COURS DE SECOURISME ET SOINS
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE
INSTITUT PROTESTANT DES SCIENCES DE SANTE
LE BIEN-ETRE
IPSS/BE/ECC/CECCA 16
ADRESSE: AV. MUKASA Bis N°6
www.itmbien-etre.populus.org
KINSHASA/NGALIEMA
Cours de secourisme et premiers soins
LES GESTES QUI SAUVENT
Par Dr BEKOMA YAMABESP HP
Mars 2021
Plan du cours
Introduction
- Objectifs du cours
- Définitions
CHAPITRE PREMIER : PRINCIPES GÉNÉRAUX
CHAPITRE DEUXIEME : Place du pharmacien d’officine et son équipe en situation d’urgence vitale
2.1 Législation
2.2. Responsabilité civile
2.3. Code de la santé publique
2.4. Les poursuites disciplinaires
CHAPITRE TROISIEME : TECHNIQUES ET GESTES ELEMENTAIRES DE SURVIE
3.1 LIBERTE DES VOIES AERIENNES SUPERIEURES ET TECHNIQUES ELEMENTAIRES DE VENTILATION ARTIFICIELLE PAR VOIE ORALE
3.2 MASSAGE CARDIAQUE EXTERNE (MCE) PAR COMPRESSIONS THORACIQUES EXTERNES CONTROLE D’UNE HEMORRAGIE SANS MATERIEL MEDICAL
3.3 INTOXICATION ET INGESTION DE PRODUITS CAUSTIQUES
3.4 BRÛLURES
3.5 ENTORSE ET FRACTURE
3.6 MORSURES DE SERPENT
3.6 L’INSTALLATION DES MALADES ET DES BLESSES EN POSITIONS ELEMENTAIRES ET POSITIONS D’ATTENTES
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
Le secourisme est un ensemble des techniques et des mesures mises en œuvre en urgence pour venir en aide à un malade ou à un accidenté, et qui peuvent être apprises et appliquées par des personnes autres que les professionnels de la santé.
Les objectifs du secourisme sont multiples :
- protéger le blessé d’une source de danger ;
- alerter les secours spécialisés ;
- effectuer les premiers soins permettant de soulager la douleur et l’anxiété, et d’empêcher l’aggravation de l’état de la victime, dans l’attente d’une prise en charge médicale plus appropriée.
Dans les cas extrêmes, ces premiers soins peuvent sauver la vie de la personne secourue.
OBJECTIF GENERAL
A la fin du cours, l’apprenant doit être capable d’acquérir les connaissances nécessaires à la bonne exécution des gestes de premiers secours pour :
- venir en aide à un malade ou à un accidenté ;
- Protéger la victime et se protéger soi même ;
- Alerter le secours adaptés ;
- Empêcher l’aggravation de la victime et préserver son intégrité physique en attendant l’arrive du secours.
DEFINITIONS
1. SECOURISME : ensemble de techniques et de moyens que l'on utilise en urgence pour soigner une personne accidentée ou malade
2. URGENCE : « Caractère de ce qui est urgent, de ce qui nécessite une action, une décision immédiate » «Nécessite d'agir rapidement» «Nécessité d'agir vite » «Cas urgent, nécessitant une intervention médicale rapide »
L’urgence est une situation non prévue, de survenue brutale et demandant une réponse rapide »
On distingue « l’urgence absolue » qui correspond à une situation de détresse vitale » de « l’urgence relative » qui peut attendre »
3. Secouriste : personne capable de pratiquer les gestes ou les méthodes de secourisme
CHAPITRE PREMIER : PRINCIPES GÉNÉRAUX
Les premiers soins varient en fonction de la nature du problème et des compétences du secouriste. Celui-ci doit être conscient des gestes à ne pas faire, qui risquent d’entraîner des complications. Malgré la grande diversité des situations possibles, certains principes de secourisme s’appliquent à tous les cas d’urgence.
