réduve aspire le sang et la chair de ses proies.
Nom vernaculaire
• Réduves
c) Biologie
Réduves vecteurs de maladies
Certains réduves d'Amérique latine (punaises du genre Panstrongylus, Triatoma ou Rhodnius) sont vecteurs de maladies, notamment la maladie de Chagas, une infection parasitaire véhiculée via Trypanosoma cruzi, un protozoaire flagellé sanguicole et tissulaire. La maladie est aussi appelée Trypanosomiase américaine car elle sévit en Amérique latine : Chili, Brésil, Mexique, Argentine…
Le réduve est hématophage, sa piqûre n'est pas la voie de transmission du parasite : en effet ce sont les déjections émises lors de la piqûre qui sont la source d'infection, l'hôte une fois piqué aura tendance à gratter la zone de piqûre et favorisera alors la pénétration du parasite par voie transcutanée due aux lésions de grattage.
La trypanosomiase dite africaine (due essentiellement à Trypanosoma brucei), plus communément connue comme maladie du sommeil, est transmise elle par la mouche tsé-tsé (Glossina sp.).
En Amérique du Sud et centrale, plusieurs espèces hématophages de la sous-famille des Triatominae (genres Rhodnius, Triatoma, Panstrongylus) sont nuisibles à la santé humaine car potentiellement vecteurs de la maladie de Chagas.
Caractères physiques
Certains réduviidés sont capables d’émettre une stridulation, essentiellement lorsqu’on les saisit ou lorsqu’on les inquiète. Le son émis a pour origine le frottement de l'apex de leur rostre sur un sillon prosternal ridé.
5.2.3.2.1 Pulex irritans
La puce de l'homme (Pulex irritans) est un siphonaptère parasite de la peau humaine.
a) Caractéristiques
La puce de l'homme mesure environ de 1,6 mm à 3,2 mm et n'a pas d'ailes. Ses pattes arrières très développées lui permettent des sauts jusqu'à 30 cm de haut et 50 cm de long. Sa cuticule externe possède une très résistante couche de sclérotine qui lui donne une couleur rouge-brun foncé.
Comme son nom l'indique, cette espèce de puce s'en prend en premier lieu à l'homme. Cependant elle peut parfois s'attaquer aux animaux qui vivent avec l'homme, comme le chat ou le chien.
b) Présence
La véritable puce de l'homme est devenue rare en Europe centrale. Le plus souvent, l'homme est atteint par la puce du chien (Ctenocephalides canis) et la puce du chat (Ctenocephalides felis).
c) Nutrition
La puce se nourrit de sang ; mais elle peut rester un an sans manger. La piqûre a souvent lieu dans des régions humides et chaudes du corps. Une seule puce peut piquer en général durant la nuit en une courte durée tout le corps. Généralement elle ne se nourrit qu'une fois par jour. Elle peut absorber jusqu'à vingt fois son poids. Une partie de ce sang est éliminé peu après.
Les piqûres de puce sont parfois disposées en une rangée, on parle aussi de « rue de la puce »
d) Cycle biologique de Pulex irritans
Le cycle biologique de la puce passe par les stades d’œuf (B), de larve (C), de pupe (D), d'imago (A) . Ce cycle dure de quelques semaines à huit mois.
Ponte
La première saillie suit de 8 à 24 heures après une absorption de nourriture. Environ un jour après l'accouplement, les puces femelles commencent à pondre. Une femelle peut pondre 50 œufs par jour, de façon éparse sur le corps de l'organisme hôte. Les œufs sont mous, ovales, clairs, d'une taille d'un demi-millimètre, sans enveloppe extérieure collante, afin qu'ils puissent toujours se détacher du corps de l'hôte.
Jeune larve
Les jeunes larves éclosent de 2 à 14 jours après la ponte et se cachent de préférence dans les tapis, les planchers, surtout dans les coins et les parties des murs à proximité du chauffage, dans les meubles capitonnés, les coussins, les paillassons et les matelas. La larve mesure 5 mm de long, est blanc, filiformes et ne peut pas aspirer.
Nocivité
La réaction typique à une piqûre de puce est chez l'homme l'apparition de petites papules de couleur rouge, plutôt dures, légèrement enflées et provoque une démangeaison plus ou moins forte. Le grattage de ces papules peut provoquer des infections secondaires.
La puce de l'homme comme vecteur de maladie
La puce de l'homme peut parfois transmettre par le contact avec le sang et des moyens mécaniques l'agent pathogène du typhus et de la peste. La transmission se fait par le contact des matières fécales de la puce ou par la piqûre d'une puce contaminée.
En outre la puce de l'homme peut transmettre en étant l'hôte de différents de vers solitaires Cestoda tels que le ténia Dipylidium caninum.
Un groupe de chercheurs de l'Université de Marseille sous la direction de Didier Raoult a défendu l'idée de la puce de l'homme à côté du pou de tête ou du pou de corps comme agent de transmission de la peste, puisque tous les parasites peuvent porter le bacille Yersinia pestis.
5.2.3.2.2 puce-chique
a) Description
Tunga penetrans ou Sarcopsylla penetrans (gr. sarkos, chair ; psulla, puce ; lat. pénétrant) est une petite puce tropicale plus connue sous le nom vulgaire de « puce chique ». La pénétration dans l'épiderme humain de femelles fécondées de Tunga penetrans provoque la tungose (ou sarcopsyllose).
La puce-chique est un arthropode parasite que l'on rencontre dans les zones tropicales, en particulier en Amérique du Sud (ex. : Guyane), aux Antilles, en Afrique et à Madagascar. Longue d'un millimètre, la puce-chique est la plus petite puce connue.