1. Garder le sang froid, éviter la panique et la précipitation.
2. Evaluer la victime et lui donner une position de sécurité
3. À moins que la victime soit dans une position qui menace d’aggraver son état, elle ne doit pas être déplacée.
4. Si on la déplace, il faut le faire selon une technique précise qui permet, par exemple, de ne pas provoquer de mouvements au niveau de la colonne vertébrale.
5. Si elle est consciente, la victime doit être rassurée.
6. Si la personne a perdu connaissance, si elle a un malaise ou si elle a eu des vomissements, il faut la placer en position allongée et tournée sur le côté (position latérale de sécurité).
7. De plus, aucun liquide ni aliment ne doit lui être donné. Ces précautions servent à protéger les voies respiratoires contre l’obstruction par la langue (qui survient quand un malade inconscient est sur le dos) et contre l’inhalation de liquides, et évitent que l’estomac soit plein si une intervention chirurgicale était nécessaire.
8. Les gestes de secourisme se rapportant aux grandes fonctions vitales (respiration, circulation, état de conscience) sont appelés ranimation (par opposition à la réanimation par des médecins spécialistes).
Principes généraux des actes du secouriste
1. 2. 3. 4.
- Rester calme et garder son sang froid.
- Éloigner les curieux.
- Rassurer et parler au blessé.
- Constater l’état du blessé.
- Effectuer les gestes urgents.
- Surveiller le blessé
Principes généraux des actes du secouriste:
Les grandes étapes qui constituent la base du processus d’intervention sont :
1. Protéger :
Avant d'aborder une victime afin de lui prodiguer des gestes de premiers secours, il est nécessaire d'assurer une protection efficace afin d'éviter le sur accident
• soi-même.
• les victimes.
• les tiers.
2. Evaluer
Evaluation rapide de l’urgence (diagnostic)
L’examen de la victime va permettre de collecter les informations sur son état afin de :
1. Déceler une urgence vitale
Signes à repérer
Quoi faire
Pourquoi faire
Comment faire (en respectant la position de la victime et en lui parlant) ;
Justification (repérer tous les signes et indices
2. séquence systématique « de la tête aux pieds, devant, derrière et des deux côtés » :
1. tête, cuir chevelu, oreilles et visage (nez, bouche, mâchoire et yeux compris) ;
2. cou ; 3. Thorax ; 4. Abdomen, bassin et périnée (zone entre l’anus et les organes génitaux) ; 5. Épaules et bras ; 6. Jambes ; 7. dos.
3. Réconfortez la victime : apportez un soutien psychologique
Veillez à sa réhydratation
4. Installez la victime dans une position confortable
- se placer à genoux au niveau de la taille de la victime du côté du retournement à 50 cm environ de la victime.
- Mettre le bras le plus proche de soi au delà de la perpendiculaire, paume de la main tournée vers le ciel pour éviter de comprimer les vaisseaux et les nerfs.
- Saisir l’épaule opposée et placer l’avant bras du patient sur l’avant bras du sauveteur.
- De l’autre main, saisir la hanche opposée
- Faire pivoter le corps de la victime de 90° vers soi lentement et régulièrement en bloc et sans mouvement de torsion, en gardant les bras tendus pendant le retournement afin de ne pas tordre la colonne vertébrale de la victime, respectant ainsi l’axe du rachis.
- L’avant bras situé vers le haut repose au sol, coude fléchi.
- Placer sur la hanche la main qui était au niveau de l’épaule pour maintenir le corps de la victime en équilibre.
- Maintenant saisir de l’autre main le creux du genou pour le ramener vers soi et le caler en avant au sol.
- Le pied fléchi se cale derrière le genou de la jambe controlatérale.
- Lorsque la victime est calée, se placer à sa tête et rebasculer la tête soigneusement et doucement en arrière.
- Cette manœuvre est complétée par un nouveau contrôle des fonctions vitales et par le réchauffement de la victime
3. Alerter
Après avoir assuré une protection efficace afin de parer au sur accident, il convient: d'alerter ou de faire alerter convenablement les secours
Chacun peut être confronté à :
- Un accident.
- Un malaise.
- Une chute...
a) Quand appeler
• à l'occasion de toute situation:
De détresse.
Ou présentant des risques.
• dès que possible, mais après une évaluation rapide et succincte de la situation et des risques.
b) Qui appeler
Pompiers ou protection civile.
Police ou Gendarmerie.
La croix rouge
Services d’urgences des hôpitaux
c) Quelles Informations à transmettre?
•Nature du problème ; risques l e cas échéant
•Localisation très précise de l’évènement.
•Nombre de personnes concernées.
•Appréciation de la gravité de l'état de chaque victime
•Premières mesures prises et gestes effectués.
•Numéro du téléphone d'où on appelle (ou numéro de la borne).
4. Secourir.
Devant une victime inconsciente et qui ne respire pas: victime en arrêt cardio-respiratoire :
Compressions thoracique.
Respiration artificielle.
5. Surveiller.
Contrôlez et surveillez :
• l’état de la victime
• l’efficacité des mesures prises
A retenir pendant l’intervention
CHAPITRE DEUXIEME : Place du pharmacien d’officine et son équipe en situation d’urgence vitale
Les urgences, qu’elles soient absolues ou relatives, ne représentent qu’une petite partie de notre activité officinale mais ne sont pour autant pas à négliger.
Leur caractérisation nécessite de la part des équipes officinales de bonnes connaissances et une actualisation constante, aussi bien au niveau légal, qu’au niveau médical.
Il est important de savoir reconnaître une véritable urgence et d’agir en conséquence.
A. Législation
1. Code pénal
Le pharmacien d'officine et ses collaborateurs sont, avant tout, des citoyens. A ce titre, ils doivent se conformer à l'article du code pénal qui stipule que:
«
... Sera puni des mêmes peines quiconque s'abstient volontairement de porter à une personne en péril l'assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours. »
La non-assistance à personne en danger est caractérisée lorsque le pharmacien est confronté simultanément aux quatre éléments suivants : •
« la personne en péril»
: nous verrons plus loin une définition de l'urgence mais on peut d'ores et déjà dire qu'une personne est en péril lorsqu'on met en évidence des atteintes, avérées ou potentielles à brève échéance, de l'intégrité corporelle, la santé ou la vie •
« l' assistance »
: le pharmacien a les compétences pour agir personnellement dans ce type de situation en effectuant les gestes de premiers secours. De plus, il doit savoir qui contacter en cas d'urgence. Il peut donc mettre en œuvre les deux types d'assistance simultanément. Il ne peut pas se contenter d'alerter les secours mais il a le devoir d'aller surplace.
• « Sans risque pour lui ou pour les tiers »
: Le pharmacien doit veiller à ce que personne ne soit victime d'un sur-accident avant d'intervenir.
Si ce n'est pas le cas, il doit alerter les secours et attendre leur arrivée en surveillant les lieux et la victime.
•« S’abstient volontairement»:
le pharmacien sera poursuivi seulement si c'est volontairement qu'il ne s'est pas rendu sur place.
Par contre, il ne sera pas inquiété s'il a été victime d'un cas de force majeur indépendant de sa propre volonté. En revanche, l'obligation d'exercice personnel auquel il est soumis, ne constitue pas un cas de force majeur. Chaque membre de l'équipe officinale s'expose à des sanctions définies par ce même article:
« Quiconque pouvant empêcher par son action immédiate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un délit contre l'intégrité corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement
La non-assistance à personne en péril est jugée d'autant plus sévèrement que le pharmacien d'officine est un acteur de santé publique accessible. Ceci pouvant être considéré comme une circonstance aggravante.
2. Responsabilité civile
Le pharmacien peut être poursuivi civilement si la victime a subi des préjudices et qu'elle soupçonne le pharmacien, ou un membre de l'équipe officinale, d'en être responsable. La mise en cause de la responsabilité civile aboutit à des dommages et intérêts au profit de la victime.
le pharmacien est tenu de contracter une assurance responsabilité civile qui couvre ses actes et ceux de son équipe.