Lors de sa phase de vie libre, cette puce fait des sauts assez modestes par rapport aux autres espèces : jusqu'à 20 cm environ. Le port de chaussures fermées est donc un mode de prévention efficace.
Ces puces vivent dans le sol et le sable, et se nourrissent régulièrement d'hôtes à sang chaud tels que les humains, le bétail, les moutons, les chiens, les souris, etc.
Pour se reproduire, la femelle s'enfonce sous la peau de l'hôte, tête la première, laissant la partie postérieure de son abdomen visible à travers un orifice dans la lésion épidermique.
Cet orifice permet à la puce-chique de respirer, pendant qu'elle se nourrit sur les vaisseaux sanguins des couches cutanée et sous-cutanée du derme. En deux semaines, la chique pond une centaine d'œufs qui tombent au sol.
La puce meurt alors et est éliminée par la peau de l'hôte. En trois à quatre jours, les œufs éclosent et donnent des larves qui mettront trois ou quatre semaines à se transformer en adultes.
5.2.4 ORDRES DES PHTHIRAPTERES ("POUX PIQUEURS" : ex ANOPLOURES) :
1. Généralité
Les poux sont des petits ectoparasites sans ailes, sont toujours suceurs de sang en grande majorité sur Mammifères (homme et animal). Ils sont responsables des phtiriasis (pédiculose pubienne ou morpion) et pouvant transmettre d’autres maladies.
Ils se tiennent dans les cheveux et s’attachent au corps de l’homme et se logent dans les vêtements.
2. Anatomie
a) pièces buccales modifiées pour percer et sucer :
-stylet dorsal (maxilles ?),
- stylet médian conducteur de la salive (hypopharynx ?),
- stylet ventral (labium ?)
b) segmentation thoracique indistincte
c) pattes robustes, la première plus ou moins préhensile avec tarse à 1 article et griffe simple (comme les "Poux broyeurs", ex Mallophages)
d) glandes salivaires volumineuses secrétant les principes anticoagulants et irritants de la salive
2. Développement
La fécondité importante : oeufs appelés "lentes" avec ruptor ovi, les générations se succèdent sans interruption. Le développement paurométabole très progressif
3. Rôle pathogène
Ils provoquent :
- des phtiriases hématopiniques : prurit, dermatites, lésions de grattages, amaigrissements et transmissions de piroplasmoses et anaplamoses bovines et le typhus chez l'homme...
- pédiculose pubienne (phtirius inguinalis ou pou de pubis).
- ils provoquent des irritations et démangeaisons; le "Pou du corps" transmet le typhus, des fières récurrentes... ("Pou de corps ou des vêtements") sur les parties du corps non pileuses.
4. Classification
L’ordre des anoploures ou poux suceurs comprend trois familles importantes, mais une seule a un intérêt médical chez les humains: Famille des Pediculides
4-1-Famille des Haemotopinides:
Ils sont sur Mammifères terrestres, sont aveugles avec un corps allongé couvert de soies
-Haematopinus suis sur Porc et Sanglier (le plus grand "Pou") ;
-Haematopinus eurysternus sur Bovins
-Haematopinus ventricosus sur Lapins
-Limnognathus setosus sur Chiens
Haematopinus asini : ectoparasite des Equidés
4-2-Famille des Echinophtiriides :
Sont des parasites des Mammifères marins, aveugles avec un corps trapu écailleux ou couvert d'épines
-Echinophtirius (narines des Phoques, fourrures des Otaries...)
-Echinophtirius horridus : ectoparasite des phoques couvert d'épines
4-3-Famille des Pediculides :
Ils sont sur Hommes et Singes; cosmopolites, ont d’yeux pigmentés
1. Pediculus humanus, corps non épineux avec 2 formes :
- P.capitis ("Pou de tête ou des cheveux") et
- P.corporis ("Pou de corps ou des vêtements") sur les parties du corps non pileuses;
ils provoquent des irritations et démangeaisons; le "Pou du corps" transmet le typhus, des fières récurrentes...
2. Phtirius pubis ou "Morpion" sur régions pileuses non céphaliques; traces bleuâtres dues aux piqûres (phtiriases).
ANNEXES
I. Synthèse du cours d’entomologie médicale
Sur quelque 1 200 000 espèces animales connues, environ un million sont des arthropodes.
Le mot arthropode veut dire « pieds articulés », et on surnomme souvent les arthropodes les articulés.)
Comme les annélides, les arthropodes ont un corps formé d'anneaux successifs. Cependant, le corps des arthropodes est recouvert d'une carapace formée de chitine. Cette carapace est normalement dure et elle peut limiter la croissance de l'arthropode; celui-ci doit régulièrement s'en détacher et s'en refaire une nouvelle, plus grande – il s'agit de la mue. Un arthropode grandit donc par intervalles plutôt que de façon graduelle. La carapace de chitine est souvent appelée exosquelette (exo ou extérieur). Comme tous les invertébrés, les arthropodes ne possèdent pas de squelette interne.
Des mouvements sont possibles entre les anneaux du corps. Chaque anneau du corps d'un arthropode possède une paire de « pattes » et chacune de ces « pattes » est formée de plusieurs petits segments mobiles les uns par rapport aux autres. Cette caractéristique permet aux arthropodes de bouger rapidement.
Les anneaux du corps d'un arthropode ne sont pas tous semblables : ils sont spécialisés afin d'effectuer des tâches différentes. On reconnaît trois sections dans le corps d'un arthropode : la tête, le thorax et l'abdomen. Plusieurs anneaux soudés ensemble forment la tête, et les « pattes » de ses anneaux sont transformées en antennes, en mâchoires et en mandibules de l'appareil buccal. La tête est pourvue d'yeux liés à un cerveau très développé, permettant aux arthropodes de mieux capturer leurs proies, d'avoir une vie sociale, etc. Le thorax est une section intermédiaire formée de quelques anneaux, où sont attachées les pattes ou les ailes des « pattes » transformées. La section postérieure du corps, où se trouvent entre autres les organes reproducteurs, constitue l'abdomen.
Le corps de l'arthropode est traversé de la tête à l'abdomen par un tube où passe le sang. L'intestin se trouve sous le tube sanguin. Deux longs nerfs relient le cerveau aux autres parties du corps. La respiration se fait par de petits conduits sur le côté du corps ou, dans l'eau, par des branchies. À l'intérieur de l'exosquelette une puissante musculature fait bouger la carapace.
Les premiers arthropodes, les trilobites, vivaient dans la mer il y a des millions d'années et ils se sont répandus rapidement. Aujourd'hui les trilobites sont tous disparus et on les connaît grâce à leurs fossiles. Les arthropodes qui ont suivi les trilobites ont été les premiers animaux à s'établir sur la surface terrestre, car leur carapace de chitine les protégeait contre l'assèchement de leur corps. Il existe aujourd'hui quatre classes d'arthropodes, soit les arachnides, les myriapodes, les crustacés et les insectes.
Les arachnides ont la tête et le thorax en une seule pièce (le céphalothorax). Ils ont huit yeux simples, quatre paires de pattes et deux crochets venimeux. Ils pondent des œufs, desquels sortent des petits arachnides semblables aux adultes. Les araignées, les scorpions, les mites, les tiques et les acariens sont tous des arachnides.
Les myriapodes possèdent un grand nombre de pattes. Ils ressemblent à des vers de terre munis de pattes et ayant beaucoup d'énergie. Chez les centipèdes, chaque anneau du corps porte une paire de pattes tandis que chez les mille-pattes, chaque anneau est doté de deux paires de pattes. Il n'y a pas de métamorphose chez les myriapodes.
Les crustacés sont les seuls arthropodes modernes qui vivent en permanence dans l'eau (ou très près de l'eau). Ils ont des branchies pour respirer, et la tête et le thorax partagent la même carapace, d'où sortent deux paires d'antennes à la fois sensorielles et motrices. Les crustacés ont aussi d'imposantes mandibules. La carapace des crustacés est particulièrement rigide parce que du calcaire vient s'ajouter à la chitine. La daphnie, l'anatife, la balane, le homard, le crabe, l'écrevisse, le krill et la crevette sont tous des crustacés.
Les insectes ont tous une tête, un thorax et un abdomen distincts, et leur thorax est muni de trois paires de pattes et, chez la plupart, d'une ou deux paires d'ailes. On dénombre plus de 900 000 espèces d'insectes, et les entomologistes soupçonnent qu'il pourrait y en avoir environ 3 millions. Chose certaine, les insectes sont les animaux les plus répandus sur l'ensemble des continents, bien qu'ils soient peu nombreux dans les océans. On estime que pour chaque humain sur la Terre, il existe un milliard d'insectes.
Pourquoi les insectes ont-ils si bien réussi à survivre partout? D'abord, ils ont un corps bien adapté au milieu où ils vivent. La taille du corps est habituellement en proportion de l'entourage de l'insecte (d'où les pucerons microscopiques et le dytique relativement énorme), ce qui permet toujours à un grand nombre d'individus de se partager le même milieu. Ensuite, les insectes ont une grande variété d'appareils buccaux : ils peuvent lécher, mâcher, piquer, sucer, etc. Puisqu'ils mangent souvent des nourritures différentes, de nombreux insectes peuvent à nouveau se partager le même milieu. Les insectes pollinisateurs ont aussi favorisé la dominance des plantes à fleurs sur la Terre, et ces dernières offrent aux insectes du nectar, de la sève, etc. Enfin, de nombreux insectes font preuve d'une métamorphose complète (la chenille devient papillon, l'asticot, mouche, etc.) ou partielle (sauterelle, coccinelle, etc.); normalement, la larve initiale se nourrit différemment de l'adulte et donc l'insecte peut mieux tirer profit de son milieu. Lorsque la larve ne ressemble pas du tout à l'adulte, elle doit passer par un stage de pupe (ou chrysalide) pour que la métamorphose ait lieu. Il peut arriver que la larve soit plus grosse et vive plus longtemps que l'adulte (par exemple, la larve de l'éphémère vit plusieurs années dans l'eau, mais l’adulte meurt après un ou deux jours, question de se reproduire).
Les insectes peuvent être très utiles (abeilles, vers à soie) ou très nuisibles (tordeuses d'épinette, moustiques). Dans la nature, les insectes sont un élément essentiel de la chaîne alimentaire et de l'équilibre écologique.
La classe des insectes est divisée en de nombreux ordres, où l'on retrouve, le pou de tête, le puceron (ou aphidé), moucheron, tique, la mouche, le moustique, le taon, la puce, pour n'en nommer que quelques-uns.
Modes de contamination
Certains insectes parasitent l'homme, comme le pou, le morpion ou la puce-chique ; d'autres piquent, entraînant des démangeaisons temporaires ou induisant, plus rarement, des réactions allergiques (insectes hyménoptères comme l'abeille ou la guêpe).
Dans la transmission des maladies infectieuses, les insectes jouent le plus souvent le rôle de vecteur, transportant les agents infectieux, dans ou sur leur corps, d'un individu à un autre. Certains sont des réservoirs, leur organisme, notamment pour la fièvre jaune, assurant sur une longue durée la survie d'un agent pathogène.
Les maladies sont le plus souvent transmises lors de la piqûre de l'insecte, qui régurgite de la salive infectante, ou par ses déjections, qui pénètrent à travers une excoriation cutanée due à une piqûre, ou par simple portage de l'agent infectieux.