3. Code de la santé publique
Au sein du code de déontologie des pharmaciens, précise l'attitude que doit adopter un pharmacien, d'officine ou non, face à une personne en danger:
« Tout pharmacien doit, quelle que soit sa fonction et dans la limite de ses connaissances et de ses moyens, porter secours à toute personne en danger immédiat, hors le cas de force majeure.»
Un pharmacien, quelle que soit sa spécialité, se doit donc, en sa qualité d'acteur de santé publique, de porter assistance à une personne en péril «dans la limite de ses compétences et de ses moyens ».
Ceci inclut le fait de prodiguer les premiers secours à cette personne ou, tout du moins, l'avertissement des secours quand cela est possible.
4. Les poursuites disciplinaires
Tout vendeur ou préparateur en pharmacien peut être poursuivi par son association ou syndicat . Il encourt quatre types de sanctions différentes pour ce type d'erreur:
• La réprimande
• Le blâme, avec inscription au dossier •
L'interdiction temporaire d'exercer, d'une durée maximale de cinq ans
• L'interdiction définitive d'exercer
B. Les limites de /'assistance
1. Exercice illégal de la médecine
Malgré cette obligation de porter secours à une personne en danger, le professionnel de la pharmacie se confronte néanmoins à des limites, dont la plus importante d'entre elles, l'exercice illégal de la médecine. Cet acte est défini dans l'article ………….du Code de la Santé Publique :
« Exerce illégalement la médecine : 1° Toute personne qui prend part habituellement ou par direction suivie, même en présence d'un médecin, à l'établissement d'un diagnostic ou au traitement de maladies, congénitales ou acquises, réelles ou supposées, par actes personnels, consultations verbales ou écrites ou par tous autres procédés quels qu'ils soient, ou pratique l'un des actes professionnels prévus dans une nomenclature fixée par arrêté du ministre.»
Une liste des actes médicaux ne pouvant être pratiqués que par un médecin existe. Néanmoins, l'exercice illégal de la médecine comporte la notion d'habitude (« qui prend part habituellement ... »).
Or cette notion s'oppose à celle de l'urgence vitale qui est, le plus souvent, soudaine, aiguë et, espérons-le, ponctuelle.
On peut donc supposer que, si le pharmacien se cantonne aux gestes de premiers secours, sans dépasser sa qualité de secouriste, les poursuites pour exercice illégal de la médecine ne seront pas entamées, d'autant plus.
2. La notion d' « urgence»
Lorsqu'on évoque une situation d'urgence, on remarque que la définition de l'urgence qui devrait précéder sa prise en charge n'est pas si facile à établir de façon objective. Etablissons donc un survol de plusieurs définitions de cette notion. Le mot« urgence» vient du latin urgere qui signifie« presser, pousser à agir».
Définition de l'ATILF (Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française) (5):
« Caractère de ce qui est urgent, de ce qui nécessite une action, une décision immédiate
» «Nécessite d'agir rapidement»
Définition du Petit Larousse :
«Nécessité d'agir vite »
«Cas urgent, nécessitant une intervention médicale rapide »
On remarque assez aisément que ces deux définitions n'utilisent pas de terme précis mais des termes laissés à l'appréciation de tout à chacun: «rapidement», «rapide».
Cependant, la première définition parle de «décision immédiate», qui est plus précise mais qui ne convient pas à toutes les situations.
En l'absence de définition claire, légale et universellement adoptée de l'urgence, nous allons focaliser notre attention sur les urgences vitales inopinées : situations soudaines et inattendues mettant enjeu le pronostic vital du patient de façon soudaine et inattendue.
En cas d'urgence
µAfin d'assimiler toutes les notions évoquées précédemment, il est important d'essayer d'imaginer la conduite à tenir de la part d'un pharmacien d'officine pour éviter toutes poursuites.