Modes de lutte
La lutte contre les arthropodes (utilisation de répulsifs insectifuges, de moustiquaires), la protection des aliments, le port de vêtements appropriés font partie des mesures d'hygiène préventive. Dans certains cas (typhus, peste), ces mesures sont capables de faire disparaître la maladie. Elles doivent parfois être complétées par d'autres : lutte contre les animaux réservoirs (dératisation) ou vecteurs (moustiques). Dans les régions où sévit le paludisme, la prise de médicaments antipaludiques est, en outre, indispensable.
II.Tableau résumé comparatif des Arthropodes
Crustacés Arachnides Myriapodes Insectes
Nombreuses pattes abdominales 8 pattes plus de 8 pattes 6 pattes
Branchies "Poumons" et trachées Trachées Trachées (et trachéobranchies pour les larves aquatiques)
2 paires d'antennes Pas d'antennes:des pédipalpes 1 paire d'antennes 1paire d'antennes
mandibules 1 paire des chélicères 1 paire de mandibules 1paire de mandibules
région céphalique et nombreux segments thoraciques et abdominaux céphalo-thorax et abdomen région céphalique et nombreux segments abdominaux tête,thorax et abdomen
Arthropodes Rôles pathogènes Signes cliniques Répartition géographique
Milles pattes
Venin par morsure
(forcipules)
Douleur
Toute la terre
Araignée
L'envenimation humaine
aranéisme, et
dermonécroses
domaine terrestre, zones polaires, habitat forestier en Europe
Scorpion
L'envenimation humaine
douleur, engourdissement et gonflements.
Afrique etd'Amérique du Sud. et des zones marines intertidales.
Acariens (tiques)
Leishmaniose, encéphalite, rickettsiose, maladie de Lyme, (borreliose), Bartonellose
urticaire ou de choc allergique (Choc anaphylactique).
Europe, Amérique, Afrique centrale : espèces hygrophiles (des milieux humides) espèces xérophiles (des milieux secs
Mouche tsé-tsé Trypanosomiase africaine (maladie du sommeil)
Adénopathie, atteintes graves
du système nerveux
Afrique subsaharienne
Afrique centrale
Chrysops Filariose (loase)
Onchocercose
Œdèmes, prurit
Atteintes oculaires (cécité)
Afrique et Amérique tropicales
Moustiques :
Culex (cousin)Ædes albopictus
Ædes ægypti
Anophèle
Filariose lymphatique
Dengue
Fièvre jaune
Paludisme
Éléphantiasis
Fièvre (hémorragique)
Fièvre hémorragique, ictère
Fièvre, anémie
Zones intertropicales
Idem
Afrique et Amérique tropicales
Zones intertropicales
Phlébotome Leishmaniose cutanée
Leishmaniose cutanéomuqueuse
Leishmaniose viscérale
Fièvre des trois jours
Ulcérations de la peau
Ulcérations de la peau, des muqueuses
Anémie, grosse rate, fièvre
Fièvre, éruption Moyen-Orient, Asie, Afrique et Amérique tropicales
Idem
Idem
Bassin méditerranéen
Pou du corps
Poux suceurs et piqueurs Typhus
Fièvre récurrente (borréliose)
phtiriasis (pédiculose pubienne ou morpion)
Fièvre, éruption, atteinte cardiaque
Fièvre, grosse rate
Cosmopolite
Idem
Puce Typhus murin
Peste
Fièvre, éruption
Fièvre, bubons, pneumonie
Cosmopolite
Afrique, Madagascar, ex-URSS, Amérique du Nord et du Sud, Asie
Triatome (punaise)
Trypanosomose américaine
(maladie de Chagas) Fièvre, atteinte cardiaque, atteintes de l'intestin et de l'œsophage
Amérique latine
III. Glossaire des insectes
A
• Abdomen, troisième section de l'anatomie de l'insecte.
• Acetabulum, fossette ou cavité dans laquelle vient se loger un appendice ou une partie d'appendice au repos.
• Acide formique, existe dans le dard et les piqûres de plusieurs insectes de l'ordre des hyménoptères.
• Aculéate, muni d'un aiguillon.
• Acuminé, terminé en pointe.
• Aedeage, un des éléments de l'armature génitale mâle. Au niveau du pénis, suit le phallobase.
• Aiguillon, dard de certains insectes.
• Aile de l'insecte, système complexe, parmi les différentes pièces d'une aile on trouve : la nervure costale, la cellule costale, la nervure marginale, la cellule médiane, la nervure postmarginale, le ptérostigma, la nervure radiale, la cellule radiale, la nervure sous-costale, la nervure submarginale, la nervure stigmale et le stigma.
• Alaire, qui a rapport aux ailes; qui concerne les ailes.
• Anal, partie postérieure du corps ou d'un organe Nervure anale : sixième nervure longitudinale de l'aile d'un insecte.
• Anneli, premiers articles du flagelle, étroits et annulaires sur les antennes.
• Annélides : classe de vers à anneaux
• Aranéisme : L'envenimation humaine après une morsure d'araignée.
• Antenne, système complexe porté sur la tête.
• Apex, extrémité d'un organe; partie d'une pièce, d'un article ou d'un segment opposé à la base par laquelle il est attaché.
• Apode, dépourvu de pattes.
• Appareil buccal
• aptère, dépourvu d'ailes.
• Arista, soie sensorielle présente sur l'article terminal de l'antenne des Diptera Brachycera.
• Arolium, pièce des pattes, petit lobe médian du tarse au niveau des griffes.
• Axilla, pièce des aisselles.
• Arthropodes : Le terme Arthropode, signifiant « qui a des pieds articulés ». Sous ce nom sont groupés « les animaux de forme parfaitement symétrique, pourvus d'organes locomoteurs articulés et dont les masses centrales du système nerveux constituent un anneau ganglionnaire entourant l'œsophage et une chaîne ganglionnaire ventrale partant de cet anneau ».