Premièrement, lorsqu'il est informé ou témoin d'un cas d'urgence, le pharmacien doit se rendre auprès de la victime. Cet acte exclut déjà partiellement la non-assistance à personne en péril.
Par la suite, il doit évaluer, grâce à ces connaissances mais aussi en connaissant les limites de son savoir, la gravité de la situation. Il va pouvoir affirmer, suspecter ou exclure une atteinte avérée ou potentielle à la vie, l'intégrité corporelle ou la santé de la victime. Tout cela aboutira à la provocation des secours, même s'il y a un doute.
Le pharmacien peut être confronté à la nécessité d'administrer des médicaments à la victime.
Deux types de situation sont envisageables :
•La victime a un traitement d'urgence ou une prescription de médicament d'urgence: le pharmacien peut délivrer le traitement si le médecin l'a prescrit pour ce type de situation. Il doit, en outre, aider la victime à prendre son traitement si besoin.
•La victime n'a pas de traitement: comme l'obligation de porter secours prévaut sur l'interdiction de délivrance de substances vénéneuses sans ordonnance, le pharmacien a la possibilité d'administrer des médicaments, même listés, en cas de situation d'urgence. En revanche, cette possibilité est restreinte aux seuls médicaments qui ne nécessitent pas l'administration par voie parentérale. Néanmoins, il convient d'appeler le centre des urgences afin de déterminer si l'administration du médicament est nécessaire et inévitable.
• Si le pharmacien se trouve dans une situation où la survie de la personne dépend de l'administration d'un médicament et où il lui est impossible de joindre les secours, il est dans une situation dite de « nécessité absolue» : il lui est donc permis l'administration du médicament jugé nécessaire. La marche de manœuvre du pharmacien est toutefois assez limitée.
En effet, il est à la fois soumis à des textes qui lui interdisent l'exercice illégal de la médecine et d'autres qui le sanctionnent en cas de non-assistance à personne en danger. Malgré cela, il lui est nécessaire d'intervenir car il est bien rare qu'on lui reproche d'avoir agi d'autant plus que son intervention est gratuite et dans la limite de ses connaissances.
CHAPITRE TROISIEME : TECHNIQUES ET LES GESTES QUI SAUVENT
3.1 ASPHYXIE ET ARRÊT RESPIRATOIRE
En cas d’asphyxie, la respiration est altérée ou arrêtée, et les quantités d’oxygène délivrées aux tissus ne sont plus suffisantes. L’arrêt de l’activité cardiaque suit l’arrêt ou le ralentissement extrême de la respiration, mais après un certain délai (jusqu’à 6 minutes).
Le mécanisme de l’asphyxie est une interruption de l’arrivée d’air dans les poumons, un arrêt des mouvements de la cage thoracique (arrêt ventilatoire), ou une anomalie de fonctionnement de l’hémoglobine (intoxication par le monoxyde de carbone). Les causes sont la pénétration d’un corps étranger (fausse route alimentaire), la noyade, la strangulation, l’absorption d’une dose excessive de certains médicaments, l’intoxication par un gaz.
Pour éviter des lésions cérébrales irréversibles dues au manque d’oxygène, la ventilation artificielle, ou, plus couramment, respiration artificielle, doit être entreprise immédiatement.
a) La méthode de ventilation artificielle la plus simple est la technique appelée couramment « bouche-à-bouche » par laquelle on insuffle de l’air dans les poumons de la victime. Au préalable, tout corps étranger doit être rapidement mais doucement retiré de la bouche. La victime étant allongée sur le dos, le sauveteur lui incline la tête en arrière (en plaçant une main sous la nuque et l’autre sur le front). Lorsque la tête est correctement positionnée, le sauveteur pince les narines de la victime avec ses doigts afin que l’air ne s’échappe pas. Il inspire profondément, puis, la bouche collée contre celle de la victime, expire l’air de ses propres poumons. La poitrine de la victime se soulève et le sauveteur retire sa bouche pour permettre l’expiration spontanée. Ce processus est répété environ douze fois par minute chez les adultes et environ vingt fois par minute chez les enfants, la pression et le volume d’air insufflé étant inférieurs à ceux des adultes. La ventilation artificielle ne doit pas être interrompue avant que la personne recommence à respirer spontanément.