• Arbovirus : qui signifie virus véhiculé par les Arthropodes
• Autotomie : Rupture volontaire d'un appendice (patte ou queue) à la suite d'une brusque pression assez intense. Une sauterelle, saisie par sa patte postérieure, la détache tout entière et s'enfuit ; un lézard, attrapé par sa longue queue, la brise et l'animal mutilé s'échappe. Ce phénomène d'autotomie est un comportement inné, un réflexe de conduite ;
• Arachnide : est un Arthropode Chélicérate dont le corps est divisé en deux régions distinctes : l'une antérieure, prosoma ou céphalothorax ; l'autre postérieure, opisthosoma ou abdomen. Le prosoma porte les yeux, toujours simples, et six paires d'appendices, chez les adultes. La première paire, ou chélicères, située en avant du corps.
B
• Balancier, chez les Diptères, organes allongés qui ont pris la place des ailes postérieures (Syn. Haltère).
• Bipectiné, qualifie des appendices, en particulier l'antenne, lorsque chaque article possède deux processus latéraux.
• Bivalve :coquille formée de deux valves(pièces).
• Brachyptère : les diptères à courtes ailes
C
• Carène, arête ou quille plus ou moins élevée, plus ou moins tranchante.
• Cellule :
1. partie de l'aile (voir Système Comstock-Needham).
2. loge de rangement pour les larves des hyménoptères sociaux.
• Cerque, appendice situé à l'extrémité de l'abdomen et qui joue un rôle dans l'accouplement.
• Chaperon, partie de la tête de l'insecte située en dessous du front.
• Chenille, larve des lépidoptères.
• chélicère : est un appendice caractéristique des chélicérates, proche de la bouche, il se termine par deux crochets et ne doit pas être confondu avec le pédipalpe, un autre membre pair qui, s'il est également fixé sur la tête et peut ressembler à une « pince » souple, sert lui à palper (et, chez les mâles, à la reproduction sexuelle).
• Chitine : principal composant de l’exosquelette des arthropodes, matière coriace, à la surface de la peau. La chitine (du grec chiton χιτών signifiant « tunique ») est une substance azotée secrétée par l'ectoderme. D'abord mince et flexible, elle s'épaissit en une carapace résistante, qui revêt non seulement l'extérieur du corps, mais aussi les parties antérieures et postérieures du tube digestif.
• Classification phylogénétique : une classification relative à l’histoire évolutive d’une espèce
• Cléthrophage, qui se nourrit de graines sèches.
• Clypeus, pièce qui recouvre en partie les pièces buccales, à la base des antennes.
• Collophore ou tube ventral, organe régulateur de la pression osmotique chez les collemboles.
• Collum, pièce de l'arrière de la tête, correspondant au col.
• Cornicule, cerque modifié des aphides servant à l'autodéfense.
• Cosmopolite, insecte que l'on retrouve dans presque toutes les parties du monde.
• Coxa, mot signifiant hanche, pièce des pattes.
• Cténidie, chez les puces, épines alignées en peignes présentes au niveau de la tête et/ou du thorax. Certains pulicidés ont une cténidie céphalique à la tête et une cténidie prothoracique postérieurement au premier segment du thorax, d'autres n'ont que la cténidie prothoracique, d'autres n'en ont pas.
• Cuticule : carapace rigide, qui constitue l’épiderme ou exosquelette, dans la plupart des cas constitué de chitine
La cuticule se divise en 3 parties distinctes; dont les plus internes constituent la procuticule.
D
• Détritivore : qui se nourrit de déchets organiques en suspension dans l'eau ou non.
•
• Dissémination : action de répandre ou éparpiller les germes pathogènes.
• Diptère : insecte à deux ailes.
• Dulcicole ou dulçaquicole: qui vit en eau douce
E
• Écusson, ou scutellum, petite plaque triangulaire ou arrondie placée à la base des élytres, à l'origine de la suture.
• Élytre, aile antérieure coriace, très rigide, inapte au vol des Coléoptères et des Orthoptères. La paire d'élytres protège les ailes postérieures membraneuses, seules aptes au vol.
• Empodium, pièce unique centrale située à l'extrémité de la patte des moustiques, sur le 5ème tarsomère.
• Éperon, pointe sur les pattes.
• Éperon apical, pièce des pattes.
• Éperon tibial, pièce des pattes.
• Épicrâne, partie supérieure de la tête.
• Épicuticule, couche externe très mince de la cuticile des insectes.
• Exsudat, substance qui suinte. Substance muqueuse, séreuse qui transsude un tissu.
• Exsuvie, dépouille de la larve qui correspond au reste de l'ancienne cuticule après la mue.
• Épicuticule (partie de la cuticule composée de cires)
• Exocuticule (composé d’un complexe de chitine et de protéines)
• Endocuticule (basée sur des molécules à noyaux phénoliques)
• Ectoparasite : parasite qui vit sur la surface corporelle d’un être vivant
• Endoparasite : un parasite qui vit dans le corps, c’est-à-dire dans les tissus ou les fluides (sang) d’un être vivant appelé hôte.
F
• Facié(e), Qui est marqué de bandes
• Fémur, pièce des pattes.
• Flagelle, l'ensemble des articles de l'antenne à partir du troisième article.
• Flagellomère, article du flagelle.
• Filtreur : trouve sa nourriture (micro-organismes, déchets organiques) dans l'eau filtrée en permanence.
• Foramen, ouverture de la paroi du corps permettant le passage des organes (entre les divers segments du corps)
• Foreur, qui vit à l'intérieur des végétaux (tige, tronc, racine) et s'y nourrit en creusant des galeries.