b) La manœuvre de Heimlich a pour but de dégager les voies respiratoires obstruées par un corps étranger (petit jouet, aliment, etc.). Le secouriste se tient derrière la victime, ses bras passés autour de la taille, l’une de ses mains fermée en poing et placée à mi-hauteur entre le nombril et la cage thoracique, son autre main recouvrant le poing. Il comprime alors vivement l’abdomen vers l’intérieur et vers le haut, forçant ainsi l’air contenu dans les poumons à sortir en entraînant le corps étranger
.
3.2 ARRET CARDIAQUE
Les techniques de secourisme visant à restaurer les pulsations en cas d’arrêt du cœur sont voisines de celles utilisées en cas d’asphyxie. La procédure consiste à effectuer un massage cardiaque externe visant à maintenir le débit sanguin, et à mettre en œuvre en même temps une technique de ventilation artificielle.
La victime est allongée sur le dos, sur une surface dure, et ses voies respiratoires sont désobstruées. Le sauveteur s’agenouille à ses côtés et, de ses deux mains, appuie fortement sur le sternum, ce qui expulse le sang du cœur dans les artères. Lorsqu’il relâche sa pression, le sang des veines retourne vers le cœur. Les pressions doivent être brèves et réalisées sur un rythme régulier.
S’il n’y a qu’un seul secouriste, la ventilation par le bouche-à-bouche est pratiquée deux fois toutes les quinze pressions thoraciques. Cette technique est épuisante, et il est préférable que deux personnes se relaient pour ranimer le malade. La ventilation par le bouche-à-bouche est alors pratiquée toutes les cinq pressions sternales. Même si la victime ne présente aucun signe de retour à la vie, la manœuvre doit être répétée jusqu’à l’arrivée des secours.
3.3 PERTE DE CONNAISSANCE ET COMA
Une perte de connaissance est souvent due à une irrigation sanguine temporairement insuffisante au niveau du cerveau, à une lésion des neurones ou à un trouble de leur fonctionnement. Un état d’inconscience prolongé est appelé coma. La perte de connaissance ou le coma sont dits profonds si la victime ne peut pas être réveillée par une stimulation extérieure. Les causes sont extrêmement nombreuses : insuffisance cardiaque aiguë, accident vasculaire cérébral, épilepsie, diabète, traumatisme du crâne et tous les troubles décrits précédemment (asphyxie, arrêt cardiaque, etc.).
Evaluation sur l'échelle de Glasgow
L'échelle de Glasgow est une cotation simple et précise et étudie trois paramètres :
Ouverture des yeux (Y) Meilleure réponse verbale (V) Meilleure réponse motrice (M)
Spontanée 4
A l'appel ou au bruit 3
A la douleur 2
Aucune 1 Claire, orientée 5
Confuse 4
Incohérente 3
Incompréhensible 2
Aucune 1 Volontaire à la demande 6
Adaptée, sur le site 5
Retrait, évitement 4
Flexion anormale 3
Extension 2
Aucune 1
Le calcul du score du Glasgow: Y+V+M = 3 à 15
Le résultat 7 est un score charnière en dessous duquel se situe l'état de coma grave.
L'évaluation de la profondeur du coma par ce score sert à la surveillance de base en
s'assurant que les modifications de l'état de conscience de même que les signes de localisation ne sont pas dus à une autre lésion (fracture, luxation…)
Le premier geste est de faire allonger une personne qui a un malaise, afin qu’elle ne se blesse pas en tombant si une perte de connaissance complète survient. Pour rétablir une bonne circulation cérébrale, les pieds de la personne doivent être surélevés. Si la personne est inconsciente, il faut la placer en position latérale de sécurité. Dans le cas d’une crise d’épilepsie, tout ce que le sauveteur peut faire est d’empêcher la victime de se blesser en attendant qu’elle se réveille spontanément.
3.4 HEMORRAGIE
En cas de blessure, un saignement par lésion artérielle se reconnaît par des jets en saccades de sang rouge vif. Au contraire, l’hémorragie veineuse provoque un écoulement continu et en nappe de sang rouge foncé. En fait, on considère actuellement que cette distinction classique n’a pas de conséquences pratiques pour un secouriste, car les gestes qu’il doit accomplir sont les mêmes dans les deux situations.
Pour arrêter une hémorragie, il faut avant tout comprimer la blessure, avant de faire allonger l’accidenté. Une compresse stérile ou un linge propre doit être maintenu fermement sur la plaie avec la main, puis à l’aide d’un bandage. Pour faciliter le processus de coagulation, les compresses imbibées de sang ne doivent pas être retirées de la plaie ; en revanche, on peut ajouter d’autres compresses par-dessus.
Lorsqu’on ne peut poser un pansement compressif, ou quand celui-ci est inefficace, il faut comprimer l’artère correspondante en amont de la blessure. Le point de compression principal de l’artère brachiale se situe approximativement entre le coude et le creux axillaire, sur la face interne du bras. Les points de compression principaux de l’artère fémorale se situent au centre de la face interne de la cuisse et dans le creux de l’aine. La circulation du sang vers le visage peut être interrompue par une pression exercée au-dessous de la mâchoire, environ 2,5 cm en avant de l’angle de la mâchoire, avec le côté de l’index ou de la main. Une hémorragie survenant au-dessus des yeux peut être stoppée par une pression sur un point situé en avant de l’oreille.
Localisations des points de compression
3.6 INTOXICATION ET INGESTION DE PRODUITS CAUSTIQUES
Parmi les poisons absorbés accidentellement ou dans un but suicidaire figurent des médicaments, des herbicides, des insecticides et des produits ménagers.
L’ingestion d’une substance toxique provoque des symptômes très variable selon la substance incriminée : nausées, douleurs abdominales, vomissements, etc.
Pour porter secours à une personne ayant avalé une substance toxique, il est capital d’identifier cette substance, soit en interrogeant la victime, soit en cherchant l’emballage. De nombreux conditionnements de substances toxiques comportent sur l’étiquette la composition précise du produit (dont la connaissance sera capitale ultérieurement pour les médecins), et parfois le nom de l’antidote.
En dehors de cette recherche, la première et la seule mesure à prendre est de téléphoner aux secours spécialisés (centre 15, pompiers s’il s’agit d’un accident), qui donneront parfois des conseils sur la marche à suivre.
Une personne qui n’est pas médecin doit s’abstenir de tout geste. Il ne faut pas faire vomir, ni donner à boire (même du lait, contrairement à ce qu’affirme la croyance populaire). Ces initiatives peuvent se révéler inefficaces, voire dangereuses. Il faut savoir, par exemple, que, si l’on fait vomir la victime qui a ingéré une substance caustique, le liquide, en remontant, brûle une seconde fois l’œsophage sur toute sa longueur.
3.7 BRULURES
Les causes habituelles de brûlure sont l’exposition au feu, à un métal brûlant, à un rayonnement, à un produit chimique ou à un courant électrique.
Les brûlures sont classées selon la profondeur de la lésion et la surface de la zone touchée. Une brûlure du premier degré, limitée à l’épiderme, se caractérise par une rougeur. Une brûlure du second degré est caractérisée par une cloque remplie de liquide. Une brûlure du troisième degré implique la carbonisation et la destruction des cellules épidermiques. La gravité d’une brûlure dépend également de l’étendue de la zone brûlée, exprimée en pourcentage de la surface corporelle totale. Les brûlures graves provoquent un choc et une perte importante de liquides provenant des tissus et du plasma sanguin. Une personne souffrant de brûlures du troisième degré sur plus de 10 p. 100 de sa surface corporelle doit être hospitalisée dès que possible.