• Fovéas, dépressions faciales ou latérales de tête, fossette.
• Front, zone comprise entre le haut de la tête (ou vertex) et les insertions des antennes.
• Furca ou furcula, organe fourchu, ou bien apodème pair prenant naissance sur le sternum d'un segment thoracique
G
• Galea, pièce buccale, appendices des maxilles, plus ou moins allongés, appartenant à la langue.
• Gastre, reste de l'abdomen généralement séparé, chez les Apocrites, du propodéum par une constriction plus ou moins marquée (c'est ce qu'on appelle la taille de guêpe).
• Genitalia, ensemble des pièces de l'armature génitale à l'extrémité de l'abdomen.
• Glosse, pièce buccale appartenant à la langue.
• Griffe, pièce des pattes.
H
• Haltère, voir balancier.
• Hanche, premier segment, rattaché au thorax et en général court, de la patte des insectes. Il est suivi par le trochanter.
• Hémiélytre, aile antérieure de l'hémiptère dont la première partie est cornée telle un élytre.
• Hétérométabole, s'applique aux insectes à la métamorphose incomplète, sans stade nymphal différencié.
• Hôte : organisme qui héberge un parasite, un partenaire mutuel ou commensal.
I
• idiobionte, qualifie les insectes entomophages qui tuent dans un premier temps leur hôte et déposent leurs oeufs sur le cadavre de celui-ci. Ce sont généralement des ectophages relativement polyphages. Les insectes oophages ainsi que les endoparasitoides pupaux relèvent de ce type.
• Imago, forme définitive, adulte, d'un insecte sexué, devenu apte à la reproduction.
• Interstries, espaces qui séparent les stries sur les élytres chez les Coléoptères.
• Infestation : envahissement d’un organisme par des parasites.
J
K
• koinobiontes, qualifie les insectes parasitoîdes qui maintiennent leur hôte en vie tout au long de leur propre développement jusqu'à leur propre nymphose. Ils sont généralement endoparasites et souvent monophages (parasites spécialisés). Les hyperparasites relèvent souvent de ce groupe biologique.
L
• Labium, pièce buccale appartenant à la langue.
• Labre, lèvre supérieure (1re pièce buccale), il couvre la base des mandibules et forme la voûte de la cavité buccale des insectes.
• Langue, système complexe, parmi les différentes pièces d'une langue on trouve : le maxille, le palpe maxillaire, la galea, le labium, le paraglosse, la glosse, le palpe labiale.
• Larve, premier stade de développement de l'insecte après l'éclosion de l'œuf.
• Lobe jugal, près de la base du bord postérieur de l'aile postérieure.
M
• Mandibules, pièces buccales, sclérifiées, tranchantes, plus ou moins développées, constituants la première paire d'appendices buccaux.
• Mangeur de substrat : qui se nourrit de ce qui constitue la vase (déchets organiques).
• Maxille, pièces buccales (mâchoire).
• Mellifère, qui produit du miel.
• Mélolonthoïde, qualifie les larves des Coléoptères Scarabeiformes blanches, courbées, molles mais avec des pattes bien développés.
• Mentum, un des segments du labium et ui forme, avec le submentum, le postmentum.
• Méron, sclérite mésothoracique chez les Diptères.
• Mésonotum, sclérite de la face dorsale du mésothorax.
• Mésopleure, sclérite latérale du Mésothorax.
• Mésoscutum, sclérite dorsale du Mésothorax.
• Mésternum, sclérite de la face ventrale du mésothorax.
• Mésothorax, deuxième segment thorax, il porte la deuxième paire de pattes.
• Métanotum, sclérite de la face dorsale du métathorax.
• Métapleure, sclérite latérale du métathorax.
• Métasternum, sclérite de la face ventrale du métathorax.
• Métathorax, troisième segment du thorax, il porte la deuxième paire d'ailes et la troisième paire de pattes.
• Miellat, exsudation, liquide sucré plus ou moins visqueux excrété par divers insectes suceurs de sève (puceron), et récolté par les abeilles pour former le miel de forêt.
• Mimétisme : capacité d’un être vivant à se rendre semblable par l’apparence à autre être vivant
• Mue des arthropodes : C’est le changement périodiquement de leur squelette externe, de grandir en taille (mue de croissance) ou d'acquérir de nouveaux organes, voire de changer de forme (mue de métamorphose). L'accroissement du corps est gêné par la carapace, les arthropodes doivent donc la rejeter de temps en temps. À chaque mue, les tissus comprimés se dilatent, et l'ectoderme secrète de nouvelle chitine. Il en résulte que la croissance est discontinue, au lieu d'être continue comme chez les autres espèces d'animaux.
• Métamère : unité structurale fondamentale de l'Arthropode, le segment dont est composé le corps des arthropodes.
• Monophylétique : se dit d'un groupe dont tous les membres dérivent du même ancêtre commun.
N
• Nomenclature binomiale : nomenclature utilisée pour nommer une espèce elle est caractérisée par le nom de l'espèce en minuscule précédé du nom de genre commençant par une majuscule. Elle peut être complétée avec le nom du découvreur et l'année de découverte.
• Nécrophage, qui se nourrit de cadavres d'animaux.
• Nectar : liquide sucré sécrété par certaines plaintes entomophile attirant les insectes.
• Nervures, tube chitineux formant un épaississement constituant un réseau complexe sur l'aile et qui délimitent un certain nombre de cellules.
• Notaule, sillons longitudinaux au niveau du mésoscutum, en particulier chez les hyménoptères.
• Notum, sclérite dorsal d'un segment thoracique de l'insecte.
• Nullipare,femelle qui n'a jamais pondu.
• Nymphe, stade de la vie de l'insecte entre le dernier stade larvaire et l'imago (adulte).Pour les héterométaboles, il ne diffère du stade imago que par le développement incomplet des ailes et des génitalia, à la différence des holométaboles (voir aussi : chrysalide, pupe).
• Nymphose, passage à l'état de nymphe..
• Nomenclature binomiale : nomenclature utilisée pour nommer une espèce elle est caractérisée par le nom de l'espèce en minuscule précédé du nom de genre commençant par une majuscule. Elle peut être complétée avec le nom du découvreur et l'année de découverte.
O
• Ocelle (œil), œil simple photorécepteur des insectes placé sur le front ou sur le vertex au nombre de 2 ou 3.
• Ocelle (camouflage), tache arrondie, sur les ailes, dont le centre est d'une autre couleur que la circonférence.
• Occiput, partie postéro-dorsale de la capsule céphalique des insectes, située entre le foramen et le vertex.
• Œil composé, l'œil de la plupart des insectes (et arthropodes) est un œil composé de plusieurs ommatidies.
• Œuf (insecte)
• Ommatidie, œil unitaire formant une facette dans l'œil composé.
• Oothèque, membrane-coque qui protège la ponte (œufs) de certains insectes, notamment les blattes et les mantes.
• Opisthogonéates : orifices génitaux à l'extrêmité de l'abdomen
• Ostéichtyens : ou poisson osseux, comprend l'ensemble des vertébrés à squelette minéralisé.
• Ovariole, tube ovarien dans lequel se déroule la maturation des ovocytes.
• Ovipare, qui pondent des œufs.
• Oviposition, la ponte, l'action de déposer des œufs dans le milieu le plus favorable à leur incubation.
• Ovipositeur, organe généralement long et effilé porté à l'extrémité de l'abdomen, à l'aide duquel de nombreux insectes déposent leurs œufs dans les endroits les plus favorables à leur incubation.
P
• Palpes, petits appendices des pièces buccales, portant souvent les organes sensoriels du toucher, du goût et de l'odorat :
• Palpe labial, pièce buccale, appartenant à la langue.
• Palpe maxillaire, pièce buccale, appartenant à la langue.
• Paraglosse, pièce buccale, appartenant à la langue.
• Paramères, paire d'appendices latéraux de la phallobase chez les Coléoptères.
• Paraphylétique : se dit d'un groupe dont les membres dérivent de différents ancêtres.
• Parcimonie : principe de l'économie d'hypothèse, elle consiste en le fait d'utiliser un minimum de causes élémentaires pour expliquer un phénomène
• Phylogénie : étude des parentés entre différents êtres vivants en vue de comprendre l'évolution des organismes vivants.
•
• Pédicelle, deuxième article de l'antenne.
• Pétiole, un gastre allongé. Second segment abdominal, fin et allongé chez certains Hyménoptères.
• Phototactisme :Propriété d’un insecte de s’orienter ou se déplacer par rapport à la lumière
• Ptérostigma, épaississement du bord antérieur des ailes.
• Ptiline, sac évaginable sur la tête de l'insecte de certaines mouches, et qui les aide à sortir de la pupe.
• Phallobase, partie proximale du phallus.
• Plaque pigidiale
• Pleuron, sclérite du flanc du thorax.
• Polyphage, qui vit indistinctement des substances les plus diverses. Au pluriel, coléoptère du sous-ordre des Polyphaga. Au féminin, chenille du Bombyx de la ronce.
• Postscutellum, pièce de la face dorsale du thorax.
• Prépectus, sclérite triangulaire plus ou moins développée, séparant les tégulas du bord postérieur du pronotum.
• prognathe, (adjectif) terme désignant une orientation de la tête de l'insecte dans le prolongement de l'axe du corps. (ex: cicindelle, Bethylidae)
• Propleure, sclérite latérale du prothorax.
• Pronotum, sclérite de la face dorsale du prothorax.
• Propodéum, premier segment de l'abdomen.
• Prosternum, sclérite de la face ventrale du prothorax.
• Prothorax, premier segment du thorax des insectes, il porte la première paire de pattes.
• Protocérébron, première partie du cerveau.
• Pubescent, se dit d'un organe couvert de poils fins, courts et dressés.
• Pupe, type de nymphe, protégée à l'intérieur d'un cocon de soie sécrétée par la larve elle-même.
• Pygidium : face dorsale du dernier segment de l'abdomen de l'insecte.
Q
•
R
• Racleur : qui se nourrit d'algues microscopiques adhérant à la végétation ou au substrat.
• Récliné, tourné vers l'arrière.
• Réticulé, dont la surface est formé de mailles de cellules, délimitées par des lignes surélevé de la cuticule.
• Rhabdome, au niveau de l'ommatidie, organe en baguette formé par la réunion des bordures sensorielles des cellules rétinuliennes.
• Ripicole, qui vit au bord des eaux douces ou saumâtres, courantes ou dormantes.
• Brouteur : qui se nourrit de plantes.
• Rostre, pièces buccales transformées en stylets (les pièces buccales qui sont plantées dans la peau) est entièrement recouvert d'épines qui sont implantées de façon rétrograde.
S
• Scape, l'article le plus basal de l'antenne (1er article).
• Sclérite, toute surface durcie, sclérifiée, limitée par des sutures ou des membranes.
• Scutellum, pièce de la face dorsale du mésothorax.
• Séricigène, qui produit de la soie.
• Sessile, se dit d'un gastre non pétiolé (non allongé).
• Sillon subantennaire, minuscule sillon dépressionnaire facial rejoignant le clypéus à la base des antennes sur la tête.
• Siphon, chez les stades aquatiques des insectes à respiration aérienne, tube leur permettant d'accéder à l'air.