L’objet des premiers soins en cas de brûlures est d’éviter l’état de choc, l’infection des tissus brûlés et la douleur. Le rinçage à l’eau froide des brûlures bénignes soulage la douleur. Une compresse stérile épaisse peut ensuite être appliquée sur la zone brûlée pour empêcher toute contamination. Une crème peut être conseillée par le pharmacien. Les cloques ne doivent être retirées que par un médecin. Pour les brûlures graves, il ne faut appliquer ni compresses mouillées ni pommades, et des soins spécialisés immédiats sont indispensables. On évite de retirer les vêtements, ce qui risquerait d’arracher l’épiderme sous-jacent et, en fait, d’aggraver la brûlure. Le premier soin à appliquer sur une brûlure par produit chimique est le rinçage immédiat et abondant des zones lésées, à l’eau du robinet.
3.8 ENTORSE ET FRACTURE
Les entorses et les fractures s’accompagnent d’une douleur intense, d’une impotence et éventuellement d’une déformation. Une fracture est causée par un choc violent sur un os, alors qu’une entorse se produit par une inclinaison ou par une torsion forcées au niveau d’une articulation. Une entorse est dite grave si elle inclut une déchirure (et non pas une simple élongation) des ligaments qui maintiennent normalement l’articulation en place.
Tant que l’éventualité d’une fracture n’a pas été éliminée, il faut se comporter, par précaution, comme si c’en était une. Il ne faut pas essayer d’étendre ou de déplacer les membres touchés avant l’arrivée des secours. Des attelles doivent immobiliser le membre et les articulations voisines pendant le transport vers l’hôpital. Elles peuvent être improvisées avec des planches légères et lisses ou du carton épais, fixé par une bande de tissu.
Si le traumatisme est important (accident de voiture, par exemple), ou si la tête ou le corps de la victime sont dans une position qui n’est pas naturelle, il se peut que la colonne vertébrale soit fracturée, et toute tentative visant à étendre ou à déplacer le corps peut être fatale. Une douleur aiguë dans le dos ou le cou après une chute, une paralysie des membres inférieurs ou des troubles de la sensibilité sont des signes de même signification.
3.9 MORSURES
De nombreuses morsures de serpent sont le fait de serpents non venimeux et doivent simplement être nettoyées avec un antiseptique. Les morsures infligées par des serpents venimeux requièrent des soins d’urgence. La morsure s’accompagne d’une douleur vive immédiate et d’un œdème. Après une vingtaine de minutes, la douleur s’intensifie, et des vertiges, des nausées et des sueurs apparaissent. La victime a des étourdissements et peut être atteinte d’un choc cardio-vasculaire. L’identification du serpent est indispensable pour déterminer le sérum antivenimeux approprié (voir Anticorps). L’objectif des premiers gestes de secourisme est de ralentir la diffusion du venin dans l’organisme. La personne qui a été mordue doit rester immobile pour ne pas accélérer la circulation sanguine. En revanche, il ne faut pas tenter d’inciser la plaie, de la cautériser ou d’aspirer le venin, ni d’appliquer un garrot. Il faut maintenir la partie atteinte à un niveau plus bas que le reste du corps. La plaie doit être désinfectée et protégée par une compresse ou un linge. Dès les premiers soins terminés, le témoin de l’accident doit immédiatement prévenir les secours.
BIBLIOGRAPHIE
1. Ursula Chapour Les urgences à l’officine ; HAL Id: Sep 2019
2. SECOURISME PROTECTION ET ALERTE Pr, A. WAHID BOUIDA
Service des urgences. Monastir
3. Younes EL GAF Le secourisme et les gestes élémentaires de survie
4. CARLI. P. Prise en charge préhospitalière du polytraumatisé, congrès de la SMAR
– Anesthésie Réanimation