• Soie, sécrétion de certaines larves en forme de fil
• Soie, généralement au pluriel "soies", sorte de poils sur le corps de l'insecte.
• Spinule, petite épine.
• Sternite, partie ventrale d'un segment de gastre.
• Sternum, partie ventrale d'un segment de thorax.
• Stigma, pièce de l'aile.
• Stigmate des arthropodes : orifice des trachées, organe respiratoire placé sur les cotes du corps des insectes.
• Stridulement, son aigu produit par certains insectes comme la cigale.
• Stries, sillons longitudinaux que l'on retrouve sur les élytres chez les Coléoptères.
• Suture, ligne plus ou moins apparente qui indique le lieu de réunion de deux sclérites.
• Suture ptilinaire : ligne en forme de V inversé, sur la tête de certaines mouches dû à l'existence d'un organe évaginable, la ptiline, servant à l'imago pour sortir de sa pupe.
• Systématique : science qui a pour objet de dénombrer et de classer les taxons dans un certain ordre.
T
•
• Tarse, pièce terminale des pattes.
• Tegmen (pluriel tegmina), l'aile antérieure coriacée des sauterelle et autres insectes telles les blattes.
• Tégula, petites écailles qui protègent la base des ailes antérieures.
• Ténéral, état d'un insecte venant de terminer sa mue imagale où son exosquelette est encore mou et translucide.
• Thélytoque, type d'espèce ou de reproduction parthénogénétique où la descendance issue d'œufs non fécondés est composée uniquement de femelles.
• Tergite, partie dorsale d'un segment de gastre.
• Testacé, membrane qui a la consistance d'une coquille.
• Thorax, deuxième partie de l'anatomie de l'insecte, formé de trois segments (prothorax, mésothorax, et métathorax).
• Tibia, pièce des pattes située entre le fémur et le tarse.
• Trachée, tube chitinisé membraneux et ramifié amenant l'air extérieur aux tissus de l'insecte.
• Trochanter, pièce des pattes reliant le fémur à la coxa. Certains insectes en possèdent deux contigus.
• Trophallaxie, nourrissage par échange de nourriture (du grec trophos, « nourriture », et laxis, « échanger »).
• Taxonomie : méthode de classification des êtres vivants dans un système déterminé
• Trilobites : sont des espèces fossiles de l'aire primaire.
U
• Ubiquiste, qui vit dans des milieux très différents.
• Univoltin, se dit d'un animal qui produit une génération par an (deux générations par an est dit bivoltin, trivoltin pour trois générations, etc.)
• Urogomphe, prolongement fixe ou mobile fixé sur l'un des derniers segments de l'abdomen de certaines larves.
V
• Vertex, sommet de la voûte crânienne de la tête de l'insecte. Section de l'épicrâne située immédiatement en arrière du front entre les yeux composés. Cette région porte habituellement les ocelles paires.
• Vecteur : organisme qui ne provoque pas lui-même une maladie mais qui disperse l’infection en transportant les agents les agents pathogènes d’un hôte à l’autre.
W
X
• Xylophage, qui se nourrit de bois.
Y
Z
• Zoophage qui se nourrit d'animaux vivant
G2 Bio-Méd. T.P N° COURS D’Entomologie Médicale
Nom, Post-noms et Prénom :…………………………………………………..
1. Complétez ce tableau résumé comparatif des Arthropodes
Eléments descriptifs Crustacés Arachnides Myriapodes Insectes
Nbre des pattes
Paires d'antennes
Segmenta
tion
Type de
Respiration
Mandibule
Classes
Réprodu-
ction
Ecologie
Rôle pathogène
Moyens
de lutte
2. Les arthropodes causent des problèmes de santé majeurs en tant que vecteurs de pathogènes et de maladies infectieuses graves. À l'opposé, ils sont utiles à l'écosystème. Donnez trois raisons
3. Complétez les parties et les noms de sous-embranchement et classes de ces arthropodes.
4. Pourquoi un moustique ne peut-il pas transmettre les virus de sida à l’homme
Merci pour votre participation durant les 30 heures passées ensemble Dr BEKOMA YHP
BIBLIOGRAPHIE
1. Mandiangu : Abrégé d’entomologie médicale, UNAZA, presse universitaire 1978,185p
2. Chapman, A. D. (2006). Numbers of living species in Australia and the World. Canberra: Australian Biological Resources Study. pp. 60pp
3. Johnson N. F et C. A Triplehorn, Introduction à l’entomologie - 7th edition, Brooks Cole, 2004, 888 p. p.
4. Speight M. R., M. D. Hunter and A. D. Watt, Ecologies des insectes. Concepts et Applications - 2th edition, Wiley-Blackwell, 1999, 360 p. p.
5. Antonio Saltini, Histoire des insectes, 4 vols, Bologna , 1984-89 p.
6. Matondo J. (1999), Histoire des arthropodes d’intérêt médical en R.D.CONGO,50 p.
7. Dick Jones (1990). Guide des araignées et des opilions d'Europe. Delachaux et Niestlé (Lausanne), coll. Les guides du naturaliste : 384 p.
8. Iorio, E., et Berg. Première contribution à l'étude des chilopodes Bull. Soc. linn. Provence, 2007, p 21-36.
9. Camille Le Doze, La puce. De la vermine aux démangeaisons érotiques, Éditions Arkhê, 20 octobre 2010, broché, 216 p.
10. J.M., Delaunay, P. et F. Pagès. Les punaises de lit (Hetepora, Cimicidae) : une actualité envahissante. Médecine tropicale, no 68, p. 565
11. D. González-Acuña, « Le genre Tunga Jarocki, 1838 (Siphonaptera: Tungidae). I – Taxonomie, phylogénie, écologie, rôle pathogène », Parasite, vol. 19, no 4, 2012, p. 297–